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 Le roi de la boue

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Roderik de Wenden
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Roderik de Wenden


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MessageSujet: Le roi de la boue   Le roi de la boue I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 0:10


Thème musical:


L'An Huit du onzième cycle
Première ennéade de Verimios
Le quatrième jour...




Après la bataille, c'était l'obscurité qui avait peu à peu envahi Nebelheim. Sous une nuit étoilée, un vent tiède s'engouffrait dans les allées du campement, accompagnant les allées et venues des hommes. L'endroit était animé : les hommes valides faisaient du troc, jouaient aux dés, ou se laissaient tenter par les diseuses de bonne aventure et les prostituées. D'une manière générale, le moral était bon ; la longue accalmie qui avait rythmé le voyage jusqu'en Oësgardie avait volé en éclats avec les premiers combats, et la victoire arrachée en ce jour avait été facile. C'était, sans nul doute, une bonne manière de débuter une campagne. Il y avait, certes, une ombre au tableau, et elle tenait à la nature maléfique de ce qu'ils avaient dû affronter : rares étaient les hommes capables de garder la tête froide devant une armée de cadavres ambulants. Mais les plus fragiles n'en parlaient pas, tandis que les plus fortes têtes y voyaient de quoi vanter leur bravoure.

La tente du comte d'Arétria était bien plus calme. La flamme d'une torche reflétait une ombre tremblottante sur le visage endormi d'Alwin de Karlsburg. Le comte, blessé au cours de la bataille, n'avait pu se rendre au conseil de guerre auquel l'avait convié le marquis de Serramire. Son vassal le seigneur de Wenden s'y était rendu ; aussitôt sorti, il était venu veiller le suzerain.

Et il parlait, parlait, comme si le vieil homme était en mesure de lui répondre. Que ses mots se heurtent à un profond silence ne semblait pas le gêner outre-mesure ; Roderik continuait.

- Le sommeil et moi, on n'a jamais été très copains. Ils croient tous que je dors mal parce que je suis anxieux, que j'en fais trop. Enfin, vous savez bien ce que c'est, il faut toujours que les autres s'inquiètent à notre place, comme si on leur cachait quelque chose. Non, la vérité, c'est qu'il en a toujours été ainsi. Quand j'étais petit, mon père croyait que j'avais peur du noir. Un autre que lui aurait sans doute laissé une chandelle se consumer dans la chambre le temps que je m'endorme, histoire que ça passe... mais mon père, il était pas comme ça. Il me disait qu'on ne se séparait pas de ses peurs tant qu'on ne les avait pas affrontées, et il interdisait aux grouillots du château de me laisser la moindre lumière.

Le regard dans le vague, Roderik se balançait dans sa chaise. Le comte Alwin, dans son lit, respirait doucement, sa poitrine se soulevant à chaque inspiration. Dans l'ombre, Ratsa et Mausen, les deux chiens du comte, somnolaient comme leur maître.

- En fait, je n'avais pas peur du noir. J'avais peur de rêver. Je faisais des rêves bizarres, et j'en ai toujours fait. Pas des trucs prémonitoires ou d'autres merdes du genre, bien sûr. Mes rêves à moi, ils étaient tellement cons que je ne pense pas qu'un esprit, aussi dérangé soit-il, aurait pu y trouver la moindre signification.

D'un revers de main, il se frotta l'oeil droit. Il était fatigué, comme souvent, mais n'avait pas envie de regagner sa tente dès maintenant.

- Il y en a un, notamment, que je faisais très souvent. Et, croyez-moi ou pas, je l'ai refait il n'y a pas si longtemps. Quand j'étais gosse, ça commençait comme ça : j'ai huit ans et demi, c'est le petit jour, et j'escalade les murs de Wenden pour pisser du haut des remparts. Je suis tout seul, évidemment, enfin, ça c'est ce que je crois, car l'instant d'après, je me rends compte qu'il y a un nain à côté de moi, qui est occupé à la même chose que moi. Je le regarde, pas vraiment étonné, parce que dans les rêves, on n'est jamais étonné quand il se passe un truc pas logique. Lui, il me regarde pas, enfin, pas tout de suite. Il prend bien le temps de faire la vidange, et au moment où il secoue son gourdin pour faire valser les dernières gougouttes, il s'aperçoit que je le regarde, et il commence à s'énerver, à se plaindre que, soi-disant, je serais en train de mater sa queue. Moi, évidemment, je nie, parce que j'en ai vraiment rien à foutre de sa queue, mais lui il continue, il s'énerve, et il me dit que nous les humains nous sommes tous les mêmes, chaque fois qu'on voit un nain, la première question qu'on se pose, c'est si leur bite est proportionnelle à la taille de leur corps.

Pensif, Roderik s'accorde quelques secondes de réflexion. Puis, reprenant :

- Vous savez ce qui est le plus stupide, dans tout ça ? Quand je me réveille, je ne me rappelle même pas à quoi ressemble la queue du nain, et si elle fait la moitié de celle d'un humain. Donc, chaque fois que je refais le même rêve, j'entends le nain poser la même question, une question dont je n'ai franchement rien à foutre, mais qui à force, finit par m'obséder. Or, à cette question, j'ai la réponse sous les yeux, mais pas moyen de m'en souvenir.

Il cessa de se balancer dans sa chaise, et, se redressant, tourna la tête vers Alwin. Il contempla un moment le comte, lequel roupillait toujours, paisiblement, aussi paisiblement qu'un mort, à ceci près qu'il respirait encore.

- Cette histoire, je n'en avais jamais parlé à quiconque. Encore moins à mon père. Tout le monde le respectait, Ganelon de Wenden, et moi le premier. Mais c'était pas le genre à montrer de l'affection paternelle. Il a voulu que je sois un dur, et je pense qu'il s'en est plutôt bien tiré. Mais si aujourd'hui je peux me montrer fort quand je le suis, et faire semblant de l'être quand je le suis pas, je n'ai personne devant qui... devant qui être vulnérable. Je garde tout là, dit-il tout en se tapotant la tête. C'est à devenir dingue, parfois.

Une clameur s'éleva non-loin de la tente. Des arétans qui jouaient aux cartes et qui manifestaient bruyamment leur joie lorsqu'ils gagnaient une manche ; de purs hommes de la malelande, au sang chaud, aux idées pas bien élaborées, et qui n'avaient que mépris pour les faibles.

- Vous n'êtes pas comme mon père, Alwin. On pourrait difficilement trouver deux hommes plus différents que vous deux. Les Cinq savent que j'aime mon père, et que je suis fier d'être son fils. Mais, si les Cinq avaient voulu que je sois le vôtre, je n'aurais pas été plus malheureux. C'est ma manière à moi de dire, maladroitement, que... eh bien, que j'ai été heureux de vous connaître. Je vous aurais accompagné jusqu'au royaume de Tyra, si je l'avais pu. Et peut-être le pourrais-je encore, lorsque nous serons à Amblère. Nous allons mettre le siège devant Amblère, bientôt. Je doute, désormais, que nous puissions y aller ensemble. Je ne crois pas que j'entendrais à nouveau le son de votre voix.

Les traits du seigneur de Wenden se crispèrent. Il grimaça, cherchant à réprimer l'émotion qui lui étreignait le coeur.

- Pourquoi fallait-il que vous mouriez, Alwin ? Je vous respectais. Je n'aimais pas beaucoup votre neveu Wenceslas, même si je l'ai quand même suivi. Il était, hum... enfin, vous savez comme il était. Chiant. Il était chiant. Jamais foutu d'exprimer la moindre émotion, aussi froid qu'une de ces putains de goules qui vous a éventré ce matin. Il réprima un sanglot. Alors que vous, non. Vous étiez droit, juste, et vous aviez un coeur. Et un cerveau, contrairement à votre fils Ewald. Pardon, pardon de vous affliger avec ça maintenant, mais c'est vrai, vous le savez aussi bien que moi, qu'Ewald est un sale petit con. Je me demande, des fois, si c'est bien de votre foutre qu'il est issu, parce que j'ai du mal à voir le lien entre lui et vous.

Ratsa émit un petit grognement, tandis que Mautsen relevait une oreille. Roderik haussa les épaules.

- Mais rassurez-vous, Alwin. Tout ira bien pour Arétria. Tout ira bien.





~~ ~~



La nuit était encore un peu plus avancée sur le campement, lorsque Roderik étira un pan de la tente du seigneur Ewald de Karlsburg, et se faufila sans s'annoncer à l'intérieur.

A la lueur tremblotante d'une chandelle qui achevait de se consumer, il distingua le « fils prodigue », nu comme un ver sur le lit occupé à besogner une femme de mauvaise vie qui se tenait à quatre pattes. La ribaude poussa un cri de terreur en voyant arriver le seigneur de Wenden. Celui-ci, sans cérémonie, lui balança ses fringues et lui lança sèchement un « dehors » sur un ton qui ne souffrait aucune contestation.

Ewald rabattit la couverture pour dissimuler son service trois pièces.

- Vous êtes complètement cinglé, Roderik ! Qu'est-ce qui vous prend ?

Sa voix manquait quelque peu de conviction ; il cherchait manifestement à exprimer de l'autorité, mais n'en menait pas large. Le regard assassin que lui jetait le seigneur de Wenden n'était pas fait pour le rassurer.

Roderik s'arrêta à quelques pas du lit, et fixa Ewald avec des yeux d'inquisiteur.

- Rafraîchissez-moi la mémoire, Ewald. Elfried Sang-Noir fut bien le meurtrier de Bertrand ?

- Je... je crois, oui.

- Vous croyez ? Vous en étiez sûr, il y a encore peu de temps. Ne l'aviez-vous pas formellement identifié ?

- Je... oui.

- Vous allez être ravi, Ewald. Mes hommes ont mit la main sur lui.

Ewald le regarda d'un air incrédule. Il ne savait apparemment pas comment prendre la nouvelle ; était-ce pour lui une bonne ou une mauvaise chose ? Son cerveau peinait visiblement à établir les liens nécessaires.

- Oui, poursuivit Roderik, la terreur des plaines repose en ce moment dans les geôles de Wenden. Mes hommes seront récompensés pour leurs prouesses. Et pas tant pour leur efficacité que leur célérité...

Il avança d'un pas.

- Elfried Sang-Noir était mon prisonnier avant même que nous ne quittions la malelande. Il était mon prisonnier avant que Bertrand et vous ne vous mettiez en route. Je me demande comment il est parvenu à organiser l'attaque dont vous avez été victimes, depuis sa cellule...

- Je... vous... mais alors...

Un éclair de génie traversa subitement le regard d'Ewald, et celui-ci improvisa la seule issue qui lui semblait encore possible :

- Vous auriez été l'instigateur de l'attaque, Roderik ?

Le seigneur de Wenden éclata de rire.

- Votre culot est sans limites, Ewald. Non, je n'en suis pas l'instigateur. Je n'usurperais pas ce rôle qui vous revient.

Ewald fronça les sourcils.

- Vous ne comptez quand même pas me faire passer pour un fratricide, Roderik ? Vous avez des vertiges, vous avez bu ? Allez donc vous coucher, vous délirez. Vous n'avez pas la moindre preuve de...

Roderik tira une chaise, et prit place. Il se mit alors à expliquer, sur un ton tranquille, tout ce qui avait visiblement échappé à Ewald.

- Vous avez raison, je n'ai assurément pas de quoi prouver votre culpabilité devant la justice. De simples présomptions, c'est tout ce que j'ai. Mais, en ce qui me concerne, cela me suffit.
Vous n'êtes pas particulièrement populaire dans la malelande, Ewald. La noblesse arétane, les villes, et sans doute le petit peuple, ils appréciaient votre père, et ils appréciaient votre frère Bertrand. Mais vous, vous vous êtes taillé une réputation exécrable de flambeur, de fainéant, d'idiot et d'incapable. Votre cousin Wenceslas passait son temps à vous rabaisser, et à mettre en lumière votre médiocrité.


Une lueur de colère s'alluma dans les yeux d'Ewald, au souvenir des brimades qu'il avait dû subir dans sa jeunesse.

- Il est aisé de savoir ce qui se passerait si, à la mort de votre père, on venait à vous soupçonner de fratricide, poursuivait Roderik. Votre réputation, déjà mauvaise, en deviendrait insupportable - et cela, que votre culpabilité soit avérée ou non. Le doute, le soupçon, font parfois plus de ravages qu'une vérité absolue et incontestable. La famille Karlsburg ne règne dans la malelande que depuis peu de temps. Ce qu'ont bâti votre cousin Wenceslas et votre père Alwin fut le fruit d'un dur labeur. Un labeur qui vaut aujourd'hui à votre maison de tenir debout, mais les fondations sont encore fragiles. Si vous devenez comte, vous serez le pilier de cet édifice. Et un pilier se doit d'être solide. Vous n'êtes pas solide. Vous êtes faible, et les arétans ne suivent pas les faibles. Les arétans ont toujours suivi l'homme qu'ils voulaient bien suivre. Ils ont toujours suivi celui qui en qui ils reconnaissaient les qualités d'un chef. Il me suffit d'un claquement de doigt pour vous abattre, Ewald. Que l'envie m'en prenne, et je révélerais à toute la malelande ce que je sais. Vous ne sauriez l'affronter.

- Espèce de... d'enfoiré... vous n'avez pas le droit. Je n'ai pas fait ce dont vous...

- Vous m'avez toujours détesté, et je vous le rends bien. Je ne veux pas de vous pour suzerain, Ewald. Arétria a besoin de quelqu'un qui en soit digne. Aussi vais-je vous laisser une dernière chance de faire quelque chose de bien, d'accomplir une seule bonne action dans votre vie. Vous allez renoncer. Vous renoncerez à vos droits de succession, et vous vous retirerez où bon vous semble, tant que c'est hors de ma vue.

- Renoncer ? Et en faveur de qui ? Ewald prit un air narquois. De vous ? Vous croyez que je ne vois pas clair dans votre jeu ? Vous m'accusez d'un crime abject pour me spolier ! Vous n'avez aucune légitimité pour...

- Vous allez tout simplement renoncer en faveur de la personne qui vous suit dans la ligne de succession. Vous renoncerez au profit de votre soeur, Iselda.

- Iselda ? Une femme à la tête de la malelande ? C'est ça, votre idée-miracle ?

- Iselda sera une meilleure comtesse que vous ne le serez jamais.

Un rictus apparut sur les lèvres de Roderik.

- Et elle sera bien entourée.

~~ ~~


Le cinquième jour...


Une estrade avait été édifiée au milieu du campement. Sur un lit de parade était étendu Alwin, comte d'Arétria ; il reposait au milieu des torches que tenaient les plus hauts hommes de la malelande à avoir répondu présent dans cette campagne. On l'avait revêtu de son armure, et ses mains reposaient sur la poignée d'une épée nue. A la lueur du petit jour, son visage respirait une seconde jeunesse ; il reposait, paisiblement, ayant trouvé la paix pour-laquelle il s'était si durement battu.

La mort du comte avait plongé l'ost arétan dans une morne torpeur. Ils avaient déjà dû mener un combat éprouvant contre l'armée de cadavres de Nebelheim ; à présent, une rumeur superstitieuse cheminait dans les rangs, s'insinuant dans l'esprit des plus naïfs jusqu'à semer le doute parmi les plus raisonnables. On en venait à penser qu'Oësgard était une terre maudite pour les arétans. La peste n'avait-elle pas emporté Wenceslas lors de leur première expédition ? A présent, le comte Alwin tombait dès la première bataille. Au moins celui-ci était-il mort en héros. Son exemple continuerait d'inspirer les plus braves ; on se battrait jusqu'au bout pour honorer sa mémoire.

Ewald parut enfin, juché sur un palefroi et revêtu d'une cotte de mailles. Ses traits étaient tirés, sans que l'on sut si c'était le chagrin ou par la nuit blanche qu'il venait de passer, rongé par le doute, en proie à la réflexion face au choix difficile qu'il lui avait fallu prendre.
Mais Roderik avait déjà choisi pour lui.

Le seigneur de Wenden s'avança près de l'estrade. Il s'arrêta près du corps sans vie de son suzerain, et l'observa un moment, sans mot dire. On aurait dit un fils veillant son père. Puis Roderik releva la tête et, passant devant le véritable fils d'Alwin, s'adressa à l'assistance.

- En ce jour, je rends hommage à Alwin de Karlsburg et déclare être prêt à poursuivre le combat au nom de mon regretté suzerain. Mon coeur est brisé par la perte que nous subissons tous, mais l'heure du deuil n'est pas encore venue. Nous avons une guerre à mener.

Sa voix était haute et claire, et quoiqu'il trembla parfois sur certaines syllabes, il poursuivait sans montrer la moindre hésitation.

- La nuit dernière, Ewald de Karlsburg a prit une grave décision, poursuivit Roderik, adressant un regard en coin au fils prodigue qui dissimulait bien mal sa surprise. Respectant la volonté de son père, il m'a annoncé qu'il renoncerait à ses droits de succession sur le comté d'Arétria, au profit de sa soeur Iselda. Soyez-en témoins, fils de la malelande ! Elle sera désormais désignée comme étant Sa Grandeur Iselda de Karlsburg, comtesse d'Arétria, suzeraine de toute la malelande et des montagnes du nord de l'Atral. Moi, Roderik, seigneur de Wenden, je suis prêt à renouveler pour elle le serment que je fis à son père.

Un murmure parcourut l'assemblée. La nouvelle semblait prendre tout le monde de court ; mais l'effet de surprise avait surtout l'avantage de couper l'herbe sous le pied d'Ewald. Que celui-ci ait décidé ou non de se plier aux exigences que Roderik avait formulées la veille, il devrait bien le faire, maintenant. Il était prit de court, et s'il désavouait les propos de Roderik, celui-ci ne manquerait pas de mettre sa menace à exécution.
Ewald ne démentit rien ; il se contenta de garder un profond silence, silence peiné que certains assimilèrent sans doute au chagrin du fils qui vient de perdre son père.
Son silence valut acceptation.

- Quant au commandement de l'ost arétan, il est désormais placé entre mes mains, jusqu'à l'issue de cette campagne. Ès qualités de Sénéchal d'Arétria, je jouirais des pouvoirs les plus étendus pour nous conduire à la victoire, et ce jusqu'à ce qu'il plaise à la comtesse de m'en relever. Je mesure l'étendue de la responsabilité qui m'incombe, car malgré la douleur qui nous étreint aujourd'hui, notre devoir reste entier : nous devons aller à Amblère, et nous devons chasser les drows de la péninsule.

Cerné par les regards, Roderik se tenait droit, immobile, s'efforçant de paraître détendu malgré sa crispation. Son visage demeurait parfaitement neutre, et n'exprimait aucune joie ; c'eut été malvenu en ce moment de deuil.
En son for intérieur, son esprit bouillonnait de projets, de questions, de doutes et de certitudes.
Une question, surtout, le taraudait. Agissait-il dans l'intérêt du comté d'Arétria, ou cherchait-il seulement à satisfaire une ambition personnelle ?

Lorsque l'ambition personnelle d'un homme converge avec l'intérêt général, ce dernier peut aller loin. Et jusqu'à se perdre lui-même. Mais je ne me perdrais pas. Je sais où sont les limites.
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