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 Romey le Bègue [Terminé]

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Romey le Bègue
Humain
Romey le Bègue


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MessageSujet: Romey le Bègue [Terminé]   Romey le Bègue [Terminé] I_icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 9:09


Nom/Prénom : Romey de Vosse
Âge/Date de naissance : 64 ans (naissance en l'an 944 du 10ème cycle)
Sexe : Rarement.
Race : Humain
Faction : Péninsule
Particularité : Depuis son plus jeune âge, Romey traîne un défaut d'élocution. Il souffre aussi de troubles gastriques, mais ceux-ci sont apparus plus tardivement.

Alignement : Loyal Neutre
Métier : Intellectuel
Classe d'arme : Aucune
(la magie ne lui sert pas à se battre)

Histoire :

Orance était un nobliau de la cour diantraise, de lignée honorable mais sans le sou. Il avait eu la bonne fortune - c'est le cas de le dire - de faire bon mariage : son épouse, Eléobée de Balm, était la fille unique et l'héritière d'un riche armateur de Pharembourg. Ainsi, elle nageait dans l'or mais traînait une réputation excécrable de gourgandine, réputation qui l'avait jusqu'alors empêchée de se marier. Lorsque le père d'Eléobée rendit l'âme, Orance fit main basse sur l'héritage de son beau-père, et s'en alla au pays de Pharem - mieux connu aujourd'hui sous le nom de Scylla - pour faire fructifier son commerce.

C'est dans cette famille de commerçants, cette espèce de noblesse bourgeoise que Romey vit le jour, en l'an de grâce 944 du 10ème cycle. Benjamin d'une fratrie de cinq, il s'annonçait déjà difficile pour lui de se démarquer de ses frères. Mais les Cinq, dans leur cruauté, jugèrent sans doute que la tâche était encore trop simple. Dès l'âge de cinq ans, sa langue avait tendance à fourcher, certains mots se mélangeant au détour d'une phrase. On n'y prêta guère attention sur le moment, mettant cela sur le compte de son jeune âge. En grandissant, néanmoins, les accidents de parole devinrent de plus en plus fréquents. Il se mit à bégayer, les mots sortant dans le désordre ; sa voix déraillait, ses membres tremblaient lorsqu'il parlait, parfois même, ses yeux rougissaient et larmoyaient sans aucune raison. On tenta d'y remédier, soumettant parfois le jeune garçon à des traitements aussi sévères qu'inutiles. Rien n'y fit.
Ce handicap, fort décevant aux yeux de son père, le laissa en retrait pendant toute son enfance, d'autant plus que ses frères, eux, n'avaient aucun problème d'élocution, faisant preuve au contraire d'une belle éloquence.

Guère prédisposé à mener la vie d'un commerçant - ce qui, du reste, ne l'intéressait guère - il se replia dans la solitude, et découvrit peu à peu son amour pour les livres. Cela le conduisit à étudier à Langehack, berceau culturel de la péninsule. Il y étudia entre autres la philosophie, le droit, et les lettres, et apprit mille et une choses sur l'histoire de la péninsule. Peu à peu, il révéla un brillant esprit d'analyse. Il réalisa qu'il avait été sous-estimé pendant toute son enfance, mis de côté comme un être sans intérêt ni ambition, alors que sommeillait en lui une intelligence qui n'attendait que d'être aiguisée.
Il n'en détesta que plus encore ce maudit bégaiement : car s'il savait des choses, s'il comprenait des choses, nul ne le prenait pour autant au sérieux, puisqu'il n'était pas capable de s'exprimer de manière claire et intelligible. A chaque fois qu'il tentait d'exposer un raisonnement, les mots sortaient de sa bouche dans le désordre, il se mettait à trembler ; il abrégeait alors son propos, aussi vite que possible pour mettre un terme à sa honte.
Puis il découvrit combien l'art de la plume pouvait compenser sa faiblesse orale. A l'âge de dix-neuf ans, il écrivit son premier ouvrage, Discours sur la dernière ennéade de Nisétis. L'ouvrage, moins pour sa pertinence que pour la précocité de sa capacité d'analyse, le fit peu à peu connaître dans les sphères des plus érudits. L'avenir semblait désormais pour lui tout tracé : il intégrerait l'université, il ferait de brillantes recherches, et ses écrits abreuveraient des générations d'érudits en soif de savoir.
Mais il n'en fut rien ; Romey n'éprouvait aucune envie de demeurer à Langehack toute sa vie. Sa décision surprit tout le monde car lui qui était d'ordinaire si lisse, si accommodant, qui se contentait toujours de ce qu'il avait, rejeta la voie qui s'ouvrait à lui. Il expliqua qu'il en avait beaucoup apprit dans les bibliothèques, mais que l'on ne peut connaître le monde sans l'avoir vu. Il se mit en route pour l'Estrévent.
Aujourd'hui, lorsqu'il songe à ce moment de son existence, Romey s'en amuse. Le jeune homme qu'il était alors bouillonnait d'une rage de vivre, d'une soif d'aventures, après tant d'années passées dans l'ombre des salles poussiéreuses et des vieux grimoires. La vérité sur ses motivations était bien moins sage, bien plus simple, et bien plus belle : il suivait une femme.

Prisca était une fille d'une grande beauté, dotée d'un bel accent soltari, de longs cheveux noirs bouclés épousant son teint mat. Rien n'aurait semblé pouvoir la rapprocher de Romey, qui, s'il s'était peu à peu affirmé avec le temps, était toujours bègue. Il était puceau, aussi. La donzelle se refusait à lui tant qu'ils n'étaient pas unis au su de tous, et il n'avait guère courtisé de fille avant. Pourtant, il s'était embarqué avec elle sur une galère marchande, et ils avaient gagné Thaar, avec l'espoir de mener la grande vie.
Mais Romey, bien qu'issu d'une famille désormais riche, n'avait lui-même pas un sou en poche. Aussi, la donzelle le laissa en plan et s'en fut au bras d'un autre homme, mieux pourvu en toutes sortes de choses. La putain.

Commença pour Romey une vie bien différente de celle qu'il avait vécue en péninsule. Car, s'il n'avait pas eu une enfance très heureuse, il n'avait jamais manqué de rien. Il connut la faim, et il dût s'acquitter de tâches difficiles pour gagner son pain. Combien d'érudits langecins savent ce que c'est que de travailler de ses mains, quand celles-ci n'ont jamais rien manié d'autre que la plume sur le vélin ? Combien savent ce que c'est, que de devoir se rationner lorsque l'on n'a qu'un quignon de pain rassis pour tenir quatre jours, que l'on n'a que de l'eau croupie à boire sous l'étouffant soleil d'été de Thaar ?
Mais Romey avait un atout que l'on ne néglige pas : celui de savoir lire, et plus encore, d'écrire. A  Thaar, les puissants avaient tous leur petite armée de scribes, et ne les recrutaient pas dans les rues. Or, un soir, Romey se tenait étendu sur le sol d'une ruelle poussiéreuse, les yeux hagards, n'ayant rien mangé depuis deux jours. D'un air absent, il traçait de ses doigts des lettres dans la poussière. "Monde de merde", écrivait-il, et cette réflexion spirituelle devait lui sauver la vie, car, relevant la tête, il se rendit compte qu'une silhouette encapée, à la longue barbe grise et au chapeau à larges bords, le surplombait de toute sa hauteur et l'observait avec intérêt.

C'est ainsi que Romey devint scribe pour Maître Alighieri. Il est difficile de dire quel genre d'homme était Alighieri : il semblait n'être personne et tout le monde à la fois. Il tenait toutes sortes de commerces en ville, et semblait posséder plusieurs établissements. C'était, en quelque sorte, un homme d'affaires touchant à tous les domaines. Mais il était, en réalité, beaucoup plus que cela.
Romey se contentait de travailler pour lui, et Maître Alighieri n'était pas particulièrement bavard sur la manière dont il occupait son temps. Les circonstances dans-lesquelles Romey apprit son secret sont aussi saugrenues que celles dans-lesquelles les deux hommes s'étaient rencontrés. Un après-midi, Romey, dissimulé sous une pile de vieilles couvertures, s'était tapi dans un recoin de l'établissement de bains publics que possédait Alighieri ; là, le jeune homme espionnait les demoiselles de bonne famille, découvrant avec émerveillement tous les charmes, toute l'harmonie et la beauté qui font la femme. Ne jugez pas trop sévèrement Romey : bien qu'ayant dépassé la vingtaine il était encore vierge, et c'était un homme curieux de tout - n'était-il pas venu à Thaar dans le but de découvrir le monde par ses propres yeux ? Toujours est-il qu'on le prit sur le fait, et que Maître Alighieri dût lui passer un savon - au sens figuré, j'entends par là une bonne raclée - au vu de toute la clientèle des bains, afin de s'assurer que l'affront était lavé - notez cette belle utilisation du champ lexical du lavage.

" Tu dois apprendre la discrétion", lui dit Maître Alighieri lorsqu'ils furent seuls. "Ce n'est pas toujours un mal que de vouloir connaître ce qu'autrui cherche à dissimuler. Encore faut-il savoir s'y prendre." Et, ce faisant - du verbe faire, je ne suis pas en train de parler d'un faisan - le visage de Maître Alighieri, bien éclairé par la lueur des lampes, s'effaça peu à peu dans l'ombre, jusqu'à ce que sa silhouette soit à peine perceptible dans la pénombre. Les lampes, pourtant, étaient restées allumées.

Pour quelle raison Maître Alighieri avait décidé d'apprendre à son scribe les rudiments de la magie de l'immatériel, Romey lui-même mit longtemps à l'expliquer. Peut-être Maître Alighieri éprouvait-il simplement une envie de transmettre une part de son savoir à quelqu'un, comme un héritage. Il apprit à Romey les bases de la manipulation de la lumière et des ombres ; mais lorsqu'il tentait d'utiliser ce savoir, Romey ne parvenait jamais à en user complètement. Lorsqu'au hasard de ces pérégrinations il cherchait à tromper l'ennui, il ne parvenait jamais à disparaître dans l'ombre, comme Maître Alighieri l'avait fait.
Cela étant, il s'exerçait régulièrement sous l'influence du Maître, et si la tâche paraissait souvent fastidieuse, si la progression était lente, ses capacités évoluaient toujours dans le bon sens.
Un soir, Maître Alighieri lui révéla pourquoi il avait fait de lui son élève. "Parce que tu en as les capacités", expliqua-t-il. "Parce que rares sont les élèves réceptifs à ce type de magie. La maîtrise de l'immatériel demande une grande sensibilité, et les trop rares personnes qui l'ont s'intéressent le plus souvent à une autre forme de magie."

S'il n'était pas aussi aisé qu'il avait pu l'être dans le giron de sa famille, Romey gagnait désormais suffisamment bien sa vie auprès de Maître Alighieri pour ne plus se demander avec appréhension comment ferait-il pour manger une fois le soir venu. Son travail de scribe lui laissait même bien du temps ; temps qu'il employa à profit pour visiter les bibliothèques de Thaar et des autres villes de la principauté. Petit à petit, et malgré son intérêt récent pour la magie, il sentit renaître en lui ses premières amours de connaissance et de savoir. Il étudia plusieurs années, épuisant ses doigts à tourner les pages de grimoires centenaires. La lecture de tant d'ouvrages, écrits en différentes langues, le familiarisa avec un certain nombre des innombrables dialectes parlés aux quatre coins de Miradelphia ; il en vint même à pouvoir s'exprimer couramment dans un nombre remarquable d'entre eux - l'ensemble des langues humaines n'ayant plus de secret pour lui.

Il quitta Thaar à l'âge de trente-cinq ans, à la mort de Maître Alighieri. Il prit une galère, et regagna la péninsule, retrouvant le berceau de son enfance à Pharembourg.
Son père Orance était mort entre-temps, et c'était son frère aîné Clarius qui avait prit le contrôle de l'entreprise familiale. Clarius, comme la plupart de ses frères, s'était marié et avait plusieurs enfants. On s'amusa beaucoup de voir revenir le Bègue après tout ce temps, seul et avec un pécule somme toutes fort modeste.

Durant l'année qui suivit, cependant, la famille n'eut que peu d'occasions de rire ; un énième conflit opposa la classe patricienne de Pharem au pouvoir langecin, qui peinait depuis toujours à imposer un représentant capable de maintenir l'ordre dans le pays - le dernier en date avait été renvoyé devant son suzerain, en deux morceaux. Il y eut des affrontements violents, et nombre d'entrepôts furent incendiés. Clarius, ses fils et deux de ses frères furent tués.

Romey s'en alla l'année suivante à Diantra, où il mena une vie d'intellectuel. Il écrivit de nouveaux ouvrages, des traités de droit, de politique, et des chroniques retraçant certains événements de l'histoire de Nisétis, de Pharem, de la dynastie Fiiram. Ses connaissances, importées de ce qu'il avait étudié dans les bibliothèques de Thaar, lui apportèrent un certain renom parmi les lettrés. Il prit enfin femme, à l'âge de trente-sept ans, épousant une certaine Emérantine, fille d'un bourgeois prospère dont la dot lui permettrait de vivre confortablement. Il perdit ainsi son pucelage - il était temps - et devint le père de trois enfants : Alceste, Evaristus et Oréanne.

Son esprit vif et sa capacité d'analyse furent bientôt courtisées, malgré son bégaiement toujours présent. Il se mit alors à fréquenter les hautes sphères du pouvoir, tout en demeurant dans l'ombre. Eminences grises des princes, conseillers avides de briller aux yeux du roi, nul ne rechignait à faire appel au discernement, à la perspicacité du Bègue lorsque leur propre clairvoyance leur faisait défaut.

L'aube de ses quarante ans fut pour Romey un véritable âge d'or. Tissant sa toile au sein de la cour royale, il se constituait au fil du temps une large clientèle, si bien que sa sphère d'influence ne tarda pas à devenir une source de richesse bien plus profitable que le commerce de feu son père. Il distillait conseils aux uns, démêlait le fil de certaines intrigues, en échange de quoi il bénéficiait de nombreux débiteurs, qui lui rendaient à leur tour bien des services. Devenu un homme aisé, il se gardait bien, toutefois, de se dévoiler au premier plan à la cour. Non, il était l'homme que l'on venait voir dans l'ombre, celui que tout le monde semblait connaître, mais dont on ne parlait qu'à mi-voix. Durant ces années d'abondance, il résida dans un luxueux hôtel ; bourreau de travail, il goûtait le plaisir d'une vie confortable mais passait le plus clair de son temps à entretenir sa clientèle, délaissant son épouse et voyant à peine grandir ses deux fils et sa fille. Par l'intermédiaire d'un ami qui connaissait un ami qui connaissait un ami, il s'offrit le luxe d'un nouveau maître, un mage de l'Arcanum qui poursuivit son initiation à la magie de l'Immatériel. Au fil des ans, sa maîtrise de la lumière et des ombres se raffermit ; il n'en devint que plus discret encore. Combien de secrets avait-il appris, simplement en se baladant dans les couloirs obscurs du palais de Diantra, silhouette silencieuse à peine perceptible dans la pénombre ? Parfois, ces mêmes secrets demeuraient enfouis des années durant, jusqu'à ce que Romey leur trouve un intérêt et s'en serve, d'une manière ou d'une autre, mais toujours à son avantage.

A l'été 995, la grande peste se déclara à Diantra. Romey jugea bon de prendre un peu de distance ; il quitta la capitale avec sa famille, pour au pays de Pharem, sa terre natale. Etant devenu homme fortuné, il fut accueilli à bras ouverts par l'un de ses neveus, devenu au hasard des décès le nouveau chef de famille ; un jeune homme d'une hypocrisie à peine voilée, mais qui avait visiblement le sens des affaires. En mourant, son père - l'un des frères de Romey, donc, si vous suivez encore - lui avait laissé le commerce familial, assaisonné de jolies et colossales dettes. L'aide de Romey fut la bienvenue pour sauver l'affaire ; en échange, Romey exigeait un large pourcentage de l'exploitation. Il fit eu à peu plier son neveu, pris à la gorge, et finit par mettre la main sur le tout.
Non pas que Romey ait eu envie de se reconvertir dans le commerce, non. Mais il avait des fils ; et son fils aîné, Alceste, avait déjà quatorze ans, et il ne manifestait pas vraiment d'intérêt pour les livres. Romey décida que l'héritage de la maison de Vosse lui reviendrait.
Lui, sans doute, rentrerait bien vite à Diantra.

Mais l'hiver 996 vit l'abdication du roi Ultuant, et l'arrivée sur le trône d'un batard parvenu du nom de Trystan. Horrifié, Romey, qui aimait son "vieux" roi, ne put supporter que l'héritage de la glorieuse dynastie Fiiram tombe entre les mains d'un rebut, du fruit d'un adultère. Aussi demeura-t-il à Pharembourg.

Mais la bâtardise, tel un cancer rongeant les entrailles de la noblesse péninsulaire pour rogner ses branches les plus anciennes, allait semer ses graines jusqu'au pays de son enfance. Quelques années plus tard, en effet, un cousin du bâtard royal, de lignage tout aussi obscur, s'en vint au pays de Scylla pour en prendre le contrôle. Aetius d'Ivrey, s'appelait-il, s'était vu confier par le roi Trystan la tâche de garder le pays sous l'égide de la couronne. La classe patricienne de Pharem se montra d'abord réticente ; il faut dire qu'ils avaient déjà vu passer plus d'un trou de balle, et qu'aucun représentant du Langecin ou de la couronne n'avait su rester bien longtemps en place à la tête de la contrée. Celui-là, disait-on, ne ferait pas long feu ; un chevalier, soi-disant de sang royal, mais qui n'en avait pas moins grandi les deux pieds dans la merde. Romey lui-même était plutôt circonspect.
Pourtant, Aetius d'Ivrey se maintint en place en faisant preuve d'une habileté politique inattendue - et dictée dans l'arrière-cuisine par quelque astucieux conseiller - non, non, ce n'était pas Romey pour une fois. Il créa même le Concile de la Questure, assemblée de notables réunissant la fine fleur des patriciens - une marque de respect pour les anciennes traditions, montrant que le nouvel homme fort de Scylla entendait régner avec eux, non contre eux.
Romey occupa ainsi, pendant quelques années, la charge de Conciliaire de la Questure.

Puis les aléas de l'histoire portèrent ses pas ailleurs, une nouvelle fois. Lorsque l'Ivrey, devenu régent à la mort du roi, s'en alla occuper sa nouvelle fonction à Diantra, les bons patriciens scylléens, telles des souris qui dansent lorsque le chat s'absente, redevinrent turbulents. Ils n'en firent qu'à leurs têtes, reprirent leurs vieilles querelles, et bientôt l'Ivrey jugea bon d'y mettre bon ordre. Pendant un certain temps, le nombre d'accidents domestiques chez les patriciens gênants atteint un niveau alarmant. La purge atteint son apogée lorsqu'Ocèbe, l'un des hommes les plus en vue de Pharembourg, fut arrêté, jugé et brûlé sur la place publique. Un certain nombre de proches d'Ocèbe y laissèrent également des plumes.
Romey était du lot. Jeté au fond d'une geôle, puis jugé pour des chefs d'accusation aussi divers que fallacieux, il s'en fallut de peu qu'il ne finisse lui aussi au bûcher.

Il avait la vie sauve, mais l'expérience l'avait profondément marqué. Affaibli, il sembla réaliser à ce moment-là combien il avait vieilli. A l'âge de soixante ans, n'était-il pas temps pour lui de se mettre en retrait, et de couler ses dernières années de vie en toute quiétude ?
Son fils Alceste semblait s'être fait la même réflexion, et décida avant lui. Avide de s'émanciper enfin d'un père trop présent, et désormais entaché par le scandale, il chassa le vieux Romey de la maison, et jugea qu'il était temps pour lui de siéger en personne au Concile de la Questure.

Romey rentra seul à Diantra. L'hôtel qu'il avait habité jadis avait été vendu depuis bien longtemps, mais il trouva à se loger chez de vieux amis qui avaient connu son passé glorieux. Il passa les années suivantes à étudier des traités poussiéreux en compagnie de sages et de lettrés.

L'incendie qui ravagea Diantra au moment de la guerre civile de l'an 8 lui fit de nouveau quitter la capitale, peut-être pour la dernière fois. Il suivit les pas de clercs et d'intellectuels, fuyant l'approche des troupes du Médian, pour trouver refuge à la cour du Soltaar.
Par la force des choses, il entra au service de la princesse Kahina d'Ys, dont la beauté exotique lui rappelait, dans les souvenirs enfouis d'une jeunesse désormais vague et lointaine, le doux visage de Prisca, cette jeune fille qui avait incité le timide jeune homme qu'il était à s'élancer à la découverte du monde.


Équipement : S'il fut jadis un homme riche, Romey semble aujourd'hui avoir perdu tout son côté matérialiste. Point d'ostentation ni de luxe dans sa parure ; désormais, son corps maigre et vieillissant est le plus souvent revêtu d'une longue robe de couleur sobre, boutonnée sur le devant. Le tissu, toutefois, est de bonne qualité, et l'on ne verra jamais Romey se présenter dans un habit tâché ou troué. La manière dont il s'habille reflète sa personnalité : discret, effacé, mais toujours soucieux de bienséance.
La richesse de la maison de Vosse est aujourd'hui entre les mains de son fils aîné Alceste, toujours armateur à Pharembourg. Les échanges entre le père et le fils sont devenus rares, si bien que Romey vit désormais par ses propres moyens.
Il possède également un grand bâton noueux, qui lui sert autant de focalisateur que d'appui.


Description physique : Au fil du temps, ses cheveux blancs ont lentement déserté le haut du crâne de Romey. Se repliant à l'arrière et dans sa nuque, ils ont laissé un crâne et un front dégarni, sillonnés de rides. Creusés sous de fins sourcils, deux yeux à moitié clos, témoins d'une vie longue et bien remplie, se sont épuisés au fil des ans à lire d'innombrables pages de grimoires antiques. De son visage humble, seul jure son nez, orgueilleux et fier. Une barbe blanche, fournie mais correctement taillée, orne son menton et ses joues.
Son corps a connu bien des variations au gré de son existence, de ses périodes d'abondance et de misère. La vie qu'il mène aujourd'hui, dénuée d'excès mais point miséreuse, ne semble point le conduire à reprendre du poids. Son corps s'amaigrit au fil des ans, jusqu'à en être rachitique.
Sa silhouette s'est courbée, et le bâton sur-lequel il s'appuie, qui jusqu'alors lui servait avant tout de focalisateur, lui est de plus en plus indispensable pour se déplacer.


Description mentale : Romey est un homme discret et solitaire. Son bégaiement, objet de toutes les moqueries lorsqu'il était enfant, l'a rapidement conditionné à économiser sa salive. Vous ne le verrez jamais se répandre en bavardages frivoles ; lorsqu'il se donne la peine de parler, ce n'est jamais pour évoquer une banalité. Il préfère monologuer en son for intérieur, peut-être parce que la seule personne à le comprendre réellement n'est autre que lui-même.
Si sa parole est altérée - encore qu'il ait apprit au fil du temps à devenir relativement compréhensible, bien que le bégaiement demeure - il est doté d'une plume acérée. Capable de lire et écrire en plusieurs langues, ses mains noueuses ont noirci des volumes colossaux de vélin au cours de sa vie.
Derrière ses airs de vieillard sénile, Romey dissimule un esprit toujours aussi vif qu'avant, mais que les années ont assagi. Ayant renoncé aux tentations matérielles, il agit désormais moins pour son propre compte que pour celui de la cour du Soltaar qui l'a recueilli. Il semble en effet s'être découvert, tardivement, quelque chose qui lui a manqué toute sa vie : une cause à servir.


Capacités magiques : Initié à Thaar par Maître Alighieri, Romey a vu son apprentissage s'étendre sur de longues années, bien qu'il fut parfois mis entre parenthèses pendant de longues périodes. Maître Alighieri lui avait affirmé qu'il possédait une sensibilité innée à cette forme de magie ; cependant, si ses capacités se sont révélées à Thaar, ce n'est qu'à Diantra, bien des années plus tard et sous l'oeil attentif d'un mage de l'Arcanum, que Romey devint vraiment capable de maîtriser les ombres et la lumière. Prudent, et sachant ce qui avait pu résulter des excès de bons nombre d'apprentis magiciens, il ne s'est guère éparpillé dans son apprentissage, et s'est toujours cantonné à son seul domaine de prédilection. Du reste, bien que sa maîtrise de l'ombre et de la lumière soit désormais stable, il ne se considère lui-même pas comme un magicien, terme réducteur à son goût, lui qui s'intéresse à toutes formes de connaissances ; de plus son usage de la magie est discret, et pour cause, il s'en sert à des fins de camouflage, et de manière occasionnelle.
Lorsqu'il a recours à la magie, il use de son bâton pour canalyser son énergie mentale. La maîtrise de la respiration est également une chose importante ; son souffle est régulier, et tout son être devient alors extrêmement calme. Il n'utilise jamais la magie lorsqu'il est stressé ou préoccupé. Mais à son âge, lui qui ne possède plus rien et qui ne voit plus ni son épouse ni ses enfants, comment pourrait-il encore être stressé ou préoccupé par quoi que ce soit ?


HRPComment trouves-tu le forum ? : Trop d'la boule.
Comment as-tu connu le forum ? : En cherchant du vrai rhum.
Crédit avatar et signature : ValentinMelik, via DeviantArt
Compte autorisé par : le gentil staff.
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MessageSujet: Re: Romey le Bègue [Terminé]   Romey le Bègue [Terminé] I_icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 15:34

Bonjour et pardon pour l'attente!

Je ne vois pas d'erreur dans ta fiche... cependant je dois te rappeler que Kahina a décidé de quitter le forum (plus ou moins définitivement) et que son personnage à fuit la cours.

Si tu veux changer ton histoire, libre à toi. Une fois la question réglée, tu seras validée.
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MessageSujet: Re: Romey le Bègue [Terminé]   Romey le Bègue [Terminé] I_icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 17:21

Bonsoir !

Kahina perd un excellent conseiller, mais je trouverais bien de quoi m'occuper.

Je pense pouvoir laisser ma fiche en l'état, si cela vous convient bien sûr.
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MessageSujet: Re: Romey le Bègue [Terminé]   Romey le Bègue [Terminé] I_icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 18:18

Romey le Bègue [Terminé] Tampon13
Alors re-bienvenue! o//

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Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.
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