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| [camp elfe] déraison | Libre | |
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Halyalindë
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [camp elfe] déraison | Libre Mer 16 Mar 2016 - 1:23 | |
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Au camp elfe, dans l'infirmerie Quelques jours après la prise de la cité
« OU EST-IL? »
Un premier cri de fureur explosa dans l'une des tentes de l'infirmerie dont l'espace avait été plusieurs fois multiplié après la prise de la Cité. Une voix de femme. Rauque. Éraillée. Menaçante. Un cri comme en retentissaient certains lorsqu'un patient délirant avait la force de brailler avant d'être maîtrisé par les guérisseurs et les aide-soignants. Ceux qui étaient en dehors du secteurs ne levèrent même pas la tête. Il y avait bien plus urgent à traiter entre les cris de déments et les râles des blesser.
« OU – EST – RANDIL ?! »
à moitié relevée, appuyée d'un bras sur le pilier de la tente, la Protectrice serrait un coutelas à s'en faire blanchir les phalanges. Elle tremblait. Mais il était impossible de savoir si c'était plus la rage ou la fatigue qui la mettait dans cet état. Son visage se crispait par intermittence, comme soumis à une intense douleur. Ses yeux ne quittaient pas le guérisseur auquel elle avait réussit à voler l'arme qu'elle avait en main. Elle se fichait totalement des figures peu à peu rameutées par son nouveau cri.
Parmi ceux-là, un homme de haute taille s'approcha, mains en avant pour se saisir d'elle. Il ne représentait pas un danger. S'il prononça quelque chose, ça n'avait aucun rapport avec la question et ne fut donc pas retenu plus d'une fraction de seconde.
Au lieu de poser son regard sur celui qui s'approchait, elle claudiqua dans sa direction, déséquilibrée. La main de la guerrière se referma sur son poignet et elle tangua un instant en avant. Une simple inflexion suffit à passer derrière lui malgré la douleur, malgré la fatigue. L'adrénaline lui vrillait les os. Sa proie immobilisée par une clef simple, la pointe du coutelas fusa vers sa gorge pour s'arrêter au contact de sa peau. Elle sentait les pulsations de son cœur affolé à travers la lame de métal.
« PAS UN GESTE ! »
Elle n'avait pas desserré les mâchoires, ses tremblements avaient fait perler une goutte de sang sur la gorge de l'otage. Ses yeux courraient de visage en visage sans s'arrêter un instant. Sans reconnaître un ami, un allier. Elle pouvait sentir leurs mouvements prêt à se jeter sur elle pour la désarmer. Elle savait que d'autres faisaient déjà le tour pour l'empêcher de partir par l'arrière de cette tente.
Elle reprit la parole, plus doucement. Sa voix était sifflante, son ton saccadé. Elle semblait prête à se rompre ou à recommencer à hurler à chaque fin de mot.
« Vous ne pouvez pas me retenir... on m'attend chez moi. » Un petit gloussement hystérique ponctua sa phrase avant que son expression revienne se figer en une rage froide. « Dites moi ce que vous avez fait d'eux ou je lui tranche la gorge. »
Elle reculait pas à pas vers le fond de la tente, attentive au moindre son pour localiser ceux qui se trouvaient derrière la toile et qui auraient pu lui couper le passage, au moindre détail pour déjouer le premier lanceur de sort qui tenterait de la prendre pour cible. Elle avait faim. Elle avait mal. Elle avait peur. Elle ne pouvait pas rester au milieu des hurlements. Elle ne mentait pas. Au moindre geste tentant de l'approcher, au moindre refus de coopérer, elle enfoncerait ses crocs dans la gorge de son otage et se repaîtrait de leurs viscères jusqu'à ce qu'elle les retrouve.
- HRP:
Si quelqu'un veut s'en mêlé, il est le bien venu! :D sinon je le terminerai en solo :3
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Mer 16 Mar 2016 - 21:38 | |
| Le vieux mage respira, enfin. Il regarda ceux qui étaient à ses côtés, son bâton de marche à la main, et leur fit signe de se reculer. D'un geste las, il fit rouler la bague qui tenait à son index ; elle lui faisait mal. Le cas de l'elfe qui était assis sur les genoux devant lui venait de lui prendre beaucoup de forces, et il avait beau être l'un des plus grands mages de son domaine, il se faisait vieux. Ce qu'il venait de se passer le lui rappelait encore. Aussi son focaliseur avait fini par fortement briller, jusqu'à devenir chaud. Il regarda ce fameux anneau, souvenir d'une vie différente, lorsqu'il était encore jeune dans sa tête et qu'il pouvait partager ses rires et ses larmes avec quelqu'un. Melyrwenn... Le temps passait et maintenant qu'il approchait sérieusement les deux mille ans, il comprenait que peu à peu sa volonté de rester de ce monde s'effritait comme des grains de sable blanc qu'une brise tantôt légère tantôt forte balayait loin du lieu où ils se trouvaient. Malheureusement, peu de choses pouvaient faire en sorte de raviver la flamme de la vie. La flamme de sa vie.
Les cheveux sales de poussière tombant grossièrement le long de son corps, l'elfe qu'il avait réussi à calmer de par sa magie revint au centre de l'attention de Celebrand. Le pauvre être se tenait la tête de ses mains ensenglantées par les blessures du champ de bataille tant ce qui l'entourait l'agressait : les pensées, paroles, les humeurs palpables, la douleur d'autrui... le tout ajouté à sa propre douleur qui ne devait pas être des moindres vu son état. Le militaire ne pouvait même plus plier les doigts à cause de la magie qui lui avait presque brisé les mains, de nombreuses plaies étaient apparentes, recelant encore pour beaucoup un morceau de l'épée double qui était morte en une explosion. A cause de cela, sa jambe droite ne pouvait pour l'instant plus supporter le poids de l'elfe. Et à cause de la frénésie qui avait pris le fils de Kÿria lors de son réveil à peine quelques minutes plus tôt, beaucoup des plaies plus ou moins guéries s'étaient rouvertes ou s'étaient aggravées. Etait-ce pour cela qu'il crachait du sang ? Celebrand ne s'attarda pas à se poser la question et encore moins à essayer de trouver une réponse. Il fallait que tout son esprit soit sur le pauvre guerrier ainsi que sur ceux qu'il pouvait mettre en danger. Personnes qui avaient toutes subies l'influence de l'elfe lors de sa frénésie.
Celebrand fit un pas, sa main tremblant sur son bâton. Le blessé ne réagit pas autrement que ce qu'il faisait déjà : regarder dans le vague, serrant sa tête, criant quelques fois, suppliant à d'autres... déjà son esprit n'en était plus à vouloir tellement qu'absolument personne ne pouvait plus l'approcher. C'était un bon signe. Un deuxième pas. Des images revinrent à l'esprit du très vieil elfe, images datant de trois cents ans : il revoyait ce même elfe allongé sur un lit de fortune dans un dispensaire, retenu par l'un de ses soldats, visiblement aveugle. Cet elfe qu'il avait dû couper du monde extérieur afin de laisser son confrère faire son travail même si aucune réelle blessure n'était visible. Cet elfe dont il s'était occupé pendant plus d'un siècle par la suite... Neraën Yeldoreï. Décidément... La guerre avait ouvert son esprit à la magie et, à nouveau, la guerre l'impactait avec trop de force. La différence avec aujourd'hui était que lui, Celebrand, était directement sur les lieux lorsque le seigneur-protecteur avait commencé sa crise, si bien qu'il avait pu limiter les dégâts - qui auraient pu être catastrophiques puisqu'il était désormais considéré comme un mage, ce qui était loin d'être le cas à l'époque. A peu près sûr qu'il pourrait enfin aller jusqu'à son patient, il fit un troisième pas. C'est là que tout se dérègla de manière bien étrange.
"OU EST-IL ?"
Le cri rauque surprit le mage de l'esprit qui eut du mal à ne pas se retourner. Une intense colère pouvait s'entendre dans la voix de celle qui hurlait après un dénommé Randil, demandant où se trouvait cet être auquel elle semblait accorder beaucoup d'importance. Une colère que Celebrand pouvait bien ressentir et donc que son patient ne pouvait que vivre de plein fouet. Alors il fit que ce qu'il pouvait à ce moment précis : se protéger de l'elfe aux longs cheveux blancs. Il se cramponna sur son bâton et renforça la barrière mentale qu'il avait érigée pour que l'autre ne puisse pas l'attaquer par la magie. En réponse à la haine qui montait chez la protectrice d'Ardamir, le protecteur d'Eteniril se recroquevilla sur lui-même tout en serrant encore plus ses mains sur son crâne puis se mit à hurler de douleur. C'était reparti...
Ce qu'il restait de conscient dans l'esprit de Neraën se mit à chercher la source de cette nouvelle déstabilisation, ce qui apportait encore plus de douleur. Il ne pouvait plus rien contrôler. Aussi la magie passait par lui, s'arrêtant parfois, étant aussitôt relâchée d'autres fois, mais toujours le torturant au passage. Qui il était ? Il n'était plus à même de le dire. Il n'était que douleur et sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres. Il ne savait même plus où il était, s'il tenait sur quelque chose de stable ou non, ou encore s'il était en train de tomber dans un gouffre infini. Et ce même si ses yeux voyaient. Par un miracle qu'il ne comprit pas toutes les souffrances qu'il endurait et toutes les voix dans sa tête s'étaient un court temps un peu calmées, mais pour repartir aussitôt, emportées par colère qu'il ne savait même pas être sienne. Alors son esprit chercha purement et simplement à se protéger : tout d'abord en s'en prenant à tous ceux qui se trouvaient autour de lui, leur faisant du mal sans intension précise. Parmi ces êtres (ou choses ?) se trouvaient deux lumières ; la première fut un bloc de pierre, la deuxième fut plus accessible que les autres présences qu'il ressentait. Il ne fit malheureusement pas de cadeau à cet elfe qui souffrit un court instant, avant qu'une autre personne ne soit agressée et là avec grande force. Parce qu'elle était celle qui le faisait tant souffrir en cet instant. Et que lorsqu'on ne sait plus rien et que l'on est attaqué au point d'avoir l'impression de mourir, la seule chose qui peut venir à l'esprit est de supprimer la menace. Ce qu'il désira faire, d'autant plus que cet être de lumière lui était également plus facile d'accès.
Celebrand ressentit une faille dans ce qui était la défense de son ancien élève, faille qu'il pouvait percevoir parce qu'il avait appris à gérer de telles crises plus ou moins virulentes de sa part. Alors il fit les derniers pas lui permettant de poser la main sur la tête du pauvre elfe qui s'écroula instantanément sur le sol, inconscient. Cela n'avait duré que quelques secondes, mais cela avait été assez pour pouvoir faire du mal à celle qui avait en fait pris en ôtage l'un des siens pour trouver réponse à ses questions. Celebrand ne put pas voir ce qu'il advenut de celui qui avait eu la dague sous la gorge. Sa vision se troubla, ses mains tremblèrent trop pour qu'il puisse maintenir un équilibre avec ce qui l'aidait à marcher. Alors il tomba. Il devenait trop vieux pour ce genre de choses, vraiment... C'est sur cette pensée qu'il laissa ses yeux se fermer.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Mer 16 Mar 2016 - 23:40 | |
| On l'agressa.
Comment ? D'où ? Elle ne se l'était même pas demandé.
Elle était agressée.
Une douleur cuisante a travers la colère et la volonté farouche qui l'animaient. Une attaque directe. Sa peur se mua en rage. Son esprit tout entier se tendit dans un seul but : dévorer ce qui l'attaquait. L'attraper, le déchirer.
L'affrontement n'avait duré qu'un instant infime.
Cela avait été suffisant.
De chef de meute, elle était devenue une louve traquée, menacée de toute part. Elle s'était raidit sous l'attaque. Il n'y avait plus à hésiter. La tête rentrée dans les épaules, secouée par un spasme. L'odeur de sa victime était puissante, musquée. Un raie de lumière tombait sur l'épaule d'une vieille femme, donnant à ses cheveux un reflet métallique. Des centaines d'yeux braqués sur elle. Des murmures. Elle avait froid. Faim. Mal.
Le couteau avait glissé entre ses doigts, tombant à terre, ne ratant le pied de l'otage que parce qu'il avait tenté de sauter sur le côté in extremis. Pas assez rapide. Ces mêmes doigts qui avaient laissés tomber l'arme se refermèrent sur l'épaule de l'elfe. Elle plongea en avant avec lui, emportée dans sa chute. Le dos de l'otage heurta le sol. Elle s'abatit sur lui comme une masse de plomb.
Un hurlement de douleur étouffé. Le visage de l'otage se crispa dans une expression de panique la plus totale. Ses yeux exorbités cherchaient de l'aide pendant que ses membres se débattaient. Un coup de pied expulsa la guerrière à deux mètre de là, sur une autre paillasse. Le blessé à la jambe cassé qui occupait l'endroit hurla à son tour.
Étourdie, Halya roula derrière la couche. Un bruit mat. Elle était tombé sur le sol. Seule sa main avait agrippée le bord du lit de camp et s'envola jusqu'à la gorge du blessé. Son visage crispé réapparu. Elle dégluti. Elle haletait, les lèvres retroussées sur des dents rouges. Le bas de son visage était taché de sang. Un grondement inhumain s'échappait de sa gorge.
L'otage, toujours au sol, pressait tant bien que mal sa main sur sa gorge à demie arrachée pour en arrêter l’hémorragie… sans grand succès. Il avait déjà perdu connaissance lorsque le mage le plus proche commença à s'occuper de lui. |
| | | Halandarin Las'Danir
Elfe
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Jeu 17 Mar 2016 - 17:01 | |
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Le Toer Tamindal avait principalement était épargné par cette bataille, les blessures grave ? Très peu pour lui, seule l'anémie l'avait foudroyée à force de ses quelques entailles... Il se baladait donc dans une série de bandages, ne portant sur lui qu'un équivalent de tissus qu'il revêtait dans la plupart des occasions, s'aidant d'un bâton de marche afin que sa jambe droite, principale touchée, n'ait pas trop à résister, simplement pour le principe de guérir plus vite... Et puis parce que cette canne lui donnait une certaîne prestance...
"Reste en vie jusqu'à ce que l'on se revoie."
Il était toujours en vie, et pourtant, il avait emporté tant d'être avant de chuter au sol, fatigué par tout cela.. Une hécatombe dirait certains, un massacre pour d'autres... Oui, sa haîne l'avait animée, et sa promesse s'était manifestée au moment le plus critique, lors du véritable combats...
Aujourd'hui, il marchait dans le campement, afin de ne pas laisser son corps se reposer sur ses lauriers, afin d'augmenter les afflux sanguins, afin de guérir plus vite, il mangeait comme dix, et se baladait dorénavant rarement sans ce morceau de viande séché.
Combien de jours s'étaient écoulés ? Bonne question.
Alors qu'il s'avançait non loin de la tente des blessés, il entendit une voix... Très familière... Des hurlements. La surprise, la peur... Il fronça les sourcils avant de se rendre vers la dîte tente, d'un pas plus pressés.. Bousculant les quelques couillons qui ne se poussaient pas d'eux-même de son chemin, sans s'excuser, simplement parce qu'il était ... Lui.
Arrivant en première ligne, il vit ce qui se déroulait, les protecteurs blessés étaient devenus... Fous... Il n'y avait pas d'autres mots... Alors il s'avança, entendant grogner sous un lit, tandis qu'un homme s'occupait d'un des elfes égorgé.... Le sang recouvrait le sol, des goutelettes s'étaient étalées vers un lit.. Il tourna son regard vers celui-ci, observant Halya, véritable animale. Il prit son bâton en main, avant de s'amener vers elle, d'un pas oppressant... Poussant un cri pour amener son regard vers lui, se faisant principale menace.
-Vous cherchez Randil ...?
Il observa les personnes à la portée d'Halyalindë, marchant d'un pas très légèrement claudiquant.
-... Je sais où il est... Mais vous allez devoir vous calmer... Dit-il de nouveau, en tendant sa main vers elle, paume vers le ciel. Vous me connaissez Haly'... Si vous voulez revoir Randil... Calmez-vous...
Et alors qu'il s'avançait, il s'apprêtait à devoir l'assommer à l'aide de son bâton, pouvant aisément l'atteindre, maniant celui-ci avec ses qualités de lancier... Mais s'il pouvait, la raisonner... L'amener à se calmer...
-Vous cherchez votre fils... Je sais ce que c'est... Il parlait d'une voix étonnament douce, loin de celle qu'il utilisait de monnaie courantes... Il savait très bien ce qu'elle ressentait, alors qu'il avançait lentement vers elle, il leva sa main droite vers les elfes qui voulaient sauter sur elle pour la maîtriser. Ne la touchez pas... Halyalindë... Regardez moi... Tout va bien.. Randil va bien.. Je sais où il est.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Mar 22 Mar 2016 - 20:14 | |
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Alors qu'il terminait de le soigner, Neraën revint à lui. Brutalement. Les minutes s'égrenèrent tandis qu'ils essayaient de le calmer, de le ramener à la raison, et pendant ce temps, Anorn priat. Il priait Kÿria pour qu'aucun d'eux ne soit blessé, pour qu'aucun autre ne subisse innocemment les foudres du militaire. Comme pour exaucer son voeux, au bout d'un instant qui lui parut trop long, il se calma. Reprenant peu à peu ses esprits, redevant plus censé, plus alerte. Mais cette accalmie ne dura pas, et tandis que la voix rauque et menaçante d'Halyalindë retentissait à ses oreilles, la douleur le submergea. Un concentré d'énergie le frappa de plein fouet, et il sut qu'il surchargeait dangereusement. Que sa vie, et celle de tout ceux qui étaient autour de lui, était en danger. Rapidement, il se referma, s'isolant bientôt complètement du flux, rejetant en bloc l'attaque qu'il venait de subir. Neraën était revenu. Et il avait mal, très mal choisi son moment. Si ce dernier fut rapidement contrôlé, ce ne fut pas le cas de la Dame Protectrice d'Ardamir. Alors, sans réellement y réfléchir, il se releva du chevet de son patient, et sentit la colère l'envahir. Froide, et sans appel. Sa mâchoire s'était contractée, ses yeux paraissaient presque morts tant ils étaient vides. Son visage, glacial, se figea dans l'expression d'un effort immense. Le fait qu'il ait subit les égarement de l'ancien lieutenant, et la vision d'horreur qui se déroulait maintenant sous ses yeux animait grandement sa colère. Halyalindë avait perdu toute maîtrise d'elle même, et s'évertuait à achever les blessés un à un. Si Halandarin s'approcha rapidement d'elle, dans l'espoir de la calmer, Anorn ne put attendre pour constater l'effet que cela aurait sur elle.
Malgré la fatigue, et la douleur qui parcourait toujours son être, il s'ouvrit au flux, rapidement. Plus rapidement qu'il ne l'avait jamais fait. Et avant même que son focalisateur apparaisse dans son esprit, ses mains semblaient rayonner. Toute sa concentration allait à l'agressivité débordante celle qui semblait être aujourd'hui l'alpha de sa meute, et alors qu'on demandait à ce qu'elle ne soit pas touchée, les os se brisèrent. Un craquement retentit, suivit d'un second, puis d'un dernier. Les tibias, et son humérus droit. Mais avant même qu'elle n'exprime sa douleur, son rythme cardiaque ralentit dangereusement, et la fit perdre conscience. Anorn tremblait, mais il ne s'en apercevait même pas. S'il avait réussi à la maîtriser, à l'endormir momentanément, il savait qu'elle recommencerait. Encore et encore. Jusqu'à ce que la folie de la guerre lui soit passée. Jusqu'à ce qu'elle reprenne ses esprits. Et qu'elle se retrouve, elle. Qu'elle retrouve la protectrice qu'elle était. Il avait agi rapidement, trop rapidement sans doute, parce qu'il eut du mal à récupérer. Pendant un instant, sa respiration se fit sifflante, et il sentait le flux traverser désagréablement tout ses pores, comme s'il n'était qu'un obstacle qui devait être franchi. Jusqu'à ce qu'il reprenne suffisamment ses esprits pour se refermer.
- Sortez-la d'ici. Maintenant.
Des blessés hurlaient encore, d'autres pleuraient, mais avant tout, ce fut le silence venant des mages qu'il remarqua. Alors, il haussa la voix.
- J'ai dit maintenant ! Celebrand, on va devoir déplacer Neraën aussi. Vous deux, portez-le dans sa tente. Avant qu'il ne se réveille.
Et lorsqu'on s'agita enfin, il se passa une main sur le visage. Il pouvait sans mal remarquer les quelques apprentis encore sous le choc, les yeux grands ouverts, certains encore tremblants. Il allait devoir envoyer des mages les rassurer, tandis qu'il ferait le tour pour stabiliser les patients qui s'étaient affolés. Deux d'entre eux avaient perdu la vue sur le champ de bataille, et il pouvait entendre leur cœur battre à un rythme effréné. Se tournant vers eux, après avoir distribué ses dernières directives, il s'évertua à les rassurer, refermant certaines blessures qui saignaient à nouveau. Celui dont la gorge avait été arrachée était dans un état critique, et les mages qui s'activaient autour de lui n'avaient pas grands espoirs de le sortir de là vivant. C'était un véritable carnage, et il n'avait pas réussi à empêcher cela. Il s'était bêtement laissé surprendre par Neraën, tandis qu'Halyalindë massacrait un à un les elfes présents dans ce mouroir. Sa colère n'avait pas diminuée, au contraire. Elle s'était muée en une rage sourde, qu'il se devait de maîtriser tant bien que mal. Il allait devoir discuter avec la dame protectrice d'Ardamir, et plus rapidement qu'il ne l'aurait souhaité. Il se rendit alors sans se faire prier dans la tente où elle avait été emmené, et s'attela à réparer ses dégâts. Lorsqu'elle se réveillerait, elle pouvait être certaine d'avoir à faire au régent.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Mar 22 Mar 2016 - 21:59 | |
| La rage. La haine.
Plus encore : la peur.
Attaquée. Agressée. Blessée par les siens.
Lorsque le forgeron voulut la faire chanter, elle bondit. Ses muscles se détendirent plus vite que jamais. Son pouls restait stable. Ses idées étaient claires, concentré sur son but. Seuls le goût métallique qui saturait ses papilles lui parvenait, lointain. Déviant au dernier moment, elle fit une roulade sur le côté pour retrouver son effet de surprise. Sa jambe vint saper celle du forgeron et… Rien.
Pas de chute. Pas de grognement de douleur. Pas de parade. Aucune masse ne s'écroula au sol. Aucune canne ne vint la frapper dans le dos.
Accroupie, une main à terre, frémissante, prête à réagir au quart de tour, elle jeta un coup d’œil par dessus son épaule… et resta figée.
Elle était tombée au sol, fasse contre terre. Sans un bruit. Sans un mot. Pendant un instant, Halya aurait juré voir scintiller une chaîne entre elle et cette chose au sol. Ses cheveux hirsutes retombaient sur son visage, collés par le liquide carmin sur ses joues. Un filet de sang mêlé de salive dégoûtait de sa lèvre. Sa peau était si blanche qu'elle en paraissait presque verdâtre… maladive… morbide. Elle suffoqua un instant avant de s'immobiliser tout à fait. Inconsciente ? Peut-être...
Ses yeux entrouverts étaient entièrement blancs.
Autour de la scène, les gens commençaient à s'agiter. Plusieurs elfes se précipitèrent vers ce corps immobile. Halya se releva doucement, tournant son regard vers le forgeron… Puis l'homme qui venait de donner l'ordre de s'emparer de la créature au sol. Le Régent. Ses yeux froids la traversait de part en part. Il l'avait attaqué… C'était lui…
On s'occupait des blessés. On s'agitait en tout sens. Quelqu'un hurla au Régent que le corps inerte était glacé et que le pouls était beaucoup trop lent. Halya ne s'en inquiéta pas. Et en surimpression de tous ces bruits lointains, de ses frôlement sur une peau qui n'était plus elle, d'autres murmures.
Le regard de l'elfe passa sur le mourant dont on avait réussit à stopper l’hémorragie. Passerait-il la nuit ? Rien de moins sûr. Au moins, il avait une chance. De tous les hommes et femme étendues dans la tente, le quart ne la passerait pas de toute façon, quoi que les guérisseur fassent.
Mais elle ne s'y arrêta pas, aussitôt happée par une forme du coin de l'oeil.
Au milieu du chemin, entre deux tentes, se tenait une porte en bois. Juste une porte en bois.
Halya fronça les sourcils, réprimant difficilement un frisson.
Elle se tourna doucement. Les sensations du corps que d'autres manipulaient ne l'atteignaient plus. Les murmures, eux, se faisaient plus insistant. Derrière le battant, elle percevait un grondement familier. Rauque. Sauvage comme des tambour de chasse.
Un mouvement vif et une voix grave la firent se retourner. Le forgeron.
Randil.
En un instant, elle était au côté de l'artisan. Elle jeta un dernier regard sur la femme rousse avachie entre les mains des guérisseurs. La douleur, la peur lui apparaissaient comme venus d'un autre monde, d'une autre personne. Seul le Froid la mordait un peu. Elle n'avait aucune importance. Mais l'homme aux cheveux blanc savait où trouver sa meute. C'était pour l'heure son seul souhait.
Sans une hésitation, elle tourna le dos aux mouroirs pour suivre pas à pas celui qui avait voulut marchander la vie de Randil.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [camp elfe] déraison | Libre Sam 30 Avr 2016 - 20:52 | |
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Fin 7e ennéade infirmerie Le temps n'avait plus prise. Ses pas immobiles la conduisait sur les traces du forgeron. Les murmures étaient toujours là. Lointains. Il avait traversé le camp, vaqué à ses occupations. Claudiquant, râlant, son regard se posait pourtant sur le monde avec froideur. Il semblait… faux. Le temps passé à l'observé était infini et inexistant. Il s'éloigna finalement du camp. Couvert de son armure. Son marteau à la main.
C'est là qu'elle l'entendit.
Elle se précipita vers le bruit strident, la Louve refaisant surface pour fouler le sol.
Dans la tente cernée de gardes, une silhouette se redressa. Une inspiration plus profonde que les autres. Chaque muscle se dénouait lentement. Chaque sensation était de nouveau là. La couverture rappeuse. Sa fine chemise. Le goût du sang séché dans sa bouche. La soif. Le froid qui lui entrait jusque dans la moelle des os. A chaque respiration, une buée de condensation se formait devant sa bouche.
Comme une ombre, elle glissa hors de sa couche. Ses articulations étaient grippées. Ses os se comportaient étrangement sous la pression de son poids. La tête lui tournait. Sa figure pâle dénuée de toute émotion, elle se prit la tête entre les mains. Sans un son, elle se rassit, se recroquevilla. Elle serrait… Serrait… Serrait de plus en plus fort son crâne. Elle ferma les yeux à s'en fendre les paupières.
« FERMEZ-LA ! »
Hiel sursauta et faillit se vautrer en avant. Son compagnon d'arme avait déjà ouvert le pan de toile qui les séparaient de leur Protectrice… ou de leur prisonnière ? Non. Il ne pouvait accepter de voir les choses ainsi… Ce qu'il vit à l'intérieur de la tente lui serra d'ailleurs le ventre. Recroquevillée en boule en bas de sa couchette, se balançant d'avant en arrière la tête dans les mains, Halyalindë semblait à deux doigts de fondre en larme. Une sorte de gémissement plaintif leur parvenait de temps à autre au milieu d'un flot de murmure incompréhensible.
-Dame Halyalindë ?
Après avoir fait signe à son confrère, Le jeune Limier pénétra dans ce qui n'était somme toute qu'une infirmerie. Depuis leur retour, il voyait sans cesse les cadavres empilés dans cette cave… Et le coup qui aurait du mettre fin a sa propre vie. Pourtant ce qu'il avait vu dans les médicas depuis était pire. Et ce qu'il avait sous les yeux lui soulevait le coeur. Il n'avait pas fait deux pas que la Protectrice se recroquevilla un peu plus élevant la voix sans que ses mots soient plus compréhensibles.
-Da…
Une main se posa sur le bras du jeune homme et un regard dur se posa sur lui.
-N'avancez pas plus. Allez chercher de l'eau froide. Maintenant. Je reste avec elle.
La jeune guérisseuse Noss qui suivait toujours la Protectrice comme son ombre répéta une seconde fois ses instructions avant que Hiel ne réalise que c'était à lui de faire quelque chose. Il n'hésita pas un instant avant d'obéir a cette femme qui soignait la protectrice avec abnégation malgré les craintes de touts les autres guérisseurs. Elle était parmi les rares personnes qui n'avaient pas sourcillé en apprenant ce qui était arrivé à ce fameux soigneur... qui n'avait toujours pas repris conscience. Le pan de toile se referma sur les deux femmes.
Les yeux presque dorés de la jeune Baar'Ane se posèrent sur la petite chose tremblante sans une once de compassion. Elle sortit de sa sacoche une bourse d'herbe, attrapa sa gourde, vida le contenu du sachet dedans et s'avança avec précaution vers celle qui avait causé la mort de son frère. Comme pour le Limier, la Protectrice réagit au quart de tour, refusant qu'on l'approche en criant de plus en plus fort.
Marniel parlait doucement, pas un mot plus haut que l'autre. Sa voix se voulait rassurante mais son visage peinait a avoir l'air sincère. Pourtant, elle parvint jusqu'à la démente. Elle parvint à la convaincre de boire et la guerrière se jeta finalement sur l'outre comme si sa vie en dépendait. Sans aucune crainte, elle la pris dans ses bras, écoutant ses murmures qui se faisaient un peu moins incohérents au fur et à mesure des mots rassurants de l'elfe des Noss… jusqu'à ce l'ancienne militaire prise de folie sombre dans l'inconscience.
Un fin sourire s'étira sur le visage hâlé de la guérisseuse. Un sourire qui n'avait rien d'heureux.
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