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| L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] | |
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Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
Nombre de messages : 53 Âge : 41 Date d'inscription : 13/10/2008
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| Sujet: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Mer 10 Déc 2008 - 20:42 | |
| Bien avant que la baronne de Fénice et sa glaciale secrétaire ne soient solidement établies dans leurs terres, et aient trouvé un équilibre, une succession d'évènements tragiques faillirent faire s'écrouler les deux femmes. 8 ans auparavant, alors que Lomah portait encore en elle l'enfant d'un homme qui comptait plus que tout pour elle et son amie, Lazaarus, l'ami, l'amant, le frère, le père, devait trouver la mort. Hadjirah s'écroula. Mais pas immédiatement. Avant celà, l'année de ses 23 ans, elle commit une erreur qu'elle ne devrait jamais se pardonner.
Une taverne miteuse au fin fond de Diantra. Un lit aux lattes grinçantes. Des draps à la propreté douteuse. Et un rayon de soleil au travers d'une vitre mal nettoyée. Voilà les premières choses qui aggressèrent les sens d'Hadjirah alors qu'elle entrouvrait les yeux.
Une douleur lui vrillait le cerveau. Douleur aigüe et inhabituelle, qui venait s'ajouter aux embruns d'un alcool mal supporté de la veille.
Ecrasée contre le matelas trop dur, Hadjirah cherchait à rassembler des lambeaux de souvenirs. Mais plus elle parvenait à leur mettre la main dessus, plus elle sentait une sensation de panique l'envahir, et la supplier de cesser de se rappeler, sous peine d'aboutir à une horrible conclusion.
La veille... Une lettre. Une terrible lettre. Au nom de Lomah, et au sien, qui était arrivée chez elles. Non, chez eux, leur demeure à eux trois... quelques mots qui avaient brisé le coeur de la jeune femme à peine sortie de l'adolescence. Elle n'avait pas pleuré. Par crié. Rien. Simplement posé la lettre sur un petit guéridon, espérant que Lomah la trouve, et était partie en direction de la ville, seule, hébétée, et guidée par quelque chose en elle qui sentait qu'elle pouvait prendre le pouvoir. Une dernière fois.
Oh, les choses étaient allées vite... Pathétiquement vite... Un arrête dans une auberge à la fréquentation douteuse mais à l'alcool réputé. Des verres. Plusieurs. Beaucoup. Trop. Quelques mots échangés. Et puis un homme. Un visage juvénile n'ayant pas tout à fait atteind la maturité. Une beauté encore un peu enfantine. Un peu comme celui qu'elle venait de perdre...
Hadjirah s'était presque sentie spectatrice de son propre corps... Des mots échangés. Des propositions indécentes. L'intérêt allumé dans le regard perçant du jeune homme... Une chambre prise à la va vite, et des regards moqueurs dans l'assemblée, et...
Hadjirah se redressa, les coudes sur le lit, ouvrant brusquement les yeux, au risque de souffrir du soleil levant sur son visage encore engourdi. Une nuit... Des draps froissés... Si vite, avec si peu d'égards... Elle s'en souvenait à peine. Un peu de douleur, beaucoup de sueur, et une énergie dévastatrice... Son énergie ? Non, celle du fantôme de sa soeur, qui semblait, en une étreinte, avoir libéré toute la rage d'années de semi captivité... Jamais Hadjirah Saliha n'aurait été capable de tant de fougue sans la rage de sa soeur et la douleur du deuil qu'elle voulait oublier...
La jeune femme pâlit, autant que lui permettait sa peau sombre, et tourna lentement son visage vers l'intérieur des draps, alors que son corps commençait à lui rappeler lentement sa présence. Sensation d'échauffement dans le bas ventre. Conclusion incontournable de la suite de ses souvenirs...
Et elle le vit. Il venait d'entrouvrir les yeux également. Aussi jeune et rayonnant que la veille.
Elle posa une main sur sa bouche en écarquillant les yeux, ne réalisant pas encore sa nudité la plus totale, qui accompagnait harmonieusement celle de l'homme... Avec qui elle n'avait, elle le réalisait maintenant, même pas pris la peine de faire des présentations...
Dernière édition par Hadjirah Saliha Lahidi le Ven 19 Déc 2008 - 17:45, édité 2 fois |
| | | Soren de Scylla
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Mer 10 Déc 2008 - 21:12 | |
| J'étais éveillé depuis un moment déjà, en fait. Et pour tout dire, j'avais mal dormi. Mes yeux étaient restés clos pour tenter de dissiper les vestiges de l'alcool dont je m'étais imbibé généreusement la veille au soir à ce comptoir miteux. Bon sang.... Je cherchais à devenir un homme et j'avais jugé que l'alcool serait le meilleur moyen de me sortir de l'adolescence. Du haut de mes dix-sept ans, j'avais donc tout mis en oeuvre pour me "la mettre minable". Et ça avait réussit, que oui.... L'alcool bon marché m'attaqua les méninges avec aisance et la soirée dérapa doucement. Enfin... Déraper et peut-être un peu mal placé.
Le dérapage se caractérisa grâce aux traits d'une femme à la peau brunâtre et aux cheveux couleur ébène. Superbe apparition qui n'hésita pas à venir vers moi. L'alcool m'aida rapidement et je me trouvais un côté séducteur que je m'étais jusque là ignoré. Lancé sur une pente glissante, je continuais. Mon but était clair, tout autant que le sien : les chambres à l'étage. Une fois que l'idée m'avait saisi, elle ne me lâcha pas, jusqu'a devenir obséssion puis finalement concrétisation. Ma compagne n'était pas farouche et fortement portée sur les verres qu'elle avait enchaînés avec plus de facilité que moi. L'expérience, sans nul doute. Pas de beaucoup plus que moi, mais plus tout de même.
Et sous les regard et les rires, j'avais rapidement loué la chambre 111. Curieux tout de même. Alors que nos échanges verbaux m'échappaient totalement, je me souvenais de ce que je lui avais glissé en poussant la porte en regardant le numéro.
- 1 + 1 = 1 .... Ca nous va bien !
Et puis nous étions rentrés pour se jetter plus où moins l'un sur l'autre. Pour le reste, je ne parvenais pas à m'en souvenir. Pas encore du moins, même si quelques bribes me parvenaient doucement tandis qu'a mes côtés, je la sentais bouger. Les rayons du soleil devaient commencer à la tirer du sommeil. Je me décidais à ne pas encore bouger, ne sachant pas moi-même où j'en étais. Que penserait elle de moi en s'éveillant, cette inconnue qui m'avait offert ma première nuit ?
Lorsqu'elle se tourna vers moi, je consentis à ouvrir les yeux. Et lorsque nos regards se croisèrent et que je m'apprêtais à parler, elle posa un doigt sur mes lèvres. Surpris, je roulais des yeux pour découvrir les courbes de sa silhoueete nue se dessiner dans les rayons du levant. Toujours aussi belle que la veille, si ce n'était qu'elle semblait un peu perdue. Je me décidais donc à prendre les devant et doucement je pris sa main dans la mienne pour l'écarter avec tendresse. Et tout en plantant mon regard argent dans les yeux, je lui adressais un simple...
- Bonjour, vous....
Que dire d'autre ? J'ignorais jusqu'a son nom et j'ignorais ce que je devais dire où faire. J'aurais aimé qu'elle prenne les devants à cet instant. Aprés tout, elle devait bien connaître un peu ce genre de scénario... .....Non ? |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Mer 10 Déc 2008 - 21:30 | |
| Hadjirah avait voulu le faire taire. Juste un instant. Juste un tout petit instant, pour se persuader que tout ça n'était qu'un scénario inventé par son esprit alcoolisé. Mais la chaleur de la main de l'inconnu contre la sienne était bien réelle.
Tout comme sa voix.
Il était bien là, il était bien dans le même lit qu'elle, et...
...Elle baissa les yeux, machinalement, sur son corps... Sur tout son corps... Y compris sur...
"Ha!"
Expression de surprise innatendue.
Elle détourna le regard. Elle n'en avait jamais vu de... de ce... Cette... Enfin.. bon sang ! De ça !
Elle se redressa dans les draps, regardant autour d'elle, l'air perdue. Il lui manquait quelque chose... Elle ne réalisait pas encore quoi, elle ne comprenait pas encore pourquoi elle se sentait à la fois si vide et si seule. Si incapable d'affronter la situation. Mais ce ne serait que plus tard qu'elle ne comprendrait ce qui lui avait été arraché...
Pour l'instant, elle ne put que reposer ses yeux sur... sur son amant ?
Dans un geste étonnant de naïveté, elle souleva brusquement les draps, laissant entrer air froid et regard déviants. Ca, pour être nue, elle l'était. Légèrement frissonnante sous la fraicheur matinale, son corps sombre semblait hurler sa féminité de toutes ses forces. Des courbes appuyées et harmonieuses qui dégageaient un exotisme exacerbé, ajouté à une légère odeur d'encens épicé qui flottait autour d'elle, et que les relents d'alcool avaient sûrement éclipsé la veille.
Ses yeux sombres et inquisiteur eurent vite fait de capter du regard ce qu'elle cherchait. Le résidus qu'une femme de bonne société se devait de brandir fièrement une fois mariée et duement utilisée pour la première fois par son mari... Quelques tâches de sang à peine au creux des draps, qui ne firent que confirmer un peu plus ce que son corps s'évertuait à lui dire.
Elle avait franchit le pas. Elle s'était offerte à... A qui, d'ailleurs ?
Hadjirah se tourna à nouveau vers l'inconnu, encore hébétée. Elle n'était encore qu'à l'aube de sa vie, accrochée aux apprentissages d'une sulfureuse enseignante comme un oisillon aux branches d'un arbre trop haut. Et on ne lui avait pas appris comment gérer ce genre de situation !
"Je..."
Elle plissa les yeux. Trouver quelque chose d'intelligent à dire. trouver ce que Lomah aurait dit si... si...
Brusque souvenir de la nuit. Elle était vraiment capable d'assez de souplesse pour cette position là...?
Elle s'empourpra, tirant à elle la couverture, l'arrachant à Soren, dévoilant la peau du jeune homme et...
Et...
Et cette chose qu'elle... elle l'avait vraiment... De si près? Mais alors...?
Hadjirah écarquilla les yeux et posa ses doigts sur sa propre bouche... Oh... C'était ça, cette impression persistante de sel et...
"HA!"
Nouvelle exclamation, elle chercha brusquement à se lever, mais ne parvint qu'à basculer en arrière, empêtrée dans les restes de draps.
Elle roula jusqu'au sol, tête bêche, s'agrippant sans succès aux draps, et ne parvenant qu'à se retrouver le dos contre le plancher, un pied encore sur le lit, et une vue non négligeable sur tout ce à quoi Soren avait pu goûter pendant la nuit.
Elle pointa un doigt accusateur sur lui: "Mais... Oh... 111 ! C'était ton idée!"
Une accusation bien peu convaincue, mais elle aurait payé cher pour qu'il confirme qu'effectivement, elle n'y était strictement pour rien... Ni pour la chambre, ni pour les cabrioles, et ni pour les phrases d'une obscénité remarquable qui commençaient à lui revenir en tête, et lui embrouillaient suffisemment l'esprit pour qu'elle ne songe même pas à se sortir de sa position de détresse... |
| | | Soren de Scylla
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Mer 10 Déc 2008 - 22:36 | |
| .....Non. En fait, non. Au vu de ses diverses réactions, je ne tardais pas à comprendre qu'elle était encore plus perdu que moi. Le réveil à mes côtés était donc si pénible ? Ca allait en devenir vexant, vraiment ! Surtout que la mine déconfite qu'elle avait arboré en découvrant ma fierté phallique n'était franchement pas flatteuse. Tout de même, la taille au repos n'était pas honteuse ! Et puis mon instrument n'était pas non plus des plus laids ! Alors quoi ? Avais-je mal fait quelque chose hier ? Et cela ne fit qu'aller de mal en pis.
La belle brune leva les draps pour découvrir son propre corps dans sa superbe nudité, tandis que le mouvement ample du tissu soulevait un filet d'air qui fit venir à mes narines des effluves de lointaines contrées qui fleuraient bon l'exotisme et le sable. Sur l'instant, j'eu envie d'elle et je dûs résister à la tentation de la prendre contre moi. Quoique..... Elle fixait la tâche rouge qui souillait les draps et je me demandais un instant si elle s'était bléssée, avant de comprendre la provenance du sang en regardant ma propre intimité, qui en portait les traces. Je crus comprendre le pourquoi de sa tête à cet instant. J'avais dû être brutal pour parvenir à la faire saigner ainsi ! Quel imbécile j'avais fais ! Remarquez, dur de dire non quand une belle plante vous crie de la "prendre plus fort, encore plus fort !" Ce matin, elle semblait regretter son insistance à "vouloir bien tout sentir". Son air déconfit n'indiquait rien de bon...
Elle hésita, cherchant ses mots tout comme je cherchais les miens. Cette nuit elle avait fait preuve de tant d'imagination pour exciter mes sens que je trouvais suspect qu'elle ne sache que dire au réveil. Ah, elle semblait se souvenir de quelque chose et portait ses doigts à ses lèvres. Je n'étais pas étonné qu'elle se souvienne aussi de ça, car elle s'était jettée sur ma virilité comme la faim sur le pauvre monde à peine la porte refermée sur nous. Mais vu le talent de sangsue qu'elle avait déployé avant, pendant et aprés, je pensais qu'elle avait aimé, moi !
Eh bien non. Une petite exclamation survint avant qu'elle ne valdingue tout bonnement à terre, empêtrée dans les draps qu'elle m'avait égoïstement ôtés. Me rapprochant le plus vite possible du bord du lit sur lequel reposait toujours son pied, je découvris ce qui m'avait offert tant de délice en vue grand angle. Diable, cela restait somme toute.... Appétissant ! L'épisode de la commode sur laquelle je l'avais assise pour la dévorer me revint en mémoire et m'arracha un sourire de plaisir. Je ne m'étais pas imaginé que cet "endroit" avait un tel goût, par ailleurs fort peu déplaisant.
La belle avait pointé son doigt sur moi qui souriait bêtement, cherchant à me faire porter le chapeau de cette nuit. Je souriais en la regardant.
- Ah oui, la chambre était mon idée. Par contre, la fois contre le mur était de ton fait ! Comme celle sur le tapis, par ailleurs. Pour le fauteuil, c'était de moi, je te l'accorde.
Je lui tentais la main pour la relever, n'oubliant pas de la couvrir tout de même d'un pan de drap au passage.
- C'était si mauvais que ça pour que j'ai droit à cette réaction ? Moi j'ai trouvé ça pas mal du tout ! |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Mer 10 Déc 2008 - 23:24 | |
| Hadjirah écarquilla les yeux. Peut être tentait elle de les faire sortir de ses orbites ? Les vagues de souvenirs assaillaient son esprit avec une précision de plus en plus effrayante, comme si elle se retrouvait spectatrice de sa propre nuit.
Pourtant, elle avait partagé certains des souvenirs de sa soeur, auparavant... Hadjirah... La première Hadirah... Celle qui avait de disparaître avait sûrement plus intensément vecu que toutes les catins de l'enfer... Elle lui avait soufflé des idées perverses nombre de fois ! Mais d'ici à... Les mettre en pratique ? Et dans son propre corps, en plus ?! Elle ne se l'était jamais permis avant!
La jeune femme se crispa, incendiant mentalement celle sencée partager son esprit. Et qui ne daignait même pas répondre ! Se reposait elle de sa nuit de... de... débauche, bon sang, il n'y avait pas d'autre mot !
Et l'autre qui l'observait avec un sourire béat, qu'est ce qu'il lui voulait?! elle fronça les sourcils, entr'ouvrant la bouche pour le rabrouer... Lorsqu'il énuméra avec une naïveté insupportable quelques lieux qui ravivaient encore plus la mémoire d'Hadjirah.
Elle s'empourpra un peu plus, alors qu'il lui faisait grâce de sa nudité en la recouvrant d'un pan de drap, et en lui tendant la main.
Et il posa cette dernière question... Qui, contre toute attente, la détendit... Elle soupira lourdement, et attrappa fermement la main tendue, pour se relever...
Oh, elle était grande, une fois debout... Très grande... Mais ses jambes flageolèrent et la forcèrent à laisser retomber son charmant séant sur le lit, à côté de son... Et bien, oui, quoi, de son amant.
Elle eut un léger rire, resserant les draps contre elle... Entre la nervosité et l'amusement. Ses nerfs ne feraient pas longs feu. Elle tourna lentement la tête vers Soren, le regardant d'un regard glacé, entre deux mêches de cheveux sombres emmêlés.
Il ne l'avait pas vue longtemps, la veille. Enfin, pas ses yeux. Mais quelque chose avait subtilement changé. Elle était moins sauvage. Moins... Aggressive, peut être ? Et en contrepartie, plus perdue: "Mauvais... Je... Ha, quoi, tu veux être rassuré ?"
Hadjirah se redressa un peu, le regardant en haussant un sourcil: "Bon sang, et c'est le cas de le dire, si tu as été capable de besogner toute une nuit... Je suppose que tu dois pouvoir satisfaire une certaine demande!"
Dans ces draps crasseux et dans cette situation pathétique... Elle était encore dans un état second, puisant dans son naturel franc et encore brut, que Lomah se chargerait de ciseler plus tard avec le temps, l'énergie de retrouver de la répartie. Quelque part, elle ne répondait pas à sa question, évoquant un potentiel, mais pas sa réelle appréciation de la nuit...
"Je... hrm..."
Elle regarda Soren en coin, et se releva brusquement, avec plus d'entrain que la première fois... Elle laissa glisser le drap, retrouvant un semblant d'énergie. Il fallait tenir debout et rester digne. Repousser le plus longtemps possible le moment de la prise de conscience.
Et mettre de côté son flot de question allait de pair avec laisser tomber toute notion de pudeur. De toute façon, au vu de ses souvenirs, elle n'avait plus grand chose à cacher.
Elle entrepris, nerveusement, de récupérer ses vêtements aux quatre coins de la pièce, et de les réunir sur le lit dans un petit tas un peu trop bien rangé pour ne pas être le prémisce de son futur comportement des plus maniaques.
Tout en s'activant, elle récupérait parfois une étoffe appartenant à Soren, et la lançant à ses côtés sans ménagement: "Bon... Hrm.. Ecoute... Oui, soit, ce n'est l'idée de personne. A part. Hrm. Peut être que... Bref ! Si ça t'a fait plaisir, c'est très..."
Pendant son travail de recherche, son regard croisa à nouveau l'objet de son soudain changement de statut. Elle détourna les yeux, s'empourprant à nouveau: "...Cache donc ça ! Tu étais plus pressé de le ranger quand tu as..."
Elle se raidit un peu plus en songeant aux façons de ranger le dit engin qu'ils avaient découvert ensembles: "Haa... Peu importe ! Ma réaction, c'était ça ton problème ?"
Elle sautilla sur un pied pour parvenir à ranger son attirail d'activité nocturne dans une culotte sombre qui avait perdu de sa superbe dans une façon d'être retirée qu'Hadjirah voulait oublier jusqu'à la fin de ses jours. Dans le soleil matinal, elle parraissait aussi maladroite qu'elle voulait se montrer assurée: "Comment veux tu que je réagisse ? Je ne sais même pas comment je suis censée réagir ! Je suppose que c'est maintenant qu'on essaie de se rendre présentable, et qu'on descend le plus dignement possible au milieu de ceux qui n'ont pas fermé l'oeil de la nuit à cause de..."
Qu'est ce qui avait fait le plus de bruit ? L'entrechoquement des meubles ou les éclats de voix ? Est ce que les murs étaient assez fin pour entendre ce qu'elle avait... Oh... Elle remballa sa poitrine dans ce qu'il restait de son corset pour trouver une occupation à son esprit: "Et cesse donc de sourire ! Tu es fier de toi ou qu..."
Elle leva les yeux au ciel. Bien sûr qu'il devait être fier de lui, au vu de son air suffisant et de son... chose... Toujours aussi content de la voir... Bon sang! "Je... Peux payer la chambre."
Elle n'avait rien trouvé de plus intelligent à dire pour conclure. Elle avait besoin de se raccrocher à une préoccupation bassement matérielle. |
| | | Soren de Scylla
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Jeu 11 Déc 2008 - 16:45 | |
| La brunette aux yeux clairs avait finalement saisi ma main pour que je l'aide à se relever de cette position fort peu flatteuse pour elle, mais plutôt agréable pour moi. Une envie de remettre le couvert vint éclore dans mon bas ventre, s'exprimant pas un regain de virilité léger. Je tentais de ne pas en faire grand cas, vu qu'elle ne semblait pas vraiment disposée à parler calins crapuleux. Dommage tout de même que de perdre les talents de contorsionniste de ma charmante compagne de cavalcade. Allais-je essayer de raviver sa propre flamme ? A cette époque, j'ignorais comment m'y prendre et je ne possédais pas la verve dont j'use avec talent aujourd'hui.
Je dû donc me contenter de quelques regards d'envie sur son corps, la laissant se rassoir finalement près de moi qui me rallongeait, les bras croisé derrière la tête, parfaitement à l'aise dans cette situation que je vivais pour la toute première fois. J'étais bien, il n'y avait rien de plus à dire. Le regard qu'elle me lanca contribua à me rafraîchir un tantinet tout de même. Une maîtresse d'école rabrouant discrètement un élève turbulent. Voilà ce que ce regard m'inspira alors que je le croisais. Peu importait, j'avais toujours eu des vues sur ma maîtresse, même si à l'âge de mes dix ans j'ignorais bien ce que j'aurais pû faire. Quelques bisoux.... Mouais. Si ses baisers étaient aussi explorateurs que l'avaient été ceux de ma tigresse de la nuit, je réfléchirais à deux fois avan de refuser de reprendre mes études. J'étais loin de me douter qu'on pouvait embrasser avec tant d'attention le petit soldat ! Enfin, elle se décida à me répondre.
"Mauvais... Je... Ha, quoi, tu veux être rassuré ?"
- Rassuré, rassuré... C'est un grand mot. Disons que je veux être sûr que tu te souviendra de cette nuit.
Mon petit sourire en coin avait un air largement satisfait. Vu la façon dont elle avait crié ces "ouiiiiiiiii encoOoOOoOOoooRE !" rauques, m'étais avis que je m'en étais tiré avec les honneurs. Bon, il est vrais que mes propres rugissements de satisfaction avaient témoigné (plusieurs fois) de son savoir faire. Elle haussa un sourcil avant d'enchaîner.
"Bon sang, et c'est le cas de le dire, si tu as été capable de besogner toute une nuit... Je suppose que tu dois pouvoir satisfaire une certaine demande!"
- Hônnetement, ça me fait plaisir de l'entendre ! Toutes les femmes sont aussi demandeuses que toi ? Si j'ai réussi à besogner avec bonheur une gourmande telle que toi, je crois que plus rien ne peut me faire peur ! J'étais loin de penser qu'une demoiselle s'avererait si portée sur la chose !
C'était vrai ! En fait, elle avait bien failli m'épuiser, ces diablesse des matelas ! Je n'avais pas l'expérience qui serait la mienne plus tard, mais je me doutais que je ne retrouverais pas telle partenaire avant longtemps. Elle m'avait mis à l'épreuve et son insistance à réclamer ces contacts avait éveillé en moi une bête sauvage qui allait se montrer toujours insatisfaite malgré les années et les trés multiples partenaires qui croiseraient ma route. Cette tigresse des sables avait éveillé mon appétit sexuel, un brasier qui jamais ne s'éteindrait, même si je ne l'imaginais pas à ce moment.
"Je... hrm..."
Elle n'ajouta rien de plus et alors que mes yeux couleur argent étaient braqués sur son visage, elle se contenta de me regarder en coin avant de subitement se relever, sans laisser cette fois ses jambes tenter de se dérober sous elle. Le drap glissa sur son corps comme une caresse, m'offrant un tableau hautement érotique. De mémoire, elle fût la seule pour qui mon coeur eut un pincement alors que son corps nu et sculptural était lécher tendrement par le soleil de début de journée. Je la regardais, un peu troublé alors qu'elle commencait à parcourir notre chambre minable, ramassant ses affaires commes les miennes, qu'elle me jettait un peu négligeamment. En soupirant, je me décidais à me mettre moi aussi debout, m'étirant un peu et exposant mon corps joli mais bien moins sculpté qu'il ne l'est aujourd'hui. Je ne parvenais pas à me convaincre que notre "idylle" prenait fin sur un réveil un tantinet trop brutal. Le romantisme n'était pas pour nous, apparemment.
Elle élucabra une phrase indistincte sur le plaisir qui avait été le mien et je comprenais peu à peu que le souvenir de cette nuit était peu être un peu difficile pour elle. Mais je n'étais pas en cause, si je comprenais bien. Qui savait ce qui l'avait poussée à se jetter dans mes draps ? L'alcool ne lui avait peut-être pas fait faire le bon choix. Avait.... Avait elle fait l'amour à un autre que moi, cette nuit ? Son esprit pensait il à moi, où à... Un autre ? Sa voix me tira de ses reflexions sombres.
"...Cache donc ça ! Tu étais plus pressé de le ranger quand tu as..."
- Tu étais plus préssée de le sortir que de le ranger lorsque nous avons passé cette porte, il me semble.
Ma réplique avait claqué un peu sèchement dans l'air. Sûrement les conséquences de ma reflexion. Je le regrettais à peine les paroles ayant passé mes lèvres, mais elle continua.
"Haa... Peu importe ! Ma réaction, c'était ça ton problème ?"
J'enfilais docilement mon sous-vêtement pour y fourrer mon glaive de chair, comme pour me faire pardonner. Toutefois, je lui répondis.
- Oui, je crois qu'on peut dire ça.
Elle sembla m'imiter, me cachant finalement ce fruit au nectar délicieux qu'elle m'avait si gentimment offert une bonne partie de la nuit. La belle brune enchaîna.
"Comment veux tu que je réagisse ? Je ne sais même pas comment je suis censée réagir ! Je suppose que c'est maintenant qu'on essaie de se rendre présentable, et qu'on descend le plus dignement possible au milieu de ceux qui n'ont pas fermé l'oeil de la nuit à cause de..."
L'image me fit largement sourire. Ces cris étaient pour moi une récompense inespérée. Vu le monde qui nous avait vu monter aprés la bonne dizaine de verre, j'allais acquérir une large réputaion qui allait s'enfler avec les années. Oui oui, j'étais fier de mon coup. Celui que j'avais tiré, entre-autre. Je la regardais remballer sa généreuse poitrine dans sa prison de tissu et de lacet alors qu'elle grommelait en me disant qu'elle paierait la chambre. Alors que j'enfilais mon pantalon, je lui répondis.
- D'accord pour la chambre. Et encore, tu t'en sors bien vu le prix que j'ai payé pour les consommations d'hier soir. Enfin....
Je ne savais pas pourquoi, mais je l'appréciais, cette inconnue. Et pas juste pour ses dons d'acrobates, à vrai dire. Elle avait quelque chose qui me plaisait, bien que je fûs (et suis toujours) incapable de définir quoi. Et comprendre que cette nuit ne serait pas forcément un bon souvenir pour elle. Une fois ma ceinture bouclée, mes bottes enfilées et ma chemise ouverte sur mes épaules, je vins m'approcher d'elle. Et aprés un instant d'hésitation, je m'aventurais à lui caresser un peu maladroitement la joue, mes yeux d'argent cherchant les siens.
- Ecoute, je.... Enfin.... Je ne voulais pas que tu regrette cette nuit... Et euh... Enfin.... Disons que.... Mais je te parle pas que de l'acte, tu comprends ? Mais de tout ce qu'il y a autour, et euh......
Je soupirais, mal à l'aise dans le rôle de l'adolescent inexpérimenté et gêné. Par la suite, je me ferais une règle d'or de ne pas me soucier des conséquences de mes galipettes, préférant les gérer au jour le jour. Mais ce matin là, j'étais inquiet. Pour elle.
- Je m'appelle Soren. Je n'ai même pas eu la politesse élémentaire de me présenter, pardon. |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Jeu 11 Déc 2008 - 17:52 | |
| Alors qu'ils se rhabillaient tous deux, Hadjirah comprenait peu à peu, malgré son inexpérience et son esprit embrouillé, que toutes les questions et remarques qui passaient les lèvres de Soren ne pouvaient être innocente... Il cherchait visiblement à être... Rassuré, oui, quoiqu'il en dise.
Qu'y pouvait elle ? Pourquoi les choses ne pouvaient elles pas être plus simples ? Tomber sur ce genre de salaud qui passe par la fenêtre plutôt que de s'endormir avec vous, voilà qui aurait rendu le réveil moins difficile. Mais là... Il semblait vouloir tailler un brin de bavette, et au vu de son regard, peut être tailler plus...
Elle ne se l'avouerait jamais, mais cette naïveté fraiche qui envahit la pièce lui sauva peut être la vie. Car si elle s'était éveillée seule, elle aurait reçu l'intégralité de sa prise de conscience d'un coup, comme une masse en plein visage. La réalité de sa solitude. La perte de son autre, de son reflet... Mais cette pensée devait se frayer dans son esprit en considérant la présence et les questions de Soren. Elle gagnait en déconcertation ce qu'elle perdait en brutalité.
Mais il lui parlait comme si elle avait réponse à tout ! Pouvait il encore croire une seconde qu'elle savait parfaitement ce qu'elle faisait ?
- Hônnetement, ça me fait plaisir de l'entendre ! Toutes les femmes sont aussi demandeuses que toi ? Si j'ai réussi à besogner avec bonheur une gourmande telle que toi, je crois que plus rien ne peut me faire peur ! J'étais loin de penser qu'une demoiselle s'avererait si portée sur la chose !
Son regard de glace chercha un échappatoire... Sans succès... C'était à elle qu'il demandait ça ? "Je... Ne suis pas... Hrm... Demandeuse... Enfin, si, peut être cette nuit..."
Elle replanta ses yeux dans ses siens alors qu'elle glissait contre sa peau une robe noire qui semblait faite sur mesure, mais qui avait visiblement souffert d'une marche à pied dans la boue avant son arrivée. Elle mettais néanmoins ses formes plus en valeur qu'elle ne l'aurait du. L'un des exercices que Lomah lui imposait encore à cette époque...: "Ecoute. Ce que tu as vu cette nuit. Ce que tu as fait. Ca n'est pas exceptionnelle pour certaines. Pour moi, si, normalement, mais... Ha... Ca va te paraître incompréhensible, mais je ne peux pas t'en dire plus. J'avais simplement besoin de... Juste de vivre une nuit pleinement."
Elle prononçait les paroles qu'aurait dit sa soeur, comme pour la chercher au fond d'elle. Elle savait que c'était ça. Qu'Hadjirah, l'originelle, avait voulu vivre intensément... une dernière fois: "Des femmes... J'en connais de toute sortes... Je crois que tu n'as pas fini d'être épaté, si tu continues dans cette voie..."
Sourire quelque peu nostalgique sur ces paroles rassurantes. Elle pensa à Lomah. Elle pensa à sa mère. Elle pensa à ces figures de la flamboyance féminine à qui elle n'arrivait pas à la cheville. Elle pensa à des vivantes, et ça la raccrocha un peu plus à la vie...
Et visiblement, il était piqué au vif par ce manque d'attention, ce jeune homme. Réplique quelque peu cinglante.
- Tu étais plus préssée de le sortir que de le ranger lorsque nous avons passé cette porte, il me semble.
Elle le gratifia d'un regard outré, tout en relaçant l'avant de sa robe, dans des gestes rendus plus brusques: "Oh et tu n'as pas tardé à le ranger à nouveau que je sache ! Quitte à élargir un peu le passage, hein!"
Elle plissa les yeux, rougissant de ses propres paroles... Mais par tous les dieux existant ou non, il n'allait pas commencer à se plaindre, non ?
"Hrm... Je veux dire... Ha, et ne fait donc pas cette tête ! Ne cherche pas à tout expliquer, c'est comme ça, c'est tout... Je suppose."
Il avait l'air presque contrit d'avoir été désagréable, et Hadjirah ne savait pas quoi lui dire de plus. Il méritait que... Ha ! Elle ne savait pas ce qu'il méritait, mais elle fulminait intérieurement ! De quoi se plaignait il, il lui avait pris quelque chose d'infiniment plus précieux que sa petite fierté de mâle ! Il l'agaçait autant que... Que...
Que celui qui avait poussé Hadjirah dans cette taverne ce soir... Celui dont elle ne verrait plus jamais le regard vert malicieux, celui dont la jeunesse ne l'éclabousserait plus. Celui contre qui elle ne piquerait plus de colères boudeuses...
Elle se tut, ses yeux glissant dans le vide... Son agacement s'évaporant.
Elle sursauta presque en sentant un contact contre sa joue. Elle leva les yeux vers lui.
- Ecoute, je.... Enfin.... Je ne voulais pas que tu regrette cette nuit... Et euh... Enfin.... Disons que.... Mais je te parle pas que de l'acte, tu comprends ? Mais de tout ce qu'il y a autour, et euh......
Il ne semblait pas à l'aise... Ce rôle ne lui convenait pas, même s'il semblait sincère. Quelque chose dans l'esprit d'Hadjirah lui fit s'imaginer qu'il n'était pas fait pour être compatissant après ce genre de choses... Peut être était elle privilégiée...?
- Je m'appelle Soren. Je n'ai même pas eu la politesse élémentaire de me présenter, pardon.
Pour la première fois, elle le voyait comme... Lui. Comme Soren. Pas comme l'homme de passage qui devait arracher du plaisir à l'esprit de sa soeur et lui faire oublier, à elle, son insurmontable douleur.
Elle lui décocha un sourire triste. Et posa sa main sur celle de Soren. Elle ressemblait à une statue de sable incarnant la mélancolie. Elle soupira, ses muscles se détendant. Elle arrivait au bout de ce qu'elle était capable d'encaisser: "Soren..."
Elle avait presque murmuré son prénom, lui donnant une consonnance exotique que seul l'accent de sa voix pouvait traduire: "Je regretterai beaucoup de choses. Pour la journée et la nuit que je viens de passer. Mais il ne s'est rien passé dont je puisse t'accuser. Rien qui ne justifie que je puisse t'en vouloir. En d'autres circonstances, en d'autres temps, je n'aurais peut être même pas eu de regret."
Elle resserra ses doigts autour de ceux du jeune homme, pour l'écarter de sa joue, et le pousser à récupérer son bras. Elle semblait à la fois tranquille et fragile. Pourquoi le rassurer ? Parceque c'était à elle, et à personne d'autre, d'assumer ce qu'elle avait choisi de faire. Elle parut apaisée de s'être faite elle même cette réflexion : "Je vais partir, et je ne peux pas te donner mon nom... Mais tu n'en as pas besoin pour ne pas oublier qui je suis. "
Elle ne pouvait prononcer le nom de sa soeur, et elle ne pouvait donner le sien non plus, c'aurait été un mensonge... Et de toute façon, elle n'avait pas le courage de se dire qu'il pourrait la retrouver...
Elle se recula légèrement, ayant retrouvé sa fierté dans la lumière matinale. Elle n'était pas encore l'implacable femme de glace que le temps et l'amour d'une Flamme forgeraient. Mais elle portait déjà dans son allure altière la promesse de ce qu'elle deviendrait plus tard.
Elle fixa intensément Soren. A la manière d'une sorcière qui vous jetterais un sort. Etrange femme sortie de nulle part et prête à y retourner. |
| | | Soren de Scylla
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Ven 12 Déc 2008 - 18:58 | |
| Hmmm.... Lorsque les souvenirs de cette matinée me reviennent en mémoire à la faveur d'un quelconque stimulis comme une odeur d'épice où d'une chevelure couleur de nuit, je ne peux m'empêcher de sourire. Cette femme qui jamais ne me livra son nom fût la première -et la seule, par ailleurs- qui me laissa un tel souvenir, une telle amertume. Si ne nous êtions pas quitté au sortir de cette nuitée empreinte de cavalcades osées, peut-être aurions nous fait un bout de chemin ensemble. L'amour ? Allons, allons... On ne tombe pas amoureux au premier regard, aux premières attentions. Je ne crois pas à cette simulation de sentiments du premier instant, cette alchimie trompeuse des sens. Mais je crûs sentir les prémices de "quelque chose" qui aurait finit par nous lier tout deux. Attention, je ne dis pas que cela fût partagé ! Je dis simplement que moi, je le pensais. Il était tout aussi possible que je me trompe lourdement. D'ailleurs, je suis prêt à parier qu'a cette heure, ma tigresse m'a oublié. Moi pas, même si j'avouerais que son visage est à présent bien flou dans ma mémoire. Peut-être était-ce seulement l'euphorie du moment et le fait qu'elle soit la toute première d'une liste à présent longue comme le bras ? Allez savoir. Bon, revenons à nos moutons, voulez vous ?
La tigresse des sables avait finalement daigné un geste qui aurait put passer pour affectueux. Doucement, elle avait posé une main sur celle que je m'étais permise de passer sur sa joue. Durant quelques secondes, j'avais crains qu'elle ne me repousse brutalement mais elle n'en fit rien. Une nouvelle fois, nos regard se mêlèrent tandis qu'elle poussa un léger soupir de soulagement. Mon prénom passa alors ses lèvres, comme si elle l'avait soufllé plus qu'elle ne l'avait prononcé. Avant que je ne puisse réagir, elle fit de nouveau entendre sa voix à mes oreilles.
"Je regretterai beaucoup de choses. Pour la journée et la nuit que je viens de passer. Mais il ne s'est rien passé dont je puisse t'accuser. Rien qui ne justifie que je puisse t'en vouloir. En d'autres circonstances, en d'autres temps, je n'aurais peut être même pas eu de regret."
Evidemment qu'elle n'aurait pas eu de regrets ! Je l'avais certes troussée avec entrain et envie, mais dans les règles de l'art, tout de même ! L'expérience que je lui avais proposé avait bien sûr été légère au vu de celle que j'engrangerais plus tard à grand renforts de coups de butoir experts, mais elle n'allait tout de même pas se plaindre, si ? Durant quelques courts instants, j'affichais un air un peu outré. Puis je compris finalement le message qu'elle cherchait à me faire passer, loin de ce que je m'étais d'abord imaginé. Je me sentis obligé d'y aller de ma parole, moi aussi.
- En d'autres temps, nous n'aurions peut-être pas eu à nous séparer dès le lever. En d'autres temps, tu aurais peut-être accordé cette nuit à un homme que ton coeur aurait choisi pour de vraies raisons. En d'autres temps.
Un vrai philosophe à l'eau de rose, voilà ce que j'étais à cette période. La puberté est décidément un âge bien ingrat..... Quoique je pensais solidement ces quelques mots. Moi, je ne regretterais rien. Du moment où elle m'avait abordé jusqu'au moment qui verrait nos chemins dévier l'un de l'autre, absolument rien. Cette nuit avait été la mienne, véritablement. Mais alors pourquoi ce pincement au coeur ? Ses doigts graciles enserrèrent doucement les miens pour me faire comprendre que l'étreinte s'arrêtait là. Docile, j'obtemperais presque à regrets.
"Je vais partir, et je ne peux pas te donner mon nom... Mais tu n'en as pas besoin pour ne pas oublier qui je suis. "
De cette simple phrase me viendrait la détestable habitude de ne pas me présenter de moi-même une fois la besogne expédiée. Moi, j'utiliserais ça pour m'entourer de ce mystère nébuleux qui exciterait la convoitise de mes proies. Elle, elle l'avait fait pour se protéger, sûrement. Sans le vouloir, elle me sonna au passage. J'étais donc destiné à ignorer le nom de la seule coucherie qui compterait vraiment ? Foutredieu.
- Je... rhmm.... Je suppose que c'est mieux ainsi, oui. Dommage tout de même, je ne pourrais pas chanter une ode à tes contorsions.
Je partis d'un petit rire gentimment niais tandis qu'elle se reculait, rivant sur moi son regard de glace que je soutins sans peine de mes prunelles couleur de lune. Mes mains s'activaient à refermer ma chemise puis mon gilet, cachant finalement mon torse pour me rendre tout à fait présentable. Un sourire en coin ne m'avait pas quitté de tout ce moment que j'aurais voulu voir se prolonger. Mais je savais que pour elle au moins, il était temps d'y mettre fin.
- Peu importe ce que tu en pensera, mais sache que je garderais toujours un souvenir de cette nuit. Un bon souvenir. Et pas uniquement celui d'une agréable partenaire, non.... Enfin bref, je suppose que tu t'en soucie bien peu, pas vrai ?
Je me décidais à enfiler doucement mes bottes de cuir montantes histoire de terminer de me vêtir pour de bon. Curieusement, je me montrais maladroit, comme si je retardais plus où moins l'échéance de notre séparation. Pourtant, je devais admettre qu'il y avait des choses contre lesquelles ont ne pouvait pas lutter. Dont la volonté d'une femme décidée, entre autre. Finalement, je me relevais pour me mettre face à elle, la main sur la poignée de porte.
- C'est là qu'on se dit au revoir, donc ? J'ignore où tu te rends, mais sois prudente.
Ouhla, j'étais parti à m'inquiéter sincèrement pour elle. Je tentais de me rattraper, peut-être trop tard.
- ....Ca serait dommage de perdre la possibilité de regoûter aux caresses de tes mains... Et du reste !
Je partis à rire à nouveau, content de ma boutade. Puis je me repris, affichant un air plus mâture et plus convaincant.
- Emprunte l'escalier se trouvant aprés la chambre 115. C'est le passage du service, il donne sur la rue arrière. Personne ne te verra filer et tu évitera quelques regards... interessés.
Alors qu'a ce moment j'aurais dû ouvrir grand la porte, je ne fis rien. Comme si je réalisais toute la portée de cette soirée. Comme si je réalisais que malgré tout ce que je pouvais penser, elle allait me.... Me manquer. |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Lun 15 Déc 2008 - 9:47 | |
| Il n'avait pas l'air des plus ravis, malgré ses mots et son sourire. Déçu de ne pas savoir son nom ? Elle ne pouvait pas le lui dire. Elle ne pouvait de toute façon pas prononcer ce prénom qu'elle s'était choisie, et dont la consonance lui arracherait bientôt des larmes de solitude.
Il se rhabillait doucement. Peut être un peu trop. Elle ne le pressa pas. Alors que dehors, le soleil d'un matin printanier réchauffait les rues, elle n'avait pas envie de sortir.
- Peu importe ce que tu en pensera, mais sache que je garderais toujours un souvenir de cette nuit. Un bon souvenir. Et pas uniquement celui d'une agréable partenaire, non.... Enfin bref, je suppose que tu t'en soucie bien peu, pas vrai ?
Hadjirah eut un pincement au coeur. Soren se souviendrait d'elle. Non, Soren se souviendrait d'elles. Elles deux. La dernière nuit de deux âmes enfermées dans un même corps. Elle avait couru toute sa vie après le besoin de laisser une trace de sa soeur, et c'était la première fois qu'elle avait la sensation d'y être parvenue. Elle regarda Soren sans sourire, mais apaisée: "Si... Ca compte pour moi, d'une certaine façon..."
Que pouvait elle dire de plus ? Elle restait digne et droite, mais le pincement ne disparaissait pas. Elle avait ressentit trop de soulagement à l'idée de ne pas être oubliée. Début de prise de conscience. Souvenirs des raisons, et des conséquences, de cette nuit.
Il posa sa main sur la poignée de porte. L'instant sentait la fin, et la solitude à plein nez. Les choses ne tournaient pas rond. Elle aurait du être partie depuis une éternité, et elle était encore là, dans la tiédeur matinale de cette chambre, à se raccrocher inconsciemment à une présence :
- C'est là qu'on se dit au revoir, donc ? J'ignore où tu te rends, mais sois prudente.
Il eut un léger changement d'attitude... :
- ....Ca serait dommage de perdre la possibilité de regoûter aux caresses de tes mains... Et du reste !
Hadjirah écarquilla légèrement les yeux à cette remarque la ramenant à une réalité plus... Tactile... Elle leva légèrement les yeux au ciel, prémisce d'une moue qui lui deviendrait caractéristique. Bientôt, elle maitriserait à merveille cet air emplit de reproches et d'exaspération qu'elle réserverait plus tard à sa chère baronne, et qu'elle expérimentait aujourd'hui devant ce jeune prétentieux qui cachait son inquiétude derrière le masque de la boutade... Elle n'eut pas le loisir de répondre, il enchaîna :
- Emprunte l'escalier se trouvant aprés la chambre 115. C'est le passage du service, il donne sur la rue arrière. Personne ne te verra filer et tu évitera quelques regards... interessés.
Un poids s'envola. L'idée d'affronter les regards lui aurait coupé les jambes. Elle n'y était ni habituée, ni préparée. Elle était celle qui avançait dans l'ombre des exubérants, pas l'objet de convoitise.
Mais il était temps de retourner affronter l'extérieur. Elle fouilla brièvement dans la doublure de sa robe, pour en tirer une petite bourse de velour trop précieux pour qu'elle puisse être dans le besoin. Elle en extirpa quelques pièces, qu'elle déposa sur la petite table où elle avait posé autre chose quelques heures auparavant. Pour la chambre, sans doute.
Elle se retrouva face à Soren, prète à partir. Un instant d'hésitation. Elle pourrait peut être se raccrocher à lui ? Laisser de côté ses inquiétudes, et se réfugier dans des bras qui s'étaient montrés accueillants ? Sans conséquence ni contraintes. Il ne semblait pas déterminé à la laisser partir, et elle sentait sa propre assurance s'effriter peu à peu... Il aurait été si simple de s'abandonner et de se laisser rattrapper, d'imposer à un parfait inconnu le devoir de la soutenir.
Elle inspira profondément. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas se cacher. Car pour abandonner, ou s'abandonner, il aurait fallu qu'elle soit entièrement seule. Et ça n'était pas le cas.
Elle s'avança vers Soren, pour poser sa main par dessus celle de son amant d'une nuit, sur la poignée de porte. Proximité. Dernières effluves. Elle était face à lui, pleine de jeunesse et d'innexpérience, incapable de trouver quelque chose à dire qui sonnerait comme un adieu froid et implacable. Elle mettrait longtemps avant de se forger un personnage innaccessible et intouchable.
Soren serait le dernier étranger à la voir à la frontière de ses hésitations.
Légère impulsion de ses doigts fins, pour faire basculer la poignée de porte, et la tirer vers elle. Réflexe inconscient. Elle avança d'un pas vers Soren en même temps pour combler le vide entre eux.
Contact des lèvres, et baiser fugace, volé. Différent de ceux, enflammés, de la veille. Sans fièvre ni envie brûlante. Le seul qui lui serait adressé, à lui, sans le désir d'une seconde âme passionnée ni le souvenir d'un mort. Les dernières secondes qu'ils passèrent ensembles furent les seules qu'elle lui offrit pleinement.
Elle s'éloigna aussi vite, son corps s'évadant déjà vers la porte maintenant ouverte. Elle offrit à Soren un dernier regard de glace, et un simple sourire, à la sincérité désarmante: "...Merci..."
Juste un souffle. Elle ne réalisa que plus tard pourquoi elle le remerciait. Peut être que lui ne le comprendrait jamais. Mais dans sa jeunesse innocente, il avait évité à Hadjirah de s'achever elle même en se heurtant contre le mur d'un inconnu implacable. Il lui avait insufflé juste assez de confiance pour que ses pas la ramènent chez elle plutôt qu'au fond d'un caniveau.
Elle recula et franchit la limite assassine de la porte. Celle de la séparation. En un instant, ses pas claquaient dans le couloir miteux de leur refuge de fortune. Elle s'était évadée, sans se retourner.
Elle n'avait laissé derrière elle que quelques pièces, des cheveux épars entre les draps, et les effluves du parfum naturel de sa peau.
(je te laisse conclure avec l'ami Soren et je finir sur un ou deux posts avec lominette en conclusion <3 ) |
| | | Soren de Scylla
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Lun 15 Déc 2008 - 15:26 | |
| C'était faux. Plus que quelques cheveux couleur de nuit et des pièces laissées pour la note. Plus qu'un simple baiser qu'elle me vola et que j'aurais partagé toute une éternité si elle me l'avait demandé. Oui, ma tigresse avait laissé dans son sillage aux pas rapides quelque chose que j'allais traîner comme une cicatrice toute ma vie. Non pas la douleur, mais plutôt un souvenir impérissable que mon coeur allait conserver précieusement. Jamais je n'oublierais cette nuit et ce matin là, qui jouèrent tant dans ma vie. Aujourd'hui, on vous dirait de moi que je ne respecte nulle femme. Ce serait faux. La tigresse m'avait enseigné que même celles qui ne daignent pas vous laisser leur nom avaient leur fierté et leurs blessures. Elle m'avait enseigné qu'un nom ne faisait pas tout et que l'on pouvait gouverner un coeur avec quelques mots.
Au final, elle deviendrait la seule partenaire qui compterait vraiment pour moi. Jamais je ne chercherais à la retrouver, respectant son voeu de mystère et de silence. Jamais je ne parlerais d'elle à quiconque. Jamais je ne soupirerais à l'idée de ses caresses où de quelques mots de sa part. Mais pourtant, jamais elle ne me quitterait, restant un peu à mes côtés où que j'aille, tapie dans un recoin de ma mémoire. Curieuse idée, je le sais. Je me dis parfois que si je l'avais retenue ce matin là avant qu'elle ne disparaisse dans l'escalier, j'aurais fais le bon choix. Des regrets ? Oui et non. J'aime ma vie telle qu'elle est, mais je ne doute pas que la vie avec elle aurait été douce. La tigresse avait pétri l'argile dont j'étais fait, lui donnant les contours d'une forme qui se dessinerait avec le temps.
En l'espace de quelques heures fugaces, j'étais devenu un homme par bien des points. Rapidement, ma réputation serait faite et mes conquêtes nombreuses. Mes ébats ne pourraient bientôt plus se calculer et un véritable mythe de séduction se forgerait. Tout simplement parce qu'une femme qui fleurait bon les épices et le sable avait un peu trop bu à côté de moi.....
Certes, je finirais jusqu'a oublier son visage et ces mêmes pensées que je viens de livrer. Mais ce ne serait que pour mieux les retrouver lorsque mon coeur se trouverait parfois en berne. Certains temps durs, cette matinée me sauverait des abîmes de la défaite et de l'abandon. Quoi qu'il en fût, jamais je ne saisirais le pourquoi de ce "merci" qu'elle me lanca en compagnie d'un sourire sincère qui marquera ma mémoire jusqu'a aujourd'hui. La seule fois où une femme me surprit vraiment, ce fût en cet instant.
Et tandis qu'elle s'éloignait pour que nous disparissions chacun de la vie de l'autre, je restais à la regard depuis le pas de la porte, le coeur lourd sans que je comprenne pourquoi. Soudain épuisé, je m'accoudais sur le montant de bois craqué et vieilli pour souffler un peu, ressassant le film de tout ces moments. Finalement, je me repris et me décidais à m'éclipser aussi. A l'inverse de ma tigresse, je passerais par la grande porte, me baignant dans le regard des intéréssés pour m'exposer bien volontiers. Pourtant, je laissais mes yeux de lune parcourir une dernière fois notre chambre, comme pour graver dans ma mémoire cette endroit misérable qui me laissait tellement nostalgique.
Puis je vis quelque chose à l'endroit où elle s'était vêtue. Curieux, je m'y dirigeais pour découvrir un chose insignifiante que je ne tardais pourtant pas à m'approprier. Un lacet de cuir, sûrement tombé de son corset enfilé trop rapidement. Je le regardais quelques secondes avant de machinalement me l'attacher au poignet droit en deux tours et un solide noeud.
Quelques enjambées et je fûs finalement hors de la chambre que je regardais une dernière fois, la main posée sur la poignée de porte. Et dans un mouvement lent je refermais celle çi, laissant dans cette pièce miteuse et humide l'image de deux enfants devenus adultes, qui s'étaient doucement laissés tracer un chemin vers ceux qu'ils deviendraient plus tard. Quant à moi, je ne me doutais pas que huit ans plus tard, j'arborerais au bras droit un pauvre bout de cuir élimé et décoloré, mais toujours là. Toujours.
[Terminé pour moi donc.... A trés vite <3] |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Lun 15 Déc 2008 - 17:14 | |
| Elle ne devait pas oublier Soren. Jamais. Il était le seul homme a avoir partagé l'intimité des deux soeurs Lahidi unies dans le même corps. Il était le seul qui garderait un souvenir de l'une comme de l'autre. Il était le premier à avoir vu Saliha seule. Sans doute le dernier. Et il était celui qu'Hadjirah, la première, l'âme perdue, avait choisi pour se libérer. Pour disparaître. Pour mourir.
Pour tout cela, Hadjirah garderait un souvenir de lui, et des sentiments divers, évoluant avec le temps, oscillant entre rancœur et reconnaissance, entre ressentiment et tendresse, sans qu'elle ne puisse mettre exactement le doigt sur ce qu'elle ressentait pour lui, en plus de quelques souvenirs si précis qu'elle ne pouvait les ressasser sans rougir intérieurement.
Mais lorsqu'elle quitta l'auberge, ce matin là, par la porte de derrière comme une voleuse, ou comme une catin débutante, son esprit se vida alors que le poids de la solitude venait s'appuyer sur ses épaules.
La nausée lui monta aux lèvres alors qu'elle cherchait un endroit où se rendre, quelqu'un à qui se raccrocher... Lomah... Ses pensées convergèrent vers elle avec force, ne faisant que renforcer son malaise. Hadjirah avait reçu en premier la terrible nouvelle, la mort de Lazaarus, et qu'avait elle fait? Elle avait fui, elle avait laissé Lomah la découvrir seule à son tour, pour aller s'ennivrer dans une taverne. De quel droit ? Elle n'était pas celle à qui il laissait un enfant, celle qui avait été sa grande soeur. Et elle était celle qui s'était écroulée ?
Elle ne put rentrer au manoir de Fenice. Un sentiment de honte et de culpabilité l'en empêcha, ne faisant qu'accroître sa détresse. Et ses pas la guidèrent machinalement vers le seul lieu qui avait été un foyer pour elle et sa jumelle. La demeure de Diantra que leur mère habitait parfois, dans laquelle elles avaient grandi.
Hadjirah ne comprit pas comment elle avait traversé la ville pour se retrouver face au large portail métallique qui lui fermait les portes de son foyer. Ni comment, aveuglée par son vide intérieur, elle trouva le moyen de traverser les haies de ronce qui interdisaient le passage aux visiteurs n'ayant pas de clef. Ou encore comment elle brisa un volet et une vitre pour pénétrer dans sa propre demeure.
Dehors, le soleil tentait désespérément de réchauffer le sol printannier. Mais à l'intérieur, la fraicheur et l'obscurité reignaient en souveraines d'un lieu trop peu habité.
Hadjirah avait atteind la pièce principale de la demeure des Lahidi. Grande salle à manger qui n'avait presque jamais accueilli qui que ce soit, dont le mobilier vieillissant se laissait mourir avec les années et l'innactivité.
Elle s'arrêta face à un immense miroir qui trônait sur l'un des murs de la pièce. Elle s'immobilisa devant son reflet, éclairée par un faible rayon de soleil parvenant à passer au travers de la fenêtre qu'elle avait brisée.
Des années auparavant... Saliha et Hadjirah avaient joué des heures, devant ce miroir. Fascination enfantine pour leurs reflets si semblables. Souvent chassées par Selma qui en avait besoin pour ré ajuster sa toilette avant de partir gagner de quoi les faire vivre toutes les trois.
Il n'y avait plus deux enfants, dans le reflet. Simplement une jeune femme à l'air hagard, à la robe boueuse et déchirée, piquetée de petites branches ronceuses, accrochées jusque dans ses cheveux.
Elle se fixa elle même, interdite... Elle qui évitait si souvent son reflet ces dernières années... Car sa défunte soeur en profitait systématiquement pour se faire remarquer, par un geste, un plissement d'oeil, un regard... Pour lui signifier sa présence fantomatique.
Aucun mouvement. Aucun changement.
"Hadjirah..."
Presque un supplique. Elle devait apparaître, sous ses yeux ou dans son esprit.
Personne. Le vide. La solitude...
"Hadjirah...?"
Elle posa une main sur le miroir. Personne. Juste son reflet.
"HADJIRAH!"
Elle avait crié, elle serra le poing et donna un coup dans le reflet. Le verre se fissura. Un autre coup. Un troisième. Jusqu'à ce que la surface réfléchissant vole en éclat et vienne se répandre au sol, alors qu'elle s'effondrait à genoux entre les vestiges de son reflet, enfouissant son visage entre ses mains blessées par les coups qu'elle venait de donner.
Elle se sentit trembler, elle sentit la tiédeur de larmes couler le long de son visage, elle qui n'en avait pas versé depuis la première mort de sa soeur...
Recroquevillée au sol, elle ne pouvait rien faire d'autre que pleurer, sanglotter, et appeler le nom de celle qu'elle venait de perdre.
Elle avait l'impression de tomber. De chuter sans pouvoir s'arrêter. Elle aurait voulu mourir ici, sur le sol glacé de cette demeure qui avait perdu une partie de son âme, avec sur la peau l'odeur encore persistante de l'homme qu'elle avait laissé assassiner sa soeur.
Elle s'imagina un instant qu'elle n'avait qu'à rester là, fermer les yeux, et attendre d'aller rejoindre Lazaarus et sa jumelle, où qu'ils soient.
Car qui penserait à venir la chercher ici ? Il n'y avait qu'une seule personne à connaître l'importance de ce lieu pour Hadjirah. Et cette personne avait son propre deuil à porter... |
| | | Lomah Locura de Fenice
Humain
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Lun 15 Déc 2008 - 17:54 | |
|
Une main convergea lentement vers la forme recroquevillée au sol, encore frissonnante. Doucement, avec une lenteur maternelle, elle caressa les cheveux sombres de l'enfant perdu. Hadjirah ne releva pas la tête tout de suite, comme si elle avait peur que cette affection opportune disparaisse comme un nuage vaporeux une fois ouvert les yeux. Pourtant la femme qui s'agenouilla maladroitement à ses cotés était on ne peut plus réelle. Son ventre rond, plein d'une vie toute neuve, l'attestait dans la lumière matinale qui perlait des rideaux, à travers les fenêtres mi-closes. L'apparition déposa un baiser sur le front baigné de chevelure opaque. Un baiser parfumé aux accent de lilas et de vanille.
Lomah avait pleuré.
Un peu.
Il y'a longtemps qu'elle croyait plus au bonheur. Il y'a longtemps qu'elle ne croyait plus en rien à vrai dire. Solide et dure, elle avait laisser le temps filer autours d'elle sans qu'il pénètre son cœur et fissure sa prudence. Malgré Lazaarus. Malgré Hadjirah. La vie est une vraie chienne et, aussi pernicieuse qu'une femme infidèle sait vous leurrer juqu'à endormir vos défenses. Mais Lomah n'avait plus jamais trouvé le sommeil depuis que Malec s'était joué de sa confiance. Une leçon sévèrement retenue et qu'elle et sa Flamme n'avait jamais oublié, même sous les caresses protectrices de Lazaarus.
Comme Karin et Eucharistie à présent, Lazaarus n'était plus. Ses yeux turquoises et rieurs, ses cheveux blonds ébouriffés au réveil, son odeur musquée d'amande et de blé mûr ... C'était une perte profonde et déchirante. Mais elle n'avait pas le temps de porter son deuil. Un morceau de son frère croissait avec hardiesse au sein de ses entrailles. Un petit diamant à peine encore taillé menaçait de s'effriter face à la terrible réalité.
D'autorité , elle empoigna les mains blessées de sa protégée et en enleva minutieusement les copeaux de verre incrustés dans ses plaies. Plaies de sa chair et de son âme. Elle les banda soigneusement avec son mouchoir en dentelle et plongea ses yeux d'un vert limpide et foudroyant sur sa moitié. Malgré la délicatesse de ses gestes, la Dame de Fenice conservait un visage fermé et d'une dureté impitoyable. De la colère ? Du dépit ? Peut-être... Mais de cette femme émanait une force terrible, chaude et rassurante comme un brasier, dangereuse aussi. Et à cette instant la froide et indomptable Hadjirah n'était qu'une petite fille prise en faute par son ainée.- Idiote...Et La Flamme sera l'éclat de Givre dans ses bras avec un amour véritable et poignant qu'elle ne dévoilerait que trop peu par la suite.
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| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
Nombre de messages : 53 Âge : 41 Date d'inscription : 13/10/2008
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Lun 15 Déc 2008 - 22:08 | |
| Un contact. Une caresse. Un baiser. Et de la chaleur.
Hadjirah sentit son coeur se serrer à lui en faire mal, comme si Lomah l'avait pris entre ses doigts pour le serrer.
Elle sentit à peine les éclats de miroir sortir de sa peau endolorie, hypnotisée par le regard presque dorée de celle qu'elle n'avait pas su soutenir.
Elle aurait du être là. Elle s'était jurée de toujours être là, pour Lazaarus, pour Lomah, pour leur enfant. Mais elle s'était défilée.
- Idiote...
Oui... Idiote... quel autre mot pour définir l'état dans lequel elle se sentait ? Elle regardait Lomah d'un air penaud, du même air que lorsqu'elle pouvait, enfant, regarder sa jumelle l'accuser de toutes les lâchetés du monde. C'était bien Saliha, décontenancée, perdue, qui se tenait face à Lomah. La faible et timorée Saliha, qui venait de perdre le soutient dur et permanent de sa soeur. Elle n'avait plus à combattre l'esprit dévoyé qui vivait en elle, et elle avait abandonné tous ses autres combats en même temps.
Lomah la serra contre elle, la réchauffant de sa flamme si souvent trouvée trop brûlante.
Hadjirah s'agrippa à elle. Mollement au début. Puis de plus en plus fort, comme si sa vie en dépendant, ses doigts se resserrant sur les étoffes. Elle vint enfouir son visage dans le cou de "sa baronne", et recommença à sanglotter, laissant ses larmes couler contre la peau, la gorge, la naissance de la poitrine de celle qui était apparue venant de nulle par pour la soutenir.
Elle s'imprégnait de l'odeur de Lomah, familière, rassurant. Secouée de sanglots sonors, Hadjirah lâchait prise, laissait sa fierté et sa froideur de côté, pour la première fois. Sûrement la dernière.
"Lomah..."
Elle vait besoin de prononcer son prénom, de la rendre encore plus palpable: "...Lomah..."
Agrippée à la baronne, elle leva son visage vers elle, toujours blottie contre son corps comme si sa vie en dépendait. Les yeux glacés semblaient appeler à l'aide de toutes leurs forces. Il n'y avait plus qu'un regard. Il n'y avait plus ce défi permanent, cet ombre du fantome parfois si hostile à la sulfureuse rousse.
"Lomah... Je l'ai laissée mourir... Je l'ai laissée partir... Elle est partie avec lui, sans moi... "
Aveu incompréhensible pour certains. Mais la baronne de Fenice n'aurait même pas eu besoin de mots pour le comprendre. Selma n'avait jamais caché les conditions de la malédiction qui pesait sur sa fille... Ses filles. La défunte jumelle n'avait jamais cessé de chercher à mourir dans les bras d'un homme. Et Hadjirah n'avait jamais cessé de contenir toutes les envies qu'elle avait pu avoir. Surtout envers Lazaarus, envers qui elle était incapable de cacher son attirance, mais qu'elle avait toujours gardé loin d'elle.
Et ce soir, l'odeur exotique et lointaine d'Hadjirah était masquée. Masquée par celle d'un autre, et celle de la sueur... du stupre. Même sa peau gardait des marques caractéristiques, que les ongles et les bouches pressantes laissent lorsqu'elles ne savent pas se contenir.
L'aveu d'Hadjirah ne faisait que confirmer ce que son corps hurlait par tous ses pores: "...Je... Je n'ai même pas eu... envie de la sauver... Je voulais être libre... J'aurais voulu... J'étais en colère... Lazaarus... C'est lui qui aurait du..."
Elle se l'avouait à elle même, elle avait lâché prise, et son amour fraternel n'avais pas été assez fort. Elle avait laissé partir sa soeur le soir où Lomah avait perdu son frère.
Elle laissa retomber son visage contre la gorge de Lomah, ses yeux semblant incapables de se tarir.
Machinalement, elle posa une main sur le ventre de la baronne. Tout ce qu'il restait de leur bonheur était là, une petite étincelle de vie qui n'avait encore rien vu de toute l'horreur du monde: "Pardonne moi..."
Un supplique. Il ne lui restait plus que Lomah. Et elle n'avait pas été à son côté. Et, pire encore, elle avait un instant cru la baronne de Fenice trop faible pour succomber au deuil et ne pas venir rechercher son apprentie. Elle avait douté de tout.
"Je t'aime..."
Des mots simples et souvent mentis. Arrachés à la bouche d'Hadjirah à la manière d'un dernier soupir. Jamais elle ne les avait dit. Jamais à une soeur, jamais à une mère, jamais à un homme. Lomah les avait sans doute souvent entendus. Souvent des hommes. Souvent de Malec. Mais ces mots avaient brûlé les lèvres sombres d'Hadjirah, dans un flot de sentiments aveuglés par la douleur. Par la crainte soudaine de regretter un jour de ne pas les avoir exprimés. Ils ne seraient sans doute jamais adressés à Lomah avec une sincérité si profonde. Ils ne demandaient rien en retour, ni même en réponse. C'était la seule réalité à laquelle pouvait encore se raccrocher Hadjirah. |
| | | Lomah Locura de Fenice
Humain
Nombre de messages : 83 Âge : 50 Date d'inscription : 13/10/2008
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Ven 19 Déc 2008 - 11:06 | |
| Lomah la conserva longtemps ainsi sur son cœur. Touchée par la déclaration de sa tendre moitié, de son âme sœur éperdue, elle n'arriva pas pourtant à lui retourner les même mots.
Tout était éteint depuis si longtemps en elle. Le brasier ne recelait même plus de braises. Elle avait passé tant de temps à mentir que soudain voir la vérité couler de sa bouche profane lui sembla odieux. Le masque épinglée sur son visage tenait depuis donc si longtemps qu'elle n'arrivait plus à s'en défaire ?
Lazaarus était mort. Eucharistie s'était éteinte Karin avait péri.
L'ancienne Lomah n'était plus.
Qui pouvait encore se souvenir ? Allen ? Eva ?... Quelle importance. La coquille vide n'avait plus envie de s'emplir de la vie d'autrui. Elle n'avait plus aucun intérêt pour elle même, non plus. Seule brûlait en elle les reliquat de sa Flamme éteinte.
Ce petit morceau d'âme dans son ventre.
Et pourtant... Elle n'avait jamais pu se résoudre à disparaitre. Elle aurait pu à maintes reprises pourtant céder aux suppliques de sa propre faiblesse et sombrer. Mais demeurait cette force poignante en elle, violente et sans concession qui la poussait toujours vers l'avant.
Plutôt la Souillure que la Mort.
C'est ce qu'elle ferait. Elle et son âme damnée aux yeux glacés. Elles échafauderaient le monde, feraient les rois et les puissants, tisseraient le destin de Miradelphia dans l'ombre. Pour que leur enfant naisse dans un univers construit pour lui.
Car c'était leur enfant à elle deux.
- Donne moi ta vie Hadjirah, pour notre enfant.
C'était sa manière à elle de lui faire comprendre à quel point elle pouvait l'aimer... |
| | | Hadjirah Saliha Lahidi
Humain
Nombre de messages : 53 Âge : 41 Date d'inscription : 13/10/2008
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| Sujet: Re: L'àge de déraison [PV Soren & Lomah] [TERMINE] Ven 19 Déc 2008 - 17:51 | |
| Huit ans plus tard, la vie d'Hadjirah appartenait toujours à Lomah, et leur enfant avait grandit sous leurs yeux attentifs. Il n'y eut plus de mots d'amour, ni d'abandon à l'abattement.
Cette nuit là, Hadjirah ne retint pas ses larme, se laissant aller une dernière fois jusqu'à l'aube, soutenue par celle qui lui avait, en quelques mots, offert un nouveau soleil.
Sur les bases d'un amour inconditionnel n'ayant pas besoin d'être exprimé par autre chose que leur présence aux côtés l'une de l'autre, elles ne baisseraient plus la tête.
Elles paveraient de leur affection silencieuse le chemin de Karin. Ce petit morceau d'elles deux qui rayonnerait comme un affront au destin de ses mères.
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