Enfin de retour. [PV Cécilie de Laval] [Lourmel][Terminé]

Elle se sentit un peu moins stupide en l'entendant rire avec elle…

« Je suis désolée. La prochaine fois que je partirai sur un monologue, j'essaierai de t'avertir avant. » sourit-elle, encore à demi en train de rire.

… Mais elle n'obtint aucune réponse. Elle cru discerner un tremblement mais elle avait sûrement dû rêver. Un frisson peut-être ? Il serra d'avantage ses doigts… Et le coeur de la jeune femme se serra en même temps.

Qu'avait-elle dit ? Elle serra sa main en retour. Un plis d'inquiétude barrant son front. Il éloigna soudain sa main droite de la sienne. C'était elle qu'elle avait senti tremblée… Comme quelques minutes plus tôt.

Elle le savait… On le lui avait assez répété pourtant. La guerre change les hommes. Elle savait qu'il serait sûrement touché par les horreurs qu'il avait vu là-bas. Elle se souvenait du vieux général de son père. Petite, il supportait ses fausses notes. Il prétendait que ça le détendait d'entendre de la musique, parfois il s'endormait… Puis un après midi, alors que sa respiration régulière creusait sa poitrine encore et encore, il s'était soudainement redresser en hurlant, perdu dans le passé qui avait profité de ses cauchemars. Il s'était accrochée à elle. Il n'avait pas fallut moins de deux hommes pour lui faire lâcher prise. Mais sentir un être cher perdre pied, même un peu, était une tout autre histoire. Le pire était de sentir que quelque soit l'univers dans lequel il se trouvait à ce moment précis, elle n'avait aucune prise sur lui… Aucun moyen de l'aider… ni même de l'atteindre.

Alors elle se contenta une nouvelle fois de serrer ses doigts entre les siens et de glisser son autre main sur son visage, s'approchant pour sentir sa chaleur lui caresser le visage. S'il parvenait à la voir, il ne pourrait pas manquer son air inquiet, mais elle n'en avait cure. Elle aurait aimé pouvoir  l'aider, en quoi que ce soit… peut-être seulement le comprendre… Qu'il lui explique…

Tant de chose semblaient vouloir se bousculer aujourd'hui. Trop de choses s'étaient passées depuis leur séparation. Sans qu'elle n'arrive à comprendre pourquoi, il semblait presque amer en parlant de Bearivages… et elle comprit finalement dans quel faille elle avait frapper sans le vouloir…

Ses doigts glissèrent du visage de Jindanor sur son bras droit, mais il s'écarta pour qu'elle ne le sente pas trembler plus qu'elle ne le sentait déjà. Elle ferma les yeux, baissant la tête, la gorge nouée. Que pouvait-il ressentir ? Que pouvait-elle dire à quelqu'un qui avait perdu jusqu'au dernier membre de sa famille alors que la sienne l'avait poussée à l'exil ?

« Tu en auras une à nouveau… » murmura-t-elle.

Quoi de plus ?

Elle était désemparée par la tristesse qu'elle sentait poindre dans la voix du jeune homme. Par sa propre incapacité a trouver les mots justes. Les seules choses qui lui venaient à l'esprit lui paraissait futiles. Elle avait peur de le blesser encore davantage. Elle aurait simplement voulu lui dire qu'elle était là, qu'il pouvait lui parler quand il le désirait. Quand il se sentirait prêt. Que ce soit maintenant ou dans un siècle. Qu'il pouvait s'appuyer sur elle comme elle se permettait de s'appuyer sur lui. Mais comment ?

Elle ne trouva pas. Et elle eut beau chercher une façon de lui être d'un quelconque secours, ce fut finalement lui qui vient mettre un terme a ses pensées en s'emparant de ses lèvres. Elle sourit, un peu moins légère mais tout aussi heureuse, alors qu'il lui glissait à l'oreille :

-Tout va bien Cécilie... Tant que je suis a tes côtés.

Elle passa ses mains dans son dos, légères pour ne pas risquer de déranger ses cotes. Et alors qu'il l'embrassait dans le cou, elle ne put s'empêcher de lui répondre.

-Je suis la pour toi. Maintenant ou dans un siècle. Alors ne m'utilise pas pour fuir ce qui t'accable.

Un frisson lui parcouru le dos, faisait tressauter la dernière syllabe. Mais elle n'en était pas moins sérieuse. Elle ne voulait être ni un remède, ni un prétexte. Il vint lui faire face, comme ils commençaient à en prendre l'habitude : front contre front. Elle sentait sa jambe contre la sienne et son souffle sur son visage.

Combien de temps penses-tu que nous pouvons encore rester ainsi ? Avant que des soupçons n'apparaissent pour de bons ?

Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il l'attira a lui pour l'enlacer. légèrement reconnaissante qu'il ne reste pas aussi abattu, elle referma ses bras sur lui, caressant ses cheveux, embrassant sa tempe jusqu'à descendre sur son cou. Prendre ce géant dans ses bras avait quelque chose d'étrange mais elle ne laissa pas passer l'occasion, ça non. Elle pouvait respirer l'odeur de ses cheveux. A chaque petite mouvement, la barbe de Jindanor la chatouillait. Durant cette simple étreinte, elle pouvait, lui semblait-il, lui donner un peu du réconfort qu'il lui avait toujours offert.

La joue contre sa tempe, son cœur criant au supplice alors qu'elle sentait chacune de ses expiration au creux de son épaule, elle priait pour qu'il ne l'embrasse pas plus. La main qui ne caressait pas le dos du chevalier se perdait toujours dans ses cheveux mal taillés et les grandes paumes du jeune homme froissaient le tissus de sa propre robe.

-Quelques minutes de plus ne feront de mal à personne après la façon dont j'ai congédié Rose et Anthoine… souffla-t-elle, concentrer le plus possible pour ne pas laisser sa propre respiration faire d'écart. J'espère juste qu'ils n'ont pas pensé que l'avancement d'Anthoine était une lubie de ma part. J'étais tout à fait sérieuse et il le mérite.

-Quelques minutes de plus ne feront de mal à personne après la façon dont j'ai congédié Rose et Anthoine… souffla-t-elle, concentrer le plus possible pour ne pas laisser sa propre respiration faire d'écart. J'espère juste qu'ils n'ont pas pensé que l'avancement d'Anthoine était une lubie de ma part. J'étais tout à fait sérieuse et il le mérite.

Jindanor ricana très légèrement, en réalité, c'était bien le genre d'Anthoine de se sous-estimer, peut-être était-il celui qui pensait le plus n'avoir reçu cette promotion que pour justifier leurs départs, à lui et à Rose... Mais au fond, Jindanor se fichait littéralement de tout cela, tant qu'il pouvait rester ici, ne serait-ce que quelques minutes de plus. Il respirait plus calmement, les tremblements avaient pu quitter sa main...

"Je suis la pour toi. Maintenant ou dans un siècle. Alors ne m'utilise pas pour fuir ce qui t'accable."

Cette phrase lui revint à l'esprit... Ne pas l'utiliser pour fuir ce qui l'accablait ? Il ravala un instant sa salive, et, se redressant doucement, il vint glisser son regard sur le visage de Cécilie. "Je suis là pour toi." Cela résonnait comme un doux rêve.. Il ne put s'empêcher de sourire bêtement, glissant ses lèvres vers les siennes dans un baiser langoureux et tendre, encore une fois il partageait ses sentiments par un baiser, il avait beau être l'un des hommes les plus éloquents de toute cette contrée... Face à elle, il ne pouvait jamais exprimer l’entièreté de ses sentiments que par un baiser.

Ce baiser s'allongea sur la durée, long, aimant.. Langoureux et passionné, il faisait part de tout ce qu'il n'aurait pas su réellement exprimer, son remerciement, son amour, sa détresse mais aussi sa satisfaction. Tout un flot de sentiment accompagnés de caresses aux moeurs plus légères qu'elle ne le devrait, glissant sur ses flancs, sa poitrine, ses hanches même, l'un des mains s'attardant près de sa cuisse, avant que sa jumelle ne remonte dans son dos et serre un peu plus la dulcinée du Chevalier contre lui-même. Cette douce étreinte auyrait voulue s'étaler pendant des heures, des jours, peut-être même des mois, mais ses côtes vinrent le rappeler à l'Ordre... Le faisant arrêter ce langoureux baiser, prêts à déraper, lors de l'instant le plus crucial...

Au moins ne ferait-il rien qu'il pourrait regretter, mais la douleur le fit partiellement grogner, sa main quitta le flanc de la jeune femme pour venir doucement appuyer ses côtes dans leur tâches...

Que s'était-il passé pour qu'il ait une telle douleur ? Peut-être était-ce son souffle de plus en plus saccadé et haletant ? Le battement de son coeur, puissant et rapide ? Le roulement de ses muscles, les frissons, toutes ces petites choses que son corps s'amusait à lui faire ressentir en présence de cette femme qu'il voulait.

Il s'empêcha de se plier, souriant à Cécilie, même si elle ne pouvait le voir, simple réflexe pour lui faire entendre que tout aller bien... Bien que ce n'était pas le cas, loin de là. L'une de ses côtes s'était probablement encore déplacée, et l'intervention d'un médecin allait être nécessaire, mais par tout les dieux, ce qu'il souhaitait encore rester auprès d'elle... Son visage avait viré au blanc, la douleur l'ayant pris presque instantanément, il glissa sa main libre sur la joue de Cécilie, celle-ci semblant inquiête aprés ce grognement qu'il avait poussé... (Aprés tout, celui-ci n'avait rien de rassurant..)

-Tout vas ..Gh.. Bien Cécilie.. Juste... Une vive douleur...Il s'éclairci légèrement la gorge avant de s'arrêter net dans tout mouvement.. Je vais aller... Trouver le médecin du Castel, je vais en avoir besoin.. Je pense.

Il s'éloigna soudain, la laissant pantelante. La peau à vif, le souffle court, le grognement de douleur qu'elle entendit lui fit l'effet d'une douche froide. Elle resta tétanisée. Elle avait peur d'aggraver les choses par un geste malencontreux.

« Qu'est-ce que tu as ? »

Une main effleura sa joue, la faisant presque sursauter tant elle était tendue. Tout allait bien… tout allait bien… Non. Visiblement tout n'allait pas bien ! Elle fronça les sourcils, vérifiant d'une main pas si habile que ça, que sa tenue et ses cheveux étaient à peu près en ordre. Elle pouvait encore sentir la chaleur qui lui empourprait les joues, mais ce serait un moindre mal.

« Oh non. Je ne te laisserai même pas te lever dans cet état. »

Elle chercha l'accoudoir qu'ils avaient déplacés quelques instants auparavant pour être certaine de ne pas se prendre les pieds dedans et se leva sans plus d'hésitation. Six pas la séparaient de la porte. Pas un de plus. Elle glissa sa main sur le battant de bois et trouva facilement la poignée qui céda sans résistance.

« Quelqu'un ! »

Par chances, des pas qui passaient non loin rebroussèrent chemin vers elle.

« Intendante ?
-Allez chercher un guérisseur. Qu'il vienne tout de suite à mon bureau.
-Bien. »

Alors que les pas de l'homme s'éloignaient dans le couloir, elle referma doucement la porte avant de jeter par dessus son épaule.

« Ne pense même pas à protester. »

L'un de ses bras se croisa sur son ventre pendant qu'elle retrouvait son chemin jusqu'au bureau. Sa main s'appuya sur le bord de bois massif et… Ne rencontra aucun des objets sensés se trouver là. A tâtons, elle en retrouva quelques uns pour les remettre en place sur le bord.

Il fallait qu'elle s'occupe les mains. Son inquiétude était stupide, elle se le répétait en boucle. Mais cela ne l’empêchait pas de s'inquiéter pour autant… Sans parler du fait qu'elle préférait se vider l'esprit avant l'intrusion des médecins, histoire de ne plus ressembler à une pivoine...

Mais elle avait tout de même une petite chose à ajouter.

« Si les médecins te laissent sortir du lit, tu pourras me retrouver le soir dans le jardin, après dîné. J'y joue lorsque le temps le permet. Rose n'est pas toujours avec moi. »

Sans trop lui laisser le temps de répondre, elle se tourna de nouveau vers le canapé, les yeux humblement baissés, suivant le bord du bureau sur quelques pas.

« Je... suis bien mise ? »

Il fallu encore quelques instants pour que le médecin se décide à frapper quelques coups à la porte. Il n'attendit pourtant aucune réponse pour la pousser, assez vivement d'après le gémissement des gonds.

« Demoiselle de Laval ?! Vous allez bien ?
-Oui. Ce n'était pas pour moi. Je suis désolée si mon message vous a fait craindre quoi que ce soit de ce côté là…
-Il m'a dit que vous aviez l'air agitée. Sir. Salua-t-il l'autre occupant de la pièce.
-Vous vous souvenez sûrement de Jindanor.
-Mieux que je ne le voudrais…
-Il nous reviens d'Amblère et se plaint de vives douleurs à la poitrine. J'ai de mauvais souvenirs de blessures internes négligées. J'ai préféré vous faire appeler.  »

Le médecin leva un sourcil mais ne dit rien qui aurait put aider Cécilie à connaître le fond de sa pensée. Juste :

« Constante la douleur ? »

La jeune femme se glissait de nouveau du côté de son bureau alors que son hôte s'approchait de Jindanor d'un pas décidé. Il ne fallu pas plus de deux questions et d'un grognement pour que l'homme de sciences pousse un soupire presque exaspéré…

« Vous avez vraiment pu voyagé dans un état pareil ? Votre cote est tellement peu tenue que vous auriez pu la laisser à Amblère. On dirait que vous avez porter votre coursier sur vos épaules… Et la contracture n'aide pas. C'est à se demander ce qui a put vous a tendu à ce point… »

Il se releva, ses genoux émettant un fort craquement dans le processus.

« Vous avez bien fait de me mander ma Demoiselle. S'il y a un patient capable de se tuer avec une cote cassée, je miserais sur lui. Mais ne vous en faites pas, il en a vu d'autre, comme vous. »

- Oh non. Je ne te laisserai même pas te lever dans cet état.

Alors qu'il voulait se lever... Comme cette phrase tombait à pique.. Il leva son regard vers elle, et comprit qu'il ne ferait que la froisser d'avantage en se déplaçant.. Et visiblement, sa côte était en effet contre l'idée de le laisser se mouvoir... Alors qu'elle cherchait l'accoudoir qu'ils avaient tout deux déplacés, elle se leva sans plus d'hésitation, sous le regard quelque peu honteux de Jindanor... Une côte cassée bordel.. Il ronchonnait déjà intérieurement en sachant bel et bien qu'ils allaient devoir mettre un terme à leurs petit interlude qui lui était bien sympathique...
Il entendit distinctement celle-ci s'éloigner de lui de seulement quelques pas, alors qu'il observait la rage au ventre le mur devant lui... Oui, il était dans l'état même d'une personne rageant sur la douleur qui l'empêchait de faire ce qu'il souhaitait, d'autant plus qu'il repensait principalement à la raison précise qui l'avait mené à être dans cet état.

- Quelqu'un !

Il l'entendait toujours aussi distinctement crier vers le couloir, serrant les dents il se plaça correctement dans le siège, cherchant une position qui ne le faisait pas souffrir.. S'agitant dans le fauteuil comme le ferait un insomniaque dans son matelas.... Avec la désagréable impression que cela ne faisait qu'empirer les choses.

- Intendante ?
-Allez chercher un guérisseur. Qu'il vienne tout de suite à mon bureau.
-Bien.

Alors que les pas de l'homme s'éloignaient dans le couloir, elle referma doucement la porte avant de jeter par dessus son épaule.

- Ne pense même pas à protester.

-...Tu... Il soupira, s'apprêtant à protester, cette phrase venait de le refroidir... Ce n'était pas nécessaire... Il grogna en se redressant un peu plus, étendant son dos sur le siège, tentant toujours de trouver une place qui ne le dérangerait point trop. Merci... Ne put-il s'empêcher d'ajouter.. Après-tout, elle ne faisait que prendre soin de lui.

Alors qu'elle passait devant lui pour se rendre vers son bureau, Jindanor ne put qu'observer celle-ci de bas en haut, et ce sans aucune retenue...

Quoi ? Vous ne l'auriez pas fais vous peut-être ? Alors qu'il la voyait poser sa main sur le bureau, il ne put que constater qu'elle fut néanmoins surprise de ne rien rencontrer.. Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant remettre tout cela en place.. Se cacher, tout deux... Quand cela serait-il enfin terminé ? Bientôt, espérait-il...

Elle semblait inquiète, bien plus qu'il ne l'était lui même... D'un ton presque trop non-chalant il tenta maladroîtement de faire savoir qu'il allait bien et que cela n'était rien de grave... Chose qui eu l'effet totalement inverse et ne put que lui faire s'inquiéter d'autant plus.

Décidément, il n'était pas doué pour rassurer les gens, quelque chose à garder en tête... (Du moins quand il souhaite les rassurer.)

Alors qu'il allait une énième fois chercher à trouver une place plus confortable, étant quelque peu pâle par la douleur, il se tourna vers Cécilie à la suite de ses dires.

-...Ce serait avec plaisir Cécilie... J'envie déjà ces quelques instants à tes côtés. Réussit-il à dire sans laisser transparaître une goutte de douleur... ... En laissant paraître une goutte de douleur, il n'est pas surhomme après-tout, surtout que dans la méthode il s'était un peu plié... N'aidant pas sa côte à trouver une place agréable.

-Je... Suis bien mise ?

-... Tu as une mèche de cheveux qui glisse sur ton visage... Juste à droite de ton nez. Il ricana légèrement, s'arrêtant rapidement en retenant un léger "... Je vais éviter de rire... Dit-il calmement, avant de l'observer de nouveau, celle-ci ayant glisser sa main pour repasser la mèche.. Tu es magnifique.

Alors que les instants glissaient calmement entre cette phrase qui avait légèrement rendu la dame souriante et l'arrivée du Médecin, plus aucune phrase ne fut prononcée, laissant l'instant en suspend, jusqu'à ce que le gémissement des gonds caractéristique de la porte de ce bureau vint faire sursauter Jindanor.

-Demoiselle de Laval ?! Vous allez bien ?
-Oui. Ce n'était pas pour moi. Je suis désolée si mon message vous a fait craindre quoi que ce soit de ce côté là ...
-Il m'a dit que vous aviez l'air agitée. Sir. Salua-t-il le chieur qui agita nonchalamment une main vers le ciel, comme pour le saluer en évitant de grogner comme l'ours qu'il était... Cette voix, il la reconnaîtrait entre milles.
-Vous vous souvenez sûrement de Jindanor.
-Mieux que je ne le voudrais... Jindanor ne put s'empêcher de lâcher un "C'est réciproque."
-Il nous revient d'Amblère, et se plaint de vives douleurs à la poitrine. J'ai de mauvais souvenirs de blessures internes négligées. J'ai préféré vous appeler.

-Je n'ai pas négligé... Il grommela, alors qu'il se redressait encore une fois... Décidément il ne trouverait jamais une position confortable.

-Constante la douleur ?

-Êtes-vous déjà tombés d'un balcon ? grommela-t'il... La douleur vient par pique... Il grogna en en ressentant un juste aprés ces dires. C'est pas comme si vous alliez me répondre positivement, de toute manière.

Tarin allongé, lui, parmis tout les médecins capables de ce Castel, il fallait que ce soit lui... JIndanor aurait maudis la Dame-Dieu, s'il n'avait pas pour elle un respect des plus profonds depuis ses quelques mésaventures... Alors que l'homme vint palper les côtes de Jindanor, celui-ci grogna fortement lorsqu'il trouva la coquine.

-Vous avez vraiment pu voyagé dans un état pareil ? Votre cote est tellement peu tenue que vous auriez pu la laisser à Amblère. On dirait que vous avez porté votre coursier sur vos épaules... Et la contracture n'aide pas. C'est à se demander ce qui a pu vous tendre à ce point...

-HA, je l'aurais laissée volontiers là-bas cette saloperie... Il souffla alors que l'homme se redressait, craquant de toutes ses articulations dans le processus.

-Vous avez bien fait de me mander ma Demoiselle. S'il y a un patient capable de se tuer avec une côte cassée, je miserais sur lui... Un délicat "Je vous ..." fut murmuré dans la barbe de Jindanor, coupé par un très léger grognement venant d'on ne sait où. Mais ne vous en faîtes pas, il en a vu d'autre. Comme vous.

... Comme vous ? Jindanor se tourna presque instantanément... ENfin aussi rapidement que le ferait un paresseux, l'animal j'entends par là.

-Comme vous ? Comment cela ? Demanda-t'il, sans passer par quatre chemins. Que c'est-il passé pendant mon absence, Doc' ? Il regardait les deux personnages, l'un après autre, comme attendant des explications détaillées, recevant un regard quelque peu étonné de la part du dénommé Doc'... Celui-ci s'attendant peut-être plus à un Monsieur Je-sais-tout, ou encore du doux patronyme de Geôlier...

Jindanor observa Cécilie... posant un regard insistant sur elle.. Elle lui avait pourtant dis que rien d'important ne s'était passé... Il se sentait, désabusé.

La douceur de Jindanor rassura la jeune femme presque autant que la douleur qu'elle percevait l'inquiétait… tout était dans le presque. Heureusement, le diagnostique du médecin la rassura un peu. Que le jeune chevalier se soit blesser au Front était une chose. Qu'il aggrave son état à force de bagatelle en sa compagnie en était une bien différente.

Les deux hommes semblaient aussi se connaître… A défaut de s'apprécier. Cela ramena la jeune femme des ennéades en arrière, à leur retour de Karras. Tous les guérisseurs s'accordaient sur le fait que le bougre était un patient insupportable. Ce n'était sûrement pas quelque chose que son absence avait du améliorer… Même si elle avait l'impression que tout cela s'était déroulé dans une autre vie.

Elle se souvenait de l'odeur forte du vernis, des mouvements fatigués et restreints auxquels le forçaient sa convalescence, du claquement inattendu de sa cane sur le sol de pierre… Et de leur premier baiser. Tout était à la fois semblable et si différent… Leurs retrouvailles avaient quelque chose de surréaliste. Ils s'étaient blessés, ils avaient évolués l'un sans l'autre. Ils avait suffit de quelques minutes pour qu'ils fassent comme si cela n'avait rien changé… Même plus, pour se jeter à corps perdu vers un avenir radieux, pour qu'elle oubli sa culpabilité et sa rancœur. Elle flottait sur un nuage et les murmures lointains qui lui rappelaient que tout ne serait pas aussi facile que d'affronter une interdiction extérieur, que les sentiments et les émotions étaient traîtres, ne l'atteignaient plus. Grâce au médecin qui avait chassé une grande part de l'inquiétude qui l'animait, plus grand-chose était capable de l'atteindre en vérité. La demande que Jindanor venait de faire faisait toujours battre son cœur à grand coup sourds, le fait de le savoir à quelques pas faisait le reste.

Elle avait sourit en entendant Jindanor grommeler qu'il n'avait pas négliger sa santé. Elle imaginait particulièrement bien le cauchemar qu'avait du vivre ses soigneurs… Sourire qu'elle ne perdit même pas lorsque le jeune homme sembla soudain d’inquiété de la dernière phrase du médecin.

Elle ne put voir le regard du guérisseur se poser sur elle en attente d'un signe. Il n'était pas dans ses habitudes de parler de l'état de ses patients à tort et à travers… Il était même assez à cheval sur la discrétion que sa fonction demandait, surtout à l'égard des femmes ! Mais cet épisode étant connu par tous les gens du château, il y avait fait référence sans même y faire attention…

« Rien de bien grave. J'ai perdu connaissance il y a quelques jours et j'ai dormi pendant plusieurs dizaines d'heures. Tout le monde fait toute une histoire d'un peu de surmenage.
-Veuillez nous excusez, vous nous avez quand même fait une belle peur.
-Je sais. Et j'ai promis à Maélyne de lever le pied. Vous êtes témoins que depuis je me porte comme un charme. »

Terme particulièrement adéquate lorsqu'on savait comment elle en était arrivée là. Le médecin acquiesça avec un sourire. Ça, il ne pouvait pas dire le contraire… même si le cas de la jeune femme faisait parti des maladies et rémissions les plus inexplicables qu'il avait vu dans sa longue vie de praticien.

« Vous voyez, aucune faiblesse dans la sécurité du château. Tout est en ordre, Sir. Vous pourrez vous reposer sur vos deux oreilles. »

Alors que le vieux au nez semblable aux monts d'Oësgard, parsemé de dizaines de cratères aux faunes diverse,  se tournait vers Cécilie dans l'espoir de trouver support par rapport à sa propre bêtise, Jindanor les observait tout les deux d'un regard perçant, presque oppressant, que c'était-il passé pendant son absence ? Était-ce sa faute si elle s'était rendu dans cet état ? Y était-il ,ne serait-ce que pour une énième fraction, la cause ?

Son regard ne pouvait s'empêcher de trahir une certaine crainte, une inquiétude légitime... Comment auriez-vous réagis en apprenant que la personne la plus cher a votre coeur s'était retrouvé dans le coma, alors que vous étiez absent ? Vous vous en seriez aussi partiellement voulu. Exactement. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir ce regret d'être partis s'insinuer d'autant plus dans son coeur.. S'efforçant d'être totalement calme d'apparence et d'extérioriser plus l'aspect de sa curiosité mal-placée que l'amour qu'il ressentait pour elle, Jindanor jonglait avec un mensonge qu'il savait particulièrement manier, ayant pris l'habitude de se faire paraître plus menaçant qu'il l'était, ses mimiques de faciès pouvaient être assez aisément modifié lors de son vouloir, cela demandant cependant une extrême concentration l'empêchant globalement de réagir avec son panache habituel...

Et il faisait bien, en réalité de s'accrocher à cette concentration, pour éviter toute colère qui saurait très certainement s'insinuer en lui... Il s'en voulait..... Oui.... Mais il lui en voulait d'autant plus d'avoir omis ce "détail"... Rien que d'y penser lui donner la rage au coeur, aussi se concentrait-il plus sur le fait de sembler plus curieux qu'inquiet..

« Rien de bien grave. J'ai perdu connaissance il y a quelques jours et j'ai dormi pendant plusieurs dizaines d'heures. Tout le monde fait toute une histoire d'un peu de surmenage.
-Veuillez nous excusez, vous nous avez quand même fait une belle peur.
-Je sais. Et j'ai promis à Maélyne de lever le pied. Vous êtes témoins que depuis je me porte comme un charme. »

Il bouillait, littéralement, l'intérieur de son coeur brulait d'une envie de hurler face à cette nouvelle... Pourquoi ? Probablement parcequ'il savait qu'elle faisait peu de cas de cette chose, alors que l'homme qui s'était occupé de lui pendant près de deux ennéades, veillant au grain et qu'il détestait particulièrement, n'était jamais quelqu'un qui utilisait quelques euphémismes... Pas en sa présence tout du moins. Hors savoir qu'il considérait avoir eu une belle peur sous-entendait que ce "simple" surmenage entraînait bien plus qu'elle ne voulait le laisser paraître... Peut-être utilisait-elle cet air nonchalant pour le détendre, lui-même, ou pour éviter de laisser glisser des informations qu'elle ne voulait partager qu'avec les plus proches de ses parents ou amis.... Mais cela avait le don de l'énerver...
Les mensonges... Qu'ils soient doux, bien intentionnés ou bien horribles et mal intentionnés, le mensonge sous toutes ses formes horripilait Jindanor, à un tel point qu'il avait lui même du mal à en user... Ou alors était-ce simplement qu'il détestait que l'on LUI mente... ? Il avait bien mentis, à de nombreuses reprises maintenant qu'il y pensait... Il voulait tout savoir, c'était bien son principal défauts.. Il était du genre à s'insinuer dans chaque faille... A tel point qu'il aurait fait un parfait interrogateur.

« Vous voyez, aucune faiblesse dans la sécurité du château. Tout est en ordre, Sir. Vous pourrez vous reposer sur vos deux oreilles. »

-... Je vois... Oui. Ne put-il s'empêcher de lâcher d'une voix assez froide, trahissant ce qu'il pensait réellement.. Il n'était pas menaçant, juste ennuyé... Très ennuyé par ces mensonges. Il posa son regard sur le Doc' qui haussa légèrement les épaules, presque imperceptiblement. Puis-je avoir votre avis sur la question ? Je vous sens... En désaccord avec les termes usé par la Dame.

Le Doc' l'observa avec un air légèrement outré..

-Comment osez-vous remettre en question les dires d'une Dame... Je..

Jindanor coupa cours à ses dires... D'un mouvement du bras. Alors que le Doc' prenait des couleurs rougis, que ce soit par le peu d'envie qu'il avait d'exprimé ce qu'il pensait réellement et qui étaient probablement en contradiction avec la Dame, ou bien par la simple colère qu'avait inspirés les dires de Jindanor, celles-ci retombèrent presque instantanément... Si une chose était certaine chez Jindanor, c'est qu'il avait un certain charisme... Effrayant.

-Je ne remets pas en question ses dires, je souhaite juste connaître votre avis en tant que médecin... Rejoignant de nouveau la garde de Ma Dame, je me dois de connaître les possibles problèmes que nous pourrions rencontrés... Hors toutes informations est bonne à prendre. Glissa-t'il d'une voix tout aussi froide que précédemment.

-Mes principes m'interdisent de...

-Vos principes ne la sauveront pas si cela se reproduit et que nous nous trouvons à des lieux de Lourmel. Se permit-il de dire d'une voix rehaussé de quelques tons, le regard froid et décidé...

Le pauvre bougre serait le souffre douleur de cette semi-colère étant née dans les pensées du très... Très récent Chevalier... Qui ne pouvait s'empêcher de serrer sa main droite.

« Calmez-vous mon ami. »

La voix de Cécilie n'était pas plus empressée ou froide qu'auparavant, quoi qu'un pli soucieux barre son front juste sous la chaînette d'argent. La main posée sur le rebord du bureau, la froideur qu'elle avait sentit dans le ton de Jindanor l'attristait. Elle ne lui en voulait pas spécialement de vouloir en savoir plus, après tout si elle apprenait qu'il avait été plus gravement touché qu'il n'y paraissait durant son absence, elle serait la première a exiger des renseignements de la part des médecins ; mais elle n'aimait pas sentir toute cette... colère contenue ? Elle aurait voulu pouvoir s'approcher, s'emparer de ses brandes mains et lui dire qu'elle ne risquait rien, que tout cela n'était dû qu'à une bêtise de sa part, que cela aurait put être dangereux mais que, grâce au ciel et à son mentor, elle allait bien. Son coeur soumis à rude épreuve depuis quelques heures ne savait s'il devait flancher ou se durcir. Ce qui venait de ce passé était trop énorme. Elle était monté bien trop haut et était retombée bien trop durement dans les traquas de la réalité.  Est-ce que tout cela avait réellement grande importance ?

Ses quelques jours d'inconscience lui paraissait toujours aussi stupide et peu important, mais c'était sans doute car elle était l'une des deux seules personnes à en connaître la cause réelle. Même Rose continuait à la surveiller de près depuis son réveil alors que c'était totalement vint et inutile. Elle sourit, tranquille.

Pourtant il y avait une chose qu'elle ne voulait pas laisser passer. Qu'elle ait fait une erreur en ne lui parlant pas de ce qu'elle considérait comme un simple malaise, elle était toute prête à le reconnaître. Cela ne donnait a personne le droit de parler ainsi à un médecin dont elle avait eu tout le loisir d'apprécier les principe et l'attention.

« Personne n'a voulu vous offenser et je tiens à vous présenter mes excuses si mon attitude a pu vous pousser à une telle suspicion. Il est vrai que je ne suis pas des plus soigneuse avec mon propre état. Mais tenter de pousser un homme d'une droiture infaillible à outrepasser sa propre légitimité ne vous rend pas honneur. »

Son ton était ferme mais empreint d'une grande douceur. Agaçant auraient sûrement dit la plupart des gens. Elle n'avait pas besoin de hausser le ton car elle savait qu'elle avait parfaitement raison. Elle ne voulait pas le braquer, elle aurait voulu pouvoir le rabrouer, clouer ses lèvres d'un baiser avant de lui expliquer avec autant de détail qu'il lui plairait tout en le taquinant au sujet de son insatiable curiosité... mais tout ceci n'était pas possible.

« Si vous estimez important de connaître les détails de cette affaire, je ne vois aucune objection à ce que notre ami vous en dise un peu plus… du moment qu'il ne se montre pas trop dur envers ma pudeur et qu'il vous épargne les racontages de couloirs qui me prêtent une guérison miraculeuse aussi bien qu'une malédiction tout aussi grotesque. La magie ou le mysticisme n'ont rien à voir avec cela… enfin... » elle laissa sa phrase en suspend avec un demi sourire amusé.
« Bien sûr. Je ne me serai pas risqué à dire quoi que ce soit qui aurait put vous paraître inapproprié. Je connais les limites de mes offices. »

Le guérisseur cru sûrement qu'elle s'essayait à l'art difficile des conteurs… et qu'elle ne le maîtrisait pas encore tout à fait. En revanche, si Jindanor pouvait comprendre le sous-entendu, cela lui épargnerait peut-être quelques coups de sang. Les doigts de la jeune femme se croisèrent et se décroisèrent sans parvenir à cacher l'état déplorable de ses ongles... mais elle réussit à ne pas faire un pas en avant. La respiration du médecin était bien plus posée et il risqua même un regard désapprobateur (peut-être même un peu revanchard) en direction de son plus mauvais patient.  

« Quoi qu'il en soit, votre voyage a du être long. Je pense qu'il serait bon pour vous de prendre du repos… et de penser un peu plus à votre propre état qu'à celui des autres. Je connais au moins une personne qui ne me le pardonnerait jamais si votre santé se dégradait... Et vous aurez tout le loisir d'en apprendre plus long a propos de tout ce que vous voudrez au cours des prochains jours, Sir Numanor. »

La délectation qu'elle avait eu à prononcé ces deux derniers mots était peut-être un peu trop visible... Mais cela valait totalement le coup.

« Calmez-vous mon ami. »

Lorsque la voix de Cécilie vint se détacher du silence qui venait de s'installer, Jindanor ne put s'empêcher de poser son regard sur elle, détaillant malgré cette voix douce et agréable, un pli soucieux dans ses traits vint lui faire l'effet d'une douche froide.. Bien plus que les paroles. Il se sentait bien idiot maintenant de s'être ainsi emporté pour quelques broutilles... Broutilles qui le laissaient tout de même particulièrement curieux. Il ne la quitta par du regard, s'attendant très vite aux "douces" réprimandes qui allaient suivre.

« Personne n'a voulu vous offenser et je tiens à vous présenter mes excuses si mon attitude a pu vous pousser à une telle suspicion. Il est vrai que je ne suis pas des plus soigneuse avec mon propre état. Mais tenter de pousser un homme d'une droiture infaillible à outrepasser sa propre légitimité ne vous rend pas honneur. »

Elle avait la fermeté d'une mère et sa douceur, ce qui ne put que le faire se sentir d'autant plus tracassé par sa propre réaction... Il glissa sa main gauche dans sa nuque, l'air quelque peu honteux gravé sur son visage, le vieux Doc' le regardant quelque peu vainqueur, ce qui ne décrocha aucune réaction de la part de Jindanor. Il respecta son temps de parole, se taisant malgré les remous qui secouaient son esprit et voulait l'entrainer dans cette vrille de colère qu'il avait initié. Mais maintenant qu'il y pensait... Il venait de demander à un homme de principe, comme lui, d'outrepasser ceux-ci... il serra les dents et ravala ces grondements traînants.

« Si vous estimez important de connaître les détails de cette affaire, je ne vois aucune objection à ce que notre ami vous en dise un peu plus… du moment qu'il ne se montre pas trop dur envers ma pudeur et qu'il vous épargne les racontages de couloirs qui me prêtent une guérison miraculeuse aussi bien qu'une malédiction tout aussi grotesque. La magie ou le mysticisme n'ont rien à voir avec cela… enfin... »

Elle laissa sa phrase ne suspend, souriant à demi-amusée, ce qui fit quelque peu pencher le visage de Jindanor... Il se concentra sur ce qu'elle venait de dire, et ne mis pas temps de temps à comprendre ce petit message caché... Aussi son esprit engrena son imagination, la machine ainsi lancée ne lui laissa pas un instant de répits, la magie en était la cause ? Une malédiction disait-elle dans sa phrase ? Non ... Si elle précisait que ce n'était que du simple surmenage, était-ce qu'elle avait tenté de dépasser des limites dans ses propres capacités ? Si vous trouvez cela trop perspicace pour un homme comme Jindanor, dîtes vous bien que le gaillard à plus d'une réflection actuelle, et que toutes les énoncées, dans leurs incongruités et leurs réalités probables seraient une certaine perte de temps... Aprés tout, il aurait très certainement l'explication des lèvres de sa chère et tendre... Un de ces soirs.

Alors qu'il avait lancé la machine de son imagination, le guérisseur posait un regard revanchard sur lui, presque un peu trop sûr de lui... Cette fois-ci le regard de Jindanor fut... Bien plus impérieux, et somma d'un oeil noir à ce que ce regard s'achève rapidement... Ce qui ne traîna pas, malgré le doute perçu dans les pupilles vieillies.

« Quoi qu'il en soit, votre voyage a du être long. Je pense qu'il serait bon pour vous de prendre du repos… et de penser un peu plus à votre propre état qu'à celui des autres. Je connais au moins une personne qui ne me le pardonnerait jamais si votre santé se dégradait... Et vous aurez tout le loisir d'en apprendre plus long a propos de tout ce que vous voudrez au cours des prochains jours, Sir Numanor.

-Ma dame, vous êtes bien trop bonne à mon égard, il est de mon devoir de m'inquièter bien plus pour les autres, que de moi même. Je souhaites m'excuser pour... Cette réaction exagérée, mais je dois avouer être quelque peu zélé quand à l'exécution de mes fonctions. Et quand bien même Anthoine vous en voudrait, le bougre ne saurait le faire bien longtemps. Il sourit légèrement, laissant ce sourire se poser et se graver sur son visage, après-tout... Il avait le droit de sourire maintenant. Il en avait même le devoir après-tout. Il se redressa à l'aide de ses deux bras en grognant un peu, remerciant rapidement le Doc' du regard. Je m'excuse auprès de vous pour ce coups de sang.. En tant qu'homme de principe, j'entends bien que ce que je vous ai demandé était... Fortement contradictoire avec ce que j'aurais du faire.. Comme l'a si bien dit Ma Dame, cela ne me rends pas honneur... Si vous pouviez cependant nous laisser... Je vous rejoindrais dans les casernes pour m'apporter les soins nécessaires... J'aimerais discuter en privé avec la Dame de Laval. »

L'homme observa Jindanor quelque peu décontenancé... Après le regard, les excuses étaient bien reçues, mais quelques peu déstabilisante... Mais l'était d'autant plus la demande qui s'en suivait... Il observa la dame, puis Jindanor, avant de comprendre que l'injonction en étant bien une... Il s'inclina rapidement.

« Ma dame, portez-vous bien. Je m'en vais donc... Quant à vous Jin-... Sir Jindanor, j'apprécierai que vous fassiez rapidement, et que vous ne me fassiez pas encore attendre toute une nuit dans cette caserne.
-Ne vous inquiétez pas Doc'... Je ne serais pas très long... Ce ne sont que quelques détails que je me devais d'éclaircir avant que cette côte ne me titille les flancs... Je ferais attention à ne pas plus forcer sur celle-ci en vous rejoignant.»

Il se fichait de ce que pouvait interpréter le vieux Doc' dans ces quelques paroles.. Il voulait quelques instants de plus.. Juste quelques instants. Alors que les pas du vieil homme l'amenèrent à la porte, et que celle-ci se fit close, Jindanor observa le dit départ.. Attendant quelques instants avant de se tourner vers Cécilie.

Elle appuya la demande de Jindanor en assurant que Rose était juste allé remplir une course et qu'elle devait revenir d'une seconde à l'autre. Même elle aurait préféré que les deux hommes partent ensemble d'une certaine manière, elle était ravi de pouvoir le garder quelques instants de plus… Au moins, si elle doutait que le vieux médecin soit dupe, elle savait qu'il serait muet comme une tombe.

Lorsque la porte se referma dans un chuintement, Cécilie soupira, légèrement soulagée. Au moins sa santé n'était pas trop préoccupante... Elle tendit la main vers Jindanor, espérant qu'il accepterait de la prendre malgré la tension qu'elle avait perçu un peu plus tôt. Si elle ne pouvait se serrer contre lui au risque de déplacer de nouveau ses cotes, elle voulait au moins sentir sa présence. Au delà de l'envie, elle s'en découvrait presque un besoin maintenant qu'il était de retour.

« Excuse moi, j'oublie sans cesse que ce malaise a retourné le château… J'aurais du te le dire. »

Elle ne culpabilisait pas pour ça, mais elle se devait de reconnaître ses erreurs. Son sourire rayonnant revint presque malgré elle lorsqu'elle sentit la main rude de Jindanor sur la sienne. Après tout avait-elle déjà fait pire folie… ou été plus heureuse ? Mais trêve de rêverie ! Elle n'avait pas encore expliqué l'accident qui devait très certainement tarauder la curiosité et les craintes de son… fiancé ? Ce que cette pensée pouvait être douce… Bref !

« Il y a une dizaine de jour, j'ai... surestimé mes capacités. L'une de mes expériences à été plus loin que prévu et j'ai perdu connaissance. Cela aurait put être grave, mon professeur a largement insisté sur ce sujet. D'après lui mon esprit aurait put être scindé… ou quelque chose comme ça. Mais il était là et il m'a parfaitement soignée pendant que l'homme que tu viens de houspillé faisait en sorte de me redonner des forces. Je suis restée près de six jour dans cette état. Inconsciente avec une fièvre à la limite du supportable et quelques crises de tétanies.

Je ne te dis pas ça pour que tu t'inquiète davantage. Ce n'étaient qu'un contre coup et depuis j'ai plus d'énergie que jamais. Je me suis faite copieusement réprimandée et j'ai passé quelques accords avec mon mentor pour que cela ne se reproduise plus. Mais comme je ne peux pas avouer la raison de ce… coma, ni de ma guérison miraculeuse, cette histoire prend des proportions démesurées. Chacun y va de son explication. Pour certain cela va même jusqu'au signe divin, surtout pour ceux qui se sont mis dans la tête que l'actuelle Gardienne de la DameDieu était aveugle… Et d'autres récitent des prières et évitent de croiser mon chemin par peur de la malédiction qui pèse sur ma tête… Où peut-être parce qu'ils craignent que je mange leurs enfants, je ne sais pas très bien. Ça se tassera d'ici quelques temps. »

Elle avait parlé d'une traite, son visage s'animant au fur et a mesure qu'elle donnait des précisions. Son sourire se faisait plus amusé ou plus sérieux, son nez se tordait, faussement ennuyé, ses yeux papillonnaient sur des cibles invisibles. Détendue comme rarement, elle ne faisait même plus attention à ses expressions, seuls ses gestes se faisaient plus contrôlés que jamais par peur d'un faux mouvement qui aurait put touché le blesser.

L'une de ses mains se libéra pour glisse le long de son cou et tirer sur la chaînette d'argent qui plongeait dans son décolleté à l'abri des regard. Un petit ballot de métal tordu et boursouflé de perle se dévoila aux yeux du chevalier.

« C'était une bague avant. Voilà le résultat de mon orgueil. Un moyen de ne pas oublié pour ne pas refaire la même erreur. J'ai pris la chose au sérieux tu vois ? Est-ce assez précis pour satisfaire ta curiosité ? » ajouta-t-elle avec un nouvel air taquin.

« Il y a une dizaine de jour, j'ai... surestimé mes capacités. L'une de mes expériences à été plus loin que prévu et j'ai perdu connaissance. Cela aurait put être grave, mon professeur a largement insisté sur ce sujet. D'après lui mon esprit aurait put être scindé… ou quelque chose comme ça. Mais il était là et il m'a parfaitement soignée pendant que l'homme que tu viens de houspillé faisait en sorte de me redonner des forces. Je suis restée près de six jour dans cette état. Inconsciente avec une fièvre à la limite du supportable et quelques crises de tétanies.

Je ne te dis pas ça pour que tu t'inquiète davantage. Ce n'étaient qu'un contre coup et depuis j'ai plus d'énergie que jamais. Je me suis faite copieusement réprimandée et j'ai passé quelques accords avec mon mentor pour que cela ne se reproduise plus. Mais comme je ne peux pas avouer la raison de ce… coma, ni de ma guérison miraculeuse, cette histoire prend des proportions démesurées. Chacun y va de son explication. Pour certain cela va même jusqu'au signe divin, surtout pour ceux qui se sont mis dans la tête que l'actuelle Gardienne de la DameDieu était aveugle… Et d'autres récitent des prières et évitent de croiser mon chemin par peur de la malédiction qui pèse sur ma tête… Où peut-être parce qu'ils craignent que je mange leurs enfants, je ne sais pas très bien. Ça se tassera d'ici quelques temps. »

Alors que cet ensemble de phrase noyait peu à peu les pensées de Jindanor, celui-ci se reconstituant la scène mentalement, celui-ci ne pouvait décrocher son regard de celui de Cécilie, détaillant celui-ci dans les moindres détails.. Chaque apparences, sourires, froncement de sourcils, mouvements de cils... Tout. Chaque millimètres... Appuyant toutes ces phrases de sentiments et de sens bien déterminé.. Il sourit légèrement, apaisé par ces quelques dires... Oui... Elle avait fait une erreur, mais qui était-il pour la gronder pour cela ? Lui, l'Ancien bûcheron ne trouvant jamais sommeil, s'efforçant à travailler d'arrache-pieds, se détruisant la santé au travail, le Garde aux rondes multipliées, lui, le soldat qui s'était presque tué au combat pour aider ses frères, comme beaucoup de ces braves, lui le chevalier qui certainement ne changerait pas d'un pas de ce qu'il avait été...

Elle avait tendu une main, main qu'il avait accueilli avec la délicatesse de milles pétales, caressait à l'aide d'un pouce... Accueilli la seconde avec autant de délicatesse, lui réservant un traitement plus attendrissant encore... il observa ces mains, un instant, s'en voulant de s'être ainsi emporté.

Alors qu'il s'apprêtait à s'exprimer, celle-ci laissa l'une de ses mains se libérer, glissant en dehors de cette échange pour se faufiler dans son cou, tirant sur une chaînette d'argent plongeant dans son décolleté, à l'abris de tout regard, un petit ballot de métal tordu et boursouflé de perle se dévoila aux yeux de Jindanor, bien qu'il fut malheureusement détourné de son objectif un court instant par ses pensées primaires.

-C'était une bague avant. Voilà le résultat de mon orgueuil. Un moyen de ne pas oublier de ne pas refaire la même erreur. J'ai pris la chose au sérieux tu vois ? Est-ce assez précis pour satisfaire ta curiosité ?  Ajouta-t'elle d'un nouvel air taquin, qui fit largement sourire Jindanor malgré la tension qu'il avait pu ressentir.. Il soupira, l'air désespéré.

-... Que vais-je faire d'une femme aussi téméraire.. ? Il s'approcha d'elle, ne pouvant s'empêcher de caresser ses lèvres des siennes, entamant un nouveau baiser.. Celui-ci s'étala sur quelques instants, mouvements de pardons, de compréhension... Il ne pouvait réellement lui en vouloir, la fascination prenant le dessus... Tu as réussie à réduire... Cette bague en un amat de métal pareil ? Comment as-tu... ? ... Il ouvrit quelque peu les yeux hébétés... Par les cinq... Moi qui croyait devoir te protéger, j'apprends aujourd'hui que tu as été capable de réduire une bague à l'état d'un... Il rit légèrement, l'observant.Cependant... SI c'est cela qui t'a mis dans cet état.. Promets moi simplement d'être plus prudente à l'avenir.. Je ne sais pas ce qui t'a poussé à faire ceci mais... Fais attention... D'accord ?

Il déposa ses lèvres sur son front, avant de glisser sa main libre sur sa joue.

-... J'aurais tant voulu prolonger cet instant.. Au moins quelques années de plus. il ricane doucement, glissant cette main dans son cou. Je dois aller voir ce Doc'.. Je n'aimerais pas que tu t'inquiète plus que cela.. Et puis il va encore me faire la morale..

Il déposa de nouveau ses lèvres sur les siennes, prolongea le baiser aussi long que faire se peut, luttant contre la douleur que lui lança sa côte lors d'une embrassade qu'il approfondit par l’enlacement de sa dulcinée dans ses bras protecteurs... Avant de la quitter doucement, laissant ses mains glisser sur ses bras avant de quitter ses doigts.

-... A ce soir, après dîner ? finit-il d'une voix, taquine, et tintée de bonheur.

Elle profita de la douce étreinte riant lorsqu'il la taquina sur sa témérité.

« Oui, j'ai réussit à réduire cela en un amas incohérent… alors que j'essayais de le déplacer. Et j'ai sans le concours de mon cher professeur, j'aurai peut-être mis des mois à m'en remettre. Alors je pense que ta protection est encore toute indiquée. »

La main qui portait son étrange pendentif le laissa retombé alors qu'il l'enlaçait encore une fois au mépris de ses côtes. Elle protesta ( pour la forme ) mais ne put s'empêcher de se laisser aller. A bout de souffle, ses oreilles sifflaient presque lorsqu'elle put de nouveau respirer. Alors que Jindanor se redressait, elle posa un instant son front contre son buste avant de relever le visage dans sa direction. Elle ne le voyait pas mais cela lui importait peu. Elle voulait que lui la regarde, partager sa joie d'une quelconque façon.

« Il se prolongera bien plus que quelques années » Murmura-t-elle. « A ce soir. »

Lorsque la porte se referma, elle s'appuya un instant contre le bureau massif. Sa main vint machinalement se poser sur sa gorge alors qu'elle essayait en vint de ravaler son sourire… Ce qui ne la rendait que plus heureuse. Deux bonnes minutes durant, grisée comme sous l'effet de l'alcool, elle resta là immobile, à mettre de l'ordre dans sa tête. Ses membres tremblaient légèrement.

Enfin, le silence fut rompu par un léger rire. Elle retrouva sans trop de peine son fauteuil et son boulier. Le reste de la journée passa comme toutes les autres… à un détail près. L'Intendante ne put décrocher son sourire jusqu'au couché du soleil, fredonnant sans s'en apercevoir pour le plus grand plaisir des chambrières qui se poussèrent du coude en la voyant si joviale.