Le propre du voyage, c'est de faire ding dong à l'improviste | Cécilie de Laval

8ème jour de la 4ème ennéade
Du mois de Verimios, en hiver
De la 9ème année du 11ème cycle

Le voyage fut plutôt rude. Les tempêtes en mer furent fréquentes et le mauvais temps sur la terre ferme poussait la petite troupe d’émissaires à s’arrêter souvent. C’est donc avec beaucoup de retard que Maélyne arriva à Missède, cité qui venait d’abriter le mariage de sa cousine et d’un noble local, un certain seigneur d’Ethin.

Ni une, ni deux, Maélyne réclama immédiatement à rencontrer sa cousine et espérait que celle-ci puisse la recevoir assez vite, surtout, qu’en réalité… elle débarquait un peu à l’improviste et le lendemain de son mariage ; bonjour le malaise. Pourtant, même si Maélyne était contente de revoir sa cousine, elle était arrivé avec quelques idées derrière la tête et espérait grandement qu’elle serait reçue.

On la conduisit bien vite vers une pièce où la jeune femme se mit à faire les cent pas, répétant à haute voix les mots qu’elle s’apprêtait à dévoiler à Cécilie…

« Votre grandeur… Hm votre honneur… Ma cousine bien aimée… non, non, ça ne va pas, euh… ma chère Cécilie… sans doute trop familier… réfléchit… Votre grandeur oui, plutôt votre grandeur, les missédois l’ont reconnu en tant que telle donc… votre grandeur, ma chère Cécilie, cousine bien aimée… oui mieux, un peu long… non ? Oui, non, ça ne va pas… Cécilie… Cécilie… Dame de Beaurivage… ma chérie… non, non, non, non.  Passons ! » Les cents pas, encore et toujours… « Veux-tu bien m’excuser de ma visite... de ma visite improvisée… de ma visite à l’improviste… » Un soupir vint finir le tout avant que Maélyne ne décida de s’affaler dans un divan, attendant patiemment sa rouquine préférée sans plus prononcer un seul mot.

Les derniers invités étaient repartis au matin, comme prévu. Seuls restaient les amis, les proches, ceux qui étaient liés aux jeunes mariés d'une façon que la coutume et le devoir n'exigeait pas. Pourtant, Cécilie n'avait pas la plus petite seconde à accorder à ses sœurs ou à ses vieilles connaissances... Non ce n'était pas exacte. Elle ne voulait pas leur accorder un instant. Elle avait besoin de ne pas penser. Elle s'occupait sans cesse. Heureusement, le changement que représentait son mariage, les hommages que les seigneurs avaient prêtés la veille et son titre de Comtesse lui donnaient assez de travail pour assommer un régiment de bêtes de somme.

Depuis le matin, elle était déjà venu à bout d'une foultitude de petites choses et en ce début d'après-midi, elle s'entretenaient avec quelques personnes de confiance - ou du moins de confiance relative - pour trouver une dame de compagnie à son goût. Il y avait bien des femmes auxquelles elle aurait put faire cet honneur et le choix sans être fondamental ne serait pas sans conséquence. Otage ou signe de confiance, récompense ou estime. Les interprétations pouvaient être diverses, aussi voulait-elle choisir intelligemment. Mais alors que Rose revenait sur un point soulevé quelques minutes plus tôt, une servante frappa à la porte du petit salon.

" Veuillez-me pardonner, votre Grandeur. Dame Maélyne de Lourmel vient d'arriver au palais. Elle demande à vous rencontrer."

La phrase était tellement surréaliste que Cécilie mit plusieurs secondes à sortir de sa torpeur, tout ça pour n'arriver à articuler qu'un maigre :

" Pardon ?
- Elle vous attend dans le salon bleu." expliqua rapidement la jeune fille, mise mal à l'aise par la réaction de la Comtesse et de sa secrétaire.

Maélyne... C'était impossible... Avec tout ce qui se passait à Etherna ?!

Après la torpeur, vint la réalisation. La nouvelle frappa Cécilie comme un éclair. Maélyne était à quelques pas! Elle en était si heureuse qu'elle en aurait crier de joie et pourtant elle était tout autant troublé, blessée, honteuse... Elle respirait difficilement. La présence de sa cousine ramenait tant de choses... et signifiait tant de choses...

Pourtant elle se leva avec empressement. Tendant une main impérieuse que Rose, par habitude, s'empressa de saisir. Quelques pas et elles étaient à la porte. La servante s'effaçait pour les laisser passer lorsque Cécilie referma sa seconde main sur les doigts de son amie de toujours.

" Je te laisse finir ici. J'ai confiance en ton jugement. " puis elle ajouta plus haut à l'attention des autres occupante de la pièce " Veuillez m'excuser, mes dames. je finirai d'examiner tout cela en détail dès que j'en aurai fini avec cet entretient."

Rose posa la paume de Cécilie sur le bras de la jeune servante qui ne savait plus vraiment ou se mettre, caressa furtivement l'épaule de son amie en signe d'encouragement, et s'en retourna vers ses nouvelles obligations non sans avoir glisser tout bas :

" Prend soin d'elle. "

En quelques minutes, malgré le pas hésitant de la pauvre fille qui la conduisait, Cécilie se retrouva devant la porte du salon bleu, sa canne ouvragée dans une main et les cheveux soigneusement tirés en un chignon austère, à trépignée d'impatience comme une enfant. Alors que la servante allait l'annoncer, elle lui intima de quitter les lieux et pris une seconde pour rassembler son souffle. Derrière la porte, elle entendait distinctement la voix de Maélyne murmurer en boucle, comme si elle cherchait à trouver les meilleurs tournures de phrases. Ce détail la fit sourire jusqu'aux oreilles. Elle avait envie d'entrer et de lui sauter au cou, mais elle aurait risqué de se prendre les pieds dans un quelconque obstacle et elle estimait qu'une chute n'était pas la bonne façon d'ouvrir leurs retrouvailles.

Enfin, elle poussa la porte.

" Maélyne !"

Elle avait vaguement imaginer la façon de l'aborder, mais c'était son nom, simplement son nom, qui s'était frayer un chemin hors des lèvres de la missèdoise. Le visage de Cécilie était inhabituellement rayonnant, son ton incroyablement enjoué par rapport à celui que tous entendaient depuis son installation au palais. Même si tout en elle avait changé pour devenir plus contrôlé, plus mature. Même si cette douceur et cette bienveillance profonde qui transpiraient de son comportement quelques mois avant s'étaient mué en quelque chose d’intimement plus froid. Son maintien et les intonations de sa voix retrouvaient, en cet instant précis, un peu de celle qu'elle était lorsque sa cousine lui avait proposé d'être son intendante.

Sa canne cliquetant devant elle, elle se guida de la main, du bâton et de l'oreille pour avancer jusqu'à sa cousine sans même prendre la peine de refermer derrière elle. Dès qu'elle put frôler la main se son hôte, elle laissa tomber sa canne comme une enfant capricieuse pour enrouler ses bras autour du cou de Maélyne, la serrant contre elle avec bonheur.

" Tu m'as tellement manqué. " réussit-elle à articuler un ton plus bas.

Au milieux de toute cette joie, sa voix trahissait aussi un soulagement extrême... et une pointe de tristesse. Mais elle n'ajouta rien de plus, profitant de l'étreinte jusqu'à ce que Maélyne l'en décroche.

" Maélyne !"
« Cécilie ! »
C’était bien un comble d’avoir répété de longues minutes pour finalement ne sortir que son prénom… mais c’était sorti si spontanément que s’en était devenu incontrôlable. De premiers abords… Cécilie semblait différente. Mais la différence était si minime que Maélyne n’y fit guère plus attention. Se relevant pour se diriger vers sa cousine, une fois au contact de sa main, les jeunes femmes s’enlacèrent avec tendresse. La lourmelloise mesurait à cet instant tout l’impact que la rouquine avait eu sur elle en venant vivre à Lourmel. Ces temps-là lui manquaient terriblement… Depuis le départ de Cécilie et la disparition d’Aline, Lourmel ne semblait plus être qu’un château sans âme, sans vie. Un château qu’elle fuyait depuis plusieurs mois maintenant, prétextant bon nombre de voyages qui pouvaient être aisément entreprit par des ambassadeurs. Sans doute était-ce aussi pour cela, finalement, que Maélyne épousa Guillaume, pour se retrouver loin de ces terres qui lui remémoraient de trop mauvaises choses.

« Tu m’as manqué aussi. » Souffla-t-elle dans son oreille. Il lui fit toute la peine du monde pour retenir ses larmes. Dans ses bras, à ce moment précis, son corps ne réclamait qu’une seule chose ; se laisser aller, se libérer de tous ses tourments qu’elle s’infligeait. La disparition d’Aline, les problèmes en Etherna, l’assassinat de ce brigand en Arétria qui laissait ses mains encore emplit de sang, la nouvelle de Roderik qui culbuta sa meilleure amie… s’en était trop.

« Alors. Comment te portes-tu ? Dis, moi. Racontes-moi tout Cécilie ! » finit-elle par articuler lorsque son corps se calma.

" Je vais bien. " répondit la Missèdoise en laissant ses mains venir prendre celles de sa cousine. " Avec les nouvelles qui nous viennent d'Etherna, j'étais morte d'inquiétude, mais étant donné la position délicate dans laquelle se trouve Missède, je ne voulais pas qu'on puisse utiliser un rapprochement entre nous comme une source d'ennui de plus."

Il y avait tant de gens qu'elle connaissait à Etherna. Des nobliaux. De ceux qui se retrouvaient en première ligne dans ce genre de conflits... Savoir enfin comment ils allaient était le plus beau cadeau de mariage qu'elle avait reçu pour l'instant.

" Comment vont Guillaume et Jérôme ? Et Mathilde ? Dit moi qu'ils sont sain et sauf. Et dit moi que tu reste quelques jours. "

Elle soupira.

« Malheureusement, je ne peux pas rester longtemps. Guillaume m’envoi à Merval, auprès de la couronne. Il m’y envoi comme ambassadeur pour le conflit d’Etherna. »

Maélyne recula subitement de quelques pas puis se tourna. Bien-sûr qu’elle aurait aimé rester quelques jours mais elle ne pouvait pas. La délégation avait déjà pris du retard et elle ne pouvait en prendre guère d’avantage.

« Jérôme est en Serramire, à l’écart du conflit. » Il aurait été plus juste de dire qu’il était à l’abri et non à l’écart. « C’est le souhait de Guillaume. Odélian a une dent contre Jérôme ainsi que certains seigneurs Etherniens. Il ne veut pas le voir impliquer dans le conflit actuel. Pour sa propre sécurité. » Elle fit une légère pause, se tournant à nouveau face à sa cousine. « Mathilde de son côté, j’ai l’impression… qu’elle se laisse aller. Oh elle soutient Guillaume, bien évidemment, mais elle ne sourit plus… elle a l’air… terne. » Elle se rapprocha à nouveau de Cécilie pour lui reprendre ses mains et l’entraîner doucement vers un des nombreux fauteuils. « Quant à Guillaume… » Répliqua-t-elle dans un soupir. « Il a changé. »

Les nouvelles étaient à la fois meilleurs que les pires idées de la Comtesse et pire que ses attentes les plus optimistes. Savoir Mathilde seule au milieu de cette tourmente au point de se laisser aller à de funestes pensées avait quelque chose d'effrayant. Qu'elle et ses frères soient ainsi séparés...

Guidée par sa cousine, Cécilie pris place dans un des fauteuils en fronçant les sourcils.

" Comment ça, changé ? "

Certes, la guerre changeait toujours les gens. Elle avait vu quel effet cela pouvait avoir, même sur ceux qui étaient habitués à lutter pour leurs vies. Mais la façon dont Maélyne prononçait ces mots était étrange. Son ton ne lui disait vraiment rien qui vaille. Dans l'esprit de la jeune Comtesse, les pires idées commençaient a voir le jour. Pourtant Guillaume avait toujours été quelqu'un de bien. Un homme à la hauteur de sa famille qui avait toutes les qualités requises pour faire un bon baron soit dit en passant. Mais là, il s'agissait à n'en point douter d'un problème plus personnel... Mais le quel?

Pendue à la voix de Maélyne, Cécilie serrait avec légèreté les doigts de sa cousine en un encouragement silencieux.

Serrant la main de sa cousine dans la sienne, Maélyne se lança. « Tout commença avec l’abdication de Jérôme. Tu sais, Guillaume n’était pas très jouasse à l’idée de prendre sa place. Il est encore jeune et ne pensait pas avoir tant de responsabilités sur ses épaules aussi vite. Surtout que dès le départ, il y a eu une mésentente entre les deux frères. Jérôme insistait sur l’hérédité du titre alors que Guillaume soutenait qu’Etherna était une terre viagère depuis la décision de Feu Trystan de Diantra, notre ancien roi, il y a dix ans de cela. Guillaume partit alors en Odélian, avec sa propre idée en tête. Là, la cour plénière se passa extrêmement mal. Le Marquis se proclama baron, brandissant ce fameux édit royal qui lui en donne le droit. Que voulais-tu que Guillaume fasse ? Du coup, il ne fit rien et prêta serment. Mais c’était sans compter les agissements du Marquis par la suite. Insultes, manque de respect, jugement de Jérôme sans même qu’il ne soit là pour se défendre… Cela fit bouillonner les Etherniens et surtout Caerlyn. Souviens-toi, avant que les Clairssac n’arrivent sur le trône, ce fut les Caerlynois qui possédaient la baronnie. Guillaume tenta de calmer tout le monde puis partit en Aduram avec le Marquis. Caerlyn, lui, rentra au pays et monta la rébellion. Il prit contact avec le Berthildois, qui envoya 4000 hommes au secours des Etherniens. C’est donc un pays au bord de la révolte que Guillaume retrouva lorsqu’il revint à Etherna en compagnie du Marquis. Il décida de rester neutre au vu du serment qu’il avait prononcé… Mais c’était sans compter l’intervention du sénéchal Serramirois qui vint le voir dans notre tente pour lui cracher le titre de traitre en pleine figure… Depuis, il a changé. Il s’engagea dans la révolte, acceptant donc d’être reconnu baron par les Etherniens rebelles, accepta l’aide du Berthildois, accepta de faire tout cela alors que l’hiver n’épargne personne et est, d’ailleurs, particulièrement rude cette année-ci. » Elle fit une pause, soupirant une nouvelle fois. « Je l’ai soutenu. Du moins, pas officiellement parlant, sans faire intervenir Lourmel mais je suis restée à ses côtés. » Maélyne attrapa la deuxième main de sa cousine puis hésita à le lui annoncer. « Te souviens-tu de la blessure que m’a infligé ce traitre à Lourmel ? Eh bien… à cause de celle-ci, je ne peux désormais plus enfanter. Du moins, les guérisseurs parlent de miracle si cela devait arriver. Guillaume vient de l’apprendre et il a entreprit d’annuler notre mariage. De plus… » Car oui, il y avait encore à annoncer. « Il m’envoie désormais en Merval, à la rencontre du grand chancelier. Tu sais… Roderik. Il espère que j’arrive à faire pencher la balance en faveur des Etherniens à cause de notre passé… Alors que… » Elle s’arrêta net. Non, ça, elle ne saurait le lui avouer. Même si Roderik méritait que toute la noblesse sache sa faute, s’en était différent pour Blanche que Maélyne aimait tant.

Cécilie resta sans voix. Elle aurait voulu étreindre à nouveau Maélyne, lui dire que tout cela n'était qu'un mauvais moment à passer et qu'elle pouvait l'aider... Mais ce qu'elle lui annonçait... Oui. Il y avait effectivement bien plus que des problèmes politiques. Au souvenir du traitre sa bouche se tordit malgré elle en une moue de mépris. Son sang bouillait littéralement dans ses veines. Après tout ce qu'elle lui avait fait subir, elle voulait encore le ramener d'entre les mort pour le tuer de ses mains. Cet immonde raclure...

" J'espère que ce chien souffre mille morts là ou il est. " cracha-t-elle à voix basses alors que Maélyne lui annonçait que Guillaume voulait annuler le mariage.

Elle en fut si atterrée qu'elle en resta bouche bée. Il... L'utilisait ainsi... Alors qu'il cherchait de l'autre main à défaire leur union... Non... La respiration de Cécilie se fit plus ténue. Guillaume n'aurait jamais fait ça...

Puis Maélyne s'arrêta net.

" Alors que...? " répéta Cécilie d'une voix douce après quelques instants de silence.

La tentation était si grande. Comment pouvait-elle faire à présent qu’elle avait entamé le sujet… Si l’envie de détruire son ancien amant était si forte, l’envie de protéger au mieux son amie l’était tout autant. « Je… » Dit-elle alors, cherchant ses mots pour esquiver ainsi la suite de la conversation. « Je ne puis t’en révéler plus. J’ai fait la promesse et il en va de la protection de quelqu’un qui m’est cher. » Finit-elle par avouer, espérant que cela suffise à apaiser la curiosité de sa cousine. « Veux-tu bien m’excuser ? Tu sais que je te dirais tout s’il n’y avait pas autant en jeu… » Maélyne finit par enlacer une seconde fois sa cousine, puis lorsque leurs étreinte prit fin, elle reprit. « Je me rends compte que je viens au lendemain de tes épousailles et que je ne fais que t’accabler de mauvaises nouvelles… Alors, dis-moi. Comment est ton nouveau mari ? » Elle aurait voulu rajouter un « j’ose espérer qu’il est bien meilleur que le premier » mais la jeune femme se retint à la dernière seconde.

" Plus en jeu que ton honneur et la vie des Etherniens ? " s'entendit-elle répondre du tac au tac, entrainant un instant de silence avant de reprendre " Pardonne moi. Tu sais sans doute mieux que moi ce qu'il convient de faire... " Elle avait juste peur que les sentiments de sa cousine ne la conduise à sa perte une fois de plus. Elle ne savait pas à quel point son amour pour ce traitre d'Arétan était encore présent, mais il ne le méritait pas plus qu'il ne méritait d'être protéger d'une quelconque façon...

Après une nouvelle étreinte, elle laissa Maélyne rediriger la conversation vers un sujet tout aussi complexe pour elle, mais nettement pour son hôte. Elle ne concéda pas un soupire et força un sourire amusé.

" Bien meilleur que le premier. " Elle laissa échappé un éclat de rire gêné. " Enfin de ce que je peux imaginer... Lui au moins me parle comme à un être doué de sentiments et d'intelligence... Il est... très... investit dans son devoir. " Les mains de la jeune femme commencèrent à s'attaquer l'une l'autre l'air de rien tandis qu'elle cherchait ses mots.

Les deux jeunes femmes discutèrent encore pendant un bon moment. Les sujets devinrent de plus en plus variés au fil du temps qui passait et en cela, cela ravivait le cœur de Maélyne qui pouvait enfin parler d’autre chose que de politique, de décès, de trahison ou de peine de cœurs. L’ambassade en route pour Merval ne pouvait prendre trop de retards ; ils passèrent alors une nuit à Missède dans un accueil des plus exemplaire avant de malheureusement déjà reprendre la route le lendemain.

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