[Lourmel] Lettre d'excuses à Dame Maélyne de Lourmel

Spoiler:

Citation :

Ma Dame, Maélyne de Lourmel,

Veuillez accepter mes excuses parceque je vous contacte par lettre mais j'avais peur de venir vous avouer ma bétise.

Voilà, cet après midi, je discutais avec ma maman de ce qu'il m'est arrivé avant qu'elle soit ma maman et je me suis énervée et j'ai pleuré et je suis désolée mais j'ai cassé vos pots de fleurs dans l'allée de votre jardin.
Je l'ai fais exprès mais j'étais fâchée et triste.

Malgré tout je n'avais pas à faire cela, j'accepterai votre punition si vous souhaitez m'en donner une.

Je ne sais pas combien ça coute des pots mais j'ai glissé dans l'enveloppe deux écus, c'est tout ce que j'ai dans ma boîte, c'était pour économiser mais maman m'a apprit que quand on casse, il faut payer la personne.

Ma Dame, acceptez mes excuses, je serai dans ma chambre parcequue je ne pense pas avoir le droit de retourner dans votre bibliothèque après ma bétise.

Bisou Ma Dame de Lourmel.

Mademiselle Lyse de Clairssac

Étonnée qu'elle était de trouver une missive signée de la main de la petite Lyse de Clairssac alors que celle-ci logeait au château. La timidité sans doute. Se disait Maélyne en commençant à lire les quelques lignes. Malgré le contenu, Maélyne n'exprima rien d'autre qu'un sourire. Tenant les deux écus en main, elle prit le temps de réfléchir quelques instants.

La Dame se leva ensuite, parcourant les allées et couloirs, demandant à plusieurs servantes si elles auraient croisée la petite tête blonde. L'une d'elle se permit même de répondre, sans cacher une once d'homour "suivez les queues de Fraises, ma Dame." Ce que Maélyne finit par faire.

La petite Lyse se trouvait maintenant à quelques pas d'elle. S'avançant vers elle, Maélyne toussa légèrement pour que la petite remarque sa présence, affichant un air des plus sérieux.

La petite tête blonde se leva et salua la Dame d’une révérence presque parfaite. Ce qui fit sourire Maélyne.

« Bien le bonjour petite demoiselle de Clairssac. » Commença-t-elle avant d’enchaîner. « Vous pouvez vous assoir où bon cela vous chante même si une chaise ou un fauteuil devrait quand même être plus confortable que le sol. » Elle refit une pause. « Je vois que vous lisez beaucoup. »

Elle pencha alors légèrement la tête et vit un ravier de fraises. « Et que vous êtes également une grande fan de ces fruits rouges. C’est vrai qu’ils sont assez goûtu. » Une dernière pause, avant d’entamer la raison de sa venue. « J’ai bien reçu votre missive et vos deux écus, Lyse. Mais j’aimerais entendre vos explications de vive voix. Alors, dîtes-moi, pourquoi avez-vous cassé ces pots de fleurs ? »

La petite de Clairssac avait la papote facile. Tout le contraire de sa propre fille, Aline. En même temps, elles n’avaient pas le même âge. Le léger sourire qu’affichait la Dame ne s’effaça pas. Elle ressentit néanmoins de la tristesse lorsque la petite évoqua le passé avec son père. Maélyne savait que Mathilde avait recueilli la petite tête blonde mais ne connaissait pas plus de détails que cela, surtout pas sur le passé de l’enfant.

Mais elle se doutait bien que celui-ci ne devait pas être glorieux pour se mettre ainsi en colère. La jeune femme aurait voulu pouvoir faire quelque chose, mais actuellement, elle était la plus mal placée pour interroger Lyse sur son passé. Ce n’était pas ses affaires…

Elle se pencha légèrement, prenant le menton de la petite entre ses doigts froids. Levant ensuite son petit visage, Maélyne croisa le regard de la petite, affichant un vrai sourire sincère. Une fois l’attention de la petite acquise, elle prit sa main, dans laquelle elle glissa ses deux écus en plus de deux écus supplémentaires.

« Je te pardonne pour les pots cassés. J’accepte que tu me les rembourse. Mais… je me permets de t’en donner quatre pour ton honnêteté. Je comprends que tu puisses être en colère, surtout par rapport à ton passé. Mais casser des objets ne t’aidera pas à te calmer. » D’un doigt, elle montra l’emplacement de son cœur. « Casser des objets n’arrivera pas à réparer ce que tu possèdes de plus cher. Seul les personnes qui t’aiment et que tu aimes en retour y arriveront. »

La petite de Clairssac avait un débit de parole assez impressionnant. Mais ce que retint surtout Maélyne était quelques bribes de son histoire personnelle. De ce père qui semblait ne pas s’en occuper, voire même la forcer pour certaines choses. Maélyne ne savait pas comment réagir face à cela. Voire cette petite parler de son sombre passé puis réussir à changer de conversation, parler de fraise, d’armée et de passages secrets. Tout cela laissa la Dame sans voix pendant un moment.

Ce n’est qu’en voyant l’enfant changer d’expression qu’elle reprit la parole. « Je t’autorise à être la cheftaine d’une de mes armées, car oui ! J’en ai plusieurs ! Et celle que je te confie est particulière…  Savais-tu que celle-ci est entièrement composée de fraises ? Je compte d’ailleurs sur toi pour faire régner l’ordre car ils trainent partout dans le château ! » Un sourire s’afficha. « A toi de voir la façon dont tu souhaites les diriger. Soit une cheftaine appréciée et rassemble les, soit, soit une cheftaine gourmande et mange-les ! »

Son sourire s’élargit puis elle enchaîna. « Pour ce qui est des passages secrets dans le château… Hum… Je ne sais pas. Puis-je réellement te faire autant confiance ? Es-tu à la hauteur du labyrinthe qui t’attends ? J’ai une idée… » La Dame afficha un sourire malicieux. « Je vais te proposer une énigme et une sorte de carte… comme une carte au trésor ! Si tu es assez maligne, tu pourras la résoudre et ainsi, tu découvriras tous les passages secrets du château ! Qu’en dis-tu ? »

La Dame afficha un léger sourire. La petite semblait être emballée par son idée ce qui ravit énormément Maélyne. « Tu peux prendre le gros chat avec toi si tu veux. Bon ! Très bien ! Nous allons commencer par quelque chose de simple ! Écoute-moi bien. » La Dame s’éclaircit alors la voix puis reprit. «La première chose à savoir est : Je suis vert et je viens de l’arbre, mais je peux aussi être rouge, jaune ou marron. Qui suis-je ? » Elle regarda un instant la petite fille de Clairssac. « Ensuite. » La tête de la Dame affichait un énorme sourire. « La deuxième chose à savoir est : Mon premier est souvent porté par nos prêtres, mon second est généralement l'envers de bas, mon tout est là où la diplomatie rencontre le papier.» Elle se redressa puis reprit. « Voilà, maintenant, à toi de trouver, moi je te suis et je ne dis plus rien ! »

Elles étaient dorénavant toutes deux dans le bureau de Maélyne. La petite de Clairssac semblait plus excitée que jamais à l’idée de continuer le jeu, ce qui fit largement sourire Maélyne. « Voilà, nous y sommes. Je vais te donner la suite maintenant. » Commença-t-elle en reliant ses mains derrière son dos. « N’oublie pas les tous premiers indices qui peuvent, éventuellement, encore servir. » Elle fit une légère pause. « Alors… : Je contiens bien des choses, et pourtant pas grand-chose, de cuir et vélin je suis fait. Dans les bureaux l'on me trouve, souvent sans protection je me trouve. » Elle regarda la petite réfléchir et jeta un œil furtif à un des livres qui se trouvait sur l’une de ses étagères.

Maélyne resta un moment figé, ne sachant pas quoi faire. Cette petite, elle l’a connaissait à peine et chaque enfant était différent. Comment pouvait-elle donc la consoler ? La Dame commença simplement par mettre une main sur ses cheveux. Un petit signe de tendresse, puis, dans un murmure, susurra que tout allait bien, qu’il n’y avait pas de quoi pleurer.

Lorsque la petite avait repris ses esprits, Maélyne se mit à sa hauteur.

« Tu sais… Devenir Marraine, ce n’est pas aussi simple. Cela ne se fait pas en un instant. »

Elle s’arrêta un moment, caressant doucement la joue de l’enfant tout en lui offrant un sourire.

« Mais… On peut toujours demander la permission à ta maman. »