[Külm] Sans fioritures - Maélyne de Lourmel

« Votre Vénérabilité. »
Borborygme grassouillet en guise de réponse.
« Hem...Maître ? »
Toujours rien.
«Ô bienveilliant des Derniers Colons, Gardien d'Ortheim, Grand Ancien de Külmazad dit le Vif-Mire à la longue ligné, on approche par le Sud ! Poussière qui se lève de convoi, la Dame arrive !»
« CHIBLEUL DE GALINACÉ ! Et vous ne me l'annoncez que maintenant ?! Ont t'ils passé Tlois-Loc ? » L'Ancien faisait la référence à une des bornes qui marquait le chemin menant à la troglodyte Külmazad.
«Ou...oui Maître. Ils...passeront les portes dans la minute. » On entendait clairement le vibrato de la peur naissante dans la voix du jeune demi nain au service du bourgemestre en ces instants.
« Pale les neufs golems de Heidum, que noyé je sois si point à l'heule me plésente devant la Dame.» Sourcil d'Airain grogna alors aussi fortement qu'un ours avant de râcler sa gorge afin d'éviter une quinte de toux. Il fit un signe au serviteur sans lui lançer de regard, trop courrouçé qu'il était de ce faire surprendre ainsi. «Appel les polteule.»
«Mai...mais...maintenant Maître ? »
« NON DEMAIN BOUGLE DE GOLET AFIN QUE JE PUISSE APPLÉCIER LE SPECTACLE DE TA PENDAISON.»

Le jeune serviteur c'était déjà enfui avant la fin même de la tirade, sachant bien que le destin lui serrait fort peu clément s'il pointait encore un poil de barbe à la fin de celle ci. Néanmoins sont interrogation était juste. Notoriété était faite de la propreté douteuse qu'entretenait Sourcil d'Airain, aussi on pouvait entendre dans la Malelande qu'il était impossible de décrire la saveur de son fumet tant il était unique. - Un ravissement pour les sens. Aussi l'Ancien avait t'il pleinement conscience de ce fait, mais il n'en avait cure. Un des privilèges du grand âge selon lui. Prenant rarement les chemins du bain, il se contentait en général d'un seul rendez vous dans le baquet par année. Mais ce jours était différent et pour cause, la missive reçut quelques jours en arrière avait était envoyé par la Dame de Lourmel. Il avait déjà eu affaire à cette femme venue du marquisat voisin et il n'était pas peu mécontent de la voire réapparaître.
Nul part en Külmazad ne trouvait t'on si belle croupe.

Alors Sourcil d'Airain avait avancer la date de sa toilette afin de faire aussi bon effet que belle senteur. N'étant point habitué à l'exercice, le temps avait filé plus vite que prévu et l'Ancien pataugeait alors encore dans la bassine de cuivre à l'eau clair et mousseuse. - A préciser qu'il avait du  jusqu'ici changer prêt de quatre fois le contenant aqueux.
Quatre porteurs arrivèrent au trot. Un homme de petite taille et trois demi-nains qui le soulevèrent de concert afin de le transporter dans la grandsalle. Oh il avait bien la belle allure, la moustache tombante taché de mousse brunâtre, pataugeant dans un bain a trois quart plein une fois chemin achevé.
Mais Sourcil d'Airain était ainsi, pointilleux de ponctualité.
Patientant alors entouré d'une dizaine de ses serviteurs qui portaient, serviettes en chanvre, sceaux d'eau chaude et morceaux de savon venus du sud, le vieux nains trempaient trois quart dans le baquet, scrutant une porte qui s'ouvrit bien vite. Il écarta alors grandement les bras faisant jaillir l'eau autours de lui.

«Dame de Loulmel, bienvenue à Külm ! Veuillez excusez mon accoutlement,  mais j'ai pléfelez saclifiez autouls plutôt que temps en voltre si belle et bonne compagnie. Applochez, applochez, vous devez sans point doute êtle fatigué de la loute. Plenez place et comter moi laisons de votle venue ! Les noces se sont elles bien passées ? »
Sourcil d'Airain semblait intarissable de demandes en cet instant, celles ci toutes tournées dans une seule idée, faire approcher la Dame à ses cotés.
La mousse dispatché lentement disparaissait.

« Sa Vénérabilité Sourcil d'Airain Ier du nom ne barbote pas, il baigne ma Dame. Son eau est parfumé aux essences de belles fleurettes viendu du lointain Sud Estreventin. La savonnette elle est Mervaloise, une merveille ma Dame vraiment ! Fabriqué par un petit arti...» - SLPASH-
La dite mervaloite graisseuse vola direction plein front, droit entre les deux yeux du zélé intendant nain qui c'était exprimé en transgressant la coutume. La victime gêné fit un pas en arrière, ayant parfaitement saisit le message. Tout du long l'Ancien ne l'avait pas lâché des mirettes, un regard agressif qui en disait autant que des mots.
S'ébrouant, Sourcil d'Airain retrouva son faciès enjoué une fois qu'il recroisa le regard de la Dame de Lourmel.
« Veuillez excuser cet impeltinant, mais ne soyez pas sulplise noble Dame. Sous l'acqueuse lien que de la chaile, plus de toutes plemièles qualité je vous l'accolde, mais cela ne fait t'il pas paltit de la vie ?»
De ses lèvres parcheminées s'échappa rira gras qui se transforma en quinte de toux. L'Ancien eu du mal à la retenir et batifola des bras dans son bac, faisant pleuvoir l'eau autour de lui, manquant presque de ce noyer. Sa foule de serviteur semblait paniqué, mais Sourcil d'Airain se reprit.
« Oh pignebouc ! Il semble que la déesse des flots m'applécie avec autant de sympathie que celle que je lui polte.» Continuant plus bas, sur le ton des confidences. « C'est à dile point bien glande.» Puis plus sérieusement. « Goldan, va chelchez de quoi me vêtile, n'impoltunant pas plus la Dame.»
L'intendant s'en va au pas de course, mais il ne revint pas. Du moins, de longue minute passèrent sans qu'il ne pointe le bout de la barbe. - Qu'Heidum vende sa braise !
Plus énervé par le retard du freluquet que par le silence qui c'était imposé, Sourcil d'Airain ne se démonta pas, reprenant de la conversation.
« Dite moi donc, les cousins du clan Loche-Fiel vous ont t'ils appoltés satisfaction ? Ils m'ont nallé leuls lécits. Possédez vous toujouls la bête ?» Une lueur de curiosité d'intenté d’intéressement s'anima sous les yeux vitreux du Bourgemestre.

Penser qu'il appréciait la situation gênante était un euphémisme, le Chantreroux n'avait point connu si grand bonheur depuis belle lurette. Regard taquin, l'ancien ne se fit pas prier quand les vêtements arrivèrent, sortant de la cuvette comme un jeune gardon, tous membres à l'air. S'enrobant dans les duvetâges avec toute la lenteur de son âge, il claqua des mains et l'on deux serviteurs vinrent retirer le baquet. Enfin, Sourcil d'Arain regagna son siège aux coussins rembourrés.

« J'ai moult hâte à l'idée d'usel de vos glacieux cadeaux palfumés Dame de Loulmel. Poul sule que mes pensées ilont dloit vel vous.»

Ils furent nombreux à retenir un rire, d'on l'intendant , car lui savait bien que les huiles Lourmelloises ne seraient usées que quand la poussière les auraient recouvertes sur une étagère. Heureusement pour lui, Sourcil d'Airain avait lui même ricaner grassement, couvrant les mimiques de ses gens.

Confortablement installé maintenant, le bougemestre Külmois en revint au sujet qui l'intéréssait réellement. La Dame avait était bien plus partageuse à ce sujet que celui du partage du bain.

«Je tlansfèlelai vos bonnes paloles à Glaïm, c'est un blave nain qui mélite lécompense.» Un mensonge en tout point, qu'il bavait sans sciller, Glaïm ne verrait jamais une pièce d'or supplémentaire que celle qu'il avait déjà reçu. Son regard voilé se perdit un instant dans le vide et il se rattrapa en claquant une nouvelle fois des mains. Un bataillon composé de laquais, de valet et de maître-queux arrivèrent à bon train. Les premiers portaient fauteuils et tables qu'ils installèrent, priant la Dame de s’asseoir. Les seconds eux arrivaient les bras chargés de mets, cuisiné à la Külmoise, mélange arétan-nanique parfait. Le vin lui, arriva en tonneau, l'Ancien sachant que les humains en préféraient le goût à la bière.
La situation fût parfaite pour rebondir aux paroles de la Dame.

« L'on pale de votle méthode poul gélé les canailles de vos telles dans tout le Malelande ma Dame et veuillez me cloire, je vous admile poul ceci. J'ilais même jusqu'à dile que je vous jalouse ma Dame ! Ni voyez point mal, mais j'aimelai acquélile le Kelka.»
Les coupes furent remplis, dérangeant l'ancien dans son discour, le larbin récolta un regard noir et farouche du maître des lieux. « Les gleniers de Külm sont pleins et la canaille bas toujlouls la lande ici, la bête ne manquela point de noullitule.» Saisissant le pichet, il le leva afin de trinquer. « Quel selai votle donc plix, ma Dame ? »  Elle n'avait pas réellement parler de vente, mais Sourcil d'Airain aimait forcer le destin.