Sujet: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Dim 20 Mar 2016 - 16:21
Spoiler:
Les roues crépitaient sur la route en pierres et en terre humide, et la figure encapuchonnée à l'intérieur ne laissait paraître d'elle qu'une forme noire dans le coin d'un carrosse. Autour d'elle, six cavaliers l'escortaient au pas, dissimulant leur armures et leur véritable titres sous d'épaisses capes noires. La discrétion était de grande mise, et bien qu'une révélation n'aurait pas été gênante en soi, la marquise préférait que le moins de gens possibles soient au courant. Elle aurait pu envoyer des lettres au principal intéressé et conclure le marché ainsi, mais la simple idée que son courrier soit intercepté et livré aux mauvaises personnes aurait pu avoir des conséquences particulièrement fâcheuses. Elle tressaillit à cette pensée tandis que le carrosse s'arrêtait.
Un pas devant l'autre, Judith d'Hardancour, Marquise de Sainte-Berthilde, descendit de la voiture. Le village était petit, mais de hauteur seulement. De loin, il avait l'air d'un village de fourmi. Ce qu'il était sans doute, à beaucoup d'égard. Les nains n'avaient pas leur égal en terme de travail et de solidarité.
"Attendez deux pas derrière moi avec vos hommes capitaine, et main sur le fourreau, insista-t-elle. Très important. Et dites au cocher de ramener les cassettes."
"Vous êtes sûre, madame ? Ils m'ont l'air d'être guère plus que les gueux de leur peuple, au vu des maisonnées."
"Le chef de la communauté de ces gueux, comme vous dites, n'est pas une force négligeable. Rappelez-vous de la maxime, Herstaal : Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois."
Jeune homme de fière stature, les cheveux coupés à ras, le capitaine Herstaal était un homme comme la Marquise les appréciait : prévisibles, sans chichis, et toujours à l'écoute. Tout le contraire de Godfroy, mais après tout, il était l'exception qui confirmait la règle. La dame immobile et ses soldats de pierre attendaient leur destins. Petit à petit, les membres de la gente nanique les remarquèrent. Certains rentraient chez eux : d'autres se dissimulaient derrière les étals. D'autres encore, visiblement les plus robustes marchaient en avant, s'arrêtant à une vingtaine de pas, chacun tenant une arme de fortune ou un outil à la main. Ils n'étaient d'abord qu'une demi-douzaine. Puis petit à petit, leurs rangs se virent renforcés; et en quelques minutes un demi-cercle de petites personnes entouraient l'escorte, armés, et à l'air intimidant. Ils restèrent ainsi pendant un moment, et Herstaal, hésitant, jeta un coup d'oeil à la femme, qui restait figée.
C'est alors qu'ils entendirent des bruits de pas. Un cliquetis, sans aucun doute d'armures. Les nains du centre s'écartaient, laissant passer deux nains cuirassés protégeant un vieux grisonnants aux sourcils roux, la pipe à la main.
"Bonjour, moi, Judith d'Hardancour, du clan de Sainte-Berthilde, te salue, Ô fils aîné de Mogar. Accepte donc mon cadeau en guise d'amitié, que les pierres et les hommes témoignent de ma bonne volonté."
Le vieux nain fixa la femme aussi intensément qu'elle, mais avec un éclat d'amusement. Il emplit ses joues de fumée, en expira une partie, mais fut interrompu par une quinte de toux. Puis la quinte de toux, au grand étonnement des humains présent, se mua en un rire enroué, et bientôt ce fut tout le groupe de nain qui s'esclaffait de bon coeur. Quant aux humains, Judith la première, ne savaient pas quoi penser de tout ceci.
"La dernière fois que quelqu'un avait salué ainsi un nain, gronda-t-il sur un ton magnanime, les dragons marchaient sur le monde, et le fondateur de mon clan n'était qu'une Jeune Barbe. Ces formules ne s'entendent guère plus que dans les récits de tavernes de Lante, Madame la Marquise. Mais je salue votre initiative, et la traduction des phrases rituelle est... (il sourit à nouveau) très fidèle. Je me demande qui aurait pu vous enseigner cela ?
Il marqua un temps de pause, pensif.
"Peu importe. Reprenons donc, alors. Moi, Snorek Sourcil d'Airain, du Clan Sourcil d'Airain, accepte votre présent avec plaisir, et veux bien vous inviter dans mon modeste chez-moi."
Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Lun 21 Mar 2016 - 21:39
« Eh bien, je me rappelle bien que vous aviez parlé d'un rendez-vous, oui. Nous avions parlé de nains, dans une cour d'humains. D'ambassade avec la Nanie. Mais comprenez-bien, jeune fille, que je ne puisse prendre cela au sérieux sans plus d'information sur la nature de votre entreprise. »
Judith n'était pas si jeune que cela, mais elle supposait que lui non plus. Après tout, à son âge, les nains étaient encore considérés comme des enfants. Reste que Sourcil d'Airain était bien plus intéressé que de raison, et il fallait lui couper toute velléité de malice au plus vite. Les projets de la marquise pouvaient être très lucratifs et bénéfiques pour son mari, si seulement ils n'étaient pas éventés trop.
« Vous ne connaissez que trop bien l'intérêt que je porte à toutes les cultures, maître Nain, fit-elle, amusée. Et entretenir un embryon de relation avec des correspondants lointains est bien la seule chose qui me protège de mon mari et de ses aventures politiques. Vous avez affaire aux lubies d'une dame de haute noblesse, messire Snorek. Croyez-le bien. »
« J'aimerais y croire, ma bonne dame, mais-»
Elle déposa une bourse bien garnie sur la table. Sa rondeur fit tressaillir Herstaal. Combien pouvait-il y avoir à l'intérieur ?
« Peut-être que cela apportera une certaine aide, déclara-t-elle en insistant sur le dernier mot. Où sont les hommes...Nains de confiance que vous m'avez promis ? »
Il frappa de ses deux mains, et gronda quelque chose en Khazalid. Il vit les yeux de la femme briller lorsqu'elle entendit la langue des nains. Très étrange, pensa-t-il. Une humaine ordinaire aurait tremblé.
« Les voici. Glaïm, Harkaz et Narzum, Beaucoup se sont présentés volontaires, mais ceux-là sont les plus braves et les plus honnêtes qui sont venus à moi. Je vous les confie donc, Ma dame. Glaïm est mineur, et Harkaz, marchand. Narzum, ici présent, est un homme de science, et affirme avoir versé dans l'alchimie. »
Elle fixa Glaïm, qui semblait se démarquer légèrement des autres. Un regard plus décidé, semblait-il. « Aucun forgeron, par hasard ? » se risqua-t-elle. Snorek ravala une bouffée.
« Un forgeron nain ? Sauf votre respect, il me faudra bien plus qu'une aide, rétorqua-t-il en imitant son ton, pour départir les nains de leur plus prestigieux monopole. Sur ce, je pense, pour notre bien à tous, qu'il est temps de se dire au revoir. Rester ici trop longtemps ne serait qu'une source de problèmes. »
Judith resta pensive un court instant, avant d'acquiescer. Elle salua l'Ancien d'un sobre au revoir, repartant ainsi avec les nains. Elle retrouva alors le carrosse et les destriers de la garde, qui n'avaient pas quitté leur endroit.
« Capitaine , un garde m'a interrogé sur ma présence. »
« Eh bien ? Parle ! Que lui as-tu dit ? » L'interrogea Herstaal, soudainement inquiété par cette tournure d'évènement.
« Dix écus, comme convenu. Ni vus, ni connus. J'espère que ça passe aussi de votre côté ! » L'homme sourit d'un air entendu.
Personne ne commenta les paroles du roturiers, et Judith, d'un naturel pourtant sympathique d'habitude, était bien trop préoccupée par l'affaire actuelle et ne daigna pas lui adresser un seul regard. Le cocher, vexé, maugréa quelque chose dans sa barbe et se prépara à reprendre les rennes de sa voiture.
« Parfait. Messieurs nains. Montez, je vous prie. La route sera longue jusqu'à Sainte-Berthilde, et nous avons tant de choses à nous dire. »
Ainsi se mirent-ils en place. Le carrosse marquisal était particulièrement large (capable de l'exploit d'y faire tenir Godfroy, s'il lui venait l'idée de l'utiliser), et les nains prirent place en face de Madame d'Hardancour, visiblement attentifs.
« Vous voyez messieurs, si je vous ai réuni ici, déclara-t-elle, c'est pour une entreprise bien particulière. Depuis que la Compagnie du Ponant à cessé tout échange avec la cité-Etat de Thanor, nous avons un grand marché de denrées alimentaires qui s'ouvre à nous. La surproduction de Sainte-Berthilde, alliée à l'achat d'artisanat d'origine... Thanique, m'a inspiré l'idée d'étudier la question plus en profondeur avec les principaux intéressés. La raison de votre présence est diplomatique : contre grasse rémunération, je vous propose d'être mes principaux correspondants avec la cité-état. Je ne sais pas si l'Ancien vous a déjà expliqué l'idée, mais s'il vous plaît, discutez-en entre vous. Lorsque nous arriverons à Sainte-Berthilde et à l'abri de toute oreille indiscrète, nous parlerons alors des sommes mises en jeu. »
Narzum Zharr-Zaki
Nain
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Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Sam 26 Mar 2016 - 21:54
Külm, la ville forge d'Arétria. Un nom synonyme d'espoir, un nom promettant repos bien mérité et bière de qualité acceptable, un lieu ou il ferait bon vivre et qui sonnait comme une évidence pour l'ensemble des nains voyageant sur les routes du royaume des hommes. Naturellement, lui aussi en avait prit la direction. De la lointaine Thaar, il avait remonté la route des sables en longeant les côtes, il y fit moult rencontre ! Ses pas le menèrent en suite en Aduram, un endroit sombre ou il dut faire face à de nombreux dangers et ou il dut user de toute sa ruse pour survivre. Il bifurqua en direction de l'Odélian et se fit aussi discret que possible ne souhaitant pas attiser l'avidité des hommes d'armes en maraude. Puis, après de nombreuses bifurcations et travers champs, la Malelande s'offrait à lui. Une lande marécageuse qui mit à mal les essieux de sa vieille charrette, quand à sa fidèle mule, elle semblait ne plus vouloir lui adresser un seul regard. Elle n'appréciait pas la boue...Ô, funeste période. Bien qu’éreintante, il atteint son but avant le début du printemps.
Bien qu'adepte de la solitude et aux tendances d'ermites notoire, Narzum dut avouer qu'il était réconfortant de pouvoir partager quelques moments de partages avec les siens. Il passa ainsi les premiers jours (et les nuits aussi) à arpenter les différentes tavernes de la cité troglodyte. Il narrât ses péripéties à qui voulait les entendre et partagea avec allégresse ses réserves de tabac. Si bien que le lendemain suivant sa première sortit du genre, on murmurait déjà les mérites des herbes du clan Barbefeu dans tout le quartier artisan. Il s'adapta avec la souplesse de l'argile à sa nouvelle situation et appréciait jours après jours, le moule qu'elle formait lentement autour de lui. L'Ancien Sourcil-d'Airain ne tarda pas à le faire quémander et c'est avec plaisir qu'il s'entretient avec lui. Pourtant, la joie fut de courte durée. En effet les deux nains ne s'appréciaient que peu. Pour Narzum, le vieux Snorek était un parvenu, un escroc ayant réussit à faire fortune dans se monde en bâtissant sa réputation dans le monde des hommes. Oh bien sûr, il n'avait que faire du partages des secrets et de l'avidités, encore moins du stratagème qui l'avait placé à cet endroit. Non, ce qui rendait le nain rouge furieux, c'était la voile de bêtise qui recouvrait les yeux du vieux sourcil-plomb. Il se comportait comme un authentique thane nain, un seigneur pavanant sur son château de sable et de sel, un nain qui au lieux d'assumer ce qu'il était réellement, préférer s'appliquer lui même une grasse dose de saindoux sur le blason.
Les esprits s'échauffèrent, le ton monta d'un cran entre les deux barbes, on éructa des mots bien laid dans une langue comme dans l'autre. Ils en arrivèrent même aux mains, du moins, pour être plus précis, ils s'échangèrent un coup de boule à mouvement rotatif, d'une telle symétrie, qu'on aurait put croire qu'ils s'étaient accordés à l'avance sur le plus moment de propice à sa réalisation. L'un comme l'autre s'écrasèrent simultanément au sol. Le long silence qui suivit ne laissait rien présager de bon, on en profita pour leurs apporter des bières fraîches détournant ainsi leurs attentions. Ils se relevèrent en grommelant, les hostilités prirent fin quand le plus jeune s'excusa auprès du plus vieux une fois la troisième chope entamé. La soirée fut en suite longue, très longue.
C'est ainsi qu'il passa l'ensemble du mois de Barkios, oscillant entre franche camaraderie et mâchoire douloureuse. Le mois de Verimios qui s'annonçait, ne serait pas bien différent.
Après avoir pu vendre ses nombreux trésors récoltés sur les chemins, il se fit confectionner vêtements et chaussures. Un confort appréciable après avoir passer prêt d'une année dans les mêmes autours. Le reste de ses écus servirent à réapprovisionner ses stocks d'ingrédients et il en profita par la suite pour vendre ses services aux nécessiteux. Ses crises de démences étaient devenus plus rare, si bien qu'elles ne se manifestaient plus qu'en intense et violent cauchemars quelques heures avant l'aube. Rien d'insurmontable en soit. Une certaine routine c'était installé mais elle prit fin une fois la sixième ennéade passé.
Comment il en arriva la ? Bonne question, il soupçonnait le vieux épis-de-blé de lui avoir tendu un piège à base d'alcool fort et de souvenir partagé. Quoi qu'il en soit, il avait était jusqu'à jurer dans la soirée, qu'il se présenterait le lendemain même, sans fautes, sur la grande place. Et même s'il avait la nette impression qu'un bélier était entrain de ruer contre les parois de son crâne, sur la grande place, le lendemain, il était.
Puis tout se déroula très vite, des paroles furent échanger entre le vieux et une jeune humaine. En suite, on l'appela, lui et deux autres nains qui portaient les noms de Glaïm et Harkaz, il avait déjà joué aux dés en leurs présences. Dans l'heure qui suivait, le petit convoi était en route pour Sainte-Berthilde. Il me faut arrêter les promesses... Voyant que ses deux compatriotes étaient peu enclin à prendre la parole, il ne s'en priva pas.
Je suis Narzum Zhaar-Zaki du clan Barbefeu de la lointaine Nérania et je ne prendrais pas quatre route pour vous dire la vérité : l'Ancien viandard vous a cannaillé la bourse. Veuillez me croire, c'est un malin. Wazzok Zaki ! Na guzi thaga a um rinn. C'était Glaïm, le nain chauve à sa droite qui s'emportait. Ok Glaïm ? Ek an akaz wan zaga deg a ek throng ? Wazzok... Or bar grom, nu nuf. Ut gronit um wan gron. Ip. Après ce petit échange virulent, Narzum quinta de toux deux fois avant de continuer devant le regard perplexe de leur récente employeuse. Je disais donc, Sourcil-d'Airain et un nain qui aime l'or et qui s'arrange pour toujours en sortir doublement gagnant. Nous sommes tous ici des non désirables, des gêneurs d'ont il a voulut se débarrasser. Les deux autres nains grognèrent. Du moins, en ce qui me concerne. Il baissa la voix et s'approcha d'un pas en direction de la Dame. Eux aussi, mais ils ne semblent pas le savoir. Il se retira avec un sourire et toisa ses compagnons qui semblaient pour leurs parts, peu enclin aux zigomatiques. Néanmoins...Il n'a pas totalement réussit son coup aujourd'hui. Nous vous serrons utile, croyez moi. J'ai un temps de ma jeunesse résidé à Thanor, je la connais bien, elle et les nains qui l'habitent. Sans vraiment dire la vérité, il ne mentait pas non plus. En effet il connaissait la cité d'Arkan, mais elle avait changer un temps soit peut depuis le siècle qui le séparait de son dernier séjour las bas. Nous serons vos guides contre la gracieuse rémunération d'on vous avez fait mention. Maintenant, dite nous comment ? Comment remplir ce rôle ? Il n'y a ici que nous pour vous entendre et une longue route devant nous, autant rentabiliser votre investissement, non ? Aussi, il nous faudra nous arrêter avant la sortit de la ville, j'ai mon propre véhicule et ma propre monture et je ne voyage jamais sans.
Rien dans sa voix ne laissait entendre qu'il s'agissait la d'une plaisanterie.
Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Jeu 31 Mar 2016 - 19:51
Judith n'avait clairement pas la maîtrise de la conversation. L'étrange stature des nains, leur accent grondant, et les révélations sur la malhonnêteté de l'Ancien ne lui laissaient pas vraiment là le loisir de répondre. Elle comprit néanmoins un mot, qu'elle avait déjà lu quelque part : Wazzok. Qui voulait dire naïf, sans doute idiot. Narzum se faisait invectiver pour avoir dit la vérité. Elle sourit alors, et dès que Narzum conclut, elle ordonna à ce que l'on satisfasse sa demande d'apporter son moyen de transport, profitant par la-même pour réfléchir aux tenants et aux aboutissants des informations données par le nain au parler si franc. Que l'ancien veuille l'escroquer n'était pas une information très étonnante ; mais Judith aurait accepté n'importe quel nain parlant la langue et doué de raison, qui soit capable de faire l'interprète. Si en plus elle avait gagné, comme elle en avait le pressentiment, un élément honnête en la personne de Narzum, la marquise s'en tirait à très bon compte. Une fois la requête du petit personnage satisfait, elle reprit la conversation.
« Eh bien, voilà qui est très intéressant, maîtres nains. Et vu que vous m'avez l'air honnêtes, je suppose que je peux bien vous croire. Nous ne parlons pas ici de quelques bénins échanges de bons procédés, mais bel et bien de la création d'une voie commerciale, et la quantité de denrées comestibles exportées parfaitement comparable à celle qui fut exportée jadis par la Compagnie du Ponant. Compagnie qui, si vous avez quelque information à ce sujet, à arrêté tout ses trajets en direction de Thanor depuis un certain moment. Maintenant... »
Elle joua avec sa bague, fixant ses ongles vernis de rouge, avant d'enchaîner à la suite de son explication.
« Vous êtes sans doute au courant de ce fait, continua-t-elle, aussi me corrigerez-vous si je me trompe lorsque j'aurais terminé, mais les informations me parvenant de la Compagnie du Ponant racontent qu'un acte très grave fut commis par le peuple de Soltariel en terre nanique. L'on parle de saccage de tombes. »
Judith marqua un petit temps pour bien marquer les esprits, et leva alors le doigt, taisant les débuts de commentaires d'indignation.
« Je vous prie de me laisser terminer, demanda-t-elle. Trois d'entre vous devront donc faire un premier trajet là-bas, lettre en main, et de faire accepter cette entrevue, tout en me faisant un rapport détaillé de la situation pécuniaire des nains. Ce qui leur manque cruellement, ce qu'ils ont en abondance, tout ce dont j'aurais besoin pour convaincre Thanor de l'interêt de cette mission. Cette première tâche vous sera rémunérée de vingt-deux souverains. L'entrevue acceptée, vous m'accompagnerez en Nanie, où nous étudierons leurs offres. Tant que vous y êtes, veillez à identifier les besoins d'importation de Thanor. Plus nous exportons, mieux nous nous porterons. Et nous exportons tout particulièrement bien l'alimentaire, aussi mal que nous l'importons. »
La marquise ne disait pas seulement cela pour servir la politique protectionniste de Sainte-Berthilde, mais également à cause du fatras économique que cela causerait de devoir baisser les taxes d'importation. Elle était néanmoins consciente qu'un changement devait s'opérer à ce niveau-là : les produits exotiques, l'artisanat, et l'import export en général ne sera pas capable de se développer sans une liberté d'échange plus grande. Jusque-là, elle approuvait la politique anti-importation de son mari, mais elle remettrait ça sur la table. Il était temps de faire mûrir Sainte-Berthilde, et le plus tôt sera le mieux. Elle fixa les nains en face d'elle, tentant de jauger leur loyauté. Même si Narzum avait l'air honnête, l'était-il seulement tous? Pouvait-elle leur faire confiance ? Les nains étaient connus pour avoir un très grand sens de l'honneur , mais elle craignait que l'air de la Péninsule ait quelque peu assoupli ce dernier.
Narzum Zharr-Zaki
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Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Sam 16 Avr 2016 - 14:43
Rallier le point de chut de Narzum ne fut pas très difficile. Stationné en dehors u bourg, la roulotte à quatre roues tractée par le poney Chuf n'avait pas fier allure. La toile de peau tanné, véritable patchwork d'épiderme d’origine différente protégeait pourtant sans faillir le laboratoire mobile que c'était aménagé le nain. Quand le convoi arriva à destination, Narzum s'empressa de dispatcher ses ordres, faisant fit des convenances. Il participa bien sûr à la tâche, son attention se tourna d'abord en direction de sa fidèle compagne de voyage qu'il nourrit d'avoine et de millet avant de l'attacher d'un nœud solide à un ergot de fer. L'opération terminé, l'étrange appareillage se remit en marche en direction du sud. Prêt à s'embourber pendant des jours dans la Malelande. La marquise ne semblait pas d'humeur à laisser le silence s'installer bien longtemps. Il la laissa parler, sans la couper.
Il se murmure dans les Milles-Caves que le contrat appartient désormais à une autre compagnie d'on le nom m'échappe toujours...Mais croyez moi, les seuls navires qui aujourd'hui navigue encore jusqu'aux falaises d'Arkan sont à la solde des nains. Mon dernier voyage est antérieur à l’événement auquel vous faites références Dame d'Hardancour. Mais nous sommes un peuple connu pour sa mémoire tenace, personne dans le Grand-Nord n'aura oublié Sardar.
Du jour du massacre, il ne connaissait que les dires rapportés par les caravaniers nains. Mais il en savait encore suffisamment sur les siens pour anticiper la réaction des foules.
Votre plan est ambitieux, peut être trop...Mais si vous voulez gagner le respect nécessaire à son accomplissement, il vous faudra faire preuve de plus de fermeté dans la sélection de vos émissaires. Dans le cas contraire, il est fort probable que vous soyez confronté à la même réponse franche que celle choisit par les nains pour régler le problème Soltarii. Thanor n'a plus besoin de faire dans la demi-mesure, elle se subvient aujourd'hui à elle même et il est fort possible que la rancœur à l'égard des hommes soient un frein de taille dans les négociations qui s'annoncent. Vous devrez avoir l'air forte tout en arrivant à les charmer. Un travail de titan, mais heureusement vous nous avez nous. Nous nous occuperons de prendre note des différents manque de la Cité de l'Ouest, vous aurez votre rapport. Peut être bien plus si les oreilles de la Voix sont prêtres à entendre.
Ses acolytes le foudroyaient d'un regard mauvais sans pour autant essayer de prendre la parole sans que cela ne dérange Narzum. Il se cala dans son siège, les jambes ballantes et le dossier bien trop grand pour lui. Cela ne l'empêcha pas de sortir son boute-feu fétiche qu'il se fourra dans la bouche. Un coup de briquet plus tard, l'odeur suave du tabac envahit le petit espace. Cela pouvait sembler étrange pour un humain, mais les nains fumaient partout et tout le temps.
Néanmoins, notre solde sera de trente souverains, nécessaire à la couverture des frais de notre premier voyage tout en servant d' avance en prévision des répétitions de ces dits voyages vers l'Arkan. Le tout d'avance. Et sur la barbe de mes cents deux anciens, je jure que vous obtiendrez satisfaction.
Narzum ne semblait pas laisser place à la négociation. Bien que cela pouvait paraître effrayant pour la marquise, elle n'avait d'autres choix que de faire confiance au nain. Celui ci engageait sa parole et son honneur, un contrat bien plus solide que n'importe quel papier. Quand l'ermite tendit le boute feu à la Dame, il agissait afin de clore le contrat dans une gerbe de fumée. Peut être ne fumait t'elle pas...La question ne lui vint pas à l'esprit.
Si vous désirez bien, avant que nous nous arrêtions pour la nuit, je souhaiterai un inventaire et une description de vos ressources, de vos principaux atouts et spécialité. Je réside en Arétria depuis des mois et si Külm est un endroit agréable, c'est bien parce qu'il ne regorge pas de boue ! Il me faut en savoir plus pour me préparer au mieux à la négociation.
Les deux autres nains affichaient un sourire niais à présent. Les idiots.
Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Ven 6 Mai 2016 - 0:58
"Je peux vous en fournir un bref résumé, mais comprenez bien que cela n'est guère dans mes compétences, répondit-elle, légèrement surprise par la requête. Monsieur de Thiers, mon secrétaire et scribe, est aussi assistant à l'intendance du marquisat, et répondra à toutes vos questions lorsque nous arriverons à Cantharel... Mais, permettez une seconde..."
La fumée de tabac importunait la marquise, mais elle ne le montrait pas. Plutôt, elle fit un signe à l'adresse du capitaine à cheval.
"Où sommes-nous à cette heure, William ?"
"Nous entrons dans la Malelande, madame," répondit Herstaal.
Elle fit une moue le temps d'un instant. L'aller s'était fait avec bien plus de précipitations, mais il était inutile de faire de même maintenant. Les Malelandes n'étaient pas un lieu où il faisait bon bivouaquer, mais quelques auberges assuraient le gîte et le couvert aux abords de la route reliant Arétria à la Ferté-Sur-Cours, aux portes du domaine marquisal.
"Aussi nous arrêterons-nous au prochain relais, confirma-t-elle, avant de se tourner vers son auditoire nain. Alors, pour en revenir au sujet... De quoi discutions-nous déjà ? Ah oui, fit-elle avec un index pointé, les ressources du pays. Eh bien, les principales ressources exportables sont les céréales. Blé, orge, avoine et houblon font la fierté des paysans de nos terres. J'ai également ouï parler d'un blé noir très nourrissant à l'est de Casteldulac, dans le domaine de Ronceroc. Du reste, mon intention est surtout de vendre des nanesques au marquisat, et au restant de la Péninsule si nous nous débrouillons bien. Voyez, avant de vous contacter, j'ai mené une petite enquête préalable."
L'affaire avait été assez simple. Elle avait dépêché Aristide à Lün, où il avait demandé des informations sur les grands bateaux qui transitaient vers ce qui constituait la dernière étape des navires humains avant les Wandres et la Nanie. Certaines des informations étaient du domaine public, tandis que d'autres, plus sensibles, lui avait coûté son allouance de l'ennéade.
"Lorsque la Compagnie du Ponant était active en cette région du monde, commença-t-elle, elle faisait ni plus ni moins que ce nous projetons de faire : montant avec du grain et de l'or, elle descendait avec les produits de l'artisanat nain, ainsi qu'avec d'étranges fourrures telles que l'on n'en voit point dans le pays. Mais il s'avérait que certains des navires qui revenaient chargés des marchandises naines continuaient de naviguer au-delà de Soltariel et même du Langehack de Méliane et d'Oschide, jusqu'à la grande et mystérieuse Thaar. Qu'ils n'étaient pas armés par le Ponant, et plus étrange encore, qu'ils seraient encore en transit aujourd'hui. Et vous qui me parlez des Milles-Caves, leur maître n'est sans doute autre que cet armateur thaari. Avec lui aussi, nous ferons affaire, mais de cet autre projet je n'en parlerai que lorsqu'il se concrétisera. En résumé, nous montons avec du grain et de l'argent, et nous descendrons avec les produits locaux jugés intéressants. Vous ne serez pas seuls, évidemment; des marchands viendront avec vous estimer la valeur de ce qu'ils trouveront. L'un d'entre vous ne sera point de refus pour les accompagner, mais les deux autres auront la charge délivrer ma missive..."
Elle s'interrompit une seconde, une idée un peu plus folle, mais ô combien plus efficace, lui venant à l'esprit. "Vous dites qu'un signal fort pourrait les convaincre, n'est-ce pas? Et si j'y allais moi-même, directement ? Vous m'accompagnerez en tant qu'interprète. Cela ne se fera dans l'immédiat par contre, j'ai quelques affaires à régler en Serramire d'abord. Mais une fois celles-ci terminées, nous mettrons les voiles pour Thanor. Vous profiterez de ces deux énnéades pour vous habituer à la vie à Cantharel et Sainte-Berthilde. Herstaal ici présent, ainsi qu'Aristide que je vous présenterai, s'assureront de votre confort. Que pensez-vous de l'idée?
Narzum Zharr-Zaki
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Sujet: Re: Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères. Jeu 23 Juin 2016 - 22:42
Le nain rouge ouvrait esgourde et enregistrait , d'une traite d'une toise. Les paroles de la Dame d'Hardancour se figèrent dans sa mémoire comme bas relief runique que l'on taille dans plaque de granit. Différentes informations qu'il exploiterait en temps voulu et même si cela lui semblait bien maigre pour l'instant. Néanmoins, il jugea plus prudent de taire ses doutes pour l'instant, le voyage autant que le séjour s'annonçait long et qui sait si moult surprise ne l'attendait pas au devant. Il hocha donc du chef, se fendit d'un sourire, pinçant mordant son brûle gueule afin que celui ci ne chute pas dans le même temps.
Baruk Dame d'Hardancour, l'idée me semble convenable. Je ne connais de Cantharel que le nom et deux énnéades seront suffisante à ma curiosité. Et a celle de mes compagnons. Nous irons donc à Thanor, quand vous le jugerez bon. Il ponctua sa phrase d'une longue bouffée de tabac qui fit crépiter le fourneau. Nous aurons l'opportunité de nous pencher sur les détails, une fois notre collation prise et un peu de repos. Vous aurez peut être l'occasion d'entendre Harkaz chanter autour du feu, on le dit d'une doté d'un puissant organe. A faire trembler les murs. Impressionnant. D'un doigt, il désigna le plus jeune des nains du groupe, à la barbe de paille tressée et aux tempes rasées. Celui ci arqua les sourcils et son visage sembla se décomposer, il ne put rajouter mots et son teint vira bien vite rouge carmin. Narzum s'esclaffa alors bruyamment, suivit de Glaïm qui eu bien du mal à retenir son hilarité devant la gêne manifeste du jeunot.
Les nains partirent alors dans une intense discutions, à moitié dans leurs langues natals, à moité dans celle des hommes, un brouhaha guttural qui il est vrai, ne laissa pas nombreuses occasions à la Dame de s'exprimer. Mais les nains, dans leur opiniâtre passion ne semblèrent y éprouver aucune gêne. Et cela dura longtemps, si bien qu'ils se décidèrent de changer de sujet, qu'une fois installé autour du feu de camp improvisé sur légère butte qui servait de premier point relais. Ici pas d'auberge ni de gîte, simple monceau de terre surélevé et épargné de la boue. Les buis environnants suffiraient à alimenter les braises tout du long de la nuit. Des conditions bien peu agréable pour une noble dame mais d'ont les nains s’accommodaient très bien. Rire gras, histoire salace et colportage de sur la cité troglodyte allait bon train quand Narzum propose un dernier godet avant d'aller se coucher.
Avant qu'ils ne trinquent tous, le nain apposa une main discrète sur le bras de la Dame, lui signalant de stopper son geste. Il simula alors le lampage d'une gorgée et passa main sur ses moustaches.
Glaïm, Harkaz, allez donc vous occuper de la mule et de sceller les tentes et les couches. Il me faut m'entretenir d'un dernier détail avec la Dame d'Hardancour. Le ton du nain ne laissait pas place à la contestation, aussi, ils s’exécutèrent.
Attendant qu'ils disparaissent du champ de vue, le nain vida alors son pichet et il fit de même pour celui de la Dame, un mystérieux sourire aux lèvres.
Pas de crainte, pas de crainte. Ils n'en mourront pas, à vrai dire, ils ne vont que dormir, pendant quelques heures de plus, un jour tout au plus... -Une semaine au pire, si le dosage d'essence de millepertuis se révelait faussé. Un ans dans le cas le plus extrême..- Ce qui nous laissera largement le temps de plier campement et de partir sans eux.
Le nain dégoupilla alors une autre flasque et servit deux nouveaux godets. Bien conscient que la Dame se devait d'assimiler nombres d’événements en cette instant, il avala une rasade, prouvant que cette fois ci, point de caché concoction dans litron.
Dame d'Hardancour, croyez moi, nous aurons plus rapidement gain de cause ainsi. Sourcil d'Airain et ses nains ne disposent pas de la meilleure des réputations une fois les frontières du nord dépassées. Concentrons nous aujourd'hui plutôt sur le comment y arriver. Vous avez parlez plus tôt dans la journée de nombres d’atouts concernant vos contrées. Mais la Cité d'Arkan est depuis peu suffisante à elle même, les champignonnières fonctionnent à plein temps, les bergers et les chasseurs des contreforts reprennent peu à peu le terrain qu'ils avaient perdus pendant la Malenuit. Il vous faudra plus que de la nourriture et de l'or pour obtenir l'attention du Haut-Conseil. Le nain laissa s'installer le silence, laissant le temps à la Dame d'assimiler ses paroles.Avant qu'elle ne termine sa réflexion, il ajouta. Aussi, concernant les trois soldes promises, le marché ayant était conclu, j'empocherai donc celles ci, mes compagnons étant dans l’impossibilité de le faire. Le nain conclut en rallumant son boute-feu, laissant l'odorante fumée tapisser l'air ambiant. Un ronflement sonore brisa le silence nocturne, appuyant ses dires quand à l'état des deux nains qui gisaient non loin. Par la même, afin de vous dédommager de la présence -peu enviable, des mes deux compagnons, je mettrais à votre disposition mes talents d'alchimistes si vous êtes dans la capacité de me fournir bâtisse et fonds pour atelier. Il grogna, l'air satisfait de celui qui érige un contrat qui lui convient. Un trait tout particulièrement nain.
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Prends pitié de nous, Roi d'un Royaume de pauvres, Roi d'un Royaume de frères.