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| Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] | |
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Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Dim 20 Mar 2016 - 23:49 | |
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Récit se déroulant de la 3ème à la 5ème énnéade de Verimios de l'an 8 du 11ème cycle. Le soleil chatoyant de ces premiers jours d'été innondait les steppes du Brissalion, les grandes plaines s'étendant jusqu'au contrefort de l'Arkan ne pouvait être plus agréable à traverser qu'en cet instant. Gigantesque océan de verdure, les vagues formées par les valons étaient zebrée de l'écume blanche qui parait les herbes folles en cette saison. Un lieu ou il ne faisait jamais bien chaud mais ou l'air était agréablement respirable. Une lande sauvage d'on la quiétude habituel n'était troublé que par le martèlement de sabot des grands troupeaux endémiques aux plaines du Zagazorn. Un espace ouvert, une platitude constante qui n'était pas au goût de tout les siens. Thorgrel lui, avait apprit à l'apprécier à sa juste valeur et la contemplation de cet endroit unique le remplissait d'un sentiment d'intense plénitude. Fendant la prairie tel un navire pleine voiles aux vents, le convoi nain qui avait quitté Lante depuis sept jour maintenant arrivait enfin en vue des Sentinelles de la Basse-Virnée. La vue majestueuse des premiers fortins de garde qui jouxtaient les excroissances rocheuses naissante ne pouvait signifier qu'une chose, ils touchaient au but.
Les nains qui occupaient les lieux se pressèrent aux meurtrières afin de scruter la curieuse procession. Les lantais approchaient à une vitesse peu commune et maniaient d'étranges engins. L'Ongaraz de Lante, Lorgrund DurAcier était un nain à l'esprit fertile et aux talents de coordination indéniable. Aider des ingénieurs de la cité et des nains du clan Sanglier-Brun, il conçut et réalisa un char de guerre capable d'être tracté par les fiers et endurants porcins qui avaient fait la renommée de ce dernier. Il fut testé en marge du Kharogan et les premiers essaient entraînèrent vites les modifications nécessaires à tout bon calibrage. Neuf modèles supplémentaire virent le jour dans les ateliers de Fort Hardrek et ont choisie les plus belles bêtes du cheptel pour servir d'attelage. Bien qu'il était traditionnel pour certains clans d'éleveurs du Sud de se déplacer de cette manière, ceux-ci privilégiaient la vitesse. Ainsi une seul bête, un bélier ou un poney, était attelé à une chariote à l'armature légère censé dépasser les troupeaux afin de mieux les diriger. La version qui franchissait actuellement les frontières de l'Ouest du Royaume nain était tout autre. Massive et bardée de renfort en acier, les roues légèrement crantées arrachaient de grosse motte de terre dans leurs sillons. L'engin n'en restait pas moins maniable grâce à une habile conception du système de lanière et de limons, laissant ainsi une marge de mouvement conséquente à l'aurige et aux bêtes de sommes. Les sangliers, aux nombres de deux par attelage compensaient leurs manques de vitesses par leurs plus grandes endurances et leurs capacités de charges supérieurs.
Une corne sonna et une seconde lui répondit puis une autre et une autre.
L'écho de l'arriver des nains du Brissalion résonna longtemps dans les gorges escarpées qui menaient à Thanor. La rencontre n'était un secret pour personne. Une Voix s'en était allé, une autre avait prit sa place et il était d'usage d'honorer cette passation de pouvoir aussi récente fusse t'elle dans les moeurs des nains. L'unité retrouvé entre les deux cités étaient née d'un brasier qu'il se fallait continuer d'entretenir par de bonne relation. Afin de pouvoir avancer, les nains devraient faire front commun et reforger les alliances brisées dans le sang et les larmes de la Malenuit. Le Kharogan avait sonné le glas de cette mésentente et l'avenir semblait plus serein bien que les menaces n'avaient jamais étaient aussi sérieuse depuis les sombres jours.
Thorgrel laissa dériver son regard sur le paysage qui défilait à vive allure. Coiffé de son casque forgé dans le crâne du Wywern, il tentait de s'imaginer l'issu de sa prochaine rencontre. De Morek Tête-de-fer, il ne connaissait que les récits comtés par sa cousine, la jeune Tarja Main-de-Jada ainsi que la notoriété publique du clan d'on il était le Thane. Elle l'avait décrit comme un nain méthodique, possédant une certaine froideur dans le regard, mais avant tout efficace. Si le Haut-Conseil à l'unanimité c'était tourné vers lui, il ne pouvait émettre aucun doute quand à leurs sagacités de jugement. On ralentit la course et on adopta une formation linéaire afin d'arpenter au mieux le sentier qui perdait en largeur à mesure qu'ils approchaient des falaises. Cela dura une après midi supplémentaire mais les embruns de l'Eris vinrent caresser les barbes des nains avant que la lumière déclinante du jour ne disparaisse complètement derrière les montagnes.
Sculpté avec précision et maîtrise, les portes de Thanor était un édifice impressionnant à elle seule. Les linteaux et jambages de pierres arboraient une multitude de visages stylisés et d’entrelacs runique. Les lourds battants de granit semblaient quand à eux, imperméable à toute intrusion et on y décelait à peine les contours du joint qui les séparés à la montagne. Le char de tête s'arrêta à quelques pas de celle ci, ses homologues en firent autant. Thorgrel mit pied à terre en gratifiant le conducteur nain d'une accolade. Bolgrim Fier-Marteau prit place à ses cotés, son mentor et conseillé se présentait pour la seconde fois en très peu de temps à cette même place. Il avait était le messager chargé de transmettre au Haut-conseil l'apparition du dragon noir dans les contreforts du Septentrion. Son unique œil valide scrutait pourtant l'endroit avec la même admiration que ceux du Roi de Lante qui n'avait plus foulé se sol depuis bientôt dix ans. - Les tailleurs de pierres des clans de Thanor n'ont rien vraiment rien à envier aux clans de leurs homologues de Kirgan...On ne cessait de me narer la rivalitée séculaires et la supériorités des Façonne-Roc sur les Barbegravier, mais par les choppes de Girdon, je n'y vois pas de différence. Le borgne effleurait la roche d'un geste lent, examinant les moindres pores de la pierre.- Deux talentueux clans. - Si ce n'est que de l'un, nous ne pourrons plus qu'admirer les vestiges...affirma t'il, amer.- Ils resteront à jamais les modèles d'une génération qui nous laissera encore admirer bien des choses Bolgrim.- Sage parole Wyrmdrengi.- Il me tarde de toiser à nouveau le Grand Hall. On ma tant conté à son sujet.- Il te laissera sans voix. - Point trop de temps par ma barbe ! Je viens en rencontrer une. Les deux nains se toisèrent et éclatèrent d'un rire gras. Huit autres nains se joignirent à eux. Ils avaient tous très hâte de pouvoir profiter d'un repos bien mérité et d'une bonne rasade de bière partagé avec leurs récents compagnons d'armes. Un craquement sourd se fit entendre. Les lourds battants de pierre commencèrent à pivoter.
Il était temps.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Jeu 31 Mar 2016 - 19:57 | |
| Pour celui qui était à présent la Voix de sa cité, le silence était total, profond, presque voluptueux dans son grand laboratoire et cabinet de travail. De grandes maquettes s’amoncelaient dans un ordre précis, mais qui pour l’observateur extérieur relevait bien plutôt du capharnaum. Des armoires innombrables de pierre tapissaient les murs et montaient jusqu’au plafond. Elles étaient pleines de rouleaux et des livres qui contenaient un nombre incalculable d’avant-projets, d’idées, de souvenirs douloureux ou même de bêtises écrites tantôt avec tant de soin qu’on aurait pu croire à un travail d’orphèvre, tantôt gribouillées avec la rage d’un enfant colérique.
A cette profondeur, et avec le parfait drainage opéré pour ces appartements, rien ne venait brusquer l’esprit du maitre des lieux. Rien si ce n’était la frappe régulière, toutes les dizaines de minutes, d’une clepsydre totalement silencieuse et au mécanisme inscoupçonné. La nouvelle Voix était posée là, à sa table de travail, gigantesque au regard de sa propre taille, et où étaient éparpillé sur la droite des piles informes de papiers et sur la gauche des piles parfaitement ordonnées et millimétriquement disposées. Au centre des outils d’écriture et de dessins faisait face à Morek, parfaitement disposés dans un demi cercle concentrique autour de son tabouret. Quelques feuilles vides lui faisait face.
Il se contentait pour le moment d’être assit. Ses mains jouaient distraitement avec la pierre polie de sa table de travail, suivant sans y penser les arabesques du marbre, lui même murmurant quelques mots incompréhensibles. Il recevrait du monde aujourd’hui, et donc comme il avait déjà passé toute l’énnéade à s’occuper de sa chère citée, il avait prit la matinée pour penser à lui et à lui seul. Pour une fois.
Il réfléchissait à l’illogisme profond de la vitesse de pousse de la mousse dans le nouveau tunnel que l’on venait de creuser au sixième sous-sol des forges nord. On lui avait signalé ce fait totalement inutile lors de son inspection, la semaine dernière, et il ne se l’était pas sorti de la tête. Il réfléchissait également à cette nouvelle mécanique qu’il avait inventé tantôt pour les rotisseries. Une bien belle idée que celle là en revanche. Surtout le principe de remplacer les dents en contact métal contre métal par un chainage auxiliaire dont le graissage pourra être assuré loin de la prise de feu. Un problème habituel pour les zones à risque d’inflamation. Une idée tirée tout droit des appareils de cintrage des forges qu’il avait imaginé l’année dernière. Celle là il l’aimait bien… Très bien même. En plus il adorait la viande… Mais il ne fallait pas se disperser...
Car l’idée principale autour de laquelle il se contorsionnait cette matinée, entre deux moments où il laissait son esprit divaguer, était ce qu’il espérait être son chef d’oeuvre de l’année, un principe d’écluse géante et fonctionnant au gré des marées pour maintenir un niveau toujours parfaitement égal l’eau dans le port. Un progrès immense pour les navires qui pourraient ainsi être totalement standardisé de manière à ne plus nécessiter de grues mais permettant de faire transiter par rampe les marchandises. Cela permettrait ainsi d’économiser une partie de l’effort pour les marchandises encombrantes devant être transportées à même pont. Egalement pour l’arsenal, cela serait un avantage parfait. Sans parler de supprimer l’action des marées et de la variabilité du débit du fleuve...
On frappa.
Un coup, seul et bien maitrisé. Il savait donc qui allait bientôt passer la porte, quelle que soit sa réponse. Car on n’arrétait pas sa compagne. Et effectivement, il fut obligé de sortir de ses réflexions profondes.
“ - Mon Caillou ? Il est l’heure.
- Il reste 23 minutes… Oui. 23 minutes.
- Morek, ajouta sa moitié d’un ton sec, tu te concentres sur ce que je te dis s’il te plait.”
Il fallut beaucoup d’effort au nain pour extirper de ses pensées. Sa moitié le connaissait trop bien, et connaissait les secrets de ses tics de langage. Il fit donc un effort conscient pour se concentrer sur le problème pourtant insignifiant que lui présentait son épouse : il allait être en retard.
Tout bien réfléchi ce n’était peut-être pas si insignifiant que cela… Mais bien moins intéressant. Il se leva de sa table, laissant là ses marbrures dont il connaissait le tracé par coeur et qui permettait si bien de se concentrer. Il avait besoin de voir des choses qu’ils connaissaient parfaitement pour pouvoir se concentrer au plus fort de ses capacités. Dans un environnement moins maitrisé, et surtout, disons-le, avec des gens, il était plus difficile de ne pas se laisser obséder par des détails peu logiques.
Il fit un sourire flateur à sa moitié en signe d’excuse. Elle le lui rendit, signe que les excuses silencieuses étaient acceptées. Il avait établi depuis longtemps qu’il ne fallait pas trop discuter les conseils avisés de sa moitié, sans lesquels il serait certainement le plus rustre et le plus insupportable des nains de sa cité.
Il ne s’était pas encore totalement fait à son rôle de Voix et n’avait pas imaginé le temps nécessaire à l’accomplissement de cette fonction. En particulier il ne s’était pas imaginé à quel point les relations entre nains nécessitaient d’arbitrages. Il fallait dire qu’avec l’absence durable de Voix à Thanor, Alaric étant de facto absent, beaucoup de choses étaient restées en attente de décisions.
La ville était une immense fourmilière, où chacun savait quel était son rôle et le réalisait correctement, mais sans une direction claire à son sommet, au final la ville s’était contenté de maintenir son existence sans envisager de nouveaux projets. C’était là où le nain avait décidé de renverser la vapeur et de donner à chacun l’ordre d’envisager de grands projets. A chacun des membres du Conseil il avait déclaré que les choses devaient à présent être modifiées et que les habitudes ne devaient pas empêcher l’amélioration. Ce changement de paradigme avait surpris plus d’un, mais le dynamisme n’était pas difficile à trouver chez les nains, il fallait simplement le susciter.
Lui voyait la chose de manière logique. Thanor était une oeuvre hérité d’une tradition séculaire et du sacrifice de générations de nains ayant travaillé à son excellence. Cette trajectoire de lente ascension devait être maintenue. On devait continuer à construire, continuer à exceller. Changer cela, s’était perdre la dignité et l’honneur transmis par des générations avant eux. Il serait illogique de laisser ce cadeau dépérir.
Il sortit du bâtiment qui formait sa résidence par la sortie à l’air libre, adossé à une des nombreuses falaises formant la croute extérieure de la ville partiellement souterraine. Il ne s’était pas changé. Il n’était pas logique de changer de vêtements toutes les cinq heures tout cela en fonction des occasions. Il portait les insignes et les symbôles de sa condition sur de larges broches retenant ses vêtements, cela suffisait.
Sa moitié ne l’avait pas suivie. Elle n’aimait pas les tralalas officiels, et s’exercait à son art de la sculpture, sa plus grande passion dans sa vie. En plus, venant d’un autre clan plus habitué aux profondeurs du sol, elle n’était pas une grande amatrice de l’air libre. Cela lui faisait un mauvais teint d’après elle de voir une lumière solaire. Et l’air était moins agréable en surface que dans les caves où elle était filtrée par la roche et la mousse. Mais Morek savait que sa moitié avait surtout le vertige des montagnes. Voir des immensités monter vers les cieux, cela ne lui plaisait pas. Elle aimait sortir de nuit en revanche, donc l’essentiel de leurs promenades extérieures étaient nocturnes.
On avait prévenu la ville qu’un convoi arrivait par la terre. Rien ne passait inaperçu au réseau de garde de la ville, dont la paranoïa était connue dans le continent entier. Thanor était jalouse de ses trésors et de ses industrieuses constructions. Elle ne s’était pas nichée dans un endroit aussi improbable pour rien…
Il passa avec ennui les portes extérieure de la terrasse de sa demeure. Là l’attendait les autres membres du conseil.
“ - Bonjour… Oui. Bonjour. Je suis en retard. Inutile de revenir dessus. “
C’est sur ces mots dont Morek ne se rendit même pas compte qu’ils étaient un peu secs qu’il salua ses compagnons de conseil. La levée de sourcil de Barbedrue lui mit néanmoins la puce à l’oreille. Les deux nains s’aimaient bien. Il ajouta donc :
“ - Ah oui.... Naturellement... Excusez-moi... “
L’instant était important, Morek le savait bien et ne cherchait pas à être impertinent ou à déshonorer ses hôtes. Il ne pouvait simplement pas s’en empêcher. Il n’était pas fait pour le cérémonial. Il avait entendu des choses sur leur futur hôte, mais n’était pas un nain de préjugé. Il attendait de voir.
Ils arrivèrent enfin devant les portes principale de la cité, anciennes et donnant sur la petite vallée permettant d’arriver dans la grande ville depuis l’est. Un cortège s’était avancé pour entrer sur l’allée menant au grand hall. Morek et le conseil s’avanca jusqu’à eux et le conseil les salua avec les formules appropriées.
Faisant l’effort d’être au plus haut de ses capacités de cérémonial, Morek fit un signe poli pour leur proposer de marcher le long de l’allée et se diriger vers le grand hall.
“ - Je constate que vous êtes arrivés le jour que vous aviez annoncé.. Oui. Annoncé. Et que le temps séparant votre annonce par le périmètre extérieur et cet instant correspond à la vitesse que je pense être le plus probable pour votre curieux équipement de transport. J’en déduis que votre chemin s’est bien passé. Mais je serai heureux de vous entendre confirmer cette hypothèse… Si par ailleurs vous voulez bien nous accompagner, je vous propose que nous allions jusqu’aux salles du Conseil, nous avons fait percer quelques fûts dont il paraitrait probable, étant donné le millésime, qu’ils vous ravissent. Oui… Vous ravissent.”
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Jeu 7 Avr 2016 - 18:39 | |
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La lente ouverture des portes fut pour Thorgrel, un spectacle des plus réjouissant. Dans le cour laps de temps qui le séparait de sa rencontre officiel avec les nains et les naines qui dirigeaient Thanor de concert, il se prit le luxe de s'abandonner à ses pensées, loin du protocole et des formes. La braise qui couvait dans le cœur de chaque nain venait de s'enflammer avec fougue dans sa poitrine. Un frisson lui parcouru l'échine et ses joues le picotèrent un instant. Il déchiffrait avec peine ce sentiment d'excitation qui bouillonnait en lui mais, quand le bourdonnement sourd du mécanisme prit fin et que le silence reprit ses droits sur la vallée, il en saisit le sens : Cet appel primaire était celui de la roche, celui des boyaux de granit sans fin et des mines d'argent, celui de la sécurité séculaire offerte par la gangue minéral aux nains. Depuis les sombres jours et le chaos, depuis la ruine et les fosses sanglantes, depuis la mort ailée, le feu et les cendres, dix longue années le séparait maintenant de son dernier voyage sous terre. Bien qu'il y eut Almis, la contemplation des lieux profanés tant d'années par l'engeance goblinoïde, n'avait laissé qu'un goût amer et haineux dans sa bouche, couplé à de cruels souvenirs. La cité d'Arkan elle, était bien le dernier foyer construit dans les entrailles de la terre à avoir résisté aux affres de la Malenuit. Et en cela, elle était unique. Les circonstances l'avait contraint à changer, à s'habituer. Les nains n'étaient pas connus pour leur goût du changement mais tous avaient du faire de nombreux sacrifices afin de survivre. Dans cette folle course, ils étaient nombreux à avoir perdu la raison, terrassé de tristesse à la perte de leurs antiques foyers troglodytes. Thorgrel n'avait pas fait exception à la règle, mais comme le pain de charbon qui s'additionnait au fer pour créer l'acier, il dut lui aussi modifier sa propre essence afin de ne pas sombre.
Pour le Poing-de-fer qu'il était, née sous les voûtes de granit, cette décennie loin du cœur des montagnes, prenez fin aujourd'hui. Un grand jour en somme.L'odeur iodé de l'Eris n'arrivait pas à camoufler les embruns métaliquo-rocheux caractéristique qui s'échappait maintenant du tunnel donnant sur la cité. Il en inspira une grande rasade, à plein poumon, avant de se retrouver nez à nez avec les barbes et les tresses du Haut-Conseil.
Une assemblée hétéroclite aussi bien d'âge, de sexe ou de clan. Et pourtant ils étaient tous unis derrière un même objectif, assurer la pérennité des leurs et les guider avec sagesse. Un objectif que nous partageons...Mais pourrais je me qualifier moi, de sage ? Question à laquelle il ne répondit pas, préférant s'adonner aux présentations rituels qui était de mise en cet instant. Les noms de chacun furent cités ainsi que ceux de leurs clans et enfin, leurs titres si titres ils possédaient. S'en suivit une accolade cérémoniel ou les individus de chaque groupe s'attrapèrent l'avant bras en guise de salut. Un geste à la symbolique fraternel, autrefois pratiqués partout dans le Royaume nain et devenus bien trop rare ces dernières années. Thorgrel en profita pour enlacer plus que symboliquement sa jeune cousine, Tarja. Bien qu'ils partageaient le même sang, leur lien c'était forgé dans les flammes du Kharogan. Il lui promit dans un murmure la visite à sa mère, Mora, avec qui il avait grandit dans les casernes de Kirgan. Il fit le tour de chaque nain et finit par celui qu'il était venu rencontrer. Ses paroles étaient les bonnes, ses gestes l'étaient tout autant, mais assurément, il n'avait jamais rencontrer un nain de l’acabit de Morek. Dans ses yeux, brillait une lueur étrange. Il m'évoque une sculpture a qui Lirgan aurait accordé pouvoir de mouvement et de parole...Quel genre d'étincelle sa forge de vie peut elle bien produire ? La Voix invita en suite à poursuivre en direction du Grand Hall. Son élocution était peu banal, mais il réussit tout de même à toucher le coeur des nains.
Il n'y a pas un nain ici qui ne vous suivrez pas Morek. L'air vif de la plaine devient cisaillant à bord des chariots, il assèche les gorges avec l'ardeur d'un soufflet de forge. Nous avons grandes hâtes de pouvoir éteindre le feu qui nous ronges moi et mes barbes croyez moi !
Ils marchèrent quelques temps , Thorgrel contempla les travaux effectués depuis sa dernière visite. Les nains de Thanor n'avaient pas fait dans la demi mesure. Bien que certains endroits semblaient encore en travaux, le tunnel d'accès à la cité était finement décoré, les métaux, les pierres précieuses et la pierre y étaient combinés avec précision. Certaines fresques mettaient en scène la malenuit et illustraient la ténacité des nains à travers cette épreuve. Le Wyrmdrengi ne dit grand mot, absorber dans redécouverte des lieux. Un sourire de contentement c'était figé sur ses lèvres. Quand le groupe pénétra dans le Grand Hall, il perdit en effet sa voix l'espace d'un instant.
Par ma...articula t'il péniblement. Il put entendre le rire gras que réprimait Bolgrim dans son dos. L'endroit était en tout point impressionnant. Voila une surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Thanor semble rayonnante, peut être même bien plus que par le passé. Êtes vous l'architecte de ce renouveau Morek ? On ma longtemps comté les mérites du clan Tête-de-fer et les prouesses de ses nains. Mais je n'aurais imaginé tel prodige sans l'avoir vu de mes propres yeux. Tromm.
C'était la formule signifiant le respect que l'on accordait à l'expérience. Il s'arrêta et se place en face de la Voix.
Nous avons bien des choses à nous raconter, de nombreuses questions nécéssitent réponses, sans parler de notre futur commun à tous et des nombreux fût qui nous attendent. Mais, pourrions nous faire un détour avant de pénétrer dans la Salle de Granit ? J'aimerai me rendre dans cette direction...
Il indiquait du doigt le fond du Grand Hall et l'énorme stèle qui trônait au centre du décor. Ses yeux avaient reconnus Alaric.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Jeu 21 Avr 2016 - 22:12 | |
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Le nain n’était pas mécontent des travaux effectués sur l’entrée principale. Mais il n’était pas non plus un grand partisan des aspects visuels. Si, comme tout nain qui se respectait, Morek avait une relation viscérale avec la pierre et trouvait quelque chose de réconfortant dans un travail de taille de pierre ou d’incrustation bien fait, il était un nain utilitaire. Mais il comprenait que ce genre de travaux étaient nécessaires pour que les esprits des nains de la ville restent positifs.
Il remarqua naturellement que son interlocuteur était un peu déçu -mais était-ce réellement de la déception- des manières du nain. Il n’était pas doué pour parler. Cela au moins était certain. Il le savait et faisait déjà de grands efforts pour ne pas être plus directs dans ses discussions.
“ - Ce travail est commun. Oui… Commun… Les Têtes-de-fer tirent naturellement beaucoup d’honneur dans la réalisation des extensions que nous avons menés dans le grand hall. Pour autant le génie de nombres d’artisans provenant de nombreux clans fut tout autant décisif que nos réalisations. Concernant le reste de la ville, nous sommes assez satisfait du résultat. Il nous parait être conforme à nos plans. Oui… Conforme… Vos félicitations sont appréciées. Je vous en remercie. ”
Le décroché taillé dans la roche récemment pour ajouter le monument à Alaric et aux nains morts plus au nord avait apparemment intéressé leur hôte.
Morek avait de toute manière planifié de devoir faire une cérémonie, au moins rapide, d’hommage aux disparus. Lui-même n’était pas très intéressé par ces cérémonials, qui s’ils étaient honorables et respectueux pour les morts, servait au final à son avis plus à satisfaire les vivants que les morts. Ces pauvres nains étaient à présent là où leur honneur les avait menés et Morek ne pouvait pas faire grand chose pour les aider à atteindre le meilleur lieu de repos éternel. Cela ils l’avaient décidé durant leur vie par leurs choix. Malgré tout il fallait se montrer respectueux de leurs sacrifices.
Il descendirent donc se recueillir. Ne sachant trop combien de temps attendre, Morek laissa aux autres membres du conseil le soin de mener la cérémonie. Ces collègues et amis avaient bien compris les limites de la Voix du Conseil et prenaient le relais lorsqu’ils sentaient que la Voix n’était plus en position d’être la meilleure représentante de l’honneur de Thanor.
Il fallut un peu de temps pour honorer la mémoire des disparus. C’était bien normal. Inefficace mais normal. Ils continuèrent ensuite après le grand hall vers les méandres de la ville. Il fallait traverser un pan de montagne en souterrain pour arriver sous les falaises donnant sur le fjord, là où le palais du conseil était établi, là également où les appartements de leurs invités étaient placés.
Il passèrent quelques temps avec leurs invités à discuter de choses et d’autres, à se raconter bien des histoires passées, et en particulier ceux ayant récemment combattu ensemble se remémorèrent leurs vaillantes aventures. La Voix du conseil quant à elle resta sans voix. Morek pouvait être volubile lorsqu’il fêtait, et était lors des grandes occasions un compagnon de fête plus qu’exacerbé. Mais dans un cadre plus officiel comme celui-ci, il but tout en maintenant sa bouche presque totalement fermé, se contentant d’écouter ce qui se racontait avec calme et détachement. Il pensait à d’autres choses, avançait dans son esprit des dossiers incomplets qu’il avait du quitter, des calculs qu’il ne savait pour le moment résoudre. Son esprit était occupé à traiter et stocker des choses qui étaient loin des discussions autour de la table. Demandant de l’excuser, Morek se leva finalement de la table de banquet pour s’avancer vers une des galeries de pierre qui quittaient la salle du palais où ils s’étaient installés. Le goulot n’allait pas loin car au bout de trois mètres à peine une lourde double porte de fer forgé fermait l’entrée vers un balcon donnant sur la falaise. Il avait emporté sa grande chope sous le regard inquisiteur de son ami Barbedrue et s’était isolé. Il en avait souvent besoin, surtout quand il participait à un banquet, pour se donner quelques secondes de répit au milieu des conversations. Prendre le temps d’oublier une partie de ce qu’il avait entendu, des milliers de bribes inutiles qui court-circuitaient son esprit.
Le roi de Lante remarqua la manœuvre et eut le loisir de le suivre. Morek ne fit rien d’ailleurs pour l’en empêcher, ce qui leur permettrait ainsi une entrevue à la fois décontractée et tête à tête.
Les nains n’étaient souvent pas très à l’aise sur ces balcons des constructions donnant sur les falaises du fjord de Boren. Le panorama était saisissant. Les montagnes à cet endroit étaient percluse de nombreuses constructions qui semblaient sortir de la montagne, transpercer sa peau pour donner sur l’extérieur. Nul chance pour un homme ou pour un nain d’arriver à grimper jusqu’à ces niches inaccessibles. Il fallait passer par le cœur de la ville sous les montagnes pour y parvenir.
Ce panorama exceptionnel présentait les traits de la cité construise à cheval sur ce lieu naturel incroyable et laissait deviner l’étendue souterraine de la cité industrieuse. En haut des montagnes, au nord, de larges panaches d’un noir de jais s’échappaient de la montagne. Les visiteurs pensaient souvent à un volcan en activité quant il s’agissait en fait des reflux des forges souterraines de la cité, lâchant leurs panaches d’oxydes et de particules dans l’atmosphère en haut du mont hurlant. Plus à l’est, une autre montagne relâchait des panaches d’un blanc parfait, là aussi dans un phénomène peu naturel.
Bien que seules les falaises du fjords laissaient sortir des habitations et si le reste des montagnes alentours semblait ne pas être habité, ces signes de fumées laissaient comprendre que la ville était présente partout autour, sans être visible de la surface. En face des balcons du palais, une saignée gigantesque s’ouvrait dans la falaise. Il s’agissait de l’entrée portuaire de la ville, encadrée de plusieurs fortifications. Le grand goulet permettait au bras de mer et aux navires d’entrer sous les falaises, dans une immense grotte autrefois naturelle mais qui, au fil des siècles était devenue un port de commerce et de guerre immense, aux dimensions totalement démesurées face à sa réelle activité portuaire, mais qui faisait la fierté de la cité naine.
On aurait pu charger et décharger, entretenir même des centaines de navires dans le port. Mais la demande n’était pas là. Les nains de Thanor, ne supportant pas l’idée de ne rien faire, avaient toujours étendu le port. Et Morek avait prononcé dès son arrivée un moratoire sur les constructions portuaires nouvelles.
“ - Approchez… Approchez… Cher Thorgrel.”
Il fit un signe de sa chope, regardant d’un air content sa cité.
“ - Peu de dawis n’aime venir ici. Trop d’air… Trop de ciel… Trop de panorama. Mais moi j’aime ce lieu… J’aime ces falaises… Oui… Ces falaises… Ma maison est là bas.”
Il pointa un doigt directif et précis vers un des balcons de la falaise.
“ - Je suis heureux que vous ayez pu venir. Le royaume étant tombé en miette, les villes s’organisent par elles-mêmes comme elles le peuvent. Oui… Le peuvent. Si les nains ne vivent plus ensemble, leurs cœurs battent toujours au même rythme, ne pensez-vous pas ?”
Il laissa à l’autre le temps de répondre.
“ - Thanor et Lante sont les deux dernières cités naines encore vaillamment vivantes. Nous sommes les derniers représentants d’une civilisation dont personne ne peut se targuer d’avoir vu les méandres les plus anciens. Nous avons une mémoire, des us, une vision qui remonte plus loin que n’importe laquelle des créatures de ce continent. Et pourtant j’ai le sentiment que nous sommes sur le déclin. Ne le pensez vous pas ?”
Il prit un verre.
“ - Naturellement Thanor résiste. Peut être Thanor est-elle au plus haut de sa puissance dans l’histoire. Il doit en être de même pour Lante. Mais notre pays… Notre peuple… Il n’est plus ce qu’il était…Non… Plus ce qu’il était.”
Il posa sa chope en équilibre sur la rambarde de pierre.
“ - Nous pouvons faire de grande choses. Et nous devons faire de grandes choses… Si vous êtes venus me voir aujourd’hui, ce n’est pas par simple courtoisie. Je le lis sur vos traits et dans votre regard… Oui. Votre regard.”
Il dévisagea son interlocuteur.
“ - Je ne suis pas un diplomate cher Thorgrel. Je ne suis pas un nain doué pour le commerce, pour les affaires comme on dit. Je ne suis pas un nain spritiuel, et je ne suis pas doué pour parler. Mon cœur est quelque peu de pierre, et il faut tout l’amour de ma compagne, les regards attendrissant de mes petits pour insuffler de la vie à mon cœur. Je ne suis pas un meneur guerrier. Mais je suis doué pour l’observation et pour voir les liens là où personne ne les voit. C’est un don et une malédiction. ”
Il fit un sourire un peu ironique et un haussement d’épaule à l’autre.
“ - Vous avez de grandes ambitions cher Thorgrel. Je le sens bien. Je le vois à votre regard, à vos paroles, à votre stature. Vous avez de grandes ambitions pour votre cité, pour vous, mais aussi pour nous. Il n’y a pas d’autres solutions logiques. Oui. Logiques…”
Il haussa à nouveau les épaules.
“ - Peut-être n’aimerez-vous pas cela chez moi, mais sachez que bien que je sois la Voix de ce Conseil, je n’en suis certainement pas le plus habile en parole. Je suis un peu rustre. Je le sais. Mais l’avantage est que vous pouvez parler directement et sans détour avec moi. Dire les choses en faisant des détours ou en les disant directement ne fait pas de différence avec moi. Vous pouvez donc être direct. Qu’envisagez-vous que nous fassions pour nos deux villes ? Pour nos peuples. Pour notre civilisation ?”
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| | | Guzandrakka
Ancien
Nombre de messages : 2426 Âge : 33 Date d'inscription : 07/05/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 177 ans Taille : 1.49 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Lun 27 Juin 2016 - 16:13 | |
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L'instant était solennel, teinté d'une émotion propre aux nains qui rendaient hommage à un ancien . Ils se disposèrent en demi cercle autour du cénotaphe, retirant leurs casques et décrochant leurs haches, claquant les tranchants d'acier au sol, croisant les mains sur les manches. Des murmures s'échappèrent de certaines bouches, tous y allant de leurs propres prières personnels, remerciant d'une façon ou d'une autre le Seigneur des Runes disparut. Thorgrel lui, resta un long moment à admirer l'édifice. Un chef d'oeuvre d'artisanat qui serait insensible au dommage du temps. Les veines rougeâtre qui striaient le Morgarium semblaient se dilater sous l'éclairage des torches et il aurait juré qu'Alaric se tenait en cet instant à coté de lui si l'on occultait pellicule d'airain qui le recouvrait. Ut ut dokan Gromthi, bin Mogarkhaz. Dawi um zagazan.
Les mots jaillirent dans un murmure grommelant et clôturèrent le temps du recueillement. Il était temps de reprendre route pour la procession qui s'engouffra bien vite dans un boyaux descendant. Ils débouchèrent sur une salle de banquet. Les heures qui suivirent furent grandement appréciés . Ou qu'il regardait, nains des plaines et des falaises s’entretenaient et riaient de concert. Il dégusta la bière, mangea la viande et surtout, les succulents champignons des mines farcis d'on il était dit que le goût n'avait point d'équivalent en ce monde. Un faste qui en disait long sur la sérénité de la cité, les temps de famine apportées par la Malenuit étaient bien loin maintenant. Thogrel tentait avec peine de suivre les nombreuses histoires échangées, entre beuglement et esclaffes, bruits de godets et tintamarres des cottes de mailles, le nain le savait, la liesse était entrain de prendre le pas pour la soirée.
Mais il était venu pour une bonne raison et cela ne pouvait attendre. Quand la Voix quitta tabler, ce fut à son tour de prendre congé des siens qui étaient entrains d'attaquer le cinquième tonnelet. Le chemin fut long, mais impressionnant, la pente cette fois ci ascendante. Et quand ils débouchèrent hors des murs de la ville, en pleine air, Thorgrel émit un grognement de surprise. La vue était stupéfiante, en tout point. Après un moment d'adaptation qui consista surtout à observer le Fjord qui s'écoulait aval, le Roi de Lante s'approcha de la Voix. La façon qu'avait Morek de s'exprimer était unique, Thorgrel y distinguait toujours l'influence puissante de sa forge de vie. Aussi il l'écouta en se contentant d'hocher la tête à ses premières questions, mais ce qu'il entendit par la suite, l’ébranla, au plus profond de lui même.
Pour être franc, on m'avait conté bien des choses sur vous, des rumeurs et des récits qui m'avait amené à croire que notre rencontre, en ce jour, serait une épreuve qu'il me faudrait surmonter avec finesse. Hors, cet attribut n'est en rien présent dans le noyaux ardent qui me compose. Ainsi, nous nous ressemblons Morek, beaucoup, et cela malgré les enseignements et les codes qui nous séparent. Nous avons tous deux hérités de la lourde charge qui consiste à de guider les nôtres. Nous ne pouvons faillir. Nous ne pouvons faire preuve de faiblesse et cela malgré nos récente victoires. De l'extrême Nord aux frontières du Sud, les dangers guettent et vous avez déja exprimer mes craintes, le peuple nain ne pourra les affronters qu'une fois unis.
Regardant au loin par dessus le parapet, il scrutait le sud avant de se retourner vers la Voix.
Morek, nous avons le pouvoir de changer les choses, le pouvoir de restaurer cette unité. Le Kharogan en fût le meilleur des exemples. Abattons définitivement le rempart de méfiance qui c'était érigeait entre nos deux cités. Thanor et Lante doivent œuvrer dans un but commun, comme elles l'ont toujours fait, le temps à passé, extirpons nous une fois pour toute de l'ombre de la Malenuit. Ensembles, nous rebâtirons ce qui a était détruit, ensemble, nous reforgerons le lien qui nous unissaient tous, ensembles, nous reprendrons possession de nos terres.
La voix du nain était éraillé par l’excitation, peut être était ce dut à cette vue si spectaculaire qui offrait un panorama unique sur les terres du Zagazorn et qui lui rappelait à grande bourrasque de vent au combien son peuple était ancien et puissant. Une contenance qu'il ne perdait que rarement.
Quand engeances et bêtes auront regagné leurs tanières et que nous serons sur de la solidité de nos frontières alors, nous aurons accomplis notre devoir . Il sera temps de restaurer le trône de Kirgan, d'appeler à l'Althinkalan en convoquant l'ensembles des Thanes et de restaurer enfin la lignée des Grand-Roi, car il en a toujours était ainsi en Zagazorn. Les nains ne peuvent s'unir sous plusieurs gonfalons.
Il laissa s'installer le silence attendant réaction à ses paroles. Portant la choppe à ses lèvres, il en but une gorgée avant d'ajouter.
Voici Morek, voici ce que j'envisage pour nôtres peuple. Me suivrez vous sur ce chemin ?
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
Nombre de messages : 40 Âge : 123 Date d'inscription : 10/01/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 144 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Les échos de l'Ouest : La Voix des Falaises aux murmures des Ruines. [Morek] Lun 17 Oct 2016 - 21:20 | |
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Le nain resta sans réagir. Il se contentait de regarder sa cité. Non pas qu’il n’eut pas écouté le seigneur de Lante, mais Morek semblait totalement absorbé dans ses pensées, comme totalement détaché du monde qui l’entourait. Il en allait toujours ainsi avec ce dernier. Morek donnait l’impression de traverser ce monde sans réellement en faire partie.
C’était sans nul doute l’une de ses caractéristiques les plus déconcertantes pour ceux ne le connaissant pas, mais parfois pour ceux le connaissant également. Ce détachement maladif, cette froideur si immobile que même les roches paraissaient parfois plus émotives.
Un vent du nord soufflait. Froid et revigorant. Un vent qui sentait l’eau et la pierre. Tout ici était fait d’eau et de pierre… Jusqu’aux fumées s’échappant des industries souterraines de la cité. Le fjord autour duquel Thanor était bâtie s’étirant du nord au sud, ce dernier n’avait que deux compagnons. Le vent du nord et le vent du sud.
Le vent du nord était en hiver le compagnon glacial de la cité, gelant sans vergogne les entrailles du fjord. Il nécessitait toute la force du fleuve pour conserver un chenal ouvert, et au plus fort de l’hiver il arrivait tout de même que le froid vienne à bout des efforts des nains et des eaux tumultueuses du fleuve se jetant dans le fjord. La banquise étaient alors complète et le fjord totalement fermé. Cela arrivait plusieurs énnéades par an.
Le port étant niché dans les cavernes profondes aux entrées à la base des falaises, fermées d’épaisses portes de fer faisant front aux glaces, il était un havre pour les navires. Si les eaux de ce dernier communiquaient avec le fjord et étaient en conséquence très froides, elles étaient néanmoins réchauffées par le cœur industrieux et brûlant de la cité et étaient donc toujours liquides. Aucun glaçon ne survivait longtemps…
Si le vent du nord était celui du froid sec, du blizzard ou de la banquise, le vent du sud en hiver était celui des tempêtes plus chaudes mais aussi plus enneigées. Un peu moins froid mais bien plus perturbé.
Mais en ce chaud été, le vent du nord était un allié. Il était la fraicheur des montagnes, l’odeur d’une neige éternelle fondant doucettement vers l’océan. Il faisait nuit à présent, et l’on voyait un nombre d’étoile totalement incommensurable. Mais le fjord était éclairé. A la fois par les astres, mais aussi par les activités naines. Les phares étaient nombreux à bruler de tous feux. Les montagnes crachaient une fumée qui si elle était grise de jour, tirait tantôt entre le blanc et le rougeoiement de cendres encore en train de se consumer la nuit.
Cette vision qui aurait pu être celle de l’enfer pour certains humains, c’était celle de la fierté pour Morek. Il s’émerveillait de la vue, mais il pensait également aux quotas de production du clan des forgerons, il pensait aux rapports qu’il avait reçu sur l’extraction des minerais, il calculait mentalement le nombre de lingots d’acier qui seraient produit par les grandes forges, le nombre de poutrelles, le nombre de billes. Il réfléchissait également à cet épineux problème qu’il s’était posé concernant l’amélioration des défenses de la tour nord, l’idée lui vint qu’un palan poserait finalement moins de problème pour le chargement s’il était interne à la tour… Il fallait déplacer l’escalier… Pensée rangée dans un coin. Il rangea également dans un coin la rapide pensée qu’il avait eu concernant l’amélioration du système de drainage des pluies tombant dans les cheminées désaffectées. Un coin de son esprit non négligeable travaillait à ce que venait de lui dire son interlocuteur. Pas loin de la moitié de son cerveau. Ce qui était la preuve que cela avait eu un grand impact sur Morek, à qui l’esprit malade ne laissait que peu de place au choix des réflexions. Cet esprit fructueux, à la fois génial et dérangé qu’il devait tenir d’une main de fer pour ne pas sombrer dans la folie, par simple abus de réflexion.
« - Une union naine plus parfaite… Voilà qui sonne comme l’écho d’une gloire passée… Oui… Une gloire passée. »
Il se retourna. Et d’un regard dont la profondeur était insoupçonné, il dévisagea Thorgrel.
« - L’union fait la force… Logique implacable et que même moi, Voix de Thanor, je ne peux nier. Non… Ne peux nier. La puissance Thanor est à son apogée. Mais la puissance de notre peuple est à son nadir. Le conseil est d’accord avec mon diagnostic et à confiance dans mon jugement pour procéder à un rapprochement. »
Un sourire éclaira un minuscule point de sa bouche.
« - J’ai reçu la missive de votre père… Je pense deviner vos plans. Oui. Vos plans… Je n’ai rien contre. Je n’ai rien pour. Sachez que je serai un excellent allié si vous souhaitez mon soutien à forger un nouveau royaume. Mais sachez également que je serai un piètre allié si vous le convoitez pour vous-même. Oui. Pour vous-même. Je ne donnerai le vote de Thanor qu’en mon âme et conscience. Et si vous êtes d’accord. Alors il n’y a plus rien à dire. Nous partons demain. »
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