[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.

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Arnoul de Stern
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Ruthger d'Estenhausen


A l’extérieur du château, Ruthger donna un grand coup de pied dans une vieille charrette abandonnée sur le côté. De rage, il croisa les bras, et continua son chemin en marchant à grands pas, coléreux et humilié. Derrière lui, le brave Gontran n’osait réagir, et le suivait à deux mètres de distance, ne sachant où se mettre. Le jeune chevalier serramirois bouillonnait. Se faire ainsi congédier était une honte ! Pire encore, à la face de domestiques et d’une intendante ! Aveugle, certes. Mais tout de même. Lui, vétéran de la campagne oësgardienne. Tout le respect qu’il éprouvait pour le seigneur Roland venait d’être supplanté par son orgueil, et la rage d’avoir été éconduit alors qu’il souhaitait participer à l’enquête. Les Lourmelois ne semblaient être rien de plus qu’une bande de rustres…

« Messire… Pas si vite ! Où allez-vous ? »

Ruthger continuait de marcher au pas, suivi par Gontran, qui peinait à garder la cadence.

« Le seigneur de Dorour souhaite que j’accoure à la rescousse des vilains ? He bien, c’est ce que je m’apprête à faire, mon fidèle Bottier ! »

Gontran détestait ce surnom, mais ne dit rien. A la place, il suivit son maître dans le dédalle des ruelles lourmeloises qui sentaient la merde. La remontée des eaux avait provoqué de sales dégâts dans les caves et les rez-de-chaussée. Plissant le nez, le fringant chevalier s’arrêta un instant, donnant un nouveau coup de pied, mais dans un tonneau vide, cette fois-ci.

« Quelle ville dégoûtante ! Humez ces effluves pires qu’un paysan rentrant de dur labeur au champ ! Et l’on m’envoie ici pour que j’aidasse à méliorer le sort des gens ? Je vaux bien mieux que ça, Gontran ! J’ai estourbi moult Drows à Nebelheim et Amblère ! Et je suis ici à… à… patauger dans la merdasse d’une bande de débris dégénérés ! »


« Une bande de quoi ? »


Ruthger se retourna. Sur la boue, derrière lui, deux gardes le regardaient avec un regard méchant. Gontran, lui, se faisant plus petit encore qu’un escargot, reculait pour se placer derrière le chevalier qu’il servait. Grande gueule, et peu enclin à s’abaisser devant un paysan, même armé d’une lance et affublé du sobriquet de ‘milicien’, Ruthger s’avança d’un pas, main sur sa garde, avec un air aussi suffisant que dédaigneux pour les deux pandores.

« Une bande de débris dégénérés. Vous avez bien ouï. J’aurais pu parler de consanguinité, de stupiderie, ou encore de bestialité. Mais je pense que débris dégénéré, cela vous convient parfaitement. »

Les deux gardes se regardèrent, puis s’approchèrent, leurs lances dans leurs mains crispées. Le premier, un peu plus rondouillard et avec le regard aussi expressif qu’une truite rissolée, lui fit signe de la tête.

« Toi, le drôle, tu vas m’suivre au château. Y a une jolie cellule bien inondée qui attend ceux qui s’moquent de nous. »

Le chevalier partit dans un éclat de rire cristallin.

« Pauvre bougre, je suis Ruthger d’Estenhausen ! Bientôt célèbre chevalier ! Et je ne me laisse pas dicter ma conduite par un traîne-misère qui prend ses savates pour des bottes bien cirées ! »

Rougeauds, les deux hommes abaissèrent leurs lances. Au même moment, Ruthger dégaina son épée, la faisant tournoyer sur le côté. Repoussant une mèche de ses cheveux sur le côté, le chevalier sourit.

« Allez, les gueux. Monstrez-moi ce que vous valez avec autre chose qu’une fourche ! »

L’un des deux miliciens, plus gringalet, fonça vers Ruthger avec sa lance baissée. Dextrement, Ruthger dévia la lance, et lorsque le milicien arriva près du chevalier, ce dernier lui envoya sa botte dans le ventre, le faisant reculer. Et alors que le second garde attaquait, l’épée virevolta à nouveau à la vitesse de l’éclair, plaquant l’arme d’hast contre un mur de pierre. Se saisissant de la hampe, Ruthger arracha la lance des mains de son propriétaire, et la laissa tomber au sol. Face à un ennemi se tenant le ventre désespérément, et un autre désarmé, Ruthger sourit, fanfaronnant.

« Qu’espériez-vous, cuistres mal dégrossis ? Après tout, je suis Ruthger d’Est… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’il sentit un gros coup dans son dos. Surpris et déséquilibré, il fut projeté en avant, lâchant son épée, et retombant à genoux dans la boue. Il épargna son visage en plongeant ses mains dans la mélasse. Se relevant aussitôt, il constata ce qui l’avait ainsi pris en traître ; un troisième garde, armé d’une lance également, directement pointée sur lui. Les deux autres hommes, qui avaient repris leurs esprits, faisaient à présent de même. L’invité surprise, un cure-dent entre les dents, sourit en regardant ses collègues.

« Et quoi, les tire-au-flanc. Vous vous prenez pour la fierté d’la seigneurie ? »


Le grassouillet le regarda un instant, la bouche en cœur. Ce fut le maigrelet qui répondit.

« Cet homme nous a insulté ! »

L’autre renchérit.

« Et tout Lourmel aussi ! »


« Nous le conduisons en cellule. »


Le garde acquiesça.

« Bien. Mais faites ça bien, la prochaine fois. Ho, et, n’oubliez pas l’aut’ crétin qui a cru que s’cacher dans un tonneau vide serait une bonne planque ! »

Il percuta ledit tonneau de son pied, déversant Gontran sur le sol, face contre terre… ou plutôt contre boue. Les deux gardiens pas trop dégourdis prirent soin d’attacher les deux fauteurs de troubles. Ruthger était ivre de rage. Il ne se laissait pas faire aussi facilement, et essayait de ruer à chaque fois que les gardes faisaient mine de lui faire accélérer la cadence jusqu’au château. Gontran, lui, était taciturne…

« Lâchez-moi, ignobles pourceaux ! Je suis Ruthger d’Estenhausen ! Chevalier et fils de Brecca d’Estenhausen ! Vous regretterez amèrement cette méprise ! »


« C’est ça, avance le drôle ! Et ton pote la roture aussi ! »

Le serf grogna, mais ne dit rien. Au bout d’un moment, pourtant, il dit à son maître :

« C’est quand même fou, messire… »


« Quoi donc, imbécile ?! »


« On a quitté l’castel sans en avoir le choix, tout en voulant y rester. Et maint’nant, on rentre dans l’castel sans en avoir le choix non plus, et en voulant pas y rester. Z’en pensez quoi, messire ? »

Ruthger gronda.

« Que tu réfléchis trop, bourriquet ! »
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 19:17


Le soleil était doucement en train de se coucher, laissant place à une obscurité bafoué par les quelques torches qui avaient été allumés dans la ville comme au château. Dans la cave où était retenue Maélyne nulle flamme ne pouvait être allumée de crainte d’être repérée. Voilà qu’elle passerait sans doute une seconde nuit dans cet endroit humide.

La Dame avait bizarrement chaud, même très chaud avant d’avoir subitement froid, très froid. Sa tenue, l’eau qui s’était accumulée, la boue, tout cela avait entraîné une forte fièvre dont les effets commençaient à se ressentir.  Cela faisait plusieurs heures que Berthold était partit ironiquement à sa recherche et depuis ce départ elle tenta d’entretenir une conversation régulière avec Godfroy, qui lui, n’avait pas bougé de son coin. Parfois il parlait, parfois pas. Pourtant, elle lui avait bien prouvée qu’elle ne hurlerait pas s’il lui enlevait l’entrave de sa bouche. Et c’est au fil des heures, surtout guidé par l’ennui qui l’accaparait de plus en plus, qu’il décida de lui parler.


« Je commence à être malade, on dirait. » Dit-elle d’une voix faible, transpirant de tout son corps. Une main vint se poser sur son front puis recula brutalement.
« Vous êtes en train de bruler. » Dit-il, simplement, un peu apeuré par la situation.
« Vous ne devez pas mourir ! Berthold a dit que je devais vous surveillez ! Pas mourir ! » Continua-t-il.
« Non Godfroy, je ne mourais pas, je vais tenir bon. Jusqu’à ce qu’il revienne. »
L’imposant homme ne répondit rien, préférant simplement la fixer d’un regard inquiet et peureux.
« Qu’a-t-il donc fait pour te mettre dans un tel état Godfroy ? »
Il ne répondit pas.
« S’il-te-plaît. Je ne pense pas avoir été méchante avec toi ou alors un peu autoritaire tout au plus. Dit-moi… Qu’est-ce qui te pousses à faire ça ? Que t’ai-je donc fais ? » Maélyne avait de plus en plus de mal à parler.
« Rien… Vous avez rien fait… Vous êtes gentille avec moi. Vous avez rien fait… »
« Alors, pourquoi l’aides-tu ? »
il ne répondit pas, détournant la tête.
« Godfroy, tu sais que tu peux tout me dire. Qu’a-t-il donc fait ? »
« Il… Si… Si j’obéis pas… Il… Il va la tuer… »
Maélyne soupira. Elle aurait dû s’en douter.
« Godfroy… »

Pendant ce temps au château…

« Le soleil se couche… Où est maman ? Pourquoi elle n’est pas encore revenue ? » Demanda la petite Aline qui avait pris la même habitude que sa mère et regardait le coucher de soleil par sa fenêtre.

« Elle va bientôt revenir Aline, j’en suis certaine… » Répondit une certaine jeune femme qui en profita pour fermer un livre d’histoire, de contes et de légendes qu’elle était en train de lire à la petite tête blonde avant que celle-ci, rattrapée par la réalité, ne soit soudainement attirée par cette fenêtre. Un léger sourire se dessina sur son visage lorsque le soleil avait complètement terminé sa course.

« Elle va revenir… Elle revient toujours… mais elle me manque tellement… »
La jeune femme se leva pour se rapprocher de la petite et lui caressa doucement les cheveux.

« Oui elle reviendra, j’en suis certaine et tu sais pourquoi ? »
« Non, dis-moi ? »
Elle se retourna pour faire face à sa préceptrice, celle-ci s’agenouilla pour être à la même hauteur que la petite, armé d’un sourire et d’un regard rassurant.
« Parce que ta maman t’aimes plus que tout au monde. Parce qu’elle ne peut s’empêcher de travailler dur pour t’offrir un pays en paix. Un pays qui prospère et où votre famille est respectée. Pour que jamais tu n’aies à souffrir et pour que tu puisses réaliser tes rêves. Voilà pourquoi… Elle reviendra. Pour Toi, Aline. Elle reviendra toujours pour Toi. »

La petite s’effondra dans ses bras, pleurant silencieusement. C’est à ce moment qu’un garde entra dans la pièce. C’était celui préposé à la protection de la petite. Celui-ci annonça que la relève venait d’avoir lieu et qu’un autre homme se chargerait dorénavant de garder la chambre. La préceptrice acquiesça et le remercia. Plusieurs minutes passèrent et les deux jeunes femmes lisèrent une nouvelle histoire.

« Est-ce le moment ? » Murmura quelqu’un, en dehors de la chambre.
« Il a donné le feu vert, vas-y. »
« Très bien. »

La porte s’ouvrit à nouveau, puis se referma. Le nouveau garde venait d’entrer alors que la petite Aline semblait somnoler dans les bras de la jeune femme qui ferma le livre une nouvelle fois.

« Que se passe-t-il, avez-vous du nouveau ? »
Le garde ne répondit pas puis s’avança.
« Que se passe-t-il ? Dites-moi ? Répondez-moi ! »

Toujours aucune réponse si ce n’était qu’une dague surgie de nulle part ne vint ouvrir sa gorge d’un geste vif, rapide. Il attrapa ensuite Aline qui se réveilla, l’empêchant d’hurler en lui obstruant la bouche de sa main. La petite fille assista à l’agonie de sa seule véritable amie. Des larmes vinrent couler sur ses petites joues, se débâtant pour s’enfuir de cette nouvelle prison qu’était les bras de ce garde.

« Chuuuuut.. C’est ta maman qui m’envoi. » Lui dit-il, ce qui eu pour effet de stopper net la petite Lourmelloise.
« J’ai un message pour toi de sa part. » Continua-t-il en riant légèrement.
« Elle m’a dit de te dire… »il s’avança vers la fenêtre, où l’obscurité venait d’envahir complètement le ciel.
« Qu’elle regrettait de t’avoir comme fille. Qu’elle regrettait ton manque d’éducation et tes bêtises. Qu’elle regrettait de t’avoir mis au monde et que si elle le pouvait elle t’échangerait. Mais… ça… ce n’est pas possible… Alors quelle est la solution d’après toi ? »Il s’était arrêté à la fenêtre, suspendant la gamine dans le vide.
« La seule solution… est de se débarrasser du problème… »Il ria, fortement, avant de lâcher l’enfant dans le vide.

Une fois au sol, son dernier souffle approchait. Pourtant, elle avait encore assez de force pour murmurer une dernière fois…

« Je t’aime maman. »

Dans cette cave... Dans cette sombre cave... Maélyne se mit soudainement à pleurer.
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Jena Kastelord
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 13:38


Je n'eus guère à patienter longtemps, bientôt la porte s'ouvrit et plusieurs personnes firent leur entrée. Je me tournais vers elles et joignis mes mains devant moi tandis que l'une d'elle s'avançait pour me saluer. Au son de la canne qui battait le sol je me demandais d'abord si elle était âgée, mais le son de sa voix m'indiqua qu'au contraire, elle devait être plus jeune que moi. Pourquoi donc une canne ? « - Elle ne peut pas te voir non plus. » La petite voix fluette qui résonna à mes oreilles aurait pu me surprendre si je n'y étais pas maintenant habituée. Savoir que Néera m'avait accompagné me rassurait et me permettait d'espérer une fois de plus qu'une issue heureuse serait possible.
Je me concentrais alors sur ses paroles. Ainsi l'intendante de Lourmel était atteinte de cécité elle aussi... enfin ce n'était probablement pas comparable avec ce que mes yeux percevaient à présent. J'étais dans le noir sans y être vraiment …


« - Je vous remercie pour votre accueil Dame Cécilie. Ce serait plutôt à moi de m'excuser de me présenter ainsi à Lourmel sans y avoir été convié. »

La Dame de Laval demanda alors me voir en privé et j'adressais un hochement de tête à Ulrich qui suivit bientôt les gens qui avaient accompagné l'intendante.
Une fois seules, je fis quelques pas vers elle pour combler la distance qu'il y avait entre nous. Le ton quelque peu cérémonieux de l'accueil n'avait plus lieux d'être maintenant que nous étions l'une en face de l'autre sans autre témoin.
Je l'écoutais alors me confier ses craintes pour la maîtresse des lieux, pour la fille de celle-ci. Elle me confiait également certains éléments qui ne devaient pas avoir filtré du fameux Conseil dont elle faisait référence et même si j'étais surprise qu'elle m'en parle aussi librement, l'angoisse que je ressentais chez elle, suffisait à elle seule à expliquer son empressement. Elle voulait retrouver la Dame de Lourmel, l'amour qu'elle lui portait été sincère et son inquiétude l'était tout autant.

Je tendis la main devant moi, prête à prendre la sienne mais je marquais un temps d'arrêt et poussais un discret soupir. J'espérais ne pas avoir droit au ras-de-marée d'émotion par ce simple contact... Mais je fus surprise de voir à quel point ma crainte était inutile. La main qui j'attrapais était fine et douce et je la serrais doucement dans la mienne.


« - Lorsque j'ai appris la disparition de Dame Maélyne, j'ai demandé à ce que l'on reprenne immédiatement la route pour Lourmel dans le seul but de vous venir en aide. »Je marquais une courte pause. « - Les hommes de mon escorte se joindront aux vôtres pour vous aider dans vos recherches, j'ai également demandé aux prêtres qui m'accompagnent de se rendre utile. De mon côté je vais …. »

L'image qui surgit brusquement devant mes yeux voilés me fit sursauter. D'abord parce que j'avais pensé avoir recouvré la vue tant les couleurs m'éblouirent. Un coucher de soleil flamboyant... Mais c'était le visage terrifié d'une petite fille qui me figea. Elle semblait … suspendue dans les airs... J'avais l'impression d'être celle qui la terrifiait …
Mais yeux se posèrent sur la main gantée qui tenait la fillette dans le vide, j'étais incapable du moindre son, j'avais même oublié de respirer. Et puis soudain la main relâcha sa prise et la fillette tomba...et moi aussi.
Mes genoux ployèrent et je me retrouvais par terre tremblante, glacée par la scène que je venais de « voir », parce que je savais parfaitement que tout était vrai. J'avais déjà vécu ce genre de moment des années plus tôt, notamment avec Liliana...
Mes yeux ne voyaient plus rien à présent, j'étais à nouveau dans cet univers de fumée grise opaque … mais à présent j'avais la désagréable impression d'étouffer...


« - Néera...., par les Cinq je ….»

Qu'avais-je vu ? Où cela s'était-il produit ? A peine avais-je formulé ces questions dans mon esprit que les réponses m'apparurent limpide et terrifiante. Cette fillette venait d'être jetée du haut d'une des fenêtres du château de Lourmel.
Je repris conscience de la présence de l'intendante et malgré l'état de choc dans lequel j'étais, je lui confiais ma terrible vision.


« - Quelqu'un vient de … d'assassiner une fillette...Il … il l'a lâché d'une fenêtre du château... Une enfant.... blonde... Il faut envoyer des gardes... Il … il est peut-être encore … là-bas... »
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 16:14




Jindanor était encore épris de toute cette rage dans lequel l'avait baignée Rose... Pourquoi fallait-elle qu'elle lui dise cela maintenant ? Etait-elle complêtement... Il grognait intérieurement, et alors qu'il venait seulement de lui hurler de ne plus le recroiser, il parvint devant les portes du Castel.. Et qu'elle ne fut pas sa surprise que de voir deux gardes, l'un ventripotent, et le second phasmatique, traînant chacun un homme, l'un était petit et assez rondouillard, un visage pas si méchant et la gueule d'un non-coupable.. Tandis que l'autre avait une sacrée grande gueule et un visage qui lui semblait bien familier...

Ce qui l'avait interpelé ? Le fait qu'ils râlent tout deux en passant la porte du castel.. Et surtout les dire du jeune.

« On a quitté l’castel sans en avoir le choix, tout en voulant y rester. Et maint’nant, on rentre dans l’castel sans en avoir le choix non plus, et en voulant pas y rester. Z’en pensez quoi, messire ? »

Le brun au visage familier gronda, Jindanor du haut de ses deux mètres s'approcha donc un peu plus du convois inhabituel.

« Que tu réfléchis trop, bourriquet ! »

-.. Qu'est-ce qui s'passe ici ? Grogna-t'il visiblement peu aimable à l'attention du garde ventripotent.

-Euh...Beuh... Messire Jindanor.. Se figea-t'il devant l'ours au regard noir et sévère, qui semblait avoir été brossé à rebrousse poil...

-Plutôt que de baver tu ferais bien de me répondre, foutue estomac sur pattes. Grogna-t'il méchamment en sa direction.. Ce qui eut pour effet de faire rentrer la tête dans ses épaules au gaillard ventripotent. Son camarade à l'allure de phasme ricanant légèrement, avant de se faire à son tour rabrouer par Jindanor.

-Quant à toi l'fêtu d'paille tu ferais bien de fermer ta boite à merde avant que j'ne te fasse bouffer tes dents. Je suis assez clair ? Morda l'Ours en sa direction, ce qui eut pour effet de le figer à son tour.

-Je suis Ruthger d’Estenhausen ! Chevalier et fils de Brecca d’Estenhausen ! Vous regretterez amèrement cette méprise ! se permit d'ouvrir le brun... Ce qui eut pour effet de faire baisser le regard de Jindanor vers celui-ci, avant de pencher la tête.

-... Ruthger.. ?

La libération du chevalier aux côtés du quel Jindanor avait combattus ne prit que quelques instants, et piques en directions des deux gardillons... Jindanor fit cependant entendre à Ruthger qu'il devrait le suivre, et ce pour éviter qu'il ne soit de nouveau mis à la porte...

Alors qu'il se déplaçait dans les couloirs à la recherche des hommes de la garde personnelle de la Dame, et qu'ils croisèrent tout trois Anthoine, Jindanor pensa à quelques choses de bien personnel, et s'intéressa donc à se débarasser des deux pots de glus.

-Anthoine... Veux-tu bien rassembler les membres de la garde de Dame Cécilie ? Oh, et Sir D'Estenhausen, veuillez-suivre Anthoine le temps de quelques instants, je me dois juste de quérir quelques informations auprès de l'intendante. Veillez à suivre ses instructions, et toi Anthoine à respecter son rang.

Sans réellement attendre quelques réponses que ce soit, il laissa les trois gaillards en plans, filant en direction de la porte du castel, bondées par le monde affluants et défluants, qu'il traversa en bousculant sans vergogne, arrivant dans un calme noir à l'étage où se trouvait le salon dans lequel on l'avait accueillit la première fois, en croisant un valet il lui demanda à savoir où se trouvait l'intendante , et la réponse ne fut pas attendue, trouvant la salle après quelques passages obliques, il parvint enfin à la porte fermée derrière laquelle se trouvait l'intendante, et son invitée.. Ses réponses ne pouvaient pas réellement attendre, et l'envie folle de passer au travers de cette porte lui dévorait les entrailles.

Avec une certaîne hâte et ce sans toquer, il ouvrit le battant de la porte, avec précaution, observant ce qui se déroulait derrière celle-ci d'un air presque inquisiteur, les dents serrées il observa le capitaîne sortir de la salle avec une vitesse surprenante, comme si une mouche l'avait piquée... Dégageant le passage et  commençant à entrer Jindanor put assister à une discussion entre Cécilie, Adélaïde, et Jena, l'air emplit d'incompréhension, Jindanor observit la scène sans trop comprendre avant de reprendre.

-Ma dame dit-il en s'inclinant en direction de Jena, non sans empressements, avant d'observer Cécilie. Que se passe-t'il Dame de Laval ? Vous me semblez.. Préocuppée.


________________________________


Pendant ce temps..

« Est-ce le moment ? »
« On a eu le feu vert oui… »
Deux hommes chuchotèrent alors qu’ils traînaient dans un couleur sombre.
« Je ne peux m’empêcher d’avoir pitié pour cette pov’ gamine… Lui faire la peau comme ça… »
« Tais-toi donc et allons-y, nous avons notre propre boulot à faire. »
Ils revinrent dans la cour puis se dirigèrent vers l’antre de la bête, celle-ci poussa de plus en plus de cris.
« Godfroy n’est qu’un benêt sans cervelle mais je dois reconnaître qu’il avait les couilles la concernant… »
Ils croisèrent la route d’un gamin, celui qui, plutôt dans la journée avait reçu l’ordre de nourrir la bête, ordre donné par Berthold lui-même.
« Alors gamin, tu as fait ce qu’il t’a demandé ? »
« Oui, j’ai bien compris son message. Les poulets sont prêts. »
« Très bien, c’est le moment, tu sais ce qu’il te reste à faire. »
Il hocha la tête puis partit répandre les dizaines de poulets à divers endroits du château et cela, aussi discrètement que possible.
« C’est à nous maintenant. »
Un cri effroyable retenti. Ils venaient de jeter un porc entier aux pieds de la bête. Celle-ci, complètement affamé se jeta dessus sans sourcilier. Ce qu’elle ne savait pas par contre, c’est que le porc fut farci d’une herbe qui l’aiderait à s’endormir.
Ils attendirent tout de même plus d’une demi-heure avant que celle-ci ne montre des signes de fatigue. Ce n’est que lorsqu’elle fut complètement endormie qu’ils la séparèrent de ses chaînes.
« Il avait raison… Il a bien fait d’menacer l’autre idiot… s’il savait ce qu’on s’apprête à faire, il n’aurait jamais accepté de surveiller l’autre. »  
Ils partirent ensuite, sourire aux lèvres.
« Attention au réveil… »
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 18:32

« Capitaine !! »

La porte s'ouvrit a la volée, laissant passer un Capitaine prêt à en découdre, l'épée déjà dégainé.

« La chambre d'Aline. La petite est en danger. Ne m'attendez pas et ne parlez à aucun garde avant d'être arrivé.
-M…
-Maintenant ! »

Sans demander son reste, il fit demi tour et partit dans le couloir au pas de course.

« Adélaïde, quoi qu'il se passe, reste avec notre hôte et obéit lui en tout point. Ma Dame, Ma foi en la DameDieu est réelle mais je dois vous demander si vous êtes vraiment sûre de… »

Des pas pesant et une voix grave l'interrompit.

-Ma dame. Que se passe-t-il Dame de Laval ? Vous me semblez.. Préoccupée.

Son coeur fit un bond. Elle termina précipitamment.

-Veuillez m'excuser ma Dame mais il faut que j'en ait le cœur net. Adélaïde peut vous mener au Conseil, ou suivez moi à votre bon plaisir mais ne parlez pas de cette vision avant que nous n'en ayons le cœur net.

D'un geste bien plus vif qu'à l'accoutumée, elle saisit son bâton de marche au milieu et se tourna et tendit la main du côté de Jindanor pour qu'il la saisisse ou lui offre son bras.

-Emmène-moi aux jardins, du côté de l'aile Est. Je t'expliquerai en chemin.

Son pas était rapide, à la limite de la course, manquant plusieurs fois de faire un faut pas au bras du géant. Malgré ce qu'elle avait dit, elle mit un long moment avant de desserrer les lèvres. Ils avaient déjà descendu le perron et leurs pieds crissaient sur la terre piquée de gravier de la cour.

-Dame Kastelord vient de voir une chose terrible, Jindanor. Une fillette blonde assassinée.

Elle s'était arrêter une seconde pour le faire se baisser, histoire d'être sûre que sa voix ne serait entendu par personne d'autre et repartit tout aussi vite, insistant pour que le chevalier redouble le pas. Elle ne savait pas quoi dire de plus. Elle priait pour que tout cela ne soit qu'une vision absurde, que la Gardienne ne soit qu'une folle, une mystificatrice. Qu'elle n'est fait cela que dans l'espoir de repartir avec le mobilier… Mais soudain, elle s'immobilisa sans crier gare, blanche comme la mort.

La bourrasque qui venait de repousser plusieurs mèches de son visage s'éteignit tout aussi brusquement.

Elle… Se souvenait de cette odeur de terre, d'humidité, de sel, de cuivre et d'immondices. Celle d'une attaque sur le chemin entre Lourmel et Serramire. Si proche de celle d'une chambre close dans les étages de la forteresse de Karras.

Lorsqu'elle lâcha la main de Jindanor à l'origine, c'est parce qu'elle voulait se ruer en avant… Mais où ? Alors elle ne put que le prévenir d'une étrange voix à la fois blanche et empressée.

-En avant sur notre droite. Il y a quelque chose.

Sur les derniers pas, reprenant le contrôle sur ses émotions, ses doigts s'agitèrent faiblement en une sonate silencieuse. Tout bas, elle murmurait la devise de sa famille encore et encore, comme une prière inarticulée. Doucement, elle tira sur la membrane opaque qui la séparait des mélodies des Arcanes et sentit la puissante chaleur des flux se répandre dans sa poitrine, lui couper un instant le souffle avant d'électriser sa peau en une vague de frisson. Oubliant son propre trouble, sa propre peur, elle se concentra sur chaque source de chaleur, chaque bribe de mélodie qu'elle arrivait à saisir autour d'elle. Celle de Jindanor était sombre, forte, palpitante. Les autres semblaient incroyablement mesurées à côté de la sienne. Peur. Colère… Satisfaction ? Les flux qu'elle interprétait depuis des années comme des lignes mélodiques étaient complexes, violent, entremêlés. Elle devait se tromper… Mais elle ne percevait pas la moindre émanation, pas la moindre tiédeur pour frôler sa peau dans la direction qu'elle redoutait tant.

Avant de risquer la perte de contrôle, elle se replia sur elle même, expirant lentement jusqu'à ce que le pouvoir brute s'efface de sa conscience.

Hélas. L'annonce tomba une poignée de seconde plus tard malgré la pénombre

Ce n'était pas une simple vision.

Elle n'eut pas le courage de verser une larme. Son coeur semblait plus lourd qu'une masse de plomb et sa gorge nouée refusait de laisser passer ne serait-ce qu'un filet d'aire. Mais elle ne versa pas une larme. Elle ne prêtait pas une once d'attention à ceux qui l'entouraient et ne trouva qu'une chose à dire sur un ton monocorde.

-Il… Faut appeler un prêtre de Tyra… pour s'occuper d'elle.

Contre toute attente, son esprit s'était mis à tourné à toute vitesse pendant que son corps commençait irrépressiblement à trembler.

Aline… Morte…
Maélyne… Disparue…
Son frère… Arrivé la veille…
Les gardes personnels de la petite…
Le chef de la garde Yorik… les preuves de sa loyauté…
Roland… Son comportement détaché…
Berthold… Sa promesse de retrouver Maélyne et de protéger Aline…
Thelana… Elle aurait dû être avec la petite, elle l'avait promis…
Arold… Son absence du château…
Elle-même… Absente de la réunion des conseillers… Entourée d'étranger et de rivegeois.

Elle déglutit soudain en imaginant son Capitaine dans la chambre du haut… Les dieux savaient ce qui s'était passé là-haut. Les dieux savaient ce qui se passerait si on le retrouvait seul là-bas !

Puis ce qu'elle aurait du remarquer bien plus tôt la frappa.

Aline était morte.
Maélyne enlever.

Ce qui faisait de sa propre mère l'héritière légitime du fief de Lourmel. A qui profitait le crime ? À sa mère… À sa famille… Si Maélyne ne réapparaissait pas, ce serait elle l'héritière de Lourmel. Tout semblait abjectement parfait…

Les conseillers et vassaux ne manqueraient pas d'en arriver à la même conclusion.

Et comme tout cela était faux, elle n'avait personne a qui faire porter le chapeau à sa place. Si la peur et la méfiance étaient assez importantes, ou si le véritable coupable jouait assez finement, ils ne chercheraient pas plus loin et elle ne pourrait rien faire pour se disculper. Un faux témoignage obtenu sous contrainte, la preuve que son capitaine avait été vu courant dans la couloir, arme a la main au moment de la mort d'Aline.

Cette histoire risquait de lui coûter non seulement la vie mais également celle de membres de sa famille… Sans compter les pertes d'alliance voir la potentielle guerre que devrait essuyer Beaurivages. Elle sentait le piège se refermer lentement.

-Jindanor… Sa voix était toujours blanche et ses phalange lui faisaient mal à force de serrer sa canne, mais ses cordes vocales tremblaient moins que le reste de son corps. Nous pouvons arrêter les battues. Le coupable gravite forcément dans les murs pour savoir a quelle moment exacte frapper. Il faut nous rassemblions des hommes loyaux… et que nous trouvions mon frère et le Capitaine au plus vite.


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-Veuillez m'excuser ma Dame mais il faut que j'en ait le cœur net. Adélaïde peut vous mener au Conseil, ou suivez moi à votre bon plaisir mais ne parlez pas de cette vision avant que nous n'en ayons le cœur net.

Elle était pressée, il le voyait à chacun de ses gestes, assurés et stressés, s'emparant avec fermeté de son bâton de marche, elle n'eut qu'à faire quelques pas de plus pour tendre son sa main à Jindanor, qui lui donna son bras, sans hésiter.. La voir ainsi l'avait refroidis, et il n'osa pas dire mots... Il se savait encore trop à fleur de peau... Ce n'était pas le moment. Il le sentait.

-Emmène-moi aux jardins, du côté de l'aile Est. Je t'expliquerai en chemin.

Ils étaient déjà dans la cours avant qu'elle ne décide à enfin faire part de ce qu'elle semblait avoir découvert, la curiosité n'avait pourtant pas ronger Jindanor, à cet instant précis, tout ce qui l'entourait était comme opaque... Il n'avait pas l'envie de connaître ce qui la mettait dans cet étât, comme il sentait que tout cela était bien trop de coïncidences... A en croire que les dieux eux-mêmes se jouaient de lui.. Tirant sur les cordes du temps et des émotions, ajoutant nombres d'obstacles sur sa route qu'il avait espéré pouvoir suivre sans plus de problêmes qu'il n'en avait rencontré jusqu'ici... Mais visiblement, l'Aduram, Amblère, le sang versés, les cris... Tout ce qui pouvait vous briser un homme, c'était monnaie courantes. Une fois que votre naïveté vous quitte, que vous comprenez enfin que ce monde n'est qu'un ensemble d'emmerdes inventées pour sur-enchérir sur la précédentes, il ne vous reste plus qu'à connaître l'espoir. Autrement vous finirez sur le bords d'une route, percée de part en part par une lance, une lame, un coutelas, ou criblés de flèches, dévorés par les bêtes sauvages ou encore violé, massacré, brisés...

-Dame Kastelord vient de voir une chose terrible, Jindanor. Une fillette blonde assassinée.

Qui était cette Dame Kastelord ? ... Etait-ce celle qu'il croyait ? Une chose terrible ? Au fur et à mesure que cette phrase s'étendait, Jindanor se crispait, son sang lui donnant l'impression d'être pâteux, de s'agglutiner dans chacune de ses artères. Il avait vu des hommes morts... Des gamins étripés, des femmes violées et massacrés... Des cadavres relevés... Mais par tout les dieux... Ne lui montraient pas une fillette assassinée...

Le plus troublant fut de la voir s'immobiliser alors qu'une bourrasque venait de les frapper au visage, résidu de tempête traînant et arrivant en retard peut-être, elle devint aussi pâle qu'une de ces roses blanches qu'elle affectionnait dans le jardin pour leurs odeurs et leurs touchés satinés... Il se figea à son tour, l'observant, inquiet.. Mais ce qu'il ressentit fut particulier, il eut le goûts du sang, l'odeur, très légère, diluée dans le vent... Il priait pour que ce soit un animal, ou... Quelque chose d'autres.. Mais pas ce qu'elle venait d'évoquer plus tôt. Elle eut comme réflexe de lâcher sa main, voulue certainement se ruer vers ce qu'elle pensait être la fillette... Blonde... Du Castel... Mais elle se retint de toutes ses forces, ne sachant probablement pas par où commencer.. Alors elle reprit le bras de Jindanor, et lui glissa ces quelques mots à son oreille.

-En avant sur notre droite. Il y a quelque chose.

Jindanor ne voyait rien, ils se trouvaient dans le jardin où se trouvaient ces mêmes roses, et la comparaison fut vite faîtes, elle était bien plus blanche qu'elle, à en croire que toute trace de sang avait quitté son visage.. Ce Jardin avait de ça de fascinant qu'il était couvert de feuillages, de buissons, de bouquets de fleurs immenses... Et ça d'emmerdant qu'il le tenait en haleîne jusqu'au bouts.. Il savait qu'un chat vivait dans ce jardin, peut-être s'était il attaqué à un très gros rat, ou qu'un renard s'était glissé ici, il ne savait comment, et s'était fait un festin de ce chat...

Ce qu'il aurait aimé que ce soit un très gros rat... Ce qu'il aurait aimé tomber nez à nez avec la carcasse de ce chat...

A la place il tomba nez à nez avec le cadavre de la jeune Aline, cette même gamine qu'il avait vu courir dans les couloirs du château, jouer avec sa préceptrice, rire avec Cécilie, chanter avec sa mère, râler pour des fruits, pleurer pour un rien... Il eut un véritable choque... Il aurait cru que cette foutue guerre lui aurait permis de se faire à ce genre de scène... Mais... Il se retint de respirer, quelques secondes durant, se contentant de prendre Cécilie dans ses bras.. Elle ne voyait pas, mais elle comprendrait très bien..

-... Ce n'était pas qu'une vision.. Lâcha-t'il, d'un ton presque abattus. Toute la colère qu'il avait pu ressentir jusque là s'était noyée dans un état de déception... De tristesse, oui, il était triste de voir cette enfant ainsi...

-Il… Faut appeler un prêtre de Tyra… pour s'occuper d'elle. Dit-elle, d'un ton monocorde, témoignant de l'état de choc dans lequel elle était réellement.. Elle ne pleura pas, ne versa pas de larmes, son esprit semblait fuser de toute part... Jindanor lui commençait à relier les points à son tour.. Tout ça.. Tout ce qui se déroulait...

-Jindanor… Sa voix était toujours blanche et ses phalange lui faisaient mal à force de serrer sa canne, mais ses cordes vocales tremblaient moins que le reste de son corps. Nous pouvons arrêter les battues. Le coupable gravite forcément dans les murs pour savoir a quelle moment exacte frapper. Il faut nous rassemblions des hommes loyaux… et que nous trouvions mon frère et le Capitaine au plus vite.

-... Et tu dois être sous garde permanente... Je sais où ils sont. Jindanor glissa le bras de Cécilie sous le sien, et l'aida à trotter en direction de la cours, appercevant Anthoine non loin, il le hêla, sans ménage. ANTHOINE !

Tout ça.... Tout ce qui se déroulait...

-Putain de journée... De merde.. Marmonna-t'il à son propre égards, alors qu'Anthoine approchait en courant devant la voix portantes de Jindanor. Va trouver le Capitaine, il doit être dans les appartements... Et fait savoir à Sir de Laval qu'il doit rejoindre sa Soeur dans un des salons.. Le plus petit. Oh, et fais savoir au capitaîne qu'il doit y aller aussi.

Il commença a reprendre la route avec Cécilie aussi pâle qu'un mort à son bras.

- Attends.. .Jindanor ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-FAIS CE QUE JE TE DIS. Se permit-il de porter la voix entre ses dents serrées en direction d'Anthoine, qui fut presque paralysé sur le coups, avant qu'il ne s'élance sans demander son reste. La colère avait repris le dessus devant le questionnement de son ami, le pauvre venait de prendre une partie de la rage qu'il contenait depuis le début de cette foutue aprés midi.

Alors qu'ils avançaient dans la cours, Jindanor hêla deux autres gardes, des membres de la garde de Laval très précisément, Roland et George.

-Accompagnez-nous. Leurs fit-il entendre, avant de reprendre la route vers le salon qu'il avait cité plus tôt, ces deux hommes étaient les seuls véritables survivants du raid des elfes, quelques ennéades plus tôt, des hommes de confiance s'il en est.

Alors qu'ils atteignaient leur destination, Jindanor ouvrit la porte du salon, y retrouvant Gaël et deux gardes Rivegeois l'ayant accompagnés, Anthoine, et le capitaine. Nous sommes arrivés ma Dame. Jindanor guida Cécilie jusqu'à un siège où il l'aida à s'asseoir, son teint pâle nécessitait qu'elle puisse s'asseoir, elle menaçait de sombrer à chaque instant.. Ensuite s'empara-t'il du bras de Roland, glissant à un extrême du petit salon, pour venir lui susurrer quelques mots.

-Tu as bien compris... ?

-Oui... Les prêtres. Je vais les prévenir. Il quitta la salle en s'inclinant devant la petite assemblée,  trottinant dans le couloir en direction du temple de Tyra le plus proche...

C'est exacte, Jindanor venait de faire prévenir le temple de Tyra, de la mort de deux personnes... Aline de Lourmel, et de sa préceptrice. Comment pouvait-il le savoir ? Il connaissait cette préceptrice, pour lui avoir déjà parlé.. Elle n'aurait jamais trahis la Dame de Lourmel, elle n'aurait su faire aucun mal à la jeune Aline... Si la jeune femme était morte ainsi, alors sa préceptrice ne devait pas avoir grand chose à lui envier.

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Arnoul de Stern
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Ruthger d'Estenhausen


« Je suis Ruthger d’Estenhausen ! Chevalier et fils de Brecca d’Estenhausen ! Vous regretterez amèrement cette méprise ! »

« … Ruthger ? … »

Le chevalier avait levé le regard vers le géant qui avait commencé à asticoter ces deux débiles de miliciens. Il plissa les yeux en le toisant, lorsque soudain, il se remémora l’endroit où il l’avait vu. C’était l’Ours d’Oësgard ! Jin… machin ! Un gueusard qui s’était fort bien battu dans l’ost serramirois. Il était dans cette compagnie de fanatiques… Comment s’appelait-elle encore ? L’Ordre du Caleçon ? Non, l’Ordre du Calice voyons ! Avec Walther Hohenburg, et ce géant encore plus massif, Meinhard le Foudreguerre, au funeste destin. A présent, il se souvenait l’avoir déjà vu en pleine bataille, armé de sa grosse épée. Il était plutôt impressionnant, même si la vitesse pouvait peut-être le vaincre avant qu’il ne vous porte un coup d’estramaçon. Il se souvenait également avoir déjà bu avec lui, mais cette partie-là, il ne s’en rappelait plus trop bien… La faute à l’alcool, sans doute.

Le grand type l’avait fait libérer. Ruthger ne comprit pas, jusqu’à ce qu’il entende que le fameux Jin…truc, était devenu chevalier. Tiens donc, un chevalier-paysan ! Il n’en avait plus vu depuis Jullo-la-Moisson, sur ses propres terres. Il n’aimait pas trop le concept, car c’était la porte ouverte à l’entrée de toute la lie du monde dans la fraternité sacrée de la chevalerie… Néanmoins, il dut reconnaître que sans l’intervention de l’Ours, il serait peut-être le cul dans l’eau, à pourrir dans un cachot sentant les égouts. Son providentiel sauveur lui avait demandé de rester avec lui, chose qu’il n’eut aucune difficulté à faire ni à interpréter. En effet, d’autres gardes pourraient encore le mettre en prison s’il n’était pas accompagné de la montagne de muscles qui l’avait fait libérer. Ruthger et Gontran suivirent alors l’ogre dans les couloirs du château.

Ils croisèrent un autre bonhomme, plus petit que le premier, mais pas un nain non plus. Il disait s’appeler Anthoine, et était également un gueux. Après une brève discussion, Jin-chose leur demanda de suivre le dénommé Anthoine, afin d’aller réunir la garde de la Dame Cécilie. Il ne connaissait pas cette damoiselle, mais se dit qu’il pouvait au moins tuer l’ennui en se rendant utile. Il accepta donc, sachant pertinemment que le gueusard devrait respecter son rang, quel que soit le type d’ordre qu’il souhaitait donner. Le sourire aux lèvres, Ruthger acquiesça.

« Fort bien, sir Jin du Nord. Qu’attendons-nous, Anthoine ? Prestement ! La garde ne va point se lever toute seulotte ! »

Malgré le harassement visible d’Anthoine, Ruthger et son serf, qui lui faisait office d’écuyer depuis la mort du dernier, se dirigèrent vers la cour, pour procéder à l’appel. L’ordre au rassemblement avait été sonné et crié, et déjà les Missédois se mettaient en rang, une quinzaine d’hommes portant un blason que Ruthger connaissait. Il essayait de se rappeler ses leçons avec ce satané érudit que lui avait collé son père… Taillé ondé, au premier de gueule au faucon d'or, au deuxième de sable aux trois croissants d'argent. Soudain, il se rappela de ses leçons ! Le blason de la famille de Laval, Missède ! Il se demanda ce que ces gens faisaient si loin de chez eux, jusqu’à ce qu’il aperçoive plus loin un jeune homme, qui disait être Gaël de Laval, fils du seigneur Arnaut, de Beaurivages. Ruthger, pendant le rassemblement des hommes, avait justement entrepris une petite conversation avec le jeune homme, principalement autour de la chevalerie, des belles demoiselles, et du futur tournoi qui s’annonçait, auquel Ruthger ne pourrait malheureusement pas participer. Son père Brecca préférait envoyer Valdemar, son aîné, entraîné depuis jeunot à jouter. Quelle rage avait pris contrôle du puîné, lorsqu’il avait appris cela…

Une fois les troupes rassemblées, et Gaël parti, le sir Jin du Nord descendit, accompagné de l’intendante qui l’avait si rudement rembarré la fois précédente. Il ne dit mot, pensant éviter ainsi qu’elle le remarque, vu qu’elle semblait aveugle. Croisant les bras, il vit le colosse s’emballer et hurler des choses à Anthoine. Ni lui, ni Gontran ne comprirent quoi que ce soit à l’histoire. N’étant pas résidents du château, ils ne connaissaient pas encore qui était qui, du moins, pas complètement. Aussi, lorsqu’il vit que tout ce petit monde s’en allait en compagnie de deux gardes rivegeois, Ruthger se frotta doucement la barbe. Gontran le regarda en écarquillant les yeux.

« On… On fait quoi, seigneur ? »

Le chevalier resta un instant pensif, regardant le groupe s’en aller à grands pas.

« Nous les suivons, brave Bottier ! J’aimerais ouïr de moi-mêsme la fin de cette historiette fort peu commune ! Allons, avance pourceau ! »

Ils suivirent donc le groupe, et s’introduisirent sans grande difficulté dans la salle. En réalité, il fallut convaincre Anthoine, qui ne se montrait pas si coopératif. Ruthger s’était donc exclamé :

« Mais allons ! Je congnois bien l’Ours d’Oësgard ! Nous avons guerroyé ensemble ! Et il m’a libéré des fers injustement liés à mes poignets, lors de ma seconde entrée au castel ! Alors, laissez-moi donc passer, diantre. »

Après s’être ainsi frayé un chemin dans la salle, il laissa Gontran à l’extérieur, prétextant qu’il devait ‘monter la garde’. Le pauvre gars s’assit donc sur un tonneau, comptant le nombre de créneaux aux murailles pour passer le temps… Tandis qu’à l’intérieur, l’ambiance ne semblait pas au beau fixe. Et pour cause… La Dame de Lourmel avait disparu, et il se murmurait que le coup pouvait venir de l’intérieur. Néanmoins, il n’était pas du tout au courant du meurtre de la jeune Aline. Patiemment, il attendant, prêtant l’oreille à ce que pourraient bien dire tous ces gens réunis.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeVen 27 Mai 2016 - 16:58

Elle s'assit sans un mot, attendant que les hommes se rassemblent autour d'elle. Son esprit tournait à toute vitesse en essayant de calculer les derniers ajustements. La voix de Jindanor lui chatouilla une fois de plus l'oreille et un homme sortit a grands pas. Pourquoi ? Peu importait pour l'instant.

Le Chevalier se rapprocha à nouveau comme s'il craignait qu'elle ne tourne de l’œil. Mais elle était beaucoup moins touchée qu'il le pensait. Beaucoup moins touchée qu'elle ne l'aurait pensé également. L'heure était peut-être trop grave ? Ou elle ne se rendait pas bien compte ? Elle n'avait pas encore le temps de faire le tour de la question. La gorge nouée, elle demanda à Jindanor si Gaël était présent… Et elle regretta presque le fait qu'il soit en effet présent.

Lorsque lorsque Jindanor, le Capitaine et son frère furent près d'elle, elle les conjura de lui faire confiance et de lui donner quelques instants. L'idée parue déplaire au blondinet, comme de coutume, mais la situation dans laquelle ils étaient n'était pas vraiment son terrain d'expertise… et il avait très bien compris que si certains gardes le tenaient à l’œil depuis son arrivé, ce n'était pas vraiment pour sa propre sécurité.

« Capitaine, Jindanor, si vous connaissez des Lourmelois hors de tout soupçon, n'hésitez pas à les mettre au courant de ce que je m’apprête à dire et à les mettre à contribution. »

Finalement, le coeur au bord des lèvres, Cécilie en appela à l'attention de tous.

« Messieurs. Des événements récents ont prouvés que les hommes de la garde Lourmel étaient liés à la disparition de la Dame. Nous ne savons pas combien des gardes sont dans la confidence mais ils n'ont put agir qu'avec l'appui d'un chef que nous ne connaissons pas encore. Un chef qui se trouve entre les murs au moment même où nous parlons. »

Qui que soit le chien qui avait ordonné la mise à mort d'Aline, il avait agit à un moment précis. Il n'aurait pas put prévoir cela aussi finement s'il n'était pas directement sur les lieux. Le flou dans lequel Lourmel était rendait le ravisseur imprudent… Et c'était là une de leurs seules chances.

« Vous êtes les seules personnes en qui Lourmel peut avoir confiance. Je ne sais absolument pas ce qui se passera dans les jours prochains et il est probable que la vie de certains d'entre nous soit menacé. Mais je tenais à vous remercier personnellement pour la loyauté et le dévouement dont vous avez déjà fait preuve. »

Elle s'arrêta un instant, lâchant consciencieusement le pan de robe qu'elle froissait entre ses doigts en un geste nerveux. Ses mains se posèrent plus calmement sur ses genoux.

« Vous êtes peut-être les seules personnes à pouvoir rétablir la justice dans ce château et faire en sorte que l'infâme instigateur de tout cela soit puni pour les mauvais Choix qui ont conduits à la traîtrise à laquelle nous devons faire face. Des hommes sans honneur, sans compassion ni la moindre once d'humanité tournent bafouent tous les serments que vous-même avez prêtés. C'est pourquoi je vous demande de vous souvenirs des personnes présentes dans cette salle, car ce sont les seules en les quelles vous pouvez avoir une parfaite confiance. »

Un silence de plomb était tombé sur les épaules de toutes les personnes dans la salle… Mais la jeune musicienne prit le temps de trouver les mots… et d'être sûre de maîtriser sa voix, avants de continuer.

« Capitaine, choisissez deux hommes à mettre sous les ordres du lieutenant Anthoine. Ils fouilleront intégralement les baraquements, les écuries et toutes les infrastructures dévolues aux gardes. Au moindre indice, remettez-vous en à Jindanor. Qu'il partent maintenant. »

Le bruit de talon qui claquent et les cliquetis de la maille lui répondit. Son bras gauche se déploya, heurtant une chemise qui glissa vers elle avec quelques réticences.

« Gaël, qui est l'homme le plus loyal de ta troupe ?
-Sir Pierre de Perval.
-Capitaine, reprit-elle plus haut, Je vais demander à ce que soit organisé un système de garde double. Un Rivegeois et un Lourmelois seront assignés à chaque personne un tant soit peut importante dans ce château. Roland, Berthold, Yorik, Thelana, vous-même, chaque conseiller ainsi que notre hôte, la Dame de Kastelord, si elle le désire. Ils devront suivre la personne à laquelle ils sont assigné absolument partout jusqu'à ce que cette affaire soit tirée au clair. Je me plierai moi-même a cette surveillance, je vous laisse désigner l'homme qui sera le plus apte à remplir cette tâche mais je vous demanderais de choisir avec soin ceux qui veilleront sur Aline… Tous les hommes rivegeois seront sous vos ordre, excepté Sir Pierre de Perval, Sir Jindanor Numanor et les hommes assignés à Anthoines. Je veux que chaque personne ici connaisse son affectation lorsque nous feront irruption au conseil. »

Aline… Le Capitaine était assez surpris de ne pas encore avoir entendu la jeune femme parler de la funeste découverte qu'ils venaient de faire. Il lui avait appris à mi-voix la mort de la préceptrice avant qu'elle s'adresse aux autres soldats mais cela ne semblait pas être dans ses priorités… Plus les minutes passaient, plus il redoutait les idées qui avaient put germées dans sa jeune tête… Mais tel était son devoir, le regard du jeune seigneur Gaël le lui rappelait fort bien.

Il se redressa, frappa une fois sur son cœur et parcouru la salle du regard avant de saluer la demoiselle.

« Bien ma Demoiselle.
-Attendez-moi près de l'escalier principal… et Capitaine, je vous remercie.
-Je ne fais que mon devoir ma Demoiselle. »

Il ne fallu qu'une poignée de seconde pour que les soldats rivegeois vident les lieux. La porte se referma dans un chuintement, laissant seulement quelques respirations dans le salon.

« A quoi joues-tu, Cécilie ? »

Il avait pris sur lui tant que cela s'imposait, mais il avait besoin de savoir. Quel était ce mystérieux événement qui prouvait l'implication de hauts dignitaires Lourmelois ? A quel point sa sœur venait de mettre son nez dans les affaires des autres...

« Le temps nous manque… Je sais que je n'aurais pas du venir te parler de… mes états d'âme cet après-midi et je conçoit que mes façons puissent t'agacer mais laisse moi finir mon explication avant de t'énerver, d'accord ?
-très bien…
-Ce soir j…

Quelqu'un changea d'appui.

« Qui est-ce ? »


La réponse fut fort peu satisfaisante… Mais elle n'avait pas vraiment de temps à perdre en discussions stériles.

« Et bien si on vous juge de confiance… Approchez-vous donc. Je ne tiens pas à ce que tous le château soit en alarme et autant que vous entendiez de ma bouche les accusations qui ne manqueront pas de fuser. Je disais donc... Aline vient d'être retrouvée morte.

-Par les cinq…
-C'est pour ça que nous pouvons être sûr que la tête de cette trahison est proche de nous… et que j'ai absolument besoin de votre aide.
-Bien sûr ma sœur, je ne m'éloignerai pas de toi de plus de deux pas. »

Il s'était emparé de la main de sa sœur avec emphase, l'esprit déjà occupé par l'aventure qui s'annonçait. Enfin, il allait réellement risquer sa vie et se battre pour son honneur… mais elle retira ses doigts de la poigne du jeune homme.

-non. Tu ne comprends pas… Il faut que tu partes immédiatement. Aline morte et Maélyne enlevée, Mère est la prochaine héritière. Elle devrait arrivée d'un jour à l'autre et toi, tu es arrivé la veille même de la disparition de Maélyne. Tu comprends ce que cela veut dire n'est-ce pas ?
-Néera nous protège…
-Il faut que tu partes le plus rapidement possible pour l'intercepter… Et que tu réussisses à convaincre Thelana de te suivre. Tant qu'elle restera là, elle est à la fois une personne gênante et un point d'appui de plus pour faire du mal à Maélyne. Révèle lui le destin d'Aline s'il le faut mais il faut que vous ayez franchi les portes dans moins d'une heure.
-Je rassemble mes affaire et je me met en route… »

Cécilie eut la surprise de sentir son frère poser un baiser sur son front avant de reculer.

-Prend soin de toi ma sœur.

Son regard s'était fait plus… fier, en se posant sur Cécilie. Une rareté depuis qu'il était assez grand pour se ranger à l'avis de son père. En se retournant vers la porte, il dévisagea le géant une dernière fois. Il était décidément… bestial… Mais même s'il était un rustaud Nordien, il lui devait la vie. Bombant son maigre torse de tout jeune homme dans le plastron orné qu'il ne quittait jamais, il tendit solennellement la main vers ce satané vétéran pour lui saisir le bras à la manière des chevaliers de Missède.

-Sir Jindanor… Il me semble que je vous dois des remerciement… Et même plus que ça. Quoi qu'il arrive, vous serez toujours bien venu à ma table. Vous m'avez fêlé une cote en me balançant sur la rive, et devant Néera, je jure que je vous rendrai la politesse. Lança-t-il avec un sourire malgré le visage fermé de son confrère.

L'accolade se voulait virile et fraternelle… Mais entre un géant de vingt ans et un éphèbe de huit printemps à peine révolus, n'importe qui aurait eut un sourire amusé. Gaël semblait plané totalement au dessus l'aura tout sauf détendue qui se dégageait de Jindanor, faisant preuve d'autant de flegme (ou d'inconscience) que s'il avait été en ses terres lors d'une rencontre officielle.

Plus près de lui, il en profita pour ajouter à voix basse :

-… Veillez sur ma sœur, je vous en prie… Elle n'a aucune idée de la violence dont peuvent faire preuve les hommes.


Ses yeux aussi bleus que ceux des de Lourmel se plantèrent un dernière fois dans ceux de Jindanor, puis il quitta la pièce sans un regard en arrière, drapé dans sa dignité de héros.

-Bien… Sir Ruthger, puis-je compter sur vous  pour nous aider à faire payer le traître qui a défier Lourmel, enlever sa Dame et tuer une enfant innocente après avoir fait le vœux de la protéger ?

-Ces odieux brigands vont regrestter leur vilenie, j'en fais le serment! Le parjure finira tailladé de ma lame.


Les mots du chevalier, à défaut de lui réchauffer le cœur, lui permirent de respirer un peu mieux. Elle lui offrit un fin sourire, à peine plus prononcé que ceux qu'elle savait si bien maintenir sur son visage peu importe les circonstances.

-Alors il est tant de trouver une façon de démasquer ce rat. Pour l'instant, voilà ce que je sais : la chevalière trouvée dans la chambre de la Dame par vos soins, Messire, appartient au garde charger de nourrir le Kerkand qui est maintenu dans la tour Nord. J'ai fait intégralement vérifier la tour après la tempête et elle n'a pas subit le moindre dégât, les murs sont solides et même si la créature meurt de faim, ils tiendront sous ses assauts, mais l'homme est introuvable. C'est un homme simple. Il n'a pas la ruse nécessaire pour organiser quelque chose de cette envergure et n'est ni ambitieux, ni concupiscent. Celui ou celle qui a fait pression sur lui doit être redoutable.

Sans arrêter son explication, elle se pencha sur le côté pour attraper la canne qui attendait sur le tapis depuis son arrivée.

-Si vous avez des idées sur ce qu'il convient de faire, n'hésitez pas à prendre des initiatives mais je viens de m'apercevoir d'une chose que j'aurai du remarquer bien plus tôt. Faire sortir Maélyne de l'enceinte sans que personne ne s'en aperçoive ne peut vouloir dire qu'une chose en fin de compte. Soit elle est quelque part ici, soit les ravisseurs ont utilisés des passages secrets et peuvent renfermer des indices. Hors aucun passage n'a été vérifier puisque seule Maélyne et quelques rares personne comme Yorik sont sensés les connaître.

Elle se releva avec précaution et s'appuya un peu plus lourdement que d'habitude sur son bâton… Ses jambes tremblaient encore.

-J'ai connaissance de certains d'entre eux mais je pense que Maélyne devait gardé des plans dans son bureau, ou au moins des archives les concernant… quelque chose qui pourrait nous donner un indice. La pièce est placée sous bonne garde, mais nous pouvons y accéder en toute discrétion depuis le mien… Et ce détail ne jouera pas en ma faveur.

Elle s'autorisa une profonde inspiration et ferma un moment les yeux qui lui étaient si inutiles.

-Je vais retourner voir la Gardienne, j'ai à parler avec elle. Pendant ce temps, j'aimerai que vous alliez inspecter les documents de mon bureau et celui de Maélyne afin de pouvoir lancer des recherches discrètes avec les hommes qui ont été placés sous les ordres d'Anthoine. Rose devrait être dans mon bureau, expliquez lui ce qui ce trame, elle vous sera, je pense, d'un grand secours.

Elle aurait put se déplacer lentement vers sa destination, mais une fois de plus, elle chercha le bras de Jindanor. Sa simple présence avait le don de l'apaiser… Et elle sentait que sans lui, elle n'aurait pas eut la force, ne serait-ce que de penser le plan qui mûrissait lentement. Ce n'était pas son frère mais elle qui serait en partance pour retrouver sa mère. Il lui semblait tendu… Mais qui ne l'aurait pas été.

-Pourriez-vous m'amener rapidement au petit salon avant de monter au bureau ? Navrée de vous faire faire un détour, Sir  Ruthger.
Ajouta-t-elle sans s'étendre plus que cela.

Leurs pas résonnaient clair dans les couloirs et sur les marches d'escalier. Profitant de l'instant, elle serra légèrement le bras de Jindanor en un geste qui se voulait tendre. Avant de les quitter à la porte du salon, elle ajouta :

-Ne vous en faites pas pour moi… Je suis la coupable idéale, personne n'a intérêt à ce qu'il m'arrive quoi que ce soit. Retrouvez moi à la porte du conseil.




Par les Cinq…

Lorsque les deux hommes avaient fait irruption dans le bureau de Cécilie, Rose avait blêmi. Elle avait même tressaillit en apercevant Jindanor… Et dire qu'elle pensait que la journée ne pouvait pas être pire… Elle avait faillit perdre connaissance à l'annonce de la mort d'Aline et s'était précipité vers la cruche d'eau vide posée sur le bureau avant que son estomac ne se retourne entièrement. Le coup avait été violent… Mais visiblement les deux hommes étaient pressés. Les assurant qu'il n'y avait rien approchant de ce qu'ils cherchaient dans les bibliothèques de l'Intendante, elle avait ouvert la porte dérobée derrière la tapisserie et les avaient guidés jusqu'à l'autre bout du petit couloir.

Sous le choc, elle avait laissé les deux hommes commencer l'investigation. Leurs idées n'étaient pas mauvaises et le flaire de fin limier du chevalier étranger aurait certainement finit par trouvé quelque chose si la curiosité maladive de Jindanor n'avait pas suffit à mettre la pièce sans-dessus-dessous. Une main sur le ventre, l'autre sur le bord de la pore, sous le choc, elle prit violemment conscience de la situation en entendant  bouger le garde qui avait été posté devant la porte pour éviter que quelqu'un puisse s'en prendre aux document officiels de Lourmel. Son regard se porta soudain avec plus d'attention sur tout ce qui trônait. Armoire, bibliothèque, bureau, guéridon, statuette, blason de Lourmel… Elle se souvint du rangement de la bibliothèque de Missède, du bureau du Seigneur Arnaut, de celui de sa femme, de celui de messire Renard… Après une brève hésitation, elle donna quelques indications sur la cachette que la Dame de Lourmel pouvait bien avoir trouvé pour cacher des plans ou des documents sensibles, faisant taire tout commentaire désobligeant.

-Je suis peut-être une roturière, messire, mais je travaille dans des bureaux et des bibliothèques plus grandes que ce château depuis ma naissance.
Glissaient-elle a voix basse pour que personne ne vienne les interrompre.

Et les idées furent bonnes puisqu'entre les souvenirs de la suivante, la curiosité du colosse et le flair du Ruthger et son jeune compagnon, ils mirent rapidement la main sur une boite fort étrange, extraite d'une cache tout aussi improbable.

Rose serra le pan de sa robe dans laquelle était caché son carnet et loucha sur le boîtier qui semblait dépourvu d'ouverture.

-Ce château est plus truffé de secret que le Langecin tout entier ma parole… murmura-t-elle. Pas étonnant que la cuisine se fasse pillée. Saucisson, fromage, pain… Après un Kerkand dans la tour Nord. Si ça se trouve, la Dame loge toute une armée dans ses sous-sol…




Une vingtaine de minute après avoir quitté le salon, Cécilie poussa de nouveau la porte… seule.

-Je suis navrée d'être partie de façon aussi cavalière, ma Dame, j'espère que vous pourrez pardonner mes manières inexcusable. Comment vous sentez vous ?
"- Ne vous excusez pas, mes paroles avaient de quoi bouleverser les manières d'un saint..... "

Elle pénétra dans l'espace avec précaution, suivant du bout des doigts le mur de droite avant de tatoner vers la banquette qu'elle connaissait bien. Elle attendit d'avoir des nouvelles de son hôte et s'enquit plus avant de son état, de son voyage et de ses désirs avant de revenir au sujet qui lui occupait l'esprit.

-Je suis désolée… Mais il faut que je vous avertisse…  Votre vision s'est révélée exacte… Aline de Lourmel a été retrouvée morte il y a quelques instants… Mais j'ai une faveur à vous demander.

"- Malheureusement... je ne doutais pas un instant que ma vision ne le soit pas. Mais cela ne rend pas moins cette nouvelle bouleversante... et douloureuse. Dites moi ce que je peux faire pour vous aider Dame Cécilie."


-La personne qui a ordonner cet assassinat est forcément au château. Et… J'ai jurer que ce traître serait démasqué… Je peux encore vous laisser hors de cause si vous le désirez… Mais votre intervention serait sans aucun doute un atout non négligeable.

Elle ne passerait pas par quatre chemins… Cécilie s'approcha de quelques pas pour parler plus à son aise et plus en détails de ce qu'il faudrait faire. Elle regrettait chaque seconde d'avoir laisser d'autres gérer la situation depuis le matin… Ses devoirs d'Intendantes ne passaient pas devant ceux qu'elle avait envers Maélyne… Mais il n'était pas temps de penser à cela.

-Si Aline a été tuée, c'est qu'il ne reculera devant rien pour accomplir son plan. Donc Maélyne a été épargnée pour une bonne raison. Et quelque soit cette raison, son ravisseur tien à ce qu'elle reste en vie. Nous nageons en pleine confusion, obligés de nous méfier les uns des autres, mais la confiance rend les gens imprudents. Si nous pouvons obliger le traître à faire un faux pas, nous pourrons peut-être le contrer…




C'est finalement avec plus d'une demi-heure de retard que Cécilie, Jena, Jindanor et  Ruthger franchirent la porte de la salle du conseil. Ils n'avaient pas eut le temps de parler plus avant mais le temps jouait contre eux.  Dans l'escalier, à portée de voix, le Capitaine et ses hommes attendait.

Dans la salle, tous étaient déjà en train de débattre de sujets et d'autres, certains dégoisaient déjà sur l'absence de la jeune Intendante missédoise. Aussi, la majorité des conversations se turent et les yeux se tournèrent sans difficultés vers les arrivants quand ils firent irruption.

-Veuillez excuser mon retard. Je vous présente Dame Kastelord, gardienne de la DameDieu, qui nous fait l'honneur de sa présence…

Avec une galante aide, Cécilie ne tarda pas plus à prendre place sur l'une des chaises qui entouraient la table, son sourire impeccablement serein trônant calmement sur son visage.

-J'ai cru comprendre que vous parliez de la chevalière de Godfroy ? J'espère que vous tolérerez une digression mais j'ai réfléchit à vos objections de ce matin et je conçois que voir des troupes étrangères circuler librement dans le château puisse vous tendre, cependant l'implication de Godfroy dans l'enlèvement de Maélyne pose de nouvelles questions. Aussi je propose, pour un soucis de sécurité et de fiabilité, que chaque personne autour de cette table soit accompagnée en permanence d'un Lourmelois et d'un Rivegeois. Ainsi vous saurez toujours ou ces hommes se trouvent et ils resteront utiles.

Ou ces hommes, non mes hommes. Chaque détail de son discours était maîtrisé. Si les Missédois n'étaient pas de grands guerriers, ils pouvaient s'enorgueillir des alliances faites au fil de leur mots… Et pour une fois, elle espérait bien avoir hérité de la langue d'or de sa famille…

-Je sais que faire de telles proposition n'est pas le rôle de l'Intendante que je suis, mais visiblement, les démarches entreprises ce matin n'ont encore rien données et apparaît de plus en plus clairement que des hommes de la gardes sont impliqués puisque Godefroy, admettons-le, n'aurait jamais put orchestrer un tel complot seul. Sa force est peut-être impressionnante mais Néera n'a pas jugé bon de le doter d'une intelligence remarquable… Mais avant que nous entrions plus avant dans les débats, je dois vous informé d… Le corps…

Son souffle se trouva court. Elle reprit.

-Le corps de Maélyne de Lourmel a été retrouvé.
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Au coucher du soleil…

« Pourquoi pleurer ? » Demanda Godfroy innocemment en voyant Maélyne fondre en larmes.
« Pourquoi pleurer ? Ça ne va pas ? »
« Non… » Arriva-t-elle à peine à articuler.
« Godfroy… Quelque chose ne va pas…  S’il-te-plaît… »
Ils entendirent alors un cri, celui de la bête. Godfroy se leva d’un bon, puis écouta le deuxième.
« Elle… »
« Godfroy… Ecoute moi… »
« Elle… Elle… »
« Godfroy. Berhold est un menteur ! Berthold t’a menti ! Il n’hésitera pas à lui faire du mal, Godfroy. Il n’hésitera pas une seule seconde. » Elle s’arrêta un instant, regard le géant s’agiter, empreint à une forte hésitation. Il avait envie de partir, il avait envie de la rejoindre.
« Que crois-tu qu’il compte faire ? Qu’y a-t-il de mieux qu’un kerkand en liberté, ravageant ce qui reste de la ville pour achever ma réputation ? »
« Non… Il a promis… Elle… »
Un nouveau cri.
« Godfroy… elle t’appelle. Vas-y. Va voir de tes propres yeux et tu verras que j’ai raison. »
« Mais… Berthold a demandé de surveiller. »
« Où veux-tu que j’aille ? Je suis attachée, fiévreuse. Je ne pourrais aller nulle part… »
Son seul espoir était dorénavant qu’il aille se rendre compte de la situation de ses propres yeux. Qu’il se rende compte qu’il avait été berné, harcelé et menacé par un homme cruel et fourbe.

Le géant la regarda, comme s’il hésitait, mais finalement il partit à toutes jambes. Au fil des mois, en nourrissant cette bête dès son plus jeune âge, il avait fini par créer un lien entre eux. Certains dires que c’était un fou, mais Maélyne l’avait déjà vu à l’œuvre. Il arrivait à la calmer, il arrivait à lui parler et à se faire comprendre. La bête l’appréciait, sans doute comme un allié plutôt qu’un véritable ami, mais Maélyne était persuadée que si Berthold avait pour plan de libérer la bête, il n’y aurait que Godfroy d’assez apte à l’arrêter.

Plusieurs minutes passèrent alors que Maélyne était seule. Ses larmes coulèrent toujours, elle avait mal, sans comprendre pourquoi, elle souffrait, terriblement. Sans doute la fièvre commençait à lui jouer des tours. C’est alors qu’elle sentit quelque chose dans l’eau. Quelque chose la frôlait. Maélyne se mit alors à remuer les jambes. Ce n’était pas le moment d’être mordue par une quelconque bestiole. Mais non, c’était loin d’être une quelconque bestiole, ce n’était autre qu’Arth. Le dräke dont elle s’occupait depuis maintenant plus de six ennéades.
« Arth… ? Mais… Que fais-tu ici ? »
Il émit un petit cri, que Maélyne n’eut point mal à reconnaître.
« Oh… excuse-moi mais je n’ai rien à te donner. » Elle lui répondit sur un ton neutre, comme s’il était normal d’entretenir cette conversation avec lui alors qu’elle était attachée dans une cave.

Il poussa un nouveau cri.
« Arth… » N’eut elle pas le temps de continuer sa phrase qu’elle sombra doucement dans l’inconscience.
Il se produisit alors un phénomène étrange. Le dräke se mit à crier, de plus en plus fort, d’un cri aigu qui réveilla à moitié la Dame.

« Arth… Je n’ai… je n’ai…. Rien à manger… »
« eh, j’suis loin d’être un obsédé d’la bouffe moi m’dame ! »
Maélyne redressa la tête. « Qui est là ? »
« Je suis là. Eho. Là, juste là. »
Elle chercha la voix du regard. « Qui est là ? Je ne vous vois pas. »
« Non mais les blondes j’vous jure… Je suis là, sur tes genoux, c’moi, Arth… D’ailleurs on ne peut pas m’trouver un nom plus… j’sais pas moi… plus royal ? Non pas que Arth c’pas beau mais, en fait si, c’moche comme nom. »
« Arth… mais comment ? »
« Quoi ? L’voyageur ta pas expliqué ? Mouais bon, en même temps… ouais bref c’pas important. Allez, sortons d’ici, veux-tu ? »
Maélyne avait encore du mal à reprendre ses esprits, elle qui croyait à un énième tour de la fièvre.
Le petit reptile quant à lui s’accrocha à la Dame pour se retrouver sur ses mains liées.

« Nan mais ces humains j’vous jure… Il ne pouvait pas s’contenter d’un nœud coulant l’autre gus ?...»
Un silence ce fit.
« OMNIOMNIOMNIOMNIOMNIOM, Pfouh… quelle goût de merde. J’espère que tu me remercieras avec une bonne bouffe pour t’avoir délivrée de ces cordes au goût de chiottes. »

« OMNIOMNIOMNIOMNIOMNIOM »
Maélyne sentit une baisse de pression sur ses poignets, ce qui lui tira un cri de douleur. Ceux-ci avaient été serrés au point ou tout mouvement lui lacérait la peau.
« Voilà poupée, tes libérée. Par contre, le reste, tu te débrouilles, j’me suis assez gavé de corde pour l’reste de ma vie là. »
Ses mains, malgré la douleur, plongèrent dans l’eau pour se défaire des cordes qui retenaient ses pieds. Puis, elle se leva précipitamment. Ce qui eut pour effet d’engendrer sa chute.
« Vas-y molo princesse, tes jambes sont endolories. »
Maélyne essaya une deuxième tentative, y allant plus doucement. Pas après pas, elle arriva à l’escalier puis tendit l’oreille. Il n’y avait personne à l’étage. Il fallait en profiter, et s’échapper.

Chose dite, chose faite, très vite, elle se retrouva dehors. La nuit était tombée, les torches éclairaient un tant soit peu les routes boueuse, alors que le ciel était d’un noir effrayant.

« Quelque chose me dit qu’on devrait mieux ne pas retourner au château. »
Maélyne ne répondit pas. Elle était attirée vers le château, comme si quelque chose l’y attendait. Comme si la réponse à sa boule dans le ventre lui s’y trouvait.

Entrant dans la cour, c’est là, qu’elle tomba nez à nez avec un groupe. Difficile de déterminer le nombre qu’ils étaient au vu de l’état dans lequel elle était. Pourtant cela ne l’avait pas empêché de pousser un petit « à l’aide…. »
« Maélyne ! » Cria une voix féminine familière.
« Par Néerra, Maélyne tu es en vie ! » Thenala s’était précipitée vers elle, après être descendue de sa jument. Cécilie l’avait convaincue de partir en compagnie de son frère Gaël mais heureusement qu’ils avaient pris légèrement du retard en scellant les chevaux de tels sortent qu’ils se fassent le plus discret possible.

La rouquine se rendit bien vite compte de l’état dans lequel se trouvait Maélyne.

« Nous devons la ramener au château. »
« Non ! Non, non c’est une mauvaise idée. N’oublie pas ce que Cécilie nous a dit. Celui qui a orchestré tout cela est dans l’enceinte même du château. Maélyne sera bien plus en danger à l’intérieur qu’à l’extérieur. »
« Non… ramenez-moi. Tout de suite. Je veux… Je veux voir ma fille. »
Les personnes présentes ne répondirent pas. Après tout, que pouvaient-ils bien dire ? Qu’arriveraient-ils à dire ? Rien. Absolument rien.
« Ramenez-moi discrètement. Je connais un passage sur, près de la tour nord. Ramenez-moi. C’est la seul façon d’arrêter Berthold… »
« Berthold ??? » S’écria aussi bien Thenala que Gaël.

Un peu plus tard…

Lors de la réunion, où Cécilie avait débarqué avec une sombre nouvelle. Chaque personne, dépitée de l’entendre, accepta non sans peine les ordres de la Missédoise. En réalité, ils n’avaient toujours pas quitté cette sale. Ils voulaient avoir des réponses. Des cris pouvaient parfois se faire entendre. De par sa révélation, ou plutôt son mensonge, Cécilie venait de déclencher un semblant de guerre diplomatique.

Près de la tour nord, la Dame accompagné de sa cousine et de son cousin, ainsi que de quelques gardes de confiance suivirent les indications de Maélyne quant au passage qui devait les mener en lieu sûr. Très vite, ils trouvèrent la fameuse porte cachée derrière d’immenses fougères. Ils suivirent alors un long couloir, puis des escaliers qui les menèrent tout droit vers la chambre saccagée de la Dame des lieux. Thenala aida Maélyne à s’assoir sur le lit alors que Gaël faisait les cents pas, ne sachant pas rester sur place.
« Que faire à présent ? » Demanda le jeunot.

« Nous attendons. » Répondit Thenala. « Ce n’est certainement plus ici qu’ils viendront la chercher. De plus, je me suis assurée de pouvoir envoyer un pigeon en toute discrétion à mon frère, Braan, dès que j’ai découvert la disparition de Maélyne. Il ne devrait plus tarder. »

Dehors, la pluie s’abattait à nouveau sur le pays Lourmmelois. Mais au loin, pour ceux qui avait l’ouï fine. On pouvait entendre des sabots marteler le sol, s’approchant à toute allure.

« Bon. Quand c'est qu'on bouffe? »


Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Lun 30 Mai 2016 - 7:19, édité 1 fois
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Jindanor Numanor
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Le regard du Blondinet se tourna vers Jindanor, il était plus fier depuis qu'il s'était posé sur Cécilie, il la reconnaissait peut-être enfin ? Jindanor n'en savait pas grand chose, mais lorsqu'il dévisagea Jindanor, il sembla tilter que s'il était là aujourd'hui, c'était bel et bien graçe à lui. Bombant ce qui lui était donné comme torse le jeune homme tendit solennellement la main vers le Chevalier, lui saisissant le bras à la manière des chevaliers de Missède, Jindanor n'hésitant pas un instant pour cette forme de poignée de main, sa poigne se faisant aussi pressante qu'à l'accoutumée.

-Sir Jindanor… Il me semble que je vous dois des remerciement… Et même plus que ça. Quoi qu'il arrive, vous serez toujours bien venu à ma table. Vous m'avez fêlé une cote en me balançant sur la rive, et devant Néera, je jure que je vous rendrai la politesse.


Alors qu'il lui souriait, Jindanor restait assez fermé, inclinant cependant la tête, il lui répondit rapidement.

-Avec tout le respect que je vous dois, Sir Gaël, vous avez encore bien des monts à briser avant de me rendre la pareil, mais j'attends ce jour avec impatience. Je n'oublierais pas vos parôles.


Alors que l'accolade se voulait virile et fraternelle, la scène aux alentours devait plus donner l'impression d'un fils saluant son père, vu l'écart de taille et de carrure. Jindanor ne faisait pas réellement attention à l'état de flegme du jeune homme, il mettait ça sur le compte qu'il était légèrement inconscient, encore un peu trop sûr de lui même.

-... Veillez sur ma soeur, je vous en prie... Elle n'a aucune idée de la violence dont peuvent faire preuve les hommes.


Alors que les yeux du jeune homme se plongeait dans les siens, Jindanor inclina légèrement la tête, avant de répondre d'une voix d'autant plus basse, dans un murmure à peine audible pour toutes personnes alentours.

- Je veille sur elle depuis notre première rencontre. Elle ne craint rien.

-Point de mauvais sang, jeune chevalier! La dame est en sécurité avec moi... hum, enfin. Nous.

Le jeune homme quitta la pièce sous le regard pesant de Jindanor, avant que celui-ci ne se repose sur Cécilie.

Jindanor avait écouté tout cela, l'oreille bien tendue. Tout ce qui se mettait en place bousculait l'ordre qu'il était parvenu à remettre lentement dans son crâne, ses pensées fusaient encore, bousculaient sa réflexion et l'empêchait de réellement se concentrer sur un poids. Garder son calme en devenait d'autant plus compliqué au fur et à mesure du récit. Il avait ses doutes, il pensait savoir qui pouvait être là dessous, mais il fallait des preuves, tangibles.

-Je vais retourner voir la Gardienne, j'ai à parler avec elle. Pendant ce temps, j'aimerai que vous alliez inspecter les documents de mon bureau et celui de Maélyne afin de pouvoir lancer des recherches discrètes avec les hommes qui ont été placés sous les ordres d'Anthoine. Rose devrait être dans mon bureau, expliquez lui ce qui ce trame, elle vous sera, je pense, d'un grand secours.

Jindanor la vit s'avancer vers lui, il ne patienta pas plus longtemps, tendant son bras pour qu'elle puisse s'en saisir.. Plus un réflexe qu'une volonté propre, il voulait certes l'accompagner dans cet instant tout particulier, la rassurer, mais sa colère bouillait au fonds de lui, et le rendait légèrement distant..

-Pourriez-vous m'amener rapidement au petit salon avant de monter au bureau , Navrée de vous faire faire un détour, Sir Ruthger. Ajouta-t'elle sans s'étendre plus que cela.

-Nous allons vous y amener, ma Dame. Ruthger, si vous voulez bien nous suivre, cela ne prendra que quelques minutes.

-Fort bien. Gontran, nigaud, viens donc et suis-nous!

Leurs pas résonnaient dans les couloirs, pressés par la marche de Jindanor. Celui-ci avait hâte de se tirer de tout c'fatras bordélique, et de mettre la tête du chien ayant réalisé tout cela sur une pique.. Peut-être même utiliser ses boyaux comme guirlandes...

Ruthger, lui, marchait d'un pas leste, étudiant les couloirs, mémorisant chaque passage, afin de ne pas se perdre dans le dédale que pouvait constituer le château. Chamboulé par les nouvelles qu'il avait apprises, il était à présent plus concentré sur les affaires en cours qu'il ne l'avait été au début, lorsqu'il ne cherchait alors qu'un coin pour se loger. Une petite fille était morte, et une conspiration houleuse semblait avoir cours en ces lieux. En tant que chevalier, il ne pouvait tolérer ni l'un ni l'autre. Gontran, quant à lui, traînait les pieds en soupirant, et suivait son maître en râlant intérieurement. Dans quel pétrin s'était-il donc encore fourré?


Ils prirent encore quelques instants avant de parvenir devant la porte du petit salon, et lors de la marche, Jindanor ressentis le mouvement de la main de Cécilie, compressant tendrement son bras, il s'attendrit sur le coups, l'observant du coin de l'oeil, emprunt à une envie de l'embrasser follement, de la serrer contre lui, de lui jurer encore monts et merveilles... Mais la rage et la situation reprirent le dessus, l'obligeant à la quitter du regard et à observer avec sérieux le couloir. Il pensait, encore, il réfléchissait, de nouveau, il fulminait, intérieurement.

Elle quitta son bras, pour rejoindre la porte qu'il lui avait délicâtement indiqué d'un mouvement de bras, guidant celle-ci à l'aide de sa main.

-Ne vous en faites pas pour moi… Je suis la coupable idéale, personne n'a intérêt à ce qu'il m'arrive quoi que ce soit. Retrouvez moi à la porte du conseil. Disait-elle, dans l'encadrure de la porte.

-Il n'empêche ma dame, que je m’inquiète pour vous... Ne faîtes pas de choses inconsidérés, et veillez à ne pas vous déplacer seule... Si ... Tout cela s'avérait être vrai, il vaudrait mieux que vous ne soyez pas seule lorsque le coupable sera révélé. Répondit calmement Jindanor, se voulant le plus aimable possible, malgré cette aura sombre qu'il dégageait encore.. Il s'inquiétait pour elle, et cela se ressentait, d'autant plus qu'il n'en avait rien à faire de ce que penserait Ruthger, il savait déjà avoir tout perdu. Cette guerre pour sa main, elle était morte dans l'oeuf, aucune bataille de vocabulaires, aucunes joutes verbales, aucune rixe... Rien. Son espoir avait été assassiné aux premières aurores. Et pourtant... Cette rage le consumait encore.

-Il serait plus prudent d'affecter un homme à votre garde personnelle, quelqu'un envers qui va toute votre confiance. J'ai remarqué que Sir Jin du Nord ci présent semble tout indiqué pour cela, tant il a l'air de vous porter haute estime. Remémorez-vous tout de mêsme que mon fer est vôtre, ma Dame...

-Le problème est là Ruthger... Je ne puis rester seul avec elle, vous ne trouveriez pas son bureau sans moi.. Non, faisons lui confiance pour l'instant. Je suis certain qu'il ne lui arrivera rien. Pas tant que je suis dans ce castel.

Et incroyablement, il se sentit investit d'un certitude presque macabre.. Personne ne la toucherait, et quiconque oserait lui faire du mal, s'en prendre à un seul de ses cheveux, et il l'écraserait, il réduirait ce château en poussière, briserait chacun des membres du coupable... Il était certain que même si personne ne connaissait leur relation en dehors de ragots sans fondements, aucun n'oserait s'en prendre à elle, connaissant les faits d'armes du Géant.. De l'Ours... Était-ce de la prétention ? Ou simplement un fait ? Jindanor savait que les gardes de Lourmel le craignaient, autant par son autoritarisme presque plus poussé que celui du Capitaine, que par sa stature imposante... Et ses quelques prouesses lors des "tournois" de bras de fers des casernements.

Ils reprirent le chemin du bureau de la Dame, le pas pressé, et presque trotté, sous le grognement presque constant de Jindanor Numanor, les pas les menèrent rapidement au bureau, où ils trouvèrent...

Malheur, les dieux se moquent-ils vraiment de lui ? C'était à n'en plus croire que ceux-ci avaient une quelconque compassion, ils souhaitaient le massacre, le sang, les tripes ? Le massacre d'Oësgard ne leur avait-il donc pas suffit ?!

Jindanor était d'autant plus hors de lui qu'il n'était pas là pour ça... Rose, pâle comme un mort, observait les deux hommes avec la plus belle peur dans le regard dont elle pouvait faire preuve...
L'Ours leva son poing, index dirigeait vers elle... Il grogna comme jamais il n'avait grogné, à en faire sursauter Ruthger, qui observa le grand gaillard, sourcil haussé. Gontran lui, observait les différents lieux de la salle, sous toutes les coutures, ne prêtant que peu de cas a la discussions qui débutait.

-Mais, quelle mouche vous pique mon vieux ? Dit-il en sa direction, ce qui fit baisser le regard de l'Ours vers lui.

-... RIEN. Grommela-t'il d'autant plus... Rose tressaillant presque lorsqu'il lâcha ces mots. Continuons, et fissa. Rose, le passage secret pour le bureau de la Dame de Lourmel.

Elle n'osa pas réellement rétorquer en direction de Jindanor, et s'attarda plus sur l'homme plus calme devant elle.

-Sir Ruthger, que s'est-il passé ?

Ruthger s'approcha de la demoiselle, s'emparant d'une main de celle-ci sans lui demander son accord, tapotant le dessus de celle-ci de sa main libre, Rose semblant un instant hors d'elle même, accepta bien vite le geste par la présence du Gaillard..

-Calmez-vous donc, là, là.. Marmonna Ruthger à son oreille.

-BON SANG... L'HEURE N'EST PAS AUX.... Jindanor soupira, baissant d'un ton. L'heure n'est pas aux messes-basses. Aline est morte Rose. Soit vous m'ouvrez ce passage, soit je retourne entièrement ce bureau et défonce chacun de ces murs pour atteindre ce foutue bureau !

-A-a... Elle déglutit, devenant aussi pâle que tantôt, malgré la prise de couleur face à la colère qui la rongeait par rapport à cette proximité presque indécente de la part du Chevalier Ruthger. Elle se précipité vers la cruche d'eau la plus proche, vidant son déjeuner sous le regard impatient de Jindanor... Presque sans compassion, l'homme tournait en rond tandis que Ruthger observait la scène avec un tantinet de dégoûts.

Il lui fallut quelques instants pour qu'elle accepte d'ouvrir le dit passage, malgré l'impatience de Jindanor, et le doux regard de Ruthger, et ce n'est qu'avec les machouillement incessant de Gontran dans la chair d'une poire bien mure qu'elle s'était réellement décidé à les y laisser pénétrer, insistant sur le silence nécessaire à cette opération tout en les guidant dans le court tunnel.

Alors qu'ils pénétrèrent dans l'antre de la Dame, Jindanor commença déjà à mettre le tout sans dessus dessous, sous les soupire agacé de Ruthger qui tentait désespéramment  de fouiller derrière lui... Prise par ses pensées, Rose ne réalisa que quelques instants plus tard qu'elle pouvait porter aide, et celle-ci ne fut pas de trop...

Sans oublier les piques de Ruthger, et les réponses cassantes de Cécilie, Jindanor s'empara des plans et ... Les analysa, sans plus, essayant de déterminer les endroits les plus propices aux cachettes... Détaillant que très peu étaient probables.

-Ce château est plus truffé de secret que le Langecin tout entier ma parole… murmura-t-elle. Pas étonnant que la cuisine se fasse pillée. Saucisson, fromage, pain… Après un Kerkand dans la tour Nord. Si ça se trouve, la Dame loge toute une armée dans ses sous-sol…

Ils reprirent la route vers la salle de Réunion, où ils retrouvèrent la Dame de Laval, présente aux côtés de la Dame Jena Kastelord, que Jindanor et Ruthger saluèrent avec la dignité nécessaire à son rang... une demi heure de retard, cela n'avait pas dû être inaperçu... Mais les propos de la Dame ne le seraient d'autant moins.

C'est avec certains désaccords que les exigences de la dame furent appliqués... Ouais... Tout ça allait être d'autant plus long à partir de maintenant.
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Maélyne de Lourmel
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« Bon alors, on bouffe quand ? »
« Tu vois pas qu’on a autre chose à faire ! »
« Hey ! Sans moi, tu serais encore enfermée dans cette maudite cave ! J’ai bouffé d’la corde qui avait un goût de merde ! Alors… EXCUSES-moi si j’ai envie de me mettre autre chose sous la dent ! »
« Les cuisines sont en bas, tu n’as qu’à y aller ! Vu ta taille, tu n’auras pas de mal à te faufiler dans les armoires ! »
Thenala regarda Maélyne, soucieuse. Effectivement, la scène qui se déroulait devant ses yeux avait de quoi intriguer. Maélyne, assise -changée après avoir trouvé des vêtements propres, sec et chaud dans cette chambre complètement retournée- se balançait d’avant en arrière, entretenant une conversation avec on ne sait quoi.
« Mais qu’est-ce qu’il lui arrive ? »
« Je ne sais… elle est brulante de fièvre, elle doit sans doute délirer. »
Oui, c’était ça, complètement ça. Elle délirait. Arth l’avait sorti de là, mais ne s’était nullement lié à elle. Bercée d’illusions, harcelée d’hallucinations et convaincue qu’elle l’entendait, Maélyne s’était complètement égarée.
« On doit prévenir Cécilie… On doit trouver un moyen. »
« Ils sont à la réunion à l’heure qu’il est et ma sœur avait un plan. Je pense qu’on devrait attendre avant d’agir. »
« Aline… Où est Aline ? » Demanda Maélyne, tremblante malgré les vêtements qu’elle portait.
« Maélyne, calmes-toi… »
« Non… Aline… Aline est en danger. Où est-elle ? »
Thenala ne répondit rien, elle n’avait pas la force, elle n’osait pas répondre.
Gaël échangea un regard avec la jeune femme et s'assit auprès de sa cousine pour lui prendre la main, gorge nouée.

« Je suis désolé Maélyne... Nous n'avons pas été assez vigilant... Je te jure que je la vengerai. »
Sa respiration s’était arrêtée, son cœur entama une course folle qui la faisait tellement souffrir qu’elle n’aurait su décrire la douleur qu’elle ressentait sur le moment présent. Des larmes commencèrent à monter avant que celle-ci ne soient directement maîtrisée. L’expression de son visage, qui, quelques secondes plutôt affichait une fiévreuse détresse affichait désormais une colère noire. Ses mains se crispèrent, enfermant celle de son cousin dans la sienne. Puis, d’un geste, elle se leva, traversa la pièce pour se diriger vers la porte.

« Maélyne, non ! Attend ! » S’écria Thenala qui la suivait de près. Mais rien n’aurait pû ralentir Maélyne, rien ni personne.

Ses pas la menèrent bien vite, bien trop vite. La colère… la haine arriva à la mener jusqu’à la salle de réunion, où elle n’hésita pas à faire irruption sans demander l’autorisation. Tous les regards se tournèrent vers elle. Les visages affichèrent un étonnement vu que l’intendante elle-même venait d’annoncer que le corps de la Dame avait été retrouvé. Personne n’eut le temps de dire quoi que ce soit que la jeune femme laissa échapper toute sa colère.


« TRAITRES ! TOUS AUTANT QUE VOUS ETES ! » Thenala essaya de la retenir mais en vain. « TRAITRES ! TRAITRES ! COMMENT AVEZ-VOUS OSE ! COMMENT AVEZ-VOUS OSE LUI FAIRE DU MAL ! CE N’ÉTAIT QU'UNE ENFANT !»
Plusieurs personnes l’entourèrent à présent, essayant de la calmer, mais très vite, elle s’en dégagea, se rapprochant de la table où était assis Berthold à l’autre bout. « Jamais je ne vous donnerais quoi que ce soit ! Je n’ai absolument plus RIEN à perdre ! Vous allez payer pour votre traitrise Bethold ! Vous n’aurez JAMAIS DU lui faire de mal ! » Un rire vint complèter la fin de sa phrase, l’homme s’était levé doucement face aux regards surpris de la salle. « Hum.. » Commença-t-il simplement alors qu’on essaya toujours de retenir Maélyne. « Que vous ais-je dis, ma chère Maélyne ? »

Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il dégaina son épée, ainsi que la majorité de la salle présente. La plupart des conseillers semblaient corrompu eux-aussi et il ne fallut guère plus de temps pour que des gardes se trouvant dans la salle, encerclent Maélyne, Thenala, Gaël, Jindanor, Ruthger et son toutou, Cécilie, Rose, Yorik, Roland, Ardur ; le seigneur de forgestrange, la gardienne de Néera et Arold, son conseiller militaire. « Je vous avais dit que je n’étais pas seul. » finit-il par dire, arquant toujours ce même sourire aux lèvres.

« Que vous a-t-il donc promis pour que vous soyez tous enclin à la traitrise ? » Arold s’avança alors, laissant Maélyne se glisser derrière lui dans un geste de protection, puis se mit à parler. « Je suppose… Je crois comprendre. Les traditions Lourmelloises. Celles d’être gouvernés par une femme. Ils ne l’acceptent plus. » Maélyne fronça les sourcils, intriguée par ce qu’il disait. Comment pouvait-il en être si certain alors que Berthold lui-même avait tenu un tout autre discours dans cette cave. L’homme se retourna alors, regardant Maélyne d’un regard froid, puis, dans un geste rapide, il vint planter une dague dans le bas de son ventre. Elle n’eut pas le temps de réagir que son corps s’effondra au sol accompagné d’un cri strident venant de Thenala. Les gardes qui les encerclaient se rapprochèrent encore d’avantage alors que le conseiller militaire se rétractait en riant légèrement.

Il vint se placer aux côtés de Berthold qui lui offrit un sourire. « Il est temps que les traditions changent. » continua-t-il, avant de recevoir un baiser sur sa bague de la part de Berthold, puis il tourna subitement la tête, il y avait du bruit dehors. Des cavaliers venaient d’arriver.
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Jena Kastelord
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Après ma terrible vision j'étais restée seule un long moment dans le salon où l'intendante m'avait reçu. Je n'arrivais pas à me défaire des images qui avaient envahi mon esprit. Le visage de la fillette, déformé par la terreur et la douleur, refusait de disparaître. J'avais perdu la vue depuis longtemps maintenant, je m'étais – presque – habituée à la noirceur du monde qui m'entourait, mais parfois j'avais ce genre de vision, colorée, vivante, chargée de détails aussi subtil que la palette de couleur qui composé le coucher de soleil, ou le lierre serpentant sur la pierre près de la fenêtre. Mais je n'étais jamais préparée à la teneur des images, à ce qu'Elle voulait me faire voir. Et cette mort injuste, ignoble, monstrueuse l'indignée. Je le sentais, je le savais.
Il m'avait fallu de longues minutes pour me reprendre, pour rassembler mes pensées et bloquer mon esprit aux vives émotions qu'avaient suscité mes paroles. A présent, assise sur le fauteuil, j'attendais que l'on se rappelle à mon bon souvenir.
Il me fallut attendre plusieurs minutes le retour de Dame Cécilie. Minutes durant lesquelles je priai Néera pour que l'horreur cesse à Lourmel, pour que l'on retrouve enfin Dame Maélyne saine et sauve, pour qu'Elle lui donne la force de surmonter la mort de cette fillette... de sa fille.
J'avais du mal à respirer, comme si l'on comprimait ma gorge. Je ne pouvais m'empêcher de penser à mes propres enfants, à la douleur insoutenable que j'aurais ressenti s'il leur était arrivé une chose pareille.

La porte s'ouvrit et Dame Cécilie vint confirmer, comme si je l'ignorais, que ma vision s'était révélée exacte. Nul besoin de la toucher pour savoir qu'elle était bouleversée par cette nouvelle. Mais sa détermination à faire payer le coupable était plus forte. Elle me proposa de l'aider et s'il était en mon pouvoir de le faire … alors j'étais prête à le faire.

Quelques minutes plus tard, je me tenais dans la pièce qui recevait le conseil, non loin de l'intendante. Je gardais le silence, mes yeux voilés parcourant l'assemblée, s'arrêtant sur chaque visage comme si j'avais pu les voir. Quelque chose dans l'atmosphère me dérangeait, je ressentais bien moins de chose dans cette pièce que dans la cour du château à mon arrivée. Pourtant nous étions nombreux, entre les conseillers, les gardes et nous, la pièce était bien remplie. Les paroles de l'intendante furent accueillis sans trop de commentaire...en fait, aucun commentaire n'eut le temps de fuser. La porte s'ouvrit brutalement à quelques pas de moi, et la voix qui s'exprima alors rempli de colère, de haine et de douleur était celle de Maélyne. La Dame de Lourmel était donc de retour dans son château et visiblement elle n'avait pas mis longtemps à apprendre la nouvelle concernant sa fille.

Les choses se déroulèrent ensuite très vite, trop vite pour une aveugle. J'entendis le bruit des lames quittant leurs fourreaux, j'entendis les menaces, les cris d'une femme et ce bruit, glaçant, lorsque le corps de Maélyne s'effondra sur le sol.
Les gardes présents avaient tirés leurs épées, et la menace qu'elles représentaient été évidente. Je sentis mon sang bouillir d'indignation et de colère. Je fis un pas, faisant face à l'homme qui avait visiblement commandité toute cette horreur.


 « - Comment osez-vous bafouer ainsi la Damedieu ? Comment avez-vous pu commettre tant d'atrocités ? Au nom de quoi ? Baissez immédiatement vos armes. »

J'avais la sensation que la colère qui m'habitait n'était pas seulement la mienne. Elle était là, je la sentais près de moi, enserrant mes épaules d'une étreinte rassurante. Tous ces hommes en armes face à moi, cela aurait dû m'effrayer, mais je ne doutais pas d'Elle.
Le vent se leva dans la pièce aux fenêtres closes, d'abord léger comme une brise, puis plus fort à mesure que ma colère l'intensifiait. J'avais fermé les yeux, sentant que ses mains invisibles s'emparer des ficelles qu'Elle savait manipuler à la perfection. Un pantin, oui c'était totalement l'effet que cela me faisait, mais je n'étais pas entre n'importe quelles mains.
Lorsque je rouvris mes yeux, le nuage noir s'était évaporé, remplacé par un voile blanc laiteux et la voix qui s'échappa de ma bouche était à présent différente, plus aiguë, et plus douce aussi malgré les accents de colère que l'on percevait très clairement.


« - Que vos larmes coulent et que le désespoir vous habite à jamais d'avoir ainsi sacrifié cette vie innocente, pour vos luttes égoïstes. Rien ne saurait pardonner un tel acte.»

D'un mouvement fluide ma main se leva devant moi et aussitôt les armes des soldats se baissèrent. Contre leur volonté à l'évidence, mais ils ne cherchèrent pas les lever à nouveau, certains les lâchèrent même d'un geste vif lorsqu'ils comprirent qui venait de s'adresser directement à eux.
Aussi brusquement qu'elle était venue, Néera s'éclipsa. Mes yeux se voilèrent à nouveau et le vent se calma jusqu'à disparaître complètement. Je m'approchais du corps de Maélyne et me baissais pour poser ma main sur son visage. La vie la quittait, aussi rapidement que le sang qui s'écoulait de sa blessure, mais elle était encore en vie. Mon contact m'apprit également pourquoi la Déesse avait parlé d'une vie innocente... La Dame de Lourmel était enceinte... mais le coup de poignard n'avait laissé aucune chance à l'être qui grandissait en elle.

Je me redressais et me tournais vers le premier homme qui se tenait près de moi.


« - Que quelqu'un transporte immédiatement Dame Maélyne dans une chambre. Je vais avoir besoin que l'on prévienne le Prêtre qui m'accompagne ... Il n'est peut-être pas encore trop tard  mais il faut se dépêcher»

J'avais bien conscience d'employer un ton autoritaire, pressé même, mais je n'avais pas le choix si je voulais tenter de sauver ce mince filet de vie qui restait encore attaché à la Dame de Lourmel. Néera s'était détournée des hommes et de leur complot, je n'avais donc pas à me mêler du jugement de ceux qui avaient commandité pareilles atrocités.

Lorsque je quittais la pièce en suivant l'homme qui portait Maélyne dans ses bras, j'entendis le bruit de pas des soldats qui accouraient. Je ne savais pas qui ils étaient, ni même qui ils venaient défendre, mais il ne me fallut prononcer qu'un simple « Ecartez-vous » Pour que le passage se libèrent.
Je n'avais que très peu de temps, et l'homme sembla le comprendre. Pas de chichi, la première chambre ferait l'affaire. Il étendit le corps inerte de la jeune femme sur le lit, et je m'approchais aussitôt de son chevet.


« - Pouvez-vous vous assurer que Frère Ulrich trouve le chemin jusqu'à cette chambre, j'aurais besoin de lui. »

Il était le seul en qui j'avais parfaitement confiance actuellement dans ce château. Il ne fut pas long à arriver, mais lorsqu'il poussa la porte, j'étais déjà en train d'utiliser ma magie. Il fit ce que j'attendais de lui, il veilla à ce que personne ne vienne me déranger. La magie que j'employais était épuisante et elle prenait beaucoup de temps, or je n'en avais que trop peu.
Si réduire les saignements et refermer la blessure fut le plus simple, il me fallait également soigner l'intérieur de son corps … mais également l'esprit de Maélyne. Et ce que j'y vis me serra le ventre tant je n''avais pas imaginer un seul instant que la jeune femme puisse autant souffrir.
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Roland de Dorour
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Il n’aurait osé imaginer la trahison des hommes de Lourmel aussi étendue… Des hommes qu’il estimait de valeur s’étaient pourris le cœur à soutenir les basses œuvres des deux vermines que Roland avait sous les yeux, même lorsque ces derniers s’étaient mis à assassiner une enfant.
Dès lors que la situation s’était envenimée, il s’était relevé, s’emparant de Zelyn toujours à ses côtés, et la révélation donna à la Lance de Dorour l’intention d’en finir, quand bien même il y avait une dizaine de gardes armés, cette ordure mourrait dans cette pièce, la sentence, il l’avait prononcé intérieurement… Il s’apprêtait à se battre lorsque la Gardienne entra en action. Il aurait pu se laisser divertir par cette dernière, être impressionné ou craintif, mais à la vérité, qu’importe les dieux, un sentiment plus puissant que la dévotion ou la peur l'habitait. Seules deux pensées l’occupaient, il fallait sauver Maélyne, il fallait tuer Arold, le reste n’avait guère d’importance.
Aussi, et sans la moindre hésitation, sans le moindre scrupule, quand elle agita les éléments alentours, il profita de la baisse de vigilance – et d’armes - des gardes qui se trouvaient entre lui et sa cible, et y envoyant une frappe d’estoc rapide et précise qui trouva sa cible en la gorge du traître, le condamnant aussitôt.

Débarrassé de cette préoccupation, et conscient du danger que ne représentait plus, dans l’immédiat, l’ensemble des hommes d’armes présent, du fait de l’action de la Gardienne, son esprit revint à Maélyne dont la vie filait à présent. Replaçant sa lance dans son dos, il fut celui qui, le premier, se désigna pour la transporter et accompagner la Gardienne, et c’est avec le plus grand soin qu’il prit celle qu’il considérait comme sa sœur.
Il ignora le ton autoritaire, qu’en d’autres circonstances il aurait trouvé déplacé, même venant d’une « élue » de la déesse, il s’en moquait, ce qu’elle ordonnait était une évidence, elle n’aurait même pas eu besoin de parler pour être exaucée.

Dès lors, les minutes qui s’égrenaient étaient un instant précieux qui éloignait la Dame de Lourmel, aussi pressait-il autant le pas que possible sans causer plus de torts à sa « sœur », ignorant même, sur l’instant, l’importance éventuelle de ne pas semer celle qui semblait en mesure, malgré les circonstances, de lui sauver la vie. Il passa devant certaines salles sans s’arrêter, la chose put paraître curieuse au vue de la détresse de la situation, mais la corruption lui semblait suer partout dans le château, et il avait une idée précise, et s’arrêta rapidement après avoir atteint son but : Une pièce qui ne communiquait qu’avec le couloir, une seule porte à défendre.

Il déposa soigneusement Maélyne et la confia aux bons soins de la Gardienne. Il écouta sa requête et ne perdit pas de temps, et de la marche rapide, on était passé à la course… Regagner la salle de la réunion, les seuls hommes et femmes sûrs en cette heure s’y trouvait.
Il confia la requête de la Gardienne, pour sa part, il retournait auprès de Maélyne pour la protéger. De retour auprès de la Gardienne, il se contenta d’une phrase, sans attendre de réponse, même visuel, de cette dernière.

« Je vais m’assurer qu’à part votre prêtre, nul ne rentre dans cette pièce. »

Et c’est précisément ce qu’il fit, se tenant devant la porte, dans le couloir, sa lance drow dans les mains, aussi vigilant qu’il était possible de l’être, il ne voulait pas se faire surprendre. Et quand le prêtre arriva finalement, il le laissa passer, comme prévu, referma la porte, et poursuivit sa garde.
Il formula intérieurement une prière, sans l’adresser à un dieu en particulier, il ne voulait pas la perdre. Il fallait lui-même qu’il tienne, qu’il demeure inébranlable… Pour autant, un brasier couvait en son sein. On avait tué Aline, on avait tué l’enfant que Maélyne portait, on voulait elle-même la tuer… Tout cela pour un peu de pouvoirs... Du dégoût et du mépris, une rage intérieure que la mort d’Arold n’avait pas même un peu apaisé. Combien d’hommes avaient participé à cette trahison ? Combien avaient maintenu leur soutien quand une enfant était morte aussi cruellement ?
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Jindanor Numanor
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La rage, toute cette rage qui s'était accumulé en lui depuis les évènements de la veille, toute cette rage contenu... Ces hommes étaient ils des imbéciles ? Des êtres qui ne tenaient pas réellement à leurs vies ? Se croyaient-ils dotés de la puissance divine pour mener de tels actes sans s'attendre à des représailles violentes et sanguinaires ?

Lorsque la Dame Kastelord avait pris la parôle, Jindanor avait respecté celles-ci, il s'était calmé, presque instantanément, la Dame-dieu avait parlée. Elle avait exigée que l'on baisse les armes, les hommes en face de lui avaient presque tous eu ce réflexe. Mais lorsque le Seigneur de Dorour envoya sa lance perforer la gorge du Traître, du chien qui s'en était pris à Maélyne, tout les hommes présents, et même Gontran s'étaient emparés de quelques choses, d'une arme pour défendre les femmes présentes. Jindanor avait extirpé sa longue lame de son fourreau, aussi rapidement que le Seigneur de Dorour et que la Dame Kastelord avaient pu quitter cette pièce, il gardait un oeil sur Cécilie, il la voyait, indécise, presque hésitante. Si celle-ci n'avait pas la vue arrachée, elle s'en serait personnellement prise à ces chiens, elle les aurait très certainement fait payer de sa main. La mort d'Aline marquait son visage, comme celui de Jindanor.

Tuer, le Seigneur de Dorour avait lancé la sentence, les hommes après avoir vu la Dame Kastelord s'éloigner, la mort de l'instigateur, et la recrudéscence de violence de la part des hommes présents, s'étaient repris rapidement, s'emparant de leurs armes s'ils les avaient lâché plus tôt, d'autres imploraient le pardon, se jetant à genoux devant les hommes.

Mais Jindanor était loin de ceux qui accordait le pardon. Le Pardon est divin, c'est en croisant le regard de la Dame-dieu que l'on peut espérer le pardon. Pas en croisant des mortels. Sa lame s'abattit sur le premier venu, écrasant la lame avec laquelle celui-ci tenta de parer, lui tranchant le bras comme l'on tranche le beurre, sa lame s'extirpa de la masse de chair grouillante avant que son pied ne propulse le gaillard démembré vers les hommes derrière lui. Il tuait par défouloir, il tuait par simple nécessité. Ces hommes avaient trahis une fois, ils le referaient, leurs lames étaient sortis, ils étaient encore un danger pour Cécilie et Thenala, leur esprit était corrompue, une peur bleu suffirait peut-être à les remettre dans le droit chemin.
Autrement, la mort les accueillerait à bras ouverts.

Trois hommes décidèrent de se rendre, se jetant à genoux devant les hommes protégeant les quelques personnes présentes, la garde arrivait, d'un pas décidé, accourant lame au clair, et devant le déchaînement de violence de l'Ours, de Ruthger, et des différents hommes présents dans la salle, s'y joignirent, principalement pour faire sortir les dames de cette salle, le Capitaine de la garde attira Cécilie et Thenala, avec l'aide d'Anthoine, en dehors de la salle, en sécurité tandis que la garde Rivegeoise s'acharnait à aider les quelques combattants. Plus déterminé à les attrapper vivants, ils ceinturèrent certains, les jetant face contre terre, le nombre avait changé de camp, les rivegeois parvenus en masse furent ainsi plus enclin à capturer, cependant, Jindanor se donnait à coeur-joie de déchiqueter les quelques gaillard offrant une once de résistance.

Bethold se trouvait devant lui, Ruthger lui s'occupait de quatre des hommes présent a la réunion, s'étant rangé du côté de Berthold et Arold, sa lame filait au clair, et ne ratait jamais sa cible, la maîtrise dont il faisait preuve l'honoraiot, mais Jindanor n'avait pas plus de temps à consacrer à ce spectacle, il harassait Berthold de coups, sa lame venait de filer vers lui, parer habilement par un estoc dérivé, qui vint faire glisser la lame de l'ours vers le côté, un coups de botte vint manquer de lui faire lâcher prise sur sa lame.

Jindanor quelque peu en mauvaise posture après ces coups, retourna la gentillesse à l'homme devant lui, le coups de botte partis, en plein dans son torse, l'envoyant voler sur les tables de la salle, table qui se brisèrent sous la force et le poids envoyé, Jindanor reprit correctement prise de sa lame et s'élança vers le bougre, sa lame vint filer dans l'air a plusieurs reprises, frôlant la cible qui faisait preuve d'une expérience non négligeable, et d'une concentration effarante. Jindanor ne frappait pas avec sagesse, il frappait avec violence, il laissait des ouvertures, laissant toute sa rage sortir de ses tripes. Ses coups étaient incroyablement dévastateur, brisant les tables, déchirant le bois, brisant des côtes, mais la lame de son adversaire avait manqué à plusieurs reprises de rencontrer son corps, elle venait de griffer son bras gauche, alors que le plat de la lame envoyait l'homme valser contre un mur, à côté d'une chaise. Le coup venait de raisonner dans la salle, les quelques combattants restant commençant à se rendre face à la supériorité écrasante des gardes Rivegeois présents.

L'homme ainsi propulsait, sonnait, était étalé contre le mur, a demi-conscient, Jindanor le rejoignit, d'un pas décidé, son souffle éreinté et grognant le suivait. L'Ours s'avançait, sûr de lui, il savait ce qu'il allait faire, sa lame s'éleva bien haut, et vint s'écraser sur la chaise à côté de Berthold, celui-ci désarmé venait de mettre ses bras devant son visage, choqué par le bruit, sa respiration s'était faîte plus accélérée, et c'est lorsqu'il voulut ouvrir la bouche que Jindanor lui écrasa son genoux dans le visage, l'assommant sur le coup..

Par excés de zèle dirons-nous, celui-ci brisa ses jambes, en écrasant ses bottes à plusieurs reprises sur ses tibias, sans aucune vergogne, ce qui ne rata pas de réveiller le bougre qui sombra bien vite dans l'inconscience, la douleur trop forte venant de le cogner plus fort que ne l'aurait fait l'Ours.

-ANTHOINE.... Viens me cherchez ce chien, foutez le dans la geôle la plus crasseuse que vous trouverez, préparez n'importe quel outil de torture. Sa sentence sera bien pire que la mort.

L'ours, bien défoulé, repris le chemin de la porte, quelques cadavres pavaient maintenant le sol de la salle, des gardes pour la plupart, quelques uns des combattant s'étant enorgueillis de combattre avec Ruthger, bien d'autres étaient au sol, blessés, enchaînés. Les exécutions ne tarderaient pas... Et les séances de tortures allait être une véritable passion pour le bourreau, des informations qu'ils ne voudraient peut-être pas fournir, ils les fourniraient, est-ce que cette trahison était nourrie par l'extérieur ? Ne provenait-elle que de l'intérieur ? Combien d'hommes Lourmellois étaient au courant ? Combien devraient être massacré ? Purgés ?

Jindanor ne savait qu'une chose de tout cela... Si les choses n'avaient pas tournés ainsi sa rage n'aurait su sortir avant un moment. Il se sentait plus léger, plus calme que jamais, était-ce folie que d'avoir pu ainsi vider sa rage ? Avec tout ce qui lui était arrivé ? Il ne le pensait pas, c'était une suite logique, un acte en lance un autre, et leur acte ne pouvait être punis que par la mort. Tous ceux qui s'étaient rendus n'avait fait que retarder l'inévitable. Si la Dame de Lourmel venait à mourir de tout ceci, ceux-ci seraient probablement lynchés, si la Dame de Lourmel venait à survivre.. Ils envieraient la mort qu'ont reçus leurs compagnons.

Séparer une mère de son enfant, assassiner une enfant, la mort elle même ne leur serait pas douce, Tyra les écraserait, tous autant qu'ils sont, elle les broierait, leur ferait vivre bien pire que le plus violent des enfers. Les dieux avait ça de bien qu'ils promettaient le paradis, et l'enfer. A vous de savoir si vous voulez parier sur leurs inexistence. Ce qui était sûr, c'est que dans ce monde, ils existaient bel et bien, et Jindanor venait d'avoir la preuve exemplaire que la Dame-dieu existait. Dame Kastelord, Maélyne... Il devait amener Cécilie à son chevet... Si jamais Maélyne venait à mourir, Cécilie se devait d'être prés d'elle, elle était sa seule famille.


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Arnoul de Stern
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Ruthger d'Estenhausen


Qu’est-ce que putain de quoi ?

Dans quel enfer était donc encore tombé Ruthger ? Face à la barbarie drow, sur le champ de bataille, il avait montré une résolution et un courage exemplaires. Peu de jeunes de son âge avaient été aussi fiers et hardis que le jour où Amblère était tombée aux mains de la coalition nordienne. Mais face à la situation qui se déroulait, même le courage ne lui servirait à rien. Tout s’était passé si vite… il avait vu d’abord les conseillers et les gardes se retourner contre leurs maîtres, les menaçant de leurs armes. Par réflexe, Ruthger avait dégainé la sienne, se mettant en garde face à plusieurs hommes qui le regardaient avec des yeux mauvais. Gontran, lui, s’était réfugié derrière son maître, lâchant sa poire à moitié rongée sur le sol, fébrile devant les événements se produisant à toute vitesse.

Il ne vit pas tout de suite l’immonde trahison qui avait plané sur la Dame de Lourmel récemment retrouvée. Pour tout dire, il avait cru ce fameux Arold de leur côté, comme il ne semblait pas avoir rejoint les gardes armés. Ce n’est qu’en entendant les rumeurs sur le côté, qu’il vit le sang, la dague, et la Dame gésir à terre en se tenant son ventre transpercé. Les yeux de Ruthger s’écarquillèrent. N’y avait-il plus aucun honneur chez les Nordiens ? Quel était donc cet endroit, où les conseiller assassinaient leurs seigneurs, et où les miliciens se transformaient en brigands ? Abasourdi, le puîné d’Estenhausen tenta de se ressaisir, en agrippant plus fermement son épée. Il jeta un regard froid aux hommes face à lui, prêt à défendre sa vie contre l’armée de la honte. Quand soudain…

Une sensation étrange l’envahit. Pas seulement lui, mais également la salle entière. Des murs semblaient s’agiter le vent, qui tournoyait dans la pièce en ébouriffant les cheveux et en pénétrant les corps des vivants. Quelque chose d’anormal se passait, et Gontran couina, allant se réfugier quelque part, là où personne ne prêterait plus attention à lui. C’était chose réussie, puisque tous avaient le regard rivé sur les actions de la Gardienne de Néera. Qu’était ce pouvoir qui semblait émaner d’elle ? Une puissance terrifiante, un pouvoir insondable… Mais étrangement, Ruthger ne ressentit pas de la peur face à un tel déchaînement surnaturel. Aux tréfonds de lui-même, l’anxiété s’étouffait, comme un feu couvert d’un linceul mouillé. Quelque chose en lui le faisait aller de l’avant, et avec peine, il décrocha son regard pour faire à nouveau face à son ennemi. Ce dernier, contrairement à lui, n’avait plus la volonté de lever ses mains, et par conséquent, ses armes.

Il entendit le gargouillis sanguinolent d’Arold, percé par la Lance de Dorour, et les cris furieux de Jindanor alors qu’il déglinguait chacune de ses victimes. Pris d’une folâtre énergie, comme renouvelée, Ruthger se présenta, épée au clair, face à quatre hommes.

« Sus ! Festoyez de mon fer, vermine ! »


Le premier tomba aisément, n’ayant le temps de parer le coup de taille diagonal de Ruthger. La lame pénétra la clavicule comme un couteau dans le beurre, et fut retirée aussi sec grâce à l’intervention salvatrice du pied botté de Ruthger. Le fringant épéiste se tourna alors vers ses trois prochaines victimes, qui s’étaient ressaisies. Le premier tenta de plonger sur son ennemi, et ce dernier n’eut qu’à se jeter en avant, parant sa lame de la sienne, avant de plonger son genou dans l’estomac de l’adversaire. Le souffle coupé, le milicien corrompu s’affaissa sur les genoux, et n’eut point le temps de reprendre son souffle qu’une dague venait lui taillader la gorge.

Conservant son couteau suintant, Ruthger dut affronter une attaque combinée des deux gardes, et para de ses deux armes. Afin de reprendre l’avantage, il poussa violemment l’un des hommes contre le mur, qui alla s’écraser un peu plus loin, pour tenter d’en finir avec l’autre. Ce dernier le surprit par une rapide estocade, qui vint lui érafler la joue. Surpris un instant, il se ressaisit vite, et échangea quelques rapides coups avec son ennemi, avant que ce dernier ne soit transpercé de part en part.

Se retournant pour faire face à son dernier adversaire, il remercia la Damedieu de s’être retourné à temps, lorsqu’il vit la lame foncer droit sur lui. Lâchant son arme principale, il accueillit la charge en déplaçant l’épée de son adversaire sur le côté, qui vint rafler contre son armure, transperçant tout de même la cape. Son bras et sa main se refermèrent sur le bras armé de l’adversaire, qui lança un regard confus à Ruthger, tout en essayant tant bien que mal de reprendre le contrôle de son bras en tirant vers l’arrière. Méthodiquement, le chevalier d’Estenhausen prit soin de lui suriner la gorge de sa dague, n’hésitant pas à saigner à mort le milicien estomaqué, qui écarquillait les yeux de douleur, mais ne pouvait pousser de cri alors que ses cordes vocales et sa gorge s’ouvraient ans un bruit de succion dégoûtant.

Ruthger rejeta le corps en arrière, pestant d’être couvert de sang. C’était une si belle cape… ce serait dur de la rattraper ! Puis, ses préoccupations fondirent comme neige au soleil lorsqu'il se rappela la Dame de Lourmel en train d’agoniser. La Gardienne de Néera s’occupait sûrement d'elle. Mais Ruthger ne pouvait s’empêcher de penser à l’inévitable. Allait-elle mourir ? La Déesse des Hommes pouvait-elle encore la sauver des griffes de sa sœur, la Voilée ? En silence, Ruthger pria pour elle, oubliant jusqu’à sa toute récente bataille, qui continuait de faire battre la chamade à son cœur.

Quelqu’un l’apostropha dans son dos.

« Messire ? »

Il se retourna rapidement, pour voir Gontran traîner l’une de ces larves de conseiller tout tremblotant, le regard piteux et les chausses mouillées.

« J’l’ai trouvé près d’la porte. Il dit qu’il s’appelle Norbert. Il faisait le mort. Très mal, d’ailleurs. »

Le chevalier regarda le conseiller droit dans les yeux. Dégoûté par ce qu’il voyait, Ruthger lui donna un coup de pied pour qu’il se relève.

« Debout, maraud ! »

Il le releva avec violence, pour ensuite le jeter aux pieds des autres chevaliers présents.

« Messeigneurs, à votre bon plaisir. »

Et il le laissa là, alors qu’il se dirigeait vers une Thenala en pleurs pour tenter de la réconforter gentiment…
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 17:57

L'annonce de Cécilie avait fait tombé une chape de plomb sur la salle... Mais il fallut moins d'une minute pour que le silence explose tout comme la porte. Le hurlement de rage qui s'en suivit étouffa presque la jeune aveugle qui se tourna subitement de façon a voir l'oreille dirigée vers la nouvelle venue. Les yeux exorbités de surprise, une bouffée de soulagement l'envahit... Mais ce ne fut que de courte durée.

La scène s'accéléra soudain. Un cercle menaçant semblait se rapprocher d'elle. D'eux ? Maélyne continuait de vociférer. Coincée entre Jindanor et Jena, elle voulu reculer d'un pas et renonça en tressaillant lorsque la pointe aiguisée d'une lame vint piquer son dos. Une sueur froide empoissa sa nuque.

Tous les hommes qu'elle venait d'entendre bouger étaient des ennemis... ?

Elle ne pouvait pas le croire...

La rage froide qu'elle essayait de contrôler depuis la découverte d'Aline brisa l'intégralité des digues de sa volonté, s'écrasant dans son esprit comme un as de marée. Comme un peu plus tôt, ses membres se remirent à trembler légèrement. Blême, les mâchoires serrées, sa conscience se tendit d'un coup vers les flux de pouvoir qui les baignaient... et se retint juste a temps en se souvenant de l'avertissement de son mentor ainsi que de la désagréable expérience qui lui avait servit de leçon.

Pour la première fois, l'agressivité qu'elle sentait autour d'elle ne la privait pas de tous ses moyens. Pour la première fois, l'idée du danger ne faisait même pas accélérer son cœur... si ce n'était de l'envie d'entendre chacun des traîtres hurler de douleur et ramper au sol à la recherche d'un pardon qu'ils ne trouveraient jamais. Ces personnes en lesquelles elle avait eu confiance travaillaient depuis combien de temps à la chute de Maélyne ?  Cette question et toutes les autres rouvraient des blessures, de lointains souvenirs qui auraient du restés à jamais enfouis.

« Je vous avais dit que je n’étais pas seul. »

La scène s'était de nouveau figée sous entendant qu'ils projetaient de les faire prisonnier, non de les tuer sur le moment, poussant Cécilie à garder pour elle l'appel qu'elle aurait put crier aux hommes postés dans le couloir pour éviter que certaines des personnes présentes, comme elle, la Gadienne, Maélyne ou Thélana ne soient mises en danger. Ces sales rats n'étaient peut-être pas seuls, mais eux non plus. Pour la première fois, elle fut reconnaissante au Capitaine de la forcer à porter en permanence un couteau dans sa manche. Sans le tirer, ses doigts se refermèrent sur le manche fait à sa main avec le calme de ceux qui n'ont pas jouer toutes leurs cartes...

… Mais elle avait été encore une fois trop naïve...

Lorsque le bruit spongieux d'une blessure a l'arme blanche fit échos au gargouillis de douleur de sa cousine, Cécilie hurla l'Appel qui avait été convenu. Alors que les armures s'élançaient vers eux, une voix claire et douce la tétanisa là ou même les lames n'avaient pas su le faire. Les mots lui parvenait de l'endroit ou Jena se tenait quelques secondes plus tôt mais ils n'étaient pas les siens... Une sorte de paix en émanait... Quelque chose de surnaturel...

Curieuse, Cécilie voulut tendre sa conscience vers cette... chose. Inspirant pour franchir le voile opaque qui la séparait des flux, elle les sentis soudain courir sur sa peau avec une force qu'elle n'avait jamais éprouvé. Comme un insecte attiré par la flamme elle se retrouva happée par la puissances de son propre ressenti. La ou les humains n'étaient que de petites sources de chaleurs et des frôlements à peine perceptibles sur sa peau, la chaleur qui émanait de cette conscience aurait put être le soleil lui-même, ici, a quelques pas. La pression exercée sur son esprit aurait put la réduire en pièces, l'écraser d'une simple pensées... et pourtant émanait d'elle une ferme douceur. Quelque chose de bon, d'attentionné malgré sa toute-puissance. Elle se trouvait en bas d'une montagne dont elle ne pouvait qu'imaginer la cime. La musique était si forte et si complexe qu'elle lui échappait totalement.

Son corps physique resta statufié. Puis, aussi mystérieusement qu'elle était apparue, la présence s'était dissolu dans les courants naturels. Ne laissant que l'empreinte de son souvenir. Cécilie mit quelques instants avant que son corps lui même décide de prendre une goulée d'air. Jena et Roland venaient de s'enfuir en emportant Maélyne. Dans la cacophonie de rage guerrière et de soif de sang, la jeune musicienne sentit Jindanor allé de l'avant. Gaël lui emboîta rapidement le pas, pourfendant avec la vaillance d'un jeune coq les traîtres qui avaient tentés de s'en prendre à sa famille. Même en contact avec la magie, tout cela n'était pour elle qu'un tourbillon incompréhensible de cris de colère et de rage, l'odeur du sang et des immondices remplaçant peu à peu celle de la poussière, de l'encre et du papier. Hésitante, rattrapée par la peur de ne pas savoir réagir à ce monde qui s'emballait autour d'elle, elle serra plus fortement son couteau, le tirant par la même occasion et recula a petit pas. La rage qui brûlait en elle la consumait littéralement sans qu'elle ne puisse l'extériorisée d'une quelconque façon.

Un bars s'enroula autour de sa taille. Le fil d'une lame se posa contre sa gorge. Elle se retrouva contre un torse, une joue pressée contre le sienne. Une voix essoufflé et menaçante lui glissa a l'oreille.

« Pas un mot l'Aveugle. Tu vas me faire sortir d'ici vivant. Lâche ton couteau et tout ira bien. »

L'homme, un conseiller courtaud du nom de Norbert, resserra un peu plus sa prise en voyant que son otage n'avait pas la moindre réaction.

« Lâche. »

La petite lame s'écrasa sur le sol. Elle ne prononça pas un mot. Satisfait, il fit un pas en arrière. Il ne remarqua pas les doigts de la jeune femme en train de s’agiter, ni ses lèvres répété en silence des mots bien connus. Il croisa seulement son regard aveugle alors qu'elle tournait légèrement la tête vers lui.

Nul ne su jamais ce qu'il y vit.

Deux pas. Ce fut sa seule réponse. Il lâcha son arme, mains tremblante et recula de deux pas hésitants pour s'éloigner d'elle. Ses lèvres s'agitèrent sans qu'un seul son ne les franchissent. Les yeux exorbités de terreurs braqués sur la jeune femme, il n’aperçut même pas le coup de pommeau du Capitaine venir s'écraser contre sa tempe. Il tomba a terre, inconscient.

Les rivegeois se rependirent rapidement dans la sale, maîtrisant sans problèmes les derniers combattant assez fou pour penser qu'ils avaient encore une chance. Comme a son habitude, le Capitaine laissa la gloire aux jeune pour rester près de Cécilie et Thelana pour les faire sortir dans le couloir et prévenir l'arrivée de tout renfort. Si Thélana éclata rapidement en sanglots (de soulagement ou de peur, il aurait été bien en peine de le dire), il trouva sa jeune demoiselle bien plus calme... Étrangement calme.

Le bas de sa robe pâle avait été tâchée de quelques gouttes de sang. Elle tenait sa consœur sans ses bras pour la rassurer, droite sans être tendue outre-mesure. Les hurlement de douleurs étaient bien présents, tout comme l'éclat des lames. Deux mois auparavant, elle aurait perdu connaissance, elle serait restée pétrifiée dans un coin dans le meilleur des cas. Mais ici, elle respirait profondément. Sans en laisser rien paraître, une pointe d'amertume toucha le cœur du vieux Capitaine. Ses longs doigts osseux se posèrent un instant sur l'épaule de la jeune femme dans un geste presque paternel. Doigts bien vite recouverts par la petite menotte de la musicienne.

Les combats s'arrêtèrent bien vite. Des suppliques et des gémissements s'échappaient toujours de la pièce, mais le chaos des lames avaient cessé. Remettant Thélana un peu d'aplomb, elle se tourna a demi vers le Capitaine, sans un mot.

-Arold est mort. Berthold et d'autres ont survécus. Pas de perte chez nous. Seulement des blessés. Vous avez bien agit ma Demoiselle. Sir Yorik semble être loyal et s'est battu au côté de vos hommes.
-Ou est-ce qu'ils ont emmener Maélyne ?
-Je ne sais pas mais Roland et Jena l'ont emmené pour la soigner. Ils ne doivent pas être loin.

Cécilie se retint d'ordonner qu'on l'y emmène et refusa même cette proposition. Les conseillers étaient des traîtres. Roland veillait sur Maélyne. Il fallait bien que quelqu'un s'occupe de ce qui venait de se passer dans cette salle.

-Enfermez tous les survivant au cachot. Alignez les morts dans la grande salle. Elle leva la voix. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Aline et sa préceptrice ont été assassinées par les gardes qui avaient jurés de les défendre il y a quelques minutes. Un prêtre de Tyra est déjà avec elle dans la chambre de la petite. Envoyez quelqu'un prévenir le temple qu'il y aura plus plus de funérailles que prévues et deux personne vérifier l'état du Kerkand.

Elle laissa Thelana se redressée tout a fait, pour retomber quelques secondes plus tard dans les bras de Ruthger.

-Toute la garde Lourmelloise est considérée comme corrompue. Yorik, si la situation n'était pas aussi grave, vous seriez déjà mis aux arrêts pour négligence. Mais si vous avez encore le moindre contrôle sur vos hommes, vous les convaincrez de rester consigner dans leurs baraquements. Tout homme sortant des baraquements sera considéré comme traître et pourra être abattu ou conduit en geôle. Personne ne quitte le château jusqu'à nouvel ordre. Ni serviteur, ni noble, personne. Je...

Ses paroles furent interrompues par la course folle d'hommes en armure. Les rivegeois dégainèrent leur arme comme un seul homme.

-BRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN.

Le hurlement de Thelana avait de quoi fendre le cœur. Son frère se précipita à sa rencontre alors que ses hommes ralentissaient. Cécilie se raidit. Que faisaient-ils ici ?!

-Cécilie, Thelana avait envoyer une missive à son frère au moment de la disparition de Maélyne. Chuchota Gaël à son côté.
-Baissez vos arme, ordonna-t-elle immédiatement.

Les cavaliers, attirés par le fracas des armes et conduit par la chef des cuisines qui avait reconnu le jeune chevalier avaient finit par arriver sur les lieux du crime... un peu trop tard, certes, mais des alliés supplémentaires n'étaient pas de trop.

-Gaël. Je veux que tu envoies deux homme prévenir notre mère pour qu'elle se rende directement à Serramire au cas ou tout cela ne soit pas fini. Nous nous raconterons le reste plus tard. Capitaine, je vous laisse gérer la suite pour l'instant, j'ai besoin de savoir comment va ma cousine.

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Maélyne de Lourmel
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 I_icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 20:38


Je tiens à commencer par des remerciements.
A tous les participants, qu'ils soient grands ou petits.
Merci pour cette aventure.


________________________


[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 780820Miroir

La dernière sensation qu’elle avait ressentie était une chute. Une très longue chute dans un long couloir obscure où la lumière s’éloignait de plus en plus. Un choc, l’atterrissage sans doute puis plus rien. Etait-elle inconsciente depuis quelques minutes ou plusieurs heures ?  Le temps semblait s’écouler mais il était difficile à mesurer. Reprenant doucement conscience, elle se releva doucement jusqu’adopter une position assise. Son regard était encore flou mais Maélyne remarqua bien vite qu’elle était dans une pièce. Un espace qu’elle n’avait encore jamais aperçu auparavant.  Plutôt sombre, mal entretenue voire même délabrée. La poussière semblait s’y être accumulée depuis des années pourtant il y avait un objet qui brillait, qui brillait si fort qu’elle dû se protéger les yeux.

Mais elle n’eut pas le temps de le regarder de plus près que des pleures se firent entendre. Maélyne les reconnaissait que trop bien pour les avoir entendu quelques fois ses six dernières années.

« Aline ?... » Se permit elle de souffler.
« Maman ? » Pouvait-on entendre comme réponse, prononcé lors d’un énième sanglot.

C’est là, que dans l’un des coins sombres, un petit corps frêle se dessina de plus en plus. Lorsque la mère et l’enfant finirent par complètement se reconnaître, elles se jetèrent dans les bras l’une de l’autre. La petite pleurait de plus belle mais c’était la joie qui lui donna autant d’émotivité.

« Chuuuut. Je suis là. Tout va bien maintenant. » Répéta Maélyne en caressant affectueusement la joue de son enfant. La gamine se frotta les yeux, puis répondit par un hochement de tête tout en essayant de maitriser son souffle. En contrepartie, elle reçut un joli sourire de sa mère.

« Où est-ce qu’on est maman ? » Demanda-t-elle, innocente.
« Je ne sais pas, mais on va trouver, toutes les deux. D’accord ? » Un second hochement de tête vint affirmer les paroles de la Dame. Ensemble, main dans la main, elles parcoururent donc cette pièce à la recherche d’une porte, d’une fenêtre, d’une trappe, d’un passage secret mais elles ne trouvèrent rien.

Puis, une brillance leurs apparu alors. La même brillance qu’avait aperçue la jeune femme en ouvrant les yeux. Elle venait du miroir. Seul objet accroché au-dessus d’une petite coiffeuse. Elles s’avancèrent toutes deux avant de plonger leur regard sur cet espace argenté. Un escalier semblait apparaître, la petite Aline, surprise, rétorqua un « regarde maman ! »

Quant à Maélyne, elle était plus sceptique qu’autre chose. Comment était-ce possible ? Etait-ce de la magie ? Mais où étaient-elles en réalité ?

L’escalier se dessinait de plus en plus, puis… soudain… quelqu’un arriva. Une forme semblait approcher. Non, elle ne semblait pas, elle s’approchait vraiment ! Maélyne eut le réflexe de reculer et de pousser la petite Aline derrière elle.

La sombre silhouette était dorénavant toute proche. On pouvait apercevoir une partie de son visage sous un capuchon. La peau était vieille et couverte de rides, les lèvres étaient si sèches qu’on en distinguait plus la couleur rougeâtre qu’elles devaient avoir. Celles-ci recouvraient d’ailleurs les gencives, synonyme d’une absence de dents. « Qui êtes-vous ? » lâcha Maélyne en sa direction. « Où sommes-nous ? » Enchaîna-t-elle directement.

Sa seule réponse n’a été qu’un rire, puis la vieille dame disparue.

« Maman, j’ai peur… » Glissa la petite Aline tandis que sa mère la serrait contre elle pour la protéger. Un vent se leva alors doucement dans la pièce, une légère brise que Maélyne ressentit tout de suite.
« N’as-tu donc aucun remord ? » pouvait-on entendre. Une voix s’était levée, mais pourtant, personne d’autres qu’elles n’étaient présentes.
« N’as-tu donc aucun poids sur la conscience ? » continua la voix.
« Crois-tu que tu mérites le repos éternel ? »
Maélyne ne répondit pas alors que la petite Aline lui souffle : « de quoi parle-t-elle maman ? »
La voix se mit à rire, doucement. « Ta maman à tant de choses à se reprocher te concernant, petite fille. »
Les mains de la jeune femme se serrèrent.
« Tant de choses qu’elle aurait dû faire pour toi… Tant de temps gâché. »
Maélyne rétorqua. « Ca suffit, arrêtez. » Elle sera alors sa fille contre elle.
« Te rends tu comptes que les jours précédant la mort de ta propre fille, tu te lamentais sur ton sort… tu pleurais un homme  pour qui tu n’étais qu’un passe-temps, un divertissement, profitant de ton égarement pour s’octroyer du bon temps. »
« Non… »
« Tu n’as pas été digne de ton rang, laissant tout le travail à ta plus proche amie. La laissant diriger la cité à ta place, toi, qui montrais plus de fainéantise et d’égoïsme que de volonté et de dévouement. »
« Non… » Répéta Maélyne qui commençait à devenir tremblante sous les yeux apeurés de sa fille.
« La traitrise de tes plus proches conseillers n’est que le fruit de ton comportement indigne. »
« Non… Non ce n’est pas vrai. »
« En fin de compte, tu ne vaux pas mieux que ta propre mère. »
« CA SUFFIT ! LAISSEZ MA MAMAN TRANQUILLE ! »
« Aline… »
« Maman faisait du bon travail ! TOUT LE TEMPS ! Elle s’occupait de TOUT LE MONDE ! Oui elle devait souvent partir ! Mais c’était pour le bien de Lourmel ! Maman s’est toujours bien occupée de moi ! Elle m’a éduquée ! Apprit à lire et à écrire ! Elle m’a racontée pleins d’histoires ! Et m’a appris à être brave et généreuse ! » La petite fit une pause, reprenant son souffle alors que Maélyne ne put retenir ses larmes et s’étaient effondrée sur ses genoux. « Oui, maman a des défauts. Oui maman a fait des erreurs ! Mais maman était triste… je le sentais… Depuis que Tatie est partie… » La petite regarda sa mère puis vint caresser sa joue. « Elle ne mérite pas ce que vous dîtes. J’aime ma maman, comme elle est ! Avec les bons et les mauvais moments. Et pour rien au monde je ne changerais ce qu’elle m’a apporté. » Maélyne prit alors sa fille dans ses bras mais celle-ci, en un souffle s’effaça sous ses yeux, disparu de son champs de vision. La terreur s’empara de la jeune femme. « Qu… Où est-elle ? ALINE !! ALIIIINE !!! OU EST-ELLE ??? »
« Tu peux être fière de ta fille. » Dit alors la voix avant que Maélyne ne sombre dans l’inconscience.

[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 543039Champslourmel1

Elle se réveilla une nouvelle fois, sauf que cette fois-ci elle n’était pas dans une sombre pièce mais dans un magnifique champ de fleurs. Le soleil brillait doucement signe d’un doux printemps, l’air était pure et revigorant. L’herbe était confortable et les fleurs qui l’entouraient arrachèrent un léger sourire à la Dame.

Elle se leva doucement, puis se rendit compte qu’il n’y avait que champs autour d’elle. Mais où pouvait-elle bien être cette fois-ci ?

« Aline ? » Cria-t-elle une première fois. « ALIIIIIINE ! »
Le vent souffla, puis elle entendit des gazouillements, des petits cris. Elle chercha autour d’elle, fit quelques pas puis tomba nez à nez avec un nouveau né au large sourire. Sans une once d’hésitation, Maélyne prit l’enfant dans ses bras puis lui rendit un franc sourire. Elle le berça doucement puis s’aperçut que des coquelicots poussaient là où l'enfant était allongé. Ces fleurs étaient d’un rouge si éclatant… Rouge… la couleur de Lyanna.
Il suffit de cette pensée pour que d’autres fleurs apparaissent sous ses yeux, formant un tapis qui s’éloignait de plus en plus. Une route se dessina doucement.

« Lyanna… M’envoies-tu un message ? »
L’enfant réagissait par un petit rire, ce qui eut pour effet de faire sourire la jeune femme.
« Oui… tu as raison, c’est elle… Je la sens. »
Un pas devant l’autre, elle suivit alors la traînée de fleurs. Pourtant, elle ne put s’empêcher de penser à Aline. Sa petite fille, elle qui avait été si courageuse dans cette pièce, elle qui avait su braver cette voix, cette femme… Puis qui s’était littéralement évanoui dans ses bras. Maélyne ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. Et si elle avait eu le même courage qu’elle ? Et si, au lieu d’à nouveau pleurer sur son sort elle avait courageusement tenue face ?
Le petit bonhomme qu’elle tenait dans ses bras gazouilla une nouvelle fois, ce qui ramena la jeune femme à elle.
« Je me demande qui tu… » Elle s’arrêta, affichant un sourire. « Je savais que j’avais déjà vu ses yeux quelques part. » poursuivi-t-elle en lui caressant doucement la joue. L’enfant sourit puis s’endormit paisiblement.
Une colline se dressa dorénavant devant elle alors que le parterre de fleurs s’arrêta à son pied. Il était temps de faire face, sa sœur l’y avait conduit, à elle dorénavant de braver la suite.

[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 634269lourmel1

Alors qu’elle arriva au sommet, un nouveau paysage s’étendait devant elle. Ses yeux commencèrent à miroiter et la jeune femme se mit à Rire.

Ce n’était autre que Lourmel mais un Lourmel datant de bien des siècles. Un Lourmel qu’elle n’eut pas le loisir de connaître. Un Lourmel qui semblait si paisible. Emprunt à un tel spectacle, Maélyne ne remarqua même pas que quelqu’un s’approchait.

« Alors petite fille, as-tu finit par trouver ton chemin ? »
Se retournant précipitamment, elle se retrouva devant un homme.
« Père… » Il lui adressa un tendre sourire puis vint la prendre délicatement dans ses bras.
« Père je… »
« Chuuut. Nous discuteront plus tard, veux-tu ? Laisse-moi profiter… Laisse-moi te prendre dans mes bras moi qui t’ai tant attendu. »
Maélyne se laissa faire, une étreinte venant de son père… voilà quelque chose dont elle avait toujours rêvé. L’enfant dans ses bras dormait toujours paisiblement.
« Me voilà grand-père. » Continua-t-il avec une certaine mélancolie.
« Dommage qu’il n’ait pas pu profiter réellement de la vie. »
« Alors… On est ? »
« Oui, Maélyne. Nous y sommes presque. Nous avons encore un peu de chemin à parcourir et je suis venue t’aider à le faire. »
« Merci, père. »
Il lui tendit alors son bras puis ensemble, ils continuèrent d’avancer.
« Tu sais Maélyne. Il se peut que tu échoues. »
« Que j’échoue ? Que veux-tu dire. »
Il soupira.
« Aline a réussi. De par son courage, de par son dévouement et de par l’amour qu’elle te portait. Elle est dorénavant auprès des nôtres. Mais toi… Je ne comprends pas. Tu as dû parcourir un long chemin. J’ai l’impression que l’on te réserve un autre sort. »
« Je vois… » Son regard se posa sur le petit être qu’elle tenait dans ses bras.
« Ne t’en fait pas, il a déjà acquis sa place. »
« Cela me rassures. »
« D’ailleurs, Il n’est peut-être pas né dans le vrai monde, mais ici, il peut quand même avoir un nom. Alors. Comment vas-tu l’appeler ? »
Maélyne changea d’expression. Elle repensa à ce que cette voix lui disait dans cette sombre pièce… « Tu pleurais un homme  pour qui tu n’étais qu’un passe-temps, un divertissement, profitant de ton égarement pour s’octroyer du bon temps. » Pourtant, était-ce la faute de cette enfant ? Bien-sûr que non.
La jeune femme retrouva bien vite le sourire.

« Je vais le prénommer Pierre. Car il sera aussi fort que le roc et brillant comme le diamant. Même s’il n’a pas eu la chance de vivre, il a affronté la mort de face et mérite un nom noble et valeureux. Qu’en penses-tu ? »
« C’est un très joli nom. » répondit-il avec un sourire, se rendant compte que l’enfant bougeait légèrement avant d’afficher un sourire. « Et je pense que cela lui plaît aussi. » Finit-il en émettant un petit rire que Maélyne n’hésita pas à accompagner.

[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 492580Lyanna

Ils étaient arrivés à une porte. Une grande porte qui semblait faite d’or et d’argent. En son centre trônait deux drapés, l’un de couleur bordeaux, l’autre de couleur blanche. Son regard était captivé par cette infrastructure puis, elle vit quelqu’un s’approcher. Sa démarche lui rappela vaguement quelqu’un. « Lyanna ? » Elle entendit un petit rire. « Lyanna ! » Cria-t-elle cette fois-ci.

La porte s’ouvrit alors sans que Maélyne n’en franchisse le seuil. Elle fut rapidement rejointe par celle qui lui avait tant manquée. Très vite, les deux sœurs se prirent dans les bras puis, Lyanna, comme à son habitude, ne put s’empêcher d’émettre une remarque. « Ce sont des petits poignets d’amour que je sens-là ? Voyons Maélyne… Je t’ai toujours dis que tu mangeais trop de fromage. »
La jeune femme émit un sourire tout en lâchant plusieurs sanglots. « Tu… Tu m’as tellement manquée Lyanna. » L’étreinte dura encore un moment pendant que le père chatouillait doucement Pierre qui venait de se réveiller avec de larges sourires aux lèvres.

« Tu dois être épuisée après un si long chemin… »
« Oui je le suis. » Répondit Maélyne
« Alors viens, viens chez nous. »
« Mais… »
« Qu’y-a-t-il ? »
« Père… Père a dit que je pouvais échouer… Que cela signifie-t-il ? »
Les deux jeunes femmes regardèrent alors leur père et ensemble, elles affichèrent un certaine interrogation.
« Tu ne peux pas rester, Maélyne. »
« Mais… » répondit Lyanna.
« Non Lyanna… Elle ne peut rester. »
« Qu’ai-je fais pour ne pas mériter de rester auprès de vous, auprès de ma famille… Auprès de… » Elle s’interrompit soudainement. « Où est Aline ? Où est-elle ? » Demanda elle alors, avec angoisse.
Personne ne répondit.

« N’est-elle pas avec vous ?? Pourtant… La voix… La voix a dit qu’elle… Où est-elle ?? »
« Je suis là, Maman. » Dit alors la petite fille, restée derrière la porte. Lorsque Maélyne l’aperçut, elle se précipita vers elle.
« Non maman ! Non ! » Le refus de la petite eut pour effet de stopper net l’avancée de la dame. Pourquoi refusait-elle de la laisser entrer ?
« Je peux pas sortir, cela fait pas longtemps que je suis ici. Mais toi, tu ne peux pas entrer. Tu dois repartir. »
« Mais… Pourquoi ? Pourquoi me rejetez-vous ??! »
« On ne te rejettes pas. » Répondit son père.
« Il faut que tu repartes, car tu es la seule à réussir à rassembler… tout le monde. »
« Tout le monde ? »
Il hésita avant de se lancer.
« Vous n’avez jamais été que deux, Maélyne. J’ai… fauté plus d’une fois. J’ai trahit votre mère plus d’une fois. Autant la chance a souvent été de mon côté mais il y a tout de même eu un enfant… Une fille. Une troisième fille. Votre sœur. Je l'ai rejetée lorsque sa mère est venue me la présenter et je m'en sens terriblement coupable. »
Maélyne et Lyanna se regardèrent un instant.
« Retrouves-là. Retrouves-là pour moi. » Finit-il par dire.
«  Maélyne… » Dit alors Lyanna en lui prenant la main.
« Moi aussi, j’ai quelque chose à confesser. » Elle attira alors sa sœur vers elle et lui chuchota quelques mots.
« Maman… » Poursuivra Aline lorsque les deux jeunes femmes s’éloignèrent.
« Oui ? »
« Je veux que tu saches que je t’en veux pas, pas du tout. Je t’aime, et je sais que tu m’aimes. » Elle lui offrit un léger sourire alors que Maélyne voulu s’approcher.
« Non ! N’approche pas. »
Baissant la tête, elle essaya de retenir ses larmes, elle qui ne pouvait pas serrer sa fille dans ses bras, une dernière fois.
« Vous voulez que je partes, mais comment dois-je faire ? »
« Elle arrive. »
Une chaleur, aussi douce et puissante que le soleil la frappa alors dans le dos. Lorsqu’elle se retourna, un halo de lumière blanche s’était formé près de la famille.
« Elle vient te chercher, soit en honorée. »
Maélyne se sentait attirée par cette lumière. Elle fit alors un pas devant l’autre en sa direction. Lorsqu’elle était à sa hauteur, elle se retourna une dernière fois. Gravant la vue de ses proches dans sa mémoire. Son père, tenant la petite pierre dans ses bras, sa sœur toujours aussi radieuse, ainsi que sa fille… Aline.

[MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. - Page 2 246272Aline2

« Aline… » Dit-elle alors qu’elle se sentait aspirée.

« Aline !!! »

« ALIIIIIIIIIIIIIIINE ! »

La chambre dans laquelle elle avait été placée était plutôt sombre et modeste. Maélyne s’était réveillée en sursaut, criant, hurlant le nom de sa fille. Remuant dans tous les coins, de nombreuses mains vinrent l’agripper pour ne pas qu’elle se blesse mais très vite, elle sombra à nouveau dans l’inconscience.

On ne sait combien de temps s’était écoulée lorsqu’elle revint à elle. Le soleil brillait par la fenêtre et trois personnes semblaient se tenir à son chevet. L’une d’elle lui prit la main lorsqu’elle se rendit compte qu’elle se réveilla. Les premières images qui lui vinrent étaient assez floues mais elle ne reconnut aucune personne présente.

Une voix vint alors l’interpeller. On lui parlait.


« Qui êtes-vous ? Et où suis-je ? »

La mort à perdu face à la vie mais le néant a gagné son combat face aux souvenirs.
L’espoir est une mémoire qui désire.
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