Enchainés | Jinda [terminé]

4e jour de la 9e ennéade
8e année du 11e Cycle
peu avant midi.
Chateau de Lourmel.

Les deux valises qui trônaient sous les yeux de Cécilie étaient si marquées qu'elle aurait tout aussi bien put passées pour des coquards. Depuis plusieurs heures maintenant, Anthoine la collait de près, plus encore que Rose qu'elle envoyait parfois s'entretenir avec tel ou tel conseiller, ou rédiger au propres quelques informations. Elle avait déjà refusé deux pause encas et une injonction de la la chef des cuisine concernant une sieste soit disant obligatoire après une nuit si agité. Il fallait dire qu'elle avait toujours cette visite aux temples a faire… repoussée par l'arrivé d'un chevalier pour le moins impertinent et sûr de lui. Puis Berthold et Yorik étaient venus la prévenir que près d'une dizaine d'hommes avaient été retrouvés dans la rivière ou sur ses berges et ramenés à Lourmel, attendant dans la cours du château, repoussant encore son départ. Elle demanda juste que ceux qui n'étaient clairement pas impliqués soient correctement soignés et s'en serait totalement désintéressée. Les deux hommes étaient sûrement plus capable qu'elle de faire la différence entre un pauvre gars emporté par les flots et une crapule. Mais voilà, il y avait parmi eux un garde de la troupe de son frère… et Jindanor Numanor.

Après l'altercation qu'elle et Gaël avaient eu… et peut-être aussi à cause des accusations qui pesaient contre lui, ils avaient jugé plus fin de venir la voir d'abord même si ce n'était pas à proprement parlé ses hommes. Elle avait soupiré en acceptant que le garde rivegeois soit traiter exactement comme n'importe quel autre prisonnier mais n'eut pas beaucoup à insister pour rappeler à Yorik que Jindanor était la la veille et qu'il avait passé une bonne parti de la nuit avec les hommes de Lourmel, les deux pieds dans la boue. De plus, ce n'était pas vraiment le genre de gaillard qui pouvait filer discrètement…

Berthold donna son accord sans plus de problème. Côtoyant le géant depuis plusieurs ennéades maintenant, il était assez difficile de croire qu'il ait quelque chose à voir avec ce crime odieux.

Et voilà, il avait suffit de quelques secondes pour qu'un colosse de plus soit libéré de ses fers. Bon. Jindanor avait été retrouvé. Elle pouvait retirer ça de sa liste et se concentrer sur Lourmel et Maélyne.

Près d'elle, Anthoine avait retenu à cri… sous le regard étonné des deux officiers… Depuis l'annonce du retour de Jindanor, la musicienne le sentait trépigner comme un gamin de six ans la veille de son anniversaire. Dès que Rose posa le pied dans le bureau, la demoiselle ne put s'empêcher d’interpeller celui qui dansait d'un pied sur l'autre depuis bien une dizaine de minutes.

« Vous pouvez rejoindre vos camarade, Lieutenant. Rose peut m'accompagner et le château grouille de garde depuis l'arrivée des prisonniers. Je ne risque absolument rien. »

Évidemment, il hésita. Comme il avait hésiter lorsqu'elle lui avait demander de ne pas entrer dans la salle de leur petite réunion de conseiller. Mais un hochement de tête de Rose et un petit encouragement le poussèrent relativement vite vers la sortie. L'intendante reposa son boulier sur le bureau et traça quelques signes tout à fait cabalistiques du bout de son stylet dans sa palette de cire. Le même genre de tablette qui servait aux écoliers à apprendre les lettres qu'elle n'avait jamais su tracer.

« Dit au palefrenier que nous ne partirons qu'après le déjeuner finalement. Il faut que je mange quelque chose, sinon avec cette fatigue je ne tiendrait pas jusqu'à la fin du jour.
-Et te laisser toute seule maintenant ? Non. Désolée.
-Très bien. Alors envoie quelqu'un le faire. Finalement tu sais si nous auront assez de chaux pour réparer les toits avant de nouvelles averses ? »

Un soupire agacé comme jamais franchi les lèvres de Rose. Sourcils froncés, lèvres pincées, elle força Cécilie a lâcher ce qu'elle tenait pour lui prendre les mains.

« Il faut que tu fasse une pause. Tu n'a pas arrêter depuis hier soir.
-Nous avons beaucoup de chose à faire. Tout cela est nécessaire.
-Et tu n'aidera personne en te surmenant de nouveau. Tu dois penser à ta santé... Il me semble que c'est ce que tu disais toi même à Maélyne il n'y a pas si longtemps.
-Et cela n'avait rien à voir tu le sais. Lourmel est en crise. Une crise qui sera passagère si nous la gérons correctement. Alors cesse de me traiter comme si j'étais sur le point de m'évanouir à chaque seconde. Je suis infirme, pas mourante.

Elle retira ses mains de la poigne de sa suivante et changea la position d'un globe de bois sur son boulier, murmurant quelques phrases pour tenir le fil de ses pensées. Rose resta figé un instant, debout à côté de son amie. Cela ne ressemblait pas à Cécilie… Même elle ne voyait rien entre les lignes de ce visage parfaitement calme. Elle travaillait, gérait, administrait sans hésitation et sans arrêt. Une artiste qui voyageait au gré des invitations, ça ? La femme qui passait autant de temps que possible avec les orphelins du temple ? Non, décidément, cela ne ressemblait pas à Cécilie... Mais elle ne voyait rien à faire.

Rose serra les pans de sa robes en reculant doucement, allant ouvrir la porte et se poster là en attendant qu'un serviteur passe pour lui demander d'aller grappiller quelque chose en cuisine. Puis elle retourna s'asseoir à sa table d'écriture sous la fenêtre. Le bois était encore humide de la veille. Les volets avaient cédés et une partie de la pièce avait été inondée. Sur le tapis centrale trônait encore quelques feuilles et brindilles prise dans les fibres. L'odeur de poussière mouiller et de bois humide rendait lourde l’atmosphère tiédasse.

« Tu ne m'as pas répondu pour la chaux, Rose.
-Pour le château oui. Mais pour la ville il faudra au moins trois jours pour que tous les bâtiments touchés aient de quoi avoir ne serait-ce qu'un emplâtre de fortune... »

Alors qu'ils retrouvaient les murs de Lourmel, les divers hommes se trouvaient particulièrement ... Gênés ? Du moins c'est ce que ressentait Jindanor, ainsi ferré, il avait l'impression de partir pour les geôles, celles-ci qu'il n'avait jamais côtoyé encore, et sachant quelle créature s'y trouvait, il espérait bien que l'on le libère rapidement...

Alors que Cécilie repartait déjà et que ses fers étaient desserrés, lui laissant l'opportunité de bouger ses poignets, ainsi que de se sentir tout du moins mieux dans sa  peau, Jindanor soupira en observant les gars de la garde le connaissant étant venus le détacher... Les remerciant de façon très expéditive, Jindanor caressa ses poignets que les fers avaient dérangés depuis quelques temps maintenant... Et quelle ne fut pas sa surprise de voir Anthoine resurgir en ouvrant ses bras vers lui.

-Foutue enfoiré ! Je t'ai cru mort espèce de...

Jindanor sourit alors légèrement, aprés-tout, Anthoine avait bien le droit de l'insulter... Mais celui qui allait déguster c'était bien ce blondinet...

-... Ha... L'en faut plus pour me tuer.... Où est ce sale blondinet... ?! demanda Jindanor, assez froidement,comme gagné par toute la rage de ce monde à l'égare de ce pauvre gosse, ce qui calma bien assez vite les ardeurs d'Anthoine qui baissa les bras, presque blanc comme un linge d'un seul coups, ce qui.... Choqua Jindanor.

-... Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Lui demanda-t'il alors, devant cet étât de presque paralysie.

-...Euh....Du... Je crois pas que ce sera vraiment nécessaire... Parvint-il à bégayer.

-.... Comment ça ? Demanda Jindanor, l'air incrédule .

-... Tu te rappelles m'avoir dis que je ne t'avais jamais vu énervé ... ? Hé bien.... N'énerve JAMAIS la Dame de Laval... Je t'en conjure.

-... Pourquoi ?

-... Le Seigneur Gaël a pris un de ces savons à vous en effrayer un mort revenus à la vie. Murmura-t'il près de Jindanor, croisant ses bras sur son torse.

Jindanor cligna des yeux, pensif... Elle s'était énervée.. ? Comment....

-... J'ai appris que la Dame Maélyne avait disparue... Aucune piste ? Demanda-t'il presque exprèssemment, avant de poser sa main sur l'épaule d'Anthoine.. File donner de ton aide... Je dois aller voir Cécilie...

-... Bien Sir Numanor... Dit-il avec respect, et une pointe d'humour, avant de filer à toute vitesse vers les casernements.

Jindanor ne patienta pas plus, filant dans les dédales de couloirs du château, manquant de peu de percuter un autre garde, qui sursauta en voyant le géant arriver, celui-ci étant encore couvert de ses pièces d'armure en cuir, ainsi que de la chemise de lin couleur crème et de son futal en toile noircie et encrassée par la terre... Il finit par arriver devant la porte du bureau... Le souffle haletant, presque entre-coupé... Posant ses mains sur ses genoux, gagnant une bonne dose de vertige devant cet effort un peu trop exagéré, il prit quelques instants avant de toquer calmement contre le battant de la porte...

Quelques coups retentirent à la porte. Rose leva a peine le nez avant de signaler au serviteur parti leur chercher une collation qu'il pouvait entrer… Mais lorsque la porte s'ouvrit, elle ouvrit les yeux grands comme des soupières.

Jindanor, toujours aussi grand et large, se tenait dans l'encadrement de la porte, les cheveux en batailles, la joue, la chemise et les braies encore maculés de terre. Il avait l'air passablement… épuisé… et courbaturé… Elle ne l'avait pas revue depuis la veille au matin… Un siècle auparavant aurait été plus exacte. Et il avait bien l'air d'avoir un siècle de plus d'ailleurs.

Elle se leva de son siège avec un sourire chaleureux… et plus troublé qu'elle ne l'aurait voulu.

« Jindanor ! … Messir. Quelle joie de vous revoir sain et sauf. »

Elle était sincèrement soulagée. Souhaité qu'il reste loin de Cécilie était une chose, vouloir qu'il disparaisse en était une toute autre… et le comportement de la musicienne depuis cette annonce ne l'avait pas non plus réconforté.

D'ailleurs, la jeune intendante leva a peine le nez, continuant de marmonner, plus concentrée encore que lorsqu'elle travaillait sur une nouvelle mélodie. Elle avait juste levé la main pour intimer le silence à ses hôtes. Il lui fallut quelques instants pour terminer ce qu'elle faisait… quoi qu'elle soit en train de faire, tracer deux traits de plus dans sa plaquette de cire et reposer doucement le stylet de manière a pouvoir rapidement le retrouver sans qu'il risque de rouler à terre.

« Pardonnez-moi, je suis en pleine estimation. Je suis soulagée de vous savoir de retour. »

Le ton posé, l'air serein, Cécilie profita de cet arrêt forcé pour essuyer ses doigts cireux sur son mouchoir… sans grand résultat. Elle fronça mégèrement le nez en grattant discrètement la pulpe de ses doigts sur le bord légèrement rugueux du bureau en bois massif. Elle détestait avoir les doigts cireux, tout ce qu'elle touchait par la suite semblait partiellement dissimulé derrière un film gras et glissant.  

« Puis-je faire quelque chose ? »

Malgré elle, Rose pinça les lèvres. Elle ne savait plus quoi faire… Jamais elle n'avait vu son amis dans un tel état… et si elle était incapable de dire si c'était un bien ou un mal, son instinct lui disait que cela ne pouvait continuer ainsi.

Jindanor fut .... Accueillis avec une chaleur qu'il ne s'attendait pas réellement à recevoir de la part de Rose... Certes cette femme était une amie à laquelle il tenait, mais.. L'enthousiasme qu'elle laissa transparaître, autant par son quasi-bond de sa chaise, que par la sourire chaleureux et tout autant troublé qui traînait au milieu de son visage revigora presque Jindanor, le laissant sourire légèrement... Se savoir apprécié ne laissait jamais indifférents, et savoir qu'on était heureux ou heureuse de le revoir vivant était d'autant plus appréciable que de savoir que l'on était bel et bien vivant...

Aprés tout, maintenant qu'il y pensait, il aurait bien pu mourir à cause de ce sale gosse.... Oh il ne perdait rien pour attendre celui-ci... Il pourrait profiter d'un simulacre d'entrainement pour lui mettre la rouste de sa vie.. ? Ou simplement s'autoriser un petit écart, bien que cela entraînerait inévitablement celui-ci dans l'emmerde la plus pure...
Cependant... S'il y a bien une chose qui transforma son cœur de nounours chaleureux en pierre fut de voir le détachement et ... et... L'état... L'état de Cécilie... Elle leurs demanda le silence d'une main, alors qu'elle s'attardait sur une tablette de cire... Reposant le stylet de manière à pouvoir rapidement le retrouver sans qu'il ne risque de finir à terre.... Et sa voix...

-Pardonnez-moi, je suis en pleine estimation. Je suis soulagée de vous savoir de retour.

Ce ton posé, cet air serein, alors qu'Anthoine l'avait décris en furie plus tôt,  et que sa cousine avait disparue... Ces valises sous ses yeux, cet état... Jindanor se figea presque... Il paraissait certes fatigué, mais la voir dans cet état lui aurait permis de gravir les plus hauts monts d'Oësgard avec un buffle sur le dos...Elle se distrayait comme elle pouvait... Et... Et Jindanor se sentait incroyablement mal de la voir ainsi...

[color=#99ff00]-Puis-je faire quelque chose ?

Jindanor reçu un véritable coups de couteau en plein coeur, et la lame tournait à la vitesse du galop, déchiquetant son torse d'une douleur atroce... Jindanor se tourna vers Rose... Lui intimant de sortir d'un regard.... Suffisamment parlant. Il ne lui donnait pas réellement un ordre, mais... Presque... Et quand bien même ne sortirait-elle pas, il s'en contrefoutait... De toute manière, il s'était cru mort il n'y avait pas de cela une heure, alors quoi qu'il puisse réellement faire.

Il s'avança calmement vers Cécilie, passa derrière son bureau, la sentant se crisper sans même avoir à la regarder... Il glissa doucement et pourtant avec force le siège sur lequel elle était posée pour venir la serrer dans ses bras, sans rien dire, sans rien demander de plus... Qu'elle le frappe, qu'elle hurle qu'elle fasse quoi que ce soit mais qu'elle sorte de cette léthargie...

-... Je suis là. Dit-il, d'une voix si douce qu'il lui aurait fallut des litres de miel en temps normal pour atteindre cette perfection tant sa voix était rocailleuse plus tôt... Je suis là Cécilie...

Qu'elle pleure, qu'elle... L'engueule, qu'elle se défoule sur lui, mais bon sang.. Qu'elle réagisse...MERDE... Il la serra contre lui, son cœur battant lentement, presque gelé par l'état de Cécilie, il s'était même mis sur un genoux, étant ainsi légèrement plus bas qu'elle.

Il savait déjà ce qu'il ferait bien assez tôt... Il allait retourner ce château, de fonds en comble, il déchausserait chaque pierre si nécessaire, mais cette foutue Dame de Lourmel, il la ramènerait, fusse-t'elle dans les bras de Tyra, il la sortirait de sa mélopée et affronterait la mort à main nue...

Oui... On pense de belles conneries quand on est ivre de douleur pour une personne que l'on aime..

Elle avait hésité à sortir, mais lorsque son regard croisa une nouvelle fois celui de Jindanor, elle le fit bel et bien. En passant près de l'ours, elle faillit lui dire que… Mais s'abstint. Elle ne tenait plus ainsi sans rien faire près de Cécilie… alors s'il avait une chance… Elle pouvait bien fermer les yeux une petite fois… Il avait bien risqué sa vie pour celle de Gaël...

La suivante ne dit pas un mot en se glissant vers  la porte… et serra les paupières lorsqu'on la rappela à l'ordre. Pourtant elle ne s'arrêta pas. Refermant la porte derrière elle pour obliquer vers les cuisines dans le but d'intercepter le jeune homme qui était parti au ravitaillement.

Dans la pièce, Cécilie resta debout, coite. Rose… venait… de la laisser plantée là comme deux ronds de flancs alors qu'elle venait de lui demander de copier un récapitulatif des ressources qui avaient été mise à la disposition des habitants de Lourmel...  Elle venait d'ignorer une demande directe de sa part… elle… était partie… comme ça… la laissant seule…

La demoiselle ne cria même pas pour la retenir ou exiger son obéissance. Elle était tellement étonnée qu'elle en oubliait d'être en colère. Une sorte d'onomatopée incrédule franchit ses lèvres mais elle l'étouffa rapidement en secouant la tête. Finalement elle préféra se rasseoir. Elle avait bien d'autres chats à fouetter, elle s'occuperait de Rose à un autre moment.

… Mais les grandes enjambées qui venaient dans sa direction l'empêchèrent de se remettre à l'ouvrage. Elle voulu reculer de nouveau mais le lourd fauteuil lui résista, ne créant qu'un vague crissement désagréable.

« Qu'est-ce que tu fais…? »

Trop tard, Il était passé derrière son bureau, juste à côté d'elle. Elle se raidit pendant qu'il faisait doucement pivoter son siège. Une inspiration surprise manqua de finir en quinte de toux. Elle fronça légèrement les sourcils, les bras en garde devant elle, un réflexe bien inutile pour parer toute éventualité.

« ça ne me fait pas rire. J'ai encore du travail. »

Pour toute réponse, deux bras l'entourèrent, la tirant légèrement en avant. Son dos était si tendu que ses épaules lui faisait mal. Une tête glissa le long de la sienne. Ses mains froides comme de la glace heurtèrent un torse dépourvu de cuirasse. Une forte odeur de terre, d'herbe coupée, l'humidité et de poussière l'assaillirent… et son odeur. Le revers du col qu'elle avait sous les doigts était encore légèrement mouillé. Elle tenta de le repousser, mais, même épuisé, la force du chevalier était bien supérieur à la sienne.

« Arrête, tu…
-... Je suis là. »

Le souffle qui fit vibrer les quelques mèches qui recouvraient son oreille propagea un douloureux frisson de sa nuque au creux de ses reins, chaque muscle protestant au passage. Ce timbre rocailleux, fatigué, elle doutait de l'avoir déjà connu si doux.

« Je suis là Cécilie... »

Son petit poings se referma sur la chemise rêche. Elle sentit s'effriter une bande terreuse incruster dans le tissus. Petit à petit, elle baissa la tête qui était jusque là restée en extension comme si elle s'apprêtait à recevoir une montagne sur les épaules.

« Pas… » Elle inspira une grande fois. « Pas maintenant s'il te plaît. »

Il lui sembla qu'il la serrait plus fort encore. Ses courts cheveux flattaient la tempe de la jeune femme. Sa barbe tirait très légèrement quelques mèches échappées de la longue tresse qu'elle n'avait pas refait depuis la veille au matin et qui tombait de son épaule à sa hanche pour reposer en loque sur l'assise du fauteuil. Chaque pique de cette barbe marquait la joue de la musicienne. Chacune des inspirations qui faisaient vibrer sa gorge semblait agiter l'air autour d'eux. Chaque battement de cœur qui envoyait le sang pulser à travers sa gorge résonnait dans la pièce.

« Je t'en prie. Je ne peux pas me permettre… de... »


Il était… Vivant…

« Néera... »

Elle eut peine a retenir un hoquet. Sans qu'elle s'en aperçoive, ses larmes avaient déjà débordées. Elle recula vivement pour se couvrir la bouche d'une main, l'autre serrant sa propre gorge, incapable de retenir ses sanglots. Elle se débattit faiblement pour se détourner, sans plus de succès que précédemment, jusqu'à ce qu'elle bascule définitivement dans les bras de Jindanor, incapable de retenir le flot de larme dont elle ne pouvait qu'étouffer le bruit en mordant son poings. La tête enfoui dans son cou, sa main libre était cramponnée à la chemise du jeune chevalier de toute la force qu'elle avait encore, comme s'il risquait de disparaître d'un instant à l'autre.

Il glissa ses mains dans le dos de Cécilie, serrant cette femme contre lui avec toute la tendresse dont il était capable, lorsqu'il avait vu son sanglot approcher à grands pas, il n'avait pas dis mots, lorsqu'elle voulue se détourner de lui pour verser ses larmes, il la retint, l'approchant d'autant plus de lui.. Lorsqu'elle bascula dans ses bras, son coeur se desserra, comme le sien, elle fondit en larme le poing entre les dents sous la douleur que ces larmes provoquait en elle... Jindanor enfouit alors sa tête dans le cou de cette femme qu'il aimait, qu'il admirait, pour qui il aurait soulevé monts et merveilles.. Alors que la main libre de Cécilie s'agrippait à sa chemise, il déposa un baiser sur sa joue, la serrant avec amour et avec présence..

Il était là, il était revenu, comme il reviendrait chaque fois, il serait là pour elle, il l'avait juré, et quand bien même cela serait tardif, il y parviendrait à chaque fois... Elle s'agrippait à lui comme le ferait une âme en peine, il s'agrippa à elle avec autant de peine.. La voir ainsi lui pincé le coeur, mais elle vivait, elle ne se laissait pas figée, elle ne cachait pas tout cela.. Elle laissait sortir tout ce qu'elle ressentait, et c'était bien mieux ainsi.
Il ne put retenir sa gorge de se serrée devant les larmes de Cécilie, il ne put retenir son coeur de guimauve de fondre littéralement, déclenchant une montée de douleur... Il ne pleurait pas réellement pour la disparition de la Dame de Lourmel, ils n'avaient parlé qu'à deux reprises, et ne s'étaient aperçus qu'en coups de vents... Mais ... Là... La voir ainsi, il ne pouvait réagir autrement que par une montée de douleur, ingérable qui manqua de le faire sangloter. Mais il tint bon, pour elle, en véritable pilier il ne fit pas un son et ne versa pas une larme... Il la serrait contre elle aussi longtemps que durerait son chagrin, ponctuerait celui-ci de doux mots, réconfortant...

-Je suis là Cécilie... Tout va bien se passer. Murmurait-il à son oreille, l'enlaçant de ses bras protecteurs, sentant l'humidité de ses chaudes larmes s'emparer de sa chemise quand sa joue rencontrait son torse.. Il déglutit légèrement lorsqu'elle ne put retenir un autre hoquet...

Ils retrouveraient la Dame de Lourmel.. Saine et sauve... il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne soit pas en bonne santé... Elle n'avait pas pu... Non, tout irait bien. C'était certains... Il attendrait qu'elle se calme avant d'aborder tout autre sujet...

Lorsqu'il sentit les genoux de sa dame flancher sous le chagrin qui l'ébranlait il l'accompagna avec délicatesse sur le plancher, ployant genoux et la serrant toujours.. Caressant ses cheveux d'une main bienveillante, murmurant ces mots, faisant entendre sa présence, glissant une autre main dans son dos, sur ses bras tremblants...

Tout irait bien.. Il l'assurait, il ferait tout ce qui était en son possible pour que tout aille bien... Bien que tout cela était déjà décidé, lui ne savait rien, pas un mots de ce qui s'était tramé entre la famille de sa douce et de celle de son futur époux... Et s'il le savait... En aurait-il seulement cure.. ? Comment réagirait-il ? Comment savoir...
Il était là pour elle, n'est-ce pas tout ce qui compte ?

Tout en déversant toute sa rage, sa peur et sa frustration des derniers jours, Cécilie commençait à entrapercevoir ce qu'aimer un homme comme Jindanor pouvait signifier… Et elle s'accrocha plus encore à lui. Il était sincère, elle ne pouvait en douter. La façon dont sa voix résonnait à son oreille, l'attention qu'il lui portait… Elle n'avait que rarement entendu plus de franchise… Il était intelligent, instruit, généreux, droit, loyal, courageux… Et elle sentait que ces mêmes qualités finiraient par le tuer, peu importe l'attention qu'elle y porterait. Peu importe ce qu'elle lui demandait. Peu importe ce qu'il lui promettait. Il ne changerait pas sans se perdre. Cette conviction lui étreignait le cœur comme une évidence.

Elle se sentait démunie, terrorisée à l'idée de perdre Maélyne comme elle avait perdue Lyanna… et elle était tellement idiote de craquer à un moment pareil… Elle aurait aimé s'arracher le cœur de la poitrine pour ne plus rien ressentir. Cela ne rimait a rien et n'amènerait rien de bon… Mais elle ne pouvait arrêter de sangloter, chiffonnant la chemise déjà mal en point de Jindanor sans la moindre vergogne, se retrouvant à genou dans ses bras, les jambes coupées par l'émotion.

Elle n'arrivait pas à lui dire… elle ne le voulait pas. Tant qu'il ne savait pas cela n'existait pas vraiment. Pour l'instant la disparition de Maélyne devait passé avant le reste, elle ne devait pas interférer en faisait ce genre d'annonce, n'est-ce pas ? Elle aurait put se trouver un millier d'autres excuses mais celle là fit suffisamment l'affaire pour que le dégoût que la jeune femme avait envers son propre comportement redevienne un peu supportable. Désemparée, elle l'était toujours autant. Si Maélyne… Non…Un sentiment amer de solitude et de manque semblait vouloir creuser un trou dans sa poitrine à l'aide d'une pointe en métal chauffée à blanc alors que rien était encore joué… Et Jindanor était là. Là pour elle. Solide comme elle ne l'avait encore remarqué.

Ses mains tremblantes se libérèrent pour remonter sur le visage du chevalier et l'attirer à elle. Elle s'abandonna totalement à ces lèvres rêches. Elle… ne pouvait pas imaginer continuer sans lui… Tout ce qu'elle avait dit à Gaël pour essayé de le convaincre la veille… Chaque fois qu'elle avait refusé de tirer une croix sur son héritage… Qu'elle avait parlé des responsabilités d'un seigneur, du devoir, de l'honneur qui lui incombait… Elle n'avait strictement aucune idée du poids réel que des responsabilités représentaient. Et si c'était ce qu'elle était en train de vivre, si cela s'en approchait même de loin, elle préférait ne plus en avoir. Tout ce dont elle avait besoin, c'était cet homme si altruiste qu'il ne serait jamais totalement sien…

Elle avait l'impression de voir clair comme jamais… Quel comble pour une aveugle… Et le pire était que ce qu'elle apercevait la terrifiait. Elle ne pouvait s'y résoudre… Elle ne laisserait personne lui enlever Maélyne. Elle ne permettrait pas qu'on la sépare de Jindanor. Ses mains se perdaient dans ses cheveux ras. Ses lèvres humides posaient des centaines de baiser sur le visage du jeune homme avant d'en fin reculer légèrement pour poser son front contre sa tempe sans s'échapper de ses bras.

La respiration toujours saccadée, le visage dans un triste état, le nez rougit et les yeux gonflés, le cœur en ruine, la noble demoiselle avait l'impression d'être la personne la plus pathétique au monde. Elle avait l'impression d'avoir pleurée pendant une éternité, à telle point que ses forces l'avaient abandonnées peu à peu. Elle n'arrivait pas à distinguer si le battement de cœur qu'elle sentait pulser jusque dans ses doigts était le sien ou celui de Jindanor… Ses dernières tensions s'échappèrent en un long soupir.

Elle aurait voulu lui demander de promettre qu'il ne referait plus jamais une chose pareille… Qu'il ne se mettrait plus en danger dans une entreprise pareille… Et le remercier d'avoir sauver son frère… Elle aurait voulu qu'il lui promette que Maélyne serait bientôt de retour saine et sauve malgré les événements de ces dernières ennéades… Mais entendre sa voix vibrante lui jurer quelque chose qu'il n'était pas en mesure de tenir lui aurait été insupportable. Il n'avait pas plus de pouvoir sur le future qu'elle… Et elle aimait cette abominable tête-brulée qui ne changerait pas quoi qu'il pouvait bien en dire et même si cette idée l'empêchait presque de respirer.

-Merci… Merci d'avoir sauver mon imbécile de frère. Merci à tous les dieux d'avoir fait preuve de compassion. Néera merci… Je t'ai cru mort… parvint-elle a articuler d'une voix tremblante.

-Maélyne a été enlevée, sa chambre est entièrement retournée. Nous avons retrouvé une chevalière mais aucune trace du ravisseur pour le moment. Aline est terrifiée, Lourmel s'inquiète des retombées de la crue, le Temple de Néera est plein à craquer. Nous avons parlé de ce qu'il convenait de faire et Gaël est soupçonné d'avoir pris part à l'enlèvement de Maélyne. Lorsqu'Anthoine est revenu… et il y a du sang dans la chambre de Maélyne...

Elle ravala les larmes qui lui montaient de nouveau aux yeux.

-Je t'aime Jindanor. Je ne veux pas te perdre. Jamais, tu m'entends ?

-Merci… Merci d'avoir sauver mon imbécile de frère. Merci à tous les dieux d'avoir fait preuve de compassion. Néera merci… Je t'ai cru mort… parvint-elle a articuler d'une voix tremblante.

-Maélyne a été enlevée, sa chambre est entièrement retournée. Nous avons retrouvé une chevalière mais aucune trace du ravisseur pour le moment. Aline est terrifiée, Lourmel s'inquiète des retombées de la crue, le Temple de Néera est plein à craquer. Nous avons parlé de ce qu'il convenait de faire et Gaël est soupçonné d'avoir pris part à l'enlèvement de Maélyne. Lorsqu'Anthoine est revenu… et il y a du sang dans la chambre de Maélyne...

Elle ravala les larmes qui lui montaient de nouveau aux yeux.

-Je t'aime Jindanor. Je ne veux pas te perdre. Jamais, tu m'entends ?

-Jamais. Lui répondit-il. Ce mot était suffisant, scellé par un baiser tendre et fougueux, il la serra contre lui... Je vais tout faire pour aider. Il ne fallait pas perdre de temps, si Maélyne était en danger, chaque seconde passée ramené plus proche sa probable mort, et ça... Il ne le tolérerait pas. Ne t'exténue pas d'accord ? Il n'y a aucune raison que... Elle ne peut pas être bien loin. Nous la retrouverons, et si ce que tu me dis est vrai, c'est que quelqu'un a du s'en prendre à ta cousine... As-tu une... Once d'idée de qui cela pourrait être ? Avait-elle des ennemis ? Quelqu'un semblait-il être... Je ne sais pas... Pour qu'il n'ait alerté personne dans le castel, c'est que malgré la tempête, il devait y être connus, ne crois-tu pas ? Il y avait des gens qui courraient dans toutes les ailes du castel... Et personne n'aurait pu emprunter le pont le plus proche sans que l'on ne l’aperçoive... Anthoine n'a parlé de personne le traversant ? Si ?

Il réfléchit un instant... Si Anthoine avait vu quelqu'un traverser par cette tempête, cela aurait dû le marquer, il en aurait fait part... Ils n'avaient donc probablement pas traversé la rivière...  Et si du sang se trouvait dans sa chambre c'est qu'elle n'est pas sortie de celle-ci de son plein grès... Il serra les dents, en pleine réflexion... Il fallait la trouver, remettre de l'ordre, et enfin balayer tout ça d'un revers du bras... Pouvoir reprendre leurs vie tranquille. La guerre, puis cette foutue merde qui leurs tombent sur le coin du nez ? Les dieux sont-ils en manque de dramaturgie ?

-... Ecoute, il faut que tu te reposes Cécilie... Tu es... Tu es morte de fatigue je le vois... Tu n'aideras pas plus en t'exténuant à la tâche... Ménage-toi.. Compte sur moi, Anthoine, et les autres, on retrouvera Maélyne... Tu m'entends ?

Oui. Ce n'était pas le moment de perdre pied. Il avait raison sur ce point. Mais a ferveur avec laquelle il lui demandait de prendre du repos lui arracha un rire mi-cinique mi-reconnaissant.

-Prend du repos dit l'homme qui a été emporté par une rivière en crue et va se jeter sur les traces d'une Dame enlevée sans même avoir pris un repas…

C'était bien peu charitable alors que ce qu'il vivait était entièrement la faute de la jeune femme et de sa famille… Mais C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour faire au moins semblant de retrouver un minimum de contenance. Elle s'éloigna légèrement de lui, tamponnant son visage du revers d'une de ses longues manche à la missédienne. Son autre main continuait à voyager lentement dans ses cheveux, sentant par endroit une bosse, une marque, une masse terreuse…

Elle inspira profondément. L'heure n'était plus aux pleurs. Elle aurait tout le temps plus tard. Oui. Pour l'instant elle avait de quoi faire. Maélyne comptait sur elle. Et pas seulement Maélyne. Une petite fille attendait que sa mère revienne à l'étage du dessous. Elle ne perdrait personne dans cette affaire. Elle ne le permettrait pas.

Elle prit quelques instants pour essayer de retrouver le moindre de ses souvenirs qui aurait put servire d'indice… Sans succès… Comme les 10 000 fois précédentes. A part les habituelles prises de bec avec les vassaux mécontent de voir la levée de l'ost se prolongée toujours un peu plus, il n'y avait personne qui en voulait personnellement à Maélyne… Même si elle avait bien en tête quelques personnes à qui Maélyne pouvait en vouloir directement.

-Je suis désolée mais je ne vois pas qui aurait put vouloir la prendre en otage. Entretien toi plutôt avec Berthold et Yorik… Roland est revenue dans la matinée également… Ainsi qu'un chevalier errant auquel je ne fait absolument pas confiance… mais je ne pense pas qu'il soit assez fin pour organiser un enlèvement pareil.

Elle fronça le nez en sentant sous ses doigts une coupure plus profonde que les autres. Elle descendait le long de la nuque du jeune homme. Cécilie en éloigna vivement sa main au premier tressaillement pour la poser plutôt sur son épaule et glisser jusqu'à sa main dont elle s'empara.

-Tu te souviens, je t'ai dis que ça me rappelait que toute personne a des limites. En fait j'aurais du dire que toute personne peut faire des choses incroyables, que ces choses ne peuvent être correctement achevées que par ceux qui connaissent leurs limites. Un avertissement et un porte-bonheur. Il me semble que pour le moment tu en as plus besoin que moi.

Tout en parlant, elle avait retiré la très longue chaînette qui cachait la petite bulle métallique étrangement tarabiscotée et tranchante par endroit. Un mouvement de plus et elle en dégageait ses cheveux pour déposer le tout dans la main du géant.

-Avant c'était une bague ayant appartenu à toutes les premières filles de ma famille. Le métal est précieux et il y a plusieurs perles de grande valeur dedans. Vend-là, jette-là, troque-là sans hésiter si ça peut t'aider, mais revient moi entier.

Elle referma  les doigts épais sur l'étrange pendentif, ne lui permettant pas même de penser à refuser.

-Fait attention à toi, tu veux bien… J'irai dormir un peu si tu prends au moins de quoi manger avant de repartir.

Elle mentait… Elle avait encore bien trop de travail pour allé dormir et de toute façon, l'absence de Maélyne et effervescence du château ne lui laisseraient pas la possibilité de fermer l'oeil. Mais c'était pour le mieux… Sa respiration était toujours un peu agitée et elle gardait les yeux clos pour ne pas imposer leur vision rouge et gonflée. Mais elle allait… mieux ? Grace à lui.

Doucement, elle tenta de se remettre sur pied, entraînant Jindanor avec elle, l'aidant à se relever puis à rester stable… Il était épuisé… elle ne pouvait en douter… Mais elle ne fit aucune remarque… Sauf une.

-Merci Jindanor.

-Je suis désolée mais je ne vois pas qui aurait put vouloir la prendre en otage. Entretien toi plutôt avec Berthold et Yorik… Roland est revenue dans la matinée également… Ainsi qu'un chevalier errant auquel je ne fait absolument pas confiance… mais je ne pense pas qu'il soit assez fin pour organiser un enlèvement pareil.

Elle fronça le nez en sentant sous ses doigts une coupure plus profonde que les autres. Elle descendait le long de la nuque du jeune homme. Cécilie en éloigna vivement sa main au premier tressaillement pour la poser plutôt sur son épaule et glisser jusqu'à sa main dont elle s'empara. Jindanor l'observa, le regard un peu troublé... Qui aurait pu ? Qui y aurait gagné quoi que ce soit ? Ses conseillers ? Non... Ce serait fou... Elle avait une totale confiance en ses hommes. Il n'avait connu que du bien de Roland de Dorour, et concernant le chevalier dont elle parlée... Il devrait le rencontrer.

-Tu te souviens, je t'ai dis que ça me rappelait que toute personne a des limites. En fait j'aurais du dire que toute personne peut faire des choses incroyables, que ces choses ne peuvent être correctement achevées que par ceux qui connaissent leurs limites. Un avertissement et un porte-bonheur. Il me semble que pour le moment tu en as plus besoin que moi.

Tout en parlant, elle avait retiré la très longue chaînette qui cachait la petite bulle métallique étrangement tarabiscotée et tranchante par endroit, alors qu'il l'observait faire, ne comprenant pas réellement pourquoi elle faisait cela au premier abords, mais gardant un silence total... Presque religieux, il referma légèrement et délicatement sa main sur la chaînette et la bulle de métal de façon a ce qu'elle ne glisse pas en dehors de son emprise... Observant Cécilie avec plus d'attention encore.

-Avant c'était une bague ayant appartenu à toutes les premières filles de ma famille. Le métal est précieux et il y a plusieurs perles de grande valeur dedans. Vend-là, jette-là, troque-là sans hésiter si ça peut t'aider, mais revient moi entier.

Elle referma  les doigts épais sur l'étrange pendentif, ne lui permettant pas même de penser à refuser.
Alors que bien entendu... Il s'y apprêtait, ayant ouvert la bouche sans laisser mots s'échapper devant le geste..

-Fait attention à toi, tu veux bien… J'irai dormir un peu si tu prends au moins de quoi manger avant de repartir.

Alors quelle commençait à se remettre sur pieds, Jindanor la suivit... Sans grands mots...Sans grands chose, la gardant juste prés de lui aussi longtemps que possible... Il était ... Exténué, au bouts de ses forces, et pourtant, il continuerait à chercher à en tomber dans les pommes si nécessaire. Il ne dormirait pas sans l'avoir retrouvée cette Dame.

-Merci Jindanor.

-... Merci à toi mon amour. Il déposa un baiser sur ses lèvres, glissant sa main dans sa nuque avant de mettre fin au baiser. Je vais prendre de quoi me sustenter... Je trouverais bien quelque chose dans les cuisines... Mais toi, reposes-toi. Si j'apprends que tu m'as mentie, je t'assure que je te ferais passer ... Un sale quart d'heure. Dit-il, d'une voix... Presque sensuelle à vraie dire, ça en donnerait presque envie de ne pas lui obéir, mais la vérité était que de toute manière, elle ne ferait pas l'effort de se reposer, il le savait.. Elle était bien trop prise par cet évènement.

Il quitta ses bras, doucement... Afin de ne pas prendre plus de risque... Rien n'était officiel, et... Il craignait le pire a vraie dire.

-... Je te reviens le plus vite possible.