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| Face à face | Jinda & Céci [terminé] | |
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Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Sam 7 Nov 2015 - 21:00 | |
| Comme elles n'avaient cessé de le répéter lorsque Rose et Cécilie étaient à Karras, elles étaient de retour à Lourmel et le temps reprenait son cour normal. Rien n'avait changé. Tout était à la même place jusqu'à la dernières des chaises. Maelyne manquait toujours aussi cruellement en sa demeure mais on tentait de s'en accommoder en attendant son retour.
Rien n'avait changé... Enfin... trois fois rien.
Les blessés avaient été alités et pris en charge par les guérisseurs de la garde. Jindanor en particulier avait été bouclé à double tour dans une chambrette pour l'empêcher de faire quoi que ce soit. On disait qu'il donnait du mal à ses soigneurs... Mais Cécilie n'était pas aller lui rendre visite. Pas une fois. Pas plus qu'elle n'avait demandé de ses nouvelles à qui que ce soit... même par politesse pour quelqu'un qui avait frôlé la mort pour la protéger. Rose, elle, se reposait dans une routine plus que bien venue et reprenait lentement le dessus. A la demande de Cécilie, elle avait pour mission d'aider les soigneurs autant que possible, ce qui les séparaient plusieurs heures par jour. Heures que la demoiselle passait en compagnie de son Professeur.
Le reste de la journée, la missédoise avait, entre autre, pris l'habitude de passer du temps avec sa nièce, jouant de la musique, racontant des histoire ou l'Histoire, suivant ses progrès quotidien, ses petites joies et ses petits malheurs. Ce contact l'emplissait de joie. La petite lui semblait toujours plus adorable. Pour l'égaillée un peu en l'absence de sa mère, elle avait même commencé à lui apprendre une chansonnette que la Dame de Lourmel aimait depuis des années. La surprise vaudrait sûrement le détour et cette douce cachotterie semblait enchanter la fillette.
Mais surtout, Cécilie faisait en sorte d'être la plus disponible possible pour ses proches et la plus compréhensive possible avec ceux qui avaient la charge de s'occuper du château, des gardes des portes aus plumeuses d'oie en cuisine. Les petits traqua quotidiens n'étaient jamais graves bien longtemps et son côté conseillère ne pouvait s'empêcher de chercher de temps à autres quelques solutions. Elle essayait de soutenir Rose au maximum au lieu de se reposer sur elle, gardant sa composition sereine et son sourire contrôlé en toutes circonstances.
Et quand rien de tout cela n'accaparait son temps, elle sortait pour jouer de la lyre sur un banc de pierre à l'ombre d'un mur dont elle ne connaissait que l'écho, ou emplissait un salon des trilles qu'elle tirait de sa harpe. La mélancolie de ses dernières semaines semblait l'avoir déserté au profit d'un calme serein. E sachant pas combien de temps elle resterait, elle avait même fait venir Passion d'Etherna. La mériale semblait ravie d'avoir de nouveau une compagne de chant et s'amusait à imiter quelques notes de lyre dans un dialogue de perroquet qui amusait beaucoup sa maîtresse.
Tout cela l'occupait...
Du moins tant que le soleil était visible.
Cela faisait maintenant seize jours que chaque soir, deux fiole au contenu âcre et gras l'attendait sur sa table de nuit. Et malgré le goût exécrable, elle en avalait une chaque soir avec un certain soulagement avant de sombrer dans un bref sommeil sans rêve. Elle qui avait toutes les peines du monde à sortir de sous ses édredons s'éveillait la plus part du temps avant le soleil... et en sueur pour couronner le tout. Elle ne criait pas, ne tombait jamais. Mais empêtrée dans ses draps, assise dans l'obscurité totale qu'elle connaissait si bien, elle guettait chaque son, chaque souffle d'air, chaque craquement de bois en attendant que son cœur reprenne un rythme mon erratique et que l'éveil chasse les créatures cauchemardesques qui vivaient librement derrière ses paupières.
Comme d'habitude, elle savait qu'elle n'avait guère dormit plus de trois ou quatre heures. Alors comme d'habitude, elle se calma, s'assit au bord de son lit et repris les exercices mentaux, inspirant et soufflant au rythme de la danse de ses doigts et de la mélodie de ses murmures. Son professeur avait été d'une grande aide. La discipline que demandait l'exercice de la magie l'était d'autant plus.
« Vois plus loin que les écueils, la crainte c'est la mort assurée. La certitude seule traverse l'océan. »
Quelques mots. Deux phrases gravées dans le métal sous les blasons des maisons de son père et de sa mère. Deux phrases dont elle n'avait autant compris le sens que depuis qu'elle avait réussit à plier la magie à sa volonté.
Elle s’entraînait pour reprendre possession d'elle, pour garder emprise sur ses espoirs et ses rêves, pour passer outre les cauchemars qui la harcelaient dès qu'elle sombrait dans le sommeil. Pour avancer et laisser toute cette peur derrière elle sans faire une fois de plus peser le poids de ses caprices et de ses angoisses sur ceux qu'elle aimait. Pour arrêter d'être terrifier par tous les changements qu'elle sentait en elle et dans le monde qui l'entourait, tous ceux qui étaient encore à venir et qu'elle craignaient d'autant plus qu'elle ne les connaissaient pas encore. Mais elle savait parfaitement que ses angoisses ne se calmaient que temporairement pour l'instant. Le temps de prendre la deuxième fiole et de se rendormir quelques heures jusqu'à ce que Rose vienne la tirer du lit sans rien savoir de ses crises nocturnes.
Mais ce jour là, en entendant la voix de Rose, elle esquissa un sourire. Elle se sentait... prête. Un peu. Juste un peu. Comme si le visage grave et doux qu'elle montrait jour après jour finissait par déteindre sur son état profond. Elle se lava et s'habilla d'une robe simple en lin bleu, Rose l'ajusta comme à son habitude, tressa les longs cheveux châtains de son amie et ajusta une chaînette sur son front pour que son visage reste dégagée. Les deux jeunes femmes discutaient sur le font sonore d'une rengaine abstraite née sous les doigts distraient de la musiciennes. Avec un peu de chance, Maélyne ne devrait plus tarder.
Et la journée pouvait recommencer.
Après une matinée passée avec son Professeur et un déjeuné léger, Rose sursauta presque en entendant la jeune noble demander :
« Comment se porte Jindanor ? »
Elle n'avait pas demandé de nouvelle du géant... Ni même acceptée d'en recevoir depuis leur retour. Pourtant, le visage paisible de Cécilie n'avait pas bougé. Elle reposa délicatement sa tasse de tisane avec l'attention particulière et la maîtrise qui caractérisait chacun de ses gestes, puis ramassa le bâton ouvragé qui ne la quittait désormais que rarement, même lorsqu'elle était entourée. Rose s'empara de la main de son amie et la plaça sur sa propre épaule.
« De mieux en mieux. D'ici quelques jours il devrait pouvoir remarcher. -Et les autres blessés ? -Ils se remettent doucement. Les moins touchés on déjà repris leur travail habituel. -Qu'ils ne se surmènent pas. Je sais que le Capitaine peut leur faire la vie dure... »
Le sourire dans la voix de son amie fit glousser Rose alors qu'elles s'éloignaient en direction de l'extérieur... Mais une pression la retint.
« Conduit moi plutôt voir les médecins. »
Depuis quelques jours, les questions, les raisons, les explications se faisaient plus rares entre les deux jeunes femmes. Encore une chose qui changeait et qui terrifiait Cécilie... bien qu'elle en soit aussi un peu l'instigatrice. Rose accepta ans cacher son étonnement mais les paroles restèrent légères.
Le passage avec les médecins fut finalement bref. La destination était toute autre, mais il était de bon ton de faire les choses dans l'ordre. Lorsqu'elle se fut personnellement enquis de tous ceux qui étaient encore traités, elle se dirigea vers une chambrette bien précise.
Le bruit d'un loquet qu'on tire et elle arrêta le geste de Rose.
« Tu peux y aller, je retrouverai mon chemin... Je n'ai pas été très correcte. Inutile que tu sois mêlée à ça pour des apparences qui ne serviront à rien de toute façon. -Je...
La servante mit un temps infini a savoir quoi dire. La réception de cette lettre du Baron, Karras, l'attitude de Cécilie depuis leur retour... En quelques mots, elle avait l'impression de regarder un gouffre vertigineux. Quelques mots qui sonnaient avec une assurance et une confiance en soi qui n'avait jamais été habituelle.
-Oui... Bien sûr...
Cécilie prenait... sa vie en main ? Cette fatalité ne lui ressemblait pas... mais il aurait été bien trop compliqué pour Rose de s'imposer maintenant. A quoi cela aurait-il rimé? L'appréhension nouait un peu sa gorge mais elle l'occulta.
-Cécilie, souffla-t-elle en posant la main de son amie sur le battant de bois. Ne soit pas trop sévère envers toi-même. Nous avons traverser des moments difficiles... Et tu n'y es pour rien. -Merci, sourit la musicienne en retour.
La porte s'ouvrit. Rose salua d'un geste l'occupant de la chambre par dessus l'épaule de Cécilie avant de s'éclipser.
-Bonjour Jindanor. Je peux entrer ?
Dernière édition par Cécilie de Laval le Dim 15 Nov 2015 - 17:11, édité 1 fois |
| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Sam 7 Nov 2015 - 23:06 | |
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Il tournait en rond, comme une bête en cage... Il n'était pas habitué à si peu d'espace... C'était un homme de grand air...
Anxieux...
Mal à l'aise...
L'ennui, tout ces sentiments désagréables prenaient le dessus depuis qu'ils l'avaient enfermés dans cette chambrée, elle était pourtant spacieuse, mais en seize jours... Il en avait fait le tour de cette chambre.
Et pourquoi une chambre en solitaire ? Hein ? Bon sang... Les seules visites qu'il avait reçues étaient celles des médecins, d'Anthoine. Et parfois Rose... Bien sûr qu'il devrait s'en réjouir... Bien sûr qu'il devrait s'en réjouir... Alors pourquoi n'était-il pas satisfait ? Pourquoi la lecture ne lui suffisait-elle pas ? Pourquoi l'écriture, et même la gravure ne lui faisait pas passer le temps ? Autrefois... Elles lui auraient permis de tenir des mois sans s'ennuyer, autrefois ces petites pratiques, ces petits hobbies lui auraient suffit pour se détendre et vivre en harmonie avec lui même.
Alors pourquoi ?
Cette question lui tournait dans la tête depuis la première ennéade d'incarcération médicale... Une prison, voilà ce que c'était, cette chambre spacieuse, qui avait été agrémentée de livres tout au long de son séjour n'était rien d'autre qu'une prison. Il était aigri, grognâtre. Même Anthoine l'avait trouvé désagréable, et les dieux seules savent a quel point ce brave homme est tolérant. Pour s'occuper, il passa les journées à lire et à écrire ses mémoires sur ce bouquin qu'il avait acheté, plusieurs ennéades auparavant... Avant de rejoindre la garde de Cécilie, avant de vivre toutes ces aventures qui en quelques jours seulement avaient remplis plus de pages que les ennéades d'errance qu'il connut pendant près de deux années dans cette forêt...
L'espace, il manquait d'espace, cruellement... Aussi les fenêtres étaient-elles souvent ouvertes, aussi les médecins les fermaient en râlant...
"Vous allez attraper la mort ! " "Ne soyez donc pas si têtu... Ce n'est qu'un cataplasme..." "Arrêtez-donc de gigoter !!!"
Un autre passe-temps qu'il avait découvert depuis que ses blessures l'avaient empêché de se déplacer, était de répertorier chaque phrases de déplaisir et de complaintes que poussaient les médecins... Selon eux, il était trop mouvementé, incapable de tenir en place...C'était totalement faux ! Bien sûr qu'il tenait en place, et il tiendrait encore mieux en place si l'on ne tentait pas de lui arracher un morceau de mollet à chaque visite !
Douillet ? ...Peut-être un peu, en effet.. Jindanor était douillet... Il n'appréciait pas ces médecins et leurs pratiques barbares... Les asticots, ou encore ces foutues sangsues...Wuerk...Bordel, qui avaient inventés ces pratiques ?! ... Certes..Cela marchait mais... Ces séances avaient été bien plus pénible qu'il n'oserait l'avouer.
Pour en revenir à l'exacte présent, ce jour-ci, Jindanor était enfin capable de faire les cents pas dans sa chambrée... Qu'il n'avait pas pour autant le droit de quitter... Il n'avait d'ailleurs pas plus le droit de faire les cents pas, mais ces journées entières alités l'avait irrité au point qu'il avait cru ne jamais pouvoir remarcher ! Imaginez, pour un ancien voyageur, c'était bien pire que la mort.
Aussi s'arrangea-t'il pour être assis sur un tabouret qui se trouvait proche de la fenêtre, accoudé à une table, lisant un recueil de poèmes de Jean Sarlack de Thaar, un de ces types dont il ne connaissait rien mais dont les écrits lui plaisait, lorsque les médecins arrivèrent pour vérifier son état de santé.
"Vous vous êtes encore levé... Mais vous êtes pire qu'un chien..Toujours à vous déplacer même blessé... Un vrai animal." Grommela celui qu'il avait désigné du doux patronyme "Tarin allongé".
"Navré de vous agacer avec ma bougeotte, mais rester allongé toute la journée n'est pas de mon plus grand plaisir." Répondit-il, avec une certaine forme d'irrespect.
"Nous comprenons bien...Cependant, il est nécessaire que vous ne fassiez trop d'efforts ! Vos plaies sont cicatrisées certes, mais elles pourraient se rouvrir !" répondit la femme qui semblait toujours les accompagner, a l'embonpoint marqué et aux visage fripé.
"Bien, bien..Je veillerais à ne faire que le stricte minimum..." Râla Jindanor... Il était désagréable, un vrai emmerdeur.
Ils firent leur besogne... Le déshabillant du peu qu'il portait alors, vérifiant chaque plaies, réitérant les cataplasmes et les massages douloureux... Et lui s'occupait l'esprit, s'imaginant une nouvelle sculpture à ajouter à la collection qui s'étalait maintenant sur la table de fortune qui servait auparavant d’outiller. La collection étant composée de divers animaux en bois, certains grotesquement représentés, d'autres travaillés dans le détail, d'autres encore emprisonnés dans la souche qui les voyait lentement naître... Seule une scène terminait trônait sur la table, vernie et finement ouvragée.
Un Ours,impétueux et imposant, tournant autour d'un arbre mort aux branches rares, sur lequel trônait une colombe qui ne prêtait aucunement attention à cet animal. Au pied de l'arbre, à quelques pas de l'Ours se trouvait une marmotte, qui observait la scène intriguée.
Le sens ? Il était assez simple... Jindanor se sentait comme l'ours, courant après un être qu'il ne parviendrait jamais à atteindre, tandis qu'Anthoine l'observait avec la curiosité de la marmotte. La Colombe, elle, semblant indifférente au regard de l'Ours.
Les médecins partirent, sous l'injonction d'un Jindanor agacé qu'on tente de l'aider à s'habiller. Il se vêtit calmement d'une chemise assez ample, d'une couleur orangée, descendant jusqu'à sa taille. Taille enserrée d'une ceinture de jute teintée bleu, entourant un pantalon de toile d'une couleur ocre.. Il était séparé de son armure, mais revêtait l'accoutrement de "cérémonie" qu'il s'était acheté de sa poche, chaque jour, espérant une visite particulière. Il se rasait même tout les deux jours, et avait exigé d'Anthoine qu'il coupe ses cheveux de plus près, afin de paraître plus propre sur lui.
Il passa le temps qui le sépara d'une visite en ouvrageant une pièce de bois en attente, d'où sortit un Faucon au regard fier veillant sur un nid placé sur une branche vieillie par le temps, le nid contenant trois œufs de bonne taille.
Un cliquetis, un cliquetis de serrure que l'on ouvre... Qui venait lui rendre visite aujourd'hui ? Rose et Anthoine ? Les médecins qui avaient oubliés quelque chose ? Peut-être la servante qui se devait de changer ses draps ?
La personne se fit attendre, et la curiosité de Jindanor n'en fut que plus doublée... Son oreille attentive perçut la voix de rose, et... Celle d'une autre dame, qu'il n'aurait pas cru revoir avant de pouvoir se déplacer.
Lorsque la porte finit par s'ouvrir une bonne fois pour toute, Jindanor était encore à cette table, sur ce tabouret, ses outils de sculpture non-loin et la bouteille de vernis ouverte. Il cligna des yeux en voyant Cécilie dans l'encadrement de cette porte. Par dessus son épaule, il aperçut Rose qui lui fit signe, il lui répondit d'un geste amicale et d'un sourire.
-Bonjour Jindanor. Je peux entrer ? - B-...Bien sûr, entrez, je vous en prie.
Il était...Assez surpris, dans le bon sens du terme, heureux de la voir, il se retint même de l'accueillir en saisissant une de ses mains... Il resta assis sur son tabouret, légèrement bouche bée... Cela faisait... Une ennéade et demi qu'ils ne s'étaient pas vue, et il ne savait réellement quoi penser de la situation.
Elle s'insinua prudemment dans la pièce qui lui était inconnue, refermant la porte derrière elle, se dirigeant vers la voix de Jindanor... Il se leva, faisant de même, se dirigeant vers cette dame qu'il savait aveugle, cette dame qui pourtant ne cessait de le surprendre par son audace.
- Permettez... Je... Il y à un fauteuil, juste ici.. Dit-il, tout en tendant calmement sa main vers elle, ses propres jambes avaient un peu de mal à le soutenir, mais il s'efforçait à tenir. Il n'appréciait guère passer pour quelqu'un de faible, cependant cette voix témoignait d'une certaine fatigue.
Il l'amena calmement vers ce fauteuil, qui se trouvait non loin du lit... Fauteuil ayant été utilisé par Anthoine, et Rose lors de leurs visites. Il était confortable, certes moins que ceux auxquelles elle pouvait être habitué, mais il était toujours préférable au tabouret qu'il utilisait sur son établis de fortune.
- Je suis... Surpris de vous voir... Comment allez-vous ? Rose m'a légèrement tenu informé mais je ne souhaitais pas être trop insistant... Il ne savait réellement pas quoi avancer comme centre de discussion... Que devait-il faire ? Pourquoi était-elle là ? Pourquoi lui rendre visite seulement maintenant ? Beaucoup de questions fusaient dans son crâne, mais il se retint... Il aurait bien réponse à ses questions, tôt ou tard.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 3:33 | |
| Alors qu'elle s'attendait à une chambre tiède qui sentait le renfermer, Cécilie poussa la porte d'une pièce plutôt fraîche, aérée qui sentait fort le cataplasme aux herbes et... Elle fronça violemment le nez avant de s'habituer progressivement à l'odeur corrosive et alcooleux d'un vernis ou d'une patine à la résine. Par les cinq mais pourquoi ?!
Elle porta un instant la main à son visage tout en avançant à taton vers l'origine de la voix qui l'invitait à entrer mais réussit à ne faire aucun commentaire. Partagée entre son dégoût, son soulagement et la joie simple d'entendre une voix bien connue, sa composition paisible, si facile à tenir ces derniers jours commençait déjà à se craqueler sous un sourire un peut moins étudié que d'ordinaire. Ce qu'elle pouvait être stupide ! C'était si peu et pourtant...
Son bâton claquait maladroitement devant elle pour localiser ce qui pouvait bien y avoir sur son chemin. S'orienter dans une pièce même, surtout quand elle était petite, était bien plus complexe que de suivre un enchevêtrement de couloirs et d'escaliers. Heureusement, une main vint rapidement à sa rencontre. Une main qu'elle pris sans une once d'hésitation. Cette éternelle grande main caleuse.
-Merci, murmura-t-elle en suivant l'ordre implicite que la main lui transmettait pour trouver le dit-fauteuil.
Malgré tout, sa gorge se serra un peu. La voix de Jindanor avait l'air inhabituellement étouffée. C'était léger, mais la fatigue était bien réelle... Et d'après les médecins, même si son état n'était plus préoccupant, il n'avait même pas le droit de sortir de cette chambre. La culpabilité faisait son office habituelle et la musicienne la sentait prendre ses aises.
-Je vous en prie, ne vous inquiétez pas pour moi, je ne veux pas vous gêner. J'espère que vous pardonnerez mon audace... Et mon absence... Je ne savais pas si vous...
accepteriez de me voir, puisque j'ai quand même essayé de vous éviter pendant toute votre convalescence. Plus facile à pensé qu'à dire. Mais la voix du garde était tout aussi hésitante que celle de la jeune femme. Il n'y avait rien de rationnelle à la réapparition soudaine de Cécilie. Pas vraiment d'excuse à faire après tout... Et surtout pas d'explication. Les deux jeunes gens habituellement si curieux l'un et l'autre qu'ils n'arrivaient pas à contenir le flot de question qui les habitait se retrouvaient hésitant comme s'ils marchaient sur des œufs.
Cécilie entendait la respiration régulière du jeune homme. Malgré tout, les infimes détails l'aidaient toujours à se calmer... Un peu. Elle prit une longue inspiration avant de commencer.
-Je sais... J'aurai du passé vous voir il y a des jours de cela. Mais... Je n'arrivais pas à m'y résoudre. Pardonnez-moi.
Elle s'interrompit un instant. Un de ces silence indécis pendant lesquels tous se demande si la personne reprendra un jour la parole. Cette hésitation était aussi désagréable que de faire mentalement la liste de toutes les raisons pour lesquelles elle n'aurait pas du être là. De tout ce à quoi les devoirs, la morale, la bienséance, la raison et la société empêcher d'accéder. La liste était bien trop longue. Et la vie à laquelle on la destinait tout aussi morne. Elle étouffa un léger rire nerveux.
-Je crois... Je crois que j'étais terrifiée à l'idée de vous savoir blessé.
S'entendre le dire était étrange. Étrange mais... soulageant. Elle reprit contenance en posant très précisément son bâton près du fauteuil. Tout était bon à prendre plutôt que de rester pétrifier en redoutant une réponse.
-Mais je vais bien, merci.
Enfin jusqu'ici, elle en était persuadée. Elle était aussi certaine de pouvoir le voir sans éprouver la moindre gêne... mais tout ça, c'était avant. Une fois le bâton mis et remis contre les pieds du fauteuil, elle se redressa, lissa sa robe, se tordit les doigts avant de laisser une de ses mains vagabonder sur son médaillon et en suivre les décorations. Elle enchaîna. Parce qu'elle ne pouvait qu'enchainer.
-Enfin c'est plutôt de votre santé que l'on devrait s'enquérir. Comment allez-vous ? Les médecins m'ont dit que vous n'auriez sûrement pas le droit de sortir avant la prochaine ennéade ?
Dernière édition par Cécilie de Laval le Jeu 18 Fév 2016 - 2:01, édité 1 fois |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 13:56 | |
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Elle l'avait remerciée d'une voix douce et murmurée, chose qui le fit bien plus sourire que n'importe quelle excuse qu'elle pourrait formuler. Ce n'était peut-être qu'en lien avec l'aide qu'il venait de lui apporter, mais cela lui redonnait déjà du baume au cœur.
Lorsqu'il s'enquit de sa santé et de son état, celle-ci lui répondit d'une voix plus hésitante qu'à l'accoutumée, une de ces voix qui souhaite vous faire part d'un fait mais qui ne parvient pas à traverser le rempart de ses lèvres.
-Je vous en prie, ne vous inquiétez pas pour moi, je ne veux pas vous gêner. J'espère que vous pardonnerez mon audace... Et mon absence... Je ne savais pas si vous...
Pourquoi s'arrêtait-elle ? Il sentit sa curiosité se rouler par terre en hurlant dans son crâne qu'elle voulait savoir, comme un gamin capricieux qui n'aurait pas pu avoir le dernier Lego Star wars.
Il respirait calmement, même si ses lèvres retenaient son flux de paroles habituelles, vous savez, ce vrai ras-de-marée d'informations difficiles à avaler sans s'être préparé et entraîné mentalement ? Oui, celui-là même qui vous donnerait un mal de crâne assuré.
-Je sais... J'aurai du passé vous voir il y a des jours de cela. Mais... Je n'arrivais pas à m'y résoudre. Pardonnez-moi.
Il l'écoutait, attentivement, n'ajoutant rien... Il sentait que s'il osait dire quelque chose, cette femme dont il s'était épris, a qui il avait pensé depuis plusieurs ennéades, qu'il s'était interdit d'approcher ou même de ne tenter quoi que ce soit.. Oui, bon, il ne s'est pas réellement tenu à ses interdictions... Mais bon.. Il avait ses raisons que la raison ignore... ? L'instant d'interruption semblait durer des millénaires, ce silence lourd et pesant qui ne fut perturbé que part la légère brise provenant de la fenêtre ouverte derrière Jindanor. Elle sembla ...Étouffer un rire, un rire léger mais bien présent, un rire léger et nerveux. Ces rires que l'on a souvent lorsque l'on ne souhaite pas avouer la vérité à la personne qui se trouve devant, vous savez, ces rires nerveux du : Merde...J'ai cassé son bien le plus précieux. Oui, celui-là. Ce ne fut pas réellement pour le rassurer... Qu'allait-elle lui dire... ?
-Je crois... Je crois que j'étais terrifiée à l'idée de vous voir blessé.
Il cligna des yeux, indécis sur la manière dont il aurait dû réagir... Elle.... était terrifiée à l'idée de le voir blessé... ? Comment devait-il le prendre ?
Voyez-vous les marchés de Thaar ? Oui, cette grande et immense ville... Hé bien imaginez que chaque passant dans ces marchés est en faîtes une information, et que chaque passant devient tout d'un coups l'homme le plus maladroit du monde. Ou la femme hein. ... Hé bien, le bordel dans l'esprit de Jindanor peut-être aussi bien représenté par ce tableau que vous venez de vous imaginer.
-Mais je vais bien, merci.
La situation était... Particulière, Jindanor, l'être qui serait certainement retenu dans l'histoire de ce continent comme le plus bavard de ce cycle... Était totalement muet.
-Enfin c'est plutôt de votre santé que l'on devrait s'enquérir. Comment allez-vous ? Les médecins m'ont dit que vous n'auriez sûrement pas le droit de sortir avant la prochaine ennéade ?
Il prit, quelques instant pour se remettre de ce foutoir et de refaire le tri dans son esprit.
- Oh euh... Je... Euhm, oui, excusez-moi, j'étais... Cela fait réellement plaisir de vous revoir. Je vais... Bien malgré ce que ces toubibs peuvent en dire... Je ne suis pas aussi faiblard qu'ils ne semblent le penser.. Mais bon.. Ce que le docteur dit, le patient s'y pli. Il soupira longuement, avant de rire légèrement, se rappelant le visage de "Tarin allongé". Ils ne me supportent pas réellement, il semblerait que je sois invivable comme patient..
Il passa sa main derrière sa nuque. Pourquoi était-il si gênait par une situation qui, auparavant, aurait pu être banale et se dérouler sans aucun accrocs ? ... Il se sentait aussi à l'aise qu'un ours dans une boîte de sardine... Cette chambrée lui semblait d'autant plus petite, et il cru même qu'il allait s'étouffer avec son propre débit de parole...
-Je ne supportes pas d'être enfermé... Et... S'il s'était passé quelque chose ? Si vous aviez eu besoin de moi ? Qu'aurais-je pu faire dans l'état où je suis ? ... Je ne suis pas.... Je n'ai pas été assez prudent... Veuillez m'excuser...Je ne voulais pas vous inquiéter...
Il s'en voulait... Véritablement, le fait qu'elle lui ait avoué avoir été terrifié à l'idée de le voir blessé, le tourmentait...
-Je ferais de mon mieux pour ne plus finir dans cet état...
Mais bon sang... C'est tout ce qu'il avait à lui dire ? Cela faisait plus d'une ennéade qu'ils ne s'étaient pas même aperçu... Et il était sec de toute paroles ?
-Je... Dois avouer ne pas avoir été aussi... Heureux depuis un moment. Il respira lentement. Je suis vraiment heureux de savoir que vous ne m'avez pas simplement laissé pourrir dans cette "prison". Reprit-il, avec un certain sourire.
Il avait eu des visites, certes, mais aucune n'avait été aussi attendue que celle-là même.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 16:56 | |
| -Bien... Je... Je suis contente que vous alliez bien.
Et une platitude à pleurer ! Elle aurait préféré rester aveugle à tout cela, peut-être la gêne qu'elle éprouvait n'aurait jamais existé. Une petite voix éclata de rire dans sa tête. Aveugle, c'était le mot. Par ailleurs, imaginer la grosse voix de Jindanor bougonner était un exercice mental intéressant... Et qui était réaliste au point d'arracher malgré tout un léger rire à Cécilie. Mais si ses soigneurs ne l'avait pas encore attaché sur son lit, c'est qu'il avait du se tenir relativement tranquille.
-Je ferais de mon mieux pour ne plus finir dans cet état...
-Non ! Ce n'était pas un reproche ! Si vous n'aviez pas été là ils auraient... Vous m'avez sauvé. Vous nous avez protégé, moi et Rose malgré le sort qui me me poursuit depuis quelques ennéades. Vous êtes toujours arrivé à temps... Et je ne peux rien faire de plus que vous offrir ma reconnaissance.
Elle ne voulait pas qu'il prenne ces mots comme une réprimande. Ce qu'elle pouvait le détester par moment... Mais ça ne pouvait durer bien longtemps. Surtout quand cette voix fatiguée se disait heureuse de la voir.
-Une prison, comme vous y allez. Rit-elle de nouveau. Courage. Vous serez relâchez dans quelques jours. Rien ne m'arrivera en attendant.
Le silence s'installa de nouveau quelques instant pendant lesquels ses doigts recommencèrent à se chercher des noises. Elle se racla discrètement la gorge... Puis repris la parole, incapable de rester sans bruit plus longtemps.
- Que pensez-vous de la magie ?
C'était soudain. Imprévu... Enfin prévu... mais pas comme ça. La voix de la jeune femme était précipitée, manquant de buter sur les dernières syllabes.
- On dit que dans le Nord, les gens détestent les mages et s'en méfient comme de la peste... mais je me demandais ce que vous en pensiez.
Un sujet. Un sujet était toujours le bien venu. Et mieux valait celui-là qu'un autre.
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 17:33 | |
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-Une prison, comme vous y allez. Rit-elle de nouveau. Courage. Vous serez relâchez dans quelques jours. Rien ne m'arrivera en attendant.
Il ricana légèrement en réponse, passant de nouveau sa main dans sa nuque.... Puis... Le silence s'installa de nouveau durant quelques instants. Quelques instants qui permirent à Jindanor de vérifier que chaque choses étaient à sa place et ne présentez aucune imperfections... Bien qu'elle n'aurait pu les voir, il se tenait à paraître soigné ces temps-ci.
-Que pensez-vous de la magie ? Commenca-t'elle, d'une voix précipitée qui manqua de sauter sur les dernières syllabes. On dit que dans le Nord, les gens détestent les mages, et s'en méfient comme de la peste... Mais je me demandais ce que vous en pensiez.
Un sujet de conversation ! Miracle, elle a trouvée un sujet de conversation ! Cela sauvait l'instant, ils pourraient enfin discuter convenablement, même si la question lui semblait sortir de nulle part.
-La magie dîtes-vous ? Répondit-il calmement, assez pensif. La seule magie que j'ai vu à l'oeuvre est celle des bois de l'Aduram... Une magie malsaine et sombre, une magie qui a a imprégnée jusqu'au dernier champignon, une magie qui ronge la vie et vous accable de malheur... Cependant, mon père me contait souvent les histoires de grands mages aux pouvoirs extraordinaires, capables de rivaliser avec une armée entière, et sauvant les royaumes humains aux périls de leurs vies !... Il ricana un peu, repensant un instant à son père, chose qui ternit légèrement la fin de son rire.
-Je sais que le Nord est très peu tolérant... J'ai vu... Des femmes accusaient de sorcelleries se retrouver pendues à des piloris. Des elfes lynchaient en public par des racistes extrémistes... Mais, je me rappelle que quand j'étais gamin, un illusionniste est passé par chez moi... Il était perdu, alors mon père l'a recueillis pour la nuit. Il prit quelques instants pour respirer. Il jouait avec des cartes et faisait disparaitre des objets de la cuisine qu'il faisait réapparaître par les oreilles de mon père.
Il ria a gorge déployée...
-Vous auriez vu la tête de mon père devant tout cela... C'en était... Hilarant. C'est la seule forme de magie... De belle magie que j'ai eu l'occasion de voir. Je n'ai pas d'apprioris sur la magie, je suppose que tout dépends de l'utilisateur... ? Il se plaça plus correctement, se redressant un peu. Je veux dire par là... Que si la personne utilisant la magie veut faire le bien... Alors même s'il s'agit d'une "mauvaise" magie... Elle deviendrait... Bonne ? D'une certaine manière ?
-N'êtes-vous pas vous même une... Initiée ? ... L'homme que vous voyez, c'était votre professeur, non ? ...Ba...Na...Naï....lo ? Quelque chose dans le genre ?
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 18:16 | |
| Enfin ! Enfin ils arrivaient à parler... Un peu. Assez pour enlever un grand poids des épaules de la jeune musicienne... Bien que le début ne lui fasse craindre le pire. Oui... on disait l'Aduram immonde et les sorciers dangereux. On racontait à voix basse qu'ils pouvaient emprisonner un cœur, influencer les esprits, tuer d'une simple pensé, changer le plus gentil des enfants en monstre assoiffé de sang. Il y a toujours deux choses que tous sont prêt à croire, ce qu'ils désirent plus que tout... Et ce qui les terrifie plus que tout. Raisonner un couard est une cause perdue, elle était bien placée pour le savoir.
Mais une fois encore, elle remercia les Cinq d'avoir fait Jindanor si étrange, si différent de cette fameuse « populace » que les nobles méprisaient souvent. Elle rit à l'évocation de tours de passe-passe bien qu'elle ne puisse pas se les représenter. Pour un enfant, un tel spectacle avait du être incroyable... Assez pour que l'adulte qu'il était devenu s'en souvienne parfaitement.
Alors quand il posa la question que personne n'osait lui poser, elle répondit sans détour.
- Oui... J'étudie l'Art depuis longtemps. J'avais dix ans je crois quand j'ai commencé. Mais ça ne menait pas à grand chose. J'ai du m'éloigner de mon maître à cause d'une épidémie de peste. Alors j'ai beaucoup lu... Enfin Rose à beaucoup lu.
Et elle s'était entraînée seule, sur intégrant les bases jusqu'à ce qu'elles deviennent aussi naturelles qu'une inspiration, sans pourtant jamais réussir à les dépasser. Combien de centaines d'heures avait-elle passé à sentir le flux et le reflux de l'énergie dans son corps ? Combien de fois avait-elle joué de toute sa concentration pour lever le Voile qui pesait sur ses cinq sens et sentir vivre les personnes autour d'elle ? Combien de fois l'enfant insouciante qu'elle était avait perdue connaissance à cause de l'épuisement, renforçant les rumeurs et l'inquiétude familiale ?
La simple perception extraordinaire que lui offrait la magie lui procurait une impression grisante. Le fait de ne pas pouvoir dépasser ce stade l'avait énerver plus d'une fois, mais quelque part cela tenait aussi à distance les question qu'elle était obligée de se poser à présent.
- Je pensais que finalement le savoir théorique et quelques bases me suffisaient. Mais pendant... à Karras, j'ai réussis à faire quelque chose. Je ne suis pas sûre de la portée de mon geste...
Les mains de Cécilie se reposèrent sur ses genoux. Si elle avait été sûr de l'atteindre, elle n'aurait pas hésiter longtemps avant de tendre la main vers Jindanor. Son opinion sur la magie était objectivement pertinente, mais c'était aussi... surtout peut-être... son avis qui comptait. Mais elle n'était pas certaine de la distance exacte à laquelle se trouvait son ami, aussi garda-t-elle sagement les mains où elles étaient.
- Mon Professeur à un avis très... professionnel à ce propos. C'est un érudit. Il voit avant tout la beauté, l'harmonie avec lequel l’ensorcellement est pratiqué. Mais si je pense comme vous que les intensions font beaucoup dans l'usage, même avec de bonnes intentions, influencer l'esprit de quelqu'un... s'approprier ses pensées, ses souvenirs, ses perceptions... ou ses émotions... N'est-ce pas contre tous les préceptes de la Dame-Dieu ?
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 19:27 | |
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Oui, la magie était pour Jindanor synonyme de personnalité... Elle était différente pour chaque praticien, certains fondamentalement mauvais l'utilisaient pour faire le mal, relever les morts et les faire déferler sur leurs anciens camarades... Ce genre de choses ignobles qui vous feraient pâlir un profane.
Cette question qu'il avait posé concernant son initiation contenait une certaine rhétorique, il le savait, il en avait entendu parlé aux côtés de Rose. Bien qu'il n'ait jamais ébruité la chose.
- Oui... J'étudie l'Art depuis longtemps. J'avais dix ans je crois quand j'ai commencé. Mais ça ne menait pas à grand chose. J'ai du m'éloigner de mon maître à cause d'une épidémie de peste. Alors j'ai beaucoup lu... Enfin Rose à beaucoup lu.
Tandis qu'elle s'expliquait il se leva calmement, sans faire bien trop de bruit, l'écoutant en ponctuant cela d'appréciation sonore : Ho, ha bon ? , Hé bien... S'approchant de la porte pour vérifier qu'aucun curieux n'écoutait à celle-ci, avant de vérifier qu'elle était bien close. Il se glissa ensuite vers la table de sculpture, où il referma la bouteille de vernis qui commençait réellement à empester l'air... L'odeur âcre disparaissant presque instantanément une fois la bouteille fermée, la brise faisant son oeuvre assez rapidement, rendant la pièce plus respirable.
Il vint reprendre place lorsqu'elle commençait à parler du savoir Théorique..
- ... Le savoir théorique et quelques bases me suffisaient. Mais pendant... à Karras, j'ai réussis à faire quelque chose. Je ne suis pas sûre de la portée de mon geste.
-Vous avez réussis à faire quelque chose... ? Se permit-il d'agrémenter, reprenant place devant elle, se trouvant à près d'un mètre et demi d'elle.
Les mains de Cécilie semblèrent chercher quelque chose, une prise... ? Elles se posèrent calmement sur ses genoux avant qu'elle ne continue son récit.
- Mon Professeur à un avis très... professionnel à ce propos. C'est un érudit. Il voit avant tout la beauté, l'harmonie avec lequel l’ensorcellement est pratiqué. Mais si je pense comme vous que les intentions font beaucoup dans l'usage, même avec de bonnes intentions, influencer l'esprit de quelqu'un... s'approprier ses pensées, ses souvenirs, ses perceptions... ou ses émotions... N'est-ce pas contre tous les préceptes de la Dame-Dieu ?
Il l'observa... Troublé, parlait-elle de ses capacités... ? Etait-elle capable...D'influer sur les sentiments de quelqu'un ? C'était... Effrayant, et fascinant... La magie pouvait-elle faire cela ? Influer autant sur les personnes, même jusqu'à leurs souvenirs... ? Son visage se décomposa un instant, mais, sa curiosité, sa recherche d'informations le faisait passer outre cette peur qu'il venait de ressentir.
-....Est-ce que....Vous pouvez... Influer sur l'esprit des personnes... ? Demanda-t'il, incrédule, l'observant d'un regard mitigé entre la peur et la fascination. Cette crainte que l'on a devant quelqu'un qui pourrait vous briser d'un mouvement...
Il était généralement celui qui instillait cette peur, et aujourd'hui, il ressentait cette sensation pour la première fois... C'était... Grisant ? Il la trouvait d'autant plus fascinante qu'elle l'effrayait... Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ?
- Pour répondre à votre question... La Dame-dieu est celle...Qui nous a permis de manipuler cet Art...Comme vous dîtes, hors...Aurait-elle permis à quelqu'un d'aller contre ses principes ? Etant donné que celle-ci s'interdit elle même cela... Peut-être est-il prévu que vous... Agissiez ? Je ne saurais que dire... Cela est...Effrayant, et fascinant...Et... Vous êtes réellement capable de cela ?
Voilà qu'il se mettait à en douter... Comment pouvait-il douter d'elle ? Mais...Tout cela était si..Irréaliste...
-.... Je suis navré, ce n'est pas que je ne vous crois pas... Mais.. Comprenez moi... La magie reste une chose... Que je ne saurais réellement expliquer, et quelque chose que je ne sais réellement comment appréhender... Il respira... un peu troublé... Et si...Et si elle avait joué avec ses émotions, ses souvenirs ?
Il secoua sa tête, comme pour chasser cette idée de son crâne.. Elle n'aurait jamais fais ça... Si ?
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 21:24 | |
| Entendre quelqu'un bouger sans raison dans une pièce était quelque chose de courant. Pourtant lorsque le mouvement était lent, se glissait progressivement derrière vous et qu'il s'accompagnait de bruits de portes, il en devenait tout de suite plus oppressant. La raison de la vérification de la porte pouvaient être simple à imaginée étant donné les précautions que Cécilie s'était toujours imposé... Mais elle aurait facilement pu lui dire qu'aucun importun ne s'était glissé dans le couloir ou sous la fenêtre pour les épier. Elle n'en fit pourtant rien. Après tout s'il avait ses propres raisons, elle n'avait pas à s'en mêler.
Elle eu même le droit à un effarant bonus ! Le bruit d'un bouchon que l'on replace sur un pot et l'odeur de vernis qui lui collait à la peau commençait à s'évaporer.
Et elle s'était lancée... San réfléchir... Elle avait parlé, trop heureuse de trouver quoi dire...
-....Est-ce que....Vous pouvez... Influer sur l'esprit des personnes... ?
… Mais la réponse n'était pas exactement celle à laquelle elle s'attendait. Elle serra les poings. Une pierre coulait doucement dans sa poitrine, oppressant sa respiration, raidissant son dos à lui en donner des crampes. Elle déglutit difficilement. La voix de Jindanor était curieuse, comme toujours... mais pas seulement. Il y avait quelque chose de plus... qu'elle ne pouvait pas identifier. Quelque chose qui la transit des pieds à la tête.
Elle ne parvint pas a trouver la moindre réponse à la question hésitante qu'on venait de lui poser. Elle n'essaya même pas, certaine que sa voix lui échapperait si elle avait le malheur de vouloir articuler la moindre syllabe.
Il continua, tentant de répondre, de s'expliquer, de comprendre l'énormité qu'elle venait de laisser tomber mine de rien. Effrayant. Oui. Terrifiant même... Ça l'était. Autant pour elle que pour les autres visiblement. Fascinant... Sûrement... Peut-être... Mais ça ne passait qu'en second plan.
Il avait bien raison de ne pas savoir comment appréhender la magie. C'était exactement ça le problème... Ceux qui l'appréhendaient oubliaient ce qu'on ressentait devant une telle possibilité. Ceux qui ne la comprenaient pas ne pouvaient espérer s'en protéger... Et donc la craignait à raison.
Certains ferment les paupières et expiraient à font pour se reprendre. Mais arrêter d'entendre est impossible et Jindanor arrivait au bout de tout ce qu'il pouvait dire pour s'accrocher aux branches. Quitte à être dans le registre, autant s'accrocher à quelque chose d'utile.
Elle répéta trois fois intérieurement cette formule tout sauf magique qui repoussait ses démons depuis presque deux ennéades et pris une inspiration. Après tout n'avait-elle pas la réponse qu'elle cherchait ?
- Vous vous méfiez, n'est-ce pas ? Et si j'en étais capable ? Maintenant que cela pourrait vous affecter personnellement, ce ne sont plus les intentions qui comptent ? Mais quelles sont les miennes ?
Un rictus essayant de s'approcher d'un sourire flotta un instant sur le visage de la jeune femme avant de renoncer.
-Vous avez raison. Il est normal de craindre quelque chose comme ça. Merci de m'avoir répondu. Ce n'était que pure spéculation. Rassurez-vous. Pardonnez-moi... Je n'étais pas venu pour vous inquiéter. Je n'aurai pas dû parler de ça. C'était stupide. Je n'aurais pas dû...
Tout en s'excusant, elle se pencha en avant, cherchant fébrilement son bâton. Finalement elle n'aurait pas du venir. Elle j'aurai jamais dû prendre ce risque. |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Dim 8 Nov 2015 - 21:45 | |
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Il avait fais une erreur, une grosse erreur en doutant un instant, ne serait-ce qu'un instant. La peur, oui, il l'avait ressentis, cette pour qui vous fait penser à tout, à rien, qui pourrait briser chaque once de bon sens qui règne en vous, cette peur qui vous ronge et qui vous détruit.
- Vous vous méfiez, n'est-ce pas ? Et si j'en étais capable ? Maintenant que cela pourrait vous affecter personnellement, ce ne sont plus les intentions qui comptent ? Mais quelles sont les miennes ?
Un rictus essayant de s'approcher d'un sourire flotta un instant sur le visage de la jeune femme avant de renoncer.
-Vous avez raison. Il est normal de craindre quelque chose comme ça. Merci de m'avoir répondu. Ce n'était que pure spéculation. Rassurez-vous. Pardonnez-moi... Je n'étais pas venu pour vous inquiéter. Je n'aurai pas dû parler de ça. C'était stupide. Je n'aurais pas dû...
Elle voulait s'emparer de son bâton, d'une main fébrile... Qu'avait-il dit... Ce qu'il pouvait être con... C'est le terme, Con, il se le reprochait intérieurement..Mais que faire...
Il hésita, un instant, elle finit par attraper son bâton.
-At... Attendez ! Répondit-il, se levant assez précipitamment alors qu'elle en esquissait elle-même le geste. Il se retrouvait, devant elle, sa main s'était dirigée seule, prenant celle qui tenait le bâton de cette femme à qui il ne faisait que mentir par omission...
Sa main caleuse tenait en son creux, une main fine et douce, il déglutit un peu... Elle allait le repousser, c'était certain, aussi la relâcha-t'il assez rapidement, comme si il venait de se brûler.
-Je suis désolé...Ce n'est pas ce que je voulais... Dire, ni vous faire comprendre... Je ne devrais pas... Je ne devrais pas douter de vous, vous n'avez pas doutée de moi..Et je ne souhaite pas... J'ai...
Pourquoi fallait-il qu'il ait avancé cela ? Pourquoi n'avait-il pas juste tue ses sentiments et ne les avait il pas enterré loin, loin d'ici pour ne jamais les ressortir ? Pourquoi devait-il vivre ainsi ?
-Excusez-moi... Je ne crains pas...Je ne vous crains pas... Je ne crains pas cela... N'avancez pas que vos paroles étaient stupide... Je... Je suis votre ami... Jamais je n'oserais vous juger. Quel que soit le don que vous ayez, vous l'utiliseriez correctement... Peut-être.... Peut-être même m'avez-vous sauvé sans que je ne le sache... ?
Il l'observait, cherchant à croiser son regard... Il aimerait qu'elle le voit... Mais ce n'était pas possible, comment pourrait-elle le voir ? C'était stupide de sa part... De la retenir..
-...Je suis navré... Votre visite est... Je l'avais attendu... Et j'ai...
Tout gaché...Oui. Il n'aurait pas su l'exprimer, rien que le début de sa phrase était étranglée...
- Ne partez pas....Je vous en prie.
Il lui disait ce qu'il pensait. Enfin... Bien que ce soit habilement détourné et encore omis... Au moins.. Lui faisait-il part de ce qu'il souhaitait, réellement. Qu'elle reste.
-Tout ce que je souhaites, c'est de pouvoir vous parler... Vous voir. Je ne suis qu'un garde, je le sais, je n'ai aucun droit de vous faire part de tel requêtes... Mais... Je le fais... ?
Ha...Voilà que la folie le gagnait ? ... La fatigue ? Qu'en saurait-il... Il lui avait du moins fait part de ce qu'il souhaitait... Il se tenait à côté d'elle... L'observant... Ne sachant que faire de ses mains et de ses bras.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Lun 9 Nov 2015 - 0:46 | |
| Une main se posa sur la sienne, l'empêchant de se lever tout à fait. Puis disparu tout aussi vite. L'éclat de voix l'avait fait tressaillir. Elle aurait pu s'inquiéter qu'une personne l'ai entendu. Rose peut-être, restée non loin. Un serviteur inattendu passant à l'extérieur. Mais non. Le cœur battant, elle s'était juste permis de se redresser tout à fait pendant qu'il reprenait la parole.
Elle n'était pas sûre de comprendre tout ce que le flot de mots voulait lui dire. Pourtant elle les écoutaient plus attentivement que jamais. Ne pas douter ? Comment pouvait-elle espérer que les autres ne doutent jamais d'elle alors qu'elle-même ne s'accordait qu'une confiance très relative. Elle lui avait posé une question et il avait répondu en toute franchise. De quoi pouvait-elle lui en vouloir ? Rien. Rien du tout. Elle n'avait aucune raison de fuir. Aucune raison de se sentir démunie... Et pourtant défaillir, tout simplement, aurait été plus confortable.
Recommencer à s'excuser n'aurait servit à rien. Et qu'aurait-elle pu dire de plus ? Sa respiration tremblante ralentissait doucement sans que la tension qui lui coupait à moitié le souffle ne se relâche pour autant.
-Vous sauver... ? Murmura-t-elle sans comprendre.
Après toutes ces fois où il lui avait éviter la mort... ou pire. Après toutes les réprimandes qu'elle lui avait faites malgré tout. Après avoir même frôler la mort pour la protéger... Ces paroles n'avaient aucun sens pour Cécilie. Même en cherchant. Même en interprétant tout ce qu'elle arrivait à interpréter. Cela n'avait aucun sens.
Mais cette question comme toutes les autres était déjà emporter par la suite. Il l'avait attendue. Le rythme auquel il parlait décrut soudain.
- Ne partez pas....Je vous en prie.
Elle en sursauta presque. Quelque ennéades auparavant, il lui aurait suffit de sourire et de se rasseoir ou de s'éclipser. Quelques ennéades auparavant, elle avait encore toute maîtrise sur elle-même. Quelques ennéades auparavant, elle n'en serait jamais arrivé là. Maintenant, elle n'arrivait pas à savoir si elle devait prier pour avoir la force de rester ou celle de partir. Seule, son univers de bruissement était lointain, étouffé, elle avait une conscience aiguë de la proximité de Jindanor. Il s'était levé pour l'empêcher de sortir. Il était donc juste là. Plus il parlait, plus elle avait conscience de cette distance. Plus elle avait conscience de cette distance, plus elle hésitait.
-Vous ne devriez pas vous mettre dans des états pareils, commença-t-elle en avançant doucement sa main libre.
Elle avait tenue une phrase entière. Mais sa vois n'aurait pas pu plus trembler. Tout n'était qu'hésitation. Jusqu'au rythme de sa respiration qui semblait ne pas réussir à rester même un minimum régulier. Sa poitrine se creusait fortement à chaque expiration, comme si ses poumons eux-même l'empêcher de reprendre son souffle.
-Les médecins...
Sa main s'immobilisa en frôlant à peine une chemise tiède. Par les dieux ce qu'il pouvait être grand. Elle avait lever le bras en pensant que ça suffirait pour atteindre son épaule... Mais non. Elle s'était interrompue. Incapable de trouver quoi dire de plus.
-... les médecins...
Elle s'était déjà égarée une fois et c'était une fois de trop. Cette fois, Rose n’apparaîtrait pas comme par miracle. Le souvenir d'une mâchoire marquée. Voilà tout ce qu'elle en avait retiré.
Il aurait été facile de laisser de nouveau sa main chercher le chemin vers sa joue. Suivre l'angle de la mâchoire jusqu'à son oreille. Découvrir la forme de son arcade, de son nez. Reconstituer peu à peu la sculpture d'un visage qu'elle mourait d'envie de connaître. Mais elle ne le ferait pas. C'était quelque chose de trop... personnel pour être fait en traître. Et demander était impensable...
-Tout ce que je souhaites, c'est de pouvoir vous parler...
Le visage toujours légèrement décalé de manière à orienter son oreille plutôt que ses yeux vers son interlocuteur, elle l'écoutait en récupérant doucement sa main. Cela semblait si simple. Un refus. N'importe quelle règle de conduite. Une simple échappatoire comme elle savait si bien les manier lors de ses apparitions publiques. Si simple pourvu qu'elle le veuille.
Mais c'était peine perdue. Aussi stupide, naïf et déplacé que ce soit, elle en était rendu à un point où elle s'était surprise à vouloir se souvenir parfaitement de l'attaque des elfes pour pouvoir se remémorer la sensation de ses bras autour d'elle. Ce qu'il disait maintenant, ce qu'il semblait vouloir dire, la mettait au supplice.
-Vous voir. Je ne suis qu'un garde, je le sais, je n'ai aucun droit de vous faire part de tel requêtes... Mais... Je le fais... ?
-Alors... et vous... Me permettriez vous de vous voir... De voir votre visage... A ma façon ? |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Lun 9 Nov 2015 - 12:17 | |
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Jindanor regarda la main à quelques millimètres de son torse, cette main qui tenait un pan de sa chemise, comme pour chercher à se rassurer.
-Alors... et vous... Me permettriez vous de vous voir... De voir votre visage... A ma façon ?
Il redressa la tête, l'observant... Elle... Voulait le voir ? ... Il pâlie un instant, c'était spontané mais pourtant... Mérité. Ne lui permettait-elle pas d'être aussi proche ? Ne faisant que peu d'ordres des convenances ? Ne risquait-elle pas de faire jaser la Noblesse... ? Ne risquait-elle pas sa réputation ?
...Et quand bien même ne risquait-elle rien... Cette supplique, cette demande, l'attendrissait bien trop, le rendait bien trop anxieux, bien trop heureux... Il ne savait réellement comment réagir. Il resta figé quelques instants, pensif, devant elle, ne sachant toujours pas quoi faire de ses bras ballants, de ses mains... Ils étaient proches, quelques dix centimètres séparait celle-ci de lui même.. Sa main glissa pour s'emparer de la sienne, calmement, avec une délicatesse presque millimétrée, un frisson le traversa.
- Comment pourrais-je vous le refuser... ? Lui répondit-il, d'une voix douce, s'approchant du lit pour s'y asseoir, afin de limiter la distance qu'elle devrait parcourir avec sa main. Asseyez-vous... Lui dit-il calmement, la dirigeant elle-même vers ce lit. Tenant toujours cette douce main dans la sienne.
Il était anxieux, effrayé, mais impatient et excité... ? D'apparence il ne laissait transparaître qu'un sourire, léger.
-Bien...
Il porta la main de celle-ci vers son visage, l'index de celle-ci venant frôler sa mâchoire avant que la paume et le reste de cette main ne vienne se poser sur cette ossature.
Cette main glissa sur sa mâchoire, le faisant frissonner, sa barbe, rasée de la veille piquait légèrement les doigts de la dame... Elle hésitait encore à laisser cette main se déplacer... Jindanor restant quelque peu figé...
Jindanor se demandait encore comment celle-ci allait réagir à ce visage... Celui-ci étant marqué d'une cicatrice, récente, sur sa joue droite, à l'opposée de cette main... Cicatrice que lui avait gratifié ce Wandrais, lors de leurs combats qui lui valut ce repos forcé. Cette cicatrice glissait du centre de sa joue, jusqu'à la paumette de celle-ci, marquant d'autant plus cette ossature. Au fur et à mesure de l'aventure de cette main douce, Jindanor déglutissait, affichant cependant toujours ce léger sourire, les yeux fermés. Il était rare qu'un contact physique ait réellement lieux entre lui et Cécilie, il était d'autant plus rare qu'il s'éternise ainsi.. Il en frissonnait .
Cet Ours qui ne parvenait à l'atteindre n'avait peut-être droit qu'à la caresse des plumes de cette Colombe, mais déjà, cela lui suffisait. Déjà cela le comblait.
- HRP:
Oui je sais...C'est court :'( Désolé, je ne voyais pas quoi rajouter d'autre ._.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Mar 10 Nov 2015 - 1:53 | |
| La question avait été posée finalement. Il y aurait eu quelqu'un dans ce château : Maélyne, sa mère, son frère, son père, quelqu'un qui puisse lui rappeler ses devoirs... Mais à quoi bon y penser ? De toute façon, il n'y avait personne. Il n'y avait jamais vraiment eu quelqu'un. Car elle n'en avait jamais eu besoin.
Sans un mot, l'esprit vide, elle le sentit s'écarter d'un pas pour s'asseoir, sa propre main accusant légèrement le mouvement de l'homme qui la tenait. Elle se laissa la guider à son tour. L'incongruité de l'endroit, l'interprétation qu'un quidam aurait pu faire de la scène, tout cela n'avait guère d'importance. Avec un reproche intérieur, elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour toutes les nuits que le jeune homme avait passé dans le lit sur le bord duquel elle venait de s'asseoir.
Lorsqu'il libéra sa main, la première chose qu'elle constata en frissonnant fut une barbe régulière. Son cœur manqua un battement. L’oppressante sensation dans sa poitrine était... grisante. Lentement, elle déposa son bâton en équilibre contre le lit. Sa main avait à peine quitter le bois qu'elle l'entendit commencer à glisser sur les carreaux du sol. Il finirait sûrement par tomber. Grand bien lui fasse.
Sa jambe heurta celle de Jindanor lorsqu'elle voulu se tourner un peu pour lui faire face plus facilement. Sa deuxième main se posa à son tour à l'opposé de sa jumelle. Elle déglutit. Ses mains pivotèrent doucement jusqu'à ce que leur dos passent sous la mâchoire du jeune homme, cherchant son orientation, sa largeur avant de revenir se centrer. Malgré la courte barbe drue qui la piquait légèrement, les pouces de l'aveugle se posèrent côte à côte au bout d'un menton tout sauf fuyant.
Puis les doigts commencèrent à bouger. Imperceptiblement d'abord, variant légèrement pression et orientation, sondant parcelle de peau après parcelle de peau comme si chaque aspérité qui pouvait exister avait une importance capitale. Elle le sentait frisonner par moment. La suite était plus visible, répétant son manège minutieux jusqu'aux oreilles pour en faire rapidement le tour tout en résistant à l'envie de se perdre un instant dans les cheveux courts qui les bordaient, plus rêches qu'elle ne l'aurait cru.
-Vous savez, je ne suis capable de rien en magie. De toute ma vie, je n'ai réussi qu'à calmer Rose... une fois. C'était à Karras... et plus le temps passe, plus je me demande si la magie avait quoi que ce soit à voir avec cela.
Elle mentait... juste un peu. Elle avait la certitude intime que c'était bien la magie qui avait apaiser les émotions de son amie. Mais elle parlait pour occuper les derniers recoins de son esprit qui auraient pu s'égarer pendant que ses doigts filaient leur œuvre.
-Je n'aurai pas du m'emporter... merci de m'avoir répondu avec franchise.
Elle revenait sur son emportement grossier, parce que cela lui paraissait important... Parce que le mot effrayant tournait encore dans les profondeurs de sa conscience et lui était insupportable... Et peut-être qu'elle espérait n'avoir aucune réponse, aucune objection à cet aveu.
On en vint au front. Si aucune marque de l'âge ne le creusait, Cécilie découvrit une peau épaisse et sèche, presque rugueuse. Des sourcils broussailleux. Les paume de la jeune femme passèrent sans appuyer sur les yeux de sa victime consentante. Des cils courts. Les paupières vibrèrent involontairement sur son passage. Des yeux assez grand malgré tout, dont elle ne connaîtrait jamais la couleur. Puis les doigts de musicienne glissèrent finalement le long de l'arrête du nez. En y prenant garde, on pouvait détailler une à une de très légères calcifications, preuves qu'il avait déjà été malmené plusieurs fois. Alors qu'elle remontait vers ses pommettes, elle essayait d'ignorer la sensation du souffle de Jindanor caressant ses poignets.
Elle prenait son temps dans cet exaltant jeu de découverte. Rien n'avait plus d'importance que ce qui se dessinait sous ses doigts. Chaque trait était non seulement un détail important mais devait également se graver en un souvenir exacte.
Les gestes fluides de la jeune femme se figèrent un instant. Au milieu des minuscules cicatrices de la vie quotidiennes, de celles dont on ne fait aucun cas, les doigts de sa main gauche venaient de frôler une chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle fronça un sourcil en suivant le bord du tracé étrange. Elle prenait garde à ne pas appuyer... mais frémi en comprenant. Sa main s'écarta de la cicatrice encore fraîche. Son visage un peu inquiet se tourna vivement pour faire véritablement face à celui de Jindanor, ses yeux bleus grands ouverts sur le néant.
-Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous faire mal.
Un long instant, sa main resta en suspension, avançant puis reculant sans avoir atteint sa cible, hésitant à savoir où se reposer. Finalement son indexe frôla la tempe du jeune homme pour suivre le côté de son visage jusqu'à retrouver sa barbe drue sans pouvoir retenir un timide sourire. Sa consœur la rejoignit en miroir, passant par contre sur la pommette et la joue sans avoir a esquiver de blessure, situant au passage l'espacement du nez, de l’œil et de l'oreille.
La main du côté meurtri se détacha finalement du visage de Jindanor, restant posée sur son col sans vraiment y prendre garde. L'autre se fit à son tour plus légère... mais ne s'éloigna pas. Un pouce dont l'hésitation ne se contenait qu'à grand peine s'insinua jusqu'aux lèvres du jeune homme pour en suivre le tracé. L'ongle s'aventura sous la lèvre inférieur pour que la pulpe revienne en suivant sa courbure. Puis le manège reprit une seconde fois pour caresser sa jumelle.
Et la main recula lentement sur la joue du jeune homme, retrouvant presque sa position initiale... Si ce n'était que les deux jeunes gens étaient maintenant réellement face à face. Le sourire timide n'avait pas quitté le visage de Cécilie. Elle déglutit, repoussant, même une seconde de plus, le moment où elle devrait reprendre sa main et s'éloigner. |
| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Mar 10 Nov 2015 - 20:17 | |
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Il était si proche d'elle, seuls, tout deux, sans rien n'y personne... Il déglutit, tout cette anxiété...
La jambe de cette femme qu'il aimait vint heurter la sienne, il laissa un sourire amusé déguiser ses lèvres, cette main... Cette seconde main qui vint se déposer sur son visage le fit se figer. Il ne ressentait pas de peur, quoi que... Avait-il peur de ce qu'elle "verrait" ? Il n'était pas laid... Pas magnifique non plus... Mais serait-il capable de lui plaire ? Voilà qu'il en arrivait à se demander ce que penserait une aveugle de son apparence... Mais... Cela était vrai, que penserait-elle de lui ? Elle pouvait voir... Et mieux que quiconque, elle savait apprécier les choses, les mots et la saveur des bruits, les goûts, ne se basant pas sur l'apparence des choses...
Lorsqu'il sentit ces doigts fin parcourir sa peau, effleurer sa barbe, ses cheveux, chaque centimètre de son visage, il fut d'un calme serein, un de ces calmes qu'il n'avait que rarement su atteindre. Ces calmes que seul un repos sous un chêne, à l'abris de toute sauvagerie humaine, ou animal, avait pu lui apporter, sous a caresse d'une légère brise d'été, le souffle léger d'un été chaud et agréable.
-Vous savez, je ne suis capable de rien en magie. De toute ma vie, je n'ai réussi qu'à calmer Rose... Une fois. C'était à Karras... Et plus le temps passe, plus je me demande si la magie avait quoi que ce soit à voir avec cela.
Jindanor sourit d'autant plus, l'entendant se justifier... Il ne fit aucune remarque, l'écoutant attentivement, chaque mot qu'elle prononçait étant une douce musique à ses oreilles. Cette voix qu'elle pouvait étirer dans des chants mirifiques, cette voix qui ne s'adressait qu'à lui... Il appréciait ces instants. Sincèrement.
-Je n'aurai pas du m'emporter... Merci de m'avoir répondu avec franchise.
Il s'en voulait... Ce terme...Effrayant, peut-être était-il trop ? Il se savait franc, parfois bien trop franc... Parfois à tel point qu'il pouvait blesser certaines personnes... Aussi sa main droite vint frôler la sienne alors qu'elle glissait sur sa joue, remontant vers son front. Dans une caresse courte, du bouts des doigts. Une excuse, courte mais explicite... Il reposa calmement sa main sur le lit, la laissant le "voir".
Puis... Vint ce moment où sa main glissa sur le tracé de sa cicatrice nouvelle, encore légèrement boursouflé, et douloureuse... Il ne fit aucun bruits, et pourtant lorsqu'elle comprit ce que c'était elle recula celle-ci, se tournant vers lui, lui faisant face... Ses yeux d'un bleu si léger, d'un bleu qui aspira son regard.
-Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous faire mal. Disait-elle, alors qu'il se noyait dans ce regard, se torturant pour pas se rapprocher...
-Ne vous inquiétez pas... Répondit-il, d'une voix douce et très légère, presque muette alors que celle-ci ne savait que faire de cette main, elle finit par frôler sa tempe de l'index, glissant sur les extrémités de son visage, les deux consœur vinrent se rejoindre sur sa barbe, détaillant encore son visage.
Puis, cette main qui s'était aventurée sur cette blessure s'éloigna, se reposant sur son col, elle se rapprochait... Une véritable torture, voilà ce que c'était... Mais une torture si douce. Une torture qu'il se serait infligé des heures durant... Cependant, cette découverte n'était pas terminée, le pouce de cette dame s'insinua avec hésitation vers les lèvres du jeune Garde, le faisant déglutir, son souffle fit un soubresaut, son cœur d'autant plus. Il entrouvrit ses lèvres alors que Cécilie en suivait le tracé du bouts du doigt, l'ongle s'aventurant sous sa lèvre inférieur pour que la pulpe revienne en suivant sa courbure. Puis la seconde se vit offrir le même traitement.
Puis... Sa main se recula, elle glissa de sa joue, retrouvant quasiment cette position initiale... Mais dorénavant, ils étaient face à face, les yeux dans les yeux, si près l'un de l'autre... Il pouvait sentir son souffle, elle pouvait sentir le sien. Il souriait bêtement, timidement... Il la sentit, s'éloigner lentement. Sa main gauche vint alors lentement maintenir le contact de sa main contre sa mâchoire, alors qu'il se perdait dans les détails de son visage...
Il n'osait pas faire plus, figé... Retenu par sa raison, raison qui se voyait bousculait, maltraiter mais qui ne faiblissait pas... Pourtant lui, lui voulait faiblir, arrêter de se retenir, s'emparait de ses lèvres... S'emparait de son cœur, connaitre plus longtemps ces caresses...
Le contact s'éternisait, il ne pouvait la laisser partir ainsi... Il s'approcha... Lentement, quelques centimètres de plus..
Un peu plus...
Encore plus...
Ils se frôlaient, leur nez n'étaient plus qu'à quelques centimètres, son souffle se mêlant au sien... Il déglutit , hésitant. Il n'était plus effrayé... Il était tétanisé, que faire...Il était allé trop loin..
Il...
Sa main vint rencontrer la joue de Cécilie, glissant du bouts de ses doigts sur cette peau satinée... Son esprit lui hurlait d'arrêter, alors pourquoi ne l'écoutait-il pas ? Il hurlait intérieurement, torturait entre deux choix : Se laisser sombrer, ou résister... Se laisser sombrer, ou résister... Résister...... Se laisser sombrer .... ?
Sa franchise ne le sortirait pas de cette situation... Quoi...Que... Et s'il devenait d'autant plus franc, dès maintenant ? Et s'il arrêtait de se mentir ?
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Mer 11 Nov 2015 - 1:17 | |
| Les traits de Jindanor n'avait rien de commun avec ceux des deux hommes qu'elle connaissait ainsi. Grand, large, la peau tannée par les élément malgré son jeune âge, son visage n'avait ni la régularité de celui de Gaël, ni sa jeunesse, ni même la finesse de trait de celui d'Albert. Il n'était ni adouci par les onguents, ni naturellement raffiné. Sa barbe était égalisée mais non travaillée. Si loin du soin qu'apportaient les Missèdois à leur mise. Le visage bourru et couturé de cet homme d'esprit qui savait lire et écrire, sculpter et combattre, témoignait d'autant de rudesse que ses mains. D'autant d'épreuves... Dont elle était, pour certaines, la cause.
Et pourtant elle repassait dans son esprit chacun de ces traits ciselés au burin pour être certaine de n'oublier aucun détail. Ni cette cicatrice à peine perceptible sur sa joue, à moitié cachée par sa barbe. Ni l'angle de sa mâchoire. Ni la forme de ses sourcils. Ni la courbe de ses lèvres. Il n'était pas beau... Il était lui. Cette image à laquelle elle venait d'avoir accès était à la fois une chose futile et extrêmement importante. A la fois exactement ce qu'elle imaginait et son opposé total.
Et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de sourire.
Sourire pour avoir rêver quelques instants.
Rêver ne faisait jamais de mal alors que la vie se dérobait si souvent. Elle avait l'impression de la sentir glisser entre ses doigts comme du sable depuis quelques temps. Chaque grain risquant d'être le dernier...
Elle s'était demandé un instant si, pendant qu'elle essayait de se créer ne serait-ce qu'une image vaguement ressemblante à celle que tous pouvaient voir jour après jour, il avait remarqué les minuscules cales qui durcissaient l'extrême bout des doigts de sa main gauche à force de pincer les cordes de certains instruments. Elle avait noté le rythme de son souffle, une odeur qu'elle savait être celle de sa peau. Elle avait sentit un filet d'air faire vibrer ses lèvres et sa gorge. Elle avait jouer à imaginer et nommer les teintes qu'elle ne connaissait pas, se rappelant les descriptions des romans qu'elle aimait tant dans son enfance. Ainsi la sculpture s'était ornée en un instant de couleurs sonores, d'adjectifs sans substance qui n'apportaient que du rêve. La teinte hâlée de sa peau, grillée par le soleil et tannée par les vents. Ses cheveux noirs. Ses yeux... pourquoi pas verts sombres comme les profondeurs de l'Aduram ?
Puis elle avait refusé de penser, profitant finalement de la chaleur sous ses mains en oubliant le reste. Elle avait rêvé en sachant qu'elle aurait reculé dans la réalité. Elle avait rêvé, sans oser l'espérer vraiment, qu'il franchisse le mur de verre qui existait entre eux sur tant de plans. Qu'il le brise sans respect, sans détour, sans considération, sans lui laisser le choix. Qu'il l'enlace. Qu'il l'embrasse. Qu'elle puisse le haïr pour ça... plus tard... bien plus tard...
Si les mots qu'il employait n'étaient pas que la maladresse d'un ami à exprimer des sentiments fraternels... Si elle avait été à sa place... Mais ce n'était pas le cas. Elle n'était ni un homme, ni forcée de vendre son bras pour gagner sa pitance, ni capable d'affronter les horreurs du monde, encore moins de protéger ceux qui lui étaient cher. Elle était demoiselle de haute naissance, incapable de se défendre et soumise aux devoirs, aux attentes et aux honneurs d'un nom et d'une famille a laquelle elle n'appartenait qu'à demi. C'était ce qu'elle était qu'elle le veuille ou non et le rêve touchait à son terme.
La musicienne fit enfin le premier mouvement pour récupérer sa main... et fut aussitôt immobilisée. Une large paume la retenait. Elle arrêta presque de respirer lorsqu'une main glissa sur sa propre joue, la faisant frisonner de plus belle. Incapable de réagir, tout semblait aller à une vitesse vertigineuse. Elle réalisait avec un délicieux frisson que le choix n'était plus sien... Qu'il ne l'avait peut-être jamais été. Elle sentait la chaleur de sa respiration se perdre sur sa propre bouche. Le doute qui la tenaillait n'en rendait sa présence que plus brulante car il n'aurait aucune sorte d'influence.
Un claquement retentissant éclata dans le silence. Son bâton venait de tomber au sol, la rappelant à la réalité. Il arracha un sursaut à la jeune femme qui s'écarta d'un souffle. Mais sa main était toujours prisonnière de celle du garde. Sa morale aussi forte que son désir, elle restait figée. Préférant ne pas comprendre, elle ne priait ni Néera, ni Arcam. Lyanna aurait cédé depuis longtemps, Maélyne l'aurait repoussé sans faiblir. Elle n'était ni l'une, ni l'autre. Sa force était bien moindre. Alors elle en était réduite à compter les pulsation de son propre cœur en attendant que Jindanor mette fin à l'attente.
Qu'il la repousse ou la revendique, elle était suspendue à ses lèvres. |
| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Mer 11 Nov 2015 - 2:08 | |
| Un claquement éclata le silence, suivis d'une bouffée d'air... Il la sentit reculer, d'un souffle, ce claquement fut suivis d'une caresse involontaire, sa main droite quittant son visage dans son sursaut.
Non, pas maintenant, pas ça. Alors qu'il allait plongé ? Foutue canne...
Il ne patienta pas plus longtemps, il la voulait, il la désirait, ses lèvres, il voulait y goûter, toucher sa peau... L'effleurer quelques instants de plus.
Jindanor s'avança à sa rencontre, effleurant ses lèvres des siennes... Il n'avait plus rien à faire de ce qu'elle penserait, il devait partager cela. Il s'élança, ses lèvres capturant les siennes dans un baiser court... Court... Trop court, il rouvrit les yeux..
Avant de plonger de nouveau, assumant ses actes. Sa main droite vint glisser dans la nuque de cette femme qu'il désirait depuis leur première rencontre, ses lèvres s'entrouvrant légèrement, continuant un baiser qui se voulait fougueux, langoureux. Sa main gauche ne resta pas inactive, glissant le long de cette main qui avait glissée sur son visage, quelques instant plus tôt, remontant jusqu'à l'épaule de celle-ci dans une douce caresse, la plaquant tendrement contre lui alors que cette main glissait dans son dos. Son souffle s'entremêlait au sien, pour de bon il la tenait, elle était sienne, ne serait-ce que pour cet instant.
Pourvu que celui-ci soit infini.
Il ne pensait plus qu'à elle, sa première rencontre, cette journée où il risqua pour la première fois sa vie pour une personne qu'il n'avait pas encore rencontré, pour une femme, pas n'importe quelle femme. Non... C'était pour elle. Cette balade dans les jardins de Sainte-berthilde, cette rose qu'il avait volé d'un rosier avant de lui tendre sans prêter attentions aux convenances, cette rose qu'il était parvenu à lui donner, malgré la réticence de celle-ci au premier abord.
Pour elle, il était prêts à braver l'impossible, ériger un monde dans lequel elle pourrait vivre sans craintes, trouver un moyen de lui donner la vue. Retrouver sa famille qui était partie au front. Pour elle...
Oh, pour elle... Il deviendrait un comte, un duc, quiconque qui serait à même de demander sa main.
Pour cette Colombe, l'Ours apprendrait à voler.
Il captura l'une de ses lèvres entre ses dents la mordant tendrement avant de reprendre son baiser avec plus de tendresse et d'amour qu'il n'aurait cru pouvoir y placer, il la serrait contre lui... Aimant, sa main droite quittant sa nuque passant dans ses cheveux avant qu'il ne l'allonge doucement sur ce lit... Faisant perdurer ce baiser aussi longtemps que possible.
Lorsque vint le moment où ses lèvres se détachèrent des siennes, Jindanor se trouvait appuyait de sa main sur le lit, penchait au dessus d'elle, haletant, sa main gauche dans ses cheveux, caressant lentement ceux-ci...
Il se mordit la lèvre, ravalant sa salive, son regard plongeant sur son visage, détaillant ses joues rosées, ses lèvres pulpeuses qu'il mourrait d'envie d'embrasser, encore une fois...
Il s'approcha lentement de son visage, glissant sur le côté de celui-ci pour parvenir à son oreille, son souffle chaud glissant sur celle-ci...
-... Je ... Vous aime... Dit-il, hésitant, Je vous aime... Répéta-t'il, plus sûrement...
Il glissa dans son cou, ses lèvres effleurant sa peau, dans de tendres baiser qu'il fit remonter vers ses lèvres, engageant un énième baiser plus léger mais tout aussi franc.
Il voulu parler, ses lèvres s'ouvrant légèrement avant de se clore, dessinant un sourire. Les mots ne lui suffiraient plus à s'exprimer.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Mer 11 Nov 2015 - 23:42 | |
| Elle pensait que tout était dit.
Lorsque les lèvre du jeune homme effleurèrent les siennes pour le première fois, elle ne réagit pas. L'attente fébrile avait rapidement évoluer en question. Un ultime gouffre de panique dans lequel elle refusait de s’abîmer... Mais était-il sincère ? N'avait-elle pas imaginer ce bref contact ? … tout au plus un sursaut ? N'allait-il pas reculer... disparaître ? Que ferait-elle, que dirait-elle si...
Mais le second contact ne laissait plus aucune place au doute. On s'empara de ses lèvres sans une hésitation. D'une douceur pressante, ce baiser lui quémandait un passage... Non, il lui ordonnait de céder... Mais dans un cas comme dans l'autre, si son souffle devenait plus profond, sa respiration plus rapide, elle ne savait trop comment réagir. On ne lui avait volé un baiser qu'une fois dans sa vie... Et elle savait maintenant qu'elle n'avait jamais été embrassée. Jamais elle n'avait ressentit ce désir impérieux de s'abandonner dans un geste pour l'autre, avec l'autre. C'était à la fois tellement naturel et tellement nouveau... Une main glissa jusque sur sa nuque, tirant sans y prendre visiblement garde quelques mèches de cheveux châtains. La gêne était déjà oubliée. Ne restait plus que le cheminement de cette seconde main qui lâchait la sienne.
Les bras de Jindanor se refermaient sur elle. Aussi forts que dans ses souvenirs. Aussi passionné que dans l'ombre de ses nuits inavouables. La dernière distance avait disparu. Elle était contre lui, sentait son torse se presser contre sa poitrine, ses mains la tenir, la chérir. Maladroite, hésitante, elle laissa ses lèvres s'entrouvrir et leur échange s'approfondir peu à peu.
Alors que la main qui n'était pas crispée sur le col du jeune homme cédait à la folle envie de remonter sur sa nuque pour s'aventurer rien qu'un peu dans ses courts cheveux rêches, elle en venait à oublier tout ce qui n'appartenait pas exactement à ce moment. Tout ce qui ne partageait pas son souffle. Rien n'avait d'importance et pourtant tout était là à porter de main.
Les lignes d'un bosquet de fleur, celles de lettre sans aucun sens qu'elle avait retourné jour et nuit dans sa tête à une époque où elle ne pensait jamais le revoir... jamais le connaître. L'odeur d'une rose. La douceur d'une voix. La fin de toute peur. La chaleur d'un rire. La force d'un ordre. Rien d'autre. Elle ne voulait rien d'autre. Surtout rien d'autre que ce confortable déni qui lui permettait un fol espoir. Un doux délire.
Une légère morsure la tendit, coupant net son souffle. Un instant, une seconde... qui suffit à la serrer plus étroitement encore. Un nouveau vertige s'emparait d'elle. Cherchant à son tour au lieu d'accepter. La main qui reposait sur le col du garde s'aventura dans son cou, coula timidement dans le haut de son dos. Chaque vibration d'air, chaque tressaillement, chaque frisson qu'elle sentait courir au travers du corps de cet homme était plus éloquent, plus tendre que n'importe quel regard. Son souffle ne pouvait mentir.
Même blessé, elle sentait les muscles du jeune homme rouler sans accroc sous sa chemise de toile. Il aurait pu la contraindre, la briser d'un geste. Associé à cette odeur de sang qu'elle sentait sur sa la peau jusque dans les cauchemar qui la réveillaient nuit après nuit, elle ne s'était pourtant jamais sentit aussi en sécurité qu'entre ses bras.
Progressivement, la main sur sa nuque glissa. Elle glissa jusqu'à s'évader. Jusqu'à disparaître sans laisser autre chose que des marques brûlantes sur cette scène tactile. Jusqu'à ce que Cécilie se sente basculer en arrière.
Par réflexe, elle s'agrippa à lui, inquiète. Elle se cambra légèrement, voulut protester, mais ses lèvres scellées ne laissèrent rien passer de plus d'un hoquet de surprise. Futile.
Le dos de la jeune femme s'enfonça à peine dans la couste. Sa hanche était pressée contre celle de Jindanor. Ultime faiblesse, elle le laissa reculer une seconde sans se relever, incapable d'aligner deux pensées. Il s'était jeté à l'eau, et c'est elle qui se noyait.
Un poids grisant l'empêchait de respirer, l'obligeant à prendre de inspiration presque forcées. Un poids qu'elle n'aurait su décrire avec des mots. Sa main glissait dans ses cheveux, comme un écho aux caresses qu'elle recevait. L'autre était revenue se poser sur son torse, incapable de savoir si les battements qui marquaient leur rythme précipité jusqu'au bout de ses doigts venaient d'elle ou du jeune garde. Tout n'était qu'un monde nouveau de perceptions inconnues.
Il se pencha sur elle, jusqu'à son oreille, sa barbe lui éraflant la joue au passage. Ce souffle, ce murmure... elle en tremblait. Sa main se cramponna à la chemise sous ses doigts. Elle aurait éclatée de rire et fondue en larme si elle avait eu une seule seconde de répit. Elle souriait sans même y penser, sans contrôle, sans calcul. Son esprit mis à mal par des émotions trop fortes essayait de reprendre pied sans arriver à le vouloir vraiment. Ou sans le pouvoir peut-être... Elle étouffa un gémissement lorsque les lèvres de Jindanor s'orientèrent dans son cou, lui arrachant un sursaut. Elle avait l'impression d'entendre à nouveau son aveux à chaque frôlement. La honte et le désir lui chauffaient les joues.
Les ballades et les complaintes qu'elle avait composées lui semblait presque vide de sens et pourtant terriblement juste. Elle prenait conscience des profondeurs de ce qu'elle n'avait jusqu'ici qu'imité. Alors qu'un baiser plus doux scellait de nouveau ses lèvres, elle eut une pensée pour ces héros qui avaient été précipité dans la tourmente sans pouvoir rien y faire. Tous ceux pour qui le destin avait tracé une route, qu'ils le veuillent ou non. Ceux que les légendes plaignaient alors que leurs proches les honnissaient. Qui n'avaient fait des choix qu'en apparence, soumis à un force inéluctable. Tous ceux là, elle les enviait.
Sa main glissa jusqu'à la joue de Jindanor lorsqu'il s'écarta un peu. Elle le sentit sourire. La demi mesure ne va pas à un cœur passionné... Mais les secondes s'envolaient alors qu'elle essayait d'amener sa raison à reprendre le dessus.
Ses doigts continuèrent leur courses pour ce glisser entre ceux de la main rude qui était toujours perdue dans ses cheveux. Que pouvait-elle dire ? Elle ne supportait pas l'idée de mettre fin leur étreinte. Elle refusait d'enfouir ce qui étreignait son cœur à présent... Rester à distance aurait été difficile. S'en éloigner semblait impossible. Mais demain existerait quoi qu'elle désir, tout comme son nom et son devoir. Même le monde recommençait à bruisser autour d'eux.
La peur qu'on les découvre faisait bien pâle figure. Ça aurait même rendu les choses plus simples... terriblement plus simple. Les mots lui paraissaient futiles comme jamais auparavant. Y en avait-il un seul qui pouvait exprimer cela ?
Le temps d'un battement de cœur, elle serra cette main immense et abandonna honneur, famille, devoir... pour un avenir avec lui. Une chance. Jusqu'à son art pour une simple chance.
Malgré l'ouragan qui faisait rage en elle, Cécilie n'arrivait pas à prononcer l'aveu qui lui brûlait le ventre. Sa main gauche s'appuyant sur le matelas, elle se hissa jusqu'à Jindanor, s'orientant grâce à son souffle.
- Je sais, murmura-t-elle entre deux baisers. Je...
Mais la suite s'étrangla. Elle baissa légèrement la tête. Sa main serrait plus fort celle du jeune homme. Elle tenta de le pousser à se redresser sans songer à s'éloigner de lui un seul instant.
- Je t'en prie, ne m'en demande pas plus... sinon...
… elle le lui donnerait. |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Jeu 12 Nov 2015 - 15:46 | |
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Il la regardait, chaque secondes qui passait était une douce torture qu'il souhaitait prolongé, chaque caresses, chaque souffle...
Elle s'était redressée vers lui, ces baisers passionnés, ces échanges fougueux...
Il avait enfin laissé s'exprimer ses sentiments, il n'avait jamais été aussi heureux... Et pourtant aussi triste, la gorge serrée, il ne voulait pas mettre fin à cette étreinte.
Son murmure, cette voix si tendre... Tout d'elle le rendait fou.
Elle se redressa, il suivit son mouvement, la gardant près de lui, dans ses bras, la serrant contre lui...
Elle lui appartenait... C'était égoïste certes... Mais il l'aimait... Il l'aimait par delà vents et marées. Il l'aimait par delà la raison.
-Je t'en prie, ne m'en demande pas plus... Sinon...
Elle était là, dans ses bras, cette passion qu'il ressentait pour elle... Il ne pouvait lui demander plus... Elle lui avait déjà tant cédé... Voulait-elle qu'il demande plus... ? Voulait-elle qu'il l'emporte... ?
Voulait-il lui même...Plus ? ...Quelle question.. Bien entendu qu'il voulait plus, il voulait l'entendre prononcer ce qu'il avait peinait à dire en un murmure... Il voulait tout d'elle, cette affection qu'elle avait eu pour lui le temps d'un doux délire...
Sa main vint serrer le tissus de sa robe, la serrant un peu plus contre lui alors qu'il se retenait de prendre plus... Il se retenait... Il ..Il ne pouvait pas... Ce serait... Sa voix était étranglée, murmurée... Si elle lui disait...Si elle lui avouait ses sentiments...
Il était l'Ours de sa sculpture depuis si longtemps... Incapable d'atteindre ce rêve qui se tenait perchait sur cette branche, il avait été cet Ours, mais aujourd'hui il y était parvenus, il la serrait contre elle, elle était sienne, il l'aimait d'un de ces amours pouvant vous détruire. Il savait depuis longtemps, que cet amour pour elle allait le détruire... Il ne pourrait pas la posséder comme il le voudrait, il ne saurait ériger cette famille qu'il voulait tant... Il ne serait pas capable...
Alors... Au moins pour aujourd'hui... Pour aujourd'hui... Il la voulait... Ils étaient ensemble... Ils pouvaient s'aimer. Ils pouvaient se l'exprimer... En profiter... Cette porte pouvait être fermée de l'extérieur... Certes...Mais de l'intérieur tout autant... Oserait-il... Il voulait oser... Mais...
- Je t'aime... Je t'aime... Je veux que tu le sache... Que tu ne l'oublies jamais... Je t'aime... Cécilie... Ses mots étaient murmurés, avant qu'il ne l'embrasse à nouveau. Sa main glissa sur sa joue gauche, sa main gauche glissant dans le creux de ses reins. Tout ce qu'il souhaitait... Était de profiter de cet instant, ne sachant pas quand ils pourraient ainsi réitérer cette rencontre... Il l'embrassa avec d'autant plus de fougue qu'il craignait ne plus en avoir l'occasion... Il l'aimait avec d'autant plus de force qu'il craignait ne plus pouvoir l'exprimer..
Il se noyait dans un flots de sentiments heureux et tristes... Il réalisait que cet amour qu'il avait pour elle... Lui permettrait de soulever des montagnes... Il réalisait que cet amour pour elle allait le tuer...
Et pourtant... Tout cela ne faisait que le pousser à lui demander plus...
Les lèvres de Jindanor quittant les siennes pour se glisser dans son cou... Il l'aimait, et pourtant... Il ne voulait pas la brusquer... Ou paraître malsain... Plus il sentait l'inévitable approcher... Plus sa gorge se serrait.. Plus il sentait qu'elle devrait le quitter, et le laisser dans cette prison... Plus cette étreinte lui était chère...
Il attendait une réponse, une réponse à cet aveux qu'il lui avait fait... N'importe quelle réponse, qu'elle le délivre de ses sentiments, qu'elle lui explique par tout les moyens que tout cela était impossible... Mais qu'elle lui réponde... Il souhaitait une réponse... Tout en la craignant...
Oui...
Non...
Peut-être...
Il se recula légèrement, l'observant, plongeant ses yeux dans les siens... Elle était peut-être aveugle... Mais ce regard qui n'exprimait d'habitude aucune expression... Semblait vivre... Elle ne le voyait pas... Aussi cela le rassura lorsqu'une larme vint s'écraser sur sa barbe, une seule et unique larme.
S'il devait en venir à verser des larmes, il ne le ferait pas en sa présence, aussi n'y prêta-t'il pas plus attention... Il ferma les yeux alors qu'il vint la serrer dans ses bras... Respirant plus calmement qu'avant...
Il lui avait tout dis... Il lui avait fais part de ce qu'il ressentait... Et quel que serait la réponse, il serait toujours là pour elle.
|
| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Ven 13 Nov 2015 - 3:54 | |
| Durant sa vie, elle avait rencontré des dizaines d'hommes et des femmes de sang noble. Jindanor n'était pas de ceux là. Dans l'ombre de l'Artiste qui les faisait rêver un instant, derrière la fragilité de sa tare et la gentillesse de son sourire, elle avait fait ce qu'aucun homme, aucune femme ne pouvait faire. Elle les avaient écoutés.
A la fois noble et insignifiante, elle était là sans qu'on lui prête plus d'attention qu'à une boite à musique ouvragée. On se méfie de ses pairs. On surveille les serviteurs. Mais qui penserait qu'une jeune fille aveugle, sans mari, sans attache, qui n'a même pas l'appui de sa propre famille, puisse avoir la moindre importance ? A part aux yeux de Maélyne et de Jérôme, elle avait conscience de n'avoir été qu'un charmant petit animal dont on a pitié un temps. Une mériale qui flatte d'autant plus votre oreille que vous savez qu'elle s'en ira aussi vite qu'elle était venue. Puis était venue la guerre et la peur. Puis était venus les combats et la mort. Puis il était venu.
Avant, elle vivait dans du coton, apportant ses conseils à ceux qui les acceptaient avec la reconnaissance avide des chiens errants auquel on accordait une caresse. L'impression d'être utile à quelqu'un... n'importe qui.
Quant aux autres... Elle avait entendu leur voix s'adoucir en échangeant quelques mots avec l'objet de leur convoitise, bien loin des oreilles de leur dévouée moitié à l'autre bout de la salle de réception. Elle avait oublié les rires grivois et les grognements rauques derrière les portes closes. Elle avait souvenir des murmures de ceux qui sautaient sur la moindre rumeur sans penser à la réputation qu'ils détruisaient, comme si leurs titre rendaient tous leurs actes pures et que leurs mots n'avaient aucune mauvaise influence. Elle avait surpris ceux là même qui se posaient en juge et critiquaient leurs cadets, ceux qui brandissaient leur nom comme d'autres l'aile de Néera, se repaître du malheur de leurs pairs sans une once de compassion. Elle les avaient entendu calomnier, mentir, omettre, corrompre pour un jeu qui n'intéressaient qu'eux.
Qu'elles soient bienveillantes ou égoïstes, elle avait entendu des voix de gueux des milliers de fois plus honnêtes que celles de ces gens. Les humains restaient des humains. Les émotions dans leurs voix, leurs tic de langage, la cadence de leur souffle avaient les mêmes penchants, les même échos. Les membres de la noblesse avait beau être issus de de grands hommes aimés de la Dame-Dieu, c'était elle qui avait voulu que chaque homme soit libre de ses choix et puisse se forger par ses actes. Ils cachaient leurs décadence, leurs failles, leurs humanité derrières de vieilles tenture trouées, s'enfonçant toujours plus dans le déni et punissant ceux qui s'écartaient de la voie qu'ils s'obligeaient eux-même à tenir.
Les terres et l'argent... devenir plus grand, plus riche, mieux armé, amasser toujours plus de pouvoir pour... l'honneur ? La gloire ? La grandeur de leur suzerain ? La guerre du Nord se faisait contre des ennemis extérieurs... mais c'était bien la seule. Combien d'entre-eux priaient les Dieux en leur âme et conscience ? Combien de ceux qui en avaient la possibilité jetaient, même un simple regard aux miséreux que comptaient leur propre terre au lieu de chercher le meilleur parti pour la marmaille qu'ils avaient eux-même engendrer sur ordre de leurs géniteurs ?
Intolérants. Intransigeants. Indécents. Dépendants d'un peuple qu'ils gouvernaient sans le respecter... Les familles nobles n'en étaient pas moins ce qu'il était : nécessaire.
Leur système ne changerait pas. Ils ne changeraient pas... Et parce que de naissance, le destin l'avait déjà maudite aux yeux de tant de gens, Cécilie avait moins le droit de s'égarer que tout autre. Qu'elle les désapprouve ou non, qu'elle haïsse ou non, cela ne changeait rien aux faits. Alors en grandissant, ses idéaux s'étaient effacés. Elle avait fait ce qu'elle pouvait, partageant sa reconnaissante d'être en vie plutôt que l'amertume qu'elle en retirait.
Son art et sa vertu, voilà tout ce qu'elle valait, ce qu'elle était aux yeux de tout ceux de son monde à de rares exceptions près. Elle savait depuis le premier jour où ses parents avait accepté de l'emmener cher eux, que si elle venait à perdre l'une de ces deux choses, son nom, sa seule garantie de survie, lui serait arraché. Sa position, son statut, sa vie n'avait toujours tenu qu'à un fil... Ce fil qui faisait que malgré toute les rumeurs qui pouvaient flottées au-dessus de sa tête, malgré tous les amants qu'on lui prêtait, à elle, la volage voyageuse, aucune ne l'avait encore réellement atteinte. Aucune d'elle n'était fondée.
… Jusqu'alors.
Car à présent, elle était dans les bras d'un garde qu'elle avait elle même recruté sur les routes, sorti d'on ne savait quelle forêt. De grandes mains rugueuses caressait ses cheveux, son visage, sa nuque et elle ne voulait rien plus que la chaleur de leur présence. Résister à l'enivrante sensation des lèvres rudes de cet homme glissant dans son cou était une torture. D'aucun auraient hurler qu'il était rustre, que c'était une infamie. Mais il était homme, il était lui, et c'est tout ce qui importait à la demoiselle. Un esprit noble, si ce mot n'avait pas été galvaudé; mais hélas, l'expression ne suffisait plus.
Parce qu'il était lui et nul autre, elle sentait son propre cœur se consumer malgré les rumeurs qui apparaissaient subrepticement. Parce qu'il était lui et nul autre, ces mains qui n'auraient eu qu'un geste à faire pour avoir découvrir la pudeur intacte de Cécilie se cantonnaient à son dos, à ses joues, l'échevelant peu à peu sans y prendre garde. Ces lèvres qui murmuraient des mots interdits ne descendaient pas sur sa gorge.
Et quels mots... Elle était sûre maintenant que bien peu de gens en comprenaient réellement le sens. Sinon pourquoi créer un monde où ils s'en privaient eux mêmes ? Cet homme d'on ne sait où, elle ne le connaissait que depuis quelques ennéades. Pourtant elle avait l'impression de l'avoir toujours connu, de le comprendre par-delà les mots. Il l'attirait de façon si simple... Elle l'avait apprécié, admiré. Elle avait craint pour la vie de son garde plus que pour la sienne... Et les dieux lui pardonnent... plus que pour celle de Rose. Avant même qu'elle ne s'en aperçoive, il était constamment près d'elle. Avant même qu'elle ne comprenne, elle ne le voulait nulle part ailleurs.
Contre lui, elle n'était plus aveugle. Elle se sentait revivre... Non. Elle se sentait vivre enfin. Hors de tout devoir, de toute obligation. Elle ne se demandait pas pourquoi cet homme l'aimait, c'était une évidence aussi naturelle que ses propres sentiments. Elle avait tous les droits... Elle aurait voulu avoir toutes les faiblesses.
Mais pouvait-elle faire cela à Maélyne, à sa nièce, à Rose ? Le Noble Jeu était ainsi : impliquer les personnes les plus chères à vos yeux pour vous faire souffrir. Elle ne serait pas la cible... Mais serait le moyen. L'opprobre retomberait sur les rares personnes qui lui étaient cher... Jindanor également malgré tout. Elle donnerait raison à bien trop de gens qui n'attendaient que cela pour pointer du doigts ceux qui avaient été bons pour elle.
Son propre prénom frappa Cécilie bien plus que la main qui glissa jusqu'à ses reins. Il l'encrait dans la réalité. Elle l'entendait pour la première fois.
Elle chiffonnait la chemise du jeune homme dans son petit poings, happant les lèvres dont elle ne pouvait se détacher. Elle s'accrochait à lui passionnément, désespérément, jusqu'à ce qu'il s'aventure de nouveau dans son cou sans aucune pitié pour ses soupirs, empêchant la moindre pensé de s'interposer. Un mot lui vint aux lèvres. Un mot qu'elle articula en silence, tandis que de nouvelles vagues de frisson lui creusaient le vendre.
Impossible qu'il les ait entendu. Impossible...
Pourtant il recula. A peine. Mais la main qui s'agrippait à sa nuque et se perdait dans ses cheveux quelques secondes plus tôt ne voulait pas être déloger. Elle le savait là, son visage à porté de souffle. Doucement, calmement, il la prit dans ses bras. Sans plus rien tenté, respectant ce qu'elle avait eu l'audace de lui demander. Il l'enlaçait avec force, silencieux. Il avait dit ce qu'il voulait dire, tout le reste pouvait encore rester caché.
Peut-être...
Encore fallait-il en supporter l'idée. contre le torse de Jindanor, Cécilie se laissa aller à écouter les battements sourds qui en émanaient. Enfin, elle réussit à prendre une réelle inspiration. Elle avait fait son choix.
Mais si elle avait encore la force de lui refuser son corps, elle ne pouvait rester de marbre. Faire comme si de rien était, partir sans un regard en arrière... la tuerait. Ce qu'elle ne pouvait et ne voulait plus soustraire à cet homme n'avait aucune valeur pour son père et bien peu d'importance pour les ennemis de ses proches. Non vraiment, ce n'était pas grand chose dans le Noble Jeu. L'une des données les plus secondaires.
Passant ses bras autour de son buste malgré l'étau qui l'étouffait, elle sourit sans chercher à reculer, profitant simplement de se répit, dénué de toute peur. Une certitude simple qu'elle voulait partager. Qu'elle voulait lui offrir à lui et à nul autre.
-Je t'aime.
Les larmes qui menaçaient de la submerger avaient depuis longtemps mis leurs menaces à exécution sans savoir si c'était à cause de la tension, de la joie ou de la tristesse qui lui déchiraient le cœur. Elle n'essayait même pas de les retenir, essayant juste de contrôler sa voix malgré tout.
-Mais cela ne change rien, mon amour. Je ne peux pas... aller plus loin... sans nous perdre tous les deux.
Que dire ? Que faire alors ? Comme se comporter ? Elle n'en avait aucune idée. Lorsqu'elle réussit enfin à bouger, qu'elle se redressa, s'écartant à peine, qu'elle sentit l'air froid se faufiler entre eux, un sursaut poussa sa main tremblante à chercher encore une fois la joue de Jindanor. Une chose. Encore une chose qu'elle ne pouvait pas taire. Même si ça lui faisait mal. Même si elle s'en voulait.
- et je ne veux pas te perdre. |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Ven 13 Nov 2015 - 21:12 | |
| Jindanor la serrait contre elle, respirant calmement... La brise d'été qui s'infiltrait dans cette chambre, le souffle de Cécilie contre son torse. Il était serein, calme... Cette visite... Toute cette frustration de ne pas la voir, de ne pas pouvoir lui parler, tout cela avait disparu en quelques instants lorsqu'il la vit rentrer dans cette prison qui était sienne.
- Je t'aime.
Il cru que son imagination se jouait de lui, qu'il venait de rêver ces mots, cependant elle se serrait bien plus à lui... Le serrant contre elle, sa voix serrée, cette chaleur humide qui imbibait lentement sa chemise... Elle pleurait... ?
Il la serra d'autant plus contre elle, dans cette étreinte rassurante, tendre... Il l'aimait, il l'aimait à tel point qu'il aurait voulu mourir dans cette tour... Ne jamais avoir à lui avouer, mais cela était bien trop tard. Et cela ne faisait que commencer, cet amour qu'il avait pour elle... Depuis ces révélations... Il n'était que grandissant, exponentiels, jamais cet amour ne se tarirait.
-Mais cela ne change rien, mon amour. Je ne peux pas... Aller plus loin... Sans nous perdre tout les deux.
Il la comprenait bien, il comprenait bien trop la situation... Quoi qu'il advienne ils ne pourraient être que des amants secrets, se voyant entre quelques obligations, des amants secrets... Mais... Des amants tout de même. Cela lui suffisait... Aussi incroyable que pouvait être sa pensée... Cela lui suffisait... ?
Il pouvait toujours tenter de s'en convaincre, cela ne serait jamais réel. Il ne pourrait pas plus se mentir.
-Et je ne veux pas te perdre.
Il s'en voulut, il s'en voulut tellement à ces mots... Il sentit sa gorge se serrer, sa mâchoire se crisper, alors que sa force mentale lâchée... Elle l'aimait donc, réellement... Il n'était en réalité qu'une carapace d'acier remplie de guimauve.
Il tût ses larmes, les laissant couler en silence... Murmurant d'une voix étranglée.
- Jamais... Jamais je ne disparaîtrais... Tu en as ma promesse... Jamais je ne quitterais cette terre sans toi...
Ces larmes qu'il versait, elles étaient les premières avec leur comparse qui coula plus tôt... Elles étaient les premières à rouler sur ses joues depuis la mort de son père, deux années plus tôt... Elle traduisait une immense tristesse, et pourtant une joie si profonde.
- Je ne veux pas te perdre... Je te protégerais... Tu ne risque rien... Je te le jure sur ma propre vie.
Cette promesse qu'il prononçait n'avait jamais été aussi profonde. Elle prenait maintenant tout son sens, comme bien des autres fois qu'il l'avait répété... Aujourd'hui, celle-ci n'était pas qu'une promesse, c'était un fait. Un fait ancré dans sa chair, un fait ancré dans son âme.
Aucun mal ne te seras fais tant que je viverais, et que les dieux m'en tiennent pour dis... Je ne quitterais pas cette terre avant toi. Une prière... Non... Une injonction. Il ne quitterait pas cette terre avant elle, quels que soient les fossés qu'il doive surpasser, quels que soient les remparts qu'il doive traverser.
-Quel que soit le futur... Il sera notre.
Il n'était plus secoué par les larmes... Il s'était lentement calmé, et souriait maintenant plus déterminé que jamais.
Mais vint briser cet étreinte, un moineau. Le malandrin s'était insinué par la fenêtre, à toute allure, voletant dans la pièce en piaillant à plein poumon, faisant sursauter les deux amants. Qui l'observèrent incrédules.
-Qu'est-ce...Que... ? Jindanor observait la scène, légèrement bouche bée, amusé et surpris, il se leva calmement, gardant l'une des mains de Cécilie dans la sienne.
-Un moineau... ? Il ria légèrement, cette journée allait de surprise en surprise... Agréables surprises... Agréable journée... Il entremêla lentement ses doigts avec ceux de son amante, tournant son visage vers elle...
Les rayons d'un soleil timide illuminaient la pièce, et la noyait dans une douce chaleur... Combien de temps avait duré cette visite ? Il ne le savait pas, il en avait perdu le court... Il s'approcha d'elle, prenant son autre main dans la sienne. Il approcha ses lèvres de son front, qu'il embrassa délicatement... Tandis que ses bras remontaient dans son dos, lâchant lentement ses mains, la serrant tendrement contre lui.
Cette journée partie d'une noire pensée, s'était illuminée bien plus qu'il ne l'aurait cru...
Était-ce une coïncidence que des bruits de pas se firent entendre quelques instants après l'intervention de ce moineau qui disparu par la fenêtre qui l'avait laissé entrer... Peut-être...Peut-être pas, cependant, les deux amants semblèrent décider d'un commun accord d'une action... S'éloignant difficilement l'un de l'autre... Jindanor l'aida à lentement s'asseoir sur le fauteuil qui lui avait servit plus tôt...
Son cœur lui hurlait de fermer cette porte à clef, et de profiter du temps qui séparait cet instant de son départ... Mais sa raison.... Sa raison....
Sa raison pris le dessus lorsque quelqu'un toqua à la porte, alors qu'il se tenait dans le dos de cette femme, ses mains sur ses épaules... Caressant légèrement la peau de celle-ci en se glissant sous le tissus d'un toucher fébrile et léger... Un soupire s'échappa de ses lèvres... Soupire...Ennuyé, déçu... Il aurait tué pour que cet instant soit infinis...
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Sam 14 Nov 2015 - 20:11 | |
| Les promesses. De simples mots si faciles à prononcés. Si faciles à oubliées. Jamais promesse n'était facile à tenir. Le temps érodait tout, transformait tout. On en venait parfois à ne plus se reconnaître soit-même alors comment espérer pouvoir faire durer quelque chose d'aussi fragile qu'une promesse ?
Pour les autres, Cécilie aurait été incapable de répondre. Mais ce qu'elle vivait à présent était de l'ordre de l'évidence.
Seule un phrase la mordit au cœur
-Quel que soit le futur... Il sera notre.
Un mensonge. Un pieu mensonge. Mais à quoi bon y penser ? A quoi bon craindre ce sur quoi elle n'avait aucun pouvoir ? Elle aimait et elle été aimé en retour. N'était-ce pas plus qu'elle n'avait jamais espéré ? Plus que ce que les personnages des légendes ne recevaient souvent ? Elle avait envie de se réjouir... Même si pour cela elle devait se voiler la face ?
Sûrement, oui.
- Ainsi se pose sur mes lèvres le plus doux des possibles., récita la jeune femme en reprenant les mots d'une des pièces Missèdoises les plus connues. j'aime entendre ta voix, murmura-t-elle encore.
Un aveu simple. Presque anodin après la façon dont ils avaient mis leur coeur à nu. Mais pour la première fois, elle choisissait d'être égoïste. Elle choisissait, peut-être tout simplement. Elle deviendrait une personne meilleur. Elle deviendrait plus forte pour ne plus être un poids sur ses épaules. Elle deviendrait une personne capable de faire quelque chose pour lui. Elle deviendrait la raison et la sagesse... Si on lui laissait cette seule folie. Profiter de quelques instants volés serait difficile, mais vivre un éternel entre-deux valaient mieux que de se laisser dépérir.
L'apparition du volatile qui les sépara était si innocente, si incongrue, que placée dans un roman, personne n'y aurait cru. Lorsqu'ils revinrent de leur surprise et que son esprit, un peu moins accaparé par l'étreinte de Jindanor après cette interruption, décela l'approche de pas dans le couloir, cela lui arracha même un léger rire. Après tout ce qu'elle avait pensé des Cinq, voilà que la Dame-Dieu semblait leur faire un clin d'oeil... enfin s'ils avaient été dans un conte, un oiseau blanc aurait été plus explicite.
-J'aurai préféré une colombe, mais un moineau fera parfaitement l'affaire, remarqua-t-elle innocemment.
Ils s'étaient trouvés. Ils s'étaient choisis. Peut-être fallait-il seulement oublié tout le reste... enfin presque tout le reste.
Au moment où quelques coups frappèrent à la porte, elle était de nouveau assise sur le fauteuil, l'immense présence de Jindanor dans son dos. Sa petite main était posée mine de rien sur celle don les doigts s'insinuaient à peine sous son col, la faisant frisonner malgré elle. L'autre vérifiait que la chaînette qui barrait son front ne se soit pas enfuit.
Elle serra une dernière fois les doigts de Jindanor et reposa ses propres mains sur ses genoux à contre cœur, laissant le garde donner lui-même la permission d'entré dans ce qui était, pour l'heure, sa chambre.
Le battant tourna sur ses gonds. Un pas lourd. Non... Deux. Elle était bien distraite pour ne pas avoir différencier le rythme des deux pas... Oui distraite était le mot...
-Alors Jin... commença une voix gaillarde avant de s'interrompre. -Excusez-nous, repris une femme entre deux âges. Je n'savais pas qu'vous étiez là, ma dame. J'aurai... Vous allez bien ?
La servante aux bras chargés de draps propres et le garde que Cécilie ne pouvait voir s'étaient arrêter sur le pas de la porte. Peut-être était-ce simplement du à la présence de la jeune femme... Peut-être d'avantage à sa tresse à moitié défaite, à ses yeux encore rouges, à ses mains légèrement agitées ou à sa mine qui peinait à retrouver sa sérénité habituelle. Mais le spectacle devait continuer. La surprise inquiète dans la voix de la femme obligea la musicienne à sourire.
-Ne vous en faites pas pour moi. Se déplacer dans une pièce inconnue est plus difficile qu'il n'y paraît. Je me suis pris les pieds dans je ne sais quoi. J'aurai du être plus attentive. -Bonté divine ! Vous n'vous êtes pas fait mal ? -Non. Seulement un peu peur. Expliqua-t-elle avec aplomb.
Le naturel qu'elle mettait dans chacune de ses réponse la surprenait elle-même. Elle n'aimait pas tromper les gens de bien, surtout en utilisant sa santé pour cela... Mais elle mentirait autant qu'il le faudrait pour que personne ne lui prenne cette étincelle de bonheur.
Elle tendit légèrement la main, espérant que celui qui l'aiderait à se relever soit Jindanor... Rien que pour pouvoir l'effleurer une fois de plus.
-Je vais allé m'étendre quelques instants, énonça-t-elle. -Vous voulez qu'je vous reconduise ? -ça ira... Si vous êtes assez aimable pour retrouver ma canne... Je n'ai aucune idée de l'endroit ou elle a pu roulée... |
| | | Jindanor Numanor
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| Sujet: Re: Face à face | Jinda & Céci [terminé] Sam 14 Nov 2015 - 21:36 | |
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-Entrez, dit-il d'une voix calme... Restant derrière Cécilie, ses mains glissant de ses épaules alors que le battant de la porte tournait sur ses gonds, découvrant deux personnes. Ses mains se tenaient calmement sur le dossier de ce fauteuil.
Il les observa tout deux, la première personne glissant dans cette chambre était Anthoine, discutaillant avec la servante chargée de changer les draps de ce lit, il transportait dans ses bras une partie des dits qu'il avait certainement galamment proposé de transporter. La femme quant à elle, oui, une servante ni trop vieille, ni trop jeune, semblant souriante aux côtés d'Anthoine, le badin l'avait très certainement choyé de tout compliment possible et imaginable..
-Alors Jin-... Commença Anthoine, gaillard et joyeux avant de s'interrompre et de pâlir, passant d'une couleur cuivrée à celle d'un vase de porcelaine blanche. La servante observa Cécilie, en changeant elle aussi de couleur, s'inclinant pour saluer celle-ci. -Excusez-nous, repris-t'elle avant qu'Anthoine ne puisse reprendre ses esprits, Je n'savais pas qu'vous étiez là, ma dame. J'aurai... Elle sembla s'approcher un peu plus, dépassant légèrement le pas de la porte, comme intriguée de l'état de Cécilie. Vous allez bien ?
Anthoine regardait Jindanor, incrédule en penchant la tête, alors que le géant haussait les épaules en sa direction.
Cécilie... Cécilie contenu la situation d'une main de maître, certainement plus aisément que ne l'aurais fais Jindanor.
-Ne vous en faîtes pas pour moi. Se déplacer dans une pièce inconnue est plus difficile qu'il n'y paraît. Je me suis pris les pieds dans je ne sais quoi. J'aurai du être plus attentive. -Bonté divine ! Vous n'vous êtes pas fait mal ? S'empressa-t'elle de demander, déposant nonchalamment les draps sur le lit, accompagnée d'un Anthoine qui restait droit comme un piquet, toujours en possession de draps propres. -Non. Seulement un peu peur. Répondit Cécilie, avec aplomb et une certitude qui aurait fais croire à Jindanor que la situation expliquée avait bel et bien été réelle.
-Bonjour Anthoine, M'dame. Fit Jindanor, d'un calme tout aussi maîtrisé que celui de Cécilie. Lorsque Jindanor vit la main de Cécilie se tendre, il glissa la sienne en dessous, pour l'aider à se relever.. Il frissonna.
-Permettez-moi, ma dame. Dit-il, alors qu'elle s'aidait de sa main pour se redresser.
Il lui sembla que ses doigts ne voulait pas quitter les siens... Cependant, la douce étreinte de ces deux mains ne dura pas plus qu'un instant. Il avait une envie irrépressible de noyer Anthoine dans l'abreuvoir de ces foutues canassons. Et de balancer cette servante par la fenêtre... Il se surprit même à imaginer la scène, bien plus comique qu'elle ne le serait en réalité.
-Je vais allé m'étendre quelques instants. Enonça Cécilie, alors que Jindanor se tenait non loin d'elle. -Vous voulez qu'je vous reconduise ? Demanda aimablement cette servante, que nous appellerons Jacqueline pour le saint sacre de ne plus avoir à me répéter. -Ca ira... Si vous êtes assez aimable pour retrouver ma canne... Je n'ai aucune idée de l’endroit où elle à pu rouler. Reprit Cécilie... Et en effet, où était passée cette canne ? Jindanor se rappelait vaguement de l'emplacement précédent sa chute.
-Elle doit s'être glissée sous le lit... Anthoine. Dit Jindanor en passant sa main derrière sa tête, cherchant aux alentours du fauteuil.
Alors s'en vint la recherche de la canne perdue. La maligne semblait plutôt douée à ce jeu, et donna un certain file à retordre à la servante, Anthoine et Jindanor pour être retrouvée. Lors de sa chute, elle parcourue un réel périple, roulant sur le tapis pour venir se glisser sous le lit, déviant vers la droite en se raccrochant elle glissa jusqu'à la tête de celui-ci, dans l'ombre des draps et du lit lui même, celle-ci parvint à tenir quelques minutes avant qu'une main ne tombe par hasard dessus.
La scène était réellement à voir. Cécilie se trouvait à côté du Fauteuil, l'air assez incrédule en s'imaginant certainement la fouille. Anthoine s'écrasait la tête contre le matelas en tentant de découvrir une canne en tâtonnant de sa main. Et la servante elle... Hé bien, elle regardait rapidement aux alentours, sans trop savoir quoi faire.
Lorsqu'enfin cette canne fut sortie de sous le lit, Anthoine souffla en la tendant à Jindanor par dessus le matelas.
-La coquine est réellement douée à ce jeu. Dit-il, en riant légèrement en direction de Jindanor.
-Et toi tu as la marque des draps sur le visage... Sérieusement, tu ne pouvais pas simplement te baisser un peu plus ? Répondit Jindanor en ricanant de sa vision... S'emparant calmement de la canne.
Anthoine voulu rétorquer, mais constatant la présence de femmes, il tint sa boîte à injures. Jacqueline riant légèrement de son allure à son tour, alors qu'elle repliait doucement les draps qu'elle avait nonchalamment lancée sur ce lit.
Jindanor s'approcha de Cécilie, tenant la canne de ses deux mains, il l'approcha lentement des siennes... Celles-ci effleurant sa peau avant qu'il ne relâche la dîtes.
-Voilà votre Canne, Ma Dame... Veillez à ne pas retomber, il serait malheureux que vous vous fassiez encore une frayeur... Souhaitez-vous réellement que personne ne vous accompagne ?
Elle sourit légèrement, affirmant ceci... Jindanor n'insista pas plus, l'accompagnant cependant jusqu'à la porte, afin d'éviter un autre... Incident. En réalité, bien que cela pouvait semblait être le cas... Jindanor ne souhaitait que profiter un peu plus de cette main qu'elle logea dans la sienne, pour qu'il puisse la guider jusqu'à la porte.
Il sentait encore ses lèvres contre les siennes, sa peau sous ses doigts... Ce qu'il aurait voulu la prendre dans ses bras, ce qu'il aurait voulu succomber à ce désir... Bien qu'il ne fit que tenir une seconde de plus cette main dans la sienne.
-A bientôt, Ma dame... Passez une bonne journée. Dit-il, s'en voulant de ne rien avoir trouvé d'autre à dire... Il allait très certainement se cogner la tête contre les murs une fois seul... Pourquoi ? Mais parceque...C'était ainsi.. Il était gêné, et pourtant ne penser pas avoir à l'être et... Bref, tout ceci était assez compliqué à expliquer.
-Bonne journée Ma dame, Commença Anthoine, suivit d'une Jacqueline qui voulut insister encore.
-Bonne journée Ma dame... N'hésitez pas si vous souhaitez quoi que ce soit !
Elle les remercia, s'éloignant le long de ce couloir.
...
Jindanor observa Anthoine, par dessus son épaule.
-Bon...Quoi ? Elle souhaitait savoir quand je serais à rétablis... Elle a besoin de son garde du corps pour une réunion...
-Ho, mais je n'ai rien dis... Je passais pour savoir comment tu allais... A te la couler douce ainsi, dans une chambre, alors que je m'dois de faire des rondes. Je prends même mes pauses pour rendre visite à un camarade "blessé". Il ria légèrement.
-Vous deux arrêtez un peu vos idioties... Anthoine, aidez-moi à refaire ce lit... Le bougre ne peut visiblement pas tenir en place même lorsqu'il dort.
-Hey ! Je n'y peux rien d'avoir un sommeil agité... Et puis, le lit n'est pas tant défait que cela...
En réalité... Le lit n'était pas réellement défait... En apparence extérieur. Un fois la couverture levait, l'on pouvait observer un draps maltraîté et jonché de plies. Bon, d'accord qu'il avait bougé, et puis... Et puis il n'avait pas à justifier cela, si ?
- ... Tu t'y prends comme un pied Anthoine... Ricana Jindanor en l'observant se démeler les pinceaux comme il le pouvait, sous les injonctions de la Jacqueline.
-Si c'est si simple, vient donner un coups de main !
-... Je ne peux pas... Je suis blessé. Dit-il en se laissant tomber lentement sur le fauteuil, les observant en feintant une fatigue exagérée.
-...Chien.
-Allons, Anthoine...
Ha... Oui... C'était une belle journée... En fin de compte.
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