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| Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. | |
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Arichis d'Anoszia
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Lun 18 Avr 2016 - 12:08 | |
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- Arichis d’Anoszia a écrit:
- Cher Sœur,
J’ai bien reçu ta lettre et c’est avec inquiétude que je prends la route de chez nous. Cécyllia a toujours été calme et paisible mais elle gardait sa bonne humeur. Comme ses frères et sœurs, elle a grandi et n’est plus l’enfant qu’elle avait l’habitude d’être, entourée de sa fratrie et de ses proches. Oschide a à présent une responsabilité envers Langehack, Oscario et Ansaldo veillent aux intérêts de la famille à Diantra en préparant la ville pour notre roi, que Néera le préserve, Sysiphe doit consolider notre alliance avec Ysari aujourd’hui où le duché doit se montrer uni face aux menaces de l’extérieur et Azénor a besoin de se ressourcer sur les routes. Malgré notre éloignement, nous restons ce que nous sommes, des Anoszia et notre devoir est de veiller les uns sur les autres car le monde n’hésitera pas à nous broyer au moindre fléchissement. Je te remercie pour ta sollicitude, je serais bientôt à Velmone pour t’embrasser et retrouver mes deux filles. Entre temps saches que mes affaires en Soltariel se sont bien déroulé et si la Dame-aux-milles-noms tient sa promesse, nous gagnerons une sureté supplémentaire. Nous négocions par contre toujours avec Langehack, sans doute Oschide subit-il des pressions de la part de ses vassaux. Je ne peux coucher sur le papier toutes les nouvelles, le temps me presse et des gens m’attendent. Je te demanderai juste de faire préparer les affaires de Cécyllia, elle voyagera avec moi et qu’un navire soit prêt à Cloyi.
Que les Dieux te bénissent.
Arichis. Le Patriarche qui avait prévu de monter dans le Nord de la péninsule au nom de la Couronne mais également pour veiller sur ses intérêts au delà des Monts-Corbeaux, naviguait dans le sens inverse en descendant la Garnaad jusqu’à Mirabelo. Lorsqu’il reçu quelques jours plus tôt la missive de sa sœur, son front gagna une nouvelle ride. Azénor l’inquiétait déjà, seule à la conquête de la péninsule. Ses enfants étaient ses premiers soucis, mais jusqu’à maintenant il n’avait jamais eu à s’inquiéter de sa benjamine. Le mutisme et les absences décrits par Sibylle l’avaient alarmé, le poussant à lui rendre visite pour la prendre avec lui. Le grand air et la fraicheur du nord lui feraient peut-être du bien, et puis surtout, cela leur permettrait de passer énormément de temps ensemble.
A Mirabelo, Arichis ne s’arrêta qu’un court moment pour saluer son beau-frère, Odoric, vicomte du Trezatio et ses neveux. A cheval, il gagna Velmone assez tôt, derrière lui une dizaine de ses gardes, les manteaux pourpres le talonnaient. Le palais des Anoszia se trouvait en haut de la Joliva, une colline où un village avait poussé sur son bas. La demeure familiale donnait à l’est sur la mer et à l’ouest sur les jardins réputés que le sud savait si bien taillé. Lorsqu’il se rapprocha des murs, les gardes en faction le reconnurent et ouvrirent aussitôt les portes, c’est ainsi qu’il déambula dans la cour intérieure au galop. Le destrier s’arrêta dans un nuage de poussière laissant Arichis attendre qu’il se soit dissipé pour en descendre. Sibylle, bien entendue, toujours aussi rayonnante l’attendait. Le Patriarche l’embrassa sur les deux joues avant de la prendre dans ses bras. Il discuta un peu avec elle en rentrant vers l’intérieur du palais et lorsque les portes furent franchi, il s’exclama haut et fort pour qu’on l’entende. « Où sont mes filles ? N’ont-elles pas envie de revoir leur vieux père ? »
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Lun 18 Avr 2016 - 14:15 | |
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L’été s’écoulait doucement à Velmone. ll était agréable de se promener dans les jardins le matin ou en fin d’après-midi, mais en milieu de journée la chaleur forcer les demoiselles d’Anozia à regagner la fraîcheur de leur demeure. Cécyllia n’était restée dans le salon qu’une petite heure, silencieuse, penchée sur son ouvrage, puis elle avait prétexté une fatigue et s’était réfugiée dans sa chambre. Elle n’avait pas le coeur à écouter les plaisanteries de sa soeur aînée, de sourire et encore moins de papoter l’air de rien. Habituellement elle parvenait à donner le change, mais c’était de plus en plus difficile. Surtout depuis que la jeune fille s’était mise à compter depuis combien de jours elle n’avait pas vu chaque membre de sa famille…. Enfant, elle avait été constamment entourée, mais depuis quelques temps chacun semblait s’éloigner, souvent par la force des choses et le Clan Anoszia ne s’était plus retrouvé entièrement réunis depuis longtemps. Ses frères et soeurs lui manquaient, surtout Azénor dont elle avait partagé le quotidien de nombreuses ennéades lorsqu’elles se trouvaient à la Cour de la Duchesse de Soltariel. Conélia aussi lui manquait terriblement... Pouvait-elle leur en vouloir de ne pas avoir de lettre plus souvent ? Elle qui devait se contenir de leurs en écrire une à chacun tous les jours. Et puis il y avait ce mariage prévu pour le mois suivant … Viendraient-ils seulement ? Elle l’espérait tant, mais la politique semblait une fois de plus contre elle. Chacun se retrouvait occupé à gérer des choses qu'il était probablement impossible de faire passer au second plan. Elle se demandait même si elle pourrait sourire le jour de son mariage sachant qu'il n'y aurait probablement que Lucrezia à ses côtés.
Assise sur la banquette qui se trouvait devant sa fenêtre, Cécyllia fixait le livre qu’elle tenait dans ses mains et qu’elle n’arrivait plus à lire depuis plusieurs minutes. De quoi parlait-il déjà ? C'était quelque chose à propos des étoiles. Avec le nom des constellations et de leur.... BAM ! Brusquement la porte de sa chambre s’ouvrit en grand, laissant apparaître une Lucrezia surexcitée.
« - Père est là ! Il est dans la Cour. »
Surprise, Cécyllia mit plusieurs secondes avant de comprendre le sens des paroles de sa soeur. Portant son regard par la fenêtre, la jeune adolescente remarqua alors l’attroupement dans la Cour et elle repéra aussitôt son père. Presque immédiatement un sourire étira ses lèvres.
« - Allez viens dépêche-toi Cécy. Allons le saluer. »
Sa tornade de sœur quittait déjà la chambre pour se ruer vers l’escalier menant dans le hall. Cécyllia avait tout aussi hâte de retrouver son père mais elle se doutait que la seule raison de sa présence ici venait de la lettre qu’avait écrite sa tante Sybille quelques jours plus tôt. Elle ne lui en voulait pas mais depuis elle redoutait un peu de voir son père franchir les portes de Velmone. Même s’il n’avait jamais haussé le ton avec elle, Cécyllia craignait qu’il ne la réprimande. C’était un homme occupé qui avait bien d’autres chats à fouetter en ce moment, elle ne voulait pas être l’objet de son insatisfaction. Posant le livre sur le coussin près d’elle, Cécyllia se leva et observa son reflet dans la psyché près de la porte. Elle était un peu pâle et pas très épaisse… Il verrait probablement tout de suite qu’elle mangeait comme un oiseau. Pinçant doucement ses joues pour leurs donner un peu de couleur la cadette finit par quitter sa chambre en poussant un court soupir. Elle accrocha à ses lèvres un fin sourire et rejoignit le hall d’entrée.
Sa sœur était déjà en train d’embrasser leur père. Dans tout ce qu’elle faisait Lucrezia semblait ne connaître que les extrêmes. Elle aimait avec passion et haïssait avec violence. Arichis d’Anoszia était donc la proie d’une Lucrezia rayonnante de revoir son père. Si leur tante avait été prévenue de la visite du patriarche, elle s’était bien gardée de le leur faire savoir et l’effet de surprise avait fonctionné à merveille sur l’aînée des deux sœurs.
Comme toujours Cécyllia s’était tenue légèrement en retrait, attendant patiemment son tour. Revoir son père la rendait plus heureuse qu’elle ne l’avait été ses derniers jours et lorsqu’enfin Lucrezia accepta de lâcher son cou se fut au tour de la petite dernière de le saluer. Un petit sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle le gratifia d’une révérence parfaite et d’un :
« - Bonjour Père. »
Mais lorsqu’elle releva les yeux vers l’homme qu’elle aimait le plus au monde, il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour traverser l’espace entre eux et se blottir dans ses bras. Trop heureuse pour faire durer plus longtemps sa plaisanterie.
« - Comme je suis heureuse de vous revoir, Père. Ne partez plus jamais, vous me manquez trop. »
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Mar 19 Avr 2016 - 15:41 | |
| Dans le hall de la demeure des Anoszia, une furie blonde descendit les escaliers en vitesse et se jeta dans les bras du patriarche, qui pour la première fois depuis des ennéades afficha un sourire sincère. On disait qu’il était plus facile de soutirer de l’or à Arichis qu’un sourire, pourtant avec sa famille il perdait très vite sa froideur habituelle pour des embrassades et des étreintes chaleureuses. Il savait que peu importe ce que les grands seigneurs faisaient, qu’ils le trahissent, le poignardent dans le dos ou le hissent vers des sommets ou le lâchent, sa famille, elle, serait toujours là pour lui et les leurs. Il embrassa Lucrezia sur le front et resta quelques secondes accrochée à son cou alors que Cécyllia descendait à son tour les marches. Sa dernière contrastait tellement avec son ainée. Même si toutes les deux avaient héritées de sa chevelure blonde, Cécyllia avait la taille de sa mère tandis que Lucrezia dépassait le mètre soixante dix et était bien plus bronzé que sa benjamine. D’ailleurs Arichis remarqua aussitôt sa perte de poids, ce n’était pas encore alarmant mais assez pour tracasser le père. Il tapota la tête de sa fille pour qu’elle se décolle de lui et le laisse embrasser sa sœur.
En bonne demoiselle qu’elle était, après tout, elle avait été à la cour ducale, Cécyllia lui fit une révérence protocolaire mais comme sa sœur, se jeta aussitôt relevée dans ses bras. A son tour il la serra fort alors qu’elle lui demandait de ne plus la quitter. Malheureusement c’était une demande à laquelle il ne pouvait pas répondre, ses obligations étaient à présent à Soltariel. Il était si proche de la régence du royaume. Il serait alors en mesure d’offrir tout ce qu’il souhaitait à sa famille, élever le nom de leur famille parmi les grandes de la péninsule. Quant à Cécyllia, elle allait bientôt en avoir dans son vicomté. Elle deviendra Dame du Curzio, fondera sa propre petite famille qu’elle éduquera comme des Anoszia. Arichis avait tous ses enfants qui avaient grandi, bien trop vite à son goût et il était obligé de leur remettre un peu de son poids sur les épaules. Gardant Cécyllia dans ses bras, il fit signe à Lucrezia de les rejoindre pour les enlacer une dernière fois toutes les deux avant de se détacher d’elles. Sibylle s’éclipsa discrètement, le laissant seul avec ses filles.
« Vous m’avez également manqués toutes les deux. »
Mais sa visite n’était pas anodine, il était là pour Cécyllia. Toutefois il décida de ne pas aborder le sujet aussi tôt. Ils marchèrent ensemble en prenant la direction des jardins du domaine, et Arichis leur donna des nouvelles de leurs frères et sœurs.
« Azénor est en route pour Diantra pour retrouver Oscario qui tient la ville avec votre oncle, Cornélia qui revient de Langehack et Oschide qui revient de Sainte-Berthilde. Sysiphe est toujours à Soltariel, je viens de lui arranger un mariage avec Sarina de Feoda, il sera le prochain baron d’Ysari. J’ai rompu ses fiançailles avec les Broissieux car Alonna ne nous est plus utile et son suzerain ne reconnait pas encore notre roy. »
Lucrezia afficha un grand sourire. Elle a toujours été proche de son jumeau et le savoir s’élever aussi haut pour un troisième fils devait la rendre fière, d’autant plus qu’elle n’avait jamais aimé Alanya qui aurait pu être sa belle-sœur si Sysiphe avait épousé sa sœur. Quant à ses plans à lui, Arichis ne les partagea pas encore avec ses filles, il ne voulait pas se porter la poisse en vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
« Je t’ai d’ailleurs amené des cadeaux Lucrezia, mes gardes doivent être entrain de les monter à tes appartements si tu souhaites aller voir ce que c’est. »
Elle le gratifia d’un merci et d’un baiser sur la joue et fila dans le sens inverse laissant son père seul avec Cécyllia tandis qu’ils quittèrent la fraicheur du palais pour les jardins, suivant un sentier entre les rosiers et les tulipes. Arichis s’était débarrassé gentiment d’elle pour pouvoir rester en tête à tête avec la benjamine.
« Ta tante m’a envoyée une missive. Il parait que tu ne manges plus, ce qui se voit d’ailleurs Cécyllia, et que tu déprimes. Que se passe-t-il ? Est-ce ton mariage ? »
Elle était encore jeune, peut-être était-ce l’idée de partager la couche d’un homme qui l’effrayait d’autant plus qu’elle n’avait jamais eu de vraie figure maternelle même si Cornélia tentait bien d’en être une. Sibylle n’était pas mariée, sa mère et sa tante Myriam étant toutes deux mortes, elle n’avait malheureusement personne à qui demander conseil et même si Arichis aurait pu répondre à ses questions, cela serait sans doute avec gêne.
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Mar 19 Avr 2016 - 21:59 | |
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Il n'y avait pas de manière plus efficace pour se « débarrasser » de Lucrezia. Mais cette dernière était loin d'être idiote et elle se doutait également des raisons ayant pousser leur père à faire le déplacement jusqu'à Velmone. Elle s'était donc éclipsée sans discuter, laissant une Cécyllia légèrement angoissée par l'entrevue qu'elle allait avoir avec son père. Ils firent encore quelques pas dans le jardin avant qu'il lui parle franchement. Honteuse qu'il soit venu la voir sur la seule base de ces informations, la jeune fille sentit ses joues rougir. S'il était une chose qu'elle ne supportait pas s'était de déplaire à son père et, même s'il ne le lui avait pas faire remarqué sèchement, il semblait désapprouver son comportement et cela la peinait.
« - Je suis désolée Père. Je ne voulais pas vous inquiéter, vous avez bien d'autres choses à faire en ce moment. »
Leurs pas les menèrent bientôt devant un banc sur lequel elle s'assit lentement. Elle n'osait pas tourner son regard vers son père. En partie parce qu'il n'avait pas tout à fait tort concernant son futur mariage mais aussi parce qu'elle redoutait d'y lire un quelconque mécontentement. Levant son visage vers le soleil qui brillait encore haut dans le ciel, elle finit par prendre une grande inspiration avant de tout confier à son père. Après tout il était celui qui comptait le plus pour elle, elle lui avait toujours tout dit, du moins tout ce qu'une jeune fille aimante peut dire à son père.
« - Le mariage... oui, effectivement, je ne suis pas très... à l'aise avec cette idée. Je vous fais confiance pour me trouver un homme bon mais … mais je n'y connais rien, et personne ne semble vouloir me dire quoi que ce soit à ce sujet... et puis, je sais qu'une fois que je serai sa femme je serai totalement … seule. »
Il était évident que durant sa nuit de noces elle serait seule avec son mari, mais ce n'était pas de cela qu'elle voulait parler. Etre mariée, devenir Vicomtesse, fonder sa propre famille... Elle n'était pas prêtre pour tout ça. Elle avait l'impression qu'on voulait la forcer à grandir et que pour cela, tout le monde s'éloignait d'elle.
« - Oh mais vous savez, je suis heureuse que vous m'ayez trouvé un bon parti, je ne veux pas que vous pensiez que je me plains. Seulement... je crois que j'ai peur de me retrouver toute seule. Après tout, mes sœurs sont ravissantes, elles ne tarderont pas à se marier et mes frères... la politique les retient, comme vous. Je regrette le temps ou nous étions tous ensemble. »
En fin de compte, elle redoutait la fin de son enfance. Ses frères et sœurs étaient-ils passés par cette même phase où était-ce seulement plus difficile pour elle du fait qu'elle était la dernière.
Dernière édition par Cécyllia d'Anoszia le Mer 20 Avr 2016 - 10:35, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Mar 19 Avr 2016 - 22:57 | |
| Empourprées par la gêne, sa fille toujours aussi adorable s’excusa auprès de son paternel. Arichis avait effectivement d’autres affaires qui demandaient son attention, mais les affaires familiales étaient plus importantes et il était hors de question de laisser un mal aise grandir au sein de sa portée.
« Je ne perds jamais mon temps lorsque je suis avec toi Cécyllia. » Il n’avait jamais été doué pour remonter le moral, en dehors de celui des troupes, ou pour consoler.
Ils s’assirent sur un banc, le regard fuyant, elle lui révéla son appréhension à propos du mariage qui l’attendait. C’était bien ce qu’il craignait mais elle cachait également autre chose. C’était un sujet de femme, Sibylle aurait du lui en parler même si elle n’avait rien connu, ses fiancés mourraient tous avant le jour fatidique mais Arichis la soupçonnait de trouver son plaisir ailleurs. Il essaya de chasser ces pensées à propos de sa sœur et plissa les lèvres un instant, ne sachant trop comment aborder le sujet. Mais Cécyllia ne lui laissa pas le temps de répondre, et enchaina en exposant d’avantage ses peurs. Arichis posa une main sur son épaule l’opposant et l’attira dans ses bras, il n’aimait pas la voir ainsi.
« Tu n’es pas moins ravissantes qu’elles. Nous sommes des Anoszia, peu importe où nous nous trouvons, nous ne sommes jamais seul. Aymeric est issu d’une bonne famille, du moins celle de sa mère. Tu pourras nous rendre visite quand tu le voudras, et nous viendrons te voir. Valmero n’est pas si loin de Velmone. Avec notre condition nous est donné des devoirs, des devoirs envers nos familles, nos vassaux et notre peuple. Je déplore également le temps où je vous avais tous au palais, mais vous grandissez et vous avez besoin de vous faire votre propre nid. Tu ne dois pas te sentir abandonnée, car tu ne le seras jamais. Tu es ma fille, sang de mon sang et ce lien peu importe la distance et les obstacles est indestructible Cécyllia. »
Il la comprenait parfaitement. Elle avait grandi entourée de ses frères et sœurs, il y avait toujours du bruit dans les couloirs du palais et depuis un an, l’éparpillement des siens s’était fait sentir à Velmone où tout était devenu d’un coup bien plus silencieux. La question du mariage évoquée tout à l’heure était restée sans réponse, Arichis revint la dessus, quelque peu gêné toutefois.
« Je ne sais pas si tes perceptrices t’en ont parlé ou pas. Normalement c’est à la mère de le faire. Il marqua un léger silence. Mais normalement une fois que votre union a été prononcé auprès des prêtres de Néera et d’Arcam, vous vous retrouvez mari et femme seuls pour la nuit où celui-ci fait… Il ne savait pas comment le formuler et pour l’une des rares fois, l’Anoszia était à court de mots. où celui fait de toi une femme dans l’intimité d’une chambre, comme quand les enfants sont conçus. »
Devant sa propre maladresse, Arichis ri de bon cœur. Comme il regrettait son Hélène. Tout comme Cécyllia il ne connaissait pas son épouse avant le mariage, il l’avait rencontré pour la première fois le jour de leurs noces et le mariage avait été arrangé de bout en bout par leurs parents sans qu’ils n’en soient avisés. Mais, jeune alors, le patriarche avait appris à l’aimer et la chérir d’avantage après chaque grossesse.
« Si tu ne te sens pas prête, si tu le désires et que tu en as besoin je peux repousser la date du mariage Cécyllia. Aymeric t’attendra, j’ai eu un accord avec sa mère et la condition pour qu’il devienne vicomte était le mariage. Entre temps, si tu le souhaites, tu peux rester avec moi. Te voir dans cet état de tristesse et mélancolie me saigne le cœur ma fille… »
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Mer 20 Avr 2016 - 10:38 | |
| L’évocation, même brève, de sa mère fit pâlir un peu plus la jeune fille. Il y avait bien des choses qu’elle aurait dû apprendre auprès de sa mère, pleins de conversation qu’elle n’aurait dû avoir qu’avec elle, comme celle qu’elle avait en ce moment même avec son père. Elle s’était peu à peu habituée à ce manque, surtout parce qu’elle avait toujours été très entouré. Peut-être que c’était cela finalement qui lui pesait le plus à présent. La présence de sa mère. C’était avec elle qu’elle aurait dû organiser les préparatifs de son mariage, rendre visite aux couturières, parler des invités, entendre les souvenirs de son propre mariage, et finalement, aborder le sujet de la nuit de noces. Mais si cette absence lui pesait, elle était d’autant plus déchirante qu’elle se rendait compte que ses sœurs avaient été elles aussi privées de ces moments si importants entre mère et fille. Par sa faute.
Baissant les yeux sur ses mains, Cécyllia refoula ses pensées. Il était hors de question qu’elle dise cela à son père. Elle refusait de voir cette douleur qu’elle lisait parfois dans son regard lorsqu’il lui parlait d’elle. C’était si rare et pourtant à chaque fois elle avait ressenti le poids de son regard sur elle, sans bien en comprendre le sens. Il tenta alors de lui parler avec maladresse de ce qui l’attendait mais les mots qu’il prononçait elle les connaissaient déjà. Disons… Disons qu’elle manquait surtout de détails et c’était cette inconnue qui l’angoissait le plus. Le rire de son père la fit sourire et peu à peu le rouge qui lui était monté aux joues s’estompa.
« - Je sais cela Père… Mais ce que je ne sais pas… c’est…vous savez… c’est… Oh et puis non, je suis navrée mais je ne veux pas parler de ça avec vous… C’est terriblement gênant ! »
Riant à son tour, pour la première fois depuis des jours, elle tourna enfin ses yeux vairons vers son père et l’écouta alors qu’il lui proposait de décaler la date du mariage si elle le désirait. Y’avait-il quelque part un Père plus aimant que lui ? Qu’il soit disposé à changer ses plans pour les caprices de sa benjamine était touchant. Cécyllia prit la main de son père dans la sienne et la serra doucement.
« - Tout est prévu pour… fin Karfias c’est ça ?... Je pense que d’ici là j’aurais trouvé les réponses à mes questions ! Ne changez rien. »
Elle n’était dehors que depuis quelques minutes mais la chaleur la fatiguait déjà. Elle n’avait quasiment pas mangé au déjeuner et son maigre repas de la veille ne lui avait pas redonné suffisamment de force pour qu’elle puisse se tenir longtemps au soleil. Mais comme toujours elle refusait de se plaindre et si elle pouvait profiter encore un peu de la présence de son père alors soit elle supporterait cette chaleur étouffante.
« - En revanche … je veux bien venir avec vous. »
Un petit sourire timide accompagna sa dernière phrase en réponse à la proposition de son père. S’il acceptait sa présence elle ne refuserait pas une chance pareille de pouvoir passer plus de temps avec lui. Et puis, même si elle aimait Velmone de tout son cœur, cela lui ferait changer d’air.
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Ven 22 Avr 2016 - 13:48 | |
| Elle avait raison c’était gênant et le patriarche fût soulagé lorsqu’elle mit fin à cette discussion en lui disant qu’elle ne souhaitait pas l’avoir avec lui. Ce n’était pas un sujet facilement abordable devant une femme et il n’avait jamais eu à l’avoir avec ses fils qui, seuls, avaient devinés comment se pratiquer la séduction et la phase venant après. Oscario avait été le premier à se marier pour réconcilier l’Ydril et consolider leur position au comté à leur retour d’exil, sa femme, la jeune Cynn était morte en couche en donnant naissance à Faustina durant leur fuite après le coup de sang d’Alastein. Oschide s’était marié seul à Méliane de Lancrais en revenant d’Oësgard, et Sysiphe s’était amusé de son grès avec la baronne d’Ysari lors de sa visite chez elle comme l’espérait Arichis en l’y envoyant. Avec ses filles la question était plus délicate, il leur avait prit appris quand elles étaient petites combien cela était important pour une dame de garder son honneur et donc sa virginité intacte jusqu’aux noces mais plus elles grandissaient et devenaient femmes et moins le sujet était abordés mais Arichis avait confiance en elles, elles savaient toutes combien cela était important pour un bon mariage.
L’Anoszia pu être gratifié du rire de sa fille et il n’existait nulle part plus belle mélodie pour l’oreille d’un père. Elle prit sa main et la serra. Cécyllia lui répondit alors qu’elle ne souhaitait pas un changement de plan mais elle se trompa sur la date. Initialement cela était prévu pour la moitié du mois, mais Arichis ne corrigea pas sa fille et décida de reporter la date à la fin de Karfias. Il écrira une missive au grand-père Chastelo et à Solaara pour les en aviser, ainsi sa fille profitera quelques ennéades de plus de son célibat et de sa famille.
Elle accepta par contre de venir avec son père, il la gratifia alors d’un sourire.
« Merci, restes plus qu’à le dire à Lucrezia… »
Sa cadette risquerait de ne pas le prendre très bien que son père prenne Cécyllia mais la laisse seule avec sa tante à Ydril. Mais il comptait se rendre à Alonna et Lucrezia lui avait laissé une mauvaise impression lorsqu’elle dina avec la baronne Alanya quelques mois auparavant à Ydril. Bien entendu il n’avait pas honte de sa cadette, mais les relations avec Alonna étaient déjà tendu et il ne souhaitait pas rajoutait de l’huile sur le feu avec Lucrezia qui ne saurait sans doute pas tenir sa langue devant celle qu’elle avait prit à parti durant son séjour.
« Nous nous rendrons d’abord à Alonna, je dois rencontrer la baronne pour lui expliquer pourquoi j’ai rompu les fiançailles de Sysiphe avec sa sœur, puis à Serramire où nous assisterons à un tournoi organisé par le marquis. »
Il avait longuement hésité à propos du tournoi, redoutant un piège des nordistes façons banquet sanglant d’Alastein. Mais il avait finalement décidé de s’y rendre en se fiant aux échos sur l’honneur du marquis, il espérait qu’il y avait encore des hommes de cette trempe en péninsule à qui se fier.
« Si tu es d’accord, je vais te laisser préparer tes affaires, nous devons y aller au plus vite. »
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette. Dim 24 Avr 2016 - 17:06 | |
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Prévenir Lucrezia, oui il fallait qu'elle prévienne sa sœur. Elle serait tellement contente de prendre la route elle aussi. Elle qui ne cessait de dire qu'elle en avait assez de rester entre les quatre murs de Velmone. Arichis lui expliqua alors en détail leur itinéraire, et instantanément le sourire de Cécyllia s'étira, illuminant son visage comme il ne l'avait pas été depuis des jours. Alonna, Serramire... Ces noms évoquaient pour elle des contrées lointaines. Jamais elle ne s'était rendue aussi loin. Diantra s'était déjà pour elle le bout du monde, du moins, de son monde. Elle trépignait littéralement d'impatience, d'autant qu'elle était certaine de devoir prendre le bateau pour se rendre là-bas et là encore son père réalisait l'un de ses plus grands souhaits. Elle qui lisait tant de livres sur les mers et les océans, qui regarder les bateaux passer devant sa fenêtre à longueur de journée, elle avait longtemps rêvé de faire ce genre de traversée.
Mais les dernières paroles de son père firent légèrement tiquer Cécyllia. Elle devait se dépêcher de préparer ses affaires … Seulement les siennes ? Ne fallait-il pas qu'elle prévienne Lucrezia pour qu'elle en fasse autant ? Dans le doute, elle posa la question à son père et sa réponse lui fit perdre son sourire, mais il était déjà en train de remonter l'allée aussi ne vit-il pas la réaction de sa fille. Une fois revenu entre les murs frais du palais, Cécyllia se défila, complètement... Elle embrassa une dernière fois la joue de son père avant de regagner sa chambre pour préparer ses affaires. Elle ne voulait pas assister à la scène entre son père et Lucrezia … Mais elle se doutait bien qu'elle ne pourrait pas éviter la furie blonde bien longtemps.
Rosalina, sa servante, était en train de l'aider à choisir les tenues adéquates pour le voyage lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Au regard de sa sœur, Cécyllia sut qu'elle venait d'apprendre la nouvelle.
« - Comment peux-tu me faire une chose pareille Cécy ? » « - Rosa... Laisse-nous s'il te plait. »
Connaissant le tempérament orageux de la jeune Anoszia, la servante ne se le fit pas dire deux fois. Elle prit tout de même le temps de refermer la porte derrière elle. Reportant son regard vairon sur sa sœur, la benjamine se mit à se tortiller les doigts, mal à l'aise de devoir laisser son aînée derrière elle.
« - Je suis désolée, je ne savais pas qu'il... »
Elle n'eut guère le temps de terminer sa phrase. Les bras de Lucrezia s'était refermés sur elle et elle l'étreignait à présent avec chaleur. Surprise, Cécyllia ne prononça aucun mot, ne comprenant pas l'étrange comportement de sa sœur. Une poignée de seconde s'écoulèrent avant que Lucrezia ne se recule et lui adresse un immense sourire.
« - Je plaisantais Cécy chérie. Je suis tellement heureuse pour toi. Promets moi de m'écrire tous les jours. » « - Tu … Tu n'es pas en colère après moi ? »Cette réflexion était stupide mais elle lui avait échappé. « - T'en vouloir ? Bien sur que non ! Père a eu droit à une scène digne de ce nom, mais à toi... comment pourrais-je t'en vouloir. Le grand air te fera du bien, et moi, et bien moi j'attendrais tes lettres en espérant ne pas trop mourir d'ennuis. »
Les paroles de Lucrezia émurent sincèrement la jeune fille. Sa terrible sœur lui manquerait cruellement mais savoir qu'elle ne lui en voulait pas lui permettait d'être pleinement heureuse à l'idée de ce voyage. Les minutes suivantes, les deux sœurs s'agitèrent dans la chambre, remplissant
ensemble une seconde malle. Quand elles furent certaines que rien n'avait été oublié, Cécyllia embrassa une nouvelle fois sa sœur et lui promit de lui écrire autant qu'elle le pourrait.
Les deux jeunes filles regagnèrent le grand salon dans lequel leur père et leur tante discutaient. A peine la porte franchie, Lucrezia afficha une mine peinée. Une vraie comédienne !
« - Mes malles sont prêtes, nous pouvons partir dès que vous voulez Père. »
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