[Doth'Ka] L'amour de la paix et de l'harmonie

Tal’darak était furieux.

« Par le con de Teiweon ! » éructa-t-il.

Le Lani T’Szeoussen fixait l’Obsidien lourdement vêtu sans piper mot.

« Ce réseau était l’oeuvre d’une DECENNIE ! Lani, j’ai servi notre cause avec loyauté. J’ai résolu maints combats d’influence personnellement. Et tout cela, pour un amoureux des humains de Thaar. »

Tal’darak cracha par terre. Terrorisés, des esclaves accoururent nettoyer la maison des ombres... Mais pour une fois, le spectacle ne le calma point.

« Voilà donc, Lani, les ordres des anciens Velven Renoren. Ces chiens refusaient de suivre mes recommandations... Ils ne voulaient plus rien entendre ni de Sol’Dorn, ni de notre IVème Ost. »


« De ce que je crois comprendre, Malag’Eyl voulait jouer la finesse, ô Barra. Il voulait obtenir une influence discrète sur le pays Thaari et ses environs et coercer subtilement les princes marchands, tout en sapant l’influence Sol’dornite. »

L’adjectif arracha un sourire au Barra fulminant. Ce Lani T’Szeoussen, Gardien des secrets, n’avait d’éducation que celle de la communauté ; cela se voyait dans sa prestance comique, et son apparence rustre. Et pourtant, lorsqu’il était espion sous le service de Tal’darak, il était l’un de ses agents les plus efficaces.

« Les ‘Sol’dornites’, comme il te plaît de les appeler, sont les drows du IVème Ost. J’ai servi leur Obok Senger depuis des siècles, et je suis revenu avec le titre d’Obsidien et les honneurs du vénérable Senger. Et maintenant, je les vois se répandre comme des porcs dans la boues de l’Ithri’Vaan, fiers de leur condition de Doeb Lodias, alors qu’ils ne se comportent qu’en déserteurs. Et sais-tu ce que les déserteurs méritent, Gardien ? »

La question était évidemment rhétorique tant la réponse était évidente. Le châtiment des esclaves étaient leur récompense. Cet horrible supplice consistait à laisser aux esclaves libre court à leur imagination pervertie par tant d’années de supplices. De torturés, ils devenaient bourreaux. Le châtiment le plus spectaculaire et sans conteste le plus humiliant fut celui où un dothki déserteur fut entouré d’une meute d’esclaves humains et semi-drows : ils n’avaient même pas demandés d’armes. Affamés depuis trois jours, ils plantèrent leur mâchoire dans toutes les parties du traître, lui arrachant le sexe et les membres, avant qu’un des avides mulâtres ne décide de lui trancher la jugulaire de ses canines pointues.

Mais Tal’darak était loin d’être stupide ; promettre un tel sort à des milliers d’elfes sombres n’était guère intéressant pour lui ni pour le Puy... Peut-être pouvait-il les mettre à profit, au contraire.

« Mais il serait stupide de les accuser d’un tel état de fait. C’est le Karliik Glenn lui-même qui a béni un tel comportement, en laissant le IVème Ost sans général ni ordres. Penses-tu, il voulait donner le siège de l’ancien Obok à Bahei’Laskross après lui avoir ordonné d’affaiblir la présence drow en Ithri’Vaan. Par Meingal, nous sommes gouvernés par des pervers. »