Quand il y a mariage sans amour, il y a amour sans mariage | Les Clairssac

Au matin de la 1er journée de la 8ème ennéade de Vérimios, An 8 du 11ème cycle.

Au départ de Lourmel, Maélyne avait pris le soin d’envoyer une missive par pigeon et un autre par messager pour prévenir de sa visite imminente au Castel d’Etherna. Même pas une heure plus tard, la Dame enfourchait sa belle jument d’une robe d’un blanc éclatant avant de partir en toute hâte.

Le voyage s’était passé sans encombre si ce n’est que les chevaux étaient épuisés. La Dame avait montré un trop plein d’énergie, comme si elle était poussée par la colère, par la rage. Même Kaya semblait agitée et donnait toute sa fougue dans ses galops. Sur les quelques nuits qu’ils passèrent en route, ils ne campèrent qu’une seule fois, trouvant souvent une auberge où ils ne restèrent que peu de temps.

Etherna-la-ville se montra au bout de cinq jours, ce qui était court, prouvant ainsi l’empressement de la Dame de Lourmel et du piteux état dans laquelle ils étaient arrivés. Parcourant la ville, Maélyne ne prit pas la peine de l’admirer, elle qui partait pour conclure cette demande de mariage et ainsi venir vivre dans cet endroit.

Les tours du château firent leur apparition. Maélyne redoubla encore sa vitesse, trottinant dans les rues. Ils entrèrent enfin dans la cour du château après s’être présentés aux gardes de la porte. Très vite un valet vint les accueillir mais à peine eu-t-elle eu le temps de poser un pied à terre qu’elle sentit sa tête tourner dans tous les sens. Un pas, puis un autre, et le valet eut tout juste le réflexe de la rattraper, elle qui venait de tomber dans les pommes.

Guillaume ne faisait que se plonger dans les comptes, l'intendance, la diplomatie et autres devoirs nécessaires au bon fonctionnement de la baronnie d'Etherna.. S'il avait eu du mal à accepter ce poste, réticent au départ, non pas face au travail que cela demanderait mais de part le fait qu'il devrait bientôt se marier... Sous la demande de son frère, et grands dieux si vous saviez... Il l'eut plutôt bien pris en vérité...

Guillaume tenait encore une lettre parvenue à Guillaume de la part de la Dame de Sainte Berthilde, concernant une certaîne route commerciale, dont son frère avait voulu qu'il se tienne au courant, particulièrement pris par tout ce travail qui lui permettait de lui occuper l'esprit particulièrement noyé par cette pensée de mariage... Bien sûr, il ne souffrait d'aucune amourette, ou quoi que ce soit de ce genre, mais... Il avait espérer... Au moins pouvoir ... Oui, rencontrer la Dame avant que l'on ne lui annonce que ce Mariage aurait lieu... Alors oui, il était assez.... A rebrousse poil dirons-nous.

Cependant, lorsqu'on lui annonça que la Dame était parvenue au castel... Et était tombée dans les pommes, il faut l'avouer, son coeur ne fit qu'un tour... Si en plus de devoir se marier, sa Dame, même s'il ne la connaissait pas encore réellement, devait finir comme Lyanna, dont il avait connus le destin tragique, cela l'attristerait profondément. Ses pas furent pressés, vêtu de cette tenue légère de toile et de lin aux couleurs de la dynastie il s'élança dans les couloirs avec ses pas pressés, il arriva alors que les quelques accompagnants de la Dame s'occupaient déjà d'elle... Elle était pâle, fatiguée..

- Que s'est-il passé ? Le souffle légèrement haletant par son pas pressé, en effet, ne pas prendre soin de ses hôtes aurait fait tâche ... Surtout dans le castel... Non non, il s'était dépêché car il se le devait... C'était une question d'honneur.... Et surtout de bonne conscience. Osvald, allez chercher les médecins de la cours.... Allons ! Dépéchez-vous !

-...Mais Sir, elle... Nous ne pouvons pas laisser la Dame de Lourmel ainsi.

-... La fatigue a dû la faire défaillir... Commença le capitaine de la garde ayant accompagné la Dame.

-... Bon, je m'occupe de la porter dans les appartements des invités... Sir, si cela ne vous gêne pas , je vous prierais de me suivre. Je doute qu'elle comprenne réellement ce qui se sera passé... Et je pense qu'un de ses hommes de confiances à ses côtés ne seront pas de trop à son réveil... Si ce n'est que de la fatigue... Bien sûr.

Il se baissa alors, dégageant les bras du valet de la Dame de Lourmel... Elle... Ressemblait comme deux gouttes d'eau à Lyanna, et cela lui fit un petit quelque chose qu'il ne compris pas réellement, une impression de déjà vue... Plutôt désagréable... Il déglutit avant de se relever, observant le Valet quelque peu désemparé.

-... Prévenez Jérôme, il doit savoir que la Dame de Lourmel est arrivée, faîtes lui savoir que nous nous rendons dans l'aile nord, c'est la chambre la plus ... Correcte pour une dame de son acabit. Et il ne dit pas plus de mots... Se retournant vers le capitaine de la garde ayant accompagné la Dame. Faites savoir à vos hommes que les casernements les accueilleront pour un repos bien mérité... Il me semble que vous avez vécu un voyage particulièrement.... Mouvementé.

Et il se détourna de nouveau, sans plus de mots, le capitaine envoyant ses ordres avec empressement avant d'emboîter le pas auprès de Guillaume, celui-ci ayant déjà pris une bonne avance, emmenant la Dame dans les appartements lui étant visiblement destiné. Si elle voulait partir rapidement, elle devrait au moins attendre de s'être correctement reposée...

-Décidément... Souffla Guillaume en parvenant enfin aux portes de la chambrée étant destinée à la Dame, faisant signe au capitaîne d'ouvrir celle-ci, il se glissa sans trop attendre, la déposant délicatement sur la couche... Puis se recula en passant sa main dans ses cheveux blonds personnels, se posant tranquillement sur un siège qui trônait à quelques mètres derrière lui.

Il se demandait ce qui avait pu pousser la dame de Lourmel de faire preuve de tant d'empressement... Elle n'était pas vieille fille... Elle... N'avait probablement pas de raisons d'espérer ce mariage, bien que les liens d'alliance qu'elle en tirerait serait certes favorables. Mais de là à s'exténuer ainsi...

-Combien de jours avez-vous pris pour venir ? Votre voyage ? A-t'il été mouvementé... ? Guillaume posa ses coudes sur ses genoux, observant le capitaine qui se tenait debout sans réellement savoir quoi faire à part attendre... Prenez place sur le siège derrière vous, oui... Celui a côté du bureau. Ponctua-t'il sa phrase en voyant l'homme désigner le bureau... Il vint s'asseoir, et Guillaume attendit sa réponse...

Spoiler:

Le capitaine fixait la dame de Lourmel, d'un regard las et angoissé. La fatigue était présente mais son devoir passait avant et il ne prendrait pas de repos avant qu'elle n'ait repris conscience et que le médecin l'ait ausculté. Il se tourna vers l'homme qui avait prit Maélyne dans les bras

"Nous avons mis cinq journée pour faire le voyage de Lourmel jusqu'ici. La dame semblait très pressée d'arriver, sans que je sache pourquoi puisqu'elle n'a pas dit un seul mot de tout le voyage"

Suite à l'invitation de Guillaume, le capitaine s'assit et se reconcentra sur la dame.

De son côté, Jérôme se trouvait avec Mathilde dans les jardins lorsqu'on vint lui annoncer la nouvelle de l'arrivée de la dame de Maélyne et de son inconscience. Il se précipita, sa soeur à ses côtés pour se rendre dans la chambre qu'on leur avait indiqué. une fois arrivé, un homme portant les couleurs de Lourmel, un capitaine d'après son accoutrement, était assit sur une chaise. Guillaume sur une autre aux côtés de lit sur lequel reposait la dame de Lourmel. Jérôme la regarda, espérant que tout allait bien

"Les médecins sont ils passés ? que lui est il arrivé ? va t elle bien ?"

Beaucoup de questions qui se bousculaient dans la tête du baron qui voyait une amie sincère dans un état qu'il n'appréciait pas. Il passa la main dans ses cheveux pour remettre sa fameuse mèche rebelle en place, sachant très bien que c'était peine perdue mais c'était devenu un tique. Devant la réponse négative sur l'arrivée des médecins et le fait que ses questions ne trouveraient pas de réponses, il amena deux chaises, l'une pour sa soeur, l'autre pour lui et ils s'installèrent. Jérôme n'oubliait pas la discussion houleuse qu'il avait eut avec Guillaume lorsqu'il lui avait parlé du mariage qu'il avait voulu arranger avec la dame de Lourmel. Etant frère, ils étaient toujours soudés mais cela n'empêchait pas quelques heurts de survenir, surtout dans une fratrie. Il pouvait aussi comprendre l'amertume de son frère alors qu'il lui imposait un mariage tout en étant encore célibataire pour sa part. Mais Guillaume ne savait pas encore pour Aline et peut être qu'il en voudrait à son ainé s'il parvenait à faire un mariage d'amour pour sa part. Jérôme se rappelait aussi la demande de Maélyne concernant le fait de rencontrer son futur époux avant de prendre une décision. Il se demandait s'il n'y avait pas autre chose derrière cette demande mais il avait accepté, mais de la à se mettre dans cet état, c'était inconcevable. Jérôme regardait donc la dame sur le lit, elle était fort belle malgré la poussière qui dissimulait les traits. Il regarda alors son frère pour voir sa réaction et sans faire attention au fait que le garde était présent, il lança

"Voila donc celle que tu épouseras peut être Guillaume, si elle accepte. Tu vois, je ne t'avais pas mentis, c'est une belle femme et son intelligence est à la hauteur. C'est une amie que j'apprécie beaucoup et j'espère que tu ne m'en voudras pas de t'avoir imposé cela"

La famille était d'une importance vitale pour Jérôme et il voulait se réconcilier avec son frère, d'autant qu'il l'avait nommé régent d'Etherna, comptant sur sa loyauté indéfectible.

Depuis qu’ils étaient arrivés à Etherna, Mathilde passait beaucoup de temps avec ses frères. Du moins autant de temps que possible. Pour l’heure, elle se trouvait dans les jardins du château en compagnie de Jérôme. L’atmosphère était détendue, surtout depuis que Jérôme savait qu’il avait trouvé une confidente chez sa sœur. Il lui avait parlé d’Aline, de ses projets et là encore, alors qu’ils marchaient ensemble entre les plates-bandes de fleurs, ils avaient évoqué le nom de la jeune femme. Pourtant quelqu’un vint briser ce moment leur annonçant que la Dame de Lourmel était arrivée… mais qu’elle avait fait un malaise. La joie d’apprendre la visite de la jeune femme précéda l’inquiétude qui se peignit bientôt sur le visage de Mathilde. Elle n’était pas au courant de sa venue et savoir qu’elle arrivait à Etherna en piteux état surpris la jeune Clairssac. Elle suivit son frère dans les couloirs du château, jusqu’à entrer dans une chambre qu’elle trouvait déjà bien trop rempli. Guillaume se trouvait déjà là, ainsi qu’un homme qu’elle ne connaissait pas mais qui devait être sous les ordres de la Dame. Et maintenant Jérôme et elle.

L’inquiétude de Jérôme était visible, elle savait qu’il considérait Maélyne comme une amie et il ne devait pas être évident pour lui de la voir dans cet état. Elle entendit vaguement que l’on répondait à Jérôme que les médecins n’étaient pas encore venus, mais elle se dirigeait déjà vers la coiffeuse sur laquelle se trouvait un broc d’eau et des linges propres. Elle versa l’eau claire dans la bassine en faïence et imbiba le tissu avant de revenir s’asseoir sur le bord du lit. Avec douceur elle entreprit de nettoyer le visage de la jeune femme. Elle était couverte de poussière et ses traits tirés témoignés de sa fatigue.
Pourquoi s’était-elle mise dans un état pareil ? Fallait-il qu’elle ait quelque chose d’urgent à traiter à Etherna pour qu’elle ne prenne pas le temps faire la route convenablement.

Elle se levait pour aller essorer le linge quand les paroles de Jérôme s’élevèrent dans la pièce.
Prise de court, elle se tourna vers ses frères et les observa tour à tour. Avait-elle bien entendu ?

« - Un mariage … entre Guillaume et Maélyne ? »

Son regard passa une nouvelle fois de Jérôme à Guillaume. Elle ne savait pas comment réagir à une nouvelle pareille. Et puis déjà, pourquoi on ne lui avait rien dit à elle ? Bon d’accord, sa voix n’avait aucun poids dans une affaire pareille mais franchement elle était profondément surprise de ne pas avoir été mise au courant d’un tel projet.

« - Et tu ne m’as rien dit ? …. Depuis quand est-ce que vous…. Planifiez cet événement ? »

A qui adressait-elle sa question ? Au deux probablement même si son regard était rivé dans les yeux de Guillaume. C’était donc pour ça que la Dame de Lourmel se trouvait à Etherna, cela faisait donc plusieurs jours, voire même plusieurs ennéades que ses deux frères parler de ça sans la mettre au courant. Ce silence la blessait peut-être plus venant de Guillaume….

Allongée la Dame était toujours inconsciente. Son corps ne réagissait plus comme s’il avait décidé de dire « stop » aux bêtises qu’elle lui faisait faire. Surtout qu’en voyageant aussi vite, elle n’avait pas mis qu’elle-même en péril, mais aussi sa garde, ses chevaux, Kaya…

Le capitaine s’était assis après l’invitation de Guillaume mais se releva le temps de saluer correctement le baron qui venait d’entrer ainsi que sa sœur. Ils semblaient tous deux aussi surprit et cela ne l’étonnait guère.  

Ils commencèrent à discuter sans se soucier de sa présence. Les yeux baissés, il essaya de ne pas écouter, mais c’était plus fort que lui. Un mariage avait donc été proposé entre la Lourmelloise et un Ethernien. Il s’en étonna un peu, habituellement Lourmel s’alliait toujours à quelqu’un à l’intérieur même des terres de Serramire.

Il jeta un œil discret en direction de sa Dame lorsque Mathilde décida de lui laver le visage. Simple réflexe, après tout, il devait veiller à sa sécurité. Et même s’ils étaient logés dans le castel d’un baron, il ne pouvait faire confiance à personne.

Mais la noble Dame se retourna bien vite, s’incrustant dans la conversation des deux hommes. Il se dit alors qu’il valait mieux ne pas intervenir, il n’avait d’ailleurs pas sa place dans ce genre d’échanges et s’étonna même qu’ils se le permettent en face du témoin qu’il était.

De son côté Maélyne reprit légèrement conscience, du moins, certaines de ses facultés étaient revenus. Si elle n’arrivait toujours pas à bouger, elle pouvait néanmoins entendre ce qui se passait dans la pièce.

"Voila donc celle que tu épouseras peut être Guillaume, si elle accepte. Tu vois, je ne t'avais pas mentis, c'est une belle femme et son intelligence est à la hauteur. C'est une amie que j'apprécie beaucoup et j'espère que tu ne m'en voudras pas de t'avoir imposé cela"

Guillaume se retint de littéralement engueuler son frère, bien qu'il n'avait probablement pas tort... Vendre ainsi la Dame qui trônait sur ce lit comme s'il s'agissait d'un bouts de viande, tout en ne sachant pas réellement ce qu'il lui arrivait... Il... Il.... RAAAAAH. Et voilà que sa soeur... Attendez... Elle n'était pas au courant ? Alors que le regard de la soeur passait du frère à l'autre, Guillaume observait Jérôme l'air de dire : .... N'étais-tu pas censé la prévenir ?! ET puis... Aprés tout rien n'était décidé, si ? Non. Et puis... Pourquoi le regardait-elle comme ça ?

« - Un mariage … entre Guillaume et Maélyne ?  

Son regard passa une nouvelle fois de Jérôme à Guillaume. Elle ne savait pas comment réagir à une nouvelle pareille et cela se voyait, son visage hésitant entre la colère, la stupéfaction, la déception, et bien d'autres émotions.

« - Et tu ne m’as rien dit ? …. Depuis quand est-ce que vous…. Planifiez cet événement ? »

Alors là, c'était le pompon. En plus d'être celui qui était obligé de se marier dans l'histoire en sachant qu'ils étaient tout deux libres comme l'air et pouvaient batifôler comme bon leurs semblaient, il fallait qu'il soit celui qui était fusillé sur place par le regard de sa soeur ?! Mais c'est n'importe quoi ces conneries ! Et a qui a-t'il demandé cela ?! Par les cinq, il ne faut pas se tromper ! Le fautif ici, c'est Jérôme ! Bon... Certes tout cela était prévu depuis un moment mais... Il avait été si occupé, si pris par son travail de régent afin de laisser son frère se détendre que, hé bien, il avait oublié. Et ce n'était pas si mal aprés tout, au moins ne se tarabiscotait-il pas de toute ces choses qui l'embêtait. Mais c'est vrai, maintenant qu'il y pensait, il avait passé bien plus de temps à s'occuper de l'intendance et de la diplomatie qu'il n'avait passé de temps pour lui. S'il ne l'avait pas remarqué c'est qu'il aimait ça, non ?

-Je... Mais..Euh... Et pourquoi me regardes-tu ainsi ?! Ce n'est pas moi qui ait voulu de ce mariage ! Et puis cela ne... Fais... Pas si longtemps que ... Enfin que je suis au courant ! De plus, c'était à Jérôme de te l'annoncer ! Et... Il se calma cependant, s'étant surpris à se soulever de sa chaise, par la suite l'air quelque peu.. écrasé sur lui même, son air de cadet ressortant énormément sur le coups. Il se tourna vers le capitaîne qui avait assisté à toute la scène et qui tentait tant bien que mal de se faire à l'idée qu'il-...

-DEHORS... ALLEZ ! Attendez à la porte !

-..je... Puis-je.... Commença-t'il en désignant la chaise.

-...... Faîtes bon sang ! grommela-t'il en se reposant sur sa chaise... Observant sa Soeur et son frère, semblant tout deux un peu... Surpris de la réaction, mais pour Guillaume, c'était l'occasion de percer l'abcès, après tout, ils étaient les seuls éveillés... Comment ça, non ? Quoi ?! N'ai-je pas le droit d'exprimer des réserves ? Et si ... Et si MON coeur était épris d'une dame ? Que feriez-vous ? Certes... C'est pour la famille, et c'est bien pour cela que j'ai accepté Jérôme... Et je ne peux nier que tu m'as trouvé là une femme ravissante. Il soupira, s'étant calmé durant sa tirade. Mais concernant l'intelligence... Tu m'excuseras d'être aussi franc, mais il faut être bien bête, ou très enthousiaste  à l'idée de ce mariage pour se ruer ainsi de Lourmel à Etherna en SEULEMENT 5 jours !

Et alors qu'il s'apprêtait à secouer la tête, la porte s'ouvrit en branle, une horde de médecins arrivant, alertés par les valets plus tôt. Sous le regard assez surpris du régent, de la Soeur, et du Baron.. Ils se regardèrent tout les trois, l'air un peu... Riard devant la situation assez cocasse, la chambre prévue pour deux personnes se trouvait noyée d'une dizaine dorénavant.

Au moins sauraient-ils si elle se porte bien... C'était là le plus important non... L'histoire de mariage pouvait bien attendre.

-... Voyons déjà ce que pensent les médecins de son étât... N'est-ce pas là le plus important ? Se permit Guillaume en se tournant vers MAthilde et son frère.

Mathilde était une femme et de ce fait, ce fut celle qui eut la seule réaction adéquate envers la dame de Lourmel, à savoir éponger son front et la débarbouiller. Un linge humide aurait sans doute plus d'effet que de s'assoir et attendre bêtement les médecins. S'il avait pu, en voyant sa soeur s'installer sur le bord du lit et faire son office, Jérôme se serait taper le front de n'y avoir pas pensé lui même. Il ne s'attendait pas à la réaction qu'elle eut en entendant parler de mariage, en effet avec les retrouvailles, Jérôme avait complètement oublié d'en parler à sa soeur. C'était la boulette et sa rebelle de soeur se mettait en marche. Comment se dépêtrer de cet oublie qui semblait leur valoir quelques remontrances. Le baron se fit tout petit en voyant que l'amertume semblait se tourner vers son cadet, c'était de bonne guerre. Guillaume cherchait de l'aide auprès de son ainé, ou du moins il semblait lui reprocher son silence d'un regard des plus explicite, la situation était dangereuse mais cocasse.

Cela commença par des balbutiements qui firent hésiter Jérôme à rire. Il préférait s'en abstenir de peur d'attirer les foudres de Mathilde sur lui, il baissa la tête. En même temps, cela ramena sur le tapis la discussion houleuse qu'il y avait eut entre les deux frères. Effectivement, alors qu'il était content de retrouver sa fratrie réunie, Jérôme avait profité d'un moment seul avec Guillaume pour lui annoncer la nouvelle et qu'un mariage aurait peut être lieu entre lui et la dame de Lourmel, spécifiant qu'elle avait d'abord demandé à le rencontrer et que rien n'était fait, mais que c'était une forte possibilité, du moins il l'espérait. La réaction de Guillaume ne fut pas tout à fait celle qu'il escomptait, bien que Jérôme l'avait mérité. Lui même célibataire, il aurait pu se proposer mais l'ainé n'avait pas osé lui parler d'Aline après lui avoir imposé un mariage. Naturellement, il avait finit par accepté, pour la famille, parce qu'il savait que la noblesse avait son lot de mariages arrangés.

Réagissant au capitaine présent, Guillaume le fit sortir, cela ramena le baron qui avait aussi oublié la présence du garde de Maélyne, oups, une erreur de plus qu'il ne faudrait pas reproduire. Il restait à espérait que l'homme était au courant ou qu'il savait tenir sa langue, il faudrait en informer Maélyne à son réveil, enfin quand elle serait remise et tenter d'isolé l'homme en attendant de savoir de quoi il en retournait. Guillaume était en colère, ce qui fit froncer les sourcils de Jérôme, il voulait souder la famille et la voix empruntée n'était pas la bonne pour le moment. Enfin, toutes les disputes entre les deux frères avaient finit par se résoudre, leurs liens étant très fort. Une fois le garde partit, Guillaume, n'en pouvant apparemment plus, se livra et lança la conversation pour percer l'abscès

"Cinq jours ?..."

Jérôme n'eut pas le temps de terminer que les médecins entraient dans la pièce, interrompant la discussion. Le baron se demanda ce qui avait amené Maélyne à venir si rapidement à Etherna. Déjà lorsqu'il lui avait fait la contre proposition d'alliance en la mariant elle, il avait sentit que quelque chose n'allait pas. Elle lui avait alors parlé du véritable amour, se pouvait il qu'elle soit amoureuse d'un autre mais qu'elle n'ose pas, ou ne peut pas l'épouser ? Il avait déjà eu un soupçon et lui avait dit que si elle avait quelqu'un il comprendrait son refus mais elle n'avait pas rejeté la proposition et il avait mis cela de côté. Il le garda d'ailleurs encore pour lui, ça n'aiderait pas son frère s'il finissait par l'épouser et si ça se trouve il faisait fausse route, mais l'idée était dorénavant ancrée dans sa tête. voyager si vite n'était clairement pas pour rencontrer Guillaume et seul la fuite pouvait justifier cela, du moins pour Jérôme.

Laissant les professionnels de la médecine faire leur office, Jérôme regroupa son frère et sa soeur. Etonnamment, les médecins se mirent du même côté du lit, ce qui amena le groupe Clairssac à se mettre de l'autre côté, bien au niveau de la tête de Maélyne qui pouvait donc toujours entendre même si le volume avait baissé

"Mathilde, je suis vraiment navré, j'aurais dû t'en parler c'est vrai mais j'ai complètement oublié dans la joie de te revoir et le décès de mère. J'espère que tu nous excuseras ce n'était pas du tout volontaire de notre part. Cela ne fait pas longtemps que nous avons parlé de ce mariage avec la dame de Lourmel et elle n'a pas encore accepté. Elle m'a demandé de rencontrer Guillaume avant de prendre sa décision et j'ai naturellement accepté. Rien n'est donc définitif pour l'instant mais j'aimerais vraiment qu'elle accepte, ce serait une joie et un honneur pour moi de la voir entrer dans la famille. Quand à Guillaume, il ne le sait que depuis la dernière ennéade."

Il espérait que sa soeur comprenne, de toute façon c'était fait et on ne pourrait pas revenir en arrière. Il fallait maintenant voir avec Guillaume

"Je suis content que tu constate sa beauté mais je te le redis, elle est très intelligente et c'est une amie à qui je tiens énormément à elle. Mais dis moi Guillaume, si ton coeur était prit par une dame, je pense que tu me l'aurais dit lorsqu'on a parlé de cet arrangement non ? à moins que ? tu es amoureux ?"

Jérôme lui même n'avait pas encore parlé à son frère de son amour pour Aline, se pouvait il que Guillaume aime une autre femme ?

Alors, oui elle était surprise par l'annonce d'un prochain mariage entre Guillaume et Maélyne mais elle n'avait absolument pas anticipée la réaction de son frère. Elle n'avait pas eu l'impression d'être agressive dans sa façon de le regard, surprise oui et il y avait de quoi l'être mais Guillaume avait toujours été d'un tempérament explosif et cette fois, le pauvre garde de la Dame de Lourmel en fit les frais. En même temps, la dernière fois que Mathilde avait dû essuyer la colère de son frère, elle avait pris la plus magistrale des gifles. Depuis elle préférait éviter d'être la cause de ses envolés.
Alors qu'il renvoyait le garde à grand cri, Mathilde s'approcha de Guillaume, elle ne voulait pas qu'il la croit braqué contre lui. C'était tout le contraire même. Elle était surprise qu'il ait accepté un tel arrangement alors que Jérôme était encore célibataire. En même temps, il était Baron et on pouvait attendre de lui qu'il épouse une femme de même rang. Même si elle, elle connaissait parfaitement la raison de son célibat actuel, elle ne fit aucun commentaire.

« - Non, non.... excuse moi. Guillaume... C'est juste que … J'ai été surprise c'est tout... »

Son frère poursuivit alors parlant alors de son cœur qui aurait pu déjà appartenir à une autre. Mathilde sentit son estomac se nouer. Pouvait-elle lui en vouloir ? Après tout ce qu'elle avait fait, elle connaissait le poids de leur titre et ce que certaines erreurs de jeunesse pouvaient coûter. S'il avait fallu que l'un de se marie pour finaliser des mois de négociation, de guerre et de douleur, elle aurait préféré se sacrifier, plutôt que de savoir Guillaume ou Jérôme contraint à abandonner celles qu'ils aimaient. Mais il n'était pas question d'elle, mais de la Dame de Lourmel qui se trouvait allongée sur ce lit. Elle fut surprise d'entendre qu'elle avait rejoint Etherna en cinq jours seulement. Qu'est-ce qui l'avait autant pressée ?

Les médecins firent leur entrée, et Mathilde s'écarta pour les laisser passer avant de rejoindre ses frères. Jérôme s'excusa alors de ne pas l'avoir mise au courant, mais elle le rassura en posant sa main sur son bras. Elle pouvait comprendre qu'il n'ait pas eu le temps ni l'occasion de lui parler de ça, même s'il s'agissait tout de même d'un sujet qui méritait d'être cité lors de leur repas par exemple. Du genre « Tiens Mathilde, au fait, j'ai proposé à Maélyne de Lourmel, tu sais celle qui t'a accueilli plusieurs ennéades et qui a même veillé sur Lyse pendant ton absence, et bien je lui ai proposé d'épouser Guillaume. Tu peux me passer le sel s'il te plait ! »
Mais encore une fois, elle sentait que le sujet était épineux entre ses frères et elle ne voulait pas raviver une querelle.
Lorsque Jérôme vanta les mérites de Maélyne, Mathilde tourna son regard inquiet vers la dame auprès de laquelle s'affairait une armée de médecin.
Reportant son regard vers Guillaume elle lui adressa un tendre sourire.

« - Si tu devais épouser Maélyne de Lourmel, je serais vraiment très  heureuse pour toi cher frère. Je n'ai rencontré que très peu de femme comme elle et je suis certaine que tu auras là, une merveilleuse épouse. Mais ne la juge pas si vite, nous ne savons pas ce qui l'a amené à quitter aussi précipitamment Lourmel. Peut-être que ça n'a aucun rapport avec toi, tu n'es pas le centre du monde. »

Ponctuant sa dernière phrase d'un petit rire pour lui signifier qu'elle se moquait gentiment de lui, Mathilde lança un nouveau regard vers les médecins, espérant avoir des nouvelles rassurantes de leur part. Les mots de Jérôme lui revinrent alors en mémoire et elle se tourna toute souriante vers Guillaume. Même si la situation était loin d'être amusante, elle devait se forcer à garder un minimum de sérieux devant la mine de son frère.

« - Voilà donc pourquoi tu m'écrivais si peu ! Et dire que je pensais que la guerre retenait toute ton attention ! Est-ce vrai ? En aimes-tu une autre ? »

Elle avait posé sa dernière question en murmurant, après tout il s'agissait là d'une chose intime. Enfin, ses frères connaissaient tout de sa vie sentimentale, après les événements de ses dernières années, elle n'était pas la mieux placée pour leur donner des leçons sur l'amour, mais elle avait déballé ses sentiments les plus intimes, elle avait même accouché en présence de Jérôme... Il n'y avait donc plus grand chose qu'elle pouvait leur cacher par excès de pudeur.

Un œil s’ouvrit, puis un second. Pourtant l’image qu’ils percevaient resta floue. Maélyne commença à reprendre complètement conscience, était-ce la horde de médecins qui arriva ou alors une réaction quelconque à la conversation de cette fratrie ?

Sa première réaction a été de demander de l’eau, par des gestes plutôt flous mais qui ont vite été compris par l’un des nouveaux occupants de la pièce. Doucement mais surement, elle arriva à sa redresser un minimum pour pouvoir boire à la coupe qui lui avait été tendue. Puis, dans un dernier effort et alors qu’elle sentit un coussin se glisser derrière son dos, elle s’asseyait, s’appuyant sur le dossier du lit.

Ses mains vinrent frotter ses yeux ce qui eut pour effet d’améliorer sa vue. C’est là qu’elle se rendit compte du nombre important de personnes se trouvant dans cette pièce.

« Eh bien, je dois avouer que l’accueil Ethernien n’a rien à envier, tous… ces médecins… Jérôme, vous m’en voyez flattée. » Dit-elle d’une voix assez basse.

Elle porta alors un bref regard sur Guillaume, un regard assez fuyant puis elle regarda Mathilde avant de lui sourire.

« Ma chère, à la simple vue de votre beauté et me revoilà en pleine forme. »

L’un des médecins lui tendit une autre coupe qui contenait un liquide coloré avec quelconque plantes. « Buvez, cela vous aidera à reprendre des forces. » lui dit-il.

Maélyne but d’une traite avant de rendre la coupe.

« J’espère qu’elle n’est pas empoisonnée, j’aurais peut-être dû m’en soucier avant de la boire complètement. » Dit-elle en regardant Jérôme, affichant un sourire quelque peu moqueur.

Elle s’installa un peu plus confortablement avant de continuer. « Je suis enchantée de vous rencontrer. » Dit-elle à l’encontre de Guillaume sans toutefois réussir à le regarder. « J’aurais préféré que la première rencontre se déroule autrement, dans d’autres circonstances… » Il est certain qu’elle ne portait pas la tenue la plus seyante qu’il soit mais Maélyne n’en avait cure de son apparence actuelle. « Si je puis juste me permettre… » Elle le regarda enfin. « Si votre cœur bat pour une autre femme, je ne puis que vous conseiller d’envoyer paître votre frère et d’aller la rejoindre sur le pas. » Elle ria légèrement. « Votre frère est un grand romantique, il vous le pardonnera assez vite et puis, nous trouveront bien un autre moyen d’unir nos deux familles. Je ne tiens pas à vous privez de la Dame qui a su vous ravir, Messire. » Elle refit une légère pause. « Quant aux raisons qui m'ont poussées à faire le voyage en si peu de temps sont d'ordres personnelles et ne sont nullement dues à un manque d’intelligence de ma part. » Conclu-t-elle sur un ton qui montra qu'elle était légèrement vexée.

Alors que Jérôme se tournait vers lui, Guillaume était encore quelques peu irrités, le visage un peu crispé et la main droite utilisée comme accoudoir, observant ainsi les deux membres de sa famille.

"Je suis content que tu constate sa beauté mais je te le redis, elle est très intelligente et c'est une amie à qui je tiens énormément à elle. Mais dis moi Guillaume, si ton coeur était prit par une dame, je pense que tu me l'aurais dit lorsqu'on a parlé de cet arrangement non ? à moins que ? tu es amoureux ?"

Ah non... Il n'allait pas croire qu'il était épris d'une femme ? Ce n'était qu'un exemple...

« - Si tu devais épouser Maélyne de Lourmel, je serais vraiment très  heureuse pour toi cher frère. Je n'ai rencontré que très peu de femme comme elle et je suis certaine que tu auras là, une merveilleuse épouse. Mais ne la juge pas si vite, nous ne savons pas ce qui l'a amené à quitter aussi précipitamment Lourmel. Peut-être que ça n'a aucun rapport avec toi, tu n'es pas le centre du monde. » Continua Mathilde avant de se crisper et de sembler réalisée un fait incroyable et ... Sans aucun lien en vérité.«  Voilà donc pourquoi tu m'écrivais si peu ! Et dire que je pensais que la guerre retenait toute ton attention ! Est-ce vrai ? En aimes-tu une autre ? »

-Mais... Bien sûr que non ! Ce n'est pas ça ! Ce n'était qu'un exemple !Je n'aime personne.. Tenta-t'il de se justifier en reculant contre sa chaise, un peu surpris de l'enthousiasme que pouvaient traduire sa soeur et son frère quand à cette nouvelle.. Et de toute manière, quand bien même cela serait le cas, notre famille passes avant nos souhaits personnels. Et cela vaut aussi pour tout les deux je vous le rappels. Lança-t'il comme une pique gentillette, toujours à voix basses aprés s'être approchés d'eux à la vue des médecins.

Et là.. Ce fut le drame.. Qui aurait cru qu'elle se réveillerait si vite ? Et pourquoi un drame ? MAIS PARCE QU'ELLE AVAIT TOUT ENTENDUE.... Argh.. .Guillaume devint aussi pâle qu'un mort, avant de reprendre rapidement des couleurs suite aux parôles... Quelques peu détachées de cette Dame.

-Je suis enchantée de vous rencontrer. » Dit-elle à l’encontre de Guillaume sans toutefois réussir à le regarder. « J’aurais préféré que la première rencontre se déroule autrement, dans d’autres circonstances… » Il est certain qu’elle ne portait pas la tenue la plus seyante qu’il soit mais Maélyne n’avait cure de son apparence actuelle, au premier regard elle était pourtant charmante et sa tenue quelque peu salies par le voyage n'en était pas moins travaillée et prestigieuse. « Si je puis juste me permettre… » Elle le regarda enfin, glaçant l'homme en question qui sentit tout le poids de ses paroles précédentes... Ne me dites pas qu'elle y croit aussi... « Si votre cœur bat pour une autre femme, je ne puis que vous conseiller d’envoyer paître votre frère et d’aller la rejoindre sur le pas. » Elle ria légèrement. « Votre frère est un grand romantique, il vous le pardonnera assez vite et puis, nous trouveront bien un autre moyen d’unir nos deux familles. Je ne tiens pas à vous privez de la Dame qui a su vous ravir, Messire. » Elle refit une légère pause. « Quant aux raisons qui m'ont poussées à faire le voyage en si peu de temps sont d'ordres personnelles et ne sont nullement dues à un manque d’intelligence de ma part. » Conclu-t-elle sur un ton qui montra qu'elle était légèrement vexée, qui pour le coups, acheva notre beau gaillard qui manqua de tomber de sa chaise, comme si la phrase qui venait d'être projetée venait de lui donner une claque monumentale, faisant même sursauter les quelques médecins présents.

Il prit quelques instants pour reprendre toute contenances et pour replacer correctement sa veste de lin aux couleurs familiales, il s'éclairci calmement la gorge avant de regarder son frère qui ne pouvait retenir un sourire en coin, ce qui eut pour effet de détendre Guillaume.. Il n'osait cependant pas directement regarder sa soeur, ni Maélyne, maintenant qu'elle s'était réveillée, il se sentait voyeuriste et même honteux de l'avoir ainsi détaillée pendant son... Sommeil ? Mais dormait-elle vraiment ?

-Je... Euhm, veuillez m'excuser quand à mes propos, ils étaient prononcés sur le coups de l'irritation, et maintenant que réflexion est faîtes, je ne peux certainement pas vous affubler d'idiotie quand à votre venue expresse... Je suis enchanté de vous rencontrer moi aussi, et si cela avait pu être au court d'un bal ou d'une situation moins... Inhabituelle, cela aurait été d'autant mieux, je vous l'accorde.. Sans vouloir faire dans la grandiloquence, vous êtes une femme très charmante et cette pique que vous venez de me lancer prouve que vous êtes plus intelligente que je ne l'eu cru aux premiers abords. Il prit une petite respiration, avant de sourire sereinement en sa direction. Je suis encore navré de cette réaction, et.. Je vous rassure sur ce point, aucune femme à ce jour n'a su ravir mon cœur et me faire ressentir les méandres de l'amour. Mais... Ma personne n'est pas le plus important. Vous sentez-vous mieux ? Je ne veux pas être indiscret, ou même insistants, mais pourquoi étiez-vous si pressée ? Quelques problèmes à Lourmel ? De mauvaises nouvelles.. ?

Maintenant qu'il avait pris le temps d'y réfléchir, il se rappelait que cette femme était connue pour sa grande abnégation et l"importance qu'elle accordait à son peuple, cette chevauchée aussi rapide fut-elle était très certainement dûe à quelques problèmes rencontrés et nécessitant... Peut-être une aide ? Et pourquoi ne pas faire d'une pierre deux coups en ce cas ?

La pique de Guillaume fit mouche et cloua littéralement le bec de la benjamine des Clairssac. Faire passer la Famille avant nos souhaits personnels…. Certes elle n’avait pas été la meilleure dans ce registre mais ce genre de rappel lui faisait toujours l’effet d’une douche froide. Son sourire avait quitté son visage tandis qu’elle détournait les yeux vers la Dame assoupie pour ne pas montrer à ses frères que cette remarque l’avait blessé. A quoi bon de toute façon, ils n’allaient pas ressasser les mêmes sujets inlassablement. Elle avait commis de nombreuses erreurs dans sa vie et elle les avait chèrement payées. Qui dans cette pièce pouvait prétendre connaitre la douleur de perdre un enfant ? Qui pouvait croire une seconde que le sourire qu’elle affichait était le reflet exact de son humeur ?
Ses pensées furent interrompues par le réveil de Maélyne. La jeune femme s’effaça alors derrière ses frères. La scène qui se déroulait était quelque peu gênante et Mathilde ne se sentait pas vraiment à l’aise. Lorsque Jérôme fit sortir l’armée de médecin, la jeune femme hésita à partir également. Mais elle ne fit pas un mouvement tant elle fut surprise d’entendre Jérôme tutoyer leur invitée.
Ses deux frères semblaient curieux d’apprendre la raison de la venue de la Dame, là, tout de suite, sans lui laisser le temps de se remettre un peu, de se nettoyer, bref de paraître sous son meilleur jour. Ah les hommes ! Franchement !

Poussant légèrement Jérôme pour se placer entre le lit et lui, Mathilde lui adressa un sourire faussement courroucé avant de se tourner toute sourire vers Maélyne.

« - Je suis ravie de voir que vous reprenez des couleurs Dame Maélyne. Mes frères ne se rendent visiblement pas compte de leur intrusion, et maintenant que nous sommes rassurées sur votre état, nous allons vous laisser prendre le temps de vous remettre. Je vais vous envoyer ma servante Anaïs, elle vous aidera si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et je vais prévenir que l’on fasse monter vos effets personnels dans cette chambre. Nous attendrons que vous soyez prête pour continuer cette discussion. »

Mathilde fit volte-face et plongea son regard azur dans celui de Jérôme, puis de Guillaume.

« - Allez, hop, dehors messieurs ! Nous pouvons bien attendre quelques minutes de plus avant de connaître le fin mot de cette histoire n’est-ce pas ? A moins que votre curiosité ne vous fasse perdre vos bonnes manières ! »

Adressant un dernier regard amusé à Maélyne, Mathilde se chargea de conduire ses frères dans le boudoir le plus proche, puis de faire prévenir sa servante. Bientôt un serviteur se présenta même, portant un large plateau rempli de sucrerie, d’eau fumante et de fruits.
Assise sur l’un des fauteuils de la pièce, Mathilde risqua un regard vers son frère pour s’assurer qu’il ne lui en voulait pas.

Spoiler:

« Je vous remercie Mathilde, un peu de repos ne sera pas de refus. » Elle afficha un sourire puis regarda les Clairssac sortir de la chambre. Très vite, une servante arriva, elle se présenta comme étant Anaïs. Maélyne entame alors une conversation avec elle, pas du tout pressée de quitter ce lit bien confortable.

Non pas que la conversation se faisait ennuyeuse mais Maélyne piqua fortement du nez. La gentille Anaïs l’aida à se coucher et voilà que la Belle de Lourmel s’endormit dans un profond sommeil. Lorsqu’elle se réveilla, le soleil n’était pas encore couché mais on pouvait aisément sentir l’air du soir. Elle s’étira, réchauffant ses différents muscles puis se redressa. C’est à ce moment qu’Anaïs revint.

« Juste à temps. » se permit elle de dire en lui adressant un sourire.
« Puis-je prendre un bain ? »
« Bien-sûr ma Dame. »

Maélyne se permit d’ouvrir les volets pour scruter le paysage qui s’offrait à elle. C’était assez … différent de Lourmel mais pas du tout désagréable pour autant. Arriva-t-elle à vivre ici toute une année ? Sans doute pas. Il va falloir qu’on arrange cela, je ne peux me passer de Lourmel trop longtemps.

« Ma Dame, votre bain est prêt. »
« Je vous remercie Anaïs, laissez-moi à présent. »

Sortant la tête de l’eau, Maélyne posa sa nuque sur le rebord de la baignoire. L’eau était chaude et c’était fort agréable. Néanmoins, il fallait qu’elle évite d’y rester des heures. On devait surement l’attendre. Habillée et coiffée, Maélyne attendit patiemment qu’on vienne la chercher.

Guillaume tournait un peu en ronds dans cette salle, la discussions s'était un peu poursuivis, mais Guillaume avait bien fait entendre qu'il n'en voulait à personne. Il fallait bien qu'il ait à se marier un jour, et cela avait été décidé que ce serait maintenant, auprès de cette femme.
Et il en était pas si malheureux, il aurait pu bien plus mal tomber, et ainsi être bien moins aimable avec son propre frère et sa propre soeur, après quelques temps, il se décida à envoyer un valet chercher la Dame, s'assurer de son état, et de tout le tralala.

L'homme s'était donc assis dans un fauteuil, pensif. Pourquoi était-elle venue si vite ? Qu'avait-il bien pu se produire ? Son esprit partait dans toutes les directions possibles et imaginable, et pourtant... Il restait incroyablement silencieux. Dans son monde pour les quelques instants qu'il lui restait à passer avant que cette femme ne débarque de nouveau. Et cette fois sans tomber dans les pommes de préférence, sinon cela ferait état d'un problème de santé, et il irait très certainement mettre à mort les quelques médecins ayant assuré d'un simple Surmenage.

Lorsqu'il vit la belle dame blonde entrer derrière le Valet qui venait d'ouvrir la porte, s'insinuer dans la salle alors que le Valet fuyait déjà en refermant la porte derrière lui, il se leva, venant prendre délicâtement sa main, l'accompagnant doucement vers l'un des sièges.

-Vous êtes d'autant plus ravissante lorsque vous vous êtes reposée, ma Dame. Vous me semblez ressourcée. Je suis certains que vous saurez répondre à nos questions, mais déjà, trouvons-vous un siège, et dégustons ces petits plats que nous ont apportés plus tôt les quelques servants.

Guillaume se voulait aux petits soins pour la Dame qui venait déjà de s'écrouler dans les pommes plus tôt dans la journée, les heures s'étaient écoulées. Il avait attendu dans cette salle, son frère s'était chargé rapidements de quelques affaires au castel, ayant insisté puisqu'il était présent. Et sa Soeur était restée dans la salle, à regarder son frère et à lui faire la discussion sans but réelle à la fin.

Il la mena à un siège, et Jérôme débarqua dans la salle, qu'il avait quitté plus tôt.

Encore une fois, Mathilde fut celle qui fit ce qu'il fallait, apportant un temps de repos à Maélyne et chassant tout le monde de la pièce. Pourtant les Clairssac n'étaient pas des rustres mais il fallait croire que leur curiosité et sans doute leur appartenance à la gente masculine ne les aidaient pas à trouver les bonnes choses à faire. Tout le monde sortit afin de permettre à la dame de Lourmel de récupérer. Guillaume était régent d'Etherna dorénavant mais Jérôme voulait préparer personnellement la chasse qu'il voulait lancer contre les brigands qui avaient investit Etherna. De même que certaines personnes ne voulaient avoir affaire qu'avec lui en sa qualité de baron, il faudrait un peu de temps avant que les gens ne comprennent que c'était Guillaume qui dirigerait à l'avenir en son absence et que cette dernière serait longue.

Lorsque le valet alla chercher Maélyne, il diligenta un second pour avertir le baron. Jérôme arrêta donc ce qu'il avait en cours avant de revenir dans la salle ou elle était attendue. Lorsqu'il entra, son cadet était en train de faire assoir la dame de Lourmel, celle-ci étant apprêté et des plus belle. Jérôme sourit, sa beauté naturelle était mise en valeur par ses habits et cela ne laisserait pas Guillaume indifférent. De plus il savait que sa finesse d'esprit n'était pas en reste, il restait à savoir si elle consentait à cette union. Lors de leur dernière rencontre, lorsqu'elle avait demandé à voir son promis, le baron lui avait dit d'amener sa fille afin de profiter de la mer, ce qu'elle avait accepté. L'étonnement était donc encore plus grand de ne pas la voir en plus de cette précipitation. Il s'avança alors que Guillaume tenait la main de Maélyne dans la sienne et lui présentait un siège

"Quel magnifique spectacle que voila"

Un peu d'aide pour forcer gentiment la main n'est jamais superflu, surtout que c'était la vérité

"Je suis content de voir que tu vas mieux Maélyne, du moins j'espère que c'est le cas ?"

Il s'approcha après avoir refermé la porte derrière lui, jetant un regard vers sa soeur afin de voir si elle lui faisait des signes pour dire qu'il faisait encore des bêtises.

"Tu es splendide Maélyne, dis nous ce qu'il te plairait, veux tu plus de temps pour te remettre de ta cavalcade ou est ce que ça va ?"

Assise, là où Guillaume daigna l’installer galamment, elle fixa un instant la table, la tête baissée. Le doute s’empara de son esprit. L’hésitation, la crainte, l’incertitude et la méfiance firent également leur apparition. Maélyne était partie si vite, enfourchant Kaya dans l’heure, chevauchant rapidement à travers les plaines pour rejoindre cette ville où elle voulait qu’un mariage soit prononcé au plus vite. Pourtant, maintenant qu’elle était non seulement en face de celui qui lui avait proposé ces épousailles et son futur époux, la seule chose qu’elle désirait, c’était de faire marche arrière.

Je l’aime.

Plongeant dans ses souvenirs, son visage réapparut, ses cheveux brun dont les mèches rebelles amusaient la Dame, son sourire, sa voix, ses « gaffes »…

Je l’aime, tellement

Serrant les poings sous la table, elle revit leurs premier baiser, dans ce camps, pataugeant dans de la boue, sous un ciel étoilé. Des mots inaudibles aux oreilles des autres membres de la pièce vinrent lui rappeler cette promesse, cette déclaration.

Pourtant, il n’est pas revenu…

La Dame retint ses larmes, remontant la tête, l’air fier.

Il n’est pas revenu, il ne reviendra pas et donc, je l’emmerde.

« Messire, Ma Dame. » commença-t-elle à s’adressant à Guillaume puis à Mathilde après avoir lentement hoché la tête positivement à l’encontre de Jérôme, signe qu’elle allait bien. « Je suis venue à votre encontre car Jérôme m’a proposé de m’unir à son frère, Guillaume. » Elle fit une pause, très légère pause. « Après y avoir mûrement réfléchit, cette union ne peut être que bénéfique, aussi bien envers Lourmel qu’envers Etherna. » Son regard se posa sur Jérôme. « Néanmoins, certains points devront être abordés avant d’officialiser ces éventuelles fiançailles. Sachez déjà que son Excellence, Aymeric de Brochant m’a accordé sa bénédiction pour cette union, ce qui, avouons-le, nous enlève une épine du pied.  Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai une fille, d’une précédente union, et que celle-ci est la prime héritière de mes différentes possessions. Je suis prête à reconsidérer les lois de succession concernant Outremont, qui ira donc au premier fils né de cette union. Vous n’êtes pas sans savoir que je suis également très attachée à Lourmel, à ses gens et à son peuple. Je ne me sentirais pas capable de rester constamment auprès… de mon époux. Je souhaite donc pouvoir retourner à Lourmel lorsqu’il en sera nécessaire. »

Et au grès de mes envies soyez en sûr.

« Nous devons également aborder les points en cas de conflits majeures. » Finit-elle avant de finalement laisser la parole au baron, ou à Guillaume.

La moindre des choses à dire, c’est que Maélyne entra directement dans le vif du sujet. A la surprise de Jérôme, elle expliqua qu’elle acceptait son union avec Guillaume mais moyennant certaines choses sur l’héritage afin ne pas léser sa fille. Elle aborda ensuite plusieurs exigences . Un sourire franc s’afficha sur les lèvres de Jérôme qui inclina la tête par respect envers son franc parlé

"Voilà une bonne nouvelle que j’entends, tu ne peux pas savoir la joie et l’honneur que tu me fais en acceptant d’entrer dans ma famille et de lier nos deux familles de manière on ne peut plus proche que ton union avec mon frère."

Le mariage avec Jérôme aurait été la plus rapprochée, étant les deux héritiers directs, mais son amour pour Aline et les signes positifs qu’elle lui avait renvoyé le confortait dans son futur mariage avec elle. Le baron s’approcha de Maélyne et lui prit la main dans un élan de bonheur. Toutefois il ne devait pas non plus crier victoire trop vite, la dame semblait avoir des revendications et peut être que cela mettrait le projet à terre. Redevenant sérieux, il reprit la parole, il désirait mener ce contrat au bout et il escomptait bien parvenir à une entente entre tous les partis

"Je comprends parfaitement ton intention de sauvegarder l’héritage de ta fille, je pense » Jérôme se tourna vers Guillaume alors qu’il parlait « que nous serons tous d’accord pour dire qu’elle fera également partie de la famille et que personne ici ne souhaite la spolier. Je pensais d’ailleurs la voir à tes côtés ?"

Jérôme prit une chaise qu’il amena près de Maélyne, invitant son frère à prendre le fauteuil à côté de la dame de Lourmel. Mathilde avait déjà sa place et nul doute qu’elle ne manquait pas un mot de cette scène et qu’elle n’hésiterait pas à parler si elle en avait l’envie, digne rebelle qu’elle était

"Si je comprends bien, tu désires que Aline hérite de Lourmel, mais tu es d’accord pour que Outremont revienne à ton premier fils né de votre union ?"

Jérôme préférait être très clair sur les termes et ne pas manquer quelque chose.

"Celui-ci héritera bien entendu aussi de Seram, à moins que Guillaume ou que vous deux n’en décidiez autrement, bien entendu. Je ne pense pas non plus, connaissant mon frère, que celui-ci te séquestre ou t’empêche de faire ton devoir envers ton peuple, qu’en pense tu Guillaume ?"

Il laissa son cadet prendre la parole, après tout c’était lui le principal intéressé et en tant que seigneur de Seram, il décidait pour sa succession. Un nouveau sourire apparu sur le visage du baron, s’apprêtant à une petite boutade

"En tant que suzerain, je lui donne naturellement mon accord pour le mariage, il est bon de savoir que le marquis ne s’oppose pas à cette union, j’attendais de savoir tes intentions avant de lui demander."

Puis vint le dernier point, et il était épineux

"Le conflit majeur, voila une chose que j’espère ne plus avoir à vivre de mon vivant, malheureusement, j’ai deux suzerains et il se peut que cela arrive, Gaston n’a pas trop apprécié la façon dont le marquis l’a traité à Oësgard"

Jérôme avait apprit de son frère, qui lui même l’avait su lors de son retour auprès du marquis d’Odélian, l’épisode de la rencontre entre Aymeric et Gaston. Ce dernier n’avait pas du tout aimé ce qu’il s’était passé mais de la à en venir à un conflit entre les deux, il y avait encore bien du chemin à parcourir. Toutefois, personne ne connaissait l’avenir

"Comment vois tu les choses de ton côté ?"

Il était bon ne lui demander son avis et de voir ce qu’elle considérait. Après tout, cette discussion ne faisait que commencer.

« Oui, je suis prête à laisser Outremont à notre premier fils né. Lourmel, cependant, je préfère préserver… nos traditions. » Commença-t-elle calmement pour confirmer sa première proposition. « Ensuite, tu fais erreur Jérôme. N’oublie pas que c’est à ton frère que je m’unis, non pas à toi. Si Odélian entre en conflit avec Serramire, je suivrais mon suzerain. » Elle fit une légère pause. « Le suzerain de ton frère, c’est toi, baron d’Etherna, pas Gaston. » une nouvelle pause. « Si un conflit éclate entre Serramire et Etherna, tout dépend également des raisons de ces conflits. En tant qu’épouse, je dois protection et défense à mon époux… seigneur de Seram et donc Seram, non pas la baronnie entière. Si mon futur époux décide de partir en guerre et d’être l’envahisseur, rien ne m’obligera à la suivre avec mes propres forces armées. Tout ceci est une situation complexe qui nécessitera sans doute de régler certaines choses au cas par cas. » Elle refit une pause. « Ce qui est quasiment certain, c’est que, si ce mariage a lieu, je ne lèverais pas mes forces contre mon époux… mais pas contre mon propre suzerain non plus. »

"Celui-ci héritera bien entendu aussi de Seram, à moins que Guillaume ou que vous deux n’en décidiez autrement, bien entendu. Je ne pense pas non plus, connaissant mon frère, que celui-ci te séquestre ou t’empêche de faire ton devoir envers ton peuple, qu’en pense tu Guillaume ?"

-Je ferais un bien piètre époux, et un bien mauvais seigneur si je faisais passer mon propre cas avant le bien du peuple de mon épouse. Je ne pourrais non plus imposer à la Dame de Lourmel de céder les traditions pour un simple mariage arrangé. Lourmel restera dirigée par une femme De Lourmel, tandis qu'outremont reviendra à notre premier né, tout comme le sera Seram.

Il se tut par la suite, observant les deux personnages parlementer, c'était bien là la chose la plus désobligeante et la plus désagréable dans ces mariages arrangés... Les termes du "contrat".. Il avait l'impression de n'être qu'un bien vendu contre quelques faveurs...

« Oui, je suis prête à laisser Outremont à notre premier fils né. Lourmel, cependant, je préfère préserver… nos traditions. » Commença-t-elle calmement pour confirmer sa première proposition. « Ensuite, tu fais erreur Jérôme. N’oublie pas que c’est à ton frère que je m’unis, non pas à toi. Si Odélian entre en conflit avec Serramire, je suivrais mon suzerain. » Elle fit une légère pause. « Le suzerain de ton frère, c’est toi, baron d’Etherna, pas Gaston. » une nouvelle pause. « Si un conflit éclate entre Serramire et Etherna, tout dépend également des raisons de ces conflits. En tant qu’épouse, je dois protection et défense à mon époux… seigneur de Seram et donc Seram, non pas la baronnie entière. Si mon futur époux décide de partir en guerre et d’être l’envahisseur, rien ne m’obligera à la suivre avec mes propres forces armées. Tout ceci est une situation complexe qui nécessitera sans doute de régler certaines choses au cas par cas. » Elle refit une pause. « Ce qui est quasiment certain, c’est que, si ce mariage a lieu, je ne lèverais pas mes forces contre mon époux… mais pas contre mon propre suzerain non plus. »

- Ce qui est certain de ma part, c'est que je ne lèverais pas mes forces contre mon épouse, mais non plus contre mon suzerain, quitte à me présenter sous un statut-quo.  Nous sommes donc d'accord sur ce point, Dame Maélyne. Il ne sert à rien de tergiverser bien longtemps sur ces choses Jérôme. N'essaye pas de la convaincre de faire autrement, tu sais que cela ne servirait à rien. Vous resteriez tout deux campés sur vos positions. Cette union sera bénéfique, en tout les cas. Les termes du "Contrat" comme il semblerait que ce soit, se verront améliorer aux fils des années, et au cas par cas, comme le présente la Dame de Lourmel.

La discussion commençait à devenir très sérieuse et terriblement compliquée. Mais bon il était évident que les vassaux suivraient leurs suzerains et ne prendraient pas les armes l'un contre l'autre ou contre leurs suzerains. La tâche se complexifiait encore lorsque Maélyne souleva le fait que le suzerain de Guillaume, c'était Jérôme. Oh que cela devenait frustrant que tout ce jeu politique. Enfin de toute façon, la but était l'union et Jérôme espérait qu'en plus de l'honneur que faisait Maélyne en se mariant à son frère et en intégrant sa famille, cela ferait des liens entre Serramire et Etherna. Jérôme était en plein conflit intérieur depuis la dernière guerre, le fléau de la guerre étant une chose à éviter à tout prix mais la direction d'un ost lui plaisant bien plus qu'une joute politique.

Guillaume était entré en lice dans cette joute pour le mariage et il acceptait bien entendu les termes, plus que normaux de la dame de Lourmel. Il sourit à l'intention des deux personnes qui faisaient parties des personnes qui lui étaient le plus chères (avec Mathilde et Lyse)

"Il n'y a point de camp à monter et je n'ai pas l'intention de lui faire changer d'avis. Ce que Maélyne vient d'énoncer est l'évidence même et bien qu'il soit normal d'y faire allusion, je n'ai aucune envie de tergiverser. Comme tu le dis Guillaume, cette union sera bénéfique et j'espère qu'elle rapprochera Serramire et Etherna. Le marquisat à retrouvé le chemin vers sa gloire d'antan et s'il y parvient, ce que j'espère de tout mon cœur, il sera de bon augure d'avoir un partenariat privilégié avec. De plus, vous êtes deux personnes que j'aime particulièrement et je suis honoré que cette union ait lieu."

Que dire de plus, certaines choses se règleront en effet au cas par cas dans les jours à suivre, voir lorsque les situations le demanderont.

"Sincèrement, je ne pense pas que nous allons arriver à un quelconque conflit. Après tout, Jérôme à donné son hommage lige à Brochant, non plus à Gaston. Et vu que mon promis à pour suzerain, Jérôme, nous ne pouvons qu'aller dans la même direction." Elle fit une pause. "sur ce, je pense que nous venons de trouver un accord, et si messire Guillaume n'a rien à ajouter, nous pouvons donc annoncer cela de mannière plus officielle." Elle refit une pause. "Nous aurons d'autres occassions pour parler de l'organisation de la Cérémonie, avant tout, un grand tournoi et des festivités nous attendent, profitons donc de la victoire et de la paix pour festoyer tous ensembles." Une nouvelle pause un peu plus longue. "Si vous me le permettez, Ma Dame, Mes Sieurs, je pense qu'un peu de repos m'est encore utile."

Après avoir remercié chacun de ses hôtes, Maélyne regagna la chambre qu'on lui avait préparrer. Une fois déshabillée, en tenue de chambre, dans son lit, son chagrin remonta et elle passa la nuit à songloter silencieusement.