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 N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}

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Telenwë Neraën
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MessageSujet: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 23:24

Spoiler:


Il tomba à terre, épuisé. Sa respiration était lourde et difficile. Il peinait grandement à faire quoi que ce soit, même à continuer de vivre. Prisonnier, voilà ce qu'il était. Prisonnier de son état, prisonnier des autres, prisonnier de tout ce qui pouvait l'entourer. Et l'épreuve était telle qu'il ne pouvait que finir par tomber, vaincu d'une façon ou d'une autre. Et pourtant, il s'était battu, plus que n'importe qui. Mais celui qui le regardait avec un air encore plus suffisant que mauvais était au-dessus, du moins dans ce domaine. Le guerrier qu'était Neraën ne pouvait pas le vaincre dans cette geôle faite de terre et de racines.

Les bruits lui paraissaient distants, enveloppés dans du coton qui se déchirait au fur et à mesure que l'instrument de torture s'approchait. Aucune odeur ne parvenait à ses narines, aucun goût ne donnait de vie à ce cauchemar. La vue était devenue floue. Mais le toucher était intact : la transpiration désagrable tout au long de son corps, la fièvre faisant perler de grosses gouttes d'eau le long de son visage et collant ses longs cheveux d'argent contre sa peau, le dur toucher du sol poussiérieux à même contre sa peau... C'était vrai, tellement vrai... et pourtant cela ne pouvait exister. Il ne pouvait exister de salle souterraine chargée de racines mouvantes et, même si cela existait, il ne voyait pas comment il avait pu atterrir là. Mais était-ce si important d'y réfléchir ? Non. Pas à ses yeux. Pas maintenant. Il était trop faible pour ne serait-ce que tenter de le faire. Tout ce qu'il pouvait faire était de se redresser une dernière fois, n'acceptant pas de baisser les yeux face à ce qui pouvait être son dernier instant. Ce qu'il fit. L'autre s'avança alors, un sourire narquois aux lèvres, absolument sûr de sa victoire. Les racines qui encombraient désormais complètement la pièce se rétractaient à son passage, le laissant librement aller jusqu'à sa victime. Il vint jusqu'au protecteur, se pencha vers lui, lui agrippa le visage. Enfin Neraën put réellement voir qui son ennemi était...

C'était lui-même.



~~~~~~~~


Il se réveilla en sursaut, la respiration profonde et saccadée. Ses yeux se fixèrent sur la toile de tente qui se trouvait au-dessus de lui, ne pouvant un instant se décider à tourner. Ce n'était qu'un cauchemar... Toujours le même, si ce n'est que depuis qu'il était dans ce lieu soit-disant privé de magie - à la bonne heure ! - le cauchemar reprenait son cours depuis le dernier sommeil jusqu'à un moment qu'il ne pouvait contrôler. Comme si on reprenait un livre entammé pour continuer de le lire le temps d'attendre de pouvoir voir la personne voulue. Le protecteur, instinctivement, porta sa main droite afin d'essuyer de quelconques goutte de sueur ; il s'arrêta rapidement en ressentant un vide au lieu de ce qui aurait dû être son index. Il écarta sa main de son visage et ses yeux de glace redécouvrirent avec stuppeur la main recouverte de bandages et surtout le moignon qui trônait à la place de son index. Ce doigt... il l'oubliait à chaque fois. Jamais il n'arriverait à se faire à l'idée qu'il manquait définitivement une partie de lui.

Il leva sa main gauche à la même hauteur que celle de la main droite afin de pouvoir les voir toutes les deux. Triste état. Douleur. Incapacité à refermer les doigts. Voilà ce que pouvait donner la folie de la guerre... Il les reposa et essaya de se relever sur les coudes. Tout alors devint bancal, au point que sa tête tourna violemment dans tous les sens et qu'il en devenait incapable de ressentir s'il était en train de tomber, assis, allongé, sur quelque chose de mou ou encore sur du dur... Il ferma les yeux. Il ressentait, faible, quelque chose chuchoter à son esprit. Quoi ? Son esprit n'était pas encore assez clair pour pouvoir le comprendre. Tout ce qu'il comprenait était qu'il ressentait malgré cette chose un manque étrange... ainsi qu'une présence.

"Bonjour Neraën. N'essaie pas de jouer les inconscients, je sais que tu es réveillé."

Combien de temps s'était-il passé depuis qu'il avait essayé de se relever ? Un bon moment, mais il ne saurait en dire plus. Un bon moment pendant lequel il était resté inerte, les yeux fermés, à essayer d'éclaircir son esprit et de comprendre. Il rouvrit donc les yeux et fixa de ses pupilles bleues la personne qui lui avait si amicalement souhaité la bonne journée. C'était une femme aux courts cheveux blond-roux et aux yeux verts, à la fine stature mais qui pourtant laissait comprendre qu'elle savait ce qu'était l'entraînement physique. De ses habits, il pouvait se douter qu'elle était citadine, d'un protectorat qu'il connaissait au moins de nom. Et quel que soit le nom de celui-ci, cela ne l'aidait pas à retrouver celui de sa visiteuse. Il savait qu'il l'avait déjà vue, qu'il l'avait donc connue. Mais qui pouvait bien être cette jeune elfe ?

"Je suis réveillé... Approche, tu n'as rien à craindre."

Il attendit qu'elle s'approche de quelques pas pour lui désigner d'une main une chaise sur laquelle il n'y avait rien.

"Quelle est la raison pour laquelle tu es entrée dans cette tente, jeune elfe ?"


Dernière édition par Neraën Yeldoreï le Jeu 8 Sep 2016 - 18:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 10:21


La louve s'approcha, couteau en main et sur ses gardes. Dans un coins d'ombre, le chambranle de la porte en gros bois lui faisait de l'oeil, entre ouverte sur son abysse personnel. Près d'elle, la présence de l'énorme bête noire la rassurait. La chaleur de son regard jaune lui permettait de faire face à ce qu'elle avait choisi de faire avant que son esprit ne parte de nouveau à la dérive.


L'homme allongé sur le sol était mal en point. Les cicatrices que les éclats de lame avaient dessinées sur son dos semblaient ne pas avoir épargner les mains du protecteurs. Ses cheveux, aussi pâles que ceux de la guerrière étaient flamboyants, collaient à son crâne et ses cernes n'avaient rien à envier à celles d'Halya. Une odeur tenace de peur et de sueur flottait dans la tente... mais la visiteuse n'avait d'yeux que pour l'objectif auquel elle se raccrochait pour ne pas sombrer.

« Pourquoi tu veux me tuer? »

Devant l'incompréhension de celui qui faisait semblant de ne pas reconnaître, elle bondit en avant, non pour l'attaquer, mais simplement pour se porter a son chevet et pouvoir lui parler à voix basse, entrant sans gêne dans l'espace personnel du malade. Ses mains s'agitaient en même temps que sa langue indifférente à l'image qu'elle pouvait donner avec cette lame militaire à la main.

« On m'a dit que j'ai attaquer quelqu'un. Qu'il est toujours inconscient. »

Elle fronçait les sourcils, concentrée pour ne pas perdre le fil de sa pensée, assise près de lui, les yeux dans les siens.

« J'ai mis du temps. Les médicaments m'empêchent de réfléchir. Mais je me suis rappelé. J'ai finalement compris ce qui s'était passé. J'avais peur. Quelqu'un m'a attaqué par surprise. Moi. Directement moi. Comme un couteau chauffé a blanc qu'on te planterait pile entre les omoplates mais en mille fois plus douloureux. »

Elle se tut un instant et plaqua vivement les mains sur la bouche du blessé,  approchant dangereusement son arme se sa joue sans vraiment s'en rendre compte. Des pas a l'extérieur. La loup avait disparut. La porte était toujours là. Elle ferma un instant les yeux. Inspira profondément. Expira à fond... Et se rendit compte d'une chose incroyable. Les voix... Les murmures indistincts... Ils avaient presque disparus... Elle ne les comprenait plus ! Ils ne l'envahissaient plus !

Presque extatique, le visage rayonnant d'un bonheur naïf, elle laissa échapper un éclat de rire avant que son regard ne se repose sur Neraën. Sa voix était bien plus calme, presque douce, lorsqu'elle reprit.

« Je veux juste savoir pourquoi tu as fais ça, Neraën. J'avais confiance en toi. »

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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 18:17

"Pourquoi tu veux me tuer ?"

La question le surprit ; il ne savait pas vraiment quoi penser, que comprendre, que répondre à cette simple phrase. Pourquoi voulait-il la tuer ? Il n'en savait rien. Il ne se souvenait même pas de qui elle était. Alors il n'avait aucune raison de vouloir lui faire le moindre mal. Mais elle, par contre... Il ne fut pas tranquille lorsqu'il aperçut la dague dans la main de son invitée surprise, faisant très rapidement le lien entre la question et l'arme. Et, contrairement à d'habitude, il ne pouvait pas se défendre : il était voué à rester cloué au lit un bon moment, son corps dans un piteux état, et sous sa tente ce n'était plus qu'une zone d'anti-magie créée pour qu'il ne fasse de mal à personne. Qu'il ne fasse de mal à personne... ni qu'il puisse se protéger, apparemment. Même si jusque là il n'y avait aucune raison pour qu'il en ait besoin.

Elle s'approcha suite à sa demande, en bondissant. Comme elle aurait pu le faire pour abréger ses souffrances. Comme elle le fit juste pour lui parler à voix basse. C'était étrange. Neraën avait l'impression qu'elle parlait plus à elle-même qu'à lui, lui racontant qu'elle avait blessé quelqu'un au point qu'il ne s'était pas encore réveillé. Alors qu'elle réfléchissait cela lui rappelait ce qu'on lui avait raconté peu de temps après son réveil, le fait qu'il avait lors de son sommeil complètement perdu le contrôle de la magie... et que des gens en avaient souffert. Faisait-elle partie de ces personnes-là ? Il n'en savait rien. Aucun élément n'était présent pour l'aider. Et cela lui faisait peur.

Elle continua à parler, racontant une attaque qu'elle avait vécue en tant que victime ; une qui ressemblait à une lame s'enfonçant en elle à un point fort douloureux mais ressentie en bien plus intense. Alors il comprit. Le moment où il s'était réveillé au dispensaire, il avait fait comme il y a trois cents ans, mais cette fois-ci en utilisant la magie de l'esprit. Il n'avait que très peu de souvenirs de ce moment particulier, presque que de la douleur et l'impression de devenir fou tant les voix l'innondaient. Elle avait dû faire partie de ceux qu'il avait "attaqués". Mais avait-il été jusqu'à ce point-là ? Il voulut lui répondre qu'il ne se souvenait pas l'avoir fait, qu'il ne voyait même pas qui elle était, et qu'il était désolé s'il lui avait fait du mal... mais à ce moment précis elle plaqua vivement ses mains sur sa bouche afin de le réduire momentanément au silence, le surprenant et lui infligeant la peur de ces moments où l'on comprend qu'on est dans une situation instable qui peut à n'importe quel moment nous coûter la vie, et tout cela uniquement lorsque celui qui nous fait face le décide. Il sentit son coeur battre la chamade et sa respiration se faire plus rapide, réveillant dans son corps quelques douleurs fort désagréables. Alors qu'il gardait ses yeux fixés sur ceux de l'inconnue, il s'obligea à garder son sang-froid, à montrer le moins de signes de peur ou de faiblesse possible. Il comprenait vu la réaction de la femme aux cheveux flamboyants qu'elle n'allait elle-même pas très bien.

Il se passa un long moment avant qu'elle ne reprenne la parole, du moins aux yeux du blessé. Un long moment pendant lequel il eut tout loisir de sentir la dague contre sa peau nue, se demandant si elle allait s'en servir ou non, ce qui n'aida pas à le calmer. Lorsque enfin il réussit à redonner un rythme relativement normal à sa respiration, il se rendit compte qu'au contact de l'elfe il ne ressentait absolument rien. Pas comme pour Celebrand ou tous ceux avec qui il avait pu établir un lien magique de par le passé. Et pourtant, l'impression que cette femme lui donnait était qu'il avait dû s'établir un lien, raison pour laquelle il ne la reconnaissait pas. Généralement, lorsqu'il ressentait une personne possédant un lien entrer en contact physique avec lui, il ressentait quelque chose de plus ou moins fort en fonction des individus et les reconnaissait mieux. C'était un contact qui, étrangement, lui manquait. Comme une drogue qui lui était nécessaire pour se ressentir lui-même pleinement, comme si à cause de l'anti-magie il manquait une partie de lui en ce lieu. Mais cela, il n'était pas prêt de le reconnaître devant Celebrand ou tout autre manipulateur de magie. Il se refusait de pouvoir se considérer comme étant incomplet sans la magie de l'esprit, même s'il ne s'en rendait pas vraiment compte.

Puis elle enleva ses mains, le laissant dorénavant libre de répondre à sa nouvelle demande.

"Je veux juste savoir pourquoi tu as fait ça, Neraën. J'avais confiance en toi.
- J'aimerais te dire pourquoi... mais je suis incapable de m'en rappeler. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé exactement pendant un long moment, plusieurs jours peut-être. Tout ce que je sais, ce sont des choses que l'on m'a racontées. Comme toi visiblement. On m'a dit que j'ai fait du mal à des gens de notre peuple. Si tu fais partie de ces personnes, alors je te présente mes excuses. Je ne devais certainement pas être maître de ce que je faisais."


Il réfléchit un instant, laissant ainsi un temps de pause suite à sa prise de parole, attendant de voir quelle allait être la réaction de son interlocutrice. Voyant que pour le moment elle ne semblait pas vouloir faire d'acte définitif, il se permit de poser une question sincère mais qui risquait de faire réagir d'une mauvaise manière l'elfe. Mais si elle le connaissait bien, elle devait ne pas comprendre pourquoi il ne l'appelait pas par son prénom. Alors valait-il mieux clarifier ce point-là avant que ce ne soit trop tard.

"Je te demande pardon... je vais peut-être te paraître fou ou impoli, mais pourrais-je savoir ton nom, s'il-te-plaît ? Je sais que je te connais, que nous nous sommes déjà rencontrés... mais pour une raison qui m'échappe, je suis incapable de te reconnaître."
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 19:07

Son nom…

Son nom…

La question tétanisa la guerrière. Elle avait tressaillit, sa peau prenant d'un coup une teinte blafarde.

Elle était elle. Elle était mère, femme, louve, elfe, guerrière, victime, rancunière, perdue, avide, responsable.

Son nom…

Un son mi grognement, mi ronronnement lui vint a l'esprit. Puis la voix d'un homme l'appelant… Rava ? Arava ? Dame ? Halie ? Halya ? Louve ? Halyalindë ? Lin ? Des dizaines de voix. Des centaines de voix et d'intonations. Autant de noms, d'appellations, de dénominations. Elle se plaqua soudain les poings sur les oreilles, comme si le volume était bien trop difficile à supporter… Mais les voix ne diminuèrent pas. D'autres s'ajoutèrent. Celles qui criaient, pleuraient grinçaient autour d'elle dans le dispensaire. Près des morts. Près des blessés. Elle retint un léger gémissement qui se transforma en une sorte de grincement suraiguë et s'assit sur ses talons, se balançant légèrement d'avant en arrière, les paupières serrées.

Chhhhhh…

« Chhhhh… taisez-vous... »
murmura-t-elle au bord de craquer, les doigts toujours serrés sur le manche de son arme.

Il lui fallut une grosse minute avant de rouvrir les yeux. Les voix la menaçaient toujours mais elles s'étaient raisonnablement éloignées…

C'est la respiration hachée et les yeux rougis que la rousse vint s'asseoir sur le bord du lit de camp. Elle essuya son œil gauche d'un revers de la main qui tenait sa dague.

« Oloriël. Je suis Oloriël. »

Celui là était le moins douloureux. Alors c'était celui là le bon. Elle regardait de nouveau l'elfe aux cheveux blanc droit dans les yeux, scrutant la vérité dans son iris.

« Tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce pas… Toi aussi tu t'es perdu... » murmura-t-elle.

Ses doigts vinrent se poser sur la joue de Neraën avec une certaine tendresse. Il ne la reconnaissait pas… Vraiment pas… Alors qu'ils s'étaient battus cote à cote. Un sourire compatissant se dessina sur les lèvres d'Oloriël.

« Essaie de te souvenir, s'il te plaie. Sinon ça veut dire que tu es dangereux sans savoir pourquoi ni comment te contrôler. Ça veut dire que tu es encore dangereux pour tout le monde... »


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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMer 15 Juin 2016 - 13:36

Son nom. Juste son nom. Rien de bien compliqué, en somme. Et pourtant la simple question qu'il avait posée provoquait une réaction chez son interlocutrice qui avait de quoi faire peur : l'inconnue était recroquevillée sur elle-même, les mains serrées sur sa tête, à demander à des voix qu'il n'entendait pas de se taire. La folie de la guerre... Neraën ne la connaissait que trop bien et savait à quel point elle pouvait devenir dangereuse pour tout à chacun. Des innocents en avaient déjà fait les frais, malheureusement. Alors pendant que l'elfe était tétanisée à côté de lui sans le regarder, Neraën profita de ce moment pour faire un rapide point sur l'état de ses muscles : s'il devait réagir physiquement afin de sauvegarder sa vie, il fallait que ses muscles lui permettent de se mouvoir un minimum. Il contracta ceux de ses bras, ressentant rapidement une douleur relativement supportable, puis fit de même avec ceux de ses jambes. Là il grimaça de douleur, notamment au niveau de sa jambe droite. Non, si jamais l'elfe s'en prenait à sa vie, il risquait fort de ne pouvoir compter que sur ses bras. Et c'était sans compter le tourni que lui avait provoqué le simple fait de s'être à moitié relevé tout à l'heure...

La crise de l'inconnue passa et elle le regarda à nouveau dans les yeux, l'air compatissant, sa respiration hachée et ses yeux rougis n'enlevant étrangement rien à la douceur qui émanait d'elle. Tout en prononçant un nom que Neraën ne reconnut aucunement, elle s'assit sur le bord du lit et posa délicatement le bout des doigts sur la joue du guerrier. Il se fit force pour continuer à respirer normalement, ressentant au fond de lui que cette nouvelle tendresse était malsaine. Les paroles qu'elle eut ne firent que confirmer les craintes qui se bousculaient dans son esprit.

"Tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce pas… Toi aussi tu t'es perdu... Essaie de te souvenir, s'il-te-plaît. Sinon ça veut dire que tu es dangereux sans savoir pourquoi ni comment te contrôler. Ça veut dire que tu es encore dangereux pour tout le monde..."

N'importe quel elfe aurait certainement laissé la peur éclairer ses yeux voir même tordre son visage. Et il y avait de quoi, puisque celle qui se disait s'appeler Oloriël sous-entendait clairement que s'il n'arrivait pas à se souvenir d'elle, alors c'est qu'il était dangereux et que pour le bien des Elfes elle allait devoir mettre fin à la menace qu'il était. Lui était tellement habitué à cacher ses émotions afin de garder le contrôle sur sa magie que cette habitude revint aussitôt : Oloriël se retrouva donc devant un masque de glace dépourvu d'émotion, que ce soit au niveau du facies comme des yeux. La respiration de Neraën était soudainement redevenue calme et son corps ne laissait plus transparaître de tension particulière. Une maîtrise de lui-même acquise au fil des décennies qui n'augurait rien de particulièrement bon.

En réalité, le protecteur avait le même type de pensée que son interlocutrice : s'il fallait tuer un Elfe ou autre être pour le bien général, il le ferait sans avoir le moindre remord. Mais ce fait ne se faisait, à son sens, que si plusieurs conditions étaient réunies : qu'il ait ou soit prêt à tuer des Elfes, qu'il en soit conscient et que cela soit volontaire, et pour finir que son esprit ne soit pas récupérable, qu'il ait un fond que beaucoup qualifieraient de "mauvais". Le concernant, il pouvait se dire que toutes ces conditions requises n'étaient pas présentes et que c'était peut-être bien pour cela qu'on l'avait éloigné des autres plutôt qu'achevé. Mais celle qui lui faisait face ? La folie présente dans son être était-elle trop profondément installée pour que son esprit soit devenu irrécupérable ? Il ne savait pas. Et ce n'était pas en zone d'anti-magie qu'il risquait de pouvoir trouver une réponse à sa question. Il la regarda donc droit dans les yeux, sachant désormais que s'il ressortait vivant de cette conversation qu'il lui faudrait faire un choix concernant Oloriël.

En attendant, il essaya de retrouver la mémoire. Oloriël... ce mot lui disait très vaguement quelque chose, comme s'il l'avait déjà entendu quelque part, mais sans pour autant pouvoir l'associer à qui que ce soit. De même que le corps de la jeune femme. Et rien n'était plus désagréable que de ne pas reconnaître une personne malgré la forte sensation déjà vu, surtout lorsque sa vie en dépendait. Ses souvenirs défilaient rapidement devant ses yeux, essayant de retrouver en eux un geste similaire à la caresse sur sa joue ou encore la voix... mais tout ce qu'il arrivait à trouver était flou, trop flou pour pouvoir donner une réponse concrète. Du temps. Il lui fallait trouver du temps.

"Je me suis perdu. Toi aussi. Et comme tu le dis, je suis encore dangereux... fait dont j'ai conscience et raison pour laquelle je suis en ce lieu, là maintenant, au lieu d'être auprès de ceux de mon peuple. Je sais pourquoi je le suis et quelle est l'une des façons de me contrôler. Voilà pourquoi tu ne risques rien sous cette tente, Oloriël. Si ce n'avait pas été le cas, si mon manque de mémoire faisait que j'en étais d'autant plus dangereux, ne penses-tu pas que tu serais déjà morte, uniquement en ayant posé ton arme sur moi ? Ou juste en t'étant présentée peut-être. Mais ce n'est pas le cas, tu le vois toi-même. Je te laisse en faire la conclusion..."

Ses yeux de glace ne quittaient pas ceux de son interlocutrice. Il jouait à ce moment précis le tout pour le tout, sans mentir, juste en lui faisant voir la vérité sous un certain angle. Cela pouvait très bien la faire réfléchir, lui faire revenir sur les gestes qu'elle avait programmés. Tout comme cela pouvait au contraire précipiter les choses et le tuer. Quoi qu'il en soit la seule arme qu'il avait à sa disposition était la parole, arme de prédilection chez les politiciens. Il se savait ne pas être le plus doué en la matière, ne se faisant pas toujours bien comprendre dans ses intentions, mais il décida de l'utiliser. Du temps. C'était tout ce dont il avait besoin, que ce soit pour la faire penser autrement ou bien pour espérer une aide miraculeuse.

"Et toi, Oloriël, qu'en est-il de toi ?"
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeJeu 16 Juin 2016 - 2:08

D'un seul coup, le facies du guerrier aux cheveux blancs changea du tout au tout. D'avenant, il devint froid et distant. Le sourire d'Halya n'en fut qu'accentué. Elle le reconnaissait bien là…

« Lieutenant... » murmura-t-elle avec un léger rire devant se changement drastique.

Non, elle ne l'avait jamais connu en tant que tel, mais elle savait reconnaître le masque qu'utilisait les officiers lorsqu'ils devaient prendre des décisions difficile. Comme pour expliquer le titre qu'elle venait de lui donner, son visage se modifia en miroir. Son air doux disparut derrière un masque concentré et dénotant une confiance en soi sans faille. Elle se redressa légèrement, toisant le blesser d'un œil acéré sans qu'aucune expression ne vienne trahir son état intérieur. N'importe quel elfe qui aurait aperçu ce visage n'aurait pas douté de la santé mental et de l'aplomb de la rouquine. Tout le désordre qui habitait son esprit venait de disparaître derrière une attitude de commandement si habituelle qu'elle finissait par faire parti intégrante de sa personne.

Ses yeux d'émeraudes sondèrent quelques instants ceux de celui qui aurait put être son supérieur ou son frère d'arme à une certaine époque, puis, tout aussi soudainement, le masque s'envola au profit d'un rire presque enfantin, étouffé pour ne pas donner l'alerte.

Mais très vite, il recommença a parler, elle se concentra donc pour comprendre chacun de ses mots, chacune de ses phrases. Sous cette tente ? Cela avait peut-être un rapport avec les voix si faibles sans qu'elle les combattent ? Il n'était pas dangereux ici ? Il était conscient du danger qu'il représentait ? Mais il ne la reconnaissait pas. Il pensait savoir. Comme elle pensait savoir. Mais lui ne les avaient pas. Il était seul. Désespérément seul. Comme ce qu'on essayait de faire d'elle. Et elle alors ? Qu'essayait-il de lui demander ? Si elle avait conscience de ses actes ? Du pourquoi personne n'avait répondu à sa question avant ce jour ?

« Moi personne ne veut répondre aux questions que je pose. Personne ne veut me croire quand j'explique ce qui s'est passé. Alors ils veillent sur moi, à l'écart. Quelque chose m'échappe, je le sais, alors je cherche et ils m'aident à chercher. J'ai suivi le forgeron. J'ai remonté la trace de mon fils mais ils l'ont enchaîné, brimé, mutilé. »

Ses mots étaient amplis de rancœur mais sans violence. Tout cela était plus proche d'une incompréhension profonde mêlée de dégoût. Sur le torse du blesser, elle déposa pour un instant une énorme griffe encore couverte de tache rougeâtres, tout comme la main qui l'avait serrée sur tout le trajet à s'en ouvrir la paume.

« Tous fils de Kÿria. Frères et pourtant prisonniers les uns des autres. C'est grâce à eux que je me suis souvenu de toi. La Unmiriël veille sur moi. Tari rode, mais je lui ait échappée grâce à lui. »


Comme prise d'une soudaine lassitude devant le regard gris de l'elfe, elle se pelotonna sur le bord du lit de camp, la tête sur le torse de l'elfe, totalement immobile pour ne pas lui faire mal par des gestes malencontreux. Pour une fois qu'on ne lui hurlait pas dessus, qu'on ne restait pas silencieux devant ses questions et des réponses… La main tenant sa dague était posée sur le ventre du blesser, juste devant ses yeux verts. Elle ferma les yeux. Le rythme cardiaque donnait un contrepoint bien réelle à tous les chuchotement qu'elle entendait. Un léger silence s'était installée en même temps qu'elle.

« Ici ou ailleurs, je ne te crains pas. Plus maintenant. » Reprit-elle soudain « C'était la dernière fois que quelqu'un pouvait m'attaquer comme tu l'as fait. Il me l'ont promis. Je suis venu te voir, Neraën, parce que tu es le seul a pouvoir répondre a cette simple question : pourquoi tu as essayé de me tuer ? Tu es quelqu'un de bien. Je n'aime pas toujours tes méthodes, mais tu es courageux et soucieux du Peuple. Je me suis parfois dit que si j'avais du mal à te supporter de temps en temps c'était parce que nous nous ressemblons beaucoup. »

Elle ne voulait qu'une réponse. Une réponse pour une vie. L'éclat de la lame d'acier brillait devant ses yeux. Sans crier gare, elle se releva sur un coude pour regarder l'elfe dans les yeux, à un souffle de son visage. Ses yeux incertain, presque craintif, cherchaient à se raccrocher à son vis à vis. Sa question avait l'air de l'avoir touché au final. Reposant au bout de son bras avec autant de légèreté que si ça avait été sa propre griffe, la dague n'avait pas bougée.

« Ils répètent tous que je suis démente. Que je ne sais pas ce que je fais. Que je peux être un danger. Ce soir... Neraën, répond moi franchement, tu leurs donnerais raison, n'est-ce pas? »
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeJeu 16 Juin 2016 - 17:17

*Me connaissais-tu il y a si longtemps, Oloriël ? Ou fais-tu partie de ceux qui savent qui j'étais avant que ne vienne la magie ?*

Il ne lui posa pas ces questions, gardant son interrogation pour lui. La réaction de l'elfe était tout à fait différente de ce que ce à il s'était attendu, alors il la laissait parler, lui répondre sur elle-même. Le fait de ne pas la couper dans son élan lui permettrait peut-être d'apprendre ce qu'il fallait pour qu'il puisse enfin la reconnaître. Et cela lui fairait gagner du temps, aussi. Un temps trop précieux lorsque l'on est face à une personne qui ne semble plus tout à fait être elle-même. Le regardant la majeure partie du temps droit dans les yeux, Oloriël lui expliqua que des personnes s'occupaient d'elle parce qu'elle était considérée comme dangereuse, ne répondant pas à ses questions. Qu'elle avait suivi les traces de son fils jusqu'à découvrir ce que les Elfes faisaient de lui, que personne ne la croyait sur ce qui était arrivé et enfin qu'elle était venue le voir parce qu'il était le seul à pouvoir lui dire pourquoi il l'avait attaquée. Elle lui montra une grande griffe ensanglantée en parlant de son fils, faisant comprendre au protecteur qu'il s'agissait là d'un animal étant de l'accabit d'un loup... un loup... une mère, un fils, un loup. Alors qu'elle posait doucement sa tête sur son torse, se lovant contre lui comme si elle ressentait le besoin de recevoir un geste paternel, de nombreuses images revinrent dans la tête de Neraën. Il revoyait cet être de lumière au fort caractère accompagné d'un loup, dans la cave où ils allaient affronter le mage drow ; il revoyait ce même être plus tôt, alors qu'il commençait à ressentir ce douloureux vide dans la Symphonie, converser avec lui puis ne pas apprécier le fait qu'il remettait un élémentaliste à sa place ; il se souvenait avoir été dans une tente, avant la bataille, sur les nerfs à cause de ce qu'il ressentait. Et elle avait été là... d'abord un corps un peu flou, puis suite à un geste bienveillant l'enveloppe corporelle s'était détruite pour ne laisser voir plus que l'esprit qui était à l'intérieur. Ce corps, il ne s'en souvenait pas trop. Mais du peu de souvenirs qu'il pouvait réussir à glaner il correspondait à celui qui se trouvait lové contre lui en ce moment-même. Et la voix correspondait bien.

*Halyalindë ? Mais que fais-tu dans cet état ? Ne me dis pas que toi aussi tu as été marquée par ce combat contre le mage...*

Intérieurement, une partie de la glace qui l'habitait fondit en comprenant. Mais par habitude ses yeux, son visage et le reste de son corps restèrent de marbre, ne laissant aucunement voir à la dame-protectrice d'Ardamir que son histoire le touchait. C'était plus fort que lui, une habitude qu'il se forçait à enlever lorsqu'il se trouvait face à une personne qui avait besoin des expressions du visage comme une enfant : plus les émotions étaient fortes, plus il devenait froid et distant. Ce fut à ce moment qu'elle se releva de sorte à ce que son visage soit près du sien, juste à un souffle, fixant à nouveau ses yeux à la couleur de la forêt dans ceux à la couleur de l'eau.

"Ils répètent tous que je suis démente. Que je ne sais pas ce que je fais. Que je peux être un danger. Ce soir... Neraën, réponds-moi franchement, tu leurs donnerais raison, n'est-ce pas ?"

Il ne répondit pas de suite, du moins certainement pas comme elle s'y attendait. Neraën était un père pour les autres, même s'il n'avait ni femme ni enfants, et il était quelqu'un de facilement kinesthésique. Aussi fit-il l'effort de contracter ses muscles afin de relever son bras gauche, celui sur lequel elle n'était pas. Et, avec une tendresse paternelle, il remit une mèche rebelle de la jeune femme derrière l'oreille puis lui caressa le côté du visage. Ce ne devait pas être très doux avec tous les bandages, qui entouraient l'intégralité de sa main, mais le geste y était. Ce ne fut qu'une fois qu'il eut entammé ce dernier geste qu'il répondit à sa question, en chuchotant.

"Je ne les démentirai pas sur le fait que tu puisses être un danger, Oloriël. Tout comme je peux moi-même en être un. Mais je ne peux aucunement me permettre d'assurer que tu es démente ni que tu ne sais pas ce que tu fais. Si c'était le cas, je suppose que tu ne me parlerais pas ainsi, que tu serais incapable d'expliquer pourquoi tu es venue ici. Je ne peux ni leur donner raison ni leur donner tort. Tout ce que je peux t'assurer, Oloriël, est qu'il n'appartient qu'à toi de décider de tes actes. Tu peux être dangereuse, certes. Mais as-tu la volonté de l'être ? Il laissa un court temps de silence avant de reprendre. Regarde-moi. Tu sais que je peux être un danger pour les nôtres, de ce que l'on a accepté de me dire je l'ai vraiment été. Mais je suis quelqu'un qui protège, pas une personne qui attaque. Aussi ma volonté est-elle de faire en sorte que j'aille mieux pour que ce qui a pu arriver ne recommence jamais. Je sais que je suis loin d'être un exemple et que je suis dans un assez piteux état pour avoir de quoi ne rien ajouter... mais si tu as besoin d'être aidée, ou ne serait-ce qu'être écoutée, sache que tu es la bienvenue. Ici la magie n'interviendra pas."

Sans la brusquer ni l'obliger, il laissa sa main descendre derrière les homoplates de la guerrière et l'incita à se laisser à nouveau coucher sur le torse de son interlocuteur, la tête contre l'épaule gauche. Comme il avait fort mal à la main, il s'aida surtout de son avant-bras. Il restait de la lucidité à Oloriël, elle ne semblait pas être obstinée à vouloir le tuer... c'était donc qu'elle n'était pas forcément perdue. Aussi se faisait-il un devoir de protéger celle qui avait été quelques heures sa soeur d'armes, devant aller jusqu'au bout quelle que soit la décision finale à prendre. Ce qui le perturbait profondément, par contre, était le fait qu'il ne ressente pas le lien qui s'était établi entre eux deux. Désormais qu'il était certain qu'elle soit Halyalindë Yassaïrava, et donc que ce lien magique existait bel et bien, il devrait ressentir quelque chose. Il ressentait toujours la magie s'établir entre lui et une personne liée lorsqu'on le touchait, et ce malgré l'anti-magie. Ce constat créa indubitablement un manque, un vide oppressant qu'il avait vraiment envie de combler. Il dut se faire force pour ne pas avoir de mauvaise réaction.

"Oloriël... je me souviens maintenant... nous avons combattu ensemble contre le mage drow, n'est-ce pas ? Tu étais là lorsque nous avons rompu le rituel ?"

Il attendit qu'elle réponde pour confirmer ses paroles. Alors il posa une question qui, certainement, redonnerait de mauvais souvenirs à sa protégée.

"Mais pourquoi ne t'es-tu pas présentée sous le nom par lequel je te connais, Halyalindë ?"
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeVen 17 Juin 2016 - 4:04

Aller mieux… oui ça aurait été une solution. Si belle solution. Mais elle n'allait pas moins bien que lorsqu'elle allait bien. Elle allait juste… différemment. Des sensations décuplées pour un esprit à la dérive qui n'y faisait pas attention… Et ça la tuait peu à peu.

« Oui. » répondit-elle simplement à sa première question comme si finalement, cela n'avait plus d'importance qu'il la reconnaisse ou non. « Alors tu te souviens pourquoi tu m'a attaquer ? » demanda-t-elle toujours aussi paisible, ignorant magnifiquement la seconde question.

Tout en tendant l'oreille, son doigts s'amusait à taquiner le tranchant de la courte lame qu'elle possédait.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeVen 17 Juin 2016 - 9:21

Elle s'était laissée allé contre lui, parlant pourtant nettement moins que précédemment. A sa première question, elle avait simplement répondu par l'affirmative, ce qui surprit quelque peu le protecteur. Pourquoi vouloir se montrer dangereuse pour ses propres frères alors que son rôle était justement de les protéger ? Cette réponse n'était pour aller en faveur d'Oloriël... mais avant de passer à un quelconque acte à son encontre il fallait qu'il soit sûr. Qu'il n'ait aucun remord à protéger les siens. Aussi continua-t-il juste à se montrer paternel envers elle. C'était comme se montrer doux envers la mort elle-même, être affectueux envers ce qui pourrait l'envoyer subitement au royaume de Tari. Jeu dangereux, il le savait, mais dans le fond il s'en fichait. Le fait de ressentir la lame sur son ventre lui rappelait sans cesse l'épée de Damocles qui pesait sur sa tête et il se tenait psychologiquement prêt à réagir s'il ressentait le moindre changement qui amènerait sa mort, quitte à se rouvrir lui-même des blessures dans un mauvais geste.

"Alors tu te souviens pourquoi tu m'as attaquée ?"

Comment pouvait-il se souvenir ? Comme pour la première fois qu'il avait été confronté à sa sensibilité magique, il ne se souvenait que de très peu de choses. Au point qu'il n'était parfois pas sûr que cela avait été réel, que cela avait juste été un cauchemar. Ce qu'il aurait préféré, dans le fond. Pourquoi l'avait-il attaquée ? Il essaya de se souvenir de ses nombreuses années à l'Académie, où à plusieurs reprises il avait effectivement essayé de porter atteinte à son professeur et ce que ce soit par la magie ou les actes. De ce qu'il pouvait se souvenir, il n'avait réagi ainsi que parce qu'il s'était senti oppressé ou agressé. Et là son seul souvenir des mouroirs était la douleur. La douleur aussi bien dans sa tête que dans son corps. Son facies se changea l'espace d'une seconde, tiquant comme s'il voulait rejeter ces mauvais souvenirs de sa mémoire. Puis il redevint de glace.

"Réponds d'abord à ma question, Oloriël. Quelle que soit la réponse. Puis je répondrai à la tienne."

Il attendit, ne cédant aucunement à un quelconque chantage s'il devait y en avoir. Ce n'est qu'une fois qu'elle lui eut répondu qu'il répondit à sa dernière question.

"Alors non, je ne sais pas pourquoi je t'ai attaquée. Tout ce dont je me souviens est une importante souffrance, pour le reste ce moment m'est trop flou pour pouvoir dire quoi que ce soit. Mais si tu veux savoir pourquoi j'aurais pu essayer de te tuer, la seule raison que je vois est que tu m'ais toi-même attaqué à ce moment-là, même sans le savoir. Je ne suis pas de ceux qui attaquent pour le plaisir, cela tu dois déjà le savoir. Je préfère attaquer pour défendre ceux qui me sont chers, même si cette logique comporte une belle opposition en soi. Il la laissa comprendre, avant de poursuivre avec une nouvelle question. Que te font-ils pour que veuilles être dangereuse pour ceux que tu protèges ?"
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMar 28 Juin 2016 - 23:04

Il insistait… De sa voix douce et compatissante. Compatissante pour quoi d'ailleurs ? Il ne pouvait pas savoir. Elle le questionnait. Il ne savait pas. Il la questionnait… Elle ne voulait pas. Emportée par son refus de répondre, elle oublia ses précautions et secoua vivement la tête de droite à gauche, s'immobilisant aussi soudainement en le sentant se tendre sous la douleur. Sa main blessée enserrait toujours la dague. De plus en plus fort.

« Répond-moi je te répondrai. »

Mais rien. Il ne répondit rien. Il ne répondrait rien. Peut-être avait-il compris ce qui les attendait lorsqu'il aurait répondu ? Peut-être oui… Peut-être… La main libre de la guerrière grattait furieusement son autre bras. Quelques infimes gouttes rouges maculaient déjà sa chemise. Alors quoi ? Pour avoir sa réponse il fallait qu'elle cherche ? Il fallait qu'elle ouvre ? Il fallait qu'elle réponde a ce nom qu'elle ne voulait plus entendre ?

NON ELLE NE VOULAIT PAS.

Elle se leva d'un bond, reculant de quelques pas, les bras pressés autour de son bustes, fixant les yeux clair du blesser sans arriver a savoir si elle était paniquée, en colère, soulagée ou désespérée. Son expression n'arrivait pas a choisir entre ces émotions, finissant en une espèce de sourire aussi féroce qu'instable.  

Du coin de l’œil, la porte était toujours là. Juste là. Juste entrouverte. Juste ouverte. Des visages se pressaient sur le voile noir qui cachait l'autre côté. Ils passaient, déformaient, disparaissaient. Leurs yeux se posaient un instant sur elle. Puis des yeux jaunes déchirant l'ombre. Tout ce qui était enfermé là. Tout. Tout ce qu'elle avait du laisser là. Mais non non. Ne tourne pas la tête. Ne regarde pas derrière. Ne regarde pas autour de toi. Devant. Juste devant. Comme une cavale avec des œillères. Comme ça tu n'a pas peur. Comme ça tu n'as pas mal. C'était simple maintenant. Plus simple que jamais. Elle avait tout laissé derrière cette fichue porte. Tout jusqu'à son nom. Et elle pouvait repartir en avant maintenant. Juste en avant.

Elle reporta son attention sur Neraën. Son regard la glaça.

Trop tard c'était trop tard. Elle avait ouvert.

Les larmes débordèrent. Elle renifla bruyamment mais essuya tout aussi rapidement les traces sur ses joues d'un revers de main avant de s'approcher doucement de son hôte pour pouvoir lui parler de nouveau. Au lieu de s'asseoir de nouveau eu bord du lit, elle s'agenouilla à son chevet.

« Je ne veux plus de ce nom parce que ça fait des centaines d'années que ce n'est plus moi. Je mens. Je me cache. Estiam m'a décidé à faire le mauvais choix. Je vis jour, après jours, après jour, parmi des étrangers en craignant leur jugement et leur mépris. » La voix qui avait commencée entre deux sanglots devenait de plus en plus véhémente, martelant chaque mot avec dégoût sans pour autant hausser le ton. « Et j'avais raison d'avoir peur. Il a suffit d'un instant. Un instant pour que ceux qui pensaient savoir me voient telle que je suis. Et cet instant a suffi pour qu'on m'enlève tout. Mon statut. Ma liberté. Mes amis. Mon fils. Tout. J'ai sauvé et sacrifier des vies sous ce nom pour le bien d'un plus grand nombre qui me hais. J'ai vécu dans le mensonge et la peur. »

Halyalindë n'avait été qu'une façade policée pour un être sauvages. Elle avait posée et tenu ses propres chaînes. Elle se souvenait de la fatigue, de l'anxiété, de la fierté, de la peur, sans trop savoir pourquoi exactement. Mais elle savait qu'il devraient tous lui être redevable. TOUS. Mais même sans connaître les aspects les plus méprisable de sa vie, ils leur avaient suffit d'un geste instinctif pour que tout ce qu'elle avait accomplit pour eux ne soit plus rien. Et maintenant que la façade était tombée, même si cela voulait dire tout perdre, elle ne voulait plus jamais porter ces chaînes. Et elle ne voulait plus jamais être un danger pour ceux qu'elle aimait. Alors il ne lui restait qu'une chose ce soir. La vengeance. Sa dernière vengeance.

«  Plus Jamais. »

Un sourire enfantin avait soudain illuminé son visage mouillé de larme. Elle eut un premier sursaut. Puis un deuxième alors que la lame rouge s'abattait pour percer la chair. Mais ce n'était pas en direction de la poitrine du vieux guerrier qu'elle était tournée. Sa pointe visait le ventre de sa détentrice.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeVen 8 Juil 2016 - 13:35

Lui assurer qu'il la comprenait aurait été hypocrite. Et pourtant, il n'était pas loin de pouvoir le dire : ce qu'elle faisait avec ce qu'elle était au plus profond d'elle-même, lui le faisait avec ce qu'il était devenu, même si c'était pour des raisons complètement différentes. Mais si son histoire pouvait un temps soit peu le toucher, peut-être même amorcer une remise en question chez lui, son regard de glace ne changea pas le moins du monde. Pas même lorsqu'il aperçut du coin de l'oeil l'arme être relevée pour ensuite s'abattre, la lame se plantant dans la chair dans un but macabre. A ce bruit sourd mais bien connu du guerrier, il sentit sa respiration cesser, s'attendant à ce qu'Oloriël l'envoie dans l'autre monde. Mais ce n'est pas lui qui eut un sursaut sous la douleur. Ce fut elle. Elle qui planta à nouveau la lame dans son propre ventre. Et elle allait recommencer, tant qu'elle ne serait pas morte. Il fit alors un geste brusque pour l'empêcher de terminer son action, geste qui ne fit rien d'autre que réveiller de vives douleurs en lui et de lui faire à nouveau perdre toute notion d'équilibre. Il se sentit alors tomber dans le vide, incapable de différencier la réalité du reste. Puis tout devint noir.


~~~~~~~~

Il serra son frère d'armes dans ses bras, plus fort que n'importe quel autre elfe. Il était le frère d'armes qu'il respectait le plus, celui qui lui avait à ses yeux tout appris. Et, profitant d'un doux répit pour l'armée d'Ellyrion, le capitaine des Aigles avait décidé de rejoindre le royaume de Tari. Maëndel n'avait pas eu besoin d'annoncer sa décision au jeune Neraën ; ce dernier avait ressenti en cette soirée que quelque chose n'allait pas. Aussi était-il venu lui parler, aussi avaient-ils pris le temps de discuter et pour le jeune aigle, d'apprendre une dernière leçon d'un elfe millénaire. Comme lorsqu'il était officiellement entré dans ce corps particulier de l'armée d'Aëandir, Maëndel n'avait pas tout expliqué, avait passé certaines choses sous silence. Et comme ce jour-là, Neraën était venu le voir avec la soif d'apprendre, de comprendre. Mais, ce soir-ci, c'était la dernière fois que le jeune discutait avec son aîné. Et le capitaine voyait bien sur le visage de son soldat quel chagrin le rongeait.

Quelques heures plus tard, dans la nuit éclairée par Dame Lune ainsi que ses soeurs les étoiles, Neraën se laissait à chanter doucement quelques chansons dans sa langue natale, accompagnant ainsi l'âme du nouveau mort à travers les arbres jusqu'au royaume de Tari. Tout en essayant de ne pas faillir dans son chant, il serrait affectueusement sa lieutenante dans ses bras qui n'arrivait pas à s'empêcher de pleurer depuis que les autres étaient partis. Sur les joues de Neraën, de nombreuses larmes perlaient.

Ils s'étaient réunis en petit commité, au fin fond des bois, avec un prêtre de Tari. Maëndel avait fait ses derniers adieux à ceux qui lui étaient le plus proche, ne réexpliquant pas son choix de s'éteindre sans qu'aucune lame ne vienne s'abattre sur lui. Le capitaine fit un signe de tête au prêtre puis regarda le lieu qu'il avait lui-même choisi : un magnifique arbre imposant, certainement âgé de plusieurs milliers d'années, trônant au milieu de ses pairs. Il eut un sourire, puis s'assit sur l'herbe verte. Le prêtre prononça quelques mots puis, au bout d'un moment, tendit une fiole contenant un liquide spécifique à l'intérieur. La fiole était d'un verre argenté, ressemblant presque à une étoile venue sur terre, ce qui contrastait avec le noir dont était habillé le maître de cérémonie. Maëndel prit la fiole, la regarda un instant, puis en but le contenu. Maintenant le poison était en lui. Maintenant il pouvait s'endormir en paix. Il ne versa pas une larme. Il s'étendit juste sur le sol, appréciant une dernière fois le contact avec la création de la Mère, serra contre lui son épée finement ouvragée puis ferma les yeux. Ainsi s'endormit-il pour la dernière fois. Ainsi disparut l'être le plus respectable aux yeux de Neraën Yeldoreï. Ainsi commença aussi son aversion pour les prêtres de Tari...


~~~~~~~~


Il ouvrit les yeux. La peur s'inscrit sur son visage lorsqu'il vit l'elfe vêtue entièrement de noir être penchée sur lui, une fiole à la main. Neraën voulut faire un geste pour l'empêcher de s'approcher, mais il ne fit que réanimer une douleur dans son bras... qui ne bougea pas. Qu'il le vit ou qu'il le ressentit, un sourire doux et bienveillant lui répondit.

"N'ayez crainte, protecteur. Vous êtes tombé et vous avez perdu connaissance. Des plaies se sont rouvertes, aussi vous ai-je administré une potion pour aider votre corps à se remettre. En attendant ce remède fait que vous ne pouvez plus vous déplacer, tant que vous récupérez. C'est normal. Rassurez-vous, Neraën Yeldoreï, il n'est pas encore l'heure pour vous de quitter ce monde pour rejoindre le Royaume de Tari... la Mort vous appelle bien assez dans ce monde pour que vous ne puissiez aller dans un autre. Même si certains le voudraient."

Sa respiration s'apaisa lorsque la femme se releva pour s'écarter de lui, même si ses paroles intriguantes ainsi que le fait qu'elle lui ait administré un quelconque breuvage l'inquiétaient plus qu'autre chose. Il voulut parler, mais ne le put. Sa bouche eut trop de mal à se mouvoir pour prononcer le moindre mot de façon audible. Aussi tourna-t-il les yeux vers celle qu'il s'était promis de protéger et qui avait essayé de se suicider devant ses yeux. Un échec. Un échec qui l'avait marqué plus qu'il ne l'aurait pensé. Comprenant son regard, l'elfe debout montra doucement d'un signe de tête la femme allongée sur le sol, visiblement encore endormie.

"Elle va bien, elle est juste endormie. Elle devrait bientôt se réveiller, même. Vous ne l'avez pas vu mais j'étais à l'entrée de la tente, en train de vous écouter depuis un moment. J'ai fait ce qu'il y avait à faire... et cela sera visiblement l'occasion d'avoir une discussion. Tous les trois."

Sans plus montrer de sourire, elle s'assit et attendit. La mort était proche de ces deux êtres, et pourtant Tari ne semblait pas les demander auprès d'elle. Aussi devait-elle les accompagner.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 22:47

Un geste fou pour un esprit en morceau. Et le plus drôle, c'est qu'elle n'éprouvait pas la moindre douleur. La lame s'était abattue une seconde fois, comme si elle doutait d'avoir touché sa cible la première fois. Mais toujours rien... Enfin rien pour elle.

Neraën avait esquissé un geste brusque qui la fit instinctivement reculer. Il gémit de douleur, s'arqua un court instant avant de tomber.

Elle lâcha le couteau pour se précipiter près de lui. Son propre cœur battait à tout rompre, tentant tant bien que mal de brasser le volume de sang qui baissait dangereusement à son goût. L'adrénaline faisait son office. Du sang commençait à teinter certains bandages du Protecteur. A genoux près de lui, elle avança un bras pour vérifier son état. Si ses blessures se rouvraient...

« Quelqu'un ! Venez m'aider ! »

Sans qu'elle arrive a s'expliquer comment, une personne était déjà près d'elle. Un long voile couvrait sa tête. Elle aida comme elle put deux mains sûres à remettre Neraën sur son lit avant de faire un pas en arrière pour la laisser s'occuper de lui. Elle se redressa tout à fait, reculant pas à pas, prête à s'enfuir.

Elle toussa.

Une tâche rouge au creux de sa main.

Son corps s'écroula.

Entonnée, elle regarda sa chemise déchirée au niveau du ventre se gorgée lentement de sang.  La prêtresse s'était immédiatement retournée et avait fait son office. Elle avait vidé le contenu d'une fiole dans la bouche de l'inconsciente et vérifiait l'état de ses plaies.

Enfin...

Elle avait l'impression d'être plus sereine. Les murmures étaient revenus à la charges, tout autour d'elle, mais cela ne la gênait pas. C'était la même impression que d'être au milieu d'une foule. Cela n'avait rien d'agressif, d'effrayant ou de douloureux.

Le geste qu'elle avait eu ne lui ressemblait pas... Ses souvenirs lui semblaient brouillons, incohérents. Elle regardait son corps que l'on traitait peu à peu... Mais son attention fut rattrapé par cette fichue porte. On venait de la tirer d'une gangue de coton. L'organisation de la tente lui apparaissait pleinement maintenant. Et dans le coin, l’entrebâillement lui faisait de l’œil. Une forme lupine de petite taille disparu dans l'ombre derrière le battant. Elle plissa des yeux. Des silhouettes dansaient derrière la noirceur opaque. Des visages, des mains, des mouvements à peine compréhensibles tiraient sur ce voile.

Elle fit un pas.

Deux pas.

Puis ce fut le noir complet.

Lorsqu'elle revint à elle. Le monde était de nouveau restreint, flou, ,agressif. Sa tête était légèrement douloureuse. Les murmures se tenaient tranquille. Elle n'arrivait pas a se rappeler ou elle était. Elle était fatiguée... si fatiguée... Et elle n'arrivait pas à bouger correctement. Ses plaies avaient cessées de saignée et avaient été couverte d'un onguent.

Elle regarda autour d'elle, essayant de savoir ce qu'elle faisait là. Elle reconnu Neraën... mais pas l'autre elfe. Un grognement de douleur lui échappa lorsqu'elle essaya de se redresser.

« Ou suis-je ?! »

Si la scène était incompréhensible, pour la guerrière, elle l'aurait sûrement été aussi pour quelqu'un de sain d'esprit. Attendre une discussion entre une démente et un homme drogué au point de ne plus pouvoir parlé avait quelque chose de compromis...
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeLun 25 Juil 2016 - 21:37

L'attente fut longue. Très longue. Et pendant tout ce temps, Neraën ne pouvait s'empêcher de fixer de ses yeux inquiets la femme complètement habillée de noir. Il avait beau respecter Tari ainsi que son culte... être allongé sans même pouvoir esquisser le moindre mouvement, une prêtresse de la déesse devant lui, lui donnait l'impression qu'il en était à ses derniers instants. Machinalement il se racla la gorge pour s'assurer qu'elle ne lui avait pas placé une graine dans la bouche et fut à peine rassuré de constater qu'il n'y en avait pas. Pendant ce long temps d'attente, il eut le temps de ressasser les mots prononcés par la prêtresse : "Rassurez-vous, Neraën Yeldoreï, il n'est pas encore l'heure pour vous de quitter ce monde pour rejoindre le Royaume de Tari... la Mort vous appelle bien assez dans ce monde pour que vous ne puissiez aller dans un autre. Même si certains le voudraient." De quoi voulait-elle parler ? Pourquoi la mort le demandait-il ? Etait-ce à cause des ennemis tombés lors de la bataille ou bien... non, ce n'était pas de cela dont elle voulait parler. C'était de ce qu'il avait fait lorsqu'il avait perdu connaissance, de ce que la magie l'avait poussé à faire... Il ne voulait pas y croire. C'était un cauchemar, rien de plus. Un horrible cauchemar. D'un clignement d'yeux il rejeta cette idée de la tête et se concentra sur la dernière phrase que la prêtresse avait prononcée. Ainsi certains voulaient sa mort... qui ? Pourquoi ? Trop de questions qu'il était à l'instant incapable de prononcer.

"Où suis-je ?!"

Les deux elfes tournèrent les yeux vers leur consoeur. Alors que le protecteur s'évertuait à chasser toute émotion de son visage ou même du reste de son corps - enfin le pouvait-il -, la prêtresse répondit posément à la question de sa patiente.

"Vous êtes à Eraïson, dans la tente du seigneur-protecteur d'Eteniril, Neraën Yeldoreï. Vous étiez en train de vous mettre à mal lorsque je suis arrivée, raison pour laquelle vous vous réveillez allongée sur le sol avec un bandage au niveau du ventre. Ne vous souvenez-vous pas de ce qu'il s'est passé, Dame-Protectrice Halyalindë Yassairava ?"

La prêtresse attendit que la protectrice ait terminé de lui répondre avant de reprendre, avec un calme que Neraën ressentait comme terriblement froid... et pourtant chalereux.

"Il est vrai que je ne me suis pas présentée. Elle dévisagea Neraën. Vous avez juste à savoir que je suis une prêtresse de Dame Tari et que j'ai été envoyée ici afin de parler avec les deux protecteurs que vous êtes. Tous deux avez essayé de donner la mort à au moins l'un de nos frères. L'un de vous y est arrivé. Vous concernant, Halyalindë, la personne que vous avez attaquée n'est pas encore passée de l'autre côté. Ses yeux se tournèrent vers la rousse, avant de retourner sur le protecteur. Vous en rappelez-vous, au moins ?"
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeJeu 28 Juil 2016 - 19:18

Les souvenirs étaient flous. Les raisons de sa présence aussi. Elle n'éprouvait aucune douleur. Aucune sensation. Mais après que la prêtresse se soit présenter, son visage se durcit. Elle n'aimait pas ce nom ! Elle ne voulait pas l'entendre !

Elle essaya de se lever pour partir... Mais ses jambes ne répondirent pas. D'abord, un sursaut de panique s'empara d'elle, mais les quelques bribes encore doué de logique dans son esprit la calmèrent rapidement. Si elle avait été soigné et qu'elle n'avait pas mal, il était normal qu'elle soit partiellement désensibilisée.

-Non, dit simplement la guerrière sans essayer outre mesure de rassembler les morceaux de souvenir pour retrouver la cause de son état.

Mais plus important encore, la femme en noire demandait si elle se souvenait avoir tuer quelqu'un... oui. C'était stupide. Bien sûr qu'elle avait déjà tué. Le nombre était-il important ? ah... Mais non, ce n'était pas tué. C'était attaquer. Attaquer et entre vie et mort. Hmmm... Voilà qui ne lui ressemblait pas. Le sang et la chair, voilà qui méritait qu'on tue. Pourquoi ne l'aurait-elle pas achevé ?

Ses sourcils se fronçaient alors qu'elle essayait de reconstituer les faits. Un homme épargné ? Réchappé ? Hmmm.... Quelques images. Randil. Puis la douleur. Une douleur et une solitude si grande. Une peur qui la prenait aux fond des tripes... Et ce regard faux qui refusait de répondre et cette sensation d'étouffement extrême. Ce poignard chauffé à blanc qu'on lui avait planté entre les omoplates.

-Il n'est pas mort alors... murmura-t-elle, pensive, presque étonnée. Quelqu'un a essayé de me tuer. Je me suis défendue. Pourquoi il n'est pas mort ?
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeVen 29 Juil 2016 - 9:18

S'en souvenait-il... Non, pas de manière réelle. Tout n'était qu'amas de douleurs, de cris, de voix et de lumières... Il se souvenait parfaitement des ses cauchemars pourtant. Notamment de celui où du sang avait coulé sur ses mains. C'est par la suite qu'il avait appris ; son cauchemar semblait s'être mélangé à la réalité, il ne savait ni pourquoi ni comment. Aussi lorsque la prêtresse de Tari leur demanda s'ils se souvenaient avoir essayé de tué un ou des elfes, Neraën ne sut quoi répondre. A la fois il n'avait pas de réel souvenir, à la fois affirmer que non était se voiler la face et ne pas reconnaître que son état pouvait faire qu'il confondait amis et ennemis. Ainsi était sa relation à la magie... un contact étrange, douloureux et dangereux.

"Il n'est pas mort alors... Quelqu'un a essayé de me tuer. Je me suis défendue. Pourquoi il n'est pas mort ?
- Celui que vous avez attaqué n'est pas celui qui a essayé de vous tuer. Et vous avez été arrêtée à temps pour que les guérisseurs puissent maintenir cet elfe entre la vie et la mort. Concernant celui qui vous a agressée... n'avez-vous pas idée de qui cela pouvait être ?
Il y eut un court silence brisé par le faible son de voix.
- Ol... o... oriël."


Deux paires d'yeux se tournèrent vers le seigneur-protecteur. Celui-ci avait réussi avec difficultés à prononcer le nom sous lequel Halyalindë s'était présentée à lui en ce jour, sa voix trahissant la peine qu'il ressentait en lui ainsi que de l'affection. Ne se souvenait-elle aucunement de leur conversation, alors qu'elle ne semblait pas être tout à fait elle-même, ou du moins celle que les Elfes avaient l'habitude de voir ? Ne se souvenait-elle pas être venue lui demander pourquoi il avait essayé de la tuer, sûre d'elle ? Mais que pouvait donc avoir son esprit ? Et dire qu'il s'était juré de la protéger... d'une manière ou d'une autre. En l'état actuel des choses il en était strictement incapable.

Il essaya de faire une phrase, même simple, mais ses muscles n'arrivèrent pas à suivre ses pensées, aussi cela donna-t-il un début de phrase incompréhensible. Alors il laissa sa bouche se refermer et força le bras qui était du côté de la protectrice à se décaler en sa direction, de sorte à ce que sa main couverte de bandages entre en contact avec la sienne. Il ne savait si elle pourrait l'entendre. Il ne savait si elle se souviendrait, ou bien comprendrait. Mais il se devait de faire un geste, de passer outre cette concoction qu'on lui avait fait avaler. Tout en la regardant droit dans les yeux.

*Tu es venue toi-même me dire que j'avais essayé de te tuer... ne t'en souviens-tu pas ? Si je l'ai vraiment fait... sache que j'en suis sincèrement désolé.*

Le masque se craquela. Une unique larme coula sur le visage de Neraën.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 17:43

Surprise d'entendre son propre nom, la guerrière se tourna vers le malade, s'approchant maladroitement, mi rampant, mi se hissant sur les bras comme l'aurait fait un bambin apprenant à se déplacer. Une grosse poupée blanche se tendit vers elle. Elle n'avait pas réfléchit à la question de la prêtresse. Elle n'avait pas voulu y réfléchir.

Mais là, les yeux clairs du blessés étaient braqués sur elle d'une façon qui... l'intriguait... Avec mille précaution pour ne pas lui faire mal, elle posa la main sur son bras, plus haut que la majeur partie de ses bandages, s'approchant au plus près pour pouvoir entendre le moindre murmure de sa part sans le quitter des yeux.

Elle le connaissait, elle en avait l'intime conviction. Ou ? Quand ? Comment ? Elle le connaissait bien. Elle en était sûre. Mais pourquoi ? Pourquoi semblait-il si... triste ?

« C'était toi... »

Les mots lui étaient venus sur les lèvres sans qu'elle les pense consciemment. Elle sursauta presque en les entendant.

Une larme. Une seule. Il avait l'air si désolé...

Puis cela la frappa. Il avait essayé de la tuer !

Les yeux tout d'abord exorbités par la surprise, elle tenta soudain de reculer, une expression terrifiée sur le visage. Ses jambes inertes ne bougeaient toujours pas mais le reste de son corps commençait irrépressiblement à trembler.

« Calmez-vous. »

Elle aurait voulu regarder la prêtresse mais n'arrivait pas à lâcher Neraën des yeux. Cela n'avait aucun sens ! Elle avait confiance en lui. Il semblait triste. Il avait essayé de la tuer !

Elle se tirait peu à peu en arrière, sans penser à sa propre blessure. Elle ne cherchait qu'une chose : s'éloigner de lui. Dans son état, elle était incapable de se défendre, incapable de combattre. Elle ne lui en voulait pas et le craignait plus que tout. La douleur était bien présente dans sa tête. Elle ne comprenant pas comme il avait put être si dangereux sans être celui qu'elle avait attaqué. Elle ne comprenait pas ! Et cela la paniquait d'autant plus.

« Ne me fait pas de mal... » fut tout ce qu'elle arriva a articuler, tétanisée à un bras de distance du blessé.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 9:33

"Ne me fais pas de mal..."

Il ne sut pourquoi, mais les propos que réussit à articuler la protectrice ainsi que son geste de recul firent beaucoup de mal au blessé. Toujours allongé sur le dos, le bras pendant désormais dans le vide, il était bien en peine de pouvoir répondre quoi que ce soit. Ne serait-ce que de pouvoir rappeler à Halyalindë ce qu'elle avait fait, ce qu'elle lui avait raconté, la conversation qu'ils avaient eue. De lui dire... de lui dire quoi ? Qu'il n'avait voulu faire de mal à personne ? Il avait tué quelqu'un pourtant... un médecin qui plus est. Son visage se tourna alors, ses yeux regardant une nouvelle fois le toit de la tente ; comme s'il n'attendait plus qu'un jugement. Une nouvelle larme coula le long de son visage, venant s'écraser sur le lit. Pleurer... montrer ses sentiments à ce point... cela faisait bien longtemps, même d'un point de vue elfique, qu'il ne s'était pas laissé aller à pareille chose.

La prêtresse regarda la scène avec intérêt, impassible. Elle avait juste dit deux mots pour calmer la peur de celle qui semblait avoir perdu une partie de sa mémoire, mais n'avait rien fait d'autre. Elle attendit donc qu'elle ait arrêté de bouger pour reprendre la parole.

"Il ne vous fera aucun mal, surtout dans l'état dans lequel il se trouve à l'heure actuelle. Quant au fait qu'il vous ait attaquée... il semblerait que la perte du contrôle de sa magie soit à l'origine de cela. Qu'en est-il, vous concernant ?"

Elle avait assez suivi ce qu'il s'était passé pour comprendre quel était le problème du protecteur d'Eteniril. Mais concernant celle d'Ardamir, son cas semblait encore plus étrange. Et la prêtresse était là pour faire réfléchir... et faire comprendre aux deux individus qu'ils s'étaient tous deux rapprochés de Tari d'une manière ou d'une autre, pour une quelconque raison... et qu'il leur fallait en avoir conscience, voire même subir les conséquences de leurs actes. Que ces derniers aient été voulus ou non.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 19:16

La perte de contrôle... Ce n'était pas une raison. Pas une raison convaincante. Pas une raison apaisante. Pas une raison.

Au cœur de ses souvenirs brumeux, mêlés dans le désordre le plus total, des images et des sensations tachaient ses mains, heurtaient sa langue et coulaient dans sa gorge comme de l'or en fusion. A peine comprenait-elle un détail, que l'idée lui échappait. Elle essayait d'attraper de la fumée avec les mains...

Mais alors que le visage de son prédateur se détournait, une chose lui paraissait évidente.

Avant même qu'on l'attaque. Qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit. Qu'importe le visage qui se trouvait devant elle, le sang sur ses mains ou sur ses lèvres. Elle avait peur. Une peur paralysante. Une peur qui lui crevait le cœur et fouillait ses entrailles.

La pire de toutes les peurs qu'elle avait connue.

Les légers murmures au seuil de sa conscience ne signifiaient rien. Elle les savaient présent et pourtant si loin. L'ombre lupine qui l'avait guidée, elle l'avait déjà trahis une fois après tout. Ce n'était qu'un souvenir, un esprit, un fils perdu qu'elle n'avait pas su protégé malgré les serments qu'elle avait fait à la mère... qu'elle s'était fait à elle-même. Le petit loup de feu également. Elle l'avait abandonné. Un sentiment profond, une évidence plus qu'une pensée construite. Elle avait renoncer à quelque chose qu'elle aurait du chérir, qui aurait du continuer à faire partit de sa vie et qui était pourtant réduit à errer dans les limbes entre vie et trépas à force d'être étouffé. Quant à la porte... Tant de regret... tant de visage... tant de voix... abandonnées à Tari. Abandonnées derrière elle. Par nécessité. Par destiné. Par convenance.

Elle regarda la prêtresse. Ses yeux un peu plus assuré.

Elle commençait à comprendre.

Elle se rappela d'un visage balafré. Une voix menaçante. Une voix de mort qui lui avait répondu. Sa voix. La rage, la compassion, le respect qu'elle avait pour cet homme en une seconde. Des cheveux blancs, une peau blafarde, un œil noir si différent et pourtant si semblable à d'autres yeux asymétriques qu'elle avait redouté de ne pas voir s'ouvrir à nouveau. Elle se rappela de ses propres larmes. Elle se rappela cet éclat brisé dans le regard de son père devant la broche d'or végétal qu'elle lui remettait.

Elle se rappela de la perte. Elle se rappela de la solitude. La solitude qu'elle avait toujours refusé d'accepter. La solitude qui la terrifiait plus que tout. La solitude qui l'avait fait tué. La solitude qui lui avait fait désirer le Repos.

La Solitude à laquelle sont esprit embrumé avait été forcé de se confronté dans cette tente entourée d'étrangers depuis une petite éternité.

Elle n'avait pas perdu le contrôle, elle avait refusé de le perdre. Elle ne pouvait pas perdre le peu qui lui restait... Et c'est ainsi qu'elle l'avait perdu. Les larmes lui vinrent aux yeux. Elle voulait savoir pourquoi elle souffrait tellement, qui l'avait condamner à ça... Attaquée ou non, elle aurait tenté de tuer. Elle aurait tout fait pour retrouver son fils. Tout.

Pas parce qu'il avait besoin d'elle.

Parce qu'elle avait besoin de lui.

Elle vivait au milieu de la Mort, pensant la désirer.

Mais elle n'était pas prête.

Elle voulait découvrir et respirer à nouveau.

Elle voulait rencontrer de nouvelles personnes et trouver sa voie.

Elle voulait aider son peuple et tous les peuples.

Elle voulait connaître le bonheur et retrouver les siens.

« Il a perdu le contrôle... Moi, je l'aurai fait de toute façon... Si j'avais put je l'aurai détruit, lui aussi... Et je n'aurai pas échoué... mais je crois... je crois que ça aurait été une erreur. »


Elle ne voulait plus survivre.

Elle voulait vivre.

Et s'il fallait laisser derrière elle certaine chose, elle le ferait.

Elle était seule à présent.

Alors elle n'avait plus de raison d'avoir peur.

« Je suis... Désolée, Neraën. »

Elle avait relevé la tête vers le profile de cet elfe qui lui paraissait soudain bien plus âgé.Ses iris vertes avaient du mal à rester sur un seul point mais elles le devaient.

Si la prêtresse avait tant de mal a cerner son cas, c'était peut-être justement pour cela. Elle ne s'était pas rapprocher de Tari ces derniers jours, elle avait juste laisser entre-apercevoir à quel point elle en était proche tout au long de ces années. Pour la première fois en plus de trois siècle, elle venait de faire un pas pour s'en éloigner.

Elle voulait apprendre à vivre en accord avec elle-même. Chasser une fois pour toute ce besoin de destruction...

« … Mais je ne sais pas quoi faire... »

« Ça viendra... »

Toujours aussi impassible, la prêtresse s'était levée sur ces quelques mots énigmatiques, voyant que le sang maculait de nouveau le rapide bandage qu'elle avait posé à la protectrice. Elle avait du faire un mauvais mouvement en reculant précipitamment. En s'éloignant de la couche du blessé, sa main effleura presque affectueusement l'épaule.

« Mais ce n'est qu'en vous-même que vous ne trouverez les forces nécessaire à poursuivre votre chemin en acceptant les conséquences de vos actes. »


Sa voix était d'une neutralité effarante. Parlait-elle pour l'un, pour l'autre ou pour elle-même ?
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeLun 15 Aoû 2016 - 19:17

"Je suis... Désolée, Neraën."

Une nouvelle fois, Neraën tourna la tête. Cette fois-ci vers celle qui avait parlé avec plus de calme que quelques secondes auparavant. Cette fois-ci, Halyalindë pouvait voir qu'il n'y avait pas qu'une seule larme qui coulait le long des joues de Neraën. Je suis désolée... Une phrase ô combien répétée, trop souvent à tort et à travers, sans de réels sentiments derrières ! Et pourtant, c'était cette simple phrase qui l'avait amené à tourner une nouvelle fois la tête, malgré la réction que la jeune femme avait eue lorsqu'elle avait compris que la personne qui l'avait attaquée était en réalité le blessé qui se tenait auprès d'elle. Depuis trois cents ans, seule une personne avait réellement vu le protecteur pleurer. Et il s'agissait alors de larmes de souffrance. Neraën était aujourd'hui connu pour ne montrer que très peu ses émotions, aussi les quelques larmes qui coulaient malgré lui sur son visage étaient la preuve la plus sincère que la fille d'Ardamir pouvait avoir concernant les émotions qui le traversaient. Et il était fortement touché par ces quelques mots qu'elle avait prononcés, peut-être même plus qu'elle ne le pensait. Alors qu'elle ne sache pas comment faire... cela n'avait pas d'importance pour lui, loin de là. Lui-même ne savait pas exactement comment remédier à son propre problème.

"Ça viendra... Mais ce n'est qu'en vous-même que vous ne trouverez les forces nécessaire à poursuivre votre chemin en acceptant les conséquences de vos actes."

Les paroles de la prêtresse de Tari brisèrent toute tentative de prise de parole de Neraën. Il était encore sous l'effet de la mixture qu'elle lui avait fait boire, aussi il ne pouvait faire aucun geste en la direction de sa protégée et même s'il ressentait que les muscles au niveau de sa gorge commençaient à reprendre de l'aplomb, parler lui serait encore un exercice difficile. Aussi laissa-t-il la prêtresse faire, méditant ses propos alors qu'elle se penchait sur Oloriël pour refermer une blessure qui venait de se rouvrir. Accepter les conséquences de ses actes... c'était bien beau à dire. Comment pouvait-il accepter le fait qu'il avait tué au moins l'un de ses frères ? Et quelles allaient en être les conséquences ? Anornedellon aurait pu le démettre de ses fonctions ou encore le tuer pour protéger au mieux les autres, choses qu'il n'a pas faites. Pour autant, la mort rôdait autour de lui et cela bien avant Eraïson, sans pouvoir saisir pourquoi. Alors les conséquences... tout ce qu'il voyait pour l'instant était le fait qu'on ne pouvait plus lui faire confiance, ou plutôt qu'on décidait de ne plus lui faire confiance. Et si cela arrivait, alors l'accepter allait lui être fort difficile... surtout parce que tout ce qui se passait actuellement le concernant était dû au fait qu'il s'était mis en danger pour le bien de ceux de son peuple. Comme l'aurait dit son père, à force de rêver de devenir un héros, on devient un infirme. Lui qui n'avait aucunement voulu devenir l'un de ces héros de légende, surtout depuis qu'il était devenu un mage, il se retrouvait dans la même situation que ceux qui s'évertuaient à faire des actes héroïques alors qu'ils ne s'y étaient pas suffisamment préparés. Misère... Il imaginait bien son cher père soupirer tout en lui remontant les bretelles.

Un rictus, qui était en réalité un sourire nostalgique très rapidement éteint, apparut sur les lèvres du vieil elfe. Il attendit, sans rien dire, sans rien faire. Juste en écoutant et en regardant. Puis il entreprit de répondre à sa consoeur, une fois que la prêtresse ne s'occupait plus particulièrement d'elle. Cela commença par des raclements de gorge, de profondes inspirations, puis des mots prononcés avec quelques difficultés qui demandaient beaucoup d'efforts au mage.

"C'est... moi qui suis désolé. Je n'aurais pas dû t'attaquer, toi ni personne. Quelle que soit la raison. Pas ceux que je protège. Il regarda intensément les yeux d'Halyalindë. Je ne sais pas comment faire, moi non plus. Mais sache... je te l'ai déjà dit, tu ne t'en rappelles peut-être pas. Sache que tu seras toujours la bienvenue à Eteniril. Que tu pourras toujours venir me voir, où que je sois."

Peut-être cela n'était-il pas suffisant. Peut-être... Quoi qu'il en soit, ses mots étaient loin d'être des paroles en l'air : elle pourrait effectivement venir le demander, où qu'il soit. Même s'il était dans cette académie qu'il redoutait tant ; même si lors de cette période il souffrirait bien trop, une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé}   N'y a-t-il que la vie pour détruire la folie ? {Terminé} I_icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 22:37

Au milieu de ses délires, perdue dans les vagues de souvenirs qui chaviraient sans cohérence ni causalité, le regard de Neraën transperça littéralement la jeune femme. Même si ses mots ne faisaient pas grand sens sur le moment, elle avait la douloureuse impression qu'ils étaient réellement important. Les iris claires du Protecteur étaient vrillés dans les siennes avec une intensité indescriptible.

Alors que les mains de la prêtresse tentait de serrer de nouveau le bandage, une quinte de toux la secoua de haut en bas, propageant un goût de sang dans sa bouche. Dans sa paume : des taches rouges. La prêtresse dit quelque chose de plus en plus étouffé alors qu'elle continuait à fixer le Protecteur d'Eteniril. Mais malgré tout cela, elle avait une certitude : cela, elle s'en souviendrait.
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