Sigvald d'Olyssea
Humain
Nombre de messages : 19 Âge : 30 Date d'inscription : 29/02/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans, an 981 du Xème cycle Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Affaires de familles [Solo] Dim 12 Juin 2016 - 22:57 | |
| Sigvald était très occupé : il lui était très difficile de réussir à engloutir autant de nourriture et de boisson tout en conversant avec son voisin, mais il faisait de gros efforts ce qui le rendait presque compréhensible. Il était là pour festoyer après la mêlée qui s'était tenu dans l'après-midi et avant les joutes qui commenceraient le lendemain. Il avait rencontré plusieurs chevaliers sympathiques dans la journée et ils passaient l'essentiel de leur soirée à se raconter des exploits guerriers et de cocasses anecdotes. Il avait presque l'impression d'être revenu à l'époque où il n'était qu'un chevalier de Kahark, si ce n'était que tous autour de lui lui donnait du titre à chaque fois qu'ils s'adressaient à lui. Mais au moins ils n'avaient pas l'air trop sérieux en le faisant et l'ambiance restait chaleureuse.
C'est pourquoi il fut très surpris de voir débarquer, haletant, un jeune garçon qu'il identifia rapidement comme l'écuyer de son cousin. Il avait visiblement courut et, au vu de la terre qui le recouvrait, s'était étalé une ou deux fois au sol.
« Messire... C'est Enguerrand... Il est en train de se battre avec un chevalier qu'il a croisé dans la rue... »
Sigvald et ses compagnons se regardèrent un instant, un peu étonnés qu'on les dérangent pour ça : ce genre de chose arrivait et c'était avant tout à Enguerrand de se débrouiller, il savait largement y faire après tout. Quand l'attention du baron revint sur l'écuyer, il s'adressa à lui avec une voix légèrement dédaigneuse :
« Et c'est supposé m'inquiéter ? -C'est que je crois l'avoir entendu appeler son adversaire Elrick... »
Sigvald passa presque instantanément de la position assise à une marche énergique, attrapant l'épaule de l'écuyer pour l'entraîner à sa suite. Plusieurs autres chevaliers, dont une majorité d'olysséens, s'empressèrent de suivre le duo. La plupart agissaient ainsi par simple curiosité, se demandant quelle mouche avait piqué le baron, mais certains, mieux renseignés, semblaient réellement soucieux.
L'écuyer guida Sigvald jusqu'à un attroupement. Une foule disparate et envinée s'était assemblée en un grossier rond et semblait captivée par ce qui se passait au milieu. Le baron pénétra le cercle sans ménagement, n'hésitant pas à repousser à coup d'épaule tout ceux qui s'y opposerait. Il creva l'attroupement de badauds pour se retrouver face au sujet de leur attention : Enguerrand se tenait là, visiblement fin saoul, son épée dégainée face à un homme brun, sobre, à peine mieux vêtu qu'un gueux mais qui tenait lui aussi une épée de belle facture. Il s'agissait bel et bien d'Elrick. De prime abord Sigvald fut rassuré de voir qu'aucun de ses cousins n'était blessé. Mais cela n'allait pas durer au vu de la colère qui animait Enguerrand, lequel portait des attaques sourdes et violentes contre son frère qui se défendait comme il pouvait mais ne possédait pas le même talent aux armes. Quant aux quelques compagnons d'Enguerrand que Sigvald apercevait autour de l'arène improvisée, ils ne savaient pas quoi faire et plusieurs d'entre eux furent soulagés de voir leur baron arriver.
Quand Enguerrand porta un nouveau coup, Sigvald ne réfléchit pas plus avant. Il sortit sa propre épée et, se jetant entre les deux adversaire, para l'attaque d'Enguerrand d'un ample mouvement qui le fit chanceler. Le baron s'interposa entre les deux frères, les bras tendus comme pour les empêcher de s'approcher l'un l'autre : une précaution bien inutile dans le cas d'Elrick qui n'en avait clairement aucune envie. Enguerrand, surpris, s'était momentanément calmé en voyant cette interruption mais ne tarda pas à reprendre, se contentant toutefois de vociférer à l'encontre de Sigvald :
« Ne te mêle pas de ça ! Je traite mon frère comme je l'entends ! Je suis son suzerain ! -Tu es surtout complètement ivre, tu sais à peine ce que tu fais. -Je sais très bien ce que je fais, j'essaie de le tuer ! Ce traître ! -Tu ne vas pas tuer ton propre frère pour une connerie de nos pères ! » Il se tourna un peu vers Elrick : « Dégage de là, tout de suite. -Je t'avais dis qu'il n'était pas prêt à me revoir. »
Laissa planer celui-ci avant de s'éclipser dans la foule, se frayant un chemin entre les badauds et semblant se volatiliser au bout de seulement quelques mètres. Quelques personnes s'étonnèrent d'ailleurs et le cherchèrent du regard. La plupart toutefois reportèrent leur attention sur les exactions d'Enguerrand à l'encontre de son cousin.
« Arrête de le protéger ! Laisse-moi passer et régler ça comme je veux ! -Non. Retourne cuiter dans tes quartiers et plonge toi la tête dans un baquet d'eau froide. -J'ai dis laisse-moi passer sinon ! »
Il fit mine de brandir son épée. Suivit un bruit sourd quand le front de Sigvald frappa le visage d'Enguerrand et celui-ci, surpris et sonné, tomba à la renverse, s'étalant par terre, une main sur le visage, l'autre tâtonnant à la recherche de son épée qu'il avait laissé tombé au sol. Sigvald posa le pied sur celle-ci, l'empêchant de la récupérer et, désignant deux des compagnons d'Enguerrand :
« Venez l'aider à se relever et ramenez-le à son lit. »
Les deux s'exécutèrent et prirent leur suzerain chacun sous une épaule pour le redresser. Le choc et l'alcool semblaient être venu à bout des velléités combatives d'Enguerrand qui ne se débattit qu'à peine. On le traîna à moitié à l'écart, tandis que d'autres chevaliers dispersaient un peu la foule de badauds, sans grand succès. Sigvald ôta son pied de l'épée au sol et se pencha pour la ramasser avant de s'approcher de l'écuyer du seigneur de Kahark :
« Tiens, et ne la lui rends que lorsqu'il sera fin sobre, d'accord ? Tu as bien fait de venir me chercher. »
Il donna un claque amicale sur l'épaule du garçon qui vibra à peine. Puis il reprit le chemin des festivités tout en se massant le front. A l'un des chevaliers qui l'avait accompagné, il dit à demi-mot :
« J'avais oublié que cet idiot avait la tête aussi dure que moi. Ça doit être de famille. » |
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