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| Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] | |
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Velkyn Xaran
Drow
Nombre de messages : 371 Âge : 36 Date d'inscription : 02/03/2016
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| Sujet: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Mer 6 Juil 2016 - 22:57 | |
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Une voile sombre et opaque couvrait désormais l’entièreté de Yutar, laissant pour seul guide lumineux les innombrables torches qu’ornaient les remparts de la forteresse. Un front frais avait balayé en deux temps trois mouvements l’accablante humidité du temps chaud de Karfias et emporta avec lui une agréable brise de vent frais. Citée continuellement en mouvement, nul ne pouvait espérer y retrouver le silence car même lorsque la lune trouvait son Zénith, la vie poursuivait son cours au même rythme que le jour. Pour beaucoup, être nocturne avait beaucoup en commun avec leur ancienne vie de Puysard où, au fond de l’Elda, les rayons lumineux du Soleil se faisaient plus absent qu’autrement. Ainsi, des patrouilles guettaient jour et nuit, des entraînements s’enchaînaient peu importe le temps qu’il faisait et par-dessus tout, même les artisans prévalaient le labeur une fois que la clarté s’estompait. Du haut de leur muraille éclairée d’un quatuor de torches, arbalètes à la main, ils observèrent l’horizon, tant bien que leur vue leur permettait de distinguer les choses. Gardiens d’une guérite secondaire, close et verrouillée, empêchant quiconque désirait pénétrer ou quitter, leur position n’était en rien névralgique. Les jours s’accumulaient encore, encore et encore, sans rien apercevoir. Ils ne virent pas même un oiseau prendre son envol, pas le moindre animal bousculer une verdure, pas l’ombre d’un soldat … Jusqu’au soir où, sans en croire leurs yeux, ils aperçurent une ombre s’approcher dangereusement. Au loin, ils distinguèrent une bête, un étalon à priori et qui avait comme chevaucheur un Drow qui semblait ne plus donner preuve de vie. Ce dernier tanguait de gauche à droite et menaçait constamment de tomber. Le destrier trotta paisiblement jusqu’au pan de la porte où à son arrêt, le corps du Drow chuta brutalement contre le sol. Les portes s’ouvrèrent prudemment et de ceux-là, en sorti une dizaine de bretteurs à la peau sombre. Inerte et étalé contre le sol frais, un Drow gisait, la respiration faible et haletante. Les gardes s’approchèrent en observant tous bords tous côtés, cherchant le piège ou le moindre guet-apens. Finalement, deux hommes ancraient leur solide poigne contre les bras du mourant et le traînait sans ménagement jusqu’à l’intérieur de la citée. C’est seulement là que les yeux du groupuscule s’écarquillèrent, lorsqu’ils se rendirent compte que c’était en vérité, le Haut-Prêtre d’Uriz qui se mourrait.
« DÉPÊCHEZ-VOUS! APPORTEZ-LE IMMÉDITAMENT À L’INFIRMERIE ! »
Comme si le feu venait de prendre dans la fourmilière de Yutar, tous s’agitèrent de manière surexcitée. Plusieurs criaient à la recherche de médecins, d’autres le transportaient alors que le restant balayait le passage en lui frayant un chemin au travers les curieux. Un envoyé fût dépêché pour avertir les membres du Cultes qui attendaient son retour, depuis que son compagnon Khernal ainsi que les autres prêtres étaient revenus de leur mission.
On le mena dans une tente surdimensionnée qui servait normalement aux premiers soins offerts au champ d’entraînement. Ce soir-là, exceptionnellement, on libéra trois lits pour faire de la place et c’est un duo de médecins qui s’approchèrent de Velkyn pour constater son état. Ils dénouèrent sa protection de cuir, l’étendirent et l’observaient prestement : Lèvres séchées en signe de déshydratation, zébré de sang au visage, aux mains et complètement recouvert de son propre sang. Au niveau de sa clavicule y était aussi un petit trou où sa peau était relevée et où de petits copeaux de bois s’étaient nichés un chemin en sa chair.
« Une flèche bien tirée, elle a transpercée son armure ainsi que sa peau pour traverser de bords en bords. »
« Non, elle ne peut pas avoir laissé autant de bois derrière elle. Il se l’est lui-même arrachée ou l’a brisée d’une manière ou d’une autre. »
Une lueur transperçait les tissus de la tente, pendant que les médecins s’affairaient à le stabiliser grâce à leur pouvoir. Ils nettoyèrent la plaie puis procédaient au retrait des morceaux de bois, mais n’en firent pas plus. Costaud comme il était, ni un ni l’autre ne doutait de sa rémission. Il devait son piètre état à l’importante quantité de sang qu’il avait perdu et à sa négligence. Sa constitution, mêlée à un peu de repos allaient le remettre sur pieds en deux temps trois mouvements et ils le savaient. Armé d’éponges, les deux médecins commencèrent à débarbouiller le guerrier avec un peu d’eau froide. Le contacte du liquide fit s’ouvrir net les yeux du Drow et, d’une voix chuchotée, mais acerbe à souhait :
« Ne … Me touchez pas! »
Encore assez vigoureux pour ne pas s’évanouir, le prêtre chassa d’un regard les deux toubibs et s’écroula dans un soupire en sa couche. Torse aussi nu que ses pieds, il fixa le plafond pendant plusieurs interminables secondes, repensant à cette journée de massacre. Il repensait à ce camp qui brûlait, à ces deux elfes qu’il avait tué de ses propres mains, mais aussi à son dernier combat qui lui coûta presque la vie …
Devant l’abri de voiles, cinq gardes barraient désormais l’accès au Haut-Prêtre, hallebardes à la main. L’entrée ne serait pas gagnée d’avance, si pour quelconques raisons, quelqu’un cherchait à s’entretenir avec l’envoyé d’Uriz.
Dernière édition par Velkyn Xaran le Dim 6 Nov 2016 - 19:25, édité 1 fois |
| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Jeu 7 Juil 2016 - 0:17 | |
| Lorsqu'un pur sang aux couleurs du désert avait passé la porte avec deux cavaliers dont la Maîtresse des forges qui avait mis au pas l'intégralité des artisans du fort depuis quelques ennéades, quelques sourcils s'étaient froncés. Les sentinelles avaient voulus ouvrir la bouche, rapidement dissuadés par le sang qui maculait la croupe de l'étalon et le visage de l'homme en cuir.
La première et seule chose que la drow avait demandé en posant pied à terre était de savoir où était Velkyn. Hors du Fort encore. Un léger sourire s'était alors peint sur son visage sans que ses yeux ne montre la moindre pointe de gaieté.
« Lorsqu'il sera rentré, dites lui que sa femme a besoin de lui parler de l'escorte qui lui a fournie. »
Puis elle avait elle-même emmener Tril à l'écurie pour s'occuper de lui, le laver l'étriller, et panser sa jambe arrière mis à mal par l'une des dernières attaques du félin. Le mage/cartographe/serviteur/garde du corps qui ne la quittait jamais eut cartier libre pour le reste de la journée, histoire de se remettre des essaient infructueux pour se défaire des deux prédateurs et de la chute brutale qu'il avait subit. La teinte cendré de sa peau et son regard hagard ne disait rien qui vaille de toute façon.
Le reste de la journée, elle l'avait passée dans la tente de son prédécesseur à examiné et envisager les meilleurs améliorations possible compte tenu de leur découvertes de leur journée (écourtée) de recherche... et de la dangerosité des lieux. Elle avait déjà sélectionné plusieurs points sur la carte où les forgerons pourraient aller extraire du minerais en plus ou moins sûreté et un point de déviation d'une rivière non loin pour alimenter plusieurs roues à aube juste a l'extérieur des murs. Le travail y serait moins sûr mais le replis et la défense extrêmement simple. Sans les elfes qui étaient beaucoup trop loin au nord pour poser problème, quelques précautions contre les bêtes et appâts dans une autre direction éviterait les problèmes les plus importants. Il ne fallut qu'un dernier entretient avec l'apprenti qu'elle avait amené avec elle pour conclure la chose. Pendant que le second de son prédécesseur ordonnerait et superviserait la création de la redirection du cours d'eau, son apprentis vérifierait l'avancement de la construction de l'atelier extérieur avec l'appuie de l'Intendance. Et elle s'occuperait de fabrication d'outils de base et de quelques alliages intéressant qu'elle pourrait réussir à faire dans des conditions pareilles. Elle avait aussi conclu avec le grand intendant un marcher : des armes de la Corporation d'argent contre quelques prisonniers de secondes mains et des matières premières qui n'étaient pas trouvable plus au sud.
Les étincelles voletaient dans l'air autour de l'elfe noire. Les quelques flammes de sa forge lançaient des ombres dansantes sur son visage. Ses gestes amples maintes fois répétés semblaient former un grand tout, continus et fluides comme une danse. Elle ne s'arrêtait pas. Chauffant, frappant, pliant, cassant, refroidissant. Son visage perdait alors toute fausseté, toute prétention, toute provocation. Entièrement à son art, le regard de lave plus rougeoyant que les braises dans lesquelles elle travaillait le métal, la concentration et la décontraction avaient envahit son visage espiègle.
La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'elle passa à sa ceinture le marteau de forge qu'elle avait amené de Thaar. Ce n'était pas d'elle même qu'elle était sortie de ses pensées, mais parce qu'une curieuse rumeur se répandait dans la citadelle. C'était le troisième homme armé d'une torche qu'elle voyait courir à l'extérieur de la fore qu'elle s'était approprié. Étonnée... et curieuse, elle avait parachevé la réparation de sa lame noire sur la pierre a aiguisée avant de passer le nez dehors, suivant le chemin qu'avaient emprunté les marathoniens dans l'espoir de tomber sur l'origine de l'agitation. Les mains prêtes à se refermées sur ses lames jumelles. Se souvenant d'un passé bien trop lointain pour être évoqué consciemment, son corps prenait de lui-même une posture de défense, glissant sans un bruit dans les ombres que projetaient les hauts murs de pierre grise.
Étrangement ses pas la menaient, non pas vers la porte ou un quelconque lieu de rassemblement des hauts pontes de l'armée, mais vers l'infirmerie. Elle observa l'entrée de loin. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que deux médecins en ressortent précipitamment en parlant à voix basse. Par chance, l'un d'eux obliqua vers le côté ou se trouvait la forgeronne. Elle sourit dans l'ombre, se faisant reconnaître au dernier moment.
-Qui est sous cette tente ?
Sa soudaine apparition tira un sursaut au guérisseur, puis il fronça les sourcils en dévisageant la femme qui l'avait si impoliment arrêté... A moins que ce ne soit son ton glacial ou la lame blanche qu'elle caressait du bout d'une griffe d'argent, prête à s'en saisir qui lui faisait adopter une attitude plutôt circonspecte. Pour n'importe qui d'autre, le médecin se serait fait un plaisir de répondre simplement que cela ne regardait que lui... mais vu qu'il n'avait aucun doute sur l'identité de son interlocutrice il aurait été mal avisé de lui refuser une information pareille...
-Le Haut-Prêtre Velkyn Xaran est rentré il y a peu. Il a été blessé mais il n'y a rien de grave.
Ce fut au tour de Krish de froncer les sourcils. Petit un, Velkyn blessé. Petit deux, Rien de grave alors qu'il était maintenu dans l'infirmerie et non reconduit à ses appartements. Petit trois, personne ne l'avait prévenue. Beaucoup de chiffres à avaler d'un coup.
Pourtant elle ne dit rien, inclina la tête et laissa filer le médecin. Crier sur tous les toits que Velkyn était au bord de l'agonie aurait été pire que tout si c'était véritablement le cas alors le bougre faisait plutôt bien son travail. Mais elle devait le voir de ses propres yeux.
Elle se glissa jusqu'à l'infirmerie, plus fébrile qu'elle ne l'aurait crue... Si la Voix des Dieux avait put être gravement blessée après cette débâcle qui leur avait fait perdre du terrain en Anaëh... il devait y avoir une raison. Elle allait atteindre son but... lorsqu'elle se heurta à cinq gardes, hommes et femmes armés jusqu'aux dents, l'air patibulaire mais presque.
« Comment va Velkyn ? Je veux le voir. » dit-elle simplement en attendant de voir comment allaient réagir ses sous-fifres. Elle n'avait pas grand espoir que cela se passe bien mais l'espoir faisait vivre après tout. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Jeu 7 Juil 2016 - 4:03 | |
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L’agitation s’estompa tranquillement et tous retournèrent à leur labeur habituel, poursuivant avec monotonie la plupart de leurs tâches. Pour d’autres, l’inquiétude commençait à se lire sur leurs yeux. À quoi bon guerroyer, jours et nuits, si même le Héraut d’Uriz revient aussi mal-en-point suite à une si petite rixe ? Les gens ne perdaient pas foi, mais c’était indéniable, plusieurs interrogations flottaient ci et là dans les yeux de nombreux fervents.
« Comment va Velkyn ? Je veux le voir. »
Au milieu du quintuor, une drow aux jambes interminables toisait le regard de Krish en faisant fi de tout. Elle ignorait son air supérieur, balayait du revers de la main son autorité, se moquait de qui elle était ; elle la considérait comme une du petit peuple. Sans doute parce qu’elle n’avait aucune idée de qui elle était, au final … Icelle était imposante non seulement par sa taille étonnamment prononcée, mais aussi par la prestance qu’elle projetait. Pesamment harnaché de fer, hallebarde longue de pratiquement deux mètres, elle fixa Krish de bien haut. Puis, lorsqu’elle s’adressa à elle, la géante au cœur de pierre lui répondit du tac au tac, sans réfléchir un seul et unique instant qu’elle pouvait être liée d’une quelconque manière avec l’envoyé d’Uriz :
« Le Haut-Prêtre Xaran se repose, mais ne peut recevoir la visite de quiconque : ordres du Grand-Prêtre. Passez votre chemin ou revenez à l’aube, lorsqu’il se sera reposé.»
Et aussi glaciale qu’immuable, elle souda ses lèvres dans un regard on ne peut plus sérieux. Sa hallebarde frottait un instant le sol boueux, laissant présager qu’elle n’hésiterait pas un moindre instant à trancher l’air en direction de la forgeronne.
Si Krish parvenait à pénétrer et, elle y parviendra, voici ce qu’elle apercevrait :
La tente était occupée par de nombreuses couches disposées circulairement autour de l’air de repos. En son centre, était monté plusieurs tables sur lesquelles étaient déposées nombres d’outils d’opérations, notamment des couteaux, des scalpels ainsi qu’autres instruments chirurgicaux. Tous les lits étaient vides, excepté un. Dans celui-ci, le corps de Velkyn sommeillait paisiblement. Défait de tous ses vêtements, exceptés de ses guêtres de cuir et de son poignard fétiche, son corps était pleinement exposé et peint de carmin. Sa musculature exacerbée démontrait tout l’effort physique dont il avait fait preuve durant la dernière journée. Une blessure sanguinolente mais saine, ornait sa clavicule gauche. Seul cet endroit avait été nettoyé, puisque le restant de son corps fût laissé tel quel à sa demande. Les paupières lourdement closes, il dormait poings fermés et espérait de tout cœur qu’il puisse au moins, le temps d’une nuit, récupérer ses forces. Le premier qui oserait perturber son sommeil avait à être fichtrement dégourdi parce que même alité, le Haut-Prêtre ne manquerait pas de lui rappeler qui il est.
À moins bien sûr, que sa femme elle-même ne le réveille …
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Jeu 7 Juil 2016 - 17:02 | |
| Un sourcil froncé, Krish regarda celle qui s'était avancé d'un pas de haut en bas... de bas en haut... puis de haut en bas... et de bas en haut. Fichtre que cette bécasse était haute sur pattes. Mais Krish avait cette particularité féline qui exaspère tant la plupart des gens : celle de pouvoir regarder quelqu'un de haut même en faisait trois têtes et cent-cinquante kilo de moins. Elle ne s'en privait pas d'ordinaire, ce n'était certainement pas maintenant qu'elle allait commencer.
« S'il est suffisamment conscient pour donner l'ordre de le laisser, je suis certaine qu'il pourra congédier sa femme. Et si c'est une question de sécurité, j'ai déjà eu des centaines de nuits pour mettre fin a ses jours. Je choisirais une fin plus glorieuse qu'une paillasse humide dans une infirmerie. »
« Le Grand-prêtre a donner ses ordres. Personne. Ne. Passe. »
Elle regrettait bien une chose cependant... Pour une fois, elle s'était préparer a agir simplement, poliment même... Mais on semblait toujours vouloir lui casser les pieds au mauvais moment. Quatre ennéades qu'elle était dans le Fort à améliorer chaque étape de la chaîne de production des outils, armes et armures dont ils avaient tous besoins et les serviteurs qui gravitaient autour de son époux s'échinaient encore à la traiter comme une esclave hérétique. Ils s'étaient donné le mot, il n'y avait pas d'autre explication ! A croire que le seul moyen de se faire respecter était de montrer ses muscles saillants et d'agir de façon inutilement cruelle. Si la peur était la seule chose qui tenait cette armée unie alors ils étaient encore plus con que prévu !
La forgeronne croisa les bras, faisant involontairement saillir sa poitrine de son corset de métal trop serré à ce niveau là. Elle n'avait pas envie de jouer. Pas envie de minauder. Elle voulait voir de ses yeux Velkyn. Juger elle-même de l'état de son plus grand pari. L'une des rares personnes qui la retenait de tourner définitivement le dos à toute cette misérable engeance qu'était le gros de leur peuple.
« Retourne dans le lit de ton père, gamine. Peut-être qu'il t'apprendra a fermer ta gueule quand il le faut. »
Elle avait approché. La lame de la hallebarde s'était pointé vers elle en une fraction de seconde. La garde n'avait pas hésiter un instant mais n'avait pas réagit outre mesure non plus à la provocation. Krish laissa courir la griffe de son index sur la lame, comme si elle l'examinait de plus près. D'un moment extrêmement rapide, elle dégaina la lame noir qu'elle venait de réparer et la rengaina dans la foulée. Quatre autres hallebardes se pointèrent vers elle. La main qui tenait la lame de l'arme qui la menaçait directement se leva tout comme sa jumelle, montrant qu'elle n'était pas hostile... ou presque. Ses doigts tenaient la tête de la hallebarde de la géante dont le manche avait été coupé net par la courte lame noire.
Krish lâcha le morceau métallique avec un sourire satisfait. Le tranchant de sa propre lame n'avait pas pâtit de cette mésaventure, même si le raccord était horriblement visible ( pour ses propres yeux, donc sûrement imperceptible pour n'importe qui d'autre ).
« On se calme. Il ne faudrait pas réveilleur le patron. » sourit-elle de plus belle, les mains haut au-dessus de sa tête. « Mais assez jouer. A moins que vous vouliez être ceux qui vont annoncer à Velkyn que deux de ses prêtres et amis sont morts et que celle qui essaie de remettre en ordre vos forge déplorables depuis plusieurs ennéades, qui se trouve être également la mère de ses enfants, a quitté Yutar parce qu'elle en avait assez d'être traitée comme une vulgaire putain hérétique, vous allez me laisser passer. »
Mauvaise joueuse ? Oui. Comme toujours. Mais elle ne proférait jamais de menace en l'air... sauf quand ça l'arrangeait. Les derniers mots de sa tirade avaient été prononcer un ton en dessous. Elle n'avait absolument pas envie de rire et de passe plus de temps en compagnie de ces cinq nigauds.
En tout cas cette fois l'argument sembla faire mouche ? Qui de l'idée d'annoncer la mort d'un ami à un homme aussi impulsif que Velkyn ou de lui annoncer le départ de sa femme fit finalement plier les gardes ? Grande questions. Mais la géante armée de son bâton coupé, sans se départir de son charisme, recula d'un pas pour laisser passer la forgeronne. A ce moment précis, Krish sût que si elle avait le malheur de ressortir un peu vite ou de façon suspecte, il ne faudrait pas un instant pour qu'une lame sépare relativement proprement sa tête de son corps... Mais elle n'avait pas l'intention de jouer aux idiotes en retrouvant le chemin de la sortie, alors...
Sur un dernier regard hautain échangé avec l'imposante garde ( et une soudaine envie de l'inviter dans le lit conjugal un de ces soirs ), Krish se glissa à l'intérieur. L'Ombre se referma totalement sur elle. Même ses yeux d'elfe noire, habitués à la pénombre voyaient à peine quelques formes. Heureusement pour elle, elle était déjà venue à plusieurs reprise... notamment le jour même pour s'assurer que son investissement magie recevait les soins appropriés. Le silence l'entourait comme une douce couverture. Quelque part devant elle se trouvaient plusieurs tables couvertes d'outils, de fioles, de tissus, bandages et autres cataplasmes. Autour, plusieurs lits se massaient en cercle.
Immobile, elle tendit l'oreille pour essayer de localiser une respiration. Petit à petit, elle se mit en mouvement, lentement, très lentement, suivant l'arc que formait les couchage. Au premier pas, elle dégaina ses lames jumelles et les tint dans sa main gauche pour éviter les cliquetis qu'elles produisaient sur son corset. Toujours aux aguets pour trouver ce qu'elle cherchait, elle finit par s'immobiliser près d'un lit avec un léger sourire. Pattes de velours dans l'ombre de l'infirmerie, elle se glissa jusqu'au chevet de la personne qui reposait là. A si peu de distance, elle parvint à reconnaître le profil encrassé de celui qu'elle espérait trouver.
Dans l'ombre, il lui était impossible de savoir s'il dormait ou non, mais ses yeux étaient clos, sa respiration était calme et profonde. Le plus silencieusement possible, elle s'assit en tailleur à son chevet, contemplant les découpages d'ombre noires sur noires. Elle posa près d'elle ses deux lames.
Qu'est-ce qui avait put mettre un homme de ce calibre hors d'état de nuire... ?
Etait-il gravement touché ?
Sa respiration puissante dénotait au moins d'une certaine vigueur.
Assise près de lui, elle prit d'abord le temps de laisser ses idées défilées à leur guise. Ces deux derniers mois, sa vie s'était considérablement accélérée. Dans ce fort et sur cette paillasse, elle retrouvait tout un passé, toute une gloire, tout un destin. Savoir qu'il avait été vaincu, la rendait curieuse. Devrait-elle être fière ou déçue ? Seules des explications plus poussées pourrait le lui dire. Seule la gravité de ses blessures et la façon dont il les surmonterait le fixerait définitivement. La défaite n'était rien si elle n'était que le prélude à de nouvelles victoires plus éclatantes encore. Et la part d'elle qui avait été élevée au Puy, qui s'était battue pour gravir les plus hauts sommets, avait besoin de savoir ce qu'il en était pour celui qu'elle considérait depuis tant de temps comme un Élu Divin. S'ils étaient bien liés l'un a l'autre, alors elle voulait savoir et comprendre. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Jeu 7 Juil 2016 - 22:20 | |
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Sa … Sa femme ? L’imposante statue d’ébène sembla s’effriter, tant la nouvelle avait brisé son moral. Elle venait de mordre dans un os parce que même plus courte sur patte, Krish lui avait fait comprendre son rang. Elle déglutit profondément et si elle avait pu, elle se serrait creusé une tombe pour aller s’y enfouir et ne plus jamais en sortir. Elle éprouvait au même moment une honte cuisante, mêlé avec une once de peur. Elle questionna ses quatre compagnons d’un regarde dubitatif puis reconsidérait le fait que sa hallebarde n’était plus. Plus loin encore que le fait que la forgeronne pourrait d’un tour de main, mettre en déroute le quatuor, le fait qu’elle était la femme du Haut-Prêtre lui mit une claque en pleine figure. Après tout, si Krish s’était fait remarquée depuis quatre ennéades, Velkyn en revanche n’avait pas crié sur tous les toits qu’elle était sa femme. Même qu’au final, quand on y repense, en dehors du fait qu’il était reconnu comme impétueux, sévère, cruel et violent, personne ne savait beaucoup de sa vie personnelle.
Le chemin se libéra alors que les gardes redressaient leurs hallebardes pour laisser libre accès à la Maîtresse de Lave. Il régnait dans la tante une quiétude jusqu’alors peu présente en Yutar. Un silence de mort, comme si personne n’y était, que personne ne s’y reposait ou qu’aucun n’y vive. À son approche, au fur et à mesure que les pupilles de la forgeronne s’adaptaient à la noirceur de l’endroit, elle pouvait distinguer son mari. Icelui respirait normalement, surélevant son poitrail dominant et tatoué de parts et d’autres. Sa plaie était saine et semblait déjà reprendre du mieux, laissant tout croire que les deux médecins l’avaient criblé de soins régénératifs. Peu vêtu et barbouillé de sang, costume dédié à toute la barbarie qu’un homme était en mesure de faire preuve, notre soldat n’eut pas conscience de l’approche de sa femme.
Ainsi étalé en sa couche, même bercé dans les bras de Morphée, il dégageait ce petit quelque chose de puissant et de dominant. Comme s’il était prêt à bondir, comme une bête qui feintait de se reposer. Prêt à tout instant à mordre, déchiqueter et tuer, ce même s’il s’agissait de sa propre femme. Si plusieurs racontaient comme il s’était échoué devant les portes de Yutar, personne ne savaient en vérité ce comment il s’était rendu jusqu’au fort … Une flèche, seulement ? Non, voici comment s’était réellement passé l’histoire :
Une flèche s’était logée lâchement en sa clavicule, alors qu’il fit dos à un elfe tapis dans les buissons. Icelle lui sauva la vie plutôt qu’il ne lui arracha, parce que c’est grâce à cette dite flèche qu’il avait occis son ennemi en se l’arrachant sans autres forme de procès. Le sang déferlant entre sa deuxième peau de cuir et son propre derme, il prit la décision de pousser plus loin sa soif de vengeance. Nul pleutres ou couards ne pouvait dès lors continuer à respirer librement, alors qu’ils leur devaient un combat. Blessé, esseulé, il entreprit une chasse à l’homme dès moins subtile. Il laissa derrière d’innombrables traces mouchetées de sang, de même que des cadavres elfiques. Sa lame rougoyait le sol de ses ennemis au fur et à mesure qu’il les rencontrait. Son sang de chauffait et sa respiration s’accélérait, sans se rendre compte qu’il perdait des masses de sang. Tôt, une nuée de taches noires commençaient à obscurcir sa vision. Sa lame s’élança sauvagement et terrassa un cavalier d’un seul et unique coup. Au travers les cris rageur du Haut-Prêtre, mêlé à celui des pauvres elfes qui perdirent gros, une envolée d’oiseaux prenait leur envol. À dos d’un cheval elfique, Velkyn plantait ses talons dans les flancs de la jument qui hennissait outre mesure. Certes, Velkyn s’en alla, mais il laissa derrière lui plus d’une dizaine de longues oreilles, gisant désormais sur le sol humide d’une dense forêt. C’est seulement plus tard, qu’il perdit pratiquement connaissance, faute d’avoir saigné trop longtemps …
Il dormait paisiblement désormais, mais subtilement niché contre son faciès ténébreux, un sourire subtilement satisfait était collé contre ses lèvres.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Ven 8 Juil 2016 - 1:18 | |
| Une petite éternité s'écoula dans la pénombre de l'infirmerie. Si le lit sur lequel reposait Velkyn avait été plus large, la drow se serait certainement étendue à ses côtés, sans le toucher pour ne pas briser son sommeil. Mais ce n'était pas le cas. Alors elle restait assise là, en tailleur sur le sol froid.
L'ombre qui baignait la pièce était avait fini par livré quelques secrets. Des reliefs plus précis. Des détails de l'état du Haut-Prêtre. Son visage et son poitrail étaient couverts de sang. Le sien ou celui d'un autre ? Peut-être les deux. Seul la peau nue autour de sa clavicule gardait sa teinte d'encre... et semblait avoir été soignée. Une entrée de flèche ? De lame ? Une blessure assez fine en tout cas. Par empathie ou par réflexe, la fine cicatrice qui ornait la peau de la forgeronne un pouce en-dessous de sa clavicule gauche se rappela à son bon souvenir par une vague démangeaison. Elle eut un sourire idiot à cette pensée. Elle doutait que cette nouvelle blessure soit le souvenir d'un ami dans le cas de son époux.
Le visage de Velkyn lui apparaissait également avec un peu plus de netteté. Un sourire étirait ses lèvres. Même endormi, il gardait toujours quelque chose de sauvage, ce n'était pas la première fois qu'elle prenait plaisir à l'observer ainsi. En règle général, elle ne restait pas pour se reposer dans le lit de ses conquêtes, mais il y avait bien sûr quelques exceptions, et Velkyn était peut-être la première d'entre elle. Et pourtant elle le trouvait aujourd'hui... paisible. A la fois assouvi et satisfait. Une chose que même elle voyait rarement. En tout cas, pas de lividité ou de suée apparente. Ses cheveux blancs n'étaient empoissés que par du sang séché.
Mais même si cela avait été le cas, elle sentait à présent que son cœur serait resté de marbre.
A force de regarder son profile dans le silence, des souvenirs affluaient, ses pensées s'ordonnaient. Il disait vrai. Leur destin était lié. Qui sait ce qu'il seraient devenus chacun, sans l'intervention de l'autre dans leur vie. C'était à la fois imperceptible et incontestable. Elle pouvait l'avoir ignoré pendant des siècles, il était un pan important de son passé, et par lui, qu'elle l'admette ou non, elle avait découvert et compris des choses qui lui avait permis d'atteindre le sommet de son art et survivre tout ce temps malgré les trahisons, les ennemis et les coups du sort.
Pourtant elle savait qu'elle ne le pleurerait pas. Elle était ainsi faite.
Elle l'avait quitté du jour au lendemain, sans un au revoir pour leur fille, laissant a peine un message à son propre apprenti. Et aussi fortes que soient leurs retrouvailles, aussi importante que soit pour elle la révélation divine qu'il lui avait faite, certaines choses ne changeaient pas. Elle le ferait de nouveau avec la même facilité apparente. L'attachement sans barrière ni précaution, c'était courir le risque de laisser l'autre nous tirer dans la tombe... et pourtant.
Pourtant elle ne se sentait nulle part plus en sécurité. Une sécurité poisseuse de la faiblesse qui avait teinté sa jeunesse, salie d'un passé lointain où elle n'était qu'une ébauche grossière d'elle-même. Une sécurité illusoire reposant sur la volonté d'un être violent, sadique et sans pitié dont l'esprit était assailli par les Voix des Tous Puissants. Une sécurité que nul être au monde ne parvenait à lui faire ressentir... Il était là, éternel et égal dans sa folie, personnification de tous les paris qu'elle avait gagnée dans sa vie. Hier enfant gravant dans sa chair chacune des marques de ceux qui guidaient ses pas, aujourd'hui guide de tout un peuple. Il avait gardé le même regard. Ce regard dans lequel elle pouvait voir passer les intentions de leurs Créateurs. Ils se connaissaient si bien... Et c'était pour cela qu'il était dangereux.
Deux iris d'acier cernés de sang flottèrent un instant dans la pénombre. Si différents. Ceux qui avaient un soupçon de pouvoir sur elle se comptaient sur les doigts d'une main. Sans y penser, elle glissa la main sur son propre ventre.
Si elle avait tant insisté pour le voir, ce n'était pas pour avoir une explication en fin de compte. Elle savait qu'il n'aurait pas été vaincu si facilement, cela lui suffisait. Elle voulait le voir. Elle avait enfin put faire le point. Il était un danger pour elle et elle le savait parfaitement. Mais tant qu'elle savait que cette sécurité n'était que temporaire, tant qu'elle n'oubliait pas que des souvenirs restaient des souvenirs, elle n'y risquerait pas plus qu'un beau rêve.
Sa main dépourvue de griffe glissa sur celle de Velkyn, aussi légère qu'une ombre. Peu à peu, le sommeil la gagnait. Sa tête s'avachit sur le bord du lit de camp. Elle sombra rapidement, appuyé sur le côté, attendant que le blessé ouvre les yeux plutôt que d'exiger son réveil. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Ven 8 Juil 2016 - 4:03 | |
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Outrepassant une cruauté usuellement alimentée par le racisme ou une haine aveugle envers leurs cousins elfique, Velkyn lui, éprouvait du plaisir à la violence. Qu’elle soit gratuite ou méritée, il puise dans les regards hagards et affolés de ses victimes quelque chose de plus plaisant encore que le coït. D’autant plus que sa position lui permettait de faire preuve d’agressivité, autant sur ses ennemis que sur ceux qui se devaient d’être punis ou chassés. Pour le peu qu’on connaissait de lui, en dehors de son mariage, jamais il n’avait entretenu de relation sérieuse avec les femmes. D’abord et avant tout passionné par la guerre, fascinée par tout ce qui gravite autour de cet art, il ne démontra qu’en quelques rares occasions l’envie d’échanger quelques rapports intimes. Et d’entre tous, aucune n’eut jamais ni l’exclusivité, ni droit à une nuit dénudé de violence. Car si le jour venu, on le connaissait enclin aux actes agressives, il n’en était pas moins lors de ses ébats. Mais il y en avait bien une, une femme qui lui faisait faire des choses, des choses qu’aucune autre n’aurait jamais le plaisir d’obtenir. Elle l’avait marié alors qu’il n’était encore qu’initié et depuis, de nombreux fantômes hantaient la psyché du petit Velkyn, lui rappelant sans cesse l’importance du rôle qu’avait à jouer la Maîtresse des Forges. Icelle était liée, non pas seulement par les vœux sacrés du Mariage, mais aussi parce qu’une force supérieur en avait voulu ainsi. Icelle allait jouer un rôle névralgique dans la vie du prêtre, que ce soit tôt ou tard, ou bien que ce fût déjà fait, mais il n’en restait pas moins que le Prima tenait toujours bon. Toujours, il se remémora les souffles qui voyagèrent jusqu’à ses oreilles, des murmures qui lui dicta de prendre soin d’elle, comme le plus précieux des joyaux. Que nulle autre sur terre ne méritait mieux qu’elle et que, ultimement, il faudrait soulever terre et mer s’il advenait qu’elle soit un jour menacée …
Ce soir-là, un étrange rêve vint caresser inconsciemment sa psyché. Survolant au-dessus d’épais nuages de cotons, il était devenu un corbeau. Il croassait, encore et encore, non pas comme des gémissements mais plutôt comme des acclamations. Le volatile piqua du bec et plongeât tête première dans un cumulus pour que, de l’autre côté, une fois franchit, il aperçut une terre chaotique. L’endroit était familier et, après un survol sommaire, il s’aperçu qu’en fait, il s’agissait de la faille d’Elda. Une épaisse lave s’écoulait de parts et d’autres, enterrant sous son chemin des milliers de macchabés à la peau foncée et verdâtre. De moult failles surgissaient des boules de feu aussi ardent que l’était la lave. Mais au loin, une personne se tenait droite comme un pic, une femme en tenue d’Ève. Elle marchait, d’un pas lent et calculé, piétant entre deux coulisses de lave, comme si son derme ne souffrait pas de cette chaleur cuisante. Le piaf croassait de nouveau pour attirer son attention, mais rien n’y faisait, la femme faisait la sourde d’oreille. Alors derechef, il piqua du bec pour venir à son niveau … C’était elle.
Krish zigzaguait au milieu des décombres, des ruines et de ce paysage chaotique, tenant en ses mains une relique couverte d’un linceul immaculé. Elle obliqua et, comme si elle devina qu’un tremblement allait se produire, deux roches s’écroulèrent pour donner accès à un cratère. Au fin fond de ce dernier, une marre épaisse de sang bouillant servait en guise de lac. Elle s’approcha tout près, sans y tremper le moindre orteil, jusqu’à ce qu’un homme jaillisse de cet épais liquide écarlate. Le corbeau se voyait, de plus haut : Velkyn.
Il se reconnu, il était identique à ses souvenirs, aussi fort qu’un roc, naturellement barbouillé de sang, le corps peint de nombreux tatouages et, évidemment, zébré de plus d’une cinquante de cicatrices. Il s’avança vers Krish qui, une fois rendu à son niveau, attendit qu’elle ploie le genou, chose qu’elle fit de manière très élogieuse. Elle dressa les mains puis lui offrit un mystérieux présent : un gigantesque marteau dont cinq runes caractérisaient l’arme. Une arme mythique, pour l’élu d’Uriz.
« Réveilles-toi Velkyn … Réveilles-toi Velkyn … Ton Créateur a aimé te voir guerroyer … »
De douces voix, soufflées si gentiment au fin fond de sa tête encore un rien endolori par la chute de son canasson. Qui pourtant, lui arracha subitement de son sommeil réparateur. Il se dressa raide comme une barre en sa couche, empoignant son poignard et menaçant quiconque se trouverait devant lui … Son souffle était plus rapide que jamais et son cœur voulait lui arracher de la poitrine! Ses yeux sondaient les environs de manière affolée, jusqu’à ce qu’il tombe sur Krish qui s’était assoupie à son chevet. Si son cœur de pierre n’avait jamais été effrité, un éclat de roche s’envola, lorsqu’il la détaillait près de lui. Attendri ? Non, c’était peu probable … Mais le fait de l’avoir rêvée pendant un bon moment jouait pour beaucoup. Son coutelas retrouvait le confort de son fourreau et, dans un soupire d’aise, il se recoucha. Sa main maîtresse se souleva puis se déposa contre le sommet de son crâne. Aussi délicatement qu’il le ferait pour une arme précieuse, il octroya de nombreuses caresses sur sa crinière immaculée. Son pouce partait de son front, jusqu’à ce que sa main dévale à sa nuque pour lui réserver une doucereuse caresse. Un soldat chassa le rideau pour venir s’assurer que tout allait et lorsqu’il pénétra, les yeux du prêtre vinrent se fracasser contre ce dernier qui comprit, aussitôt entré, qu’il se devait de guerpir. Krish était là, pour lui, et nul ne pourrait le lui enlever ou perturber ce moment.
Toute son attention lui était réservée, à elle seule et qu’importe comment elle réagirait à son éveil, le ténébreux guerrier était prêt à l’affronter.
« Chéries-là, car c’est elle qui te tient en vie, Velkyn … »
De nouveau, d’autres souffles vinrent le perturber et il n’en eut cure, parce que son attention lui était de toute manière, toute réservée.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Ven 8 Juil 2016 - 16:15 | |
| Au loin, si loin qu'elle le percevait à peine, quelque chose venait de se poser sur sa tête. Un frisson l'arracha à ses visions mystérieuses de rouages, de braises et de choix inextricables sur le fond d'une symphonie de coup de marteau. Son visage détendu se modela doucement pour accueillir un sourire alors qu'une inspiration plus profonde prouvait qu'elle avait été tirée du sommeil.
L'une de ses mains vint passer sur son front. Elle se redressait doucement, ankylosée par la position inconfortable... S'endormir aussi vite n'était pas dans ses habitudes, elle devait être vraiment plus fatiguée qu'elle ne le pensait. Ses cils blancs papillonnèrent dans la pénombre à la recherche d'un regard bien particulier.
Un léger bâillement lui échappa... Et elle grogna lorsque ses jambes croisées se rappelèrent à son bon souvenir. Elle les étendis avec difficulté tout en s'étirant le dos avant de poser les yeux sur le visage de Velkyn... enfin réveillé.
« Comment te sens-tu, Ô noble Voix des Dieux qui a des gardes fidèles au point de refuser l'accès de ton repos à ta propre épouse? » sourit-elle, réussissant à être à la fois insolente et indolente. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Ven 8 Juil 2016 - 21:19 | |
| Sa grosse patte continuait ses mouvements rendus presqu’automatiques, à force de répéter. Encore, et encore et encore. Jusqu’au moment où la chatte frétilla des oreilles, juste avant de s’étirer de tout son long et de secouer sa petite frimousse somnolente. S’il en avait eu le pouvoir, il aurait à cet exact moment immortalisé cette scène. Il la voyait telle que personne d’autre ne pouvait la voir, veillant sur lui comme l’aurait fait une femme aimante, comme l’aurait fait une mère de famille typique … Évidemment, l’image était trompeuse et donnait un reflet erroné de la réalité. Icelle sommeillait à son chevet et c’était manifesté pour d’autres desseins, bien qu’il n’en savait d’avantage.
L’amour, la tendresse, la confiance, des mots qui ne faisaient sens pour le Prima. Exception à la règle, Krish était cette faille, cet imperfection pour le Drow, cette personne qui d’entre tous, se démarquait non seulement par son originale personnalité, mais aussi parce qu’elle l’obligeait à contrecœur de vivre ces émotions. Sa présence éloignait ses impulsions violentes, elle le mettait dans un état de bien-être, mais par-dessus tout, les voix qui le hantaient depuis sa toute tendre jeunesse, la harcelaient d’autant plus. Elles lui soufflaient tantôt quelques conseils, parfois des félicitations, le flattaient, le guidait, elles se faisaient moins dures et moins sévère … Alors qu’à 180 degrés, lorsqu’elle s’éloignait, ceux-là même qui l’encourageaient se mettaient à l’insulter, lui hurler après, lui intimaient de ordres qui frôlaient la folie. Non, elle était pour lui, l’équivalent d’une massive dose d’endorphine générée suite à un entraînement rigoureux.
« Comment te sens-tu, Ô noble Voix des Dieux qui a des gardes fidèles au point de refuser l'accès de ton repos à ta propre épouse? »
Ces paroles, dictées par n’importe qui d’autre, eut été ami, conseillers, confrères ou ennemis, auraient été le déclenchement d’une colère sans fin. Cette manière de jacter, ce ton de voix, ces propos irrespectueux, bien plus qu’il lui en fallait d’ordinaire pour occire son interlocuteurs. Chose évidente, la connaissant, la pique lancée sur le volet ne fit que l’amuser, constatant qu’elle n’avait pas changé depuis son départ. Et ce sourire, cet éternel sourire défiant, faisant fi de l’autorité de l’homme, mais aussi de celle des Dieux. Se moquait-elle parce qu’elle se savait en sécurité, ou était-ce là dans sa nature ?
« Les ordres ne venaient pas de moi. Qui plus est, je n’avais pas à me soucier qu’ils te bloquent le passage. Je savais pertinemment que tu aurais trouvé le moyen de me voir et ce, d’une manière ou d’une autre … Les Puysard qui pourraient venir à bout de te retenir se comptent sur les doigts d’une main. »
Son sourire était subtil mais était bien présent. Il se déplaça sur l’extrême rebord de sa couche et l’invitait, d’une main vers la sienne, à venir le rejoindre. Le tout manquait de classe, d’espace et de charme, mais c’était ce qu’il désirait : il la voulait près de lui.
« Tu m’as l’air aussi exténuée que je le suis, ais-je raison de me faire du souci à ton propos ? »
Une phrase lancée en ne masquant pas le fait qu’il se souciait de sa santé et de son état, des mots qui n’allaient vraiment pas de pair avec sa mine de tueur. Il se redressa un peu, légèrement seulement, puis redressa son bras maître pour laisser libre accès à son poitrail afin qu’elle puisse y trouver confort, si tant avait-elle acceptée l’invitation près de lui.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Sam 9 Juil 2016 - 1:57 | |
| Elle sourit. Évidement qu'il n'avait aucun doute quand à ses capacités de passe-muraille…
« Les Puysard qui pourraient venir à bout de te retenir se comptent sur les doigts d’une main. »
« Ou même sur un seul doigts. » répliqua-t-elle alors même qu'elle savait pertinemment que c'était plutôt sur le moignon d'un manchot qu'elle aurait put les compter.
Mais lorsqu'il se décala pour lui faire une place malgré l'étroitesse de la couche, elle voulut s'y aventurer avec ou sourire charmeur… et ne réussit qu'à se retrouver à genoux en grommelant… Ses jambes n'étaient visiblement vraiment pas d'accord avec le traitement qu'elle venait de leur infliger.
« Rappelle moi de te réveiller la prochaine fois... »
Ce fut sur ces bonnes paroles, qu'elle se hissa sur la paillasse a la force des bras. L’exploit n'était pas bien compliqué étant donné sa musculature, mais elle poussa un soupire d'aise lorsque ses jambes s'étendirent sur le lit de camp et qu'elle put s'appuyer contre le torse de son mari sans prêtrer aucune attention à la blessure de sa clavicule. Elle fronça le nez, son estomac tiré de sa torpeur, alors que l'odeur du sang séché couvrait celle de la peau du sombre guerrier. Elle se fichait du décorum, elle inspira à pleins poumons. Elle aurait put se rendormir là, aussi sec… Mais elle ne pouvait pas tout de suite.
L'attention de Velkyn la fit sourire d'autant plus. Et cela faisait déjà plusieurs ennéades que les pourquoi n'avaient plus cours. Elle s'en étonnait toujours mais recevait ses marques d'affection pour ce qu'elles étaient au lieu d'y voir messages et failles. Elle pousser l'audace jusqu'à le taquiner encore un peu, ricanant sur sa première phrase avant de retrouver un sérieux qu'elle n'utilisait que rarement.
« Et c'est toi qui t'inquiète ? Je vais bien, Velkyn. La mise en place des travaux a demandé beaucoup de travail mais ça ira maintenant. Je pense repartir à Thaar d'ici une ou deux ennéades. Que veux-tu, je me fatigue plus rapidement maintenant. Heureusement, ça passera au cours du deuxième mois. »
Sur ces paroles sibyllines, elle avait relevé la tête pour faire face au Haut prêtre. Son sourire amusé était bien présent… mais quelque chose de plus brillait dans son regard. L'attente de voir si l'aveu à demi mot trouverait un chemin dans la conscience du guerrier malgré la première partie de sa phrase, sûrement encore enfumé par sa mésaventure.
Sa main griffue avait suivit le bras massif de cet homme jusqu'à se mêler à ses doigts, les tirant peu à peu jusqu'au bas du plastron constitué de centaine d'écaille d'argent qu'elle portait en guise de vêtement. Elle les déposa sur la fine bande de peau nue qui apparaissait entre son corset et son pantalon, sur son nombril, et les recouvrit, toujours sans dire un mot, son sourire de chat s'allongeant avec chaque seconde qui s'égrainait. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Sam 9 Juil 2016 - 3:55 | |
| Son poitrail se souleva en se moquant silencieusement du fait qu’elle se retrouva les jambes sciées, paralysées par un manque de circulation sanguine. Sa grande paluche vint l’aider à se hisser, naturellement, pour qu’elle puisse enfin prendre ses aises et, au moins pendant quelques dizaines de minutes, profiter d’une couche un rien plus agréable. Elle déposa sa tête et sa chevelure chatouilla le derme souillé du guerrier, chose qui ne le gêna pas outre mesure. En s’appuyant contre son poitrail, la Princesse senti ses abdominaux exercer une contraction, comme pour réprimer une vive douleur passagère. Évidemment, sa blessure ne lui procurait aucuns biens, mais il était habitué à pire et même un bras en moins, il était fort probable à parier qu’il n’en chignerait pas pour autant. Une inspiration longue et profonde suffisait pour se garder d’avantage de douleur. Peut-être se fichait-elle de sa blessure après tout ? Ce n’était-là, qu’une estafilade de plus à ajouter sur toutes les autres qu’il avait subis.
Cependant, elle s’était exécutée avec une docilité sans pareille et ce petit quelque chose lui mit la puce à l’oreille. Krish était une de ces chattes qu’on avait omit de dégriffer –ou qui ne s’est jamais laissée faire- et elle n’hésitait jamais pour les utiliser à outrance, marquant ses proies aussi bien que ses amis, le haut-prêtre d’Uriz et son mari de surcroit ne faisant pas exception la règle. Mais cette fois, sa main se faisait de velours et vint se marier à la sienne dans une lenteur accablante. Son rire cristallin, moqueur et narquois à la fois, trahissait sa bonne humeur de le revoir. Lui-même ne lui cacherait pas, il avait rêvé d’elle et ce n’était pas pour rien, une fois sa soif sanguinaire assouvie, rien au monde ne pourrait le satisfaire d’avantage que de noyer ses yeux dans ceux de la forgeronne, cette femme dont le destin était étroitement lié au sien. Ces souffles caverneux qui résonnaient en sa tête semblaient s’être amourachés d’elle et comme Velkyn considérait ces voix comme Divine, sa fascination pour elle ne s’en voyait que décuplée.
Ses doigts se baladèrent sur le métal froid et lisse de son buste, pendant qu’elle lui répondait d’abord en s’amusant, puis ensuite en continuant, d’un sérieux hors du commun.
« J’imagine que le plus dur est chose du passé, compte tenu de l’état dans lequel tu as saisit les choses en mains. »
Mais elle continua, en lui annonçant son départ imminent. Elle allait le quitter derechef, comme elle avait tant l’habitude de faire. De toutes les Drow, elle était la seule qui devrait se mériter le sobriquet de nomade, ne sachant s’établir plus de quelques ennéades! La chose ne choqua pas le Prima, il s’y attendait, mais il serait mensonge d’avouer qu’il s’en fichait. Il commença à s’habituer à sa présence quotidienne, partageant sa couche avec quelqu’un, quelqu’un qu’il n’avait ni insultée, ni battue ni encore violentée. Ni fers, ni laisse ne pourrait la retenir auprès de lui, c’est ce qu’elle avait toujours été. Alors qu’elle collectionnait les aventures, parfois charnelles, parfois intrigantes, Velkyn quant à lui ne donnait que dans le violent. Dirigeant d’une main de fer, entraînant sans merci ses soldats, c’est par les armes qu’il comblerait le vide qu’elle laisserait en Yutar. Maintenant plus que jamais.
Alors elle poursuivit ensuite en des propos plus nuancés, des propos qui portaient à interprétation. Était-il possible qu’elle soit enceinte? Il se questionna silencieusement alors que sa main caressa inconsciemment le petit bedon à peine naissant de sa mie. Il se souvint de l’impressionnante fertilité de Krish, comme quoi non seulement elle semblait être baignée par les bonnes volontés d’Isten, mais aussi de Natha. Les yeux du guerrier dévièrent plus bas, vers son propre mollet où était tatoué une femme avec le ventre bien rond, en gage de son adoration pour la Déesse. Ce pouvait-il qu’après toutes ces années sans se côtoyer, en l’espace d’une seule nuit, Natha les baigne de sa bénédiction ?
« C’est tout à fait plausible, mon enfant… » souffla aussi chaudement que possible, une voix lointaine.
Velkyn inspira profondément, redressait les yeux vers le plafond et raffermit son emprise contre les épaules de Krish, la blottissant d’avantage contre son poitrail dominant et bombé. Un vague sourire rêveur commençait à déformer son faciès où l’ancien champ de bataille hantait toujours ses traits. Il s'exprima en empruntant une voix rêveuse, une voix qu'il avait utilisé pratiquement de la même manière lorsqu'elle lui annonça qu'elle était enceinte de sa fille.
« Jamais un Drow ne sera aussi fort que cet enfant. Dans un millénaire, nous parlerons encore de ses exploits, tandis que les elfes prieront pour qu’à son passage, leur agonie ne dure. »
Sa tête se laissa aller légèrement de travers, pour que ses lèvres percutent le front de Krish en un baisé qui n’avait pas de fin. Un baisé, chaste et significatif, comme s’il la remerciait pour cette offrande si particulièrement importante.
« Tu confirmes tout ce dont j’ai toujours pensé. Les Dieux te chaperonnent et couvrent tes pas, au fur et à mesure que tu avances. Uriz veille sur tes combats, alors qu’Isten t’a offert cet indéniable charme, jusqu’à ce que Natha t’octroie une fertilité hors du commun. Si un jour tu as douté de tout ce dont je t’ai dit, tues ce scepticisme immédiatement, car tu es la preuve sur Miradelphia que les Deux t’apprécient. »
C’est ainsi qu’il souffla à son oreilles de ces paroles sages dont il était capable de témoigner, en ces si rares occasions d’accalmi. Le tempétueux n’avait pas les idées noires et au contraire, il rêvait déjà de voir son fils vaincre et tuer, sans omettre de perdre, mais de se relever, encore et encore.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Sam 9 Juil 2016 - 22:50 | |
| « Tu es toujours d'un grandiloquent... murmura-t-elle en riant à demi. Tu vas un peu trop vite en besogne. Je ne suis même pas sûre qu'il soit entièrement drow. Cet enfant enfant finira peut-être comme esclave ou sacrifice pour Natha. Ça ne serait pas le premier... Bien que les Dieux t'aient souvent à la bonne. »
Et c'était peu dire.
Fidèle à la tradition Eldéen, elle n'avait jamais fait grand cas des enfants inférieurs qu'elle avait mis au monde... et en un Cycle, avec la vie qu'elle menait, dire qu'il y en avait plus d'un était un grand euphémisme.
Au bien sûr, cette fois c'était un peu différent. Le nombre de père était exceptionnellement réduit et comptait des être ô combien exceptionnels. Elle ne gâcherait pas cette chance et savait déjà qui l'aiderait à préparer la venu de ce petit être... Mais inutile de faire miroiter à son mari quelque chose qui n'était encore que volute de fumée. Même s'il était le père après ces ennéades de retrouvaille et même si c'était un signe de plus des dieux (bien que compte tenu de ses habitudes, la persévérance devait d'avantage être la raison de cette grossesse qu'une intervention divine).
« Mes principes sont les même que pour Leka. Mon corps. Ma loi. Et tu n'aura rien a dire là-dessus tant qu'il n'aura pas été béni par Natha, Uriz et Teiweon à sa naissance. »
Et après... elle en reparlerait à qui de droit si cette éventualité se présentait.
Elle se cala de nouveau sur l'épaule du Haut-prêtre, glissant ses doigts sur son torse couturé couvert de sang. C'est qu'elle finissait par avoir faim...
« J'ai quelque chose de plus déplaisant à t'apprendre aussi. Les deux prêtres que tu m'as mis dans les pattes sont morts. Nous sommes tombé sur un elfe que j'ai rencontré à Thaar. Un forgeron de talent qui n'a rien à nous envier dans le blasphème des faux dieux sylvains et qui va m'aider dans une entreprise novatrice. L'un d'eux à refuser d’obéir a mes ordre et m'a menacé parce que je ne voulais pas bêtement tuer un outil intéressant. L'autre m'a défendu mais le corps a attiré un couple de félin à pointe. Il a périe en me permettant de fuir. L'elfe a sûrement été dévoré lui aussi, a moins qu'il ait réussit à s'enfuir pour regagner l'Ithri'Vaan avec ses métaux rares. Enfin tout ça pour te dire. Qu'ils sont morts bêtement, ce que je regrette pour des serviteurs d'Uriz. Je pensais que les ordres formaient leurs serviteurs un peu mieux que cela. »
Elle avait tout expliqué comme on raconte une anecdote. Elle se fichait éperdument de ces deux hommes. Des pions éphémères tout juste bon à mourir. Et l'idée que son mari puisse le voir autrement ne lui était même pas venu à l'esprit. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Sam 9 Juil 2016 - 23:32 | |
| Un rire nerveux mais tout de même bas venait secouer l’oreiller de chair qu’avait sa femme. Ses pectoraux se surélevaient d’amusement suite à sa réponse hâtive. Elle avait mis au monde de nombreux enfants qui n’étaient pas de purs sang, c’était chose connue et cela ne l’agaçait pas le moindre du monde. La jalousie et l’exclusivité ne figurant pas dans la liste de leurs habitudes, c’était alors fort probable qu’elle enfante, encore et encore. Mais la chose était différente, Velkyn en était plus sûr que jamais. Cet enfant était non seulement Drow, mais il était de lui. Ces chuchotements, ces voix conseillèrent ne pouvaient se tromper, elles avaient eu raison tout au long de sa longue vie. Il ne croyait pas possible qu’elle ait été engrossée par lui, il en était persuadé. Tellement, qu’il en rigolait.
« Cet enfant sera Drow Krish, c’est indéniable. Les Dieux ne m’ont pas à la bonne, c’est toi qu’ils baignent de bonne fortune. Il ne peut finir sacrifié ou esclave, Leka aura un frère et icelui m’épaulera et me succédera, le jour où je briserai l’entièreté de cette race à la peau verte. »
Sa main ne quitta pas son ventre, continuant à lui prodiger de rarissimes attentions doucereuses.
« Mes principes sont les même que pour Leka. Mon corps. Ma loi. Et tu n'aura rien a dire là-dessus tant qu'il n'aura pas été béni par Natha, Uriz et Teiweon à sa naissance. »
Ce à quoi il répondit naturellement, comme s’il ne voyait pas où elle voulait en venir :
« Que crois-tu ? Je te confinerais pour être sûr que tu mènes à terme ton enfant ? Que je te passerais le boulet au pied pour que tu restes à mes côtés ? Au contraire, rien ne me ferait d’avantage plaisir que tu fasses connaître le feu qu’anime sa mère à notre enfant, avant même sa naissance. Voyage, promènes-toi, bats-toi, tues, sois toi-même Krish. »
Et durant tout ce temps, sa main ne s’était jamais arrêtée. Ses paroles étaient lancées avec sincérité et sans animosité, lui démontrant la pleine confiance qu’il avait pour elle. De nouveau, il secoua les épaules pour la lover d’avantage contre lui, comme si son bras lui servait de bouclier pour quoi qu’il arrive. Il chercha à lui faire sentir comme sa présence était pour elle un écran immuable et impénétrable contre n’importe laquelle des blessures ou des injures lancée en son égard. Mais il fallait qu’elle s’échappe, qu’elle s’exprime sur une des seules choses sur laquelle elle pouvait cracher en sa présence. La tête du Prima se redressa et s’éloigna de la sienne pour tenter de capter l’un de ses regards, son buste en fit tout autant, question d’être bien certain qu’elle soit obligée de le regarder.
« Les soldats d’Uriz sont formés et sont élevés dans les préceptes du Puy. Ces deux-là représentaient tout ce qu’il y avait de plus Drow. Ils avaient les valeurs du Puy tatoués sur le cœur et tu ôses prétendre que l’Ordre ne forme pas correctement ses soldats ?! »
Ses dernières phrases tuèrent immédiatement le ton intimide et doux qui régnait dans l’infirmerie. Ses dents crissèrent ensembles et sa respiration fût bien profonde, comme pour espérer qu’elle revienne sur ses paroles. Mais il en rajouta, toujours en s’énervant, peu à peu, d’avantage :
« Et tu as fait le choix de troquer la vie d’un fils d’Uriz, un enfant de Taiweon pour … Pour un projet basé sur une sous-merde d’elfe?! Et l’un d’eux t’a sauvé la vie et tu craches sur son corps en affirmant qu’il est mort bêtement ?! »
Au travers les voiles, les hallebardes s’agitaient lorsqu’ils entendirent la voix du Haut-Prêtre s’emballer. Ses yeux étaient maintenant bien froncés contre son bassin, là où son bras terminait, une pression grandissante démontrait qu’il commençait à bouillir, qu’il recommençait à voir rouge, pour l’une des premières fois envers sa femme.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Dim 10 Juil 2016 - 0:27 | |
| Son regard ne changea pas le moins du monde lorsque Vlekyn lui fit face. Il était le même que lorsqu'elle l'avait mis en garde sur la nature de l'enfant qu'elle portait. Il était le même que lorsqu'il avait balayer ces mêmes mises en garde d'un revers de main, arguant que non seulement l'enfant serait de lui mais qu'en plus ce serait un garçon. Il était le même que lorsqu'elle avait soulever sa tête pour le laisser se dégager sans tirer sur ses potentielles blessures... Quoi que si. Elle avait gagné en sérieux de nouveau. Son sourire était bien présent mais n'avait rien de moqueur... Plutôt d'intrigué. Comme si elle venait soudainement de se rappeler d'un détail le concernant qu'elle essayait de retrouver sur son visage.
Et malgré le ton qui commençait à monter, elle ne parvenait pas à éprouver la moindre frayeur.
Elle oubliait parfois qu'il était encore jeune dans sa façon de voir le monde...
« Je ne retirerai pas ce que j'ai dit. Ils étaient faible. » Elle avait parlé posément, articulant chaque syllabe, son regard serein vrillé dans celui de son époux. « Je ne les considèrent pas faible parce qu'ils sont mort. L'un a été tué par son camarade. L'autre mort en fuyant. Si leurs instructeurs ont permis à deux hommes capable de désobéir à des ordres directes, mettre la personne sur laquelle ils veillent en danger et fuir devant deux simples bêtes sauvages pas plus grosses que des Faern, d'être ordonnés prêtre, alors oui, il y a eu faute. Et dire que l'organisation des Ordres est capable de commettre des erreurs n'enlève rien à sa valeur ni a celle des hommes et des femmes qui en escalade les échelons. Seul le Combat est infaillible pour séparer les inutiles et des lâches des véritables braves. Seuls ces derniers peuvent réellement honorer Uriz. »
Sa main tenta de se poser sur la joue de Velkyn. Peut-être serait-il trop en colère, mais elle ne tremblait pas.
« Tu apprendras avec le temps. »
Cela n'avait rien de condescendant. Ce n'était que pure vérité. Cela faisait six siècles qu'elle avait reçue la plus haute distinction que sa voie pouvait lui offrir. Elle avait reçu des commende du Glenn en personne et commander aux forgerons les plus émérites. Et si elle ne comptait plus le nombre de choses qu'elle avait finalement comprises une fois le poids de la course à la hiérarchie volatilisée de ses épaules.
On ne voyait plus les choses de la même façon lorsque le regard se posait enfin sur l'horizon au lieu de ne regarder qu'au-dessus.
« Ne pense pas que mes mots soient insultants, ce n'est pas mon attention. Mais les plus grand desseins demande une vue d'ensemble. Cela demande d'envisager des solutions et des chemins que personne n'a jamais osé prendre car c'est cela, le rôle d'un chef : Prendre les risques et les décisions que nul autre ne peut prendre. Les Exilés ont été traités de fous. Elda a fait errer notre peuple pendant un siècle à travers des marais et des déserts. Beaucoup ont tournés les talons pour s'installer en Ithri'Vaan... Et pourtant c'est cette rupture avec nos anciens frère, ce chemin que tous disait voué à l'échec qui mena les notre à la Révélation. »
La digression pouvait paraître farfelue et pourtant au combien nécessaire. Il ne la comprendrait sûrement pas à l'instant mais si cela pouvait l'aiguiller dans son rôle de chef de guerre et de conquérant, elle lui offrait ce fragment de ce qu'elle avait appris.
« Lorsque tous ceux que tu connaissais, amis comme ennemis, ont rejoins Teiweon. Lorsque tu regarde derrière toi et que tu ne vois plus personne digne de se dire ton égale, tu apprends avoir le monde d'une autre façon. Tu apprends a voir le but véritable et non simplement celui dans lequel ton éducation t'enferme. Le but d'une terre enfin libérée de dieux déments. Il n'y a plus ni race ni ennemis héréditaires, ni angoisse, ni danger, ni future. Il n'y a que ce pourquoi tu es resté en vie aussi longtemps.
Cela fait des siècles que j'ai commencer à voir mourir mes enfants et mes petits enfants. J'ai engendré plus de vies que beaucoup des nôtres et si je n'en ai pas directement prise plus que la moyenne, mes créations en ont fauchées plus que ce qu'auraient put faire un gardien dans tout une vie. Autour de moi gravite des être éphémères qui portent tous les même noms, grouillant comme des insectes et disparaissant avant même que j'ai eut le temps de m'apercevoir réellement de leur présence.
Tout le monde te considère comme sage et expérimenté, Velkyn, mais je vais te confier un secret. Seules les idées et les œuvres qui survivent à leur créateur ont un sens. Il n'y a que deux sortes de personnes en ce monde : les êtres anciens et les pions. Les pions ne comptent pas. Ils vivent et meurent selon ce que leur dicte leurs maîtres, qu'ils en aient conscience ou non. On leur dit de croire, ils croient. On leur dit de se battre, ils se battent. Leur vie ne vaut pas plus que leur mort. Leur dévotion n'est qu'une comédie dépourvue de sens. Ils ne choisissent rien. Ne comprennent rien. Ne réalisent rien de grand. Seuls ceux qui ont réussis à dépasser cet état de mouton peuvent prétendre à être de réelles personnes. C'est parce qu'elles ont vu et compris autre chose que ce qu'on leur brandis sous le nez qu'elles peuvent tracer leur propre voie, faire leur propre choix et renoncer en toute connaissance de cause. Lorsqu'elles qu'elles décident de croire, c'est parce qu'elles savent quelle réalité se cachent derrière les mots. Lorsqu'elles se battent, elles entraînent des peuples et déciment des nations.
Autour de moi, Velkyn, je ne vois que des papillons. Des insectes qui tournent autour de flammes sans comprendre qu'ils finiront par s'y brûler. Je sais leurs envies, leurs besoins, leurs fêlures. Elles reviennent, éternellement les mêmes et pourtant imperceptiblement différentes. Si tu savais comme il est facile de plier l'un de ces pions a sa volonté. Comme il est facile de briser un de leurs esprits... Moins d'un siècle suffirait à convertir l'Ithri'Vaan, et la Péninsule a notre religion. Ils naîtront, croiront, mourront sans se poser de question. Mais cela représenterait-il le moindre changement ? Les fanatiques partis en Oesgard ont encore prouvé combien une croyance aveugle était utile. Ce fort est ampli d'insecte qui ne vont à la bataille que dans le but de détruire sans même plus se souvenir pourquoi si ce n'est qu'on leur ordonne. Ils lisent les textes au mot près et les appliquent au pied de la lettre. Ils donneraient leur vie pour brûler un arpan de cette forêt sans penser que chaque litre de sang versé sur son sol l'engraisse pour les siècles a venir. »
Elle s'arrêta, scrutant le feu des iris de l'homme qui lui faisait face.
« Tu ne peux pas gagner si tu ne connais pas la valeur et les désirs de tes pions. Alors ne soit pas trop prompt a juger des mots sévères. Un chef doit toujours regarder les choses telles qu'elles sont, non telles qu'il voudrait qu'elles soient, sans rien omettre des possibilités. Sans ça il ne pourra que répéter les plans et les erreurs du passé. » |
| | | Velkyn Xaran
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Mer 13 Juil 2016 - 16:49 | |
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Ce qui au tout départ ne semblait qu’être un feu de paille, commençait à prendre des propensions inquiétantes, tant il semblait être enclin à la colère. Ses traits se froncèrent, sa respiration commençait à s’emballer, son cœur battait la chamade et son sang s’approchait de l’ébullition. Il avait réduit leur proximité en se redressant, non sans mal, vu sa blessure notoire et toujours fraîche. Ses yeux se plissèrent et de son regard injecté de sang, il fixa son épouse dans un silence de mort. Au fin fond de ses iris disparaissait tous le calme dont il avait fait preuve à son arrivée, laissant place à un état second d’énervement et de colère grandissante. De surcroît, le fait qu’elle reste si froide, si peu encline à céder à la panique, qu’elle soit à même de garder le même timbre de voix en tous temps, ne jouait pas en sa faveur. Alors lorsqu’elle déposa sa main sur sa joue brûlante, son poing se referma aussitôt, comme s’il était prêt à lui étamper ce dernier en pleine figure. Il trouva moyen de se contenir, lorsqu’il offrit à son ventre une œillade discrète.
Elle lui témoigna alors quelques mots à propos du Puy et de l’Ithri’Vaan … De prime abord, il n’avait jamais porté en estime l’Ithri’Vaan et ce, pour la simple et bonne raison qu’il y voyait les prémices de leur déclin, la première pente descendante d’une race entière. Il leur voua ensuite une haine profonde pour leur succès. Le fait qu’ils se soient démarqués avec autant de facilité, qu’ils aient obtenu, richesse, renom, puissance, alors qu’en ce même temps, la guerre battait son plein pour les Puysard … Non, cela relevait pratiquement de la traitrise. Or, lorsqu’elle lui remettait sous le nez le succès des Doebens, il se secoua farouchement, balayant sa main d’un geste dénudé de douceur et plutôt empreint de violence, sans ménager la force de son geste. Une fois fait, il se redressa en bondissant du lit pour se redresser et lui tenir tête, en se mettant alors à un niveau supérieur, comme pour la regarder de haut.
Un discours qui ne manquait pas de verve, lancé à son époux sans se soucier des répercussions, seulement en ayant la franche intention de lui dicter la vérité et évidemment, fort probablement, l’aider à s’élever à plus qu’un simple titre. En vérité, elle avait somme toute raison sur plusieurs points mais le point sur lequel elle avait vu juste, sur l’absolue vérité : c’est qu’il ne la verrait pas, ne la comprendrait pas. Du moins, pas toute suite, pas dans l’état où il était. La colère l’aveuglait par souvent et cela, en dehors des nombreuses rixes musclées dont il participait, ne l’aidait en rien. Sa vision s’atrophiait, un couloir se dessinait et dès lors, il ne voyait plus clair, la colère l’emportait sur la raison et alors, seules les voix en sa tête, fidèles conseillères de sa psyché dérangée, pouvaient le guider autrement.
Alors le discours continuait et ses dents se seraient, d’avantage encore. Sa femme pouvait voir comme il luttait pour ne pas lui hurler tout son fiel, ses mains se serraient et se déliaient à répétition, faisant les milles et un pas près de son lit. Les mots fusaient de la bouche de Krish comme si elle récitait un texte déjà apprit, déjà travaillé. Elle jactait sans prendre pause et ce, même s’il commençait à s’énerver d’avantage. Tout ce temps il se couroucait non pas du propos, mais pratiquement du fait qu’elle le reprenne sur tout, qu’elle le materne comme on le ferait à un jeunot sans expérience. Tout son discours ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, mais il fût un moment où s’en était trop. Alors Velkyn lui hurla au visage, les yeux grands ouverts, furibond comme jamais :
« CROIS-TU M’APPRENDRES QUOI QUE CE SOIT ?! CROIS-TU QUE JE ME SUIS ÉLEVÉ LÀ EN ME SOUCIANT DES AUTRES?! »
Sa jambe se soulevait et de son pied nu, il repoussa un lit juxtaposant celui de Krish avec une force telle, qu’il tomba à la renverse et s’en voyait balayé sur quelques mètres. Poursuivant ensuite, toujours en lui hurlant par la tête :
« ET POURTANT, JE SUIS LÀ, AUJOURD’HUI, NON ?! »
Poing refermé comme une massue, il se fracassa le poitrail une dizaine de fois, comme pour prouver qu’il était là, toujours aussi solide qu’un roc. Évidemment, la manœuvre n’aida en rien sa blessure qui d’ailleurs, recommença à saigner de plus belle. Krish s’en douterait sûrement, mais il n’en eut cure et continua de déverser sa rage sur tous les objets de la salle. Il abattait son poing contre le comptoir d’un des bureaux, faisait s’envoler d’autres couches de son pied et lançait même quelques outils au travers les toiles de la tente.
Deux gardes pénétrèrent cette fois sans rien demander, affolés par la cohue de l’infirmerie. À peine eurent-ils mit pied dans l’endroit qu’ils se faisaient lancer des outils de chirurgie par la tête, couteaux y compris.
« DEHORS! DEHORS! FOUTEZ-MOI LE CAMP! »
Sa respiration était aussi affolée que s’il avait parcouru un marathon, détournant vers Krish toute son attention. Il déglutissait lourdement, cherchant à reprendre de sa contenance. Elle lui avait montré la voie à suivre, elle lui avait dit ses dix vérités et, c’était dommage, parce qu’en d’autres termes, ou en un autre moment, s’il avait été plus prompt aux conseils, le tout lui aurait été bénéfique.
« Un chef doit toujours regarder les choses telles qu'elles sont, non telles qu'il voudrait qu'elles soient, sans rien omettre des possibilités. Sans ça il ne pourra que répéter les plans et les erreurs du passé. »
Il avait dévasté l’endroit, préférant laisser Krish indemne plutôt que de s’en prendre à elle. Un paysage reflétant un dénie total face aux conseils d’une femme qui revenait de voyage, sans ses deux hommes, deux hommes qui en plus, avaient fait preuve d’une incroyable couardise. Ainsi donc, après un moment à déverser toute sa colère sur les objets ambiants, n’y laissant que sa femme d’indemne (il n’en aurait pas été ainsi, n’eut été du fait qu’elle soit en cloque), il s’adressa à elle avec une voix qui démontrait un peu plus de lucidité mais rien qui démontrait qu’il avait récupérer toute sa tête :
« Peut-être as-tu raison … »
Laissant en suspend la conversation, alors que sa rage passagère commençait à s’estomper graduellement.
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| | | Krish Al'Serat
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Sam 23 Juil 2016 - 1:21 | |
| Qu'il lève la main sur elle, même une fois, et elle serait partie dans la seconde, planifiant sa vengeance avec une précision et une ruse digne d'un être millénaire. Il l'aurait fait, quelque chose aurait été définitivement brisé. Mais même en mettant la salle sans dessus dessous, même en hurlant de rage, en vociférant des menaces et en posant des yeux furibonds sur Krish, pas le moindre dommage collatéral ne fit ne serait-ce que la frôler.
Pas une fois elle cilla ou tenta de l'empêcher d'exprimer sa rage. Pas une fois elle ne fit un geste pour se protéger. Si elle tressaillit, ce ne fut que par réflexe de conservation devant la fureur incontrôlable qui se déchaînait sous ses yeux. Elle continua simplement, d'un ton égal. Chaque mot était détaché, posé et intelligible comme si elle voulait que ses dires se marquent dans la mémoire de son époux, qu'il le veuille ou non.
« Peut-être que tu as raison... »
Aucun sourire triomphale, aucun air goguenard ou provocateur. Elle vrilla simplement son regard dans celui de son mari, sans dire un mot, sans tenter de le juger, laissant son élan de colère retomber un peu. Elle se releva doucement pour venir se tenir face à lui, à un demi bras de distance. Elle avait dit ce qu'elle avait a dire, ni plus ni moins. Elle avait donné tout ce qu'elle était venu donner... Et il faudrait sûrement des ennéades, des mois et même sûrement des années pour qu'il commence à comprendre ce qu'impliquait ce qu'elle venait de lui dire. Mais elle avait fait passé le message. A lui et aux dieux d'en tirer ce qu'ils pouvaient.
« C'est à toi de voir. »
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| | | Velkyn Xaran
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Jeu 28 Juil 2016 - 16:50 | |
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L’ouragan se mourrait à petit feu et avec elle, emportait le restant de colère qui embrumait l’esprit du souffrant. Des chaises avaient volées, des tables s’étaient renversées et la toile de la tente se devait d’être recousue, percée de parts et d’autres d’instruments chirurgicaux. Alors que retombait la poussière soulevée par cette tornade furibonde, deux yeux écarlates, injectés de sang, se posèrent sur Krish. L’endroit de repos n’était plus qu’un champ bordélique de décombres, entourant une cible qui elle, n’avait pas été endommagée ni même effleurée. Elle était restée à l’abri tous ce temps de cette vague négative d’énergie, immuable et intangible. Elle était dans l’œil de la tornade, si loin mais en même temps, si prêt du danger, qu’elle avait pu admirer tous les dégâts qu’elle laissa derrière elle. Son heureux sort était-il dû à la bonne fortune, ou le Berserk avait-il lui-même, dans une infime percée de lucidité, préservée celle qui le tourmentait ?
En féline qu’elle était, son pas gracile s'emboîta pour s’approcher du Prima, ne laissant qu’une menue distance entre eux deux. Son regard assuré n’avait pas flanché une seule menue seconde depuis le début de leur entretient, pas même pendant ou après la fureur de son amant. Elle le défiait du début jusqu’à la fin, se sachant hors d’atteinte, non seulement parce qu’elle était le vaisseau de sa progéniture, mais aussi parce qu’elle se savait spéciale pour lui. Sui generis, elle l’était depuis le premier jour où les souffles qui le conseillaient la désignèrent comme étant l’élue. Une femme désignée, d’entre tous, pour recevoir les grâces du Sombre Panthéon. Or, il se tenait là, tout près d’elle, le souffle étriqué, à ressasser les sages paroles qu’elle lui témoigna plus tôt. Alors la main du noirelfe se crispa, ses doigts se pétrifièrent et, d’un mouvement irrésolu, la main du prêtre se percha contre l’épaule de Krish, jouxtant le derme de son cou. « Peste soit mon impuissance … J’ai été faible, j’y ai presque laissé la vie contre un simple archer. Je me lève le cœur. » Dit-il alors, crachant avec dégout ces quelques paroles.
Il inspira une bouffée d’air pleine, s’emplissant entièrement les poumons, comme pour contenir ses émotions bouleversées. Sa main se déplia légèrement seulement, déposant une blandice du pouce à son cou, le regard n’ayant jamais quitté le puits de ses yeux. Tôt, son faciès indécis laissait place à un jeune sourire, grandissant peu à peu, guidé par la malice et de mauvaises intentions, jusqu’à en devenir mauvais. On lui reconnaissait cet air non pas dérangé, mais cruel, qui normalement plane sur son faciès. « Je vais les faire payer. Tous, autant qu’ils sont. Puis, je m’occuperai des pions, de tous les couards qui donnèrent leur vie pour Uriz. Eux aussi, devront payer. » Sur un air décidé, il se retournait vers sa couche de suite après s’être sustenté des yeux de la forgeronne, tirant sèchement sur l’un des draps pour le maculer de sang, son sang. Il épongea sommairement son entaille à la clavicule, comme s’il n’avait cure de son état, puis se penchait pour se mettre à la recherche de son acier. Dans l’empressement de ses mouvements, on pouvait y lire comme dans un livre son tempérament colérique et impulsif. Évidemment, sans doutances, ses ardeurs se freinèrent hâtivement, causé par un flot sanguin abondant, cascadant en dehors de sa plaie. Encore hier, une flèche le transperçait de bord en bord, l’effort physique ayant bousillé tous le repos à laquelle cette estafilade avait eu droit, tout semblait à recommencer. Têtu, mais point encore aliéné, il s’essaya de nouveau sur le lit, retenant un pesant soupire. « J’ai parfois l’impression que notre Père se moque de moi. Qu’il m’a nommé, pour ensuite me ridiculiser. »
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Mer 3 Aoû 2016 - 1:10 | |
| « Où t'es-tu ridiculisé, Velkyn ? »
Elle avait froncé les sourcils.
« Je ne vois pas un seul moment où tu es apparu ridicule. »
Debout à quelques pas de lui, elle jeta un œil alentours à la recherche de quelque chose pour s'asseoir mais ne trouva rien de concluant, elle resta donc planté devant lui.
« Uriz teste la volonté et la force des siens, il veut nous voir repousser nos limites, il en a toujours été ainsi. Pense à tous ceux qui sont mort en taillant Elda. Pense au nombre de mort avant d'atteindre ce tout premier objectif. Notre terre natale a été façonné dans le sang comme l'a toujours été notre peuple. Et toi tu voudrais réussir à atteindre l'ultime but de notre civilisation sans jamais trébucher ? »
S'appuyant légèrement contre le genou du haut prêtre, elle s'agenouilla entre ses jambes sur le sol froid pour lui faire face. Son visage s'était inhabituellement radouci. Sa main se referma sur celles de son époux, indifférente au sang qui lui empoissait de nouveau le torse. Ce genre de chose était déjà une habitude du temps de leurs premiers ébats.
« Tu es le plus grand guerrier que je connaisse, Velkyn. Et en un Cycle, j'en ait croisé beaucoup. Tu mériterait d'être Glenn si ton destin n'était pas plus grand encore. Les nôtres respectent ta force, ta volonté et ta parole. Tu as dans le sang le feu d'Uriz et il s'exprime à travers toi au cœur des batailles. Tu est guidé par chacun des dieux, mais c'est ton esprit qui fait de toi l'homme que peut suivre un peuple entier. Un esprit aiguisé capable des plans les plus retors. »
Elle embrassa ses doigts rendus froids par le manque de sang avant de chercher à nouveau son regard . Ainsi, elle était nettement plus basse que lui et devait lever les yeux, continuant à parler tout en lui prodigant de simple caresses du bout de ses doigts agiles.
« Les dieux nous ont fait dans ces corps faibles pour nous éprouver. La pestilence, la faiblesse, les blessures, les brûlures, ce ne sont que des étapes. Ces corps peuvent être aussi endurcis que nos esprits ; au-delà de ce que réalisent les faibles. Regarde notre peuple, regarde à quel point nous somme devenus puissant par rapport aux races qui se prétendent être dans la vérité. Regarde toi Velkyn. Debout après mille batailles. Ta peau à elle seule est une fresque racontant ce dernier Cycle de guerre. Une blessure physique n'est rien du moment que tu te relèves avec un nouvel enseignement »
détournant le regard pour regardait plus précisément ce qu'elle faisait, ses doigts s'étaient mis à courir le long du tatouage qui criblait son pectoral pendant quelques instant. Puis ses iris rouges étaient remontées à la recherches de leurs jumelles.
« Et une défaite n'est rien du moment que tu ne recommence pas indéfiniment à user la même tactique. »
Elle se doutait que son soudain abattement n'était pas uniquement du à sa blessure, bien que la perte de sang devait y être pour beaucoup, mais également aux récentes et cuisantes défaites des elfes noirs sur la forêt de leurs anciens frères… Mais elle ne voulait pas plus insisté. Il aurait bien assez à penser.
Elle se redressa sans s'éloigner, poussant Velkyn à se rallonger sur la seule couche encore en un seul morceau. Féline, elle vint s'allonger au-dessus de lui, en équilibre sur les avant bras pour ne pas toucher à son torse ou a sa blessure. Il y a avait assez eut de sujet important pour la nuit.
« Tu es un élu, Velkyn. Tu as toutes les cartes en main et le regards des immortels quelque soit leur camp est braqué sur toi. Tu es le plus grand guerrier que cette terre ait portée. Un chef de guerre redouté. Alors je t'interdis de douter des dieux. »
un baiser langoureux vint ponctuer ses mots alors que sa main gauche glissait de la mâchoire du prêtre à son cou, sa clavicule, son épaule saine. Lorsqu'elle recula légèrement, elle tenait encore la lèvre de son époux entre ses dents avant de la lâcher. Son sourire félin était revenu, et bien qu'elle sache pertinemment qu'avec tout le sang qu'il avait répandu sur le sol il était trèèèès loin d'être en état pour une partie de jambe en l'air, elle prenait toujours autant de plaisir à le sentir frémir contre elle. Elle s'arqua un bref instant, donnant un coup de langue sur sa peau couverte de liquide écarlate.
« Si tu savais à quel point on peut voir apparaître les traits d'Uriz lui-même au travers des tiens lorsque la colère te prend... » |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Mer 3 Aoû 2016 - 18:36 | |
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La tempête semblait maintenant à très bonne distance, puisque notre Velkyn avait retrouvé non seulement son calme, sa tête et de surcroît, sa raison. Ses yeux qui tantôt semblèrent injectés de sang et bien arrondis, se couvraient graduellement à demi, du linceul paresseux qu’était ses paupières. Son esprit semblait s’être embrumé de quelques pensées aussi négatives que défaitistes. Un état dans lequel nul ne pouvait se targuer de l’avoir aperçu de la sorte, hormis sa femme. Figure d’autorité suprême, modèle à suivre et contraint à ne faire preuve que d’excellence, le Prima n’avait autres issues que celle de bâillonner ces émotions, qui tôt ou tard, allaient refaire surface, fort évidemment. Même un être aussi cruel, impulsif et violent ne pouvait se prémunir de ces périodes sombres de questionnement. Heureusement, quelques rares personnes peuvent s’avérer devenir le phare de nos soucis, nous guidant hors de ces dangereuses zones. La Maîtresse des forges étaient l’une d’elles et depuis quelques temps, sa lumière portait plus que la majorité des Drows.
À son approche, elle emporta avec elle une aura de réconfort et d’apaisement à laquelle jamais Velkyn n’aurait cru être à même d’en apprécier la présence. Balayant normalement du revers de la main toutes ces attentions qui se voulaient « réconfortantes », aujourd’hui, ils les accueillaient sans chigner. Sa patte gelée fondait littéralement dans celle de sa femme, réconfortante et empathique. Elle faisait non seulement preuve d’une délicatesse inégalée, mais ses paroles, chacune d’elles, touchèrent le fin fond de sa pensée, de même que son cœur. Nul autres mots n’auraient pu le satisfaire de la sorte, alors qu’elle étalait ici et maintenant une réalité qu’il ne croyait plus d’actualité. Ses lèvres semblèrent soudées l’une contre l’autre et s’il ne pipa le moindre mot, il buvait chacune de ses paroles avec tout l’intérêt du monde. Son regard affable trouvait le sien, toujours dans le silence le plus prompt qu’il soit, s’interdisant de l’interrompre. Le sillage de sa main contre son derme lui arracha un frissonnement discret, inspirant avec quiétude afin de ne pas s’embrumer l’esprit de luxueuses images.
Alors quelque chose le fit s’immerger brutalement de ce petit moment de sérénité, une phrase qui le fit tiquer, mais aussi lui arracha un commentaire sec : « Je n’ai pas été défait. Ils sont tous morts Krish. Tous. » Mais quand bien même sa phrase l’avait secoué, il retrouva tôt son calme. Si bien que, lorsqu’elle se redressa pour, d’une main, le faire s’allonger, il obtempéra sur le champ, sans y déposer objections. Quoi qu’on en dise, Krish s’adaptait à toutes les situations et ce, avec brio. Elle se faisait tantôt confidente, puis fit preuve d’une sagesse hors du commun, pour finalement retrouver son air naturel, mutin, taquin et débordant de malices. La preuve, ses lèvres se firent attaquer des siennes, d’abord tout doucement, comme elle avait habitude de l’aborder, puis ensuite ce qui était caresse doucereuse devint baisé débordant de passion. Un baisé auquel il aspirait se voir renouvelé depuis la minute où il se sépara d’elle, le matin où elle quitta Yutar pour son expédition. Elle s’amusa de lui et profita de sa faiblesse, chose à laquelle il sembla pour le moment ne pas porter attention, bien qu’un sourire lui illuminait le faciès lorsqu’elle interrompit leur embrassade en tenant prisonnière sa lippe. Elle l’ignorait peut-être encore, mais elle seule lui provoquait ce genre de sentiment, ces frissonnements, cet envie d’assouvir ses plus bas instincts et ce, quand bien même était-il dans le plus lamentable des états. Les autres femmes, bien qu’il pouvait leur trouver quelque chose d’attirant, ne lui attirait que des pulsations qui menaient inévitablement à une sorte de romance violente et parfois sadique, frôlant une cruauté malsaine. Mais pas elle.
Le cœur recommençant à pomper, non pas cette fois sous le joug de la colère mais de l’envie, sa paluche glacée glissa de sur la hanche de sa compagne, tombant au creux de son dos et escalada sa colonne, jusqu’à ce que ses doigts puissent s’agripper à sa nuque, pour lui quêter un second baisé, tout aussi langoureux. Sa poigne n’était pas de fer et elle pouvait le constater, par les quelques tremblements occasionnés par son manque de vigueur, mais il n’en avait cure. Son autre bras épousait le creux de ses reins puis l’attirant vers lui, aux dépends de sa blessure. Rien ne l’empêcherait de la savoir contre lui, de pouvoir humer son odeur, de pouvoir partager sa chaleur.
« Et toi, si tu savais … Aucune déesse ne te ressemble, mais tu as tout d’elles. Tu es l’incarnation de tout ce que devrait être un Drow, un vrai. Le Puy se prive d’un des plus beaux bijoux de son espèce. Je les plains, tous autant qu’ils sont. » Avait-il dit, en lui susurrant cela, au creux de son oreille, de suite après avoir rompu son baisé pour embrasser le lobe de son oreille. Il marqua ensuite une pause, pour ajouter : « D’ailleurs… Quand serais-je aussi privé de ce bijou? » Demanda-t-il, en une ultime question, comme s’il appréhendait la réponse en fuyant ses yeux et plutôt, couvrir son derme d’attentions à l’aide de ses lèvres.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Retour au bercail [ Krish ] [ Terminé ] Mer 10 Aoû 2016 - 13:54 | |
| Elle se laissa attiré contre cet homme affaiblit. Au cours de sa longue vie, plus d'un homme avait succomber à son charme. Plus d'un homme avait voulut la posséder corps et âme, avait espérer la lier d'une quelconque manière. Il était étrange d'accepter un attachement, même infime envers un homme qu'elle connaissait depuis si longtemps. Il était peut-être la seule personne au monde auprès de laquelle elle se sentait en sécurité plus longtemps que ces quelques secondes d'éternité qu'elle grappillait au gré de ses nuits aventureuse. Paradoxalement, il était aussi celui qui risquait le plus de la briser en deux lors d'une de ces crises de fureur qui lui allait si bien au teint... et un homme parmi tant d'autres qu'elle tuerait de ses mains et sans une hésitation si la situation le demandait.
Mheeh... On ne se refaisait pas. Le talent et la puissance étaient les aphrodisiaques les plus efficaces qui existaient sur cette terre. Affection ou non, le respect et l'admiration provoquaient invariablement le désir. Et du talent, cet imbécile immature en avait fait preuve vu la place qu'il occupait à présent. Elle décelait encore en lui le potentiel qu'elle y avait vu six siècles plus tôt et maintenant qu'il était en haut de la pyramide, les choses les plus amusantes allaient pouvoir commencées.
Cependant le sérieux et les prédictions n'allaient pas à la Maîtresse des forges. Elle les avait laissés à Elda avec sa première vie. Dorénavant, elle ne vivait que dans le présent et le désir. Même au près de ce fantôme resurgit de ses jeunes années, elle devait retrouver son propre équilibre.
S'amusant à adapter son comportement comme on calque les pas d'une danse sur un tempo changeant, elle avait pourtant fait preuve de beaucoup plus de sincérité que depuis des siècles. Juste pour un jour. Et à présent, elle prenait plaisir à le voir se plier à ses invitations silencieuse, répondre à ses asticotages incessants. Elle se savait maîtresse de la situation, ou peut-être n'envisageait-elle pas un instant qu'elle ne puisse pas l'être, et cela lui plaisait, comme toujours.
Il murmura a son oreille ces compliments qui n'avaient de sens que par sa bouche. De la part d'un être comme lui, l'essence quasi divine qu'il lui prêtait la faisait frissonner. Son sourire redoubla, emplit d'une fierté qu'elle avait de plus en plus de mal à dissimuler au fur et à mesure qu'il le lui répétait.
Il posa une question. Elle attrapa son menton d'une main pour l'obliger à lui faire fasse un court instant avant de clouer ses lèvres d'un profond baiser.
Lorsque leur poumons leur intimèrent de se séparer, elle observa encore son visage partiellement souillé.
« Pas avant que tu ne sois sortis de ce lit et que tu recommences à botter des culs avec autant de maestria que la Dothka. D'ailleurs, si tu veux reprendre Sol'Dorn un de ces jours, n'hésite pas à me faire signe, j'ai des armes à revendre... au sens propre du terme. » ajouta-t-elle en riant.
A cheval sur lui, appuyé contre son torse au mépris de sa blessure en accord avec la demande de ses larges mains, elle l'embrassa une dernière fois avant de rouler sur le côté pour se pelotonner près de lui. Posant la tête sur son torse, suffisamment sous son épaule pour ne pas risquer de rouvrir une fois de plus la blessure, elle grogna :
« Maintenant tu vas te reposer. Sinon, à force de perdre du sang, tu vas finir pâle comme un elfes. »
Quelle que puisse être les réflexions de son époux, Krish ne bougea plus. Quelques mouvements étaient bien perçus hors de la tente, comme si les gardes après s'être soudainement écartés, tentaient de déterminer la meilleur façon de reformer un périmètre de sécurité en prenant en compte les nouvelles ouvertures. Mais rapidement, les sons et les ombres s'effilochèrent pour les deux drows...
Quelques jours plus tard, dans un baraquement.
La petite salle était encore pleine a craquée. L'heure de la relève n'était pas bien loin mais pour l'heure, chacun s'équipait encore tranquillement tout en finissant un chiche dîné composé avant tout de viande séchée. Un drow râblais aidait un confrère à serrer les sangles de son armure. Deux autres discutaient en tirant chacun leur tour sur une bouffarde. Un troisième renversait allègrement son escarcelle sur la table auréolée d'eau et de bière. Au milieu de divers sachets et outils, un fin scalpel tordu roula sur le battant de bois. Il allait le ranger comme une lame supplémentaire lorsqu'un de ses camarade fumeur l'interpella sur un ton railleur.
« Et bah tu fais dans la médecine maintenant ? »
Un regard noir et un rangement d'escarcelle plus tard, le détenteur du scalpel consentit à desserrer les lèvres.
« Je l'ai trouvé près de l'infirmerie Sud ce midi. -Et beh... Il reste encore de ces trucs dans la poussière... Ils y sont pas allé de main morte... -De qui tu parles ? Demanda celui qui venait de faire ajuster son armure et commençait à rendre la pareille à son aide de camp. -Tu n'es pas au courant ? -Si je le demande pour le plaisir. »
L'homme possédant l'instrument jeta un regard froid au plaisantin avant de quitter la pièce sans un mot de plus. Les fumeurs le regardèrent partir avec un regard mauvais avant de reprendre.
« L'infirmerie Sud est hors d'usage. J'ai entendu l'Obok pester à cause de ça. Le plus drôle c'est que c'est à cause de notre Guidance Velkyn Xaran. Il a fait une sortie seul pour tuer ces sales blafards, Krena'ch qui était en garde à la porte principale m'a dit qu'il était revenu couvert de sang et à bout de force. Vu son état le lendemain, il est clair que ce n'était pas son sang, mais les guérisseurs ont tenus à l'examiné semble-t-il. Quelques personnes ont vu sa femme entrer sous la tente malgré les interdictions. Quelques heures plus tard, l'endroit était entièrement détruit. Presque pas un cris. Et ils sont pas reparus avant l'aube. »
Une longue goulée de fumée vint ponctuer son récit alors que les visages à la fois goguenards et inquiets de ses cothurnes étaient de plus en plus francs. Peut importait ce qui avait eut lieu la dessous, le Haut prêtre y avait joué un rôle non négligeable et une telle colère ne présageait rien de bon. Chacun de leurs esprits trouvait une nouvelle explication plus légendaire que la précédente.
« Enfin... Au moins cette forgeronne a quitté les lieux ce matin. -tu sais... a force je fini par me demander si c'est vraiment une doeben comme tout le monde le dit... » |
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