[Velmonè] Une dague pour couper la corde

Le banquet, le mariage de Sysiphe et de Sarina et maintenant celui de Tiberia et Arichis. Zoïle avait son petit groupe d’appréciateur de ses histoires. Elle leur avait dit qu’elle en aurait une merveilleuse le jour du mariage. Mais que ce serait qu’en fin de soirée. Juste avant d’aller dormir. Une histoire du soir. Mais un peu n’importe quand, durant la soirée, on lui posait parfois des questions sur ses histoires et elle répondait avec quelques extraits soigneusement choisit. L’un d’eux avait raté la bataille de l’histoire précédente et elle s’était fait un plaisir de la lui raconter. Elle ne sait plus exactement si c’était vraiment la même version, mais peu importe la version.

Le mariage était grandiose, tout comme l’avait dit Tiberia et tant espéré Zoïle. Ça semble à la sorcière encore mieux que ce qu’elle avait espéré. Toute la journée, elle avait suivi Tiberia, de plus ou moins loin, et elle s'était assurée, au mieux de ses connaissances, que Tiberia serait la plus belle, la plus radieuse et la plus ravie des épouses. Et si ça impliquait de tricher un peu, elle le ferait. Zoïle savait tricher, elle le savait très bien.

Elle avait raconté à nouveau la bataille précédente pour ce retardataire. Il était mignon et il lui avait demandé avec tellement d'envie qu'elle n'avait pas pu refuser. Et d'autres s'étaient approches alors qu'elle commençait et remettait le contexte. Évidemment, Zoïle use toujours d'accessoires et la dague en fait toujours partie puisque ce serait mal vu de brandir un sabre… et bon elle savait mieux manier la dague que le sabre. Et dans la foule, elle remarque Dame Angelina. Zoïle à un moment d'hésitation… elle lui avait demandé de ne pas raconter ses histoires devant elle… Zoïle la foudroie du regard et poursuit, en y mettant plus de fougue et un brin de contrariété. Non mais l'endroit est assez vaste pour ne pas se croiser alors qu'est ce qu'elle fiche à se rapprocher comme ça ? Tant pis pour elle, elle ne va pas s'empêcher de raconter elle n'a qu'à aller voir ailleurs.

L'histoire terminée, les spectateurs se retirent, tous sauf Dame Angelina. La dague encore à la main elle s'approche et la range.

- Je ne vais pas m'empêcher de raconter des histoires au cas où vous seriez dans le coin. Vous n'êtes pas obligée de rester les écouter, dit-elle avec une contrariété évidente. J'ai dit que je ferais attention pour ne pas le faire devant vous, pas que j'arrêterais. Le domaine est assez grand pour que nous puissions nous éviter à ce moment là. Elle croise les bras, un moment en fixant Dame Angelina. Mais je ne vous empêcherai jamais de les écouter si vous le voulez, bien sûr.

Les festivités battent leurs pleins, encore plus fastueuses que celles du banquet ou celles du mariage de Sysiphe. Les Anoszia n'ont pas lésiner sur les moyens, comme de coutume. La noblesse non plus n'a pas fait dans la modestie, parures, toilettes, tout est dans le grandiose, dans le clinquant, a qui attirera le plus l’œil et les compliments. Pourtant ce n'est rien de tout cela qui attire le regard de la dame de Solaria. La jeune conteuse est la, celle que l'on nomme Zoile, nul doute qu'elle conte encore les histoires d'un homme qu'Ange préférerait avoir oublier. Elle n'a que faire de ses récits, elle ne les connait que trop bien, pourtant elle s'approche, oh pas en soif de les entendre a nouveau, non un éclat particulier a capté son attention. Cet éclat est celui d'une dague, pas que cela soit inquiétant. Non ce qui l'est, c'est que cette dague n'est pas Marion. Elle s'approche encore.

Est il venu sans qu'elle ne l'ait sue ? A t'il récupéré son bien et disparu aux quatre vents comme a son habitude. Elle en conçoit un grand soulagement et a la fois une forme de déception qu'elle préférerait ne pas ressentir. Il n’empêche que cette bougresse d'adolescente, qui lui remet sans cesse un passé révolu en tete, avait promit de la prévenir au cas ou il referait surface. Voila qu'elle s'en vient a elle avec ses airs bravaches, peu importe a Ange, tout comme ce qu'elle lui raconte. Elle n'a que faire présentement des sauts d'humeur de l'adolescente. " Comme je vous l'ai deja dis, je n'ai nul plaisir a entendre vos histoires. Je n'ai point changée d'avis a ce propos et je n'en changerais pas. " Le ton est calme, le regard lui est fixé avec insistance sur la dague. C'est une évidence, celle ci n'a rien avoir avec Marion. " Contez dont vos histoires a qui veut l'entendre, je me tiendrais a l'écart de vos mots. Ce qui m’intéresse présentement c'est de savoir ce que vous avez fait de Marion ? "

Cette fois son regard se heurte a celui de Zoile tandis qu'elle demande d'une voix neutre. " Est il revenu ? " Le il était une évidence, point besoin de précision. Sa question était un leur, quoi que pas dénudé d’intérêt, mais ce qu'elle voulait réellement savoir c'est si il était reparti. Ce serait préférable, ainsi elle tournerait la page de façon définitive, sans regrets ni interrogations. Elle le saurait sauf et sorti volontairement de sa vie. Par contre si il était encore la, les choses risquaient bien de devenir compliquer. Des complications il en amené toujours. Ensuite venaient les larmes, mais pas cette fois. Il n'avait plus ce pouvoir sur elle. Il n'obtiendrait rien de plus que de l'indifférence ou au mieux de la colère. Non l’indifférence serait mieux, la colère c'était une forme de sentiments. Et des sentiments pour lui, elle n'en avait plus aucun.

Zoïle ne semble pas très ravie de voir Dame Angelina. Pas qu'elle ne soit pas ravie de voir la sirène de ses histoires, mais elles s'étaient entendu sur une chose et Dame Angelina faisait le contraire. Elle n'allait quand même pas le lui reprocher ? Ce serait désagréable et contrariant, pour toutes les deux. Cependant, la dame ne semble pas se soucier des histoires et elle répète même ce qu'elle avait dit et affirme ne pas changer d’idées. Par contre, elle à sans doute brièvement tendu les oreilles ou plutôt son regard à glissé vers elle et ses histoires parce qu'elle à noté que Zoïle ne brandit pas Marion. Mince, elle n'y avait pas songé. Elle retire la dague de son fourreau et la présente à Dame Angelina.

- Non, ce n'est pas Marion. J'ai du cacher Marion pour quelque temps, le temps qu'on cesse de la chercher.

Dame Angelina lui demande s’il est revenu. Zoile avait dit qu'elle la préviendrait quand il reviendrait. Mais elle n'avait pas pu le lui dire. Surtout parce qu'il n'était pas vraiment revenu.. il était coincé dans une cellule profondément dans le sous-sol. Zoïle était allé chiper Marion aux gardes. C'était ce que Sickert portait de plus précieux. Elle savait bien que le reste de ses trésors était caché un peu partout. Sickert ne trimballait tout sur lui, il dispersait ses trésors.

- Je crois qu'il est là depuis plusieurs jours, même. Il m'a reprit Marion avant-hier. Il m'a coincé dans ce même petit salon et m’a volé Marion, dit-elle, contrariée, et il m'a remis celle-là, ajoute-t-elle, tout sourire.

Zoile avait cette tendance à passer de la colère à la joie, en quelques secondes. Mais rien ne durait ni ne persistait en général plus de quelques autres secondes. Et encore, une autre émotion passe en vitesse.

- J'allais vous en informer, vous savez, mais le moment était mal choisit. Et puis, vous savez comment il est, c'est juste qu'il m'a trouvé toute seule avant vous, Dame Angelina. Il sait que vous êtes ici. Mais vous êtes toujours en compagnie. Mais je suis certaine qu'il le fera dès qu'il sera libre.

Zoïle se moque ouvertement de Sickert, c'est évident. Et possiblement une peu de Dame Angelina.

Ange jette a peine un coup d’œil a la dague que lui présente Zoile. Elle n'a guère besoin de la voir de plus près pour savoir qu'il ne s'agit pas de Marion. Elle l'a trop souvent contemplée dans ses mains a lui, ou accrochée a sa taille pour doutait du fait que cette dague ci n'a rien avoir avec celle a laquelle il tient tant. " La cacher ? Mais de qui ? Qui la cherche ? "   Les paroles de la conteuse n'avaient pas grand sens, il savait qu'elle avait la dague, c'était une évidence, comme le fait qu'il avait du venir pour elle, mais alors pourquoi l'avait t'elle cachée ? Et surtout de qui ? Les réponses ne tardent pas, tout du moins celles que la jeune impertinente semble disposées a donner, c'est a dire très peu. Ainsi dont il était de retour et ce depuis plusieurs jours. Que fallait il pensé qu'il ne soit pas venu la voir. Peut etre avait il eu peur de l’accueil qu'il aurait s'il osait s'approcher d'elle et il faisait bien.

Un sourire ironique a l'adresse de Zoile. " Qu'elle horreur vraiment, d'une il vous reprend sa propre dague, mais en plus il vous en donne une en compensation. Non mais vraiment quel comportement indigne. " Elle se moquait et ouvertement, mais c'était assez amusant de voir la jeune fille si outré du simple fait qu'il ait récupéré son bien, d'autant qu'elle devait bien s'y attendre, non ? Elle n'ait ni convaincue, ni apaisée par les mots suivant que prononce la conteuse. " Oh bien sur je ne doute pas que vous m'en auriez informée dés que nous nous serions croisées, oh mais n'est ce pas ce que nous faisons depuis de nombreux jours deja et ce a chaque nouvelle festivité ? " Elle ne lui en voulait pas, pas vraiment du moins, mais elle trouvait un peu fort le fait que l'adolescente lui débite pareilles excuses alors qu'elle aurait eu maintes occasions de la prévenir.

Puis que fallait déduire de ses dernières affirmations ? " Si il avait voulue me voir, il aurait trouvé un moyen de le faire. " Une évidence vu qu'il s'était déjà introduit a Solaria en ce but et ce par deux fois. " Qu'entendez vous dont par "dés qu'il sera libre" ? " Il ne pouvait pas s’être deja mit dans le pétrin alors qu'il était la depuis quelques jours a peine .. Quoi que elles parlaient la de Jameson Sickert, alias Haize Sepiida. Bien sur que si il avait pu le faire, rester a découvrir dans quelle mesure exactement. Diantre il n'avait encore paru officiellement devant elle qui lui attirait déjà quelques sources d’inquiétudes. Certaines choses ne changeaient jamais. Lui le premier.

De toute évidence, Dame Angelina ne suit pas du tout ce qui se passe ici. D'un autre côté, si elle n'avait pas été dan ce même salon, cachée, lorsqu'il s'est fait arrêté, elle ne l'aurait pas su non plus. C'était plus facile de savoir quelque chose quand on la vu.

- Mais c'est moi qui est allée la chercher. Mais vous ne voulez pas savoir ce que j'ai du faire pour l'obtenir, précise-t-elle avec un tel sourire qu'il ferait rougir même le maître des lieux.

C'est faux bien sûr, mais Zoïle n'a que seize ans et elle prétend beaucoup que ce qu'elle à déjà fait. Mais on lui pose habituellement si peu de questions. Personne n'ose poser des questions aux sorcières. Elles répondent habituellement que ce sont des trucs de sorcières et c'est parfaitement vrai.

- Elle est jolie celle la aussi, mais elle n'a pas le secret de Marion… c'est pas qu'il me l’ait reprit, c'est que je le l'ai pas vu arriver, il m'a surprise, avoue-t-elle avec une moue boudeuse.

Et la Sirène du Capitaine lui reproche de ne pas lui avoir dit plus tôt, ce qui enflamme à nouveau la sorcière. Elle croise les bras et lève le menton.

-- Oh mais attendez ! Je n'ai su qu'il était vraiment là que depuis avant hier ! Et est-ce que vous m'avez vu hier ? Non, je suit allée chercher Marion et je l'ai cachée, ensuite j'ai eu des tas de choses à faire pour le mariage ! Vous croyez vraiment que j'ai des tas de robes, moi ! Tiberia à du m'en faire faire trois en trois événement ! Vous croyez que ça prend deux minutes ? Y'a de tas d'essayages à faire !  Et aujourd'hui, j'ai franchement pas du tout pensé à lui. Si vous ne me l'aviez pas rappelé, je n'y aurais pas songe une minute !

Zoïle avait élève le ton et on commençait à les regarder. Et ce mariage était important. Assez important pour que Zoïle leur retourne un sourire et ne se contente pas de les foudroyer du regard jusqu'à ce qu'ils baissent les yeux. Mais si elle baisse le ton lorsque Dame Angelina se plaint, elle la pointe toutefois d'un doigt accusateur.

-- Vous êtes jalouse qu'il m'ait trouvé en premier ? Je lui ai dit que vous étiez là et il m'a dit de la fermer, alors il le savait très bien ! Vous auriez sans doute été sa prochaine victime de la nuit s'il ne s'était pas fait arrêter en toute discrétion par les gardes ! Oui parce que Monsieur à le chic pour entrer où il veut n'est ce pas ? Mais il à de toute évidence trouvé des gardes plus malins que lui. Elle l'a retient par le bras, avec une étonnante force de persuasion. J'espère bien qu'ils vont le pendre à l'aube, crache-t-elle avec méchanceté.

Faire croire le pire quand rien de tout ça n'était prévu, c'était quand même une excellente idée. Elle n'aurait pas pu forcer les retrouvailles de ces deux là de meilleures façon. Oui, bon tous les deux lui en voudront certainement, mais elle s'en fichait pas mal. Il y aurait d'autres histoires. Zoïle croise les bras dans son dos et s'éloigne d'un pas dansant.

Cette petite conteuse avait le don de lui taper sur les nerfs, avec sa faculté déconcertante de passer de bonne a mauvaise humeur en un quart de seconde. Néanmoins, présentement Ange avait besoin de ses réponses, elle faisait donc avec ses sautes d'humeur, bon gré mal gré, non sans se dire qu'il ne serait pas de tout repos d’être amie avec l'adolescente. " Oh j'imagine que la façon dont vous avez obtenue cette dague est tout aussi passionnante que la première fois que vous avez eu a la voler. " Lache t'elle simplement aux premières fanfaronnades de Zoile. " Si il y'a bien une chose a savoir sur cet homme, c'est que bien des victoires il les a obtenu par la surprise. Il n'est jamais la ou vous l'attendez. " Et ça elle en savait quelques chose, vu qu'il avait toujours eu le don de débarquer dans sa vie dans les moments ou elle l'attendait pas, preuve en est, il avait visiblement recommencé.

Revoilà la moue boudeuse, et avec ça elle croise les bras et lève le menton. S'en eut été comique, si le sujet de leur discutions ne préoccupait pas autant Ange. " Loin de moi l'idée de croire qu'une petite conteuse puisse etre moins occupée que nous autres depuis deux jours. " D'accord elle lui tapait un peu sur les nerfs et son humeur s'en ressentait. Contrairement a ce que semblait pensée la jeune impertinente, elle n'avait pas été la seule a etre fort occupée. D'ailleurs Ange aussi avait due passer entre les mains de la couturière, elle était arrivée directement de Langehack, sans crochet par son domaine, si bien que hormis la robe offerte par la femme d'Oschide et sa tenue de voyage, elle n'avait strictement rien a se mettre. Mais qu'importe cela, la conteuse n'avait point besoin de connaitre ce genre de détails. Autour d'eux les regards commencent a se presser en leur direction, il faut dire aussi que l'adolescente n'est pas vraiment discrète et si il y'a une chose dont la dame de Solaria a horreur, c'est d’être le centre d'attention.

Par chance la jeune fille baisse le ton, quoi que sans pour autant améliorée ses manières. Au fur et a mesure qu'elle crache ses paroles sur Ange, cette dernière pâlie. D'abord il y'a l'accusation de jalousie, stupidité que cela, elle n'en n'a que faire qu'il soit d'abord venue pour Marion, elle aurait bien pue ne jamais le revoir qu'elle n'en aurait rien ressentie. D'accord c'était la en parti un mensonge, mais c'était il y'a un an qu'elle l'avait attendue, depuis elle avait tournée la page. Pourtant qu'il lui soit désormais indifférent ne changer rien au fait qu'elle ne souhaitait pas sa mort. " Qu'avez vous dit ? " Murmure t'elle choquée sans vraiment attendre la moindre réponse. Le pendre, non c'était impossible, elle ne pouvait pas laissée cela arrivé.

Elle se détourne avec force, sans une salutations, un mot ou une explication, se libérant ainsi de la poigne de la conteuse. Ses pas la portent vite. Elle sait pertinemment que ce qu'elle va faire, elle finira par le regretter, mais pas moyen de faire autrement, son cœur le lui interdit et ce qu'importe avec qu'elle force son intuition et son cerveau lui ordonnent de faire le contraire. Elle devait trouvée Tibéria et ce le plus vite possible. Par chance cela ne lui prit guère plus de quelques minutes, cette dernière recevait les félicitations d'usage de quelques nobles en quête d'attention. La dame de Solaria, attendis qu'ils se dispersent quelque peu, puis glissant une main sur le bras de sa cousine, elle lui murmura presque. " Puis je vous voir un instant votre altesse? " Depuis quelques heures déjà, sa cousine était devenue la femme d'Arichis d'Anoszia et sous peu elle serait la nouvelle duchesse de Soltariel, c'état la un fait d'ou l'utilisation de cette marque de respect. Le ton se voulait neutre, mais probable que Tibéria y percevrait malgré tout quelques traces évidentes d’inquiétude, si ce n'était dans sa voix, au moins dans son regard.

C’est fou comme le titre de Duchesse attire tous les nobles à la ronde en quête d’attention. Jamais de sa vie Tibéria n’avait été aussi populaire. Elle recevait les félicitations en souriant gracieusement tout en échangeant les politesses d’usage. On la couvrait de compliment en lui disant à quel point elle était ravissante et que l’Anoszia avait de la chance. Tibéria relevait une bonne dose d’hypocrisie dans ces belles paroles. On ne lui aurait pas porté autant d’attention si elle n’avait pas été la duchesse. Peu importe, c’était son heure de gloire et elle avait bien l’intention d’en profiter.

Alors qu’elle discutait tranquillement, Tibéria aperçut sa cousine qui tentait de s’approcher d’elle. Les deux jeunes femmes n’avaient pas reparlé ensemble depuis le repas. Elle voulait encore la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour elle la nuit dernière. Néanmoins, la joie de la revoir fut légèrement assombrie lorsqu’elle remarqua l’air soucieux de sa cousine. Angelina utilisa l’appellation d’usage pour son titre. Elles avaient convenu ensemble que ce serait mieux en public, mais Tibéria trouvait cela tellement formel venant de la part de sa cousine.

— Certainement, que puis-je faire pour vous?

Décidément, Tibéria devra apprendre à s’y faire de toutes ses formalités. Difficile de croire qu’elle s’adressait à la même personne avec qui elle avait une conversation si intime et si embarrassante la nuit dernière. Que ne faut-il pas faire pour sauver les apparences?

Angelina tira légérement sur le bras de Tibéria pour l'attirer un peu a l'écart, jetant de coups d’œils distraits aux alentours, elle s'assura que nul ne pouvait les entendre avant de répondre a sa cousine. " J'ai besoin que tu me rendes un service et sans me poser de questions. Je sais c'est beaucoup demander, mais il faut que tu me fasses confiance. " Elle glisse un regard a la fois triste et soucieux dans celui de celle qui lui est comme une sœur, lui insufflant ainsi a quel point cela compte pour elle. " Tout sera expliqué plus tard, tu as ma parole. Mais pour l'heure, le temps presse. " A nouveau son regard est a l’affût de quelques oreilles indiscrètes, puis elle reprend dans un presque murmure. " Il y'a actuellement un prisonnier dans les geôles du domaine. Il n'est pas dangereux. " Enfin dangereux pour personne sauf elle. " Il s'agit d'une méprise. " Elle soupire lourdement, dans le fond elle est lasse de tout cela, mais elle ne peut se résoudre a l'abandonner. Oui, toute leur histoire est une désastreuse méprise.

" J'ai besoin que tu me donnes autorité pour le libérer. " Elle glisse sa main sur celle de Tib, la pressant légérement. " Il n'arrivera rien de fâcheux, j'en prends l'entière responsabilité. Je te serais redevable de tout ce que tu voudras, mais j'ai besoin qu'il soit libéré. " A dire vrai, elle avait besoin qu'il sorte de sa vie avant de la faire souffrir a nouveau, mais le temps n'était guère a ce genre d'explications. Dans un dernier souffle, le regard brillant et les doigts tremblants, doigts reposant encore sur la main de sa cousine, elle ajoute. " Je t'en pris Tib, je ne te le demanderais pas si ce n'était pas important pour moi. " A peine de retour dans sa vie, et encore seulement de par son ombre et il la chamboulé déjà complètement, l'obligeant meme a mettre sa cousine dans une position délicate. Maudit pirate.

L’attitude d’Ange inquiétait Tibéria. Ça semblait grave. Elle la suivit un peu en retrait. Quelques personnes les virent, mais ils n’en firent pas de cas. Loin des oreilles indiscrètes, la jeune femme l’écouta et l’inquiétude fit rapidement place à la surprise la plus totale. Elle ne s’attendait pas à une telle requête de la part de sa cousine. Qui était cet homme et pourquoi avait-il été enfermé? Représentait-il une menace? Surtout, quel lien avait-il avec sa cousine? Un flot ininterrompu de questions défilait dans sa tête, mais le temps pressait.

— Ange, tu sais que ta requête est grave?

À vrai dire, même si elle était désormais l’épouse d’Arichis, elle doutait d’avoir l’autorité nécessaire pour faire libérer un prisonnier des cachots de Velmonè. Néanmoins, elle voyait bien que sa cousine était profondément troublée par ça et que c’était important. Cet homme devait être libéré. Elle lui promit que rien n’allait arriver et qu’il serait sous son entière responsabilité. Tibéria soupira, relâchant la pression.

— D’accord. Suis-moi.

Tibéria marcha droit sur le premier garde qui croisa sa route. Elle se planta devant lui. Évidemment, il la dépassait de plusieurs centimètres et l’homme dans sa tenue d’apparat dut baisser les yeux pour regarder le petit bout de femme qui s’était planté devant lui.

— Il y a un homme qui vient d’être enfermé dans les cachots. Veuillez le libérer sur le champ. Il s’agit d’une méprise. Il sera sous la responsabilité de dame Angelina de Solaria, ici présente.

Le soldat la regarda, hésitant. Il savait que cette femme venait d’épouser le maître de la maison, mais il fallait quand même un sacré culot pour commencer à aboyer des ordres alors que ça ne faisait pas deux heures que ses vœux avaient été prononcés.

— Mais qu’attendez-vous pour le faire?

Finalement, du bout des lèvres il répondit.

— Bien madame. Il en sera fait selon vos ordres…

Puis le soldat s’éloigna, laissant derrière une Tibéria hautement satisfaite. Elle se tourna vers sa cousine, le reproche toujours visible dans ses yeux.

— Nous en reparlerons, compris?

Tibéria ne voulait pas paraître ingrate, mais demander à sa cousine de faire libérer un homme pour elle… Ange lui devait des explications.

Il fallait bien l'avouer, la réaction de Tibéria la blessa quelque peu. Elle savait très bien l'importance de ce qu'elle demandait, elle en connaissait les possibles répercussions, mais elle s'était attendue a d'avantage de confiance de la part de sa cousine. Une confiance qu'elle meme lui avait donnée totalement en étant la ce jour pour prêter serment envers son trône, un trône qu'elle aurait elle meme pue occuper si elle l'avait voulue. Elle ne dit rien, sans doute que dans ses yeux se reflète qu'elle se sent déçue, voir peut etre un peu trahie, mais elle pas un mot ne franchie ses lèvres. Tout ça c'était la faute de ce maudit pirate, a peine réapparu et voila qu'il mettait deja sa vie sans dessus dessous. Elle se jurait que c'était la dernière fois qu'elle le permettrait tandis que Tibéria donnait ses ordres. Elle ne laisserait pas cet incident mettre a mal sa relation avec sa cousine.

Quand cette dernière en eut finie, elle se tourna a nouveau vers elle, le reproche qu'il y'avait dans ses yeux fit beaucoup de mal a Ange, mais ce ne fut rien a coté de l’inquiétude que souleva ses paroles. La dame de Solaria plongea un regard sans émotions dans celui de la nouvelle maîtresse de maison, avant de répondre d'une voix d'une platitude a pleurer. " Il sera fait selon les désirs de votre altesse. " C'était une chose qu'elle doute d'elle, mais qu'elle se permette a lui donner des ordres, le jour meme de son couronnement, oubliant tout ce qui les lier et reniant le fait que rien n'obliger Ange a etre la, c'était difficile a supporter, surtout quand on se lier avec autant de réticences qu'elle. Elle espérait ne pas s’être tromper sur sa cousine, mais elle ne pouvait pas s'en préoccuper pour l'heure. Sans rien laisser le temps de répondre a Tibèria, elle se détourna pour suivre les pas du garde.

Il n'était pas question qu'elle soit la quand il serait libéré, mais elle devait s'assurer qu'il parte et ce le plus vite possible. Une fois a hauteur du garde, elle l'intercepta. " Un instant je vous pris, j'ai un message qu'il vous faut transmettre au prisonnier. Dites lui ... " Elle inspire profondément. " Dites lui qu'il doit sa liberté a la Dame de Solaria. Qu'en remerciement, elle désire qu'il quitte Soltariel et ce le plus vite possible, sans retour en arrière. Si il revenait, je ne saurais plus lui être d'aucun secours. " Le garde acquiesce, ils échangent quelques banalités puis il retourne a sa tache, elle le suit a nouveau un moment des yeux puis elle se détourne pour regagner les festivités. La cérémonie des hommages approchait et bien que présentement elle ait grande envie de quitter les lieux et ressentait comme un doute pour l'avenir, elle ne ferait pas défaut a sa cousine ce jour. Tout comme elle ne lui ferait pas défaut si le pouvoir venait a lui monter a la tete. Ange l'aimait trop pour la laisser se perdre dans sa nouvelle position, elle l'aimait au point de s'opposer a elle si besoin.

Puissent les dieux les en préserver ...

Fin du Rp.