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 [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]

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MessageSujet: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeMar 12 Juil 2016 - 14:38

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Arichis d'Anoszia & Cornélia



L’ombre qu’elle était devenue traversa les couloirs sans même apercevoir où elle était rendue réellement. Son corps avançait avec un seul but en tête, se rendre à ses appartements et y être misérable jusqu’à la fin de ses jours. Elle savait qu’il n’y avait qu’elle-même pour se sortir de ce bordel dévastateur, mais son cœur et sa tête se disputaient continuellement et elle était épuisée. Son corps amaigri pouvait difficilement rester debout plus que quelques heures seulement et si elle arrivait à penser à quoi que ce soit clairement, ses songes se tournaient irrémédiablement vers la plus haute tour qui siégeait sur leurs terres. Elle deviendrait une princesse abandonnée et glauque, vivant dans une tour à l’écart des affaires du monde, prétextant attendre un prince charmant qui ne viendrait jamais.

Il s’arrêta au détour d’un chemin, une main sur sa poitrine alors que l’air peinait à sortir de ses poumons. Sa respiration était haletante, inssufisante et elle cru soudainement étouffer et perdre le dernier brin de vie qu’il lui restait alors que l’anxiété la compressait de l’intérieur. Elle réussi toutefois à se remettre en chemin et se rendit finalement à sa chambre dont elle ouvrit précitamment la porte. Non, elle ne vivrait jamais en présence de cette gamine qui allait lui servir de belle-mère. Elle abandonnerait la famille Anoszia, couperait tout les liens qui les unissait à cette bande de menteurs et manipuleurs et irait s’enfermer dans un temple, le seul endroit existant qui voudrait de sa faible personne.

Elle ferma furieusement la porte derrière elle et marcha d’un pas militaire vers son grand miroir vers lequel elle balança une chaussure, puis la seconde suivit rapidement dans le sillage de la première. Un bruit sec se fit entendre et elle tourna la tête pour admirer la longue craquelure qui s’était formée sur la surface luisante. Elle s’approcha et considéra son reflet déformé avec dégoût avant de prendre le miroir à deux mains et le lancer par terre. L’objet se fracassa en plusieurs morceaux, imitant son âme torturée.

Puisqu’elle étouffait toujours après cet acte hystérique, elle se jeta sur les débris et cueillit entre ses doigts fragiles une pièce du miroir et le serra dans sa paume tremblante. L’adrénaline aidant, elle ne sentit pas la chair qui s’ouvrait sous la violente intrusion du verre dans sa peau et ne remarqua pas le sang rouge qui débuta à perler entre ses doigts, tâchant un peu son jupon par la même occasion, ruinant le beau vert pâle qui aurait fait d’elle une beauté.

Son cœur était parcouru de violents tremblements et ses yeux n’étaient que vitreux et rougies par un mélange de tristesse infinie et d’une colère envers elle-même. La voix à l’intérieur d’elle hurlait des obscénités à son égard et l’étranglait de l’intérieur. La boule au fond de sa gorge l’empêchait de lancer un seul cri de détresse. Ses yeux emplit de folie et de mélancolie baissèrent vers son poignet frêle et blanc, partiellement à découvert sous la rangée de dentelle ornant les manches de sa robe. Elle remarqua les veines bleues qui ressortaient plus vivement que d’habitude et approcha son arme improvisée, prête à se faire mal…


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MessageSujet: Re: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeVen 15 Juil 2016 - 11:50

Arichis ne comprenait pas la colère de sa fille ainée. Il n’avait pourtant jamais eu de soucis avec elle durant son éducation. Elle avait toujours été la plus mature de ses filles, même celle qui grondait parfois les autres lorsqu’elles faisaient des bêtises. Il ne la reconnaissait plus. Il avait pourtant bien noté son changement d’attitude depuis son retour de Serramire mais il n’avait pas eu le temps d’approfondir la question. Lorsqu’elle s’était levé devant tous les convives juste après l’annonce elle l’avait humilié comme jamais auparavant. Elle était une Anoszia, elle avait une image à tenir en public. Même si elle était en désaccord avec les choix de son patriarche, elle n’avait pas à le défier ainsi devant la noblesse du duché. L’Anoszia était donc en exaspération devant son emportement.

En se levant de la table du banquet, il ignora ceux qui tentèrent de se mettre sur son passage pour l’interpeller. Il avait tracé son chemin jusqu’au palais où il perdit Cornélia de vue. Elle devait avoir regagné sa chambre. Arichis s’arrêta un instant dans la gallérie, face aux miroirs, pour reprendre son souffle et se calmer. Face à la glace, il se concentra sur son reflet. Avec cette expression ses rides étaient plus marqués et sa veine frontale visible. Il inspira, puis expira. Gronder Cornélia alors qu’il était en colère ne ramènerait rien de bénéfique. Il souffla lourdement puis repris sa marche vers les appartements de sa fille.

Arrivé devant les portes, il ne toqua pas et les poussa simplement. Le paysage offert alors lui fit écarter les yeux de stupeur. Le miroir était brisé au sol en milles morceaux, mais il ne s’attarda même pas dessus. Non son regard était rivé sur la main ensanglanté qui menait un morceau de verre vers le poignet frêle.


« Cornélia d’Anoszia ! » S’alarma le père qui pour l’une des rares fois de sa vie affichait un mélange de peur et d’incompréhension sur son visage d’habitude si stoïque.

De pas rapide, il se jeta sur la main qui tenait l’arme improvisé pour lui faire lâcher prise. Il s’agenouilla près d’elle, parmi les débris, le cœur lourd et la voix tremblante. Il avait déjà oublié la raison première de sa venue ici, il avait oublié tout ces gens en bas entrain de s’amuser et se questionner sur son absence à son propre banquet.


« Qu’allais-tu faire ? Que se passe-t-il Cornélia ? » Sa main attrapa le menton de sa fille qu’il redressa afin de pouvoir voir son visage. Il ne la reconnaissait pas.

Le mal qui la rongeait semblait plus profond qu’une simple histoire de remariage politique. Il attrapa sa main, entremêlant ses doigts aux siens, barbouillant sa paume de sang et embrassa le dos.


« Me hais-tu au point d’attenter à ta vie ? Qu’ai-je fait pour que ta colère soit si vive Cornélia ? »

De son autre main, il sortit le glaive de son fourreau qu’il tendit à la jeune femme.

« Si c’est ma mort que tu souhaites provoquer par la tienne, peut-être serait plus facile pour toi de m’enfoncer ce poignard dans le cœur. » Illustra-t-il en pointant la pointe sur son torse.
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MessageSujet: Re: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeVen 22 Juil 2016 - 22:44

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Arichis d'Anoszia & Cornélia



Même si son Coeur battait toujours pleinement de vie, l’état de Cornélia pouvait être comparable à celui d’un fantôme. Son visage livide fixait son poignet tremblant sans réellement le voir. Ses pensées étaient nébuleuses, embrumées par sa folie suicidaire et le vin qui commençait à faire effet. L’instinct de trépas brûlait ce qu’il lui restait de pensées saines. Comment son corps arrivait toujours à se tenir debout dans un état aussi végétatif? Cela était un mystère, mais le regard vitreux de la dame trahissait grandement les faibles sourires qu’elle s’était affairée à conserver au cours des derrières ennéades. En cette belle soirée d’été, le cœur de Cornélia d’Anoszia avait finalement implosé et elle dirigeait en un coup final sa rage contre elle-même.

Dans sa torpeur, elle n’entendit pas le pas autoritaire derrière la porte de sa chambre et elle perçue encore moins le bruit suspect d’une porte qui s’ouvre sans donner la permission d’envahir sa sombre intimité. C’est à peine si le cri alarmé du patriarche parvint à ses oreilles bourdonnantes. C’est le poids désespéré sur sa main armée qui lui redonna un brin de lucidité. La dame déglutit péniblement et son corps se relâcha contre le torse de son père en laissant s’échapper un long gémissement douloureux. Le père leva son mention et Cornélia sembla immédiatement le reconnaître. En proie à une crise d’anxiété, sa respiration se fit haletante, mais elle ne tenta pas de le repousser, elle en était incapable.

Elle remarqua à peine qu’elle était dorénavant sur le sol poussiéreux et couvert de débris luisants. Une boule douloureuse s’était formée dans sa poitrine et lui faisait terriblement mal. Si elle arrivait à avaler sa salive, cela lui faisait encore plus mal.

- Qu’est-ce que vous n’avez pas fait? rétorqua faiblement la jeune femme en fixant le plancher, admirant les dégâts causés par sa folie. Les larmes ruisselèrent abondamment sur ses joues barbouillées par son maquillage ruiné. Oh, dieux, à quoi bon ruiner vos efforts sur moi, je ne suis qu’une petite chose, une moins que rien. Papa, laisse moi mourir… Je hais la vie, elle ne veut pas de moi…

La sensation d’un métal froid se fit sentir dans la paume de sa main toujours intacte. Le bout était pointé vers la poitrine de son père. Son cœur tambourinait fortement, elle avait à nouveau du mal à respirer. Le nœud dans sa poitrine la torturait sans remord. L’Anoszia regarda longuement l’arme qu’elle avait en main. Les propos de son père étaient incompréhensibles. Elle ne savait plus si elle le détestait vraiment ou s’il était simplement une cible dardée par sa colère explosive.

Poussée par l’impulsivité, elle finit par lancer l’arme dans un coin de sa chambre en poussant un cri désespéré. Son visage était rougi par ces nombreuses émotions qui se bousculaient à l’intérieur d’elle.

- Papa, l’implora-t-elle en s’agrippant à lui. J’ai mal, j’ai mal papa, j’ai tellement mal, ça dure depuis des lustres, je n’en peux plus. Je ne veux plus exister.


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MessageSujet: Re: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeDim 31 Juil 2016 - 0:31

Qu’est ce qu’il n’avait pas fait ? Il ne l’avait pas marié au premier venu. Ce fût la seule réponse qu’il lui vint à l’esprit car il ne voyait pas de quel crime elle pouvait l’accuser. Il l’avait peut-être délaissé et n’avait pas été là pour elle après la mort de Wenceslas comme il l’aurait souhaité mais Cornélia devait comprendre qu’il avait également d’autres responsabilités envers ses gens.

Cornélia attrapa la dague et la fixa longuement avant de la jeter de toute la force de son bras menue vers un coin de la pièce en poussant un cri fort qui ne fit même pas sursauté le patriarche toujours à genoux face à elle. La jeune fille s’agrippa à lui en l’implorant alors que la boule qu’il avait dans la poitrine doublait de volume pendant qu’il entendait ses lamentations. Il la prit dans ses bras et la serra, comme quand elle avait un coup de tristesse enfant. Il serra fort jusqu’à sentir sa poitrine s’écraser contre son poitrail.


« Cornélia… Ma fille… »

Dit-il en passant une main contre sa tête, caressant sa brune chevelure. Arichis savait qu’elle avait eu très peur durant les purges entreprises par Alastein durant la guerre ayant déchiré Ydril. Elle avait fuit la capitale avec Ange, elle avait assisté à la mort de Cynn et la naissance de Faustina. Il se détacha d’elle pour l’embrasser sur le front.

« Je suis là, parles moi. »

C’était ce qui leur avait manqué. Une bonne discussion entre père et fille. Jusqu’à maintenant Arichis ne s’était jamais remis en question, il avait estimé s’être très bien sorti avec l’éducation de sept enfants sans l’aide d’une mère pour l’épauler. Il pensait leur avoir transmis ses valeurs. Des valeurs participant au rayonnement de la famille en péninsule. Il se détacha de sa fille pour l’embrasser sur le front, cela faisait peut-être une année qu’il ne l’avait pas embrasser ainsi.

« Dis moi tout ma fille. Ta mère me tuerait à coup de balai si elle savait dans quel état je t’ai mis. » Tenta de détendre le patriarche qui n’arrivait pas à sourire.

Il attrapa le visage de Cornélia dans ses mains, déposa un nouveau baiser sur son front et la serra contre lui.


« Transferts moi tes maux, libères toi ma belle. »
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MessageSujet: Re: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 23:12

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Un bien faible sourire étira les lèvres pâles et gercées par le manque d’eau de l’Anoszia et avait du mal à calmer le flot de larmes chaudes qui s’épanouissait sur ses joues creuses. Imaginer sa mère en train de taper sur son père avait un balai arrivait à peine à alléger ses maux. La douleur tut depuis bien trop longtemps faisait finalement surface telle l’éruption d’un volcan. Ce qu’il avait voulu caché derrière un trop plein de rage et d’amertume n’était dorénavant qu’une tristesse infinie, aussi profonde qu’un gouffre sans fond. Elle posa un regard fiévreux sur sa main blessée, observa plus ou moins le rouge peint sur la peau blême. Le contraste était presque hallucinant même dans la pénombre. Quand était-elle devenue en si mauvaise santé ? Pourquoi est-ce que ces doigts semblaient aussi osseux ?

- Je ne sais pas pourquoi j’ai mal, papa, tout me semble si sombre, j’arrive à peine à dormir le soir, je suis exténuée et cette fièvre me consume au même rythme que l’envie sache fois que j’ose poser les yeux sur une personne heureuse, je leur en veux tellement à ceux-là et à leur sourires hypocrites, souffla-t-elle finalement, le visage dénué de toute expression, seulement trahi par de lourdes larmes ruisselant sur ses joues. J’ai fait de mon mieux, j’ai été une mère pour mes frères et mes sœurs qui en avaient besoin, mais on ne m’a jamais rien donné à retour… Au final, je suis toute seule.

Elle renifla et hoqueta péniblement. L’anxiété devenait une boule douloureuse dans sa poitrine. Elle ne dormirait pas plus cette nuit, la pauvre.

- Cyn est décédée, je l’ai vu se vider de son sang, elle a été tuée de la même façon que maman. Elle n’était pas ma meilleure amie, mais elle méritait mieux que cela. Cet enfoiré d’Alastein, ce fils bâtard, cracha-t-elle sans surveiller son langage. C’est de ma faute, Cyn est morte et j’ai regardé, j’ai… j’ai laissé le corps derrière, on ne pouvait pas la traîner avec nous, oh par tout les dieux, j’ai tué Cyn, j’aurais pu l’aider, nous aurions pu nous cacher quelque part, j’aurai pu lui prodiguer de meilleurs soins.

Cornélia n’avait jamais vraiment révélé ce qui s’était passé cette nuit-là. Elle avait cru bon qu’à ne raconter que les grandes lignes de sa fuite, du décès horrible de l’ancienne épouse d’Oscario et ces temps de réfugiée chez charmante Angelina. Jamais elle n’avait raconté ce qui avait été de ces émotions cette nuit-là, elle avait été forte comme tout bon Anoszia, elle s’était dévoilée aussi brave que le meilleur des guerriers.

- Puis, j’ai retrouvé Oschide, mais c’est à peine s’il voulait de moi, il est bien trop préoccupé par sa vie, par ses ambitions, mes frères sont des salauds, ils se moquent bien de celle qui a soigner leurs blessures infectes quand ils étaient petits, celle qui mentait pour eux quand une bouteille de vin rare disparaissait mystérieusement du cellier ou qui restait à leur chevet quand ils étaient pris d’une vilaine grippe d’homme parce qu’ils étaient trop arrogants et idiots pour se couvrir convenablement avant d’aller dehors.

Elle passa une main sur son visage mouillé et fiévreux, oubliant qu’elle était maculée de sang. Elle se barbouilla le faciès et quand elle remarqua qu’elle semblait plus sale qu’avant, elle eu la force d’attraper son mouchoir pour s’essuyer un peu.

- Puis il y a eu votre incident où je vous ai cru mort au point d’en tomber, je me suis fait mal au genou, si mal que j’ai été plusieurs jours incapable de marcher sans aide, mais ça, personne ne s’en ai soucié, on pensait que je brodais tranquillement dans ma chambre, non j’avais mal et j’ai toujours mal. Papa, je ne danserai plus jamais, ma jambe n’est plus comme avant.

La jeune femme renifla à nouveau, inspira une grosse bouffée d’air pour se détendre un peu. Elle leva un regard rougi vers son père.

- Le comte Wenceslas est mort comme une merde, dit-elle de manière vulgaire. Toute ma famille se marie, il ne reste plus que cette vieille fille de Cornélia que personne ne veut, même mon père considère qu’il est mieux pour lui de se remarier à une fillette naïve et sans connaissance du monde qui est plus jeune que sa fille aînée. Qu’est-ce que je dois penser de cela ? Sa Seigneurie Wenceslas était ma dernière chance de me faire une place en ce monde infecte et cette chance est partie en fumée.

Elle tourna la tête, son expression était devenue très amère, puis elle ferma les yeux, imaginant une autre époque où elle s’était sue heureuse et épanouie. Maintenant, elle n’était plus qu’une vieille épave décrépie. Plus rien de la faisait sérieusement sourire, elle devait forcer les muscles de son visage à faire semblant d’avoir l’air joyeuse. C’était bien le dernier et unique effort qu’elle faisait toujours envers sa famille. La boisson l’aidait pendant la journée, mais ça se retournait contre elle la nuit venue. Il n’y avait pas d’autre échappatoire que la mort.

- Cyn, Wenceslas, maman, murmura-t-elle doucement. Ils sont tous partis et moi je suis toujours ici, une personne inutile comme moi n’a que pour seul droit de les rejoindre, ajouta la dame, l'air profondément déprimée.




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MessageSujet: Re: [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]    [ Domaine de Velmonè ] Détresse [ PV Papi ]  I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2016 - 18:22

« Tu n’es pas toute seule. Tu ne le seras jamais ici… »

Arichis ne comprenait pas d’où ce sentiment lui venait, avait-elle était si traumatisée durant la guerre pour se renfermer à ce point ? Où était-ce un mal plus grand venant d’une crise d’adolescence tardive ? Il lui attrapa la main, noua ses doigts aux siens et lui releva le menton.

« Tu ne dois pas te complaire dans ta tristesse et être l’artisane de ton propre bonheur Cornélia. Ta fratrie et toi n’êtes plus des enfants, chacun a une route à prendre. Tu n’es pas née dans la famille du coin ma fille, tu es une Anoszia, tout comme tes frères et sœurs vous avez des destinées à accomplir. »

Le patriarche commençait à comprendre, sa fille portait le poids de la mort de leur mère sur elle, elle s’était donné des rôles qui ne devaient pas être sien. A présent, tout ceci l’avait rattrapé et elle jalousait ses sœurs insouciantes.

« Alastein est mort et oublié. La mort de Cynn n’était pas de ta faute, tu as bien fait de sauver Faustina et de t’en aller. Aujourd’hui Cynn repose dans la crypte familiale. »

Cornélia avait de la rancune pour tout le monde. Ses frères, ses sœurs. Elle attendait une reconnaissance qui ne se partageait pas, sa peine qui la rongeait obscurcissait son jugement. Arichis inspira puis expira lourdement.

« Bien sûr que ton frère voulait de toi mais tu ne pouvais pas être au centre de ses prérogatives à Langehack. Il a une femme à présent, une fille adoptive. Un duché à gérer et un père malade dont il devait s’occuper. Tu n’es plus une gamine Cornélia, t’es une adulte et tu dois comprendre le monde qui t’entoure.

Wenceslas était une merde, il est mort comme il a vécu. Il ne t’était pas attaché, le mariage était politique et était censé assuré ton avenir et celles de tes enfants. Il n’y a que Cécyllia qui se marie avec un vicomte car une occasion comme celle-ci ne se présente pas plus d’une fois. Que t’ai-je dit à propos des mariages lorsque tu étais enfant ? Ils ne sont qu’un moyen, un outil, pour une alliance politique ou une ascension. Mon mariage avec la gamine de Soltariel n’est pas pour mon bon plaisir d’avoir une jeunette dans mon lit Cornélia. Il ne te faut pas prendre les choses personnellement. Tu n’as pas trente ans, il te reste encore pleins de prétendants à rencontrer. »


Arichis lui attrapa la deuxième main, il en baisa chaque dos et se releva et l’aida à faire de même.

« Tu n’es ni une vieille fille, ni une femme en fin de vie. Tu es une dragonne Cornélia, relèves-toi en tant que telle. Tu danseras de nouveau, tu aurais dû me parler de ton genou des guérisseurs l’auraient fixés. Si tu souhaites te marier au plus vite, je te marierai. Si tu souhaites rester avec moi jusqu’à ce qu’une belle opportunité se présente, tu resteras avec moi. »

Le patriarche prit une pause dans son laïus, il passa ses mains par-dessus sa fille et la serra contre son torse, sentant l’odeur agréable de ses cheveux et toute la fragilité de son corps.

« Tu es ma fille, et je t’aime, ne l’oublies jamais. Te voir dans cet état me fend le cœur et me vieillit de dix ans. Ne tues pas ton vieux père en l’accablant ainsi. » Plaisanta l’Anoszia en embrassant sa joue salée.

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