Il ne vaut pas la peine de vivre si l'on n'a pas une bonne amie. | Blanche[Term]

Soirée de la 8ème journée de la 1ère ennéade de Karfïas, an 9 du 11ème cycle.

La journée avait défilé telle une flèche tirée d’un arc en pleine bataille. Le spectacle qu’avaient offert les différentes joutes a su satisfaire le manque d’animation qui régnait dans le palais. Maélyne n’en était d’ailleurs pas moins mécontente d’y avoir assistée. Certaines d’entre elles avaient réellement valu le détour alors que d’autres se sont montrées plutôt décevantes.

Le soir venu, le ventre plein, complètement repu, la jeune femme s’en alla vers ses appartements, où, en compagnie de son pot de colle habituel, sa cousine Thenala, elle prit le soin d’apprécier un bon pichet de vin sur sa terrasse. La rouquine se mit à reparler des joutes, les analysant une à une. Lorsqu’elles arrivèrent à celle où le sudiste s’était royalement fait mettre, en cœur les deux jeunes femmes éclatèrent d’un franc rire, ressassant cette magnifique chute.

Le vin était excellent. Maélyne n’avait pas pour habitude d’en boire autant mais quelque chose la poussait à vouloir oublier un tant soit peu ses problèmes actuels. Au vu de ses observations, bon nombre de personnes semblaient devenir joyeux après avoir bu une certaine quantité de ce liquide rougeâtre. Alors, pourquoi ne pas essayer ?

Un bruit sourd se fit entendre, un garde s’approcha puis leurs annonça que la Duchesse du Médian souhaitait s’entretenir avec elle. Etonnée au plus haut point, Maélyne ne répondit rien. Le garde annonça une seconde fois la requête de la Dame d’Ancenis mais il n’eut toujours aucune réaction.

« Hum… Faites-là donc entrer. Nous allons la recevoir. »
« Mais je la connais pas ! Qu’est-ce qu’elle me veut ? Pourquoi souhaite-t-elle me voir ? »
« Soit patiente Maélyne, nous allons bientôt le savoir. »

Blanche avait pu enfin avoir un entretient avec Maelyne de Lourmel, autrefois Marquise de Serramire. Bien s’en faut, elle n’en avait strictement aucun souvenir. D’ailleurs, la Dame du Val n’était même pas au courant qu’elle avait perdu la mémoire bien que quelques rumeurs circulaient. Elle s’étonnait par contre, pour l’avoir observée, lors du tournoi qu’elle ne soit pas plus affectée par la perte de son enfant. Blanche aurait été ravagée et aurait tout simplement écorchée vif celui qui eut osé poser la main sur ses divins bambins. L’exécution aurait été publique mais ce dernier aurait subi mille et un supplices avant de finalement être écartelé. La seule chose qu’elle aurait épargné serait sa langue et ses dents afin de pouvoir l’entendre hurler de douleur et se réjouir de sa souffrance. Enfin… soit. Après avoir été invitée à entrer et remerciant le garde pour l’intronisation, Blanche s’approcha de ladite terrasse. Elle était naturellement accompagnée d’Odeline mais les deux dames ne pouvaient en mirer le visage qui était dissimulé par un turban d’un jais intense. Seule la forme de son plastron de cuir laissait deviner que c’était bel et bien une femme. Quant à Blanche, elle était vêtue d’une robe très simple en lin d’un bleu foncé virant vers le gris. L’étoffe était finement ajustée afin de sa taille soit particulièrement bien dessiné pour mettre en avant les rondeurs de ses hanches et sa taille de guêpe. Le décolleté était léger et deux fibules retenaient au niveau de ses bretelles une cape. Le minois de Blanche s’illumina bien vite à la vue de Maélyne. Pour la première fois, elle pouvait enfin rencontrer son amie et ce en comité réduit. Toutes ses mauvaises humeurs s’étaient dissipées comme neige au soleil. Elle n’en oublie pas pour autant ses bonnes manières et fit une révérence.

« Dame Maélyne de Lourmel, c’est bien vous… Je suis si heureuse que vous m’accordiez une entrevue et de pouvoir vous rencontrer enfin. J’attendais ce jour depuis bien longtemps. »

Elle marqua une pause et se tourna vers Odeline pour tendre ses mains. Cette dernière tendit un écrin de velours à Blanche qu’elle lui présenta.

« Me feriez-vous honneur en acceptant ceci. »

La Duchesse ne savait pas comment se comporter. Elle n’avait pourtant aucun mal à s’exprimer en présence de ses dames de compagnie et encore moins lorsqu’il s’agissait de rédiger une lettre à une de ses amies. Cependant dans le cas présent, diverses émotions fusaient à travers elle. Elle se sentait maladroite. Elle ne savait pas le moins du monde sur quel pied danser. Et puis avec les derniers événements, elle se sentait coupable d’afficher une telle joie face à Maélyne même si cette dernière provenait du fait qu’elle pouvait enfin la rencontrer. D'ailleurs, elle va même oublier de se présenter, elle-même.

La Dame s’était levée lorsque son invitée posa le premier pied sur la terrasse. Ce serait mentir de dire que Maélyne n’avait pas involontairement dévisagé Blanche au vu de la beauté qu’elle arborait et qu’elle portait si fièrement. Ses courbes mises en valeur par cette robe en plus de son décolleté avaient attiré son regard. Jamais au grand jamais Maélyne n’aurait osée porter une telle robe et c’est sans doute pour cela qu’une forte admiration envers la Duchesse s’emparait d’elle.  Ce n’est que lorsque celle-ci lui tendit un présent que la jeune lourmelloise reprit les esprits. Un peu surprise toutefois par le cadeau, ses gestes étaient maladroits et ses lèvres ne surent quoi répondre. Thenala se leva à son tour pour venir en aide à sa cousine. Une main réconfortante vint se poser dans son dos, ramenant ainsi Maélyne à la raison.

« Je vous remercie pour ce présent. » Dit-elle plutôt timidement.

« Veillez m’excuser, mais vous vous adressez à moi comme si nous nous connaissions, or… » Elle n’eut pas le temps de finir que Thenala reprit directement le dessus.

« Maélyne a récemment eu un accident qui l’amena à perdre la totalité de ses souvenirs. Je demande donc à son Altesse de bien vouloir pardonner ma cousine. D’après les guérisseurs, sa mémoire lui sera rendue un jour ou l’autre, mais il faudra du temps… »

Les joues de Maélyne se mirent à rosir légèrement, gênée de se présenter comme cela à une Duchesse qui semblait si joyeuse de la rencontrer.

« Oh mais veuillez m’excuser, j’en perds toute ma politesse. Installez-vous donc à notre table, désirez-vous peut-être un peu de vin ? C’est un vin Hautvallois, il est d’un goût exquis. »

La Dame s’empressa de lui proposer un siège, en attente d’une quelconque réaction en espérant que son invitée ne sombre pas dans une hilarité suite à l’aveu que les deux jeunes Serramiroises venaient de lui faire.

Et encore, Blanche avait joué dans la sobriété au niveau de sa tenue. Le sourire était sincère jusqu’à ce que Maélyne souffle les premiers mots qui jeta un froid d’incompréhension. Blanche plissa un instant les sourcils jusqu’à ce que Thenala l’intervienne. Les traits se détendirent quelque peu.

« Je… Toutes mes excuses, nous savions que vous traversez une période difficile en raison des récents évènements mais nous n’avions pas eu ouïe dire que vous aviez été victime d’un accident. Je vous prie de m’excuser… »

Blanche se plia machinalement d’une courbette. Elle se redressa en observant Maélyne qui réagissait d’une bien étrange façon. Elle n’aurait pas cru qu’elle soit si timide et ne comprenait pas pourquoi elle paraissait gênée. Celle qui devait être mal à l’aise ici était bel et bien la Dame du Val qui n’était même pas au courant que la Dame de Lourmel avait perdu la totalité de ses souvenirs. C’est avec plaisir que Blanche fut ravie de se joindre à leur tablée. Odeline se chargea de tirer la chaise de la glisser sous le fessier de sa Maîtresse. Après quoi, elle se recula pour se fondre dans l’ombre de la terrasse pour observer le paysage.

« Je suis ravie que les vins de mes contrées vous plaisent. Ce serait avec plaisir de pouvoir vous faire gouter les différents crus de nos terres. Le Carruw est plus léger mais n’en est pas moins agréables. »

Elle attendit qu’on lui serve une coupe qu’elle prit entre ses doigts.

« Hm vous pouvez ouvrir votre présent. »


Les billes cérulées étaient désormais rivées sur les mains de Maélyne qui une fois qu’elle eut consenti à ouvrir l’écrin, découvrait deux fibules d’or blanc finalement ouvragés à l’effigie de ses armoiries. Elle espérait que le cadeau plaise à son amie bien qu’elle était désormais à ses yeux une simple connue.

« Si je puis me permettre, de quelle nature fut votre accident… Si vous ne souhaitez pas me répondre, je comprendrais… J’avoue que je suis quelque peu peinée d’apprendre qu’à vos yeux, je sois quelqu’un d’étranger… Néanmoins, ne vous sentez pas coupable. J’ose espérer que vous retrouverez vos rémanences du passé vous reviennent. Nous pouvons toujours réapprendre à faire connaissance, si vous le souhaitez. »

Et si sa réponse devait être négative. Blanche se montrerait compréhensible. Elle avait déjà entendu des histoires concernant des amnésies qui changeaient du tout au tout les personnes victime de ce fléau.

Les choses s’étaient déroulées assez vite. N’eut elle pas le temps de reprendre un tant soit peu son calme que son invitée était déjà installée, une coupe à la main tout en lui quémandant d’ouvrir son présent.

Les yeux de la Dame ne surent où donner de la tête tellement l’offre était d’une beauté exceptionnelle. Les armoiries des Lourmel étaient finement gravées mais une vague de tristesse s’empara de son regard. Un arbre mort à quatre branches, voilà qui aurait pu aisément décrire l’état dans lequel se trouvait la jeune femme ; morte.

« C’est magnifique... Je ne saurais comment vous remercier. » Dit-elle à Blanche, offrant un sourire par la même occasion.

La conversation continua et ce que Maélyne redoutait tant, arriva. Elle ne pouvait en vouloir à « son amie » d’être éprise d’une curiosité suite à ce qu’on venait de lui annoncer. Après tout, sans doute aurait-elle été dans le même état si les places avaient été échangées. Mais ce qui peina le plus la Dame de Lourmel s’était que cette femme ne se sente qu’une étrangère à ses yeux.

« Soyez en certaine... Que si j’avais eu le choix... Jamais je n’aurais permis à ce que vous ne soyez qu’une étrangère. » Répliqua-t-elle avant de lancer un regard à sa cousine, assurant ainsi l’autorisation de lui expliquer son accident.

« Divers conseillers se sont permis de trahir Lourmel et sa Dame. Maélyne fut d’abord enlevée. Mais la situation... la tempête et les fervents alliés de Maélyne ont conduit ces traitres à adopter un tout autre plan. Ils en sont venus à « écarter » Aline, l’héritière de Lourmel, fille de Maélyne. Ils ont également attenté à la vie de Maélyne elle-même et si la Gardienne de la Damedieu, puisse-t-elle entendre les nombreuses prières que je lui accorde depuis, sans doute seriez-vous assise en face d’une chaise vide. » Elle fit une pause, toutefois légère. « Vous connaissez la véritable version, celle que nous avons communiqué officiellement ne fait part que d’un accident. Nous vous serions grès, dès lors, de ne point répandre cette tragédie. »

Le vin fut resservit et Maélyne tenait sa coupe entre ses doigts, le regard vide.

« Simplement en l’appréciant. »

Répondit-elle à cette question silencieuse qui n’en était pas vraiment une, tant que Maléyne aimait son présent, c’est tout ce qui l’importait. Le simple fait de lui faire plaisir était en soi une récompense. Blanche souhaita répondre à sa seconde tira mais suite aux regards échangés entre les cousines, elle tint plutôt sa langue. Ses billes cérulées se tournaient plutôt vers Dame Thenala afin d’écouter le récit. L’histoire la laissa abasourdie et stupéfaite. Les traits de la Dame du Val se durcissaient à mesure que les lippes de la damoiselle déversaient le flux incessant. Ses sourcils se fronçaient et l’expression de l’Ancenoise devint bien froide. Elle acquiesça finalement et ajouta.

« Je vous remercie de me confier ce secret, je gage qu’il sera bien gardé. »

Blanche s’en tourna alors vers Maélyne. Ses doigts longs et effilés saisirent alors les mains de la Lourmelloise.

« Il est normal qu’après pareil traumatisme, vous en gardiez des séquelles. Néanmoins, puisque vous n’en n’avez plus le moindre souvenir, peut-être cela vaut-il mieux ainsi… J’imagine à quel point, vous devez subir la pression du regard et des attentes des autres. »

Les perles cherchaient celles de Maélyne et réalisant qu’elle s’était permise bien trop de choses, elle relâcha ses mains en demeurant néanmoins penchée vers elle.

« J’imagine que ce que j’ai dit est un poids de plus pour vous. »

Blanche se redressa pour se caler dans son siège et reprendre sa coupe qu’elle avait prématurément abandonné. Elle but une gorgée.

« Dame Maélyne, peu importe que vous ayez perdu la mémoire, la Gardienne de Néera est venue à votre secours, les deux saintes sœurs vous ont laissé la vie sauve, c’est que votre heure n’est pas encore venue et que vous avez des choses à accomplir. Vivez comme vous l’entendez. »

Elle aurait bien ajouté seuls les morts n’ont aucun regret mais se retint. Cet adage était quelque peu morbide. Le monde de la noblesse plus en particulier était un terrain glissant où seuls les plus forts survivaient. Et la vie ne tenait généralement qu’à un fils. Les desseins des uns ne sont pas forcément ceux des autres. Blanche essaya de tendre l’atmosphère.

« Regardez-moi. On dit que de moi que je fournique avec l’ogre du médian, celui-là-même qu’on appelle le manchot imberbe. Mais en terme de sobriquet, je ne suis pas non plus lésée. »

Un rictus étira un instant la commissure de ses lippes tandis qu’elle se redressait après avoir déposée sa coupe. Le buste bombé, le premier bras tendu théâtralement vers le balcon, l’autre repliée et appuyé contre le haut de sa poitrine. Elle jeta un coup d’œil à Odeline dans l’ombre et lui souffla un « musique », ce à quoi répondit Odeline en tirant de sa cape une flûte de pan. Les étoffes dissimulant sa bouche furent relevées pour siffler quelques notes.

« Voici là, la SORCIERE DU MEDIAN ! Prenez garde, on dit d’elle qu’elle mange les enfants !
Petits et grands tremblez, car elle a les dents aiguisées.
Sous ses jupons, on dit qu’elle cache des mille et un démons. »

Et vint la panne d’inspiration, les phalanges retrouvèrent ses tempes alors qu’elle affichait une moue embêtée.

« Et je vous épargne les joyeusetés quant au fait que je serais une catin, non mais allons… Vous le croyez-vous ? Cela dit, je suis une très mauvaise poétesse comme vous avez pu le voir. »

Elle eut un rire de bon cœur. Blanche espérait que face au ridicule, l’amertume des deux Dames aurait fondu comme neige au soleil. Il était possible que Maélyne et Thénala la prenne aussi pour une aliénée, c’était une hypothèse.

La mise en scène de la Duchesse arracha quelques rires aux Dames présentes. Non pas des rires de moqueries, loin de là cette idée, mais la prestation loufoque de leurs invité sut leurs arracher nombreux sourires. Et cela n’était pas anodin. Maélyne savait que de simples mots pouvaient blesser autant qu’une arme. La blessure ne saignait pas mais la souffrance et la cicatrice sont bien présentes et elles persistent parfois bien plus longuement.

Maélyne se calma la première, Thenala eut plus de mal. Un sourire persistait toutefois sur le visage de la blonde, un sourire sincère et apaisant.

« L’on vous a certainement dit plusieurs fois de ne pas faire attention à ces paroles mal placés mais je comprends que cela puisse vous atteindre. Après tout, nous les femmes, nous sommes souvent les premières victimes de ces Messieurs, et ce, bien plus encore lorsque nous réussissons là où ils ont échoués. »

Maélyne ne savait plus grand-chose de la politique péninsulaire suite à son « accident ». On lui avait vaguement parlé des derniers évènements majeurs. Amblère et la menace noirelfique ainsi que la mort du petit Roi qui finalement serait en vie mais aux mains des suderons. Le nom de Blanche n’était apparu qu’une fois, lorsqu’on la présenta comme l’époux du boucher, celui qui était la cause de l’explosion du Royaume. Mais Maélyne n’était pas là pour juger, encore moins comprendre et encore moins tout savoir en détail. Cela ne l’intéressait pas. Le message était néanmoins passé et la Dame espérait que cela fasse plaisir à son invitée. Après tout, n’était elle-même pas la victime de traitres jaloux de son actuelle place ?

Après quoi, elle se rassit sans un mot si ce n’est ce sourire forcé sur les traits. Elle observait les deux femmes et les mots de Maélyne la surprirent. La commissure de ses lèvres se desserraient lentement affichant une expression fermée. Elle se prit à arquer simplement un sourcil, d’un air soupçonneux avant d’inspirer profondément et de relâcher ni plus ni moins tous son oxygène.
Les yeux voguèrent sur le dallage de la terrasse, tentant sans doute de chercher ses mots. Ils bifurquèrent ensuite en s’accrochant à la lune qui ne gagna son attention pas plus de quelques secondes. Un sourire un brin mélancolique étira sa bouche alors que quelques doigts vinrent caresser son front.

« Vraiment ? »

Les billes s’ancrèrent à nouveau dans celles de Maélyne. Elle eut un petit haussement de sourcil.

« Hm vous savez parfois, toutes ces paroles ont une incidence sur nous. Cela nous touche comme vous le pressentez mais parfois, cela nous change aussi et sans même nous en rendre compte ce qui était fabulation devient alors réel. Vous êtes un peu dans ce cas-là, Maélyne. »

Elle croisa machinalement ses gambettes autant que ses bras sous sa poitrine.

« Vous n’avez plus aucun souvenir et vous êtes obligée de croire ce que l’on vous dit. J’aurais pu par exemple être une de vos ennemies mais en arrivant, je me suis présentée comme votre amie et vous avez été obligée de me croire. »

Les billes volèrent un instant jusqu’au vide, contemplant sans même le voir le paysage plus bas.

« Bien heureusement, Dame Thenala est là. Pour confirmer ce qui est réelle ou ne l’est pas. Mais imaginez une seule seconde que votre famille ne vous voudrait pas tout ce bien. Vous auriez fini par vivre une vie dans le mensonge que… pourtant vous auriez cru bien réel. Alors certes tout cela est glauque mais là… où je veux venir… C’est qui ne faut pas sous-estimer la valeur des mots car on leur fait dire ce que l’on veut. »

Blanche n’avait réussie qu’une chose : semer encore plus le doute dans l’esprit de Maélyne. Etait-il réellement nécessaire de mettre ne garde une personne qui venait de perdre la totalité de sa mémoire contre sa famille ? Ce n’était que l’isoler encore plus.

Bien évidemment que Maélyne avait accepté de recevoir Blanche, c’était ça les traditions de l’hospitalité. Thenala reprit la parole, échangeant avec Blanche encore de longues minutes sur l’état de Maélyne. La Dame quant à elle s’était engouffrée dans un silence mélancolique. Tant de questions lui traversaient l’esprit qu’elle en avait perdu le sommeil.

La Dame du Val les quitta après encore une bonne heure de discussion. Maélyne esquissa un sourire puis une révérence avant de la remercier une dernière fois du sublime présent qu’elle venait de lui faire. Une fois la duchesse partie, la jeune femme fondit en larmes, assise sur son lit. Elle demanda alors subtilement à Thenala si elle pouvait lui faire confiance, si elle pouvait faire confiance à toutes ces personnes qui l’entouraient.

En réponse, elle ne reçut qu’un silence, mais qui en disait long.