Cérémonie d'hommage des vassaux aux ducs et duchesses de Soltariel.

Sur l’estrade, une trentaine d’esclaves vinrent poser deux trônes joliment ouvragés. Ces hommes étaient tous en sueur à cause de l’effort et de la chaleur, un domestique chargé de leur supervisassions les avait à l’œil tandis qu’ils installaient des coussins par-dessus pour conforter les nobles postérieurs des prochains ducs de Soltariel. A présent que le mariage était célébré, les seigneurs présents attendaient le sacre du couple qui ne saurait tarder. Le Haut-Prêtre de Néera, le vieux Joshua se tenait tout près du trône, encadré par deux esclaves qui l’aérer grâce à deux branches de palmiers comme ils le pouvaient. Pendant qu’on préparait les dernières installations, d’autres esclaves déambulèrent parmi les convives portant des plateaux de sorbetto, des sorbets au girofle, menthe, pêche, préparés à base de fleurs, épices, herbes et glace pilée qu’on amenait de loin.

Pour l’occasion Ignacius di Ponetti avait été nommé Chambellan de la cour, le jeune héritier fier de sa nouvelle charge se tenait près du Haut-Prêtre qui ne demandait qu’à ce que la cérémonie se finisse afin qu’il puisse prendre une sieste méritée. Le chambellan tenait sur un coussin les couronnes ducales alors que le Haut-Prêtre avait une relique de Sainte-Deina qui avait échappée à Diantra. D’autres esclaves avaient débarrassés la dot et les différents présents de mariages pour que la foule ait une vue dégagée sur l’estrade. Tibéria tenait le bras qu’Arichis lui tendait, ils remontèrent jusqu’à l’estrade et se positionnèrent devant les deux trônes. Un valet apporta un coussin rouge sur lequel on pouvait s’agenouiller et le posa devant Tibéria. L’Anoszia se dégagea de l’étreinte de son bras en allant vers le chambellan pour prendre la couronne qui devait ceindre la tête de la prochaine duchesse. Des amis du conseil de régence, présent dans la pièce, se tenait au devant de la foule, assistant à la cérémonie silencieux. Se positionnant de côté pour que l’assemblée puisse voir de face son épouse, il clama haut et fort.

« Dame Tibéria de la maison Soltarii-Berontii, prosternez-vous. »

Le haut-prêtre murmura quelque chose à un esclave qui déplaça le coussin pour que la Soltariel s’agenouille de profil face à l’assemblée et ne pas être cachée derrière Arichis. Le nouvel époux continua.

« Souhaitez-vous devenir la Duchesse de Sa Majesté Bohémond Ier, Roi de la Péninsule ? »

— Oui, je le veux. Tibéria avait parlé d’une voix claire. Même agenouillée, elle se tenait droite et digne, son visage exprimant la solennité de circonstance. Si elle était nerveuse, rien ne le laissait paraître. Je promets en ma foi d’être fidèle à partir de cet instant au roi Bohémond Ier et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie.

« Par la Grâce de Sa Majesté, relevez-vous en tant que Duchesse de Soltariel, Votre Altesse. » Sourit l’Anoszia en posant la couronne sur son crâne. Le sentiment d’exaltation qui envahit la jeune femme à ce moment précis était indescriptible. Elle avait cru cela impossible et pourtant, elle était maintenant la nouvelle duchesse de Soltariel. Elle se redressa, regardant Arichis le sourire aux lèvres. Il attendit qu’elle soit de nouveau sur pied pour s’écarter et laisser Tancrède di Corelli approcher avec la main de justice qu’il remit à la toute nouvelle duchesse. C’était à présent au tour d’Arichis d’être ceint du Soleil-Blanc. De même, il s’agenouilla prononça la même phrase devant le Haut-Prêtre qui présenta la relique sur laquelle le couple jura en même temps, promettant d’être les défenseurs de la Foi et de la Royauté. Le chambellan ramena l’épée des Ducs et la remit à Arichis qui la sorti de son fourreau pour la brandir devant les nobles. Puis il sortit Sulfure, l’épée des Anoszia et la donna à Ignacius avant de remettre sa nouvelle arme à sa ceinture.

Il était temps de passer aux hommages des vassaux. La première à se présenter devant eux fût Aléandra, la comtesse d’Ydril. Arichis avait demandé à ce que la cérémonie se passe selon un protocole très précis. La jeune fille était gracieuse dans sa robe rouge, elle fit une petite révérence à son régent et son épouse avant de monter sur l’estrade. Arichis lui tendit ses deux mains qu’elle attrapa, plongeant son regard dans le sien, il demanda.

« Aléandra de la maison Systolie, souhaitez-vous devenir ma dame sans réserve ? »
« Oui, je le veux. »

Ils scellèrent l’hommage par un baiser rapide où Arichis pressa légèrement ses lèvres contre celles de sa comtesse. Elle alla ensuite vers Tibéria où elle prononça les mêmes paroles avec de sceller le tout d’un baiser. Lorsqu’elle recula, elle prononça ces mots en posant sa main sur la Sainte-Relique apporté par le Haut-Prêtre.

« Je promets d’être fidèle à partir de cet au Duc Arichis et à la Duchesse Tibéria et de leur garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie. »

Ignacius approcha enfin avec le coussin portant « l’investiture ». Arichis attrapa la petite ancre posée dessus et la remit à Aléandra.

« Par ce symbole, je vous lie à notre couronne. » Il l’attira vers lui, la mettant entre lui et Tibéria. « A ma cour, je vous présente la Dame Aléandra di Systolie, Comtesse d’Ydril devant les Dieux et les hommes. »

La foule applaudit, Aléandra offrit une dernière révérence à croire qu’elle adorait cela et regagna la foule pour laisser la baronne et le baron d’Ysari s’avançait vers eux.

« Sarina de la maison Feoda et Sysiphe de la maison Anoszia, souhaitez-vous devenir mes seigneurs sans réserve ? »

Ange contempla avec émotions le couronnement de Tibéria. Elle avait assistée a celui d'Ambre, bon nombres d'années plus tot, avec autant de fierté. Sa cousine serait une bonne duchesse, elle veillerait sur tous, les nobles comme le peuple, elle lui faisait confiance en cela. Si il était permit de douter du genre de duc que serait le patriarche des Anoszia, elle n'avait aucun doute quand a la grande duchesse que serait Tibéria. C'était une Soltariel, elle saurait s'imposer et prouvait a tous que c'était elle qui détenait le pouvoir, qu'elle était autre chose qu'une marionnette entre les mains d'Arichis.

Ce dernier d'ailleurs semblait vouloir s'imposer dés la cérémonie des hommages. A la stupeur de beaucoup, dont Ange la première, il fut celui qui reçut les serments des grands vassaux en premier. La dame de Solaria désapprouva grandement ce geste de poids et elle fut déçue que sa cousine subisse les manigances de son époux sans scier. Elle ne pouvait commencée son règne en se laissant manipuler aux yeux de tous par son époux. Il n'était pas question de le laisser s'en tirer a si bon compte, Ange prit dont sur elle de rappeler a tous qui était leur duchesse. L'anoszia était pour l'heure un accessoire, qui avait certes permis a Tibéria de monter sur le trône, mais un accessoire malgré tout au meme titre que la couronne.

Ange n'était pas la ce jour seulement pour offrir sa confiance et son affection a sa cousine, elle était la pour lui témoigner de son soutien et de son appuis. Ce qu'elle fit quand il fut au tour des seigneurs de Soltariel de venir prêter serment. Elle s'avança la première, bien consciente que tous avaient les yeux rivés sur elle. Le fait qu'elle soutienne le nouveau couple ducale avait quelque chose de symbolique de par la légitimité qu'elle avait elle meme sur le trône. Contrairement a ceux qui l'avaient précédés, elle ne se dirigea non pas vers Arichis, mais vers Tibéria. Elle se glissa devant elle après avoir grimper l'estrade et lui tendis les mains. Elle attendis que sa cousine prononce les mots d'usage et elle y répondis avec sincérité, d'une voix claire que tous purent entendre: " Je promets d’être fidèle à partir de cet instant et jusqu'au jour de ma mort a la duchesse Tibéria de Soltariel et a l'époux qu'elle s'est choisie pour etre a ses cotés dans sa tache, Arichis d'Anoszia. Devant les dieux et les hommes, je jure de garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie. "

Sitôt ses mots prononcés, elle jeta un regard dénué d'animosité, mais néanmoins entendu a l'Anoszia. Probable qu'il n'avait pas aimé ni son initiative, ni ses mots, elle en avait cure. La famille avant toute chose, lui plus qu'un autre devrait etre a meme de comprendre cela. Si tel n'était pas le cas, alors elle regretterait d'autant moins ce geste. Son serment fut conclut par l'échange d'un rapide baiser d'usage, tout au plus un effleurement de lèvres. Une fois encore elle dérogea quelque peu a la tradition, puisque quand Tibéria s’écarta, elle lui glissa un baiser sur le front comme la preuve manifeste de sa fidélité envers elle et de sa fierté a la voir s'élever sur le trône. C'était la sa bénédiction. Elle se déplaça ensuite devant celui qui était son nouveau duc et le serment fut a nouveau scéllé par un effleurement de lèvres.

Une fois ceci fait, elle s'écarta, tandis que se pressaient a leur tour les autres nobles de Soltariel, a l'image de son propre geste, ils prêtèrent tous d'abord serment a leur nouvelle duchesse. Un signe de reconnaissance que sa cousine serait sans doute grandement appréciée, bien qu'ils le fassent de manière bien moins effrontée que la dame de Solaria. Il y'eut d'abord le seigneur Corellie, suivit de prés par Ponitii, une matriarche a l'age avancé, mais qui avançait pourtant la tete haute. Vinrent ensuite les représentants de nombreuses familles dont Bartholoméo de Perocco et Artémis de Vilebera, dont il était fait connu qu'ils étaient de grands amis et alliés du nouveau duc de Soltariel. Parmi la vague des vassaux de Soltariel, 4 grands noms brillaient par une absence des plus remarquée, les seigneurs Camarata, Pasi, Giovanellii et Celini. La conclusion a en tiré était simple, ils ne soutenaient pas le nouveau couple ducal.

Ils n'étaient pas les seuls a s'opposer, Ange avait, comme tous, remarquée l'absence des familles nobles de Sybrondil. La dame de Solaria espérait que les présents compteraient plus aux yeux de sa cousine que les absents. Elle ne souhaitait pas que quoi que ce soit lui ternisse ce jour, bien qu'elle doive forcément avoir conscience des combat qu'il lui restait encore a mené. La seule crainte qu'avait Ange, c'est le fardeau lui fusse trop dure a porter, mais elle se promettait d’être a ses cotés. Le pouvoir n'avait pas brisé Ambre, il ne briserait pas Tibéria, c'était la une promesse qu'elle se faisait a elle meme.