De fermes négociations pour un petit bambin. | Krish Al'Serat [Terminé]

Jour 1
De la 6ème ennéade de Karfias
An 9 du 11ème cycle.

« Allez moussaillons ! Hissez les voiles ! Levez l’ancre puis souuuu… Souuuuquez ferme ! »
« Décent donc de là espèce d’ivrogne, on est arrivé au port de Thaar ! »
« Hummm… Vraiment ? » Hoqueta le quartier-maître. « Mais nous avons quitté Sybrondil hier dans la soirée… »
« C’était il y a huit jours ! Tu n’as pas arrêté de boire depuis ce soir-là, forcément, tu ne t’es pas rendu compte du voyage ! »
« Eh… en même temps… vu l’travail qu’nous a donné l’autre bonasse, j’ai préféré essayé d’oublier. » Il leva sa bouteille de Rhum et fit une moue en la regardant.
« Mais cela n’a pas marché semble-t-il. En même temps… c’est tellement suicidaire. »
« Pense à tout l’or que nous récolterons si nous arrivons à retrouver le petit. »
« Tu ne sais même pas à quoi il ressemble ! Oh… J’ai une idée… Vient on prend un gamin du même âge qu’on achète à quelques catins en manque de fric, on le bichonne un peu et on le lui présente. »
« Ne crois-tu pas que Victoria saura reconnaître son neveu ? Parfois je me demande si tu as un cerveau sous cette laine de mouton. »
Une main noire vint se poser sur sa tête, touchant ses cheveux frisés.
« Eh !... Je t’interdis d’parler d’ma coiffure comme ça ! Eh mais où vas-tu ? Où vas-tu ? »
« Au palais, restes ici et décuve. Moussaillons ! Ravitailler le navire et tenez-vous prêt à repartir. » Hurla-t-il à l’encontre de tous les marins présents. « Ah oui et… Je récompenserais celui qui arrivera à le faire dessaouler. » Il n’en fallut pas plus pour qu’en quelques secondes, la bouteille de Rhum disparaisse des mains du quartier-maître.
Le capitaine descendit de son bateau en compagnie d’un autre homme qui était resté fort silencieux ces derniers jours. Ils traversèrent une partie de la ville avant que le capitaine reprit la parole.
« Le palais d’la Dame de Fer est par là. Vous avez qu’à suivre le ch’min. »
« Fort bien, je vous remercie. Et n’oubliez pas ce qui est convenu. »
« Non. Nous partons dès mon retour. »
« Bien. A aucun moment un bateau Sybrond doit être dans ce port durant les jours qui viennent. »

Il marcha encore une demi-heure avant de se présenter à des portes. « Je souhaite m’entretenir avec la Princesse Marchande Krish Al'Serat. Je viens au nom de la Baronne de Sybrondil, Victoria di Maldi. Sœur du défunt Duc Maciste de Soltariel lui-même époux de la Princesse Kahina d’Ys. »

Au soir venu, le bateau qui avait amené le négociateur était déjà reparti au grand dam du quartier maître, qui, à cause du flot d’alcool, avant complètement oublié le plan initial.

« … resse… Maîtresse… Maîtresse. »

Elle serra les paupières, enfonçant son visage dans l'oreiller.

« Maîtresse.
-ferme ton clapet si tu ne veux pas que je t'arrache la langue avec les dents... »

En plus, ça elle aurait le droit de le manger puisqu'elle l'aurait arraché elle-même à un être conscient. Hmmm…. Ça vaudrait peut-être le coup au lieu de se promener dans son jardin avec ses armes pour bouffer du croco.

« Maîtresse, un diplomate demande à vous voir tout de suite. »

Elle se redressa légèrement.

« Un diplomate ?
-Oui. Un diplomate de la Péninsule qui se réclame d'une femme de la famille de la princesse d'Ys.
-Han… M'étonne pas. Je suis là que depuis hier et on m'a déjà sauté sur le poil à propos de cette soit disant princesse… C'est vraiment urgent j'imagine… ?
-L'homme semble assez pressé en effet... »

Krish poussa un profond soupire en se redressant et s'étira comme un chat. Comme d'habitude, Wik regarda la forgeronne se lever et tendre le bras. Gardant les yeux humblement baissés, il attrapa la chemise de soie qui trônait sur un fauteuil et la passa sur les épaules de sa maîtresse en tentant de ne pas frôler sa peau chaude.

« Wik. »

Il redressa vivement la tête. Elle se tourna vers lui, passant les doigts dans l'anneau qu'il portait autour du coup pour l'attirer à elle, l'embrassant fougueusement avant de relâcher la pression.

« Reçoit le dans l'atrium le temps que je me prépare.
-Bien Maîtresse. »

Le souffle court, le coeur battant, Wik fit volte face pour sortir à grands pas, tentant de garder son esprit sous clef.

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Devant les immenses grilles d'or de la Première Tour, les deux gardes en faction, des hybrides stoïques, patientaient à côté du diplomate humain. Dans l'immense jardin planté dattiers, de bosquets et de palmiers perdant un large chemin pavé, un homme s'approchait à grands pas. Son étrange robe de soie bleu brodé d'argent était tout ce qu'il y avait de plus estréventien, mais son visage aurait eut de quoi incommoder un homme de la péninsule. Au dessus d'un collier d'argent ouvrager portant un anneau du style de ceux que l'on met sur les colliers de bêtes pour y passer une longe, une figure d'un noir d'entre était percé de deux yeux d'un or si soutenu qu'ils en paraissaient lumineux. Une petite barbiche blanche et de longs cheveux soigneusement coiffés en arrière lui donnaient peut-être l'air plus âgé qu'il ne l'était… enfin tout était relatif avec ces créatures.

Arrivé à la grille, l'hybride donna un ordre dans une langue chuintante et clinquante. Les deux gardes ouvrirent l'une des grilles sans lancer un regard à l'étranger.

« Suivez-moi, ma Maîtresse va vous recevoir. » dit l'homme en bleu dans un péninsulaire parfait. Même son accent se sentait à peine.

Seuls, les deux hommes traversèrent le bosquet d'arbre pour déboucher dans un immense jardin entretenu avec le plus grand soin. Croyant saisir un regard de son hôte sur la droite, il ne put s'empêcher de glisser.

« Je vous déconseille d'explorer seul cet endroit, nous venons de recevoir trois petits Eshpar'Akal et quelques crocodiles. »

Le jardin semblait interminable de longueur. Pas une fois on ne le fit entrer dans le palais… Jusqu'à un passage couvert ou s'entremêlaient des plantes grimpantes. Ils passèrent sous cette tonnelle jusqu'à un large jardin intérieur entouré des hauts murs à colonnade du palais. Sur les bord, une promenade couverte piqué de discrets gardes drows faisait le tour de l'endroit. Quelques arbres aux couleurs et aux odeurs étranges étendaient leurs feuilles ça et là. Au centre, au milieu d'un bassin de marbre, une immense statue d'obsidienne représentant une femme magnifique dansant avec sept voiles d'eau semblait flottée à la surface, prête à s'animer.

De profond coussins étaient rassemblés sur un amoncellement de tapis colorés à l'ombre d'une sorte de palmier. Un jeune homme à la peau grisâtre et une femme humaine d'âge mur, tout deux vêtus de blanc et portant des colliers étaient debout près du tapis. D'un mouvement, Wik invita l'humain à prendre place. Les deux esclave se plièrent en deux, proposant successivement des fruits, de l'eau, du vin.

« Attendez ici. Ma Maîtresse ne tardera pas. »

Wik salua son hôte de façon très distinguer avant de quitter le jardin sans un regard en arrière.
Il fallut bien dix minutes pour que les deux esclaves s'agenouillent jusqu'à poser le front à terre. Une drow présentant bien plus de signe de l'âge que la majorité des siens venait de faire irruption dans le jardin. Pieds nus, les cheveux blancs lâchés dans son dos jusqu'à ses larges hanches, elle portait un pantalon ample, une légère tunique de soie rouge et or couvrant à peine sa voluptueuse poitrine avant de s'ouvrir sur un petit ventre… dont on pouvait se demandé s'il était du à une nourriture trop riche ou à un heureuse événement.

La femme marchait d'un bon pas, un sourire bienveillant sur le visage, jusqu'à arriver à la hauteur de l'humain pour lui tendre la main.

« J'espère que vous pourrez excuser ma tenue, j'avoue que vous m'avez prise de court. »

Elle attendit que l'homme daigne se rasseoir avant de prendre place à son tour, gardant une attitude simple.

« J'espère que vous avez fait bon voyage. On me dit que vous venez de la Péninsule, je dois admettre qu'il ait rare de voir l'un des votre s'aventurer jusqu'ici, encore plus jusqu'à mon palais. » elle sourit de plus belle, piquant une cerise dans un bol ouvragé que lui tendait le jeune esclave. « Parlez librement, mon ami, vous n'avez sûrement pas fait ce voyage pour le simple plaisir d'une entrevue... »

Alberto était resté calme, poli et respectueux. Suivant toutes les « consignes » qu’on a pu lui donner, attendant calmement là où on lui disait d’attendre. Et c’est là, qu’elle daigna lui offrir sans doute l’une des plus belles vues qu’il aurait pu imaginer. Le regard toutefois discret, il s’efforça de la regarder droit dans les yeux sans regarder ailleurs.

« Vous êtes ici chez vous votre Altesse. » Commença-t-il à la suite de sa remarque sur sa tenue. « Je suis déjà honoré d’avoir reçu audience. »

Il s’arrêta, écoutant avec attention la Princesse.

« J’ai, effectivement fait bon voyage. Même si je dois avouer que le contremaître tirait trop sur la bouteille. » Il se redressa légèrement, pour se préparer à la suite de son discours. « Je représente Victoria di Maldi, Baronne de Sybrondil et vicomtesse d’Aphel. Elle est la sœur de Maciste de Soltariel, ancien Duc de Soltariel, Baron de Sybrondil et Prince d’Ys… je vous épargne la suite de ses titres, nous autres au sud de la Péninsule, accordons que trop d’importance aux titres ronflants qui ne veulent absolument rien dire. » Il toussa légèrement. « J’irais droit au but votre Altesse. Le Duc a été assassiné par son épouse, la Princesse d’Ys, Kahina. Qui a ensuite pris la fuite avec l’héritier du Duché pour Thaar. Nous souhaitons la retrouver et la rapatrier en Péninsule. Non seulement pour récupérer l’héritier légitime mais également pour que justice soit faite et qu’elle soit condamnée pour ses crimes. » Il refit une dernière pause pour accepter une coupe de rafraichissement qu’un esclave venait de lui présenter. « Et donc, votre Altesse, mes oreilles ont capté quelques… murmures… quant à  l’éventuelle aide que nous pourrions « obtenir » auprès de vous. »

Il insista sur ce mot car il avait double sens ; il était bien question d’acheter des informations voire même une aide. Ce serait mentir de dire qu’Alberto n'était pas un peu stressé, il avait l’habitude de marchander en IV mais pas directement avec des Princes Marchands, encore moins face à des drows. Malgré ce léger stress, il ne laissa absolument rien transmettre, montrant ainsi un homme sérieux et concentré dans sa tâche.

à la petite réflexion que l'humain s'était permis sur son quartier maître, Krish offrit un léger rire… Mais la suite… bla bla baronne… blabla titre à rallonge… blabla autre personne avec un autre titre à rallonge… et voilà un homme qui allait droit au but… Enfin !

« Je vois… voilà bien une situation épineuse. Venir enlever une Princesse sur des terres qui ne vous appartiennent pas alors même que les Sept-Monts sont à feu et à sang et que certain murmures qu'ils auraient tenté de chercher refuge auprès de l'un des vôtres… Pardonné moi de vous regroupez dans un même panier, mais d'ici, le sud de la péninsule nous apparaît comme une seule entité. »

Comme si elle en avait donné l'ordre, un esclave tendit à la maîtresse des lieux une coupe remplie d'un liquide opaque et sombre. Elle la porta a ses lèvres le divin nectar et ferma les yeux un bref instant... un instant qui suffisait à donner l'impression qu'elle accomplissait quelque chose d'important qui méritait qu'elle y consacre toute son attention. Puis elle posa de nouveau ses iris de feu sur l'étranger tout en reprenant.

« Alors dites moi, mon ami, pourquoi devrais-je considéré votre cause comme juste? »

Alberto fut un peu saisi lorsque la Princesse parla du rapprochement entre le Soltaar et les Sept-Monts, mais il préféra ne pas relever. Après tout, il était ici pour autre chose et les affaires du Royaume ne le concernaient pas vraiment. Il prit une grande inspiration avant de se lancer malgré l’appréhension qu’il refoulait au mieux au plus profond de lui-même.

« Nous pouvons offrir de l’or, des bateaux, de la production de vin, d’huile d’olive, du marbre, des perles ou encore les fabuleux tissus teint de la cité du Lac en Aphel. Mais… je pense que ce qui vous intéresserait le plus, serait une rente sur le long terme. Sybrondil possède un commerce rentable voire même florissant. Alors pourquoi pas vous léguer des parts sur les comptoirs que nous possédons à Naëlis et Ys ? »

Peut-être n’avait-il pas été assez direct mais il voulait énoncer toutes les possibilités, laissant ainsi un meilleur choix à la Dame de Fer.

Elle écouta les propositions du jeune blanc bec qu'on lui avait envoyé. Et bien... Il avait ordre de ne pas lésiner sur la marchandise... De l'or, des richesses, des parts sur des comptoirs...

"Je comprend bien... Et je dois admettre que Naélis est une ville en plein essor... Mais voyez-vous, je suis à la tête d'une corporation de forgeron et de commerce de minerais. Si c'est pour faire un investissement, j'ai beaucoup d'occasions ici..."

Elle laissa planer un moment sa phrase avant de reprendre.

"J'avoue que votre offre me tente. Je n'ai que peu de contacte en péninsule et un rapprochement avec votre petite cité m'intrigue. Cependant, j'ai un autre marché à vous proposer."

Un sourire un peu plus malicieux s'étirait sur ses lèvres alors qu'elle croisait les bras sous sa poitrine, faisait pigeonner son décolleté déjà opulent. Elle décroisa et recroisa les jambes.

"Avez vous déjà songé à vous approvisionner en arme et en minerais auprès de ma corporation?"

Actuellement la baronnie se ravitaillait en armes auprès du Médian et du Nord. Au vu de l’instabilité politique de ces derniers mois et les guerres à répétition, il était certains que certaines marchandises tardaient à arriver. Alberto était toutefois surpris de la proposition que lui faisait Krish, lui qui avait déjà prévu de débourser des sommes affolantes pour une maigre information. C’était dans un peu une aubaine. Sans doute la marchandise coûterait plus cher au vu de sa meilleure qualité mais également le coût de transport, mais c’était néanmoins un bon compromis.

« La baronnie s’approvisionne actuellement uniquement en péninsule. Mais j’ai ouï dire que la qualité de vos armes était bien supérieure. Nous pouvons envisager de nous faire client mais sachez toutefois que notre armée n’est pas bien grande. Nous avons quelques 1500 hommes à armer et des navires de guerres à entretenir, mais tout cela reste bien moindre que pourrait l’être nos voisins. Nos commandes ne seront sans doute pas énormes mais si vous devenez notre principal fournisseur, celles-ci seront régulières. A moins que vous aviez autre chose à proposer ? »

« La qualité dépendra de vos demande, du matériel le plus basique aux pièces les plus fines... et au prix le plus mirobolant, je dois l'avouer. Comprenez bien qu'ici, la Corporation d'Argent est le seul organisme qui peut produire des objets métalliques dans la confédération Thaari, mis à part les productions naines. Accepter des artisans médiocre fait parti des sacrifices que je dois faire pour éviter au marché noir de se développer de trop. Il en résulte un large panel de qualité accessible de toutes les bourses. »

La faible taille de l'armée ne semblait pas troubler la forgeronne, ni en bien, ni en mal. Au lieu de cela, elle prit une gorgée et continua.

« Mais il me semble que nous sommes mal compris sur un détail. Je ne veux pas être votre principal fournisseur. Je veux être votre seule fournisseur... avec des garanties pour vous bien sûr, si je ne remplis pas ma part du marché, vous aurez tout à fait le droit d'acheter ce qu'il vous manque ailleurs. »

« Alu ragar Wik » glissa-t-elle soudain à la femme esclave qui détala aussi sec. « Tesso ukta ulu plynn ukt plynnithus nodven »

« Je lui ai demandé d'aller chercher mon Intendant. Il s'occupe de la rédaction de mes accords. Pour éviter des problèmes de retranscriptions, je préfère qu'il soit présent lors des discussions. Il sera là d'une seconde à l'autre. Bien... Ou en étais-je... Oui. Le fonctionnement de notre Corporation est très simple. Les membres ont accès à des tarifs coupés sur mes cargaisons de minerais et à une protection en cas d'attaque sur leur commerce. En échange, un petit pourcentage de leurs gains me revient et ils doivent parfois participer à certains projets d'envergures, pour lesquels ils sont bien évidement rémunéré. A part cela, ils tiennent leur affaire comme ils l'entendent. Ils prospèrent, je prospère avec eux. »

La loi du marché. Cela obligeait la Corporation a garder un fonctionnement assez profitable à tous ses membres.

L'homme qui avait conduit l'étranger jusqu'au jardin apparut de nouveau portant un écritoire déjà prêt à l'emploi, suivit par l'esclave qui vint retrouver sa place auprès des invités.

« Plus précisément, je vous propose d'envoyer un petit groupe de mes corporatistes sur vos terres. Aucun milicien. Des forgerons uniquement. Ils exerceront là-bas et je leur ferai parvenir tout le minerai dont ils auront besoins pour les commandes que vous ferez.

L'un d'eux, en sa qualité de Prévaut de la Corporation, pourra offrir le titre de membre de la Corporation d'Argent. Normalement, une cotisation est nécessaire, mais je le garanti gratuitement à tous les forgerons habitant vos terres qui le désireront quel que soit leur niveau d'excellence. La seule chose qu'ils auront à remettre, c'est un modèle de la marque qu'ils utilisent pour signer leur œuvre comme preuve d'adhésion. »

Du coin de l’œil, elle vérifia que Wik avait commencer à noter.

« Vous pourrez faire appel à tous les forgerons vivant sur votre sol, qu'ils adhèrent ou non à notre corporation, mais nous serons le seul fournisseur de minerais et lingot à avoir le droit de vendre sur votre sol. Vous passerez par nous pour tous vos achats officiels de minerais. Mais pour vous prouver ma bonne foi, nous fixerons ensemble une fourchette de prix sur le fer et l'acier dont ni vous ni moi ne pourrons sortir quelque soit la conjoncture.

Si ces termes vous conviennent, considérez que si, dans trois ennéades, vous n'êtes pas sur un navire en route pour chez vous avec a son bord les personnes que vous êtes venu chercher, j'offre en prime une galère à votre Maît... Dame. »

« Votre proposition nous sied complètement tout en ayant un côté assez alléchant. Néanmoins j’aurais une petite demande à faire. Le peuple ainsi qu’encore bon nombre de notre noblesse éprouve des réticences face aux Eldéens ainsi qu’à vos semblables d’Estrévent. Il serait mal vu que des forgerons, malgré leur expérience et leurs savoir-faire, viennent fouler le pied en Sybrondil. Mais nous pouvons envisager que les commandes soient préparées en Estrévent puis chargées à bords de bateaux Sybronds. »

Il fit une pause.

« Si vous ne voyez pas d’inconvénient à cela, nous pouvons conclure l’accord. Sybrondil fera de votre corporation son unique fournisseur en échange d’informations sur l’emplacement d’Athanase, fils de la Princesse Kahina d’Ys. Nous serions également intéressés par une garde rapproché lorsqu’il sera nécessaire de le rapatrier en Sybrondil. »

Il sentait qu’ils arrivaient au bout des négociations. Cela fut plutôt rapide mais Alberto était plutôt content de lui. Néanmoins, faisait-il les bons choix ?

Le jeu tournait court et Krish laissa tomber ses minauderies aussi vite qu'elle les avaient enfilées.

"Baliverne! Les forgerons sont non négociable. Déguisez-les. Peignez leur des cible sur la tête ou planquez-les dans des caves, cantonnez-les dans un quartier bien précis, faite leurs portés des chapeau de couleur avec marqué 'Je suis de Thaar' dessus ou offrez leur une crécelle pour que personne ne s'approche de trop près, cela ne me pose pas de soucis du moment qu'ils aient une forge à disposition, je m'engage à vous fournir des humains, j'en ai même un ou deux dans les parents sont péninsulaire, mais... disons... huit forgerons rentrerons avec vous en Sybrondil."

Elle se redressa tout a fait, claqua les mains sur ses cuisses et se leva d'un bon. Wik, le visage toujours aussi neutre et guindé, lui tendit la plume qu'il utilisait pour prendre des notes. Sans relire une seule ligne, elle parapha en bas de la page avant de tendre la plume à son hôte.

"Si vous êtes d'accord, l'escorte dont vous aurez besoin sera apprêtée dans l'heure avec toutes les informations nécessaires. Sinon Wik peut vous ramener à la porte dès que vous le désirerez. Je vous laisse prendre tout le temps qu'il vous sera nécessaire pour relire ceci. "

Elle réajusta sa tunique, passa la main dans ses cheveux puis fit demi tour dans une envolée de mousseline.

"Je suis toujours ravie de négocier avec des personnes de votre qualité. Ah... j'allais oublier. Wiiiik..."

L'homme tira son long vêtement bleu une sorte de gourmette en argent portant la griffe de sa maîtresse à l'emplacement qui accueillait habituellement le nom d'une personne.

"Cela devrait vous éviter d'avoir des ennuis avec le Guet ou avec d'autres milices. Et si les autorités officielles vous causent quand même du tord, rappelez leur que j'invite leurs officiers à mon goûté d'anniversaire."

Elle s'inclina quelque peu théâtralement.

"Je vous souhaite un excellent séjour, monsieur."

Alberto prit la peine de réfléchir longuement. Se fournir en Estrévent était chose courante dans le Soltaar donc devenir client de la Corporation ne serait point mal vu. Le problème tournait autour de ses forgerons. Les cacher ? Les maquiller ? Les déguiser ? Tout cela restait tout de même compliqué. Alberto réfléchissait à l’emplacement où il pourrait proposer de les implanter. Il finit par se lever après avoir relu le vélin que lui avait tendu Krish et y apposa sa griffe.

« Je vous remercie votre Altesse. Ce fut un échange fructueux j’en consens. »

Il reçut également  une gourmette qui lui permettra de circuler librement. Ce n’était pas de refus, surtout à Thaar. L’homme esquissa un sourire et fit une révérence de la tête pour remercier la princesse Marchande.

Une fois raccompagné à la sortie et ce près d'une heure et demi plus tard, l’homme avait en poche toute information qui lui serait  utile. L’emplacement de Kahina et d’Athanase était dorénavant connu ; Sol’Dorn. Mais où à Sol’Dorn ? Cela restait flou.

Il partit, déambulant dans les ruelles de Thaar à la recherche d’une certaine May’Inil.