Adieu mon ami [Rhys]

Peu de temps après la mort d'Oschide, un messager vint apporter un vélin scellé à un certain Rhys de Blanval, vivant dans la cité de Thaar. L'homme lui donna la lettre sans montrer la moindre émotion et s'en alla aussitôt.

A Rhys de Blanval, mon ami

Je ne saurai te montrer toute la gratitude et la reconnaissance que j'ai pour toi. Tu as sauvé Castielle du chaos dans lequel je l'avais emmené. Pour ça, il ne pouvait pas y avoir de plus grande preuve d'amitié.
En retour, j'ai été un bien piètre ami pour t'avoir laissé sans nouvelles durant cette dernière période de ma vie. Je te présente mes plus sincères excuses pour toutes les inquiétudes que j'ai pu occasionner. Castielle est désormais en sécurité au palais de Langehack. J'ai appris, de mon épouse, que je possédais un fils du nom de Torrence. Cela n'aurait sans-doute jamais été possible sans toi.

J'ai fauté Rhys. J'ai abandonné mon épouse alors qu'elle avait cruellement besoin de moi afin de réaliser une utopie en courant derrière les chimères de la paix. Par mon inconscience, j'ai causé la perte de mes deux enfants, Uggo et Hélène. Pour cela, il m'est impossible d'implorer un pardon à qui que ce soit, ni même Néera en personne. Je suis le seul coupable de mes actes et j'en assume pleinement la responsabilité avec l'honneur qu'il me reste.

Je me trouve bien loin de tous les rêves que j'avais durant notre jeunesse. J'étais empli d'une soif d'aventure et de découverte que nous partagions. Peut-être aurai-je dû te suivre dans ta quête de liberté, mais il est trop tard pour regretter, n'est-ce pas ?

Je suis aujourd'hui face à mes responsabilités et conscient de mes actes. Nulle folie, nulle lâcheté ne guident mes pas au moment j'écris ces mots. Il ne subsiste qu'une infinie tristesse et un remord profond qui ne parviennent à s'estomper. Je ne puis continuer à exister avec ces sentiments et cette culpabilité qui est mienne. J'en paierais le prix et j'espère que tu parviendras à le comprendre.

Ton ami, Oschide d'Anoszia