La Malelande est parcourue de nombreuses seigneuries et vigueries, toutes ayant juré fidélité au Comte, de mal gré ou de bon gré. Parmi ces honorables vassaux, la vieille famille des Stern est l’une des plus antiques lignées d’Arétria, du moins, des dires de son seigneur. Selon la légende, ils descendraient du premier Comte d’Arétria, chose qui n’a jamais été véritablement vérifiée, mais qu’il n’est sûrement pas conseillé de démentir devant leurs yeux. C’est un lignage fier et farouche, dont le sang vif a déjà autant coulé qu’il a fait couler celui des autres. D'aucuns arguent que c'est par fierté du Médian qu'ils se croient supérieurs, et de tous les nobles arétans bénis des dieux, les Stern sont ceux qui se chamaillent le plus facilement avec autrui.
Il est difficile d’avérer l’ascendance des Stern aux anciens Comtes. Néanmoins, il y a toujours eu des Stern en Arétria, du plus loin que se souviennent les Hommes et leurs archives nobiliaires. Le premier seigneur de Stern attesté dans l’historiographie était Conrad Ier de Stern, le Cavalier de l’Aube. Grand chevalier du Médian, couronné de succès à la bataille, il lui avait été fait don de ces terres, qu’il avait fait fructifier. C’est à cette même époque que le village de Gunreid fut renommé Sternburg, et gagna de plus en plus en importance. Au fil des seigneurs se succédant, le village devint un bourg, qui ne cessa de grossir, à mesure que la population quittait les autres villages pour s’installer ailleurs.
Le blason des Stern se prononce comme suit :
D'azur, au bélier passant d'argent, lampassé de gueules, armé et corné d'or. Le bélier a longtemps été considéré comme un animal hardi, alors que d’autres prétendent que c’est pour son mauvais caractère et sa propension à charger tout ce qui l’énerve, qu’une telle bête a été choisie. Leur maxime, « Juste et Fort », est une devise si populaire dans la seigneurie que beaucoup de ses chevaliers la prononcent, alors même qu’ils n’ont aucun lien de sang avec les Stern. Un autre grand signe de leur puissance réside en leur castel de Sternburg, imposante fortification bâtie sur une ancienne motte féodale. Le château fut construit par Conrad II de Stern, mais sa rénovation et son renforcement débutèrent sous le patronage de Foulque de Stern, grand-père de l’actuel seigneur Arnoul. L’édifice est entièrement fini, et fait la fierté de sa famille.
Le Castel des Stern
Tout alentour, dans la seigneurie, des villages et des hameaux persistent encore. Territoires cédés de bonne grâce à quelques chevaliers méritants, ces localités sont parfois plus anciennes que l’antique Gunreid, mais ayant été bien moins avantagée par les bons vouloir de l’Histoire.
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Garlied : Village somme toute paisible, à l’ouest de la seigneurie, il s’agit de la deuxième plus grosse localité dans le paysage sternois. A l’abri entre deux minuscules collines pas plus hautes qu’un homme, les terres alentours sont partagées entre plusieurs chevaliers, amis de longue date, dont le célèbre Fergus Dagg, dit le Taillefer, héros local après le fameux faide contre les Magster. C'est également le lieu où se déroule la fameuse Fête des Sabotiers.
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Sanglon : Ici se trouvent les habitations les plus orientales du domaine sternois, et la partie du domaine la plus proche de la forêt d’Hedda, qui en est la frontière. C’est dans ces bois giboyeux que le seigneur de Stern, avec l’accord et la compagnie du seigneur régnant sur Hedda, organise des chasses avec ses plus proches chevaliers et amis, qui eux-mêmes ont obtenu quelques concessions aux alentours du village. La taverne de Sanglon est un lieu bien connu et fréquenté par les Stern, et ce depuis des générations…
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La Tour-la-Bruie : Une vieille tour de guet fortifiée qui servait de poste de surveillance avec les terres du Berthildois. Épaisse et bien entretenue, elle est à présent le lieu de vie et la charge domaniale du bailli Edgar de Montfaucon, vieil ami d’Arnoul de Stern, et presque aussi vieux que lui. Les hameaux de pêcheurs autour dépendent de lui.
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Ernal : Ensemble de fermes, dont la principale est fortifiée, c’est un ancien territoire cédé par Arnaud II de Stern à la famille Hohenburg, bons et méritants vassaux. Malheureusement, la fortune de ce lignage avait commencé à péricliter, notamment avec la mort de la plupart de ses mâles durant les guerres et les faides. Depuis la mort d’Einhard Hohenburg, c’est Onfroi, le fils de son aîné, lui aussi disparu, qui a renouvelé le vœu familial de vassalité.
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Truie-la-Gouttière : Principal village de pêche, ce peuplement borde la petite rivière appelée Creuse-Truie, un nom regretté de certains, provoquant l’hilarité joyeuse des autres. C’est dans ce village que se trouve également le bac de Göd, seulement utile lors des crues, car la largeur et profondeur de la rivière, ainsi que son cours relativement calme, permettent sans mal de le traverser à pied tant il n’est pas important. Il demeure le point de passage le plus fréquenté entre Stern et le Berthildois, et est visible depuis la Tour-la-Bruie, dont il dépend.
Carte domaniale
La grande force des Stern reste repose sans aucun doute sur ses nombreux chevaliers qu'ils ont, au fil du temps, acquis à leur cause. Les Stern n'ayant jamais fait confiance aux reîtres et à leur manque d'honneur accablant, ils ont préféré s'entourer d'hommes-liges et d'épées assermentées plutôt que de cavaliers opportunistes. Qu'ils soient fieffés ou domiciliés au castel, les chevaliers sternois sont reconnus comme étant aussi foisonnant que loyaux. Parmi ces fiers guerriers de la Malelande, plusieurs familles se sont formées, servant les Stern avec tant d'assiduité, qu'elles ont à présent leur place parmi les plus grands de la seigneurie.
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Les Bauer : Descendants de Lars Bauer, l'une des premières lames de Foulque de Stern, cette famille jouit d'une position privilégiée dans la seigneurie, fieffée sur quelques des plus beaux hectares aux alentours de Sanglon. Leur blason, représentant une créature mi-féline mi-équine, représenterait le monstre qu'aurait tué leur ancêtre Lars, en revenant d'une chasse.
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Les Dagg : Nouvellement fieffés, les Dagg n'étaient qu'une petite famille de la seigneurie, avant que Fergus, l'un des leurs, ne s'illustre face aux Magster, récoltant à la fois les honneurs, le surnom de Taillefer, et des terres au niveau de Garlied.
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Les Güzer : La patte d'ours sur leur blason représente leur glorieuse légende. Alors qu'un ours géant terrorisait la région, Arnulf Güzer, tout jeune chevalier, affronta le monstre et lui coupa la patte, forçant le pauvre animal à s'enfuir en titubant. Leur récit est si tenace parmi la population, qu'une expression fort sympathique en est née ; « couper la patte de l’ours », et signifie effrayer l'ennemi, ou le contraindre au repli.
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Les Helver : Sûrement l'une des plus anciennes familles vassales des Stern. D'aucuns racontent qu'ils étaient déjà des amis de Conrad Ier de Stern, alors même qu'il fondait la seigneurie avec l'aval du Comte. Prestigieuse, elle a sorti de grands guerriers, tel Gavelun, Gerrun, ou plus récemment Almun, leader actuel de la famille.
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Les Hohenburg : La famille Hohenburg a beaucoup combattu pour les Stern. En récompense, Arnaud II de Stern leur adjoignit le domaine agricole d'Ernal, afin qu'ils possèdent terre, pitance et logis. Leur maison est réputée pour être fière et hardie. En ces temps troublés, néanmoins, la famille a dû faire face à la mort de beaucoup de leurs mâles, mettant leur sang et leur nom en péril, tout autant que la viabilité de leur domaine.
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Les Log : Anciens éleveurs de chevaux, les Log ont été élevés au rang de chevaliers par Markus III de Stern lorsque leur ancêtre Inven mit en déroute une bande de criminels berthildois, qui étaient en route pour assassiner le seigneur de Stern. Sans pour autant posséder de terres, les Log sont assermentés à leur suzerain, et jouissent de postes-clés au sein du castel. Wilfred Log, par exemple, est l'épée-lige d'Arnoul de Stern, et l'un de ses plus proches collaborateurs.
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Les Losir : Fieffés aux alentours de Truie-la-Gouttière, il s'agit d'une famille fort peu représentée, et au passé presqu'effacé. Néanmoins, ils ont toujours répondu à l'appel des Stern lors des faides et des guerres, et ont fourni bon nombres de chevaliers méritants à la cause de leurs suzerains successifs. Très honorables, ils ne prennent jamais leurs serments à la légère.
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Les Montfaucon : Comme leur nom l'indique, ils ne proviennent pas d'Arétria. Ami de jeunesse rencontré par Arnoul de Stern lors d'un voyage à Diantra, Edgar de Montfaucon a établi sa famille dans la seigneurie de son compagnon d'arme, avant de devenir bailli de Tour-la-Bruie à la mort d'Othmar de Vinkar, faute de successeur. Très attachés à Stern, les Montfaucon s'y sentent comme des poissons dans l'eau, malgré leurs origines du Médian.
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Les Rühge : Relativement nouveaux, les Rühge ont pu compter sur la soif de bataille de Manfred de Stern, et de celle de son fils, pour se hisser parmi les meilleurs chevaliers de la seigneurie. Récemment, l'ancien pupille de feu Tancred de Stern, Edwin Rühge, a été récompensé de ses services par quelques terres concédées aux alentours de Sanglon.
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Les Ruy-Selan : Illustres compagnons de chasse des Stern, les Ruy-Selan sont une ancienne lignée seigneuriale exilée des bois d'Hedda par les seigneurs d'alors. Ils servent les Stern depuis cinq générations, et ont été permis de pouvoir chasser à nouveau dans la forêt d'Hedda grâce à l'intervention de Manfred de Stern, alors ami avec Willem du Ruy-Selan. Leurs faucons sont réputés les meilleurs de la seigneurie.
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Les Welm : Cette maison a pour particularité d'être une ancienne lignée seigneuriale, branche bien connue des Arétans. Après avoir affronté Yvard II de Stern, le donjon des Welm fut détruit, et leur famille assujettie par les Stern, avec le consentement du Comte de l'époque. Ils se rebellèrent par trois fois, et par trois fois ils furent vaincus à nouveau. Mais au terme de leurs révoltes, et avec le temps, ils finirent par devenir de respectueux vassaux, sous la coupe des Stern de Sternburg.
Les reîtres ont laissé un goût de bile dans bien des bouches...
Les terres de Stern sont reconnues à travers tout le Comté comme étant un aimant à chevaliers, et un grand pourvoyeur de ces derniers. Antique tradition chevaleresque ? Bons élevages équins ? Non, la raison est bien plus simple. C’est sûrement le territoire le plus touché par les guerres féodales privées de tout Arétria, voir du Nord entier. Comment en arriver là ? Toute cette histoire tient à la légendaire fierté des Stern, à ses nombreuses insultes et gants lancés à ses ennemis, et aux rivalités ayant opposé plusieurs chevaliers et seigneurs aux Stern de Sternburg. Voilà près de trois-cents ans que les Stern se chamaillent avec la petite noblesse autour d’elle, et beaucoup de lignages périrent dans les faides dirigés contre les familles adverses.. Ainsi, les prolifiques Pelzer et leurs reîtres furent tous anéantis jusqu’au dernier, après leur défaite à la bataille du Gisier. Notons également le sort désastreux des Markhelm, la famille entière ayant péri dans l’incendie de leur tour par des fidèles des Stern. Cette dernière action provoqua même quelques problèmes avec le Comte, à qui seul était réservé le droit d’arsin sur les terres arétanes.
Cette folie guerrière a parfois coûté cher au domaine de Stern, en son temps. Pour exemple, le faide de Rittersgast, qui prit des proportions tant démesurées que le Comte fut obligé d’intervenir, et priva le seigneur Karvalt de Stern de ses terres boisées de la forêt d’Hedda. Ou encore la Grande Jacquerie, un soulèvement paysan qui, profitant du faide contre les Almann et ses coupe-jarrets, massacra la chevalerie de Sanglon, et trucida sous la torture le fils du seigneur Arnoul, Tancred. La répression fut meurtrière, mais le prix à payer avait été douloureux, et difficile à avaler. Car avec la mort de Tancred, c’étaient tous les fils d’Arnoul qui avaient été décimés. Et au jour d’aujourd’hui, de la grande famille des Stern, ne reste plus que le Vieux Bouc lui-même, son petit-fils Arnaud, et ses petites filles Karla et Hildegard. Cousins, oncles et fils furent tous massacrés dans les faides, qui, s’ils ont permis à un grand nombre de chevaliers d’être formés face aux tenaces reîtres d'Arétria, et de se réunir dans la seigneurie, furent meurtriers pour les seigneurs du domaine et leur descendance…
La Malelande est pays de cocagne pour les braves chevaliers en mal d'aventure !
- Chronologie des Seigneurs de Stern:
400
Conrad Ier de Stern, dit le « Cavalier de l’Aube » (405 – 432)
Conrad II de Stern (432 – 472)
Markus Ier de Stern (472 – 498)
Arnaud Ier de Stern, dit le « Margoulin » (498 – 534)
500
Markus II de Stern, dit le « Futé » (534 – 555)
Markus III de Stern, dit le « Prévôt » (555 – 586)
Aster Ier de Stern (586 – 624)
600
Aster II de Stern (624 – 647)
Aster III de Stern, dit le « Bref » (647 – 649)
Aster IV de Stern (649 – 701)
700
Yvard Ier de Stern (701 – 750)
Yvard II de Stern, dit le « Généreux » (750 – 783)
Arnaud II de Stern (783 – 792)
Conrad III de Stern (792 – 815)
800
Aster V de Stern (815 – 852)
Karvalt de Stern, dit le « Sanguinaire » (852 – 873)
Foulque de Stern, dit « Foulque-la-Herse » (873 – 919)
900
Manfred de Stern, dit « Eperon d’Argent » (919 – 948)
Arnoul de Stern, dit le « Hardi » ou le « Vieux Bouc » (948 - …)