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 Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie]

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Arnoul de Stern
Humain
Arnoul de Stern


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MessageSujet: Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie]   Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie] I_icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 9:31


Nom/Prénom : Arnoul de Stern
Âge/Date de naissance : 84 ans (seconde ennéade de Fävrius)
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Péninsule
Particularité : Un doyen parmi les hommes

Alignement : Loyal neutre
Métier : Seigneur de Stern
Classe d'arme : Corps à corps

Possessions :

D'azur, au bélier passant d'argent, lampassé de gueules, armé et corné d'or

Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie] Cduq

« Juste et Fort »

Le domaine de Stern est une seigneurie s’étendant de Sternburg et ses hectares nord jusqu’aux rives de la Creuse-Truie, susnommée par une bande de gueux mal dégrossis ayant colonisé la rive septentrionale. Certains anciens seigneurs ont bien tenté de la nommer autrement, mais beaucoup d’autres semblaient dotés d’un sens de l’humour raffiné, et ont décidé que le cours d’eau conserverait son baptême paysan. Arnoul s’en accommode, n’apportant guère d’importance à ce genre de détail. Dans le giron de ses terres, il possède quelques villages, les bien-nommés Truie-la-Gouttière, Garlied et Sanglon. Hameaux fermiers et villages de pêcheurs, tous répartis dans la Malelande. Les chefs de village ont depuis longtemps été nommés par le seigneur, véritable maître de la terre.

Le castel des Stern, situé dans le bourg portant leur nom, est un vieux donjon fortifié, épais et solide, qui a déjà pu voir quelques combats lors de faides et autres vendettas entre nobles voisins. Si Arnoul n’est pas le seigneur le plus puissant d’Arétria, il peut réunir un ban assez conséquent pour éviter que l’on vienne l’enquiquiner sur ses terres, ses villages étant bien fournis en manants et en serfs. Propriétaire du bac de Göd, sur les rives de la Creuse-Truie, il réclame une taxe de passage depuis Sainte-Berthilde jusqu’en territoire arétan, se servant des bénéfices pour organiser la célèbre Fête des Sabotiers, un prétexte à la ripaille lors des années de bonnes récoltes. Les seigneurs de Stern sont aussi propriétaires de Tour-la-Bruie, une épaisse tourelle servant à la surveillance de la frontière riveraine avec le Berthildois. Le bailli Edgar de Montfaucon veille sur la fortification au nom d’Arnoul.

Description physique :

Les années n’ont pas épargné le vieil Arnoul. Sa peau est creusée par les rides, et couverte par endroits de nombreuses taches de vieillesse. Le vénérable seigneur de Sternburg est considéré comme le doyen d’Arétria, tout du moins parmi la noblesse du Comté. Son allure porte le poids de ses quatre-vingt-quatre années de vie, voûté lorsqu’il se lève, las lorsqu’il s’assied. Un visage autrefois noble et arrogant a cédé sa place à la sévérité et aux profonds marquages du temps. Nul doute en le regardant qu’il fut autrefois un fier jeune homme. Néanmoins, il n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut autrefois. Ses cheveux sont devenus gris, et le sommet de son crâne en est à présent dépourvu, ne laissant que les côtés du crâne s’armer des derniers vestiges d’une épaisse tignasse, réduite à quelques mèches grisâtres. Afin de cacher sa calvitie, il porte une ancienne couronne, cadeau de son défunt suzerain. Une généreuse barbe lui mange la moitié du visage, énième preuve de son ancienneté sur cette terre. De froids yeux d’un brun très foncé, presque noirs, sont enfoncés dans ses orbites, regardant durement le monde alentour. Avec sa vue basse, cependant, il commence à y voir de moins en moins clair…

Il était grand autrefois. Grand et bien proportionné. Avec les ravages du temps, son dos a fini par s’arquer, et ses genoux ont commencé à lui faire horriblement mal. Sa carrure s’est rabougrie, et il reste souvent assis afin de ne pas trop faire souffrir ni son dos ni ses articulations geignardes. En proie à quelques crises de goutte, il a de moins en moins l’occasion d’aller marcher, et ce même lorsqu’il se sent en pleine forme. Son corps est vieux, fripé, maladif, mais il semble dégager quelque chose de tenace, comme s’il refusait de mourir, bien décidé à errer dans la Malelande pour encore quelques années. Ancien combattant, les cicatrices des champs de bataille se mêlent allègrement à ses rides et à ses taches de vieillesse, effaçant presque les souvenirs de vieilles guerres, d’escarmouches d’antan. Toujours habillé à la manière des nobles, il flotte presque dans ses vêtements de seigneur, alliant fourrures et belles étoffes. A ses doigts sont glissés un anneau et deux chevalières ; l’anneau est celui de ses fiançailles avec sa défunte Maude, la première chevalière est celle de sa famille, décorée de son blason, et la seconde chevalière d’argent est un souvenir d’un vieil ami à présent disparu.

Description mentale :

Arnoul est un ‘vieux de la vieille’. Il a vécu près de quatre-vingts ans plongé dans le monde de la noblesse, et il est seigneur de Sternburg depuis maintenant soixante ans. Durant tout ce temps, il est resté fidèle à son nom et à sa maison, et nombre sont ceux qui, aux alentours de chez lui, viennent chercher conseil. Il a grande connaissance des problèmes, et il est très respecté par le reste de la noblesse arétane, à la fois du fait de son âge vénérable et de son conseil, réputé salvateur. Néanmoins, s’il n’était qu’un vieillard bénévole, tout le monde casserait le sucre sur son dos. Heureusement, sa gentillesse et son amabilité sont cachées sous un imperméable manteau d’irascibilité et de mécontentement. Grognon, acariâtre, souvent grincheux, il n’épargne de sa mauvaise humeur que ceux qu’il estime le plus. Autant dire que les nouveaux venus et les arrogants sont bien mal accueillis par le Seigneur de Stern. Il hait au plus haut point les fortes têtes, ainsi que les jeunes imbus d’eux-mêmes. Peut-être ceux-ci lui rappellent-ils quelqu’un, en fait…

Fort de sa sagesse et de son esprit acerbe, Arnoul reste pourtant un vieillard qui éprouve avec difficulté le fait de se sentir si vieux. Ses souvenirs de jeunesse l’assaillissent de plus en plus souvent, que ce soit à la vue de la Malelande, qu’il aimait parcourir à cheval en étant jeune, ou bien sa mémoire remplie de batailles, de fêtes, de mariages, et de ces visages, à présent disparu. C’est un homme qui a perdu la majeure partie de tous ceux qu’il aimait, jusque dans sa famille, composée de son plus jeune frère, sur son lit de mort, et de ses deux petites-filles, encore à marier. Ces dernières s’occupent de lui, et il est d’un naturel plus sympathique avec les deux jeunes cousines.

En public, il s’agit donc d’un homme fier et noble. Avec d’autres seigneurs, il agit selon son envie avec courtoisie, ou en véritable tête de mule. Et en privé, il sait abaisser sa garde et se montrer bon et généreux avec ceux qu’il connaît. Tel le vin, son esprit a bien vieilli, au contraire de son corps…

Capacités magiques :

Aucune

Histoire :

« Un message pour vous, monseigneur… »


L’émissaire était à genou devant le trône, au bout du hall. Habillé de façon confortable, afin de voyager plus aisément, il avait traversé tout Oësgard et Serramire, empruntant la trouée gardée par les Wenden, avant de pouvoir pénétrer la Malelande et arriver au cœur du domaine de la famille Stern. A Sternburg, Enguerrand devait porter un double message, d’importance capitale. Il avait fallu réveiller le Vioque, qui roupillait sur son siège, afin que le contenu de la lettre soit délivré. Arnoul était avachi sur son trône, essuyant le filet de bave qui avait coulé durant son petit somme. Il était de sale humeur parce qu’on venait tout juste de le réveiller. Ses gens commençaient à affluer dans le hall, désireux de savoir quelle était la teneur de cette missive. Les chevaliers fidèles au vieux seigneur, ainsi que ses aides et ses petites-filles adorées, Karla et Hildegard, tous s’étaient amassés autour pour être au courant de la nouvelle.

Enguerrand déroula son vélin lorsqu’Arnoul lui intima l’ordre de le faire. Le messager s’exécuta, se relevant et brisant le sceau de cire comtal. Il s’éclaircit la voix.

« A sa Seigneurie du domaine de Stern, le seigneur Arnoul de Stern, dit le Hardi, salut. C’est en ces temps de guerre et de troubles que moi, Roderik de Wenden, sénéchal de l’armée d’Arétria, ai le profond regret d’annoncer la mort du Comte Alwin de Karlsburg, tombé au combat face aux hordes de mort-vivants déferlant de Nebelheim… »

Un puissant murmure parcourut la salle, et Arnoul fut immédiatement plus réveillé. Il posa un regard grave sur l’émissaire, levant la main en l’air pour que s’estompent les bruits alentours. Lorsque tout le monde fut calmé, il fit signe au messager de continuer, la mine toujours aussi sévère.

« Le fils du Comte, Ewald de Karlsburg, a pris la décision de renoncer au titre et à la charge comtale, au profit de sa sœur, Sa désormais Grandeur Iselda de Karlsburg. Serment doit être prêté à la nouvelle maîtresse de la Malelande, afin de lui montrer le soutien dû à votre nouvelle suzeraine. En tant que sénéchal, ma décision a été de rester en Oësgard combattre les Sombres à la tête de l’armée arétane. Puisse les Cinq vous bénir vous, ainsi que vos gens. »


Les susurrations reprirent de plus belle autour du vieux seigneur, qui avait avalé la nouvelle avec ce flegme bien connu de ceux pour qui la mort est devenue une banalité. L’émissaire lui apporta un autre vélin, qu’il ne devait apparemment pas lire en public. Avec sa vue basse, Arnoul devrait encore emprunter les verres de son clerc, à moins qu’il ne lui demande de lui faire la lecture à voix haute. Mais, était-ce sage, si la nouvelle lui était adressée à lui ? Il avait une certaine appréhension. Il ne savait pas s’il voulait vraiment l’ouvrir, et apprendre que quelque chose de grave s’était produit en Sgardie. Il avait déjà une idée de ce que cela pouvait être, et à présent, il ne voulait plus du tout la lire, sa main crispée sur le papier.

Apparemment, son malaise fut remarqué par le chevalier Wilfred Log, qui se porta au côté de son suzerain.

« Tout va bien, messire Arnoul ? »


Le vieillard tourna la tête en direction de Wilfred, tentant de faire un sourire.

« Oui, mon ami. Tout va bien. Le Comte a été bon suzerain, et je suis peiné par sa disparition. J'irai dès demain faire serment à sa fille. Vous m'accompagnerez. »


Difficilement, il se releva de son trône. Déjà accouraient les servantes, transportant cette horrible chaise à roulettes qu’un artisan de Lün lui avait confectionnée. Avec le temps, Arnoul avait appris à détester ce siège mobile, véritable symbole de sa vieillesse et de sa faiblesse croissante. Il ne pouvait cependant rechigner à s’y installer, car ses deux petites-filles l’avaient supplié de se laisser aider. Résigné qu’il était, il ne pouvait qu’accepter… Et ainsi armé de son vélin énigmatique, il traversa les corridors du donjon de Sternburg, avec une servante poussant sa chaise pour handicapé. Il avait déjà traité la jeune Charlotte de mégère insipide, lorsqu’une roue s’était échappée et qu’il était presque tombé à terre. Pourtant, elle était restée à son service, toujours aussi souriante. Les gens ici le respectaient beaucoup, et l’appréciaient également. Pourtant, il n’était pas facile tous les jours, ni avec tout le monde…

Arrivé dans sa chambre, il se releva péniblement, congédiant Charlotte et son véhicule diabolique, prenant bien soin de fermer la porte derrière lui. Calmement, il s’en alla rejoindre un grand bureau, dont il se servait de temps à autres, mais qui avait surtout vocation à servir de table à manger pour lui, ou de pupitre pour son clerc. Las d’être debout, il s’assit confortablement sur une chaise, posant le vélin sur la table. Il le regardait avec insistance. Ce petit bout de papier pouvait contenir beaucoup de choses, mais il en était une qu’il ne voulait surtout pas voir. Son esprit combattait sa curiosité, sa volonté muselait son cœur. Interdit, il restait là à lorgner sur le mystérieux message, ne sachant que faire.

Un long moment s’écoula. Durant ce laps de temps, il put réfléchir aux vieilles paroles de la sorcière, lorsqu’il était plus jeune, et plus fougueux…




« Relâchez-moi, monseigneur ! Pitié ! Ne faites pas ça ! »


Une femme aux longs cheveux sombres, à moitié dénudée et couverte de poix, suppliait qu’on l’épargne, alors qu’elle était attachée à un poteau sur un bûcher encore épargné de toute flamme. Autour, des soldats tenaient des torches, et un homme, fort et bien fait, était juché sur son cheval et vêtu d’une rutilante armure. Ses cheveux flottaient au vent, châtains et soyeux. De son profond regard brun foncé, il dévisageait la ribaude, jugée pour nécromancie.

« Économise ta salive, sorcière. Tu pourras toujours cracher sur le feu pour essayer de l’éteindre ! »

Ses hommes éclatèrent de rire, et les paysans qui ne hurlaient pas commencèrent à se gausser. Les autres, pris dans une sorte de délire fanatique, hurlaient à la mort de la sorcière. Des enfants prenaient place sur les épaules de leurs parents, pour ne pas manquer le spectacle. Fourches et torches étaient agitées par la roture, tels des étendards et des vouges à l’aube d’une bataille. Les gueux avaient jugé la femme par ordalie des oies, une vieille coutume tenace dans les campagnes reculées. Si la demoiselle était plus légère qu’une oie, alors elle était une sorcière. Et le chef du village avait juré au jeune seigneur Arnoul qu’elle avait été testée et jugée coupable ainsi. Confiant, le jeune Stern avait ordonné la construction d’un bûcher.

Il attrapa une torche des mains d’un garde à côté de lui, et la lança sur le lit de bois, déclenchant un cri de joie parmi le cortège villageois.

« Au nom de Néera, brûle, réveilleuse de morts ! Tyra te traitera avec tous les égards qui te sont dus, une fois que tu seras passée dans son Royaume ! »

La sorcière regarda les flammes s’élever de plus en plus haut, et la fumée lui envahir le visage, la faisant presque suffoquer. La fin était proche, et si ce n’étaient pas les flammes qui viendraient la brûler, ce serait la fumée qui l’étoufferait. Son visage se déforma en un rictus haineux, et elle avança la tête, hurlant à gorge déployée.

« Je te maudis, Arnoul de Stern ! Maudit soit ton nom, maudite soit ta famille ! A chaque conflit livré par tes descendants, ceux-ci mourront les uns après les autres, jusqu’à éteindre jusqu’à ton sang et ta lignée ! Vis pour voir ta fin ! Vis pour voir ta fin, et celle des tiens ! »


Le reste de ses borborygmes haineux furent avalés par le son du brasier en marche, et des cris de douleurs d’une femme brûlée vive sur un bûcher de bois. Le chef du village, Romen, avait menti. L’ordalie des oies avait échoué. Cependant, une crémation de temps à autres, ça ne faisait pas de mal, non ?




Arnoul hésitait encore plus à ouvrir le parchemin. Jusqu’ici, la sorcière avait eu raison. Chaque guerre dans laquelle Arnoul avait dû gager un fils, ou un petit-fils, lui avait fauché une vie au sein de sa nombreuse descendance. Les faides avec ses voisins et rivaux, qui lui prirent Robert et Yvard, la Malenuit, qui prit la vie d’Ulric, alors son aîné. Voir le supplice de Tancred durant la Grande Jacquerie lui avait soulevé le cœur. Car avec lui, tous ses fils étaient morts. C’était d’ailleurs à cet âge qu’il avait commencé à se faire rare sur les champs de bataille. Trop vieux et trop las de voir ses enfants mourir. Il ne lui était plus resté que ses six petits-enfants, et ses filles, mariées depuis belle lurette à d’autres seigneurs, concluant ainsi des accords et des paix plus durables que celles découlant du droit du poing. Néanmoins, le sort avait continué de s’acharner, avec la mort de Klaus et le martyr de Sigurd, tous deux victimes de cette folie de Guerre Civile. Ils avaient pris les armes contre l’avis de leur grand-père, et étaient partis, fougueux du haut de leurs dix-huit ans, faire la guerre contre le Roi. Le dernier à avoir payé de son sang le prix de la guerre fut Thibaud, que son grand-père surnommait le Bienheureux. Un jeune homme souriant, aimable, pétillant de vie. La Guerre d’Atral avait épargné le cheval, mais pas le cavalier…

Le vieux seigneur ruminait son manque de clairvoyance. Il n’avait pas cru à cette malédiction, et pourquoi y croirait-il encore maintenant ? Peut-être parce que tout ce que cette catin sur le bûcher avait eu le malheur de se réaliser ? Et si, sur ce vélin, le nom d’Arnaud de Stern, le dernier héritier direct et mâle de sa lignée, apparaissait en lettres carmins, rougies du sang de son erreur, de sa malédiction ? Il ne pouvait pas l’ouvrir. Il ne voulait pas l’ouvrir. Arnaud avait promis de ne pas se montrer trop téméraire, conscient de ce qu’il représentait pour le patrimoine de sa famille. Sage et mesuré, il représentait le parfait héritier, celui qu’il fallait pour les Stern. Arnoul retrouvait en lui son vieux père, Manfred de Stern, un homme droit et calme, rigoureux mais calculé. L’envoyer à Oësgard avait été la décision la plus âpre de sa vie. Mais il fallait bien envoyer quelqu’un de son sang pour diriger ses hommes. Et lui était trop vieux pour espérer tenir sur un cheval. Pourtant, il aurait pu s’y rendre à sa place. Mourir en cours de route, afin qu’Arnaud puisse régner à sa place. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Peut-être parce qu’il n’avait bizarrement pas envie de mourir…

Se mordillant la lèvre inférieure, il étudia un peu plus attentivement la lettre. Son doigt toucha délicatement le papier, puis s’en éloigna bien vite. Il eut une vision soudaine. Celle de la bataille du Gisier, l’escarmouche contre les Pelzer et leurs soudards, à présent rayés de la carte. Durant cette bataille, son frère avait failli mourir…




« A moi, Ludwig ! »


Le second fils de Manfred de Stern, prénommé Ludwig, chargea avec son hongre bai pour venir au secours de son père, pris sous le torrent d’une masse d’armes. Le chevalier d’en face était Gontran Pelzer, une brute épaisse aux style rudement efficace. Manfred tenait bon avec son bouclier, mais son bras commençait à fatiguer. Quand Ludwig se déporta sur la gauche pour planter son épée dans le flanc du grand Gontran, ce dernier se retourna et envoya sa masse dans le casque du jeune fils Stern, lui faisant vider les étriers. Manfred, pris d’une soudaine colère, transperça Gontran de sa lame, mettant un terme à ses jours. Les autres chevaliers de la famille Pelzer étaient rapidement refoulés par-delà le gué du Gisier, notamment par l’intrépide Arnoul et ses amis Othmar et Karl, fils du bailli de Tour-la-Bruie.

Armé de son fauchon, Arnoul frappait de taille, éclatant les membres des ennemis qui tentaient de le fuir tout en lui opposant une petite résistance. Il trancha le bras du gros seigneur Lothar Pelzer, qui devrait mourir deux jours plus tard d’une infection. Enivré par sa victoire, il avait voulu pousser ses exploits en poursuivant les fuyards. Manfred le lui avait interdit, se penchant sur le corps assommé de Ludwig, après avoir posé le pied à terre.

« Arnoul ! Occupe-toi de ton frère plutôt que de penser à ta prochaine victoire ! »

Le jeune homme avait retiré son heaume, ruisselant de sueur.

« Lud’ va bien. Il s’est juste mangé la masse du grand Gontran. Son casque a dû lui sauver la vie. »

Le seigneur de Stern se leva pour gifler son fils, le regard gris.

« Respect, Arnoul. N’oublie pas ni à qui tu t’adresses, ni de qui tu parles. C’est ton frère, bougre d’imbécile ! Prends-en soin, car lorsque tu me succéderas, il sera ta première lame. »


A l’époque, Arnoul avait soufflé, se frottant sa joue rougie par la torgnole de son paternel. Avec les années, et le recul, il s’en était profondément voulu. Manfred était mort quelques jours plus tard, tué en duel par Edmond Pelzer, dernier homme de sa lignée. Les Pelzer s’éteignirent peu après, lorsqu’Arnoul incendia leur motte féodale avec l’aide des paysans de Sanglon, mettant un terme à ce faide ridicule. Ludwig, quant à lui, avait vécu encore quinze années, avant de trépasser, victime d’une étrange maladie. Ses sœurs avaient dépéri, avant de mourir elles aussi. Tout le monde autour d’Arnoul semblait mourir. Pourquoi pas lui ? Pourquoi jamais lui ?




Cela faisait plus d’une heure qu’Arnoul rechignait à ouvrir le parchemin. Une heure où il avait tenté de se convaincre qu’il ne devait pas se mettre au courant de son contenu, potentiellement destructeur. Si c’était ce qu’il pensait, il ne voulait pas en savoir un mot. Ce serait comme un coup de bélier, fatal aux fondations de sa Maison. Combien de temps les Stern avaient-ils été les seigneurs de ces lieux ? Des temps immémoriaux… Une vieille famille. Une famille ancrée. Il ne voulait pas être le marteau qui détruirait toute l’œuvre de ses ancêtres. Il avait pacifié ses voisins, offert tous ses fils à Arétria… Tout cela en vain ?

On frappa brusquement à sa porte, et il tressaillit.

« Monseigneur, tout va pour le mieux ? »

Il reconnut la voix de cette raclure de Beorn. Avec sa voix enrouée, Arnoul lui répondit sèchement :

« J’allais très bien, jusqu’à ce que vous veniez encore me casser les esgourdes ! Allez-vous-en ! »


Le son des pas s’éloignant de la porte, sans mot dire, lui confirmèrent que le clerc avait bien compris qu’il ne fallait pas le déranger. Reportant son attention sur la missive, Arnoul, laissant s’échapper un soupir, s’en saisit lentement, dépliant délicatement le vélin de qualité. Il cligna des yeux deux fois, avant de se lancer dans la lecture du parchemin. Il le parcourut un instant, sa respiration s’estompant à la mention du nom de son petit-fils. Son cœur se mit à battre la chamade… Amblère, les Drows, un piège dans la ville… Était-il mort ?

Lorsqu’il finit par lire le mot ‘inconscient’ plutôt que le mot ‘mort’, il poussa un immense soupir de soulagement. Ses poumons se remplirent d’air, trop heureux de pouvoir à nouveau goûter l’air ambiant. Le vieux seigneur s’effondra sur le dossier de sa chaise, fermant les yeux. Arnaud avait été blessé, et était plongé dans un profond coma. C’était à peine mieux que la mort, mais au moins, son dernier héritier était encore vivant. Il serait rapatrié vers Arétria à la fin du siège, accompagnant le ban sternois. Soulagé, il l’était. Mais pas de jubilation ; crier victoire trop vite n’était jamais bon. Pour l’heure, il préférait s’en remettre au bon jugement de Néera.

Toutefois, cette histoire de ‘soulagement’ l’avait bien ennuyé en basse taille. Un liquide chaud s’était encore une fois propagé dans ses chausses. Enervé, il appela :

« Gerda ! Charlotte ! J’ai fait ! »


HRPComment trouves-tu le forum ? : On change pas une équipe qui gagne…
Comment as-tu connu le forum ? : He bien, c’est une longue histoire…
Crédit avatar et signature : Votre texte ici (lien vers l'image d'origine et nom de l'artiste dans la mesure du possible)
Compte autorisé par : Votre texte ici (Uniquement en cas de compte supplémentaire bien entendu)
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MessageSujet: Re: Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie]   Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie] I_icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 14:12


J'ai beaucoup aimé cette fiche, tout est intéressant et très bien écrit. Et la manière de raconter l'histoire, avec les multiples flashbacks et le bouquet final malodorant, c'était épique :p

Il ne me reste plus qu'une chose à faire.

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Tu connais le chemin, mais je le mets pour faire bien :

Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet
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MessageSujet: Re: Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie]   Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie] I_icon_minitimeMer 7 Mar 2018 - 9:52

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MessageSujet: Re: Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie]   Arnoul de Stern - Seigneur arétan [Finie] I_icon_minitime

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