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| [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] | |
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Cécilie de Missède
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Mar 20 Sep 2016 - 2:08 | |
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Panahos après-midi de la 3e ennéade de Favrius 9e année du XIe Cycle trois jours avant le mariage
Après toute ces hésitation, elle avait enfin franchi le pas... Sans le franchir vraiment. Entre le départ du guérisseur et le moment ou elle avait sombré dans le sommeil, elle avait bien du s'excuser un bon millier de fois envers Rose. La suivante n'avait pipé mot. Sans savoir exactement ce qu'elle avait dit à son père pour le mettre dans cet état, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir pour l'avoir mêler à ça... Tout en ne pouvant pas non plus s'empêcher d'être désolée pour elle.
Alors que la demoiselle s'était endormit, emportée par le remède de cheval du guérisseur, Rose avait raccompagné le praticien, l'avait remercié puis était passé voir Colombe et Mélisande pour les rassurer. L'hôtel particulier n'était pas assez petit pour que l'éclat qui avait eut lieu entre la fille et le père se répercute dans chaque pièce, mais les hurlements du père seul dans ses appartements, puis rejoint par sa femme morte d'inquiétude, eux, avaient fini par attirer l'attention. Colombe était prostrée près de la fenêtre... Il y avait de quoi. Jamais de toute leur jeune vies, les trois filles n'avaient entendu le Seigneur de Laval hausser le ton plus d'une seconde dans une phrase sèche. Les cris qui résonnaient ici n'avaient rien à voir.
Doux et paisible, l'éternel échos de l'eau glisse sur ma peau. Dans l’obscurité des profondeur, il suffit d'un remoud, d'un son, d'un frémissement pour que chaque infime relief apparaisse autour de moi avec une précision que nulle autre créature ne peu connaître. J'aime cette sensation de paix et de maîtrise.
Mon univers.
Mon royaume.
Ma volonté.
D'un coup de nageoire, mon corps souple à la peau diaphane transperce les flots à une vitesse folle. Des créatures inconnues s'ébattent tranquillement, fuyant ou virevoltant à mon passage. Je sens la caresse d'une méduse, le frôlement furtif d'un ban de minuscule poisson. C'est un jeu que je ne connais que trop bien.
Quand un objet imposant glisse sur le monde du dessus, c'est un autre jeu qui commence. L'air sec et froid attaque mon visage mais l'excitation m'empêche de retourner dans les flot. Hissée sur un roc affleurant, je chante toutes les notes de l'océan. Le profondeurs sont mon Souffle. Le ressac et les courants mon inspiration. Dans ce monde agressif qui m'assèche la peau, je laisse couleur l'appel des abysses. Ce qui se passe en face de moi, je ne le sais pas. Mais une fois ma complainte finie, je regagne mon tendre abri.
Ce n'est qu'une fois dans mon royaume que je constate avec bonheur que d'autres créatures viennent à moi. Dans un fracas, un remoud, l'objet imposant se désagrège et vient reposer près de moi. Mais c'est surtout ces hommes qui nagent de toute leur force vers moi. Patauds, inutiles. J'évolue autour d'eux, riant innocemment de les voir pris au piège comme je le suis lorsque je viens chanter pour eux. D'une danse rapide, je passe de l'un a l'autre, j'observe leurs mouvements, connaît leur noms.
Quelques instants encore et ils ne seront plus.
Je m'en délecte. Je m'en repaît.
Le premier touche le sol. L'un s'est débattu plus longtemps que les autres. Un baiser de l'Autre Monde lui vole son dernier souffle. Il s'affaisse près de moi.
Ils vivront auprès de moi.
Je regagne ma couche emplie de soupirants. Leurs murmures me berce au creux de l'océan. Auprès d'eux, je suis bien. Diva inaccessible que tous admire, ils sont près à tout pour moi. Jadis brigands ou roi, peu importe, ils sont égaux maintenant. Car je suis juge et bourreau.
C'est dans cette volupté macabre que je trouve mon plaisir et les baisers de leurs vies déchues son la plus douce de mes musiques.
Lorsque Cécilie s'éveilla, elle ne hurla pas cette fois. Un sourire indescriptible déformait ses traits. Une minute suffit pour qu'il s'efface. Son dos se couvrit d'une sueur froide. Elle appela.
Rose fut la seule à répondre. C'était mieux ainsi. Au loin, les hurlements avaient cessés. Sans une explication, la musicienne avait simplement demandé d'une voix suppliante.
« Il faut que je sorte d'ici Rose. J'ai l'impression de devenir folle... »
Une robe légère, les cheveux simplement tressés, elle ne portait pour tout ornement que le médaillon qui ne la quittait jamais et la chevalière de sa famille. Dans les replis de sa robe, à l'abri des regard, une fleur de bois ne la quittait plus non plus et Rose attacha par habitude le stylet qu'on l'obligeait à porter sous sa manche gauche.
En passant rapidement, elle refusa que Colombe et Mélisande l'accompagnent. Sur le seuil, Rose eut le malheur de demander ou aller. Une unique réponse se présenta à l'esprit de la jeune femme : la Cathédrale. Mais elle ne voulait pas s'y présenter sachant qu'il y aurait tant de monde. Elle voulait... fuir.
Les quelques heures de jour qui restaient passèrent follement vite. N'ayant pas de réponse à sa question, Rose avait pris le parti d'aller dans une rue commerçante en espérant que la foule chaotique
Après avoir passé l'immense parvis, totalement vide si on oubliait les deux mendiants qui étaient assis à l'ombre de l’œuvre architecturale, les deux jeune femmes pénétrèrent dans la grande nef ronde. Les derniers rayons du soleils qui frappaient les vitraux sud et jetaient du sang et de l'or sur le sol et les visages des saintes sculptures fit frisonner la jeune suivante. L’écho de leurs propres pas se perdait à l'infini dans la parfaite acoustique du lieu. Cécilie sentait à chaque pas si elle s'approchait ou non du cœur et de l'autel grâce à ce simple son.
Aux milieux des nombreuses statues de saints et de saintes qui dormaient tranquillement dans leurs alcôves tout autour de la nef, chacun avec leurs objets et détails représentatifs, les deux jeune femmes en cherchaient une bien particulière. Et lorsque Rose la reconnue, elle posa la main de Cécilie sur un pan de sa robe de pierre.
Sainte Aliénor. Celle qui avait permis la pentianisation de Missède sans verser la moindre goûte de sang et qui avait passé sa vie à sauver celles de tous ceux qu'elle rencontrait, même celle de l'assassin de son père. Une femme qui avait su pardonné les pires outrages dans un but plus grand que sa propre vie. Qui avait su faire le bien et qui avait toujours suivit les préceptes de la DameDieu.
Aliénor de Laval.
Auprès des autres statues qui portaient souvent armes, armure et signes de noblesse ou de royauté, celle près de laquelle les deux femmes venaient de s'arrêter semblait bien humble. Une robe simple de guérisseuse, le visage jeune et gracieux, une couronne de fleur tressée avec ses cheveux figés dans le marbre, la Sainte marchait sur une épée brisée et tenait à la main une coupe. Son sourire bienveillant observait ceux qui passaient près d'elle comme pour les délivrer de leurs maux.
Au pied de sa lointaine ancêtre, pourtant inconsciente de son regard de pierre posé sur elle, Cécilie n'arriva plus à retenir ses larmes. Toujours sans un mot, Rose resta à son côté, passant une main réconfortante sur son dos. Elle n'avait que faire que ses sanglots rebondissent dans l'espace jusqu'à dieux savent où. Néera... et même Arcam, soit-elle maudite pour cela... Que pouvait-elle bien faire...
Dernière édition par Cécilie de Laval le Sam 22 Oct 2016 - 18:06, édité 1 fois |
| | | Irys d'Arosque
VénérableNombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ansTaille : Niveau Magique : Arcaniste. | Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Mer 21 Sep 2016 - 21:53 | |
| "User de la force brutale rend infiniment vulnérable à des forces supérieures." Axiome néérite. La tête ballante, les yeux rougis par de trop longues nuits de veille, les traits tirés et pourtant toujours marqué par ce sourire mystérieux et singulièrement sincère, Irys avait tenue à officier une nouvelle fois. Elle donnait de son coeur à chaque messe, emportait avec elle doutes et regrets des fidèles. Sous l'oeil de Sainte-Deina et Saint Sigismond le Dévot, patron de sa famille la Haute-Prêtresse profitait de ses dernières journées de tranquilité. Une tranquillité toute relative, compte tenue des tâches auxquelles elle s'astrégnait. Suivrait dans l'ennéade un mariage _ éprouvant, bien qu'heureux _ et un voyage vers sa terre natale. Aussi, elle repoussa plume et parchemin et prit la direction de l'autel. Ses pas résonnaient sur le pavé froid. L'hôpital était désert, fait assez rare pour être souligné, et les seuls bruits étaient les gémissement lointains d'un malade aux soins d'un prêtre. Les couloirs qu'elle traversa n'étaient pas beaucoup plus animés ; tous étaient au jardin ou partis se mélanger à la plèbe pour aider aux reconstructions. Arrivée devant l'autel, elle leva ses yeux fatigués vers Sainte-Deina et lui adressa une courte supplique silencieuse. Puis, un pas après l'autre elle remonta la nef le long des murs de marbre. Deina, Blanche ou Joshua, Gardiennes, simples prêtres ou miraculés, à chaque saint son histoire, ses valeurs. Leur visage figé dans la pierre la toisaient, autant de juges céleste dont elle affrontait le regard. Au loin, les échos de sanglots lui parvinrent. Irys s'en approcha, intriguée. Elle aperçu les deux jeunes femmes, cachées, presque invisibles dans les reflets vermeil et or des vitraux sur le sol. La quiétude du lieu était troublée par les déchirants pleurs venant des deux enfants, bien que réprimés. S'approchant de l'alcôve de Sainte Aliénor, la veuve posa sa main sur l'épaule de Cécilie. «– Ma pauvre enfant... Qu'est-t-il de si malheureux pour mériter les pleurs d'un si jeune Souffle ? » La laissant relever de la tête de sa compagne, Irys fut un instant décontenancé par les yeux voilés de la jeune fille. Puis, en un éclair de lucidité, elle reconnu ce visage qu'elle avait connu, encore si jouvenceau, entre les jupes de sa mère. «– Cé-Cécilie ? » En un instant elle vit la petite fille qui s'était présentée à elle, lorsqu'elle avait rendu visite à Arnaut, à Beaurivages. Etait-elle seulement Grande-Prêtresse à cette époque ? Sans doute, malgré que les années se mélangeaient dans sa tête comme autant de feuilles mal empilées sur un bureau déjà plein. A présent, à l'aube de son mariage, l'enfant était devenue femme mais la visitait avec les mêmes larmes que bien des étés auparavant. Irys passa sa main sous le menton de la jeune aveugle, plongeant ses yeux dans ceux de celle-ci. De son pouce elle effleura sa douce joue, effaçant une goutte salée du visage de Cécilie. «– Te souviens-tu de moi, petite colombe ? Tu avais à peine cinq étés lorsque je t'ai vu pour la dernière fois... Est-ce ton mariage, qui t'effraie ainsi ? »
- Citation:
Citation originale : "User de la force brutale rend infiniment vulnérable à des forces supérieures." Dune, Axiome Bene Gesserit.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Jeu 22 Sep 2016 - 0:44 | |
| Rose recula d'un pas et se plia en deux en voyant la Haute-Prêtresse arriver vers elle. Elle hésita même à mettre un genou à terre et n'arrivait pas à se résoudre à poser les yeux sur son visage. Elle restait simplement là, prostré quelque pas dans l'ombre de la statue, ne sachant si elle devait espérer qu'on la remarque ou qu'on l'oublie...
Une main devant la bouche, la dextre de Cécilie avait saisit les pans de la robe de pierre de la sainte femme comme une enfant aurait attraper les jupons de sa mère. Ses doigts crispés sur le marbre ne bougeaient pas d'un pouce, et lorsqu'une main se posa sur son épaule, elle sursauta. Par réflexe, elle tourna l'oreille vers la voix toute proche, dévoilant son visage bouffit de larmes.
Ses yeux fixes la brûlaient, aussi finit-elle par les fermer. Mais elle n'arrivait pas à reprendre tout a fait une respiration contrôlée. Elle s'apprêtait à s'excuser platement pour le vacarme quand son propre nom la fit s'arrêter net. Il fallait qu'elle soit dans un bien triste état pour ne pas avoir reconnu la voix de la femme qui avait si bien parlé lors de son élévation. Elle se sentit plus honteuse encore... Et à la fois soulagé à un point qu'elle n'aurait jamais osé avouer. Du plus profond de son cœur, elle remercia Néera.
«– Tante Ir... Je veux dire... Votre Bienveillance... »
La main de la femme s'égara sur sa joue. Elle était douce. Et plus que la douceur de cette peau légèrement affinée par l'âge, c'était la tendresse du geste qui la toucha plus que tout. Dans ses souvenir, ni sa gouvernante, ni sa propre mère ne lui avait donné un surnom aussi affectueux. Un sourire apparu au milieu de ses larmes, un bref éclat de rire et plusieurs hochements de têtes vigoureux avant que ses sanglots ne redoublent.
Elle ne se souvenait pas avec précision de cette rencontre. Elle n'aurait jamais reconnu sa voix, son phrasé, sa façon de bouger, avant cette nouvelle rencontre. Les seules chose qu'elle pouvait rappelé des confins de sa mémoire étaient plus proche de bribes décousues. L'odeur de vêtements fraîchement lavés, un air de fête dans le palais qu'elle visitait si rarement à l'époque. Le seul souvenir précis remontait juste avant son arrivée : la voix totalement neutre de son père lui disait de ne pas parler de Missède. Cette femme avait-elle jamais sû ce qu'était vraiment la vie de la jeune de Laval à cette époque ? Elle en doutait. Mais elle s'en fichait.
Car cette enfant était morte.
Ses doigts se pressant prestement contre ceux que la prêtresse avait posés sur sa joue, Cécilie tomba à genoux. La tête baissée, le front posé sur ses mains, elle serrait celle d'Irys avec la force du désespoir. Les mots sortirent enfin. Coulant comme les larmes avant eux. Des mots qui ne savaient même plus sur quel ton ils devaient être dit. La panique ? La douleur ? La reconnaissance ? L'espoir ? La peine ? La honte ? Ô combien de honte ?
« Je suis désolée... Je suis tellement désolée... J'implore votre pardon... Votre Bienveillance... Je vous en supplie à genoux ! Je ferai tout ce que vous m'ordonnerez ! Tout ! Mais il faut que je parle à quelqu'un... J'en a besoin... Un autre prêtre si vous n'avez pas le temps... Mais je vous en supplie... Aidez-moi...»
Elle ne pensa même pas à demander le Silence. Elle plaçait toute sa confiance et ces maigres espoirs en une dernière... une toute dernière tentative pour ne pas devenir la morbide et luxurieuse créature qui la rongeait de l'intérieur. |
| | | Irys d'Arosque
VénérableNombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ansTaille : Niveau Magique : Arcaniste. | Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Jeu 22 Sep 2016 - 22:34 | |
| "Les forts conquerissent avec le sang et la peur. Le brave défend avec son courage, et le pieux bâtit l'avenir, de ses prières et sa Paix" Sainte Aliénor
Une si belle perle de jeunesse, au coeur si fragile... Une esquisse de sourire se dessina sur le chaste visage, immédiatement remplacé par des sanglots redoublant de puissance. Un Souffle si pur, aux préoccupations trop difficile, marqué par un handicap. Irys peinait à se l'imaginer, tant elle avait eu de la chance. Point de mariage arrangé, ni de combines cabalistiques. Juste Choix, Serment et Liberté. Elle et Etienne s'étaient épousés par amour... A ce souvenir son coeur se serra, mais elle n'en montra pas la moindre indication. Elle devrait être forte pour soutenir la petite Mériale de Beaurivages. S’apitoyer sur le passé était vain. «– Allons... voyo... Irys se coupa net, et maudit sa propre méprise. Que signifient ces larmes, ma belle Cécilie ? » Ses doigts glissèrent le long de la joue, jusqu'au cou. Du pouce la Haute-Prêtresse caressa la pomette de la jeune femme. «– Appelle-moi tante Irys, si cela te sied ainsi. Tu n'est pas obligée d'utiliser tous ces titres pompeux lorsque nous sommes toutes deux seules. » Les doigts de la jeune femme rejoignirent les siens, et la petite tomba à genoux, implorant le pardon de Néera, suppliant une personne à qui se confier. La détresse peignait ses mots, ils étaient tout autant déchirants que les sanglots continus. Cécilie incarnait, l'espace d'un instant, le rôle de l'enfant, quand Irys endossait celui de mère. «– Petite Colombe, il n'y a rien à pardonner. commença-t-elle. Relève-toi. On m'a souvent narré tes exploits à la harpe ? Voudrai-tu me montrer tes talents ? Celle de la cathédrale n'attend que des mains habiles pour faire résonner quelques notes. Nous parlerons alors. » Le ton se voulait rassurant, maternel. Irys se pencha sur le visage de la jeune langecine et y déposa un baiser du le front. «– Allons, c'est par là. » A ces mots, elle tourna les yeux vers la jeune suivante, qui avait ployé l'échine. La veuve lui fit signe de se relever, avec un sourire. Elle tourna les yeux vers Sainte-Aliénor et pris la main de Cécilie et l'emmena vers les balcons.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Ven 23 Sep 2016 - 19:47 | |
| Irys la releva avec douceur, l'assurant qu'elle n'avait pas à demander pardon... Elle ne savait pas encore. La culpabilité qui pesait sur les épaules de la jeune femme ne s'envolerait pas aussi facilement, mais une simple présence rassurante faisait beaucoup. Un personne extérieur à toute cette histoire, devant laquelle elle n'avait ni à mentir, ni à composer, ni a minimiser la terreur et le dégoût qu'elle ressentait. Une personne qu'elle n'avait pas peur de blesser... à peine peur de décevoir. Car si quelqu'un pouvait déterminé à quel point elle s'était fourvoyer et lui offrir une chance de retrouver un chemin paisible, c'était bien elle.
S'accrochant au ton doux de la Haute Prêtresse, elle fit de son mieux pour ravaler ses larmes et hocha la tête, la gorge si nouée qu'elle n'arrivait plus à prononcer le moindre mot. Elle n'avait aucune envie de jouer de la musique... Mais il y avait fort à parier que cela la calmerait et elle avait comme l'impression qu'Irys l'avait deviné sans le laisser paraître. La main dans celle de la Dame, elle se laissa guider à travers les échos. Avec précaution, Irys lui fit monter un escalier. L'acoustique y était totalement différente.
Marcher, même sur des jambes flageolante, faisait déjà du bien à Cécilie, l'aidant à respirer, si ce n'est normalement, au moins assez pour ne pas tourner de l'oeil. Durant tout le trajet, elle garda le silence, essayant de faire le tri dans ses propres pensées. Dans ses propres questions.
Puis on déposa sa main contre le cadre d'une grande harpe. L'instrument était assez grand pour qu'elle doive en jouer debout. Cécilie égara machinalement un doigt sur la première corde qui passait à porter pour en tirer une note ténue. D'un bois lourd et lisse qu'on devinait très facilement être précieux, quelques dessins y étaient gravés avec finesse sans que cela ne fragilise la structure ni n'amenuise la qualité du son. Posée à un point stratégique de l'édifice, le son de la harpe résonnait d'ici dans toute la nef circulaire.
Les mains de la musicienne suivirent la courbe du cadre, tournant une fois autour de l'instrument pour avoir une idée de ses dimensions. Et durant les quelques instants que dura son installation, elle ne pensa à rien d'autre que ce qu'elle avait sous les mains. Ses hoquets s'étaient arrêtés et sa respiration, bien qu'erratique, s'était suffisamment calmée pour que sa gorge ne lui fasse plus mal à force de tension. Irys avait raison... Un petit sourire se dessina sur le visage de la jeune femme alors qu'elle pinçait trois cordes à l'instinct. Elle aurait voulut remercier sa guide d'un regard, mais elle du se contenter d'un « Merci. » étouffé.
Peu importe l'endroit ou le son particulier de l'instrument sous ses doigts, la musique avait le don de canaliser ce qu'elle n'arrivait pas a passer en mots. Comme lorsqu'elle avait apprit pour ses propres fiançailles, les notes s'enchaînèrent sans qu'elle y pense réellement, laissant aller ses doigts comme ils l'entendaient au lieu de suivre un thème prédéfini. La rengaine était simple et lente mais se trouvait sans effort. Les notes à la fois rondes et cristallines qu'offrait le grand instrument rebondissaient dans le bâtiment d'une façon qui n'avait put être que l’œuvre d'un architecte de génie.
Après avoir trouver quelques accords, elles les repris, brodant des fioritures autour de cette ligne de fuite. La jeune musicienne avait la sensation étrange de découvrir une musique jouée par une autre en même temps que son petit auditoire. Une musique bien loin du torrent d'angoisse qui l'assaillait... presque apaisée malgré la multitude d'émotions sous-jacentes. Elle se laissa ainsi aller un instant, puis la mélodie prit fin. Elle avait retrouvé une respiration profonde. Ses mains tremblaient furieusement sur le cadre de bois.
« Tante Irys... » commença-t-elle, la voix enrouée. « Vous avez du vous entretenir avec des centaines de personnes au long de votre sacerdoce. Après avoir connu tant d'histoires différentes, peut-on encore penser que l'Amour est capable de rendre une personne meilleure ? »
Elle ne s'était pas détournée de l'instrument, attendant le verdict comme le souffle d'une lame sur sa nuque. |
| | | Irys d'Arosque
VénérableNombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ansTaille : Niveau Magique : Arcaniste. | Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Ven 23 Sep 2016 - 22:27 | |
| "Refuser d'aimer par peur de souffrir c'est comme refuser de vivre par peur de mourir."
En bonne figure maternelle Irys mena la jeune femme chancelante aux pieds des escaliers qui menaient au balcon. Une à une, elles gravirent les marches. Les dalles étaient froides sous ses fins souliers de cuir, chaque pas une épreuve. Elle s'appuya d'une main sur la rampe qui courait le long du colimaçon, de l'autre elle guidait la jeune Cécilie. Dans un coin de son esprit elle devait se demander de quoi elles avaient l'air, deux femmes, l'une aveugle l'autre assaillie par les ans, mais l'effort faisait qu'elle n'y prêtait aucune attention. Entre ses doigts, la dextre de la Mériale de Beaurivages tremblait encore, ses yeux étaient tout humides de larmes. Irys sentait le désarroi, la raison flottant sur un océan de douleur dont elle était la seule maîtresse. La Haute-Prêtresse ne pouvait que lui indiquer les chemins. A elle de décider celui qu'elle emprunterai. La gorge nouée, elle-aussi, par l'émotion que la jeune femme avait suscité en elle, la veuve ravala une plainte de compassion, ne jugeant pas le moment venu pour montrer sa sensibilité à ce petit coeur si sensible aux maux que l'âge produit. Arrivées en haut de l'escalier, Irys reprit son souffle un instant et finir par prendre le devant sur l'avancée de pierre, qui dominait la cathédrale. De là les plus grands vitraux resplendissaient de leurs mille couleurs crépusculaires. La lumière était reflétée par un astucieux jeu de réfraction sur l'autel en contrebas. La vue était magnifique, bien que la culpabilité de profiter d'un spectacle si beau alors que la cécité de sa petite-nièce l'en empêchait ; elle détourna les yeux. Quelques pas plus loin une jolie harpe, trônant majestueusement dans sa petite alcôve. La Haute prêtresse y guida la main de Cécilie et, au moment où elle grattait la première corde, elle se plongea dans ses souvenirs. Elle éprouva une nostalgie rarement ressentie après que les notes se soient éparpillées dans la grande nef du temple, soulevant au passage quelques têtes vers les plafonds. Elle se vit, une décénnie auparavant, à Missède, lorsqu'elle avait rendu pour l'une des dernières fois son cousin, avant que leurs chemins ne se séparent. «– La Grande-Prêtresse est arrivée, Messire. »
On l'avait introduite dans un petit salon sans grande prétention bien que fort confortable. Alors qu'Arnaut avait pris place dans un fauteuil, la tête entre ses mains, elle avait préféré resté debout. Ses yeux, rougis par une trop longue période de veille, étaient plein de remords, de déception, de doute. Sa voix tremblait quand il s'adressait à elle. « Irys, ma chère cousine... Je t'en conjure, j'implore ton aide... Sa détresse était palpable. J'ai appelé médecins, prêtres, gouroux et mages en tous genre... Que je sois damné par les Cinq ! Tu es mon seul espoir, le seul espoir de ma pauvre Cécilie... Elle ne vois rien, rien ! Ses yeux sont vides, elle n'a pour seul compagnie que les ténèbres... Que la Damedieu m'en sois témoin... Je donnerai tout ce qu'Elle voudra, si elle pouvait rendre à ma fille la vue !»
Cachée dans l'ombre la nourrice les avait rejoins. Dans ses bras le bébé dont la naissance avait réjoui la famille et qui, maintenant, en provoquait la chute. En la prenant dans ses bras, Irys sentit toute la chaleur de ce petit corps. Qu'avait mérité cette petite pour hériter d'une telle tare ? Comment Elle avait-elle pu faire subir cela à ce Souffle innocent ? Les nuits et les jours qui avaient suivi, Irys avait prié. Ce fut son plus grand moment de Doute.
Le dernier son vibra dans l'air. Le silence fut ramené dans la cathédrale, ramenant la Haute-Prêtresse au présent. Elle fixa la jeune femme, la main encore accrochée à la harpe. Cette main, qui, encore, frémissait. «– Tante Irys... Vous avez du vous entretenir avec des centaines de personnes au long de votre sacerdoce. Après avoir connu tant d'histoires différentes, peut-on encore penser que l'Amour est capable de rendre une personne meilleure ? » La veuve prit un instant de réflexion. Cette question l'amusa intérieurement, bien que ce fut le triste reflet en mots de ce que Cécilie appréhendait. Avisant un petit banc près de là, elle s'y dirigea et entraîna la jeune femme. «– Ma petite colombe... Que sais-tu vraiment de l'Amour ? Tu as tout à découvrir, tout à explorer. Et cela révèle son lot de secret, de merveilles et d'interdits. As-tu peur d'aimer ? On aime pas parce qu'on le veut ou qu'on nous l'oblige. On aime car l'Amour ne nous offre pas d'autres choix. Tu me demandes si cela rend meilleure une personne que d'en aimer ? J'ai vu bien des histoires tragiques, pendant ma longue vie. Mais aucune d'elles n'a valu le moindre baiser sincère, que j'ai vu en cent fois plus grand nombre. Pour combien de ces déplorables récits m'as-t-on conté de merveilleuses fables relevant de celles qu'on lit aux enfants ? » Elle fit une pause, inspira de nouveau. Sa main passa dans les cheveux de Cécilie et s'y égarèrent. D'un simple geste elle rabbatit la tête de celle-ci et la fit reposer sur son épaule. «– Oui mon enfant, malgré ces milliers d'histoires, je crois toujours que l'Amour rende les gens meilleurs... En douterais-tu, à présent ? » - Citatiob:
Citation originale : "Refuser d'aimer par peur de souffrir c'est comme refuser de vivre par peur de mourir." Anonyme.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Sam 24 Sep 2016 - 2:45 | |
| Inconsciente du trouble qu'elle venait de jeter sur celle dont elle venait de demander le concours, Cécilie avaient joué et attendu sa réponse enfermée dans ses propres doutes. Une nouvelle fois, elle s'était laissé guidée. Elle s'était laissé enlacer avec reconnaissance... Mais les mots bienveillants de la prêtresse venaient de planter un poignard de plus dans sa poitrine...
L'Amour pouvait bonifier, rendre bienveillant. Même si cela n'arrivait pas toujours, cela arrivait souvent. Et souvent était tellement loin de jamais... Certes, Irys ne semblait parler là que de l'amour romantique, mais sa réponse serait a même qu'il s'agisse d'amitié ou de lien familial... à n'en pas douter. La plupart des gens touchés par la grâce de l'Amour en sortaient grandis...
… Mais pas elle...
Ils avaient raison...
Elle était réellement une mauvaise personne...
Elle était réellement maudite.
« J'aurai préféré que vous en doutiez... » murmura-t-elle.
Elle enfouit sa tête au creux de l'épaule de cette femme. Partagée entre l'envie de ne plus jamais quitter ses bras et celle de s'enfuir à toute jambe pour ne pas lui infliger la laideur de sa présence... Elle se sentait sale. Coupable. Et elle repensa à son dernier rêve. Ce plaisir profond qui animait son Souffle lorsqu'elle sentait les cœurs de ceux qui l'entouraient palpiter au creux de sa main, lorsqu'elle pouvait d'une simple note, d'une simple vocalise, d'une simple pensée, les faire passé de la joie la plus pure à la mélancolie la plus morbide. Cette innocente folie qui la faisait tournoyer aveuglément dans un monde qui n'était pas le sien pour pousser toujours plus de gens à leur perte...
« J'ai... Je n'ai pas peur d'aimer... J'ai peur de moi. »
Elle obligeait son souffle a rester paisible, parlant dans un état que certains auraient presque pu qualifié de 'second'.
« Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je trompe toutes les personnes qui m'entourent. Je joue de la faiblesse qu'il m'offrent à cause de mes yeux pour les manipuler à ma guise... Dans le Nord, sous couvert de musicienne, je passait de cour en cour, la tête emplie d'informations en tout genre. J'ai manipuler beaucoup de monde pour obtenir les traités commerciaux que me demandait mon père. Les cargaisons qui sont maintenant dans les greniers à grain de Diantra. Je les ait obtenues par la traîtrise et... Et par la force. »
Elle hésita un moment, mais à quoi bon cacher ce maigre secret par rapport à tous les autres ? Dans le Nord, c'était devenue une habitude de survie, mais ici...
« Je pratique la magie... La magie de l'esprit. Mon père m'a fait prendre un peu plus d'un an de cours avant la peste de Missède. Mais je n'ai jamais arrêté de m'entraîner seule. Depuis quelques mois, je suis capable d'imposer ma volonté à d'autres esprits... Ou plutôt à d'autres cœurs... Je sais les émotions et les sentiments qui retournent les humains. Je les chante. Je les ressens... » L'une de ses mains se crispa sur le devant de sa robe au niveau de sa poitrine. « Je peux percevoir les émotions de ceux qui m'entourent quand je le souhaite... Et dans une moindre mesure, je peux projeter ces émotions ou les éteindre dans le cœur des autres... Savez vous à quel point il est facile de faire naître de la pitié à l'égare d'une aveugle... » Elle retint un léger éclat de rire à la limite du malsain.
Cela n'était que la partie émergée du problème. Après tout, le terrain des affaires était toujours traître. Pouvait-on vraiment lui en vouloir d'avoir jouer au mieux toutes ses cartes pour éviter à tout une ville de risquer la famine ? Pouvait-on la blâmer d'avoir obéit à son père et à son seigneur avec toute l'abnégation dont elle était capable ? Elle même aurait peut-être répondu non... En d'autres temps.
« Je n'ai jamais été aussi honorable et bienveillante que lorsque l'amour n'était que des mots dans mes musiques... Jamais... Pour mon pair, j'ai manipuler, mentis, triché. Par peur que Rose me haïsse, je l'ai plusieurs fois manipulée par cette méthode. » murmura-t-elle si bat qu'elle n'était même pas certaine qu'Irys ait entendue. Dieux qu'elle s'en voulait... « Jusqu'à l'année dernière, je n'avais que quatre personnes qui comptaient réellement pour moi. Des personnes que j'aimais plus que tout, pour lesquelles j'aurai donné ma vie sans hésiter : Mes cousines Maélyne et Lyanna, Colombe et Rose. Lyanna est morte sans que je sois là pour l'aider. J'ai trahis la confiance de Rose de la pire façon qui puisse être. J'ai abandonnée Colombe seule à Beaurivages sans un regard en arrière pour me sauver de la présence de mon propre père. Et Maélyne... » Cette fois, le ricanement lui échappa. Ses yeux étaient redevenus secs. « Maélyne a été trahie par ses plus proches conseillers il y a deux mois. Sa fille, Aline, a été assassinée. Elle a été jetée du haut d'une tour. Je faisais parti des trois personne qui ont trouvé le corps. »
Elle se remémora l'odeur du sang. La vision de la Gardienne. Ce qu'on lui avait dit sur l'état de la chambre... L'état de sa nourrisse.
« Maélyne en a perdu la mémoire... Et jusqu'à ce qu'elle la retrouve et prononce le jugement des traîtres, chaque ennéade, je me suis glissée jusque dans les cachots. Chaque ennéade j'ai passé plusieurs heures à infliger les pires souffrances à un homme enchaîné, agonisant derrière des barreaux. Jusqu'à ce qu'il me supplie en pleurant d'arrêter... et parfois au-delà » Sa voix s'était faite dure, distante, glaciale. Elle n'avait rien de sadique, le plaisir était absent de ses mots. Il sourdait par contre une froide cruauté qui ne semblait encore réclamer vengeance... « Personne n'a jamais rien su... Mais lorsque le bourreau à appliqué la sentence, Rose m'a dit que c'était moi qu'il ne quittait pas des yeux...»
Elle déglutit lentement. Devenue effroyablement calme devant l'évidence de la vérité apporté par les faits qu'elle décrivait.
« Vous comprenez... Je n'ai pas encore tout dis mais cela me semble suffisant. Si l'Amour révèle ce que nous avons de plus beau à offrir comme certains le disent, alors voilà mon véritable visage. Haîne. Cruauté. Trahison. Mensonge... Et que peut-on faire contre sa nature profonde... ? Je m'apprête une fois de plus à poursuivre sur cette même lancée... » |
| | | Irys d'Arosque
VénérableNombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ansTaille : Niveau Magique : Arcaniste. | Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Mar 4 Oct 2016 - 23:27 | |
| " Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, mais celui qui y a fait l'ombre."
Irys joignit sa main dans celle de Cécilie. «– J’aurai préféré que vous en doutiez… » Six mots qui firent comprendre que la question n’était pas à prendre au premier degré. La réponse de la Haute-Prêtresse n’avait fait que jeter un trouble plus grand encore sur le cœur de Cécilie. La jeune main se crispa au creux de la paume ridée par l’âge. Au creux de son épaule on sentait le Souffle agité soulever sa poitrine. Agité de trop nombreux tourments ce cœur peiné confiait à elle ses secrets, ses culpabilités. En prêtresse elle écouta, en mère elle regarda, en préceptrice elle enseigna. Les mots d’une vieille berceuse chantée à son attention étant petite lui revinrent en tête ; elle fredonna les premières notes : Ce Souffle est plein d'ombre, Le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, Mais celui qui y a fait l'ombre. Irys soupira. Sa main serra un peu plus fort celle de Cécilie, elle posa sa tête sur celle de la pupille. Elle revit le doute qui avait suivi la naissance de Cécilie et son incapacité à lui faire recouvrer la vue. Toute une ennéade, elle s’était dévouée aux hospices de Langehack, espérant que son talent grandissant puisse un jour faire guérir sa petite nièce. Même sa magie l’avait abandonné. Sans foi, il ne lui restait rien. Les Souffles ne convergeaient plus, elle n’en tissait plus des sorts. Ses prières résonnaient creuses. Seuls les mots d’Etienne avaient réussi à la remettre sur la Voie de la DameDieu : «– Irys… ma chère et tendre… Qu’as-tu pour te rendre comme tel ? Serait-ce les centaines de malades attendant ta venue à l’hôpital ? Ou les milliers de pieux agenouillés devant les Saints voulant entendre tes paroles ? Sur le chemin du Choix, n’oublies jamais où tu vas… C’est ce que tu m’as appris. » Avait-l compris qu’il s’agissait de sa nièce, et non d’un inconnu comme on en soignait des dizaines chaque ennéade ? Pensait-il que l’accabler aller la faire avancer ? C’est plus tard qu’elle l’avait compris. Des larmes pointèrent sous ses yeux, provoquées par le souvenir de son ancien mari et celui de Cécilie condamnée à l’obscurité, bien vie refoulées. Machinalement son bras s’égara dans ses cheveux gris, dessinant des mèches, les enroulant au gré de ses envies. Le poids du pendentif autour son cou se faisait sentir, porteur de son lourd secret. Après un moment de silence, elle trouva enfin les mots justes : «– J’ai connu un homme dans ma vie, comme tant d’autres avant lui. D’une grande famille, héritier de terres riches et prospères, il n’avait rien pour se plaindre. Il avait même des heureux enfants et une femme qu’il chérissait. Une fois son père dans le royaume de Tari, celui-ci est tombé malade, dans ce qu’on appelle la « fièvre du pouvoir ». Au mépris de la DameDieu, de ses conseillers et de ses propres principes ancestraux. Et pourtant, jamais il n’eut de remord. Jamais il n’eut ton courage, le courage de venir confesser ses manquements. Devrais-je plus mépriser cet homme, qui impose sa volonté par la force, ou une jeune femme accablée d’un mal incurable qui se réfugie dans l’ivresse de la magie ? » La Haute-Prêtresse fit une pause, chassa de son esprit les paroles et les actes de cet homme qui, au fond de sa folie, en était arrivé à abuser d’une femme. «– Nous ne sommes que ce que nous voulons devenir. Voilà ce que Néera a enseigné aux Hommes, ses Enfants, lorsqu’elle leur a offert le Souffle. Nous avons toujours le Choix de changer. Sers toi de ton don pour faire le Bien, transmettre la Paix, donner le Choix et non le contraindre. » Irys détourna le regard. Ses yeux se posèrent sur la harpe. Sa main s’accrocha à une corde et la fit vibrer. Un son clair résonna dans la petite alcôve et en contrebas. Pour détourner la conversation, elle lança à la jeune femme : «– Je n’ai jamais été douée pour la musique… Ce n’est pas faute d’avoir essayé, pourtant… Aurais-je l’honneur d’apprendre à jouer quelques notes avec toi, petite colombe ? » - Citation:
Citation originale : " Ce Souffle est pleine d'ombre, Le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, Mais celui qui y a fait l'ombre. " Victor Hugo
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Mer 5 Oct 2016 - 14:19 | |
| La réponse d'Irys fusa au-delà de toute attente. Une musique. Quelques mots. Une mélodie fredonnée comme une berceuse à une enfant. La joue de la prêtresse contre ses cheveux, le très léger balancement qu'elle leur imprimait en chantonnant... Cécilie passa soudainement ses bras autour du coup de la Haute prêtresse et éclata en sanglot, blottie contre elle.
Elle en voulait à la terre entière. Elle se retrouvait presque six ans en arrière, le mors aux dents, la rage au cœur. Elle pensait avoir dépasser cela... Mais la jeune fille solitaire et pleine de rage était toujours quelque part sous la surface. Elle en voulait à Jindanor d'être venu à Lourmel. Elle lui en voulait de ne pas l'avoir enlever quoi qu'elle puisse dire pour la tirer hors de ces obligations absurdes. Elle en voulait à ce mari qu'elle ne connaissait pas encore et à sa future belle famille. Elle en voulait à Théobald d'avoir donné son accord. Elle en voulait à Maélyne de ne pas être là pour elle. Elle en voulait à Rose de ne pas l'avoir démasquée, de ne pas l'avoir dénoncé. Elle en voulait à son père de ne pas l'avoir aimer, de l'avoir toujours considéré comme un objet, de l'avoir forcée à devenir peu à peu comme lui. Elle en voulait à son frère et à son stupide honneur qui lui interdisait de comprendre. Elle en voulait à sa mère de l'avoir mise au monde. Elle en voulait aux dieux qui lui avaient dénier le droit de voir. Elle en voulait à ceux qui avaient décrété qu'elle devait purger une faute qu'elle n'avait jamais commise et être reconnaissante du simple fait de ne pas être jeter à la mer.
Elle s'en voulait... Oh oui, elle s'en voulait.
Qu'elle le veuille ou non, les dieux c'étaient joués d'elle. Elle était née fille d'Arcam... Privée de la vue pour ressentir le monde à travers un prisme si distordu que le concept même de Vérité en était ébranlé. Quelque soit le dieu ou la déesse à l'origine de sa cécité, il devait bien rire de la voir sombrer peu à peu. Les paroles de cette berceuse étaient si simples à prendre au pied de la lettre... Celui qui a fait l'Ombre... Il ne fallait pas allé chercher bien loin pour trouver son Ombre à elle. Et elle s'y était plu. Elle s'y était même vautrée... Tout en priant chaque jour pour sa bonne conscience.
Et malgré tout ce qu'elle avait put dire, malgré tout ce qu'elle avait fait, Irys la serrait dans ses bras comme si elle n'était d'une enfant déboussolée.
Ce cœur en miette, elle le jetait à ses pieds.
Cette fois elle ne chercha pas à se calmer. Elle ne chercha pas à se retenir ou à composer. Elle ne chercha pas à cacher ou à mentir. Elle ne pensa pas à ce que cela pourrait bien faire à cette femme d'entendre tout cela, le soucis que cela lui causait de voir sa robe tachée de larmes. Elle se fichait même que quelqu'un puisse l'entendre en contre-bas de cette alcôve. Elle pleura... comme une enfant. Elle pleurait sur les choix qu'elle avait déjà fait et ceux qu'il lui restait à faire. Elle pleurait sur ce qu'elle avait changé dans sa vie et ce qui ne changerait jamais. Sur les cartes que les dieux lui avaient donné pour jouer à un jeu dont personne ne connaît les règles. Jusqu'à ce que la fatigue même vienne tarir ses sanglots et ne laisse que des soubresauts pathétiques.
Épuisée, elle se sentait pourtant plus légère... Vide. Ce genre de légèreté que donne une prise de conscience difficile. L'esprit aussi calme qu'une page blanche, le visage trempé, les yeux clos et les cils collés par l'humidité, le rythme profond du cœur d'Irys lui semblait être la plus belle musique au monde.
Courage ? Ivresse ?
« Nous ne sommes que ce que nous voulons devenir. »
« Vouloir ne change rien à certaines choses... » elle avait répondu presque malgré elle, sa langue claquant comme un fouet. Mais aussitôt, elle s’excusa. Car même si elle n'était pas en capacié d'accepter chacun de ses mots. Irys faisait parti de ces gens qui savent. Et cela sont si peu nombreux qu'ils méritent d'être écoutés.
C'est avec toute la concentration du monde qu'elle chercha à comprendre le sens profond des paroles de la Haute-prêtress. Elle avait le Choix. C'était une chose dont personne ne pouvait la priver. Le choix de ses actes et de son devenir. Ce qu'elle ''était'' n'avait que peu d'importance car elle n'était pas la seule fautive de ses actes. Elle se débattait dans un monde bien trop complexe pour oser pouvoir penser que tout était forcément noir ou blanc. Roux, blond, petit, gros, grand, stupide, éveillé, agile ou impotent, chacun naissait avec des atouts et des défauts. Certains étaient choisis par les dieux. D'autres honnis par eux. C'était ainsi. Sur beaucoup de plans, elle n'était pas à plaindre. Elle avait sa propre nature, un poids qu'elle ne pourrait pas changer ni abandonné. Mais elle pouvait choisir de continuer à essayer de faire le Bien... C'était tout ce qui lui restait...
Restait a savoir comment composer avec cette nature viciée... Comment savoir que ce qu'on fait est une erreur lorsque chaque fibre de son corps crie que c'est justifié ? Comment luter contre une vision du monde tronquée ?
« Il y a quelques temps, j'ai... J'ai vraiment voulu arrêter d'être incapable de faire quoi que ce soit. Je voulais être utile. Je voulais... Bien faire. Je le voulais plus que tout... Et avant que je comprenne ce qui se passait, je me suis retrouvée avec un pouvoir que ceux qui m'entourent ne soupçonnent pas. J'ai l'impression que chaque effort que je fais pour savoir ce qui est bien de faire, je m'enlise un peu plus dans un non-sens. Les facultés que je possède... leur nature même est déshonorante. J'entends, j'épie et je manipule. Sachant cela... Comment continuer à les utiliser ? Et d'un autre côté, si les utiliser quelque soit la raison est une mauvaise chose, les gens qui mangent du pain en ce moment même à Diantra auraient-ils du mourir de faim au nom de ma propre droiture ? Tante Irys... J'ai besoin de savoir si quelqu'un comme moi peux utiliser ces capacités pour ce que je considère juste en sachant que la nature même de ces pouvoir va à l'encontre des princes du Choix et de l'Honneur... J'ai essayé d'agir pour le Bien... Mais je me fourvoie à chaque fois. Mon cœur me trompe, mais sans lui, comment différencier le bien du mal ? J'ai besoin de savoir si ma nature me poussera toujours à faire le mauvais choix... Je ne veux plus jamais voir les gens que j'aime à cause de moi. »
Lorsqu'Irys lui demanda d'apprendre à jouer cependant, elle acquiesça, passant les mains sur son visage comme pour en ôter l'a trace des larmes, avant de tendre sa paume ouverte à la prêtresse.
« Chaque instrument a son caractère. On ne peut tous les apprécier. Peut-être que vous n'avez simplement pas trouver le votre... Pour la harpe, l'important est de sentir la vibration. »
Glissant ses doigts entre ceux d'Irys, elle posa son pouce, son index et son auriculaire sur les siens, les tendant légèrement en une position bien précise avant de se lever, chancelante. Glissant le long de la harpe, elle reproduisit la position qu'elle venait d'imprimer aux doigts de sa cher tante, posa son pouce sur la quatrième corde et fit sonner simplement les trois cordes se trouvant sous ses doigts, produisant un accord. La musique, au moins, c'était quelque chose de simple. Quelque chose qu'elle maîtrisait parfaitement.
« Venez essayez. » proposa-t-elle d'une voix toujours un peu blanche. |
| | | Irys d'Arosque
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| "Rappelle-toi ce que l’on dit à la Mort"
Les notes maladroites de la harpe résonnèrent dans la cathédrale, ne parvenant pas à cacher les sanglots de la jeune femme. Les doigts de la Haute-Prêtresse couraient sur les cordes, jouant une mélodie bancale, vestige d’un bien ancien apprentissage scolastique durant sa jeunesse. Agacée par ses propres maladresses, sa main s’alourdit, rendant les sons moins harmoniques encore. Alors elle se tut et laissa sa place à Cécilie, sachant que la musicienne ferait une bien meilleur interprète. Elle posa la main de l’aveugle sur l’instrument et se mit à chanter. Un chant langecin, que tous connaissaient. La mer les prit, sur son océan tranquille La mélancolie de sa terre natale la reprit, enserrant son esprit dans l’étau de la solitude : ses enfants y étaient encore. A plusieurs jours de voyages ils privaient leur mère de leur présence, soutien le plus solide depuis la perte d’Etienne. Main dans la main, solitude partagée Le corps frêle de la jeune femme serré contre le sien, encore secoué de sanglots déchirant. Irys imposa un petit balancement. Bercée par sa voix et ses mouvements, la chanson prit un peu plus d’assurance. L’émotion transparaissait dans sa gorge. En un souffle ils se réunissaient, et se séparaient pour se retrouver. Sa voix s’éteignit, les notes avec elle. Posant sa tête contre celle de Cécilie et embrassant ses cheveux, Irys laissa couler deux larmes sur ses joues ridées. D’un revers de manche, elle les effaça de son visage et regarda l’eau salée imbiber le tissu. Avec un soupir las de trop nombreux soucis que les paroles avaient réveillés, elle se laissa aller au léger balancement de leur deux corps. Après un instant de silence, assez pour que les deux larmes ne soient sur sa robe que deux taches sombres évanescentes, les mots lui revinrent. «– Te souviens-tu du Voile, ma petite colombe ? Alors, j’étais en deuil. La vie n’avait plus d’importance, et je maudissais le Souffle dans mes heures les plus sombres. Encore à présent, y penser me fait frissonner. Je voulais, sans le pouvoir, me reprendre, passer outre mes erreurs. Reprendre ma place dans ce monde, y faire ce pourquoi j’y avait été placée. Mes prières étaient fades dans ma propre bouche. Seul mes enfants, et Laarth m’ont empêché de sombrer dans l’océan de Tyra. J’étais aux portes du désespoir. Mais devant la mort, j’ai dit la seule chose que l’on lui dit : pas aujourd’hui. La Malnuit _ un très mauvais nom si tu veux mon avis _ m’a sorti de ma torpeur. J’ai sourit à la mort et je lui ai tourné le dos. Devant moi il y a avait le royaume de Tyra, derrière moi, le monde, mes enfants, Néera. Je me suis retournée, car je l’ai voulu. » Irys s’arrêta un instant et respira. Devait-elle lui raconter cela ? Pourquoi se confiant-elle à Cécilie ? Etait-ce seulement dans l’intérêt de la jeune femme ? Elle en doutait à présent. «– Le lendemain, j’ai soigné un malade atteint de la peste. Ses bubons ne s’étaient pas encore développés. Mais si je n’avais pas été là, perdue dans les Lymbes, ce malheureux serait mort également. Nous choisissons nos Actes, Cécilie. Mais nous ne sommes pas les seuls à les subir. » Au dessus d’elles, le carillon sonna de ses Mille Cloches. - Citation:
Citation originale : " Rappelle-toi ce que l’on dit à la Mort. " Le Trône de Fer.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Jeu 13 Oct 2016 - 2:27 | |
| La vieille contine s'était incrustée dans son esprit avec une justesse qui l'étonnait. On disait que les chants des anciens transmettaient la sagesse populaire malgré des apparence enfantines... Mais c'était la première fois qu'elle le sentait à ce point. Étrangement, du vide et de la fatigue mentale ou elle était, elle commençait à percevoir ce trouble inexplicable dans la voix de la femme à laquelle elle venait de se livrer. Elle sentait intimement qu'elle n'était pas en cause, du moins pas directement.
Mais lorsqu'Irys parla du Voile, la jeune femme releva légèrement la tête, l'oreille tendu vers les mots que la prêtresse prononçait. Le ton qu'ils prenaient la touchaient tout autant que leur sens. Vouloir. Il lui avait suffit de vouloir. De le vouloir réellement... Et c'est parce qu'elle avait décidé de survivre que d'autres avaient eut la chance de survivre à leur tour. Le choix de guérir n'étaient pas le leur et pourtant ils en était les premiers concernés...
Chacun avait des choix à faire. Ces choix pouvaient impacter sur la personne qui avait décidé de suivre ce chemin, mais également une infinité d'autres personnes... Et ceux qui nous impactent le plus ne sont pas souvent les nôtres...
Son père n'avait pas choisi de devenir Seigneur. Il n'avait pas choisi de perdre ses frères ou ses parents. Mais il avait choisi pour elle de ne pas lui donner de mari. Grâce à ce choix, elle avait put faire la connaissance de Jindanor. A cause de lui, plusieurs hommes d'arme étaient morts pour la protégé durant ses voyages et elle souffrait aujourd'hui au point d'en détester un homme dont elle ne connaissait ni la voix, ni le caractère. Elle n'avait pas choisi que Jindanor tombe amoureux d'elle ou accepte ces sentiments impossibles, mais sa vie en était à jamais chamboulée. Sa mère n'avait pas choisie d'avoir une fille aveugle, et elles se demandaient sûrement toutes les deux qui avait bien put faire une chose assez ignoble pour qu'elle-même ait à en porter une si lourde conséquence ?
« Le Choix n'est pas personnel... Tous les Choix s'entre-mêlent... C'est ça, le Monde. » murmura-t-elle comme une révélation.
Au dessus de leurs tête, le carillon sonna à toute volée, saluant l’abîme de possibilités qui venait de s'ouvrir devant Cécilie. Certains chemins qu'elle aurait put emprunter ne dépendaient tout simplement pas d'elle. C'était ainsi. Mais maudite ou non, élue ou non, elle pouvait influer à son échelle sur le monde qui l'entourait. Il n'y avait pas de recette magique, pas de coup de baguette. Elle avait le droit de tenter, de tomber et de se relever. Elle avait le droit à l'erreur. Mais il y avait une chose qu'elle ne voulait pas, c'était être un poids pour ce monde et toutes ces personne qu'elle aimait. Renoncer à ce libre arbitre, c'était renoncer à la vie elle-même.
Étrangement, les préceptes d'Othar, si chers au cœur des nordiens, lui revinrent en mémoire. Pour supporter le véritable don du Choix, celui d'influer sur le monde et non pas d'influer sur soi-même, il fallait de l'honneur et de la constance. De la Volonté. Sinon rien de bon ne pouvait arriver.
C'était si évident... Chaque mauvais choix qu'elle avait fait... Elle n'avait pris en compte qu'elle-même. Elle avait voulu faire du Choix, son Choix. Elle n'avait pas pris en compte ce que les autres pouvaient subir à cause de cela ni les choix qu'eux même faisaient chaque jour. Elle n'avait pas nécessairement fait les bon, mais les situations qu'elle avaient vécu étaient un imbroglio de choix d'autres personnes.
Pourquoi ce soucier de quelque chose sur laquelle elle n'avait pas d'emprise ? Pourquoi s'y accrocher à ce point alors qu'une infinité de possibles de créait et s'éteignait à chaque seconde comme une myriade d'univers possibles. A chaque fois qu'une personne, aussi insignifiante soit-elle, accomplissait quelque chose, ce n'était pas son destin qu'elle forgeait, mais celui du monde. Et parfois il se trouvait que ce qu'elle apportait à cette tapisserie faisait bouger son propre fil.
Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, Mais celui qui y a fait l'ombre. Ces mots prenaient tout leur sens à présent...
C'était... Vertigineux.
Elle qui était venu en quête de solutions pour des problèmes bien précis, elle se retrouvait avec un trésor bien plus grand entre les mains. Les règles du jeu.
Si le Choix n'était pas absolu contrairement à ce que tant de gens s'évertuaient à croire, il ne servait à rien de se battre contre ce qu'on ne pouvait influencer. Le Bien. Faire le Bien. N'était-ce pas tout simplement faire ce que l'ont pouvait faire au moment où on en avait l'occasion, à la mesure de ses moyens, dans le but de faire régner la paix, la prospérité et le bonheur autour de soi ? N'avait-elle pas besoin d'être irréprochable pour être une bonne personne ?
Le Choix n'avait finalement même pas à être défendu, puisque, qu'elle le veuille ou non, il faisait parti de chaque personne possédant le Souffle : ces personnes qui façonnaient le monde et l'Histoire. On ne peut pas le refuser, pas plus qu'on ne peut l'ignorer. Le Choix est, tout simplement.
Et si chaque petit choix est irrémédiable, le Choix, lui, ne se perd jamais, il reste là, à porté de main. Elle pouvait réellement apporter une pierre stable et noble à l'édifice, faire le bien, même après ses erreurs, même en étant trop émotive ou de nature passionnée... Même en pensant aux erreurs qu'elle ferait tôt ou tard. Elle avait le droit de Choisir maintenant et chaque jour de sa vie. L'impossible n'existait pas. Il n'y avait que des Choix attendant les bonnes personnes au bon moment.
Quelqu'un avait-il déjà réussit à afficher un sourire plus reconnaissant que celui qui se dessina alors sur son visage blafard ? Au milieu des derniers échos du ramdam des cloches, cette question méritait d'être posé.
« Tante Irys... » murmura-t-elle en lui serrant les mains.
Mais que dire pour exprimer cela ? Elle avait mis toute l'emphase qu'elle ressentait dans ces deux mots, mais elle n'avait pas assez de vocabulaire pour envisager d'en ajouter un autre qui fut aussi juste.
De famille dévote, elle avait toujours prié avec application. Elle avait toujours tenter de rendre la bonté dont on avait fait preuve en lui donnant l'occasion de vivre malgré sa tare... Mais cette rage, cette haine l'avait toujours habité, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Cette incompréhension profonde pour l'injustice des dieux et les limite de ce que tous appelaient avec tant de ferveur le ''libre arbitre'', elle qui ne pouvait même pas choisir sa tenue pour la journée ou l'endroit ou elle voulait aller.
Cette dévotion qu'on lui avait inculquée à coup de cours n'avait rien à voir avec ce qu'elle ressentait à présent. Elle se sentait, liée à un monde complexe qu'elle venait à peine d'effleurer. Elle se sentait emplie d'une force et d'une sérénité qu'elle n'avait jamais connu. Reconnaissante envers la DameDieu comme elle ne l'avait jamais été. Reconnaissante de ce cadeau plus grand qu'elle ne l'avait imaginé. Elle se donnait le bénéfice du doute... Elle se pardonnait de tous ces faux pas qui ne dépendaient pas entièrement d'elle et laissait tous les possibles futurs lui redonner espoir... Maélyne, Gaël, Rose, tout n'était pas irréparable. Et pourtant aucune des situations qui avaient fini par le jeter à terre n'était réglé. Elle venait juste de commencer à les regarder d'un œil neuf... si on lui passait l'expression étant donné son état.
Le seul et unique choix qu'elle avait à faire pour l'heure, était aussi simple qu'énorme :
Pouvait-elle épouser ce... Henri de Montecale ?
Elle n'était pas en paix, la douleur qui lui serrait la gorge à cette question n'avait pas disparue, mais elle était... différente. L'impossible avait disparu, car quelque soit son choix, elle ne pourrait plus se dire qu'elle le refuserait. Elle le ferait qu'elle le veuille ou non. Alors elle le ferait réellement une bonne fois pour toutes.
Mais avant de s'enfoncer dans les profondeurs de cette épineuse question, elle eut une pensée pour le matin même. Elle s'en voulue des mots ignobles qu'elle avait eu pour son père quelques heures plus tôt... Elle ne savait toujours pas pourquoi elle avait raconté cela, mais c'était une erreur... Et une erreur qui serait difficile à réparer tant elle avait été convaincante...
« Je crois comprendre... Aujourd'hui, j'ai fait une énorme erreur. Un mauvais choix qui va blessé plusieurs personnes qui me sont chères » commença-t-elle « J'aimerai arranger les choses, mais je ne vois pas comment trouver la bonne façon de faire... J'ai menti à mon père sur un sujet important. »
Sa voix avait totalement changée. Elle était toujours vibrante d'émotion, mais l’apitoiement l'avait totalement quittée. Elle n'allait pas bien, mais elle avait de nouveau un chemin à arpenter... Un chemin sur lequel ses premiers pas avaient encore besoin d'être aiguillés, même si l'envie d'un ordre tranché qui aurait mis fin à son calvaire l'avait quittée.
« Je ne sais pas exactement pourquoi je lui ai dis cela... Enfin si, je sais pourquoi mais c'est absurde. Et je me suis montrée... Très véhémente. Je lui ai dit de la pire des façons que je n'étais plus innocente et que le mariage ne pouvait donc pas se faire... Alors que c'est totalement faux. Je ne l'avais jamais vu dans une telle colère... Je vois bien que c'est stupide, mais sur le moment... Et Rose, la femme qui a été toute sa vie à mon service pour remplacer au mieux mes yeux, va en subir les conséquences à ma place... Et je ne sais pas vraiment comment faire pour que la vérité soit rétablie... »
Peut-être que pas la simple folie de ce geste, Irys se douterait qu'il y avait plus que la peur d'une jeune fiancée qui poussait Cécilie à ne pas vouloir de ce mariage, mais à quoi bon caché ces détails ? A ce moment précis, la jeune musicienne se sentait plus proche de sa cher tante que de se propre mère, ses propres sœur, plus proche d'elle que de Maélyne ou même que Rose. |
| | | Irys d'Arosque
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| "Vois, fais, apprend et tu auras compris."
«– Irys ?! »
La voix de Sigismond tonna dans le châtelet. Il apparut à l’angle du grand couloir d’entrée, où les panelles côtoyait le lion langecin.
«– Mais enfin, où était-tu passée ? contemplant les traces verdâtres sur la tenue blanche d’adepte de la jeune femme, il soupira. Ne veux-tu pas cesser tes escapades dans le parc ? Tu devrai être à l’autel, tu le sais. »
A son tour Irys soupira. Allant sur ses vingt ans, la froideur des murs nus du Temple familial ne lui inspirait guère que l’ennui. Lors des rares moment où elle quittait la capitale ducale pour ses terres de naissances, sa puérilité prenait alors le dessus et l’envoyait courir dans le bosquet entourant le domaine. C’était là-bas qu’elle priait Néera, là-bas sa place. Mais le seigneur d’Arosque ne le comprenait pas. D’habitude, elle lui aurait tenu tête, mais à la vue du visage tendu de son père, elle se ravisa et baissa la tête.
«– Oui, Père… la jeune femme contourna le corps large du seigneur en évitant soigneusement son regard dur. – Pas si vite, Irys. J’ai… j’ai… une chose importante à te dire. »
L’adepte de la Damedieu leva les yeux. Le faciès de son père s’était assombrit considérablement.
«– Père ? commença-t-elle. T-tout va bien ? »
Nouveau soupir. Elle se mit à craindre le pire.
«– Ton… c’est ton frère. «– Honoré ? Il s’est remis de sa fièvre, n’est-ce-pas ? »
Les mots sonnaient creux, elle le savait. La fièvre n’avait fait qu’empirer ses derniers jours, et les meilleurs mestres à son chevet n’avaient réussi à la faire baisser. Selon les dires des domestiques, il s’était même mis à délirer à peine un jour avant.
«– Il… il… il a rejoint le royaume de Tyra alors que tu étais partie. »
Le masque froid de Sigismond se fissura et l’homme renifla bruyamment. Ne pouvant supporter le visage de sa fille, il se détourna et appela une servante pour relever la jeune femme effondrée sur le sol.
Avait-elle eu le choix, ce jour là ? Son frère était mort, sa sœur l’avait suivi peut-après, achevant à la fois son père et elle. L’ennéade qui suivit, elle retourna à Langehack sans un regard en arrière. La Grande-Prêtresse l’avait remis sur le chemin de Néera. Eléane l’avait guidé, réconforté et remis sur pieds. Le jour où elle était rentrée, en pleurs, elle lui avait demandé si elle voulait rester sur le sol froid ou se relever. Et la vieille femme s’atait détournée, attendant qu’Irys fasse Son Choix. Elle ne pouvait pas le faire à sa place, simplement l’aider à voir lesquels elle avait. Un proverbe lui revint en tête : « Vois, fais, apprend et tu auras compris. » Irys avait vu ses Choix. Elle avait arpenté ces chemins. Mais n’avait-elle compris qu’en ce jour, où elle avait transmis son savoir ? Le Choix avait en elle tissé sa vie, sur une grande toile qu’elle était fière d’exhiber. Mais chaque point de cette grande toile était lié, d’une façon ou d’une autre, à quelqu’un. «– Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, Mais celui qui y a fait l'ombre. » Un vertige immense, même si elle avait appris cette leçon il y a bien longtemps et que ses cheveux avaient eu le temps de devenir blancs. Se détournant vers Cécilie, elle se leva du petit banc et prit le chemin de l’escalier. Ses derniers mots à son égard résonnèrent longtemps dans la petite alcôve : «– Ma petite colombe… la meilleure réponse au Mensonge, c’est la Vérité. »
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| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: [Elevation]Le Choix | Irys [terminé] Sam 22 Oct 2016 - 18:05 | |
| « Ma tante ! »
Lorsque la prêtresse s'était levée sans un mot, Cécilie l'avait laissé faire, pensant qu'elle voulait juste faire quelques pas... Mais non. Elle venait de disparaître. Pourquoi ?! Elle avait encore tant de questions sur le cœur ! Tant besoin de réponses !
« La meilleur réponse au Mensonge c'est la Vérité. »
Mais...
La bouche de la jeune femme se referma.
Qui la croirait encore ?
Peut-être personne. Mais si elle ne parlait pas : personne.
Seule dans l'alcôve, elle resta assise un moment, mains sur les genoux, tête basse, s'accrochant à la vérité qu'elle venait de trouver tant elle avait peur que cet état de conscience s'enfuit de nouveau brusquement. Les rouages de son esprit restaient invisibles à Rose qui la regardait du coin opposé. La servante sentait que quelque chose d'immensément important s'était joué ici et voir Cécilie arrêté de sangloté était presque étrange... Mais elle ne pouvait toujours pas oublier l'amertume qu'elle gardait à son encontre pour lui avoir menti tout ce temps. La rage de son père, elle pouvait l'essuyé. Mais la confiance brisée...
Inconsciente de la présence de son amie, Cécilie, continuait de tirer sur le fil de cette découverte. Elle avait le Choix. Ce n'était pas un concept, ce n'était pas une croyance ou une absurdité. C'était un fait aussi réel que le sol sous ses pieds. Elle avait le droit d'être en colère de ne pas pouvoir changer seule certaines choses, mais le désespoir avait subitement disparu de son monde, laissant derrière lui un immense vide plein de futur, de possibles et de questions. Elle sentait au plus profond d'elle-même qu'elle ne perdrait plus jamais l'espoir. Jamais...
Sentant l'air légèrement parfumé du temple gonfler sa poitrine comme s'il lui offrait une seconde fois le Souffle, elle sourit. La Mère était Grande et Bienveillante. En ce instant, elle aurait put lui dévouer sa vie. Elle y pensa. Sérieusement. Mais elle sentait également que ce n'était pas la voie qu'elle avait choisie jusque là et qu'elle n'était pas encore prête à laisser tout cela derrière elle.
Et cette évidence, elle ne la vécu même pas comme une preuve de la fragilité de sa foi, au contraire. Dorénavant, sa foi s'exercerait à chaque véritable choix qu'elle ferait.
Elle ne voulait pas fuir.
Elle était Cécilie de Laval, fille et héritière d'Arnaud de Laval. Elle avait des devoirs et elle les acceptait. Son nom avait de l'importance à ses yeux. Car il avait été porté par des gens de bien qui avaient su servir les autres et le bien au détriment de contraintes et de devoirs personnels que la société aurait pourtant attendue qu'ils remplissent. Sa famille avait de l'importance, aussi complexe que soit leurs relations, car c'était à elle qu'incombait la responsabilité de veiller sur les terres de Beurivages et les milliers de vies qu'elles comptaient.
Cécilie s'était toujours considérée comme bien plus digne que son frère. Non parce qu'elle était l'aînée mais parce que son frère était un garçon aventureux, orgueilleux et inconscient du malheur des autres malgré les efforts qu'il pouvait faire pour se montrer un élève attentif et un homme juste. Abandonner sa famille et les contraintes que cela représentait, c'était abandonner Beaurivages à des mains qu'elle savait pétries d'une ambition mal placée... Et à travers Berthold, Jérôme, Aymeric, elle avait déjà connu ce que déclenchaient les ambitions des hommes.
Si son choix avait du être fait entre son bonheur et la paix de dizaines de milliers de personnes, il aurait été bien simple. Mais ici, elle devait choisir entre la paix de Jindanor, bien réelle, et celle hypothétique de dizaines de milliers de personnes... C'était là une tâche bien plus difficile.
Si elle renonçait maintenant à ce mariage et à son nom, si elle entrait dans les ordres et épousait Jindanor, elle pourrait faire le bien à sa petite échelle. Elle pourrait avoir une vie sans prétention et mourir, heureuse, dans l'anonymat. Mais pourrait-elle oublier ses sœurs ? Pourrait-elle oublier les concerts ? Pourrait-elle tuer son orgueil au point que la sensation d'être indispensable ne lui manquerait pas ? Pourrait-elle vivre heureuse jusqu'au bout sachant qu'elle condamnait peut-être des milliers de personnes à la guerre ? Elle en doutait...
Pire...
Elle savait que ce n'était pas le cas.
Si le moindre conflit éclatait en Beaurivages. Si Jindanor n'allait pas parfaitement bien à tout moment. Si sa reconnaissance et son abnégation n'était pas parfaite... Elle deviendrait folle. Folle de rage. Folle de culpabilité.
Elle était prête à abandonné ses richesses, sa famille, ses droits et ses principes pour son chevalier. Mais elle ne pouvait pas abandonner son altruisme et les responsabilités de son nom...
Elle aurait voulu pouvoir poser la question qui l'avait porté jusqu'à ce temple à sa tante... mais peut-être était-ce justement la réponse qu'elle ne pouvait trouver qu'en elle... Pouvait-elle fonder un mariage sur un serment dont elle ne croirait pas un mot ? Pouvait-elle mêlé le futur d'un parfait inconnu à un amour qu'elle savait plus fort qu'elle ? Et malgré cela, pouvait-elle continuer à servir le bien ?
Au moins avait-elle trouvé la réponse de la dernière question. Rien n'était figé. Rien était entier. Ce mariage, même voué à l’échec sur certains plans pouvait sûrement donner des fruits inattendus... encore fallait-il le courage de se plier à certains passages obligés qui lui donnait dors et déjà la nausée.
… Mais qu'elle l'ai choisi consciemment ou non... Il était clair que son choix était fait.
Un abysse béant semblait s'être ouvert en elle... S'avouer cela à elle même c'était... C'était la pire des trahison qu'elle pouvait faire à Jindanor. C'était douloureux... Ô combien... Ce n'était pas ce qu'elle voulait... Mais c'est ce qu'elle choisissait. Elle choisissait le devoir plutôt que l'amour... Et le bien plutôt que l'honneur. Avec gravé dans le cœur le secret espoir d'une vie à la frontière entre ombre et lumière, entre bien et mal, entre honneur et déchéance.
« La meilleur réponse au Mensonge c'est la Vérité. »
Et pourtant... Et pourtant pour ménager son propre bien avec son devoir, son propre bonheur avec le bonheur des autres, elle serait capable de mentir autant de temps qu'il le lui faudrait... Faire le mal pour tenter d'atteindre tout de même un peu de bien... Cela semblait si absurde...
Un long moment s'était écoulé depuis qu'Irys avait quitté l'alcôve. Les rares fidèle qui déambulaient dans l'immense salle du temple levèrent un moment la tête au son d'une harpe. Ce n'était pas l'heure d'un office... Et pourtant une voix clair s'éleva, profitant de l’acoustique incroyable d'un tel lieu pour se répandre, s'étendre, rebondir et gonfler sous la voûte. Reprenant l'une des prière les plus traditionnelle sur un air improbable.
« Ô Grande Mère, Créatrice et Fondatrice, accordes nous ta pitié et préserves nous du malheur. Ô Divine Patronne, Vierge Vénérable, apaises nos cœurs et veilles sur nos enfants. Ô Mère de tous les Hommes, Sainte des Saintes, guide nous sur la voie du Bien et accueille nous dans ton infinie sagesse.
Que ton Souffle gonfle nos cœurs. » La mélodie s'égraina quelques instants, disparaissant aussi vite et de façon aussi impromptue qu'elle était apparue. Elle ne laissa dans l'esprit des auditeurs que l'impression diffuse qu'une sérénade n'aurait pas été déclamée avec plus d'ardeur. |
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