Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE]
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Jindanor Numanor
Humain
Nombre de messages : 414 Âge : 28 Date d'inscription : 06/01/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Mer 4 Mar 2015 - 7:23
An 8, 11éme cycle, Quatrième ennéade du mois de Barkiôs, Deuxième mois de printemps.
Deux ennéades que Jindanor s'était laisser entendre qu'il aurait certainement possibilité d''emploi en Lourmel, cette histoire d'attaque de Kerkand, c'était bien ça qui avait attiré ce géant... Il faut dire que le fait d'avoir une mine en construction pouvait lui donner des opportunités intéressante.. Créer une de ces entreprises que son père tenait auparavant. Cette aventure avec Grégoire et La Rousse l'avait renforcer dans l'idée que ce monde était bien trop dangereux pour rester ainsi sans piécette. Cependant, ses principales connaissances n'était en rapport qu'avec le bois, la charpente, ou même la menuiserie. Il savait certes se défendre efficacement, ou même défendre d'autres personnes... Mais il n'y était pas formé.
Ces journées de marches avaient été financé par l'aventure précédente, ils étaient parvenus à dégoter plusieurs trésors qui leur avait rapporté suffisamment de piastres pour se fournir en matériel nécessaire. Jindanor se contenta de deux kilos de viande séché, une gourde, et une couverture en peau, fin de passer les nuits bien au chaud. Celle-ci était cependant moins impressionnantes que son éternelle peau d''ours, déchirée par endroits, lui donnant un air de vieil ours mal léché, survivant de nombres de combats.
La fin de la quatrième ennéade approchait, lorsque notre cher bûcheron ne se trouvait plus qu'à quelques lieues de Lourmel, sur ce sentir terreux il s'était laissé vagabondé sur plusieurs kilomètres, saluant les passant, faisant fuir certains ivrognes de la taverne du coin... Ricanant de bon cœur avec quelques fermiers s'occupant de leur champ tout en demandant son chemin. Il se faisait le plus amical et sympathique possible, afin d'éviter tout malentendu il avait même laissé sa hache bien attachée dans son dos. Ne la sortant qu'en cas d'extrême nécessité. Le dernier des passants à qui il adressa la parole fut un jeune père de famille, la trentaine tout au plus qui l'avait aimablement dirigé vers un sentier pavé, la route principale pour se rendre en Lourmel. Cela serait bien moins fatiguant que de marcher sur ce sentier, et ses vieilles bottes n'aurait ainsi pas à être changé dès son arrivée. Il ricana de bon cœur avec le Fermier, racontant une de ces bonnes vieilles blagues paillarde qu'il avait grappillé au fur et à mesure de ses voyages.
Cependant son stock de viande séché commençait à faiblir, et un gibier frais ne pouvait se refuser, s'emparant d'une branche d'un des arbres l'environnant il la trancha net à l'aide de sa hache, une fine, solide mais élastique branche. S'emparant d'un coutelas à dépecer il vint entailler légèrement l'écorce d'un bouleau qui traînait aux alentours, étirant l'écorce sur plusieurs centimètre, il se fit une lanière, puis une deuxième...Et enfin la troisième et dernière. Formant une corde d'écorce tressé il finit son arc maison, tendant la corde à son maximum il put observer que le ressort de celle-ci était suffisant pour perforer la peau d'un petit gibier... Encore fallait-il avoir le projectile. S'emparant d'une branche bien plus rigide d'un chêne aux alentours, il tailla une pointe effilée, et s'attarda à dessiner un plumage à l'arrière de cette flèche. Son arc prêt, Jindanor s'enfonça dans la forêt dans la direction que lui avait indiqué le fermier. Il aurait certainement le temps d’attraper un gibier avant de rejoindre cet axe principal.
Il s'attarda donc dans ce bois, glissant entre les arbres, avec un bruissement extrêmement léger... Parvenant aux bouts de quelques deux cents mètres à apercevoir un de ces lièvres gros comme des truies, il arma son arc, tendant la corde à son maximum avant de laisser la flèche se décocher, filer au vent et venir se ficher dans le flanc droit de la créature. Le paralysant, de ce fait il ne s'attarda pas, courant vers son repas du soir il passa l'arc de fortune par dessus son épaule, s'emparant de son coutelas à dépecé, tranchant la peau et évidant la bête tranquillement.
Ce dépeçage fut cependant interrompu quand il entendit un bruit sourd de marche et de roulotte... Interloqué qu'il fut, et grand curieux qu'il est Jindanor se laissa glisser entre les arbres, glissant sa fourrure d'Ours bien sur ses épaules, se faisant ainsi passer pour une bête au loin, sur lesquels les passants quiconque serait-ils ne souhaiterait s'attarder... Surpris qu'il fut lorsqu'il comprit que ce convois était celui d'une prestigieuse personne. Sans aucun doute, se disait-il. Qui se déplacerait avec autant d'homme pour une simple calèche... Abriterait-elle un de ces nombreux dirigeants des divers baronnies de Serramire ? Intrigué il s'approcha un peu plus des fourrés, faisant malencontreusement fuir une corneille d'un bosquet sur sa droite...Se plaquant alors au sol il laissa la bête piailler et hurler sa présence...Fermant les yeux il serra les dents...
La tête du "convoi"
"Par les cinq dieux faîtes que ces imbéciles m'ignorent... Sinon je sens que je suis bon pour la potence...De toute manière à me cacher ainsi, c'est tout ce que je risque... Imbécile, toi et ta curiosité." pensa-t'il...
Déglutissant il attendit, les pas s'était arrêté, et il sentait les hommes épier chaque recoin entourant la calèche... Une goutte de sueur perla sur son front...Il se cachait ainsi tel un voleur alors qu'il n'était aller que chercher un gibie-... Merde... Il avait eu la merveilleuse idée de l'amener avec lui... Pas de doute l'odeur de sang frais ne raterait pas de prévenir les plus vétérans des ces fringants gaillards en armure de sa présence.
Puis.... S'extirpa de l'avant et l'arrière de la caravane une dizaine d'hommes, tous armés comme la plus piteuses des gardes civiles, armés de quelques fourches et gourdins. Ils n'avaient aucune assurance, aucune certitude... Ils tremblaient comme des feuilles. Même pas le courage de faire des revendications... L'on entendait simplement des genoux claquer et des dents qui aller se faire déchausser. Jindanor resta silencieux, attendant que les hostilités débutent... Allaient-elles seulement débutés ? Ces imbéciles allaient-ils seulement tenté quoi que ce soit ?
Jindanor eu une réponse des plus brèves, un hurlement de craintes et d'enthousiasme fut poussé par une voix de freluquets, visiblement les brigands gauches comme pas deux décidèrent d'attaquer... Jindanor se contentait d'observer la charge désespérée contre une garde d'une quelconque personne importante, certainement plus entraîné que la plupart des douze péquenauds qui souhaitait s'en prendre à ce convoi. Fronçant les sourcils Jindanor compris rapidement que ces actions n'était destiné qu'à distraire les gardes. Pas dupes pour deux sous, ceux-ci formèrent un mur de bouclier serré autour de la caravane. Ils étaient plus nombreux, et mieux entraînés que ces péquenauds...
Alors quelque chose clochait, c'était cer-... Ses pensées furent coupée net, quand une dizaine de flèche s'écroulèrent depuis la cime des arbres, s'écrasant sur la calèche, et les gardes. Dans un réflexe aguerris nombres d'entre-eux soulevèrent leurs boucliers, se gardant de ces traits meurtriers. Seuls trois des plus jeunes recrues se virent gratifier d'une épineuse situation. L'un à la cuisse, l'autre au flanc gauche, et le dernier dans la nuque... Celui-ci ne s'en sortirait pas, c'était fort probable. Jindanor décida alors d'intervenir, ces hommes en armure ne sauraient protégé leur précieuse cargaison contre une volée de flèche venant de la cime des arbres.
Soupirant il se redressa vivement, formant une ombre animal dans les fourrés qui ne manqua pas de désorienté attaquant et défenseur. Se hissant dans l'arbre avec aisance malgré sa taille. Il s'empara de l'un des quatre malheureux se trouvant dans les branches, qui s'attendait à tout sauf voir une tête d'Ours se hisser entre les branches. L'on ne put ainsi percevoir que le cri perçant de ces quelques malheureux. L'un d'entre-eux fut projeté sur le sentier, une lame enfoncée dans la mâchoire, allant lui chatouiller le fond de la gorge. Les trois autres archers dans l'arbre s'éteignirent dans des gargouillements à vous en ficher les chetons. Le sang venant couler par gouttelettes des branches. Jindanor bondit sur la cime voisine. Les archers de cette arbre l'attendait cette fois, lui lançant quatre flèches barbelées en direction du torse. Pour le coup Jindanor s'attendit à une mort douloureuse, et idiote... Mais son poids fit craquer la branche sur laquelle il s'appuya pour bondir...Chutant ainsi en bas de l'arbre voisin en grognant de douleur et marmonnant moulte insultes à propos de la mère de ces chiens. Sa hache à deux mains se fichant dans l'arbre, juste à côté de lui...
Il porta son regard sur les gardes et les péquenauds qui s'en était pris à la caravane, tout en posant sa main droite au sol et étendant son bras pour se redresser... Les Gardes faisaient leur travail, débarrassant le plancher des vaches de ces fils d'ivrognes. Arrachant leur vie avec une aisance sans pareil. Ils ne souhaitaient visiblement faire aucun quartier... Le bruissement dans les feuilles au dessus de lui firent relever la tête à notre bûcheron. Ces quatre derniers archers fuirent aux travers des branches avec l'aisance des bêtes de l'Aduram...
Jindanor arracha sa hache du bois qui se trouvait devant lui, essuyant sa mâchoire du sang qui la recouvrait... S'approchant après de la caravane, les avants-bras et mains levés, la droite tenant encore la hache à deux mains.
Il apparaissait comme à son habitude dans un état déplorable, semblable à une bête qui venait de se battre pour son territoire, couvert de sang, sur tout le visage. Certainement dû aux carotides tranchés à l'instant précédent... Les Gardes se trouvant autour de la caravane finissaient les derniers malheureux qui s'en était pris à ce convoi, avant de reporter leurs attentions sur le Géant qui venait de se pointer, levant piques et lames. L'un des péquenauds se trouvant au sol ne fut pas achevé, et tenta de sauter à la gorge d'un des gardes venant de se tourner vers Jindanor. Une daguasse en main, il élança son bras en direction du dit. Une hache à deux mains traversa le paysage, venant se ficher dans le dos du paillard venant de se redresser, il s'écroula vide de vie sur le garde, la dague glissant sur la maille de l'armure. Jindanor se tenait là accroupis, le bras droit tendu... Une flèche était enfoncée entre la peau d'Ours qui lui servait de cape, et sa propre peau... Donnant l'effet qu'il était blessé, et plusieurs entailles fraiches recouvraient son visage. Une au front, au niveau de l'arcade, dû à sa chute lui vallait une sacré perte de sang. Une autre au niveau de la joue. Et pour finir une énième au niveau de son bras tendu.
Il se redressa en levant ses mains ensanglantés. Observant les divers protagonnistes présent en déglutissant. Avant de lâcher un...
"Bonjour messieurs.... Sacré pagailles hein ?" Sur un ton, mis confus, mis joiessard.
Observant la calèche il put observer divers entailles, et des flèches empalée dans le bois... Les rideaux avaient été déchiré, et il espérait que l'habitant se trouvant dans l'habitacle était en bonne santé... La calèche était en plus en bien mauvaise état, l'un de ces brigands s'était écrasé contre la roue droite, déchaussant celle-ci de son emplacement initiale, et déséquilibrant la structure, faisant plier le bois qui en soutenait l'avant. Jindanor espérait simplement que la dite roulerait encore... Il désigna l'habitacle aux hommes, de son index gauche, comme pour les solliciter à se réveiller... L'assaut avait été vif et franc, seuls quelques minutes, cinq tout au plus, avait suffit à déclencher une pagaille sans nom... Jindanor se sentait fortement responsable. S'il n'avait pas été si curieux, ils n'y auraient sans doute eu aucune perte.... Quoique ?
Lorsque l'un des Gardes se précipita vers l'habitacle pour en vérifier la bonne santé de l'importante personne qui y trônait, Jindanor se raidit, s’apprêtant à se présenter avec toute les convenances possibles et imaginables. Quand la dite personne sorti de la calèche, Jindanor ne prit pas réellement le temps de la distinguer, s'inclinant simplement de toute sa taille et agitant son bras, avec une élégance inattendue de la part de cette bête.
"Navré de la pagaille qui a été causé, je me présente, Jindanor Numanor... Navré de n'avoir été plus réactif, j'aurais pu, empêcher ces quelques blessés... J'ai remarqué des dégâts sur votre moyen de transport... Et vous propose ainsi mes compétences pour essayer de le remettre sur roue... Je me doute que vous êtes certaînement peu... Ouverts aux conversations longues..." Il poursuivi assez bas. "Et je suis encore entrain de m'étaler pendant des semaines sur tout cela..." Grommelant ces quelques derniers mots... Peu audible.
Dernière édition par Jindanor Numanor le Sam 14 Mar 2015 - 12:45, édité 1 fois
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Mer 4 Mar 2015 - 21:07
Cela faisait des jours maintenant que le carrosse roulait sur les routes de Serramire et enfin, ils allaient arriver à Lourmel. Le cahot des roues était devenu un bruit de fond et le roulement de véhicule avait cessé de la gêner bien des années auparavant. Le temps avait été clément et aucun incident n'était venu perturber le voyage, aussi, Céclie ne s'attendait pas à arriver si tôt. Mais elle ne s'en plaignait pas! Le trajet lui avait paru duré une petite éternité.
Malgré les nombreuses tentatives de Rose pour la distraire et les rapports qu'elle avait emmenés, la jeune femme avait beaucoup de mal à garder son esprit attentif à la voix de son amie. Ses pensées étaient occupées à part égale par la joie de retrouver sa cousine et l'appréhension des discussions qui en découleraient. La situation était tendue entre Maélyne et le Sir de Clairsac. Si Cécilie se doutait des raisons ayant amené aux derniers évènements, elle redoutait d'en avoir la certitude.
Et même sans les tentions actuelles entre les deux territoires, les bandits étaient nombreux sur les routes. Par précaution, elle s'était déplacée avec une escorte de bonne taille, de solides soldats qui lui assureraient d'arriver à bon port. Mais à présent, elle commençait à se demander si elle n'avait pas privé Bastylle d'hommes de valeur pour rien.
-Rose, crois-tu que Lourmel à changé? Demanda-t-elle soudain.
La servante posa le livre qu'elle était en train de lire à voix haute sans se formaliser de l'interruption. Sa robe se froissa au contact de la lourde couverture. La dernière fois que les deux femmes s'étaient rendu en ville, c'était pour les funérailles de Lyanna. Quelque part, revenir en ces lieux suffisait à faire resurgir de nombreux souvenirs. Le rire de Lyanna, son caractère. Le son de ses pas rapides lorsqu'elle courait dans les couloirs de Beaurivage. La froideur de sa peau, les derniers jours de sa vie... La ville serait surement moins silencieuse qu'alors.
-Oui je crois. Vous devriez peut-être vous y promener un peu, cela changerait les mauvais souvenirs que vous en gardez.
Un fin sourire se dessina sour les lèvres de Cécilie mais son regard de glace ne quitta pas le panneau de bois. Elle n'avait pas besoin de parler ouvertement à Rose. Cela faisait si longtemps que l'une et l'autre vivaient ensemble... elles formaient presque une seule personne avec deux noms.
-Et puis nous pourrions trouver quelques fleurs ou... un présent pour votre mère! Avoir un souvenir de sa ville natale lui ferait surement plaisir.
-Tu as raison. Nous pourrons essayer de nous éclipser un peu... Si tu n'as pas peur de devoir me guider bien sûr.
Quelques éclats de rire étouffés répondirent à la noble dame qui sourit de plus belle en pressant doucement le bras de sa compagne. Un cri. Tremblant, fort, hargneux. La main de Cécilie se crispa. D'autres échos suivirent, des bruits de lames qu'on dégaine. Le lieutenant qui donne ses ordres. Les gardes qui se rapprochent de la calèche. Un grand fracas retenti à moins d'un mètre sur sa droite. Cécilie laissa écharper un cri de surprise en tombant sur Rose alors que son refuge basculait légèrement. Le livre tomba à terre avec un bruit sourd. Le chaos.
Un chaos de coups et de gémissement, de cris et de chute. Cécilie voulut se redresser pour sentir le dossier contre son dos et le bis derrière sa tête, mais Rose l'en empêcha, l'agrippant pour qu'elle reste à demi-couchée sur la banquette. Quelques mèches de la servante coulaient sur les joues de Cécilie. Elle était assez proche pour que l'aveugle puisse sentir sa chaleur et son souffle rapide.
-Ne bougez pas!
Des brigands. Combien? Nombreux. Cécilie serra les poings pour ne pas trembler. Ses paupières s'étaient aussi closent par réflexe. Pourvu que cela se finisse vite... Une pluie de coups sec. Un gragouillit infame. Des flèches? Des archers?! Combien étaient les attaquants?! Seuls existaient les échos du combat qui se déroulait au-dehors. Une seconde salve s'abattit sur le toit. Un bruit de tissus qu'on déchire, un souffle de vent qui se fiche quelque par derrière.Un léger cri. Les bras de Rose se resserrèrent autour de son amie.
-Rose! -ça va...
Un Hurlement plus puissant. Une chute bien plus longue. Puis soudain le silence. Rose se redressa, laissant enfin Céclilie se dégager. Elle s'obligea à respirer calmement et se reprit finalement assez vite... En apparence du moins.
-Par Néera...
Une odeur chaude lourde commençait à flotter dans l'habitacle. Elle avait quelque chose de métallique, de cuivré. Une odeur de sang qui s'insinuait lentement pour vous prendre à la gorge. Rose fit soudain un bon en arrière en étouffant un cri de plus, se retrouvant à demi sur les genoux de la jeune dame. Dehors, un objet lourd venait de heurter quelque chose... ou quelqu'un.
-Qu'y a-t-il? -Il reste un rustre... fort bien bâtit... Les garde le tiennent en joue. Mais il a tué un bandit en lançant une hache... On dirait un animal... confia la domestique, hésitante.
Une voix grave et bourrue vint chatouiller les oreilles de Cécilie. Puis des pas précipités s'approchèrent. Le tintement d'une cote de maille et les grands pas lourds ne pouvaient appartenir qu'à un de ses gardes. Elle sentit les mains de Rose s'affairer dans ses cheveux puis rajuster le tissu rouge et or de sa robe sur son épaule.
-Vous n'avez rien Demoiselle? Demanda la voix du lieutenant. -Tout va bien Aldarant.
Un soupire de soulagement échappa à l'homme.
-Restez là pour l'instant. Un coquin pourrait nous poser encore quelques problèmes. -Non. répondit simplement la jeune femme, toujours aussi posée. -Mais ma... -S'il est encore vivant c'est qu'il n'était pas avec nos attaquants. Et il a même tenté d'en arrêter un. -Comment savez-vous que... -Je veux l'entendre.
En réalité, les quelques mots de Rose avaient mis la curiosité de Cécilie à rude épreuve. Elle ne pouvait imaginer rester cachée alors qu'un inconnu si étrange semblait s'être mêlé de leurs combat... par compassion.
Le lieutenant s'écarta finalement et rose le suivit en première. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit l'ours de plus deux mètres qui venait de tuer un homme à dix pas d'un coup de hache, ployer devant elle. Ses vêtements n'étaient certes pas ceux d'une fille du peuple, mais restaient sobres et ses cheveux lâches suggéraient quand même des origines modestes. Le moindre bourgeois aurait compris qu'elle ne méritait pas une escorte... Mais l'homme s'était incliné sans presque lui jeter un regard et la saluait d'une révérence qui était bien moins gauche que ce qu'elle aurait pu attendre.
Interdite, elle se poussa néanmoins sur le côté pour laisser la châtelaine sortir la tête du carrosse. Cécilie se leva prudemment, guettant le bord de la marque autant que le plafond. Les paroles de l'étranger lui parvenaient déjà. Il s'excusait même de n'avoir pas pu aider davantage. S'adressait-il à elle?
Les puissantes mains du lieutenant se posèrent sur sa taille pour l'aider à atteindre la terre. Craignant de touche un corps, elle ne bougea pas plus. Les yeux de glace de la jeune femme se dirigèrent dans la direction du son mais sa tête ne se pencha pas même un peu. Les froissements occasionnés par les pas de Rose s'arrêtèrent à son côté et Cécilie posa la main sur son épaule. Son habituel sourire doux s'étira un peu plus en entendant les derniers mots de l'homme. On lui avait décrit comme un monstre, mais à l'oreille, il ne semblait pas si grand que cela et il était sans doute peu âgé.
-Ne vous en faite pas, j'ai tout mon temps, surtout si, comme vous le dites, mon carrosse n'est point en état de repartir. Si ce n'est encore fait, Lieutenant, demandez à vos hommes de baisser leurs armes. Personne ne devrait se voir menacer par ceux qu'il a essayer d'aider.
La voix chaude de Cécilie ne montrait pas une once d'hésitation et son maintien était tout aussi droit et franc qu'à l'accoutumer. Le géant devait faire un demi-mètre de plus qu'elle et avoir des mains plus imposantes que sa tête, mais elle ne pouvait le savoir. Et son ton ne montrait aucune hostilité.
- Mais approchez et dites moi plutôt pourquoi un voyageur a pris le risque de se mêler d'un combat qui n'était pas le sien.
-Ma dame, il a une flèche dans le dos...
-Pardonnez-moi. Si vous êtes blessé, nous pouvons vous aider.
La sincérité de la jeune femme ne pouvait être mise en doute, mais cela n'empêcha pas rose et le lieutenant de se raidir légèrement.
Jindanor Numanor
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Jeu 5 Mar 2015 - 4:42
Jindanor n'osait pas se redresser, ainsi courbait il offrait pourtant un magnifique point de frappe...Une bonne lame et s'en serait finis de lui, mais... Quoi qu'il arrivait sa vie n'était pas entre ses propres mains... Elles étaient entre celle de la Noble personne de l'Habitacle.
Il entendit une première personne descendre, puis une deuxième... Il aurait certainement dû patienter quelques instants avant de lancer sa révérence. Il n'osait pas réellement se redresser sans en voir reçu l'autorisation, et préféra écouter son interlocuteur.... Quand une douce voix vint tinter à ses oreilles, il fut toute suite pris d'une joie qu'il se garda d'exprimer. Les femmes sont généralement plus à même de laisser un pauvre péquenaud survivre... Et dans ce cas précis, c'était lui, le malin qui s'était faufilé pour les aider qui souhaitait... Survivre, même vivre, c'était toujours plus sympathique mais il ne comptait pas réellement sur la chance pour atteindre ce stade de sa vie.
Jindanor avait beau faire un demi-mètre de plus que la jeune femme, il n'osa pas se redresser avant qu'elle ne lui propose de s'approcher, baissant ses mains en même temps que les armes de divers gardes qui les entouraient. Il était tout autant à l'aise qu'un homard ou un crabe dans une casserole en ébullition.. Il glissa sa main derrière sa nuque. Observant cette femme. Un petit bout de femme, en effet, elle n'était pas bien grande... Mais savait visiblement s'imposer, elle lui fit décrocher un sourire sincère et confiant, ce qui eu pour effet de transformer l'Ours en un être bien plus abordable, appelé humain... Certes, plus grand que la moyenne.
Mais approchez et dites moi plutôt pourquoi un voyageur a pris le risque de se mêler d'un combat qui n'était pas le sien.
Il se laissa alors intimer par cette femme, s'approchant il se garda bien de lever ses bras ou autres, croisant ceux-ci dans son dos. Ouvert à la discussion., il fut cependant surpris par les premiers mots qu'il entendit sortir de la bouche de la seconde femme, visiblement une servante, pas moins belle, pas moins aimable.
-Ma dame, il a une flèche dans le dos...
Aussitôt suivit d'une excuse express de la part de la Noble Dame... Jindanor observa alors son épaule gauche, là où il sentait évidemment quelque chose le gêner. Observant la flèche traverser sa cape, de par l'avant de son épaule, et l'autre côté.. Il toussota.
"Haeum.... Veuillez m'excuser..." Laissa-t'il échapper en prenant la flèche par le bord plumé.
Bougeant celle-ci il fut largement rassuré... La flèche ne l'avait pas réellement touché.. Elle n'avait fait que passer entre sa cape et son épaule, il avait au départ cru que celle-ci avait tranché un nerf et ainsi inhiber la douleur. Il se soulagea à vue d’œil, arrachant la flèche en la prenant par la tête. N’abîmant pas plus sa peau d'Ours. Il arracha les plumes à l'arrière de la flèche et vint briser la tête de celle-ci, s'emparant de la pointe qu'il laissa choir dans une sacoche visiblement prévue à cet effet.
Une fois ceci réalisé il observa les deux femmes en agitant le bras. Lâchant un joyeux :
"Comme neuf."
avant de se renfermer un peu, toussotant il observa les divers personnes présentes... Les deux blessés côté gardes était pris en soin rapide, tandis que le malheureux décédé... Était recouvert d'un drap. Observant la jeune femme qui trônait devant-lui, il remarqua alors quelque chose d'étrange dans ce qui s'était passé... Celle-ci ne semblait pas avoir remarqué d'elle même la flèche qui s'était fiché dans son épaule, et son regard était...Hagard, comme laissé à l'abandon et ne servant que d'apparat sur ce jolie minois. Intrigué il voulut poser la question, mais s'abstint rapidement.
"La dame t'a posé une question abrutie...Répond, les tiennes viendront après." se lança-t'il mentalement, avant d'entamer sa réponse à voix haute. " Vous me demandez pourquoi un humble voyageur eu pris le risque de se joindre au combat... Je ne pourrais vous répondre <> L'humble voyageur que je suis était en réalité caché dans les fourrés derrière, je chassais un gibier, qui doit encore être entrain de se vider de son sang à l'heure qu'il est, quand j'entendis votre convoi... Curieux que je suis je me suis avancé, voir qui donc se dirigeait au travers de ce pays dans un vacarme aussi alarmant. Ensuite tout s'est enchaîné, vos hommes se sont fait attaquer, et quand j'eu remarqué les archers qui trônait à la cime des arbres, je ne pu que me joindre à vos hommes. C'était inégale, et je n'aurais pu vivre avec la mort d'autant de personne sur la conscience. Si j'avais dû mourrir dans cette courte escarmouche, soyez-en assuré, cela n'aurait en rien affecté mes prôches, ceux-ci ne sont plus."
Il prit alors une pause, quelle grande gueule ce bûcheron, une fois qu'il l'ouvrait c'était comme essayer de refermer un trou dans la coque d'un navire... Avec du papier. Passant sa main dans sa nuque, gêné. Il posa alors sa question.
"Mais permettez moi d'être encore un peu plus curieux, qui êtes-vous ? Je ne suis pas d'ici, et je dois avouer que vous m'intriguez, autant par votre prestance. . . Que par votre beauté."
Lâchant cette phrase avec douceur et une pointe de charme que l'on attendrait certainement pas d'une aussi grande bestiole. Inclinant légèrement la tête à cette phrase, sachant qu'il avait certainement fait une boulette.
"Permettez que nous ne perdions pas de temps, celui-ci est bien trop important, et je me doute que vous êtes ici pour des affaires importantes...Discutons pendant que je m'occupe de votre calèche ?"
Il ponctua cette phrase d'un geste de sa main droite, invitant la femme à le suivre... Espérant par la suite de ce geste que la Servante traduirait sa proposition à la Noble Dame... Il se doutait que quelque chose n'était pas habituel. Qu'il manquait une certaine vie dans ce regard.
Une fois que le tour de la calèche fut fait, Jindanor eu vite compris que c'était l'essieu qui faisait défaut, cassé à l'intérieur de la roue. Il faudrait la retirer, retrouve un bois de chêne et le taillé pour que cela passe... Ce serait du rudimentaire et quelque chose de très simple. Il n'allait pas faire preuve d'un travail de plusieurs semaines. Il suffirait de la faire revoir par un spécialiste une fois atteint la ville.
"Comme je le craignais, vous voyez ce tronçon de bois là ? Celui-ci s'est brisé dans la roue lorsque cet imbécile est tombé dessus. Heureusement la roue en elle même n'a rien, sinon vous auriez été bonne pour marcher. Il me faudra deux hommes pour soulever le bois nécessaire, je vais vous faire quelque chose de solide mais rapidement fait..Il vous suffira d'aller voir un professionnel en ville pour qu'il vous retape ça correctement. Car je doute que vous souhaitiez attendre une semaine ici que je fabrique l'objet adéquat."Il ricana un peu, avant de se redresser.
"Tout d'abord va falloir que vos hommes soulève la calèche, je vais retirer ce qui est foutu en l'air et déposer des cales pour que la dite ne se sauve pas. Si vous permettez Madame.." Dit-il en se glissant légèrement pour s'éloigner, allant rechercher sa hache à deux mains.
Tandis qu'il cherchait les divers parties de cette roulotte qu'il devrait changer pour qu'elle puisse repartir, une bonne dizaine de minutes s'écoulèrent sans qu'il ne dise mot.. Puis...
"Bien, pourriez-vous dire à vos hommes de me soulever cette roulotte ? Je doute de savoir le faire seul"Ricana-t'il, patientant à ce que cette Noble Dame donne ses ordres au Lieutenant...
Une fois que ces gaillards soulevèrent la roulotte Jindanor n'eut aucun mal à retirer les parties brisés, prenant certaines de ces parties pour caler la calèche sur place et l'empêcher de bouger. Une fois cela fait, il alla s'attarder dans le bois à côté, cherchant un vieux chêne aux branches pas trop tordue... Il prit une bonne heure pour réaliser tout ce petit travail, revenant avec un tronçon de bois sur l'épaule et sa hache en main droite.
La suite de sa tâche fut assez aisée, libérer ce tronçon de bois de l'écorce, le sécher rapidement à l'aide d'un feu, tailler les extrémités pour que cela passe dans les roues.. Et voilà, en deux bonnes heures il finit son travail sans trop de difficulté, s'étant afféré à réparer ça le plus rapidement possible il ne fut que très peu causant pendant ses opérations. Ces quelques heures de repos avaient ainsi permis aux divers blessés de s'en remettre et de pouvoir continuer la marche, et permettait à tous de se rassasier et de railler un peu autour d'un feu. Jindanor ne rechigna pas de compagnie, et aura répondu à toutes les questions que la Dame aurait pu poser. D'où il venait, quelle était la raison de sa venue, et cetera, et cetera.
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Ven 6 Mar 2015 - 1:23
Quelques pas s'approchèrent de Cécilie. Anxieuse à propos de la flèche, elle faillit demander à Rose d'aller aider le pauvre homme, mais ce dernier la pris de vitesse. Sa voix était cette fois bien plus haut perchée. Pas aiguë, elle semblait juste venir de plus haut que tout à l'heure. Même avec la petite distance qui séparait les deux interlocuteurs, la jeune femme pouvait assez facilement déduire qu'il était...grand. Plusieurs craquements de bois de bois plus tard, la même voix lança un joyeux:
"Comme neuf."
-Je me suis trompée, la flèche n'avait traverser que sa... son... son manteau. Précisa Rose comme si c'était la chose la plus naturelle du monde que de commenter les actions qui se déroulaient sous ses yeux.
-Vous m'en voyez soulager. Lieutenant, y a-t-il des blessés dans vos rangs?
-Deux hommes ont été touchés par des traits. Baudoin n'a pas survécu...
-Puisse Tyra veiller sur lui et son âme être légère...
-Et je crois que cet étranger à raison, votre carrosse n'est pas en état de repartir. Par contre je serait bien en peine de le réparer...
-Nul besoin de mous presser pour arriver en ville, nous avons encore un peu de route. Occupez-vous au mieux des blessés... et des morts. Nous nous arrêtons.
L'odeur lourde devenait suffocante, mais Cécilie ne fit aucun commentaire. Cela devait être un spectacle bien plus affreux pour Rose. Les gardes commencèrent à s'affairer. Marchant, trainant de lourdes charges, parlant à voix basse. Il était plus simple de ne pas penser à leur sombre tâche...
-Pardonnez ma brusquerie, Jinador, mais puisque vous êtes indemne, j'aimerai revenir sur ma première question. Votre action m'intrigue au plus haut point.
Mais les explications de Jinador ne pouvaient satisfaire qu'à demi la curiosité de la Dame. Lui-même ne semblait pas sûr de ce qui l'avait poussé à risquer sa vie. Il passait par là? Il chassait, rien de plus? Et sa franchise... Cécilie ne savait pas si la roture avait le droit de chasser sur ces terres, mais si c'était comme chez elle, il fallait sans doute une autorisation particulière. Il parlait de lui-même comme s'il n'avait aucun secret, ne désirait garder aucune part d'ombre. La jeune dame connaissait bon nombre de ses pairs qui l'aurait interrompu ou chassé sans autre cérémonie, mais cela n'étaient sans doute pas taraudés à la même soif de savoir. Car l'homme ne venait pas non plus d'ici et se prétendait sans famille ni ami. De quelle contrée étrange sortait-il?
Tout cela soulevait autant de question, si ce n'était plus encore que ce que ça apportait de réponse! C'était la première fois que Cécilie faisait une telle rencontre sur les chemins.
Une rencontre qui, en plus de parler à tord et à travers, n'hésitait pas à poser à son tour des questions à une noble dame... Tout en lui faisait quelques compliments qu'une autre aurait pu trouver très déplacés. La voix de l'étranger était grave, mais d'une douceur qu'elle n'aurait pas attendue d'un homme des bois. Peut-être craignait-il encore pour sa vie. Ou peut-être parlait-il trop vie, comme il l'avait déjà fait. Belle. Elle n'avait pas tant que ça l'habitude d'entendre venter ses charmes autrement qu'après ses concerts ou lors de négociations. Et en général, les nobles avaient le tact de lui parler plutôt de sa voix ou de ses manières que de quelque chose qu'elle ne pouvait même pas imaginer. Cécilie ne connaissait que par les pages sèches des livres, l'effet d'un visage doux, d'un maintien noble ou d'une peau blanche. Mais le ton de ceux qui vantaient ses atouts était souvent teinté de quelque chose de factice, facile à discerner pour qui voulait l'entendre. Là, aucun faux-semblant ne boursouflait les mots simples du guerrier. C'était toujours agréable d'entendre ce genre de chose de la part d'un homme respectueux. Aussi, bien que gênée, décida-t-elle de ne pas s'en formaliser.
Rose plissa ses yeux gris sombres, dévisageant la face blessée et poisseuse de sang du colosse rustaud en face d'elle. Son ton ne lui avait pas vraiment plu. Pas plus que le signe de tête qu'il venait de faire. Et ça, elle n'allait certainement pas le retranscrire.
-Je me nomme Cécilie de Laval. Je viens de Bastylle pour voir une cousine chère à mon cœur.
L'accent de la jeune femme était typique de celui du Midian et un Missédois l'aurait reconnue à des lieues de là. Mais il était vrai qu'elle ne venait pas directement de son fief natal.
"Permettez que nous ne perdions pas de temps, celui-ci est bien trop important, et je me doute que vous êtes ici pour des affaires importantes...Discutons pendant que je m'occupe de votre calèche ?"
Visiblement, dans la tête de cet homme: personne de qualité, voulait dire personne très occupée. C'était assez drôle en un sens de le voir courir après le temps alors qu'elle lui avait clairement signifié qu'elle n'était pas pressée... Même si dans ce cas, il n'avait pas totalement tort et que Céclie était également à Lourmel pour affaires. Il avait surement hâte de se défaire d'une situation qu'il considérait comme risquée...
Il avait à peine proposé de s'éloigner que Rose caressait la main posée sur son épaule, indiquant silencieusement que l'homme bougeait ou souhaitait bouger. L'aveugle répondit en serrant à peine les doigts.
-Je vous suis.
Rose se tourna vers la droite et tapa deux petits coups sur les doigts de son amie. Un terrain accidenté. Pas la peine de demander pourquoi. Cécilie releva sa robe d'une main et se concentra pour suivre les écarts de pas et les détours de sa suivante. Une autre pression lui apprit que le plus malaisé était passé. Heureusement pour elle, Rose savait exactement comment la conduire. Avec leur entrainement, les deux femmes pouvaient marcher ensemble à une vitesse tout à fait normal même sur des terrains difficiles et Cécilie s'était même essayée plus d'une fois à la course dans ses jeunes années.
Puis vint l'avalanche de détails sur l'état du carrosse. Le Lieutenant devait les avoir suivi, car elle entendit plusieurs fois des onomatopées d'attentions. Il comprenait surement beaucoup plus ce que racontait l'étranger que la jeune femme, qui elle ne voyait pas du tout de quoi il était question.
-Une sommaire sera parfaite. Lieutenant, veillez à ce que cet homme ait ce qu'il lui faut pour remettre la calèche en état. Je vous fais confiance, Jinador, j'espère que vous ferez montre de la même honnêteté que plus tôt.
-Deux soldats sont en train d'allumer un feu un peu plus loin sur le bas côté de la route. -Très bien.
Sur ce, la jeune femme laissa l'homme à son travail, tournant les talons vers le foyer, Rose en tête. Les réparations durèrent un moment. Autour d'elle, les gardes s'affairaient toujours. Elle échangea quelques mots avec les blessés, laissant Rose les soigner pour permettre aux hommes de s'occuper des corps sur la route. Une fois fait, la servante retourna régulièrement prendre des nouvelles des travaux qui avançaient doucement. Rien d'autre ne semblait se déplacer sur la route. Nul bruit de pas ou de chevaux en dehors de ceux qui étaient regroupés autour de leur position. Juste le vent dans les arbres. Les gardes se réunirent bientôt près du feu, commençant à préparer de quoi manger un peu. Une odeur de nourriture flotta bientôt dans l'air, se mêlant avec celles plus ténues de la mort et de la sueur. Cela n'invitait pas vraiment la jeune femme à avoir envie de manger, mais ça n'avait pas l'air de gêner les autres.
Lorsqu'elle revint pour la troisième fois, Rose glissa une couverture sur les épaules de sa maîtresse et un corps de bois froid entre ses mains. Un objet assez simple que Cécilie connaissait bien. Une lyre. Son instrument de voyage. Ses doigts bougèrent presque d'eux même, légers sur les cordes alors que la jeune femme fermait les paupières, déjà emportée par sa propre mélodie.
Ils s'étaient arrêtés depuis bien plus d'une heure lorsque qu'elle avait commencé à jouer une mélodie improvisée. Elle se laissait simplement emporter par l'endroit, la brise et la tension qui retombait après les combats. Quelques accents plus lents, plus solennels étaient dédiés aux morts, à Baudoin...
Il lui sembla que cela faisait à peine quelques minutes qu'elle jouait lorsque Jinador vint annoncer son exploit avec les quelques hommes qui étaient restés avec lui. Le carrosse était fin prêt à repartir !
-Et bah si c't homme là est pas la meilleur rencontre qu'on aurait pu faire mon lieutenant! Un charpentier doué! -Pour sur, il s'y connait! -V'nez donc vous asseoir un peu et vous mettre quelque chose sous la dent! Rencherrit un autre soldat.
Cécilie s'interrompit par politesse. Instantanément, elle avait repris son maintien droit. Un sourire à la fois amusé et reconnaissant sur le visage, elle ne put s'empêcher de lancer:
-Charpentier émérite, chasseur aguerrit, guerrier désintéressé, y-a-t-il seulement un domaine où vous n'excellez pas?
Au vu du bruit, Cécilie supposa que les derniers retardataires venaient s'asseoir pour manger. Finalement, personne n'avait l'air spécialement pressé de repartir... Les conversations crépitaient comme le petit feu de camp. On fit tourner du pain et des écuelles que Cécilie refusa, incapable d'absorber quoi que ce soit tant l'odeur lui soulevait encore le cœur, mais l'atmosphère détendue de sa compagnie lui faisait du bien.
-Je crois ne pas être la seule à me demander d'où vient un homme tel que vous? Commença-t-elle finalement. Votre accent ne serait-il pas du Nord? Et pourtant, vous dites ne pas être de la région...
Rose sourit en coulant un regard à Cécilie. Elle connaissait assez la curiosité de la jeune femme pour imaginer l'ébullition qui devait avoir lieu dans son crâne, provoquée par des centaines de questions sans réponse. A cet instant, elle devait déjà en avoir une liste plus longue qu'elle étant donné le personnage fort étrange sur lequel elle était tombée. Et pourtant, elle était toujours d'humeur et de visage égal, même face à ce colosse. Elle se maîtrisait à la perfection. Elle ne lui avait même pas encore demandé son âge ou son histoire, c'était pour dire!
-Vous aurez surement remarqué que ma vue n'est pas vraiment perçante... Auriez-vous l'obligeance de bien vouloir me donner votre main, pour que je me fasse une idée de celui avec qui je m’entretiens.
En prononçant sa dernière phrase, la jeune femme avait doucement ouvert sa main droite, paume vers le haut. Ce n'était pas vraiment dans la coutume, mais les gens lui pardonnaient généralement cet écart de conduite. Sous le regard protecteur de Rose, elle attendait une quelconque réaction de l'étranger.
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Ven 6 Mar 2015 - 6:04
Jindanor vint donc de finir son travail, fier de ce qu'il avait pu faire avec le bois alentours, ayant eu le droit à maintes expression de son talent de la part des quelques hommes qui étaient venu l'aider dans sa tache. Non pas que celle-ci fut réellement ardue pour un jeune homme ayant appris depuis sa jeune enfance à travailler le bois, mais une tâche longue afin de rendre le bois solide et que ces parties brisées puissent être remplacé le temps de quelques lieux.
-Et bah si c't homme là est pas la meilleur rencontre qu'on aurait pu faire mon lieutenant! Un charpentier doué! -Pour sur, il s'y connait! -V'nez donc vous asseoir un peu et vous mettre quelque chose sous la dent! Renchérit un autre soldat.
La Noble Dame s'était mise à jouer durant le travail de Jindanor, qui non loin de là avait pu apprécier la mélodie, chose l'aidant à se donner à cœur dans son travail. Cela remontait à bien longtemps, la dernière mélodie qu'il avait entendu. En cette ville de La Dross, une taverne, un des nombreux troubadours de passage s'était mis à jouer une mélodie entraînante et joyeuse sur laquelle Jindanor avait aimé se défoulé dans une danse sans retenue. Il s'était d'ailleurs fais quelques ampoules aux pieds à force de danser ce jour là. Malgré ce petit aparté de pensée Jindanor se laissa sourire lorsque l'on lui proposa de venir s'asseoir et de partager le repas.
-Hé bien, ce sera avec plaisir, je n'oserais pas refuser un bon repas ! -Charpentier émérite, chasseur aguerrit, guerrier désintéressé, y-a-t-il seulement un domaine où vous n'excellez pas?
Tout en s'asseyant calmement Jindanor observa la femme, et avec un sourire des plus amusés, tout en se faisant servir une louche de ce repas, il laissa échapper cette phrase :
-S'il y a bien quelque chose où je n'excelle pas, c'est la cuisine... Mes repas sont a chaque fois une horreur. Il ria de bon cœur, il se sentait beaucoup plus à l'aise, et sa voix était plus assurée dorénavant. Il avait eu le temps de sympathiser un peu avec les quelques bougres qui l'avait aidé à réparé la calèche, et l'ambiance ne se prêtait plus à l'inquiétude.
Il discuta alors de tout et de rien, mangeant calmement, sans trop en demander, il remarqua que le temps passait vite, non pas pressé de partir, cela faisait plusieurs ennéades qu'il n'avait pas eu un bon repas et des personnes avec qui rire, et parler de bon train ! L'Odeur ne le gênait pas, il s'était habitué à souffrir de bien plus dérangeant quand il devait se nourrir, mais cela le gêna de voir que la Dame elle, ne pouvait rien avaler... Cela n'était certainement pas son quotidien. Soucieux de ce que pourrait penser la Servante de la dame, de ce qu'elle pourrait dire de lui une fois qu'il disparaîtrait, Jindanor essuya sa figure, la nettoyant à l'aide de sa gourde et la séchant d'un tissus plus propre que la moyenne de ce qu'il portait, sortis de sa sacoche.
-Je crois ne pas être la seule à me demander d'où vient un homme tel que vous? Commença-t-elle finalement. Votre accent ne serait-il pas du Nord? Et pourtant, vous dites ne pas être de la région...
Il observa alors la demoiselle, tenant calmement son écuelle il vida la dernière lampée et posa délicatement son bol, tout en souriant, puis s'accorda à répondre aux questions que se posait certainement bon nombres des personnes de l'assemblée.
-D'où vient un homme tel que moi ? Voyez-vous l'Aduram ? Cette immense forêt semblant mourante, abritant pourtant bon nombres de bêtes monstrueuses et bien vivante ? C'est de là que je viens... Mon père tenait une menuiserie-charpenterie là bas, nous vivions non loin de la ville de La Dross, nous vivions bien mal grès les aléas de cette contrée. J'y ai grandis, jusqu'à mes Dix huit année, à la suite des quelles, je suis partie en voyage. Il lâcha cela, tranquillement, aimablement, contant un peu de sa vie, mais évitant d'aborder le Pourquoi du comment... Il ne souhaitait pas réellement étalé les problèmes qui l'avait poussé à partir. Aussi gardait-il un grand sourire, attendant l'avalanche de question qu'il avait certainement déclenché... Ils allaient en passer du temps.
Jindanor capta le sourire de rose, celle-ci observant sa Maîtresse, elles étaient visiblement très proche. Il posa ses coudes sur ses genoux, toujours vêtus de sa peau d'Ours...De dos l'on aurait dit un ours qui dévorait un saumon... De face un joyeux voyageur qui répondait aux questions des intéressés... Plus contradictoire, ce serait de monter en bas.
-Vous aurez surement remarqué que ma vue n'est pas vraiment perçante... Auriez-vous l'obligeance de bien vouloir me donner votre main, pour que je me fasse une idée de celui avec qui je m’entretiens.
Pour faire partager cette musique que j'apprécie.:
Jindanor confirma alors ses pensées, cette Dame était aveugle, alors il se dit que ce n'était pas plus mal, elle ne le jugerait pas sur son allure... Il ne devait pas réellement donner toute confiance au premier regard, bien au contraire certainement. Elle lui demandait de lui donner sa main, il fut.. Légèrement déstabilisé suite à cette demande, il n'avait jamais réellement donné sa main à celle d'une femme, encore moins d'une Noble. Mais ce que femme veut... Il tendit alors sa main droite, celle qui était sa main de prédilection. Il avait appris à écrire, dessiner, sculpter le bois, tailler les troncs avec cette main principalement. Il s'arrêta cependant, reculant sa main il vint s'essuyer celle-ci dans le même bout de tissu que tout à l'heure, le sortant d'une de ses nombreuses petite sacoche à sa taille. Autant être civilisé et ne pas la laisser tremper ses doigts dans la terre, la boue, ou même le sang. Alors il retendit sa main, la laissant à l'inspection de la Dame. Il savait que bon nombres de personnes était capable de savoir qui était la personne en face d'eux, juste en détaillant leur main. Elle était certainement de ceux-là.
Tout en approchant sa main il vu la sienne s'ouvrir vers le ciel. Il déposa avec délicatesse sa propre main, le dos de celle-ci sur la paume de la Dame. Le toucher qu'il ressentit était bien différent de ce dont il avait coutume. Sa peau était douce, gardait du travail de la plèbe. Jindanor était légèrement mal à l'aise, non pas pour ça... Il s'ouvrait en quelques sortes à elle, elle pouvait savoir beaucoup de chose de lui ainsi, alors qu'elle était aveugle, il lui permettait ainsi de le "Voir"... Qu'allait-elle penser de cet homme. En plus il le faisait devant toute la garde de la dite, et devant sa servante.
Il ne prononça mot le temps qu'elle se détaille l'homme qu'elle avait en face d'elle.
Lui même ne se voyait pas comme un être en qui il aurait confiance au premier abord, se voyait comme un de ces monstres que l'on utilisait pour faire peur aux enfants qui n'étaient pas sage. Il n'était pas laid... Juste impressionnant, de par sa taille, sa barbe vieille de plusieurs mois, ses quelques cicatrices. Un homme qui avait du vécu pour son jeune age. D'ailleurs, sa main n'était pas seulement rêche, l'on pouvait aussi sentir une cicatrice, entre le pouce et la paume, une légère boursouflure. Erreur d'antan, lors de son apprentissage. Un coup de couteau à bois qui eu dérapé.
Pour tenter de se détendre il voulu parler...Mais ne sachant quoi dire resta penaud... Refermant ses mâchoires il passa sa main libre derrière sa tête. Il ne sait où se mettre, c'est certain. Il tourna alors sa tête vers la foret, observant les arbres, distinguant un goupil au loin, se déplaçant agilement entre les fourrés, suivit de cinq petits, ce qui lui décrocha un sourire franc. Une fois que la Dame eu finis de distinguer ce qu'il était, il se reposa à sa place, attendant l'avalanche de question, à laquelle il répondrait d'autant plus franchement.
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Sam 7 Mar 2015 - 2:42
La première chose que pu remarquer Cécilie lorsque Jindanor posa sa grande main sur la sienne, ce fut justement... qu'elle était grande. Démesurer aurait été plus juste. Lorsque Rose avait dit qu'il était bien bati, elle n'avait pas lésiné sur l'euphémisme. L'artiste commençait à se demander si elle ne ressemblait pas à une fragile poupée de porcelaine à côté d'un si grand bonhomme. Le spectacle avait dû être cocasse jusque-là...
-Aduram... C'est une région bien peu hospitalière, en effet. Ses habitants ont bien du mérite.
A la demande étrange de Cécilie, les discutions s'étaient un peu étouffés. Elle imaginait sans peine l'attention qui se portait mine de rien sur ses gestes. Il n'était certes pas habituel de voir une demoiselle demander la main d'un homme... Surtout en prenant soin d'utiliser ces termes bien particuliers. Mais c'était un tour de langage qu'elle appréciait et qui ne coûtait pas grand chose. Le lieutenant Aldarant l'avait déjà vu faire, puisqu'elle lui avait demandé la même chose avant leur départ. Mais pour les autres gardes, cette scène devait avoir quelque chose de surréaliste et d'intrigant. Parfois, Cécilie se demandait si on ne la prenait pas pour une de ces diseuses de bonne aventure dont on lui avait parlé, capable de lire l'avenir d'un homme dans sa paume.
En tout cas, Jindanor se prêtait au jeu sans un mot ni une réflexion. Il était même étrangement silencieux par rapport à la facilité à parler qu'il avait montré jusque-là. La jeune femme laissa les doigts de sa seconde main parcourir les traits de la main du géant. Quelques cicatrices trainaient çà et là, signes qu'il n'était pas spécialement prudent. Une en particulier, plus marquée, passait du pouce à l'indexe comme une très profonde coupure, mais trop large pour être l'œuvre d'une lame. Un burin peut-être? Ou un siseau à bois étant donné que l'homme venait d'une famille de bûcherons. La peau était raiche et tannée. La pulpe des doigts, la paume et le pouce, recouvert d'épaisses calles. Anciennes. Des cales de travail mais pas seulement. Même si la plus part étaient dues au maniement d'outils lourds, de légère déformatons sur le majeur et l'indexe prouvaient qu'il savait écrire et qu'il y avait même passé un peu de temps.
Elle pressa légèrement ses doigts et le tour de son poignet. Les muscles étaient puissants et le poignet large. L'homme ne tenta pas de s'échapper et résista légèrement, comme pour une poignée de main. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu le temps de se détendre, mais sa réaction était celle d'un homme franc. Le visage qu'il avait montré jusque-là n'était sûrement pas une simple façade pour tromper une femme sans défense et en tirer une bonne récompense. C'étaient là les mains d'un travailleur de force, mais pas d'une simple brute. Ses ongles étaient mal taillés et accrochés en de multiples endroits. Il ne prenait pas vraiment soin de sa personne.
Il avait dû traverser bien plus d'épreuves qu'il ne voulait bien le dire de prime abord... mais même avec toute la curiosité du monde, Cécilie hésitait à poser des questions trop directes. On lui avait jadis appris que le passé d'un homme n'appartenait qu'à lui et elle respectait cette vision des choses... même si sa soif la taraudait souvent.
D'ailleurs, il y avait un point qu'elle n'arrivait pas à déterminer avec toutes ces calles... c'était l'âge de celui dont elle tenait la main. Sa voix ne portait aucune trace du son rocailleux que beaucoup développaient, même légèrement, avec le temps et son cuir était épais et ferme. D'un autre côté, le reste de ses mains affirmaient qu'il avait déjà vécu et survécut. Elles n'auraient pas dépareillé sur un homme d'une trentaine voir même d'une quarantaine d'années.
-Quel âge avez vous?
Enfin, elle libéra l'énorme main et croisa doucement les siennes sur ses genoux. L'examen n'avait pas duré bien longtemps, mais cela avait permis à Cécilie de se faire une certaine idée de la silhouette de l'étranger. Il était non seulement grand, mais devait aussi être large d'épaules et d'une musculature assez imposante. Son visage quant à lui restait un véritable mystère, mais, celui-là, elle ne ferait rien pour l'éclaircir. Demander de toucher une main était une chose, être assez intime avec quelqu'un pour connaitre son visage en était une toute autre. Ces détails que tous voyaient avaient un caractère bien plus particulier quand ils passaient par le toucher. Le nombre de personnes que Cécilie connaissait de la sorte devaient pouvoir se compter sur les doigts des mains.
-J'apprécie votre franchise, Jindanor. Commença-t-elle, laconique, comme si tous pouvaient comprendre de quoi elle parlait. Et vous êtes bien plus grand que ce que je pensais. Je comprends mieux pourquoi mon lieutenant était tendu quant à votre intervention. Vous devez être bien impressionnant à voir.
Son sourire paisible n'avait pas bougé, il s'étant dit même, un peu espiègle sur sa dernière phrase. À acte inattendu, il fallait bien un dénouement à la hauteur.
-Ah ça! Renchérit un soldat, déclenchant une salve de rire et de réflexions sympathiques à l'encontre de l'aide inattendu qui leur évitait d'avoir à porter tous leurs paquetages jusqu'à la ville.
-Mais votre maison est loin. Vous avez du connaitre bien des choses depuis votre départ... Peut-être d'autres demoiselles aidées sur les routes ? Et vous ne devez plus avoir de vivre si vous chassiez en chemin, vous n'avez pas du beaucoup vous arrêter en ville, n'est-ce pas? Vous n'avez pas d'ennuis au moins? Vous n'êtes venu à Lourmel que pour voyager où pour affaire?
Elle n'avait pas pu résister... Elle avait commencé à poser ses questions... et elle s'était sentie obligée de laisser une ouverture au sujet des aventures de l'étranger. Elle espérait un peu que la langue déliée du bûcheron remplierait les blancs. Et puis noyée dans le reste des questions, il ne se sentirait surement pas obligé de répondre. Elle se reprit néanmoins, terminant par quelques mots d'excuse :
-Désolée. Je m'égare... C'est qu'il est rare que j'ai l'occasion de parler à des étrangers, surtout de votre trempe.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Sam 7 Mar 2015 - 4:15
Jindanor observait la jeune femme, il était étonné de la manière de faire, elle semblait scruter chaque parcelle de sa main. Mais semblait surtout bloquer sur un point. Elle ne resta pas silencieuse bien longtemps, bien au bonheur de Jindanor qui , non pas trouvait le temps long, mais la gêne lié à cette action devant les divers personnes présentes se faisant légèrement sentir. Il n'aimait pas réellement être autant observé. Il se sentait.... Oui, comme un lièvre au milieu d'une meute de loup affamé.. Un lièvre à la patte brisée.
Aussi quand vint la série de question, qu'il attendait avec la certitude que l'avalanche finirait pas tomber, Jindanor sourie et se repris, sachant que cet façon d'apprendre qui il était, était une manière si profonde dans le ressentis de la personne que peu de personne pouvait en comprendre le fonctionnement.. Il était dans ce cas là, il était éberlué qu'elle semble autant en apprendre sur lui.
-Quel âge avez vous? -Vous aimeriez le savoir ? Ricana-t'il, amicalement, joyeusement. Pour tout vous dire, mon vingtième anniversaire remonte à il y a trois ennéades, l'on me dit souvent que je ne peux pas être "aussi jeune". Pourtant c'est bien le cas.
Quand Jindanor sentit les douces mains de la demoiselle relâcher la sienne, il revint donc à sa place, il se souviendrait très certainement de ce jour, ces mains douces étaient une chose que très peu d'homme pouvait apprécier... Et il comptait bien s'en souvenir.
-J'apprécie votre franchise, Jindanor. Commença-t-elle, laconique, comme si tous pouvaient comprendre de quoi elle parlait. Et vous êtes bien plus grand que ce que je pensais. Je comprends mieux pourquoi mon lieutenant était tendu quant à votre intervention. Vous devez être bien impressionnant à voir.
Jindanor garda son sourire, puis à la fin de la phrase de la demoiselle, Jindanor étendit lui aussi ce dit. Alors qu'il s'apprêtait à prononcer quelques mots, l'un des soldats renchérit sur la marchandises.
-Ah ça! Fit-il alors, déclenchant une salve de rire et de réflexions sympathiques à l'encontre de l'aide inattendu qui leur évitait d'avoir à porter tous leurs paquetages jusqu'à la ville.
-Mais votre maison est loin. Vous avez du connaitre bien des choses depuis votre départ... Peut-être d'autres demoiselles aidées sur les routes ? Et vous ne devez plus avoir de vivre si vous chassiez en chemin, vous n'avez pas du beaucoup vous arrêter en ville, n'est-ce pas? Vous n'avez pas d'ennuis au moins? Vous n'êtes venu à Lourmel que pour voyager où pour affaire?
Alors, quand elle enchaîna ses questions Jindanor, laissa agrandir son immense sourire, elle n'avait donc pas pu résister, elle aussi était curieuse comme peu de gens, elle aussi se posait une multitude de questions sur le personnage qui se trouvait en face d'elle. Jindanor trouvait la situation cocasse, lui aussi souhaitait bombarder la dame de question, mais certaines questions qu'elle lui posa le rendirent, pensif un instant. Il se demandait réellement ce qu'il comptait faire, dévoiler toute son histoire à cette femme, qu'il ne reverrait sans doute jamais ? A quoi bon se cacher le fait, elle pouvait savoir... Sa servante aussi... Mais les gardes ? Ils les reverraient probablement, il en avait beaucoup plus de chance.
Puis, vint les excuses qui déstabilisèrent complètement notre brave bûcheron... Elle s'excusait, de s'intéresser à ce qu'il était ? Il pouffa alors de rire, non pas un rire moqueur, mais... La situation lui donnait l'impression que les rôles avaient été échangé, il se sentait bien plus proche de cette femme qu'il ne l'avait été avec son propre père. Celle-ci était curieuse, certainement autant...SI ce n'est plus que lui, mais elle savait déjà bien plus que lui. Il calma son rire... Puis pris une respiration.
-Vous aviez dis tout à l'heure, que je devais être impressionnant à voir, visiblement, je dois l'être. Mais je suis réellement navré que vous ne puissiez me voir tel que je vous vois. Cela ne m'attriste pas réellement... Je me sens juste privilégié... Et je n'aime pas ça. S'il y avait un quelconque moyen, soyez-en certain, pour que vous puissiez Voir, voir le monde qui vous entoure, les couleurs, les visages de vos proches... Juste pour voir votre émerveillement... J'aurais été jusqu'au bout de ce continent. Il prit une pause, il était sincère, ce monde qui l'entourait, il aurait voulu lui partager, lui faire voir tout cela, comme ce goupil qu'il avait aperçu au loin tout à l'heure... Comme ce soleil qui déjà déclinait à l'horizon au fur et à mesure de leur conversation. Puis il décida de répondre aux questions. Ma maison est en effet très loin d'ici... En réalité... Elle n'est plus... Tout comme ma famille, mes amis. Ma vie passé n'est plus qu'un tas de cendres, d'ossements, et de sang. J'ai en effet connus de très nombreuses situations, de la plus paisible, à la plus dangereuse, en passant par les plus humoristique. En réalité, je n'ai pas vraiment aidé d'autres demoiselles en chemin, considérez-vous comme privilégiée ? Il laissa échapper un léger rire. Non, je n'avais plus de vivre, en réalité cela faisait, deux jours que je marchais sur ma faim. J'avais finis mon bœuf séché... Je déteste la viande séché... Enfin, j'adorais ça, mais le fait d'en manger touuuuut les jours.... Argh... Des ennuiiiiis... J'en ai eu.... Beaucoup. J'ai eu du mal à m'en défaire... Allez cacher un homme de deux mètres ... C'est difficile. Et en effet, je me dirigeais vers Lourmel, pour essayer de faire affaire... J'ai entendu parlé de l'ouverture d'une Mine, je pensais peut-être proposer mes services en charpentes et menuiseries, afin de gagner mon pain... Et qui sait, peut-être mon travail serait-il reconnus plus facilement ? Je ne sais pas réellement moi même... L'on m'a conté ce qui s'était déroulé... Pour la mine, et cetera... Mais ... Je ne crois pas que ce soit vraiment pour ça que je sois venu. Je dois paraître complètement fêlé, mais... Parlons d'intuition ? Je me devais de me trouver ici... A cet instant. Et je me réjouis d'ailleurs d'être ici.
Il avait laissé couler ses paroles, dans un flots continus d'information, aux gestes témoignant de l'intensité de certains événements pour ceux capables de le voir, à l'intonation bien précise, pour Cécilie. Il avait tellement de chose à raconter, et tellement d'autre qu'il ne souhaitait visiblement pas dévoiler à toutes les personnes présentes. Il resta encore évasif sur la réelle raison de son départ, mais il fut simple d'en comprendre qu'une Tragédie était la cause de son départ.
-Je vais vous faire part d'une de mes...Mésaventures, lors de mon 16 éme anniversaire, mon père m'envoya chercher la pitance à La Dross, comme à l'habitude, et comme à l'habitude, je passais chez le Boucher, celui-ci me connaissait que trop bien, appréciait mon père... Mais alors moi, Haha... A cet age là, j'étais très charmeur, je courrais après la fille de ce boucher, et la nuit d'avant, j'étais passé la voir à sa fenêtre. Le père m'avait surpris et m'avait menacé de me découper en rondelle et de m'utiliser pour les plats du lendemain... J'eu fuis... Sauf que... Hé bien il avait une très bonne mémoire. Il lâcha son étal, le laissant entre les mains de sa femme, s'emparant de son hachoir à viande, il se mit à me courir après dans toute la ville. Je courrais vite dans le temps, plutôt agile, je me balançais, glissais, m'éclipser dans une étroite ruelle. Sauter au dessus d'un étalage de fruit dans lequel cet homme vint s'écraser. Je me retrouvais ainsi avec quatre personnes me courant après... Le Boucher, l'homme et la femme à qui appartenait l'étalage, et l'un des gardes... En a peu près cinq minute, je me suis retrouvé avec la moitié de la ville aux trousses.Il éclata alors de rire, avant de continuer. Je ne vous dis pas la tête de mon Paternel quand je me suis retrouvé enchaîné, devant la maison, avec la moitié de la ville derrière moi.... J'ai passé un sale quart d'heure ce jour là.
Jindanor avait voulu dévier la conversation,histoire que les gardes rient ensemble et commençent à débiter leurs propres mésaventure, il en profita lorsque les rires battaient leurs pleins, pour s'éclipser près de la Calèche, en observant le travail... Richement décorée, il s'était volontairement éloigné, pour réfléchir à ce qu'il allait faire par la suite... Parler à cette femme, répondre à chacune de ces questions ? Il n'était pas capable de décrire pourquoi il souhaitait tant partager ces choses avec elle... Il ne la connaissait pas, ne la voyait que pour la première fois... Il tournait en rond derrière la calèche... Puis s'y adossa... Et s'il attendait.... ? Viendrait-elle avec sa servante... ? Sans doutes pas... Quoi que, elle semblait aussi curieuse que lui... Qui sait ?
Il soupira puis leva la tête vers le ciel... Avec toutes ces histoires, ces discussions, le travail qu'il avait fournis... Le soleil semblait déjà vouloir s'éclipser et laisser place à la Lune... Offrant un coucher de soleil plutôt magnifique. Plusieurs minutes s'écoulèrent, les rires continuait de fuser, la discussion battait toujours son plein...Et Jindanor se posa une question... Qu'elle était le Nom de cette femme ? Elle savait réellement bon nombres de choses de lui, mais lui...Quasiment rien... Non non, pas quasiment, il ne savait RIEN d'elle... La curiosité le taraudait, l'agaçait... Il se morda la lêvre à trois reprises. Puis décida d'attendre encore un peu. Qui sait ?
-Tu as autant de courage qu'un cloporte... Pas capable de poser des questions... Se murmura-t'il.
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Dim 8 Mar 2015 - 2:32
Cécilie avait à peine fini de s'excuser pour son manquement à l'étiquette que la voix de Jindanor explosa en un rire ausi sincère que bruiant qui essayait tant bien que mal d'étouffer. La jeune femme ne s'attendait pas à cela. Elle resta confuse quelques instants. Il n'avait pas l'air de se moquer d'elle mais dans ce cas, pourquoi riait-il à gorge déployée? Elle ne pensait pas avoir dit quelque chose de drôle ou de mal venu... N'étant pas dans un cadre strict et les enjeux n'étant pas important, la cause de cette hilarité ne pouvait pas être grave mais ne pas la connaitre était frustrant... Elle allait poser la question lorsqu'un flot constant et ininterrompu de mot passa les lèvres du voyageur. Son récit était assez décousu et ses intonations très explicites. Elle se plut à imaginer les grands gestes qu'il devait faire pour accompagner son histoire.
Mais dans l'océan de paroles, de viande séchée et de réflexions humoristiques, Cécilie remarqua facilement qu'il noyait certaines choses. La destruction de son lieu d'origine, par exemple, ou l'exacte nature des ennuis qu'il avait eus depuis son départ. A peine vingt-ans et il avait déjà traversé tant d'épreuve... Il était difficile de penser que cet homme était plus jeune qu'elle, même si ce n'était que d'un mois.
D'autres remarques de sa part restèrent en revanche bien présentes dans l'esprit de la demoiselle, au moins autant que l'étrange rire qu'avait suscité ses questions: Les remarques de Jinador avait eu sur sa cécité. Là encore, il faisait preuve d'une sincérité et d'un allant très étonnant et d'autant plus rafraichissant qu'il avait quelque chose de chevaleresque. Cet étranger était capable d'aligner sans y penser une poétique déclaration, fervente de générosité, et une promesse de partir à l'autre bout du monde pour les yeux (littéralement) d'une dame qu'il ne connaissait que depuis quelques heures. Elle aurait surement dû s'offusquer, mais elle se contenta de ravaler sa gêne pour répondre... Lorsqu'une nouvelle fois la voix de Jindanor l'en avait empêché.
Si elle aimait bien poser des questions, le voyageur semblait beaucoup aimer y répondre! Peut-être était-ce la panache de ceux qui n'avaient pas beaucoup d'occasions de parler à d'autres être humains? Et encore une fois, il trouva le moyen de remettre sa rencontre avec la demoiselle en avant. Toutes ces réflexions finissaient par interpeller Cécilie... et elle n'était surement pas la seule.
Rose avait soigneusement noté toutes les fois où le bûcheron avait complimenté, directement ou non, son amie. Elle ne disait rien. Ce n'était pas son rôle. Elle savait aussi que le flegme de la jeune noble était sa façon d'accueillir humblement des compliments aux quels la bienséance ne l'autorisait pas à répondre... ou de les laisser passer sans froisser leur auteur. Mais ce que la servante connaissait aussi, c'était le sujet de leur prochain moment d'aparté.
Les gardes, quant à eux, si le fait les amusait, n'auraient pas oser faire des commentaires... pas en la présence de Cécilie du moins. De plus, ils étaient surement bien trop prit par le rythme des paroles de leur hôte du moment pour avoir le temps de penser à autre chose. La dernière histoire du jeune étranger et de la fille du boucher eu d'ailleurs l'air de les ravir au plus haut point. Si certains semblèrent hésiter à réagir, surement à cause de la présence de deux femmes, d'autres partirent au quart de tour.
-J'espère qu'la bougresse en valait la peine! -Moi j'en connais une d'bougresse qui en vaut la peine, et c'est ta soeur! -Toi...! -Paix Eric! Comme si t'avais jamais luthiner une fille de cuisine... -Tu va quand même pas remettre Margot sur le tapis! -Pas la petit Margot qui aide la Mère Pichat quand même?! Intervint un autre. -Toi et ta grande gueule Terrant! -Tu t'es fourré dedans tout seul, mon ami! -Maintenant reste pus qu'à raconter! -Allez Eric! Crache!
Alors que Cécilie pensait très sérieusement à s'éclipser pour laisser les hommes parler entre eux de choses que les chastes oreilles d'une demoiselle ne devraient pas entendre, et ceux même si la demoiselle en question avait surement déjà lu et entendu pire, la main de Rose passa doucement caresser la sienne. Quelqu'un bougeait ou s'éloignait. Bien que dans la cacophonie ambiante, l'aveugle ne puisse pas vraiment savoir dans quelle direction, si Rose avait pris la peine de lui signaler cela ne pouvait que concerner Jindanor. Il ne pouvait pas s'éclipser ainsi... n'est-ce pas?
-Vers la calèche. Souffla encore la voix de sa suivante, presque couverte par les rires et la ripaille.
Même si elle mourait d'envie de donner à Rose le signal du départ pour s'assurer que l'étranger n'était pas parti, suivre ainsi un homme inconnu n'était pas convenable... et pouvait être dangereux. Aussi la jeune femme supporta encore un peu les quolibets fripons de ses gardiens... Jusqu'à ce que Rose se lève.
La suivante chercha le lieutenant des yeux pour lui faire signe de la tête. Les dames se retiraient dans le carrosse, comme à leur habitude lorsque les conversations ne leur convenaient plus. Le lieutenant avait surement vu le bucheron s'éloigner, mais de toute façon, la servante était la pour préserver l'honneur de la demoiselle. Elle posa la main de Cécilie sur son épaule, ramassa la lyre et s'éclipsa en directions de leur refuge.
Cécilie remercia son amie en s'éloignant du feu.
-Si je ne l'avais pas fait, vous m'auriez ennuyée avec toutes sortes de questions sur cet homme pendant des semaines! Répondit Rose, taquine.
Quelques pas plus loin, Cécilie entendit une voix sourde grommeler près du sol.
"un cloporte... Pas capable de poser des questions... "
-Vous n'êtes pas un cloporte... ni "fêlé" d'ailleurs. Franc: certainement. Et même un peu impudent. Mais certainement pas fou.
Elle avait interpellé le colosse sans ambage, se contentant de s'approcher avec Rose et de s'arrêter lorsqu'elle lui fit signe. Il devait être assis.
-Je suis heureuse que vous ne vous soyez pas enfuit... On ne vous a jamais dit qu'il n'était pas convenable de clamer à une demoiselle que vous seriez prêt à traverser les continents pour elle et de partir sans un mot par la suite? Continua-t-elle en le grondant faussement. La flatterie et les penchants qu'elle invite ont tendance à mettre la jeune femme en mauvaise posture dans la plupart des cas... Mais je ne doute pas que cela ait été dit sans arrière-pensée.
C'était là toute la véhémence dont ferait preuve la jeune dame en remontrance de la gêne qu'elle avait éprouvée. Les paroles due Jindanor avaient été agréables et elle ne lui en tenait pas rigueur ni ne lui demanderait fermement d'arrêter car il s'était montré très respectueux, peut-être même plus que certains nobles de sa connaissance. Mais son éducation lui demandait de faire une réflexion.
Au lieu de monter dans la calèche comme à son habitude, Cécilie demanda à Rose de l'aider à s'asseoir dans l'ouverture de la porte. La servante tira une couverture sur le plancher de l'habitacle avant que la jeune femme ne prenne place.
Au moins, la jeune artiste n'avait pas à hésiter quant au moyen de faire renaitre la conversation après ces fausses réprimandes. Deux réflexions tournaient en boucle derrière ses yeux bleus. Elle attaqua avec celle qui avait le plus de chances d'interpeller l'étranger.
-Vous savez, je me sens privilégiée par rapport à vous.
Elle laissa la phrase en suspend dans l'air un instant. Attentive au moindre son.
-S'il y avait la moindre chance pour que vous puissiez sentir le monde comme je le sens... Rien qu'en ce moment... Chaque frôlement, chaque changement du vent. L'harmonie du vent dans les feuilles et du chant d'un oiseau. Le cri d'un goupil au loin qui fait contre point. Ou bien même les intonations uniques de la voix d'une personne qui vous est chère... Juste pour voir votre émerveillement...
Elle avait repris la formulation du colosse avec un sourire resplendissant. Elle parlait rarement de son handicap. Non pas qu'elle en éprouve une quelconque gêne, mais c'était un sujet que les nobles évitaient soigneusement. Très peu savaient même si c'était de naissance ou dû à un accident. Mais encore une fois, la sincérité avec laquelle Jindanor avait réagi la portait à le détromper. Ce qu'elle entendait, ce qu'elle sentait, personne ne semblait capable d'en comprendre la profondeur. Personne ne réalisait les sentiments que cela pouvait entraîner. Elle s'était aperçue de sa sensibilité et de la simplicité incroyable avec laquelle elle troublait les gens en essayant de retranscrire son monde dans ses chants et sa musique. Tous la plaignaient de ne pas connaitre les beautés du monde. Elle-même s'en voulait de ne pas être capable de voir pour le chagrin que cela avait causé dans sa famille. Mais elle était arrivée à ne plus se considérer comme inférieur en tout aux personnes voyantes. D'autres dons lui avaient été accordés et si le commun ne pouvait le comprendre, ce n'était pas pour cela qu'ils n'existaient pas.
-Enfin je veux dire une autre façon que celle de vous ôter définitivement la vue bien sûr... Ajouta-t-elle en ultime pique.
Elle attendit une quelconque réaction avant de continuer sur sa seconde idée.
-Je voulais vous demander. Plus tôt, lorsque je vous ai harcelé de mes questions, vous avez ri. Puis-je savoir pourquoi?
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Dim 8 Mar 2015 - 14:03
Jindanor observait toujours le ciel, soleil couchant fuyant lentement son amour interdit. La lune pointait le bout de son nez, non loin dans son dos. Il finissait seulement sa phrase qu'il entendit cette femme qui l'intriguait répondre.
-Vous n'êtes pas un cloporte... ni "fêlé" d'ailleurs. Franc: certainement. Et même un peu impudent. Mais certainement pas fou.
Il se tourna vers elle, déglutissant, impudent ? Il n'avait pas voulu la gêner, ou encore moins la vexée... Il était trop franc, il témoignait trop de ce qu'il ressentait... C'était certainement la faute de ces longues ennéades à marcher en solitaire, et puis cette rencontre avec Grégoire de Rimbert, et La Rousse.. Que leur était-il arrivé depuis qu'ils avaient été séparé... Grégoire était certainement au front à l'heure qu'il était, entrain de tuer à la pelle... Il s'en sortirait, il se battait bien, bien mieux que Jindanor. Et La rousse.... Elle avait du aller à Thaar, mais leur chemin furent séparé... Une attaque de bandit. Elle avait fuit, mais Jindanor n'avait pas parvenu à la retrouver.. Il avait donc erré, jusqu'à ce qu'il entende parlait de Lourmel...
-Je suis heureuse que vous ne vous soyez pas enfuit... On ne vous a jamais dit qu'il n'était pas convenable de clamer à une demoiselle que vous seriez prêt à traverser les continents pour elle et de partir sans un mot par la suite? Continua-t-elle en le grondant faussement. La flatterie et les penchants qu'elle invite ont tendance à mettre la jeune femme en mauvaise posture dans la plupart des cas... Mais je ne doute pas que cela ait été dit sans arrière-pensée.
Jindanor passa sa main droite derrière sa nuque, gêné, désolé... Déglutissant il voulu prendre la parole... Mais s'en retint quelques instants. Formulant correctement la phrase qu'il souhaitait laisser échapper.
Je... Je suis navré de vous avoir ennuyée, ce n'était pas là mon but... Je suis bien trop franc, et ce depuis que j'ai rencontré de Rimbert... Un compagnon de voyage... Je ne jette pas la faute sur lui, bien au contraire... Il m'a juste... Permis de me relacher un peu, de laisser sortir ce que je ressentais. Il pris quelques instants, respirant calmement, il observa la demoiselle. M'enfuir ? A quoi bon vous fuir ? Je veux dire par là, vous m'intriguez, comme vous, pour moi vous êtes un spécimen rare... Je ne vois que très peu de personne de votre accabit. Et ma curiosité me pousse, me malmène, tentant de me faire dépasser les convenances, comme j'eu du le faire plusieurs fois durant nos conversations. Mon père m'a appris à me tenir en Société, auprès des Nobles de la péninsule. Mais... Le fais de n'avoir croisé personnes pendant plusieurs ennéades fais que d'en croiser me réjouis, et le fait de tomber sur une femme comme vous, fais que bien trop de questions se bousculent dans ma tête... Il s'arrêta là, voyant la demoiselle s'asseoir non loin de lui, sur l'ouverture de l'habitacle de la calèche.
-Vous savez, je me sens privilégiée par rapport à vous.
Il l'observa alors, elle laisser suspendre les mots, et ils résonnaient en lui... Si elle voulait relancer la conversation elle avait gagner.. Cette phrase intrigua Jindanor plus que de normal. Lui qui avait des questions, celle qui venait d'apparaître en lien à cette phrase ne fit qu'exploser la cafetière qui lui servait de crâne... Par politesse il se retint... Il attendit qu'elle finisse ce qu'elle avait commencé.
-S'il y avait la moindre chance pour que vous puissiez sentir le monde comme je le sens... Rien qu'en ce moment... Chaque frôlement, chaque changement du vent. L'harmonie du vent dans les feuilles et du chant d'un oiseau. Le cri d'un goupil au loin qui fait contre point. Ou bien même les intonations uniques de la voix d'une personne qui vous est chère... Juste pour voir votre émerveillement...
Ce qu'elle dit le fit alors largement sourire, elle n'était pas comme bon nombre de servant lui avait conté le manque d'humour de certains Nobles... Elle savait lancer les piques, et rire de ce qui lui arrivait. Elle semblait même plus joyeuse que certains des plus gai lurons que Jindanor avait rencontré. Elle savait vivre, certainement mieux que Jindanor.
Jindanor l'observait, l'écoutant attentivement... Elle se sentait privilégiée... Oui... Pourquoi serait-ce lui le privilégié ? Elle était l'une des rares personnes à vivre comme elle le faisait. Peu de personnes connaissait ce qu'elle ressentait en réalité à chaque instants de sa vie. Il souriat de plus belle.
-Enfin je veux dire une autre façon que celle de vous ôter définitivement la vue bien sûr... Ajouta-t-elle en ultime pique.
Jindanor voyant qu'elle attendait une quelques réaction, il se laissa répondre.
-Il y a peut-être un moyen... Mon paternel me racontait de nombreuses histoires, et je trouve que les mots sont capable des plus grandes oeuvres... Nous pourrions peut-être exprimer ce que nous "voyons".... Il souria, observant continuellement le ciel, lentement se teinter d'un bleu profond, le rose et l'orangé quittant peu à peu le ciel. Car je dois avouer qu'abandonner la vue... Ne me plairait guère... J'y suis habitué, et sans je ne serais plus utile en quoi que ce soit. Il garda son sourire.
-Je voulais vous demander. Plus tôt, lorsque je vous ai harcelé de mes questions, vous avez ri. Puis-je savoir pourquoi?
Jindanor tourna son regard vers elle, son sourire le quittant un instant, plongeant dans une réflexion travaillé. Pourquoi avait-il rit ? Il ne parvenait pas réellement à le cerner lui même... Si, ça lui revenait enfin.
-Je ne voulais pas vous vexer... Navré encore, c'est juste que... Vous vous êtes excusée de l'avalanche de question en lien avec ma personne... Vous vous êtes en quelques sortes, excusée de votre intérêt pour mes aventures ? Moi un homme du bas peuple, qui ne pouvait espérer plus beau jour de sa vie. J'aide une Noble Dame, l'on me complimente, je ris avec eux, l'on s'intéresse à moi. J'ai trouvé la situation cocasse. J'imaginais la situation inversé... L'avalanche de question aurait pu venir de ma propre personne, et là les excuses aurait été nécessaire. Je suis certainement plus curieux que vous... Ou inversement. Il passa sa main sur son menton, sa barbe vieille de plusieurs ennéades. Il aurait vendu son matériel pour un peu de savon et un coupe choux... Pouvoir se tailler la barbe.... Il soupira en observant le ciel. Mais de ce fait... M'accordez-vous l'autorisation de vous harceler de question à mon tour ? Je vous en supplie.. Ma tête est comme une bouilloire trop pleine... Prête à exploser. Il ricanna un peu, passant sa main droite derrière sa nuque.
Il prit quelques instants, se laissant glisser contre la calèche...Laissant chuter sa tête contre le bois.
-J'ai une idée...Je vais vous bombarder de questions, et vous répondrez à celle que vous souhaitez répondre ? Bien..Commençons. Comment vous appellez-vous ? Pourquoi venez-vous ici ? Quels sont vos passes-temps préféré ? Faîtes-vous souvent de la musique comme tout à l'heure ? Vous êtes vraiment douée au passage... Cette musique était empreinte de beaucoups de sentiments. Euhm, que pensez-vous du bougre que je suis ? Par là j'entends... Qu'avez-vous compris de moi par le toucher de ma main ? Je me ferais un plaisir d'éclaircir les zones d'ombres. Et votre amie, comment se nomme-t'elle ? Vous suit-elle depuis longtemps ? De où venez-vous ? Pourriez-vous me décrire cet endroit comme vous le voyez ? Avez-vous déjà eu des amours enfantins ? Des mésaventures ? Des moments cocasses ? Humoristique ?
Jindanor semblait excité à l'idée d'avoir enfin des réponse, sa voix traduisait sa jeunesse cette fois, il était curieux d'en apprendre sur la personne avec qui il discutait depuis maintenant un bon moment. Il l'observait tout en posant ses questions.. Si elle pouvait le voir elle aurait l'impression de voir un immense enfant avide de connaissances. Et voilà qu'il se mettait à la place de cette demoiselle quelques instants auparavant, lorsqu'elle le bombardait de questions. La gêne s'emparant de lui, il venait de l'harceler de question...
-Euhm... Je comprends maintenant pourquoi vous vous êtes excusée tout à l'heure... Je vous pris de bien vouloir accepter mes plus humbles excuses... Je me suis emporté dans mes questions. Il ricanna, d'un air gêné en tournant des pouces.
Cécilie de Missède
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Lun 9 Mar 2015 - 1:57
-Il n'y a pas de mal. Il est bien trop rare de rencontrer un homme réellement franc.
Elle avait crain un instant que le bûcheron se lanche a nouveau dans une diatribe, mais cette fois, il lui laissa l'occasion de parler. Il était décidément bien étrange. Il donnait l'impression d'être constament entre deux univers. Ses mots étaient parfois empreints d'une certaine posésie et il parlait à la jeune noble avec aisance et sans vulgarité. D'un autre côté la silhouette qu'elle imaginait était celle d'un barbar au sang chaud, battit comme un ours, qui maniait la hache comme d'autres la plume...
Il appréciait les histoires. Les livres étaient tout ce que Cécilie connaissait du monde des voyants, mais les descriptions ne servaient pas à grand chose. Comment expliquer à quoi ressemblait un pays ou un homme à une personne qui ne pouvait même pas imagnier les couleurs? Elle ne se départit pourtant pas de son sourire, atendant que Jindanor réponde à sa dernière question. Ce qu'il fit fort précisément.
Une vibration de la cariole ponctua la fin de sa tirade. Visiblement, elle n'était pas la seule à être habitée par une curiosité dévorante! Considérant la façon incroyablement rapide avec laquelle il enchainait réponses ét questions, elle laissa échaper quelques éclats de rires.
-Je ne voulais simplement pas vous mettre mal à l'aise par mes questions. Et oui, puisque vous subissez mes caprices, vous pouvez bien me demander ce que vous voulez. Laissez-moi juste le droit de ne point répondre si cela me déplait.
Mais Jindanor n'aurait pas put poser ses questions les unes après les autres comme le commun des mortels. La jeune femme se retrouva une fois de plus face à une avalanche de mots... Et remercia sa mémoire. Qui devait d'ailleurs être plus efficace que celle du voyageur puisqu'il lui redemanda son nom et la raison de son déplacement comme si elle ne s'était pas présenté plus tôt.
- Laissez là la gêne: Cécilie de Laval. Pour voir ma cousine. La musique et la lecture. Et... attendez...
Les réponses plus construites étaient plus dur à redonner dans l'ordre.
-Oui, je joue souvent. Je suis musicienne à la cours d'Etherna depuis quelques temps. L'instrument que je préfère est la harpe mais c'est un peu encombrant à sortir sur les routes alors la lyre est aussi bien... Contente que cette improvisation vous ait plut. J'aime toujours partager ce genre de chose avec un auditoir et... j'en avais besoin pour me remettre... et pour saluer le jeune Baudoin à ma façon. Quant à votre main, n'ayez crainte, elle m'en a appris bien moins que votre bouche. Vous êtes un homme intégre mais impulsif ce qui, je pense, a tendance à vous attirer des ennuis... comme avec votre boucher. Vous avez traversé des moments difficiles sans avoir le temps de vous retourner. J'espère que des jours meilleurs s'ouvrent à vous. Sinon, la seule autre chose notable que cela m'a permi de déterminer est votres stature. Voyons... Après c'était... Oui... Ma dame de parrage s'appelle...
-Rose.
La figure de la jeune femme sortit de l'intérieur de la calèche où elle s'était installée. Des mêches brunes presque noirs échapaient à son chignon soigné, mis à mal pendant l'embuscade. Ses yeux gris sombres souriaient à Jindanor. Discrète lorsque le protocole l'exigeait, elle était bien plus vive en petit commité. Et le fait de rappeler sa présence à l'étrange personnage qui questionnait ainsi son amie était un petit plaisir personnel.
-Et je suis tout à fait capable de me présenter moi même.
Cécilie réprima un gloussement avant de reprendre le fil de ses pensées, craignant d'oublier le reste des questions du bûcheron.
-Nous nous connaissons depuis l'enfance. Je ne marchait même pas encore! -Elle est en quelque sorte mes yeux. -Et vous pouvez me croire si je vous dis qu'elle n'a pas fini de poser des questions! -Rose!
Cécilie s'était tournée à demie vers l'intérieur du carrosse les sourcils froncés dans le vide, mais sa voix trahissait plus une légère gêne qu'une quelconque colère ce qui fit encore plus sourire sa compagne. En signe d'apaisement, posa quelques instants sur le bras de la jeune noble. Au vu des piques que se permettaient de lancer Rose, il était facile de deviner la force du lien qui unissait les deux jeune femmes.
-Hmmm... Nous venons de Beaurivages, en Missède. C'est une fortresse au-dessus de la mer, toute proche d'une ville portuaire. Quand le vent souffle au Nord, on peu entendre les exclamations des habitants. Une odeur d'iode accompagne le ressaque perpétuel des vagues sur les rocs qui soutiennent la batisse et l'échos de la gande salle donnait un son plus rond presque mélancoliques aux mélodies lentes... Mais cela fait longtemps que je n'y suis pas retournée. J'avais à peine 17ans lorsque je me suis éloignée pour pratiquer à Missède.
Elle n'avait pas mentionner les rires qui résonnaient dans les couloirs au temps où Lyanna et Maélyne habitaient toujours là-bas. Elle avait encore du mal à se faire à l'idée que ces temps étaient totalement révolus...
-Vous savez. Les situations cocasses ne manque pas lorsque vous ne pouvez voir par vous-même. Petite surtout, et lors de mes premières sorties dans le monde, je me suis retrouvée dans l'embaras plus d'une fois, croyez moi! Gifler une chatelaine en faisant un geste un peu trop brusque n'est pas vraiment une bonne en matière pour un diné, vous pouvez me croire... surtout quand il s'agit de votre hôte!
Elle passa sous silence ses amours. Il lui était arrivé de s'échapper au bras de Lyanna contre l'avi de tous et elle se souvenait très bien d'un garçon à la voix hésitante rencontré à Beaurivages. Sa chaleur et la douceur de ses lèvres l'avaient faite rougir. Mais ce n'était pas allé bien loin. Elle n'avait jamais été aussi intrépide que sa cousine. Et en parler ainsi à un étranger empourperait encore bien plus ses joues.
-Mes réponses vous vont-elles?
Elle hésita un moment avant de continuer
-Je ne vous forcerai pas à parler de vos aventures si vous ne le désirez pas, mais j'aimerai savoir si le Nord est aussi dangereux qu'on le dit? Les brigands, les guerres, les monstres. A quel point cela affecte-t-il le peuple?
Jindanor Numanor
Humain
Nombre de messages : 414 Âge : 28 Date d'inscription : 06/01/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Lun 9 Mar 2015 - 16:42
Jindanor écouta calmement la Dame, cependant, quand elle lui répéta son nom, il se le répéta en lui même une dizaine de fois, histoire de bien se rappeler de celui-ci... Il n'était pas ami avec les noms, une certaine difficulté à les retenir en réalité. Elle était donc musicienne à la cours d'Etherna ?... C'était très certainement un titre prestigieux. Elle préférait la Harpe à la lyre, certainement pour le son que produit la harpe et la gamme plus importante de note qu'elle est capable de couvrir.. Jindanor avait fabriquer une fois, une base de harpe pour un musicien soit disant connu... Son père lui avait confié la commande. Ce n'était pas réellement la pièce en elle même qui était dur à réaliser, mais le son que demandait le commanditaire était très précis.. Jindanor dû s'y reprendre à cinq fois pour enfin être satisfait de son travail ce jour là. Mais ce qui lui avait le plus plu, était le travail de gravure qu'avait demandé le client... Il souhaité une gravure précise et fine, capable de raconter une histoire de par sa seule présence. Jindanor avait donc décider de dessiner dans le bois, l'une des nombreuses histoires imaginaire qui peuplait son esprit. Il était un de ces hommes plongé dans un monde utopique, qu'il construisait de toute pièce depuis sa plus tendre enfance.
Le chateau comment Jindanor se l'imagine.:
Cécilie venait de parler d'un certain Baudoin.... Baudoin... Le saluer ? Ho, l'homme que Jindanor aurait pu sauver s'il s'était décidé à agir plus vite... Il ferma un instant les yeux, priant silencieusement pour la paix de l'âme de cet homme. Cécilie lui expliqua ensuite comment elle le voyait, elle lui souhaitait des jours meilleurs. Ce jour comptait déjà parmi l'un des meilleurs jours de sa vie...Malgré les morts nombreuses en cette journée. Rose pointa alors le bout de son nez, hors de la calèche, Jindanor glissa son regard sur elle, il ne lui avait pas réellement prêtait attention, et s'en voulait maintenant. Cette jeune femme était une amie réellement proche de Cécilie, et savait rire et vivre en dehors du protocole. Les yeux de celles-ci d'un gris sombre plongèrent sur lui, il souri à la demoiselle, en retour de sa réaction.
Jindanor compris tout de suite que cette femme considérait Cécilie comme bien plus qu'une simple Maîtresse qu'elle devait servir. Non, elle la servait non pas par réelle obligation, elle l'aimait, comme une des membres de sa famille.
-Et je suis tout à fait capable de me présenter moi même.
Cécilie réprima un gloussement avant de reprendre le fil de ses pensées, craignant d'oublier le reste des questions du bûcheron.
Jindanor souri alors d'autant plus, gêné, il était vrai que questionner Cécilie pour en savoir plus sur Rose était légèrement idiot de sa part, la jeune femme se trouvait dans la calèche, très près d'eux, alors pourquoi l'ignorer. Il s'excusa auprès de Rose, avec toujours autant de sincérité.
-Navré, Mademoiselle, il est vrai que j'aurais mieux fais de m'adresser directement à vous pour en apprendre à votre sujet, m'excuserez-vous cette incartade ? Il surjouait légèrement, afin de se rendre quelque peu ridicule et paraître amusant. Drôle de personnage qu'il était, il essayait souvent d'enjouer les personnes qui l'entourait. -Nous nous connaissons depuis l'enfance. Je ne marchait même pas encore! -Elle est en quelque sorte mes yeux.
Alors ainsi elle se connaissait depuis l'enfance ? Jindanor avait donc vu juste, en autant d'années, il ne pouvait y avoir qu'un réel lien entre ces deux femmes, elle devait être des amies chère l'une à l'autre, sinon nul doute que malgré toute la bonté dont pouvait faire preuve Cécilie, elle n'aurait pas gardé cette femme à ses côtés.
-Et vous pouvez me croire si je vous dis qu'elle n'a pas fini de poser des questions! -Rose!
Jindanor ne pu que sourire, prêt à rire il ne fit que se retenir légèrement, laissant échapper un petit hoquet, cette tirade que venait de prononcer Rose, celle-ci semblait aimer taquiner Cécilie en privé, et cela ne fit que renforcer l'idée de Jindanor que ces deux femmes ne pouvait que fortement s'apprécier. Jindanor fut d'autant plus convaincue lorsque Cécilie fit sa réprimande, courte mais emprise d'une certaine gêne. Le fait d'avoir des questions la gênait-elle ? Ou était-ce simplement le fait que Rose en parle ainsi auprès de cet étranger ? Peut-être était-ce la peur de faire croire à Jindanor en un intérêt qu'elle pouvait avoir pour ses aventures ? Il ne se questionna pas longtemps, après tout il valait mieux écouter les réponses qu'allait prononcer Cécilie, elle était bien en mal depuis que Jindanor avait déversé son flot de questions. Un ras-de-marée de réponses était encore attendue.
-Hmmm... Nous venons de Beaurivages, en Missède. C'est une forteresse au-dessus de la mer, toute proche d'une ville portuaire. Quand le vent souffle au Nord, on peu entendre les exclamations des habitants. Une odeur d'iode accompagne le ressac perpétuel des vagues sur les rocs qui soutiennent la bâtisse et l'échos de la grande salle donnait un son plus rond presque mélancoliques aux mélodies lentes... Mais cela fait longtemps que je n'y suis pas retournée. J'avais à peine 17 ans lorsque je me suis éloignée pour pratiquer à Missède.
Jindanor observa la jeune femme, se retenant d'exprimer quoi que ce soit, elle semblait simplement chercher encore les divers questions qu'il avait posé, il se tiendrait à carreaux...Du moins encore quelques instants. Il s'imaginait déjà le château de Beaurivages, surplombant une arche de roche au dessus d'un précipice harcelait par les flots, tandis qu'en contrebas le quotidien civile perdurait, dans un port accueillant navire de commerce et pécheurs.. Voyageurs en tout genre. Une de ces grandes villes qu'il imaginait bruyante et incroyablement vivante. Puis vint la réponse aux situations cocasses, qui attirèrent particulièrement l'attention de Jindanor, friand d'histoire de ce genre.
-Vous savez. Les situations cocasses ne manque pas lorsque vous ne pouvez voir par vous-même. Petite surtout, et lors de mes premières sorties dans le monde, je me suis retrouvée dans l’embarras plus d'une fois, croyez moi! Gifler une châtelaine en faisant un geste un peu trop brusque n'est pas vraiment une bonne en matière pour un dîné, vous pouvez me croire... surtout quand il s'agit de votre hôte!
Jindanor ne pu réprimander un : Noooon ? Suivit d'un rire légèrement marqué qu'il laissa couler pour permettre à notre dame de continuer. Alors les Nobles commettaient eux aussi des erreurs de ce genre ? "Après tout ils sont humains, bougre d'idiot." Sa propre stupidité le relança dans un rire étouffé, il reprit ses états et observa Cécilie.
-Mes réponses vous vont-elles? -Hé bien, moi qui pensait que vous n'aviez pas vécu grand chose, je me trompais fortement, la vie d'une Noble Dame est aussi trépidante que celle d'un bougre. Il ria un peu avant d'ajouter, et je suis certains que Mademoiselle, en désignant Rose de sa main gauche, en a de bien belle à raconter elle aussi. Mais oui en effet vos réponses ont étouffé la soif de connaissance dont j'étais assiégé. Il souriait d'autant plus, il n'aurait pas cru qu'une Noble pourrait réellement faire preuve d'autant de proximité avec un bougre comme lui. Ils discutaient comme d'égale à égale. Se respectant l'un l'autre. Selon tout ce qu'il avait entendu dire sur les Nobles par certains paysans mécontents, ceux-ci était tout le contraire de la Dame avec laquelle il discutait actuellement.
-Je ne vous forcerai pas à parler de vos aventures si vous ne le désirez pas, mais j'aimerai savoir si le Nord est aussi dangereux qu'on le dit? Les brigands, les guerres, les monstres. A quel point cela affecte-t-il le peuple? Jindanor détourna le regard de Cécilie suite à sa question, observant le ciel qui se couvrait de milliers d'étoiles petit à petit, la voie lactée se dessinant sur cette planche noir, de couleur orangées, bleu et crème, violette en passant par un rouge peu présent. Il déglutit un instant, cette question le poussait à se rappeler les horreurs qui s'étaient déroulés lors de son 18éme anniversaire... Ou encore de nombreuses autres horreurs qu'il avait pu voir auparavant...Et par la suite. Il perdit toute trace de sourire, et l'on pu sentir une certaine difficulté à aborder le sujet. Il hésita, quelques secondes avant de se laisser répondre.
-Si je sais une chose sur notre monde, c'est qu'il est capable d'apporter le meilleur, comme d'apporter le pire. Le Nord n'était déjà pas un endroit facile à vivre avant que la guerre n'éclate officiellement. Les armées des seigneurs avaient déjà un certains mal à supporter leurs tâches. C'est une zone peuplait de créatures monstrueuses, particulièrement pour la Lisière de l'Aduram, mais le pire ne sont pas vraiment les créatures qui y vivent... Ce sont les hommes qui peuplent ces contrées... La difficulté d'y vivre apporte une certaine rancune, et une méfiance quasiment perpétuelle. Je parles de mon vécu, bien entendu. Je sais que le fait d'être simple paysan, cultivant ses terres, est extrêmement difficile. D'autant par les taxes, qui écrasent ceux qui ont le malheur de voir leurs terres ravagés par les sangliers et autres bêtes... Que par les brigands qui y pullulent. J'ai personnellement perdu tout ce que je possédais à cause de ces dis brigands... Je n'étalerais pas plus sur ce fait. Alors, ces guerres qui en plus viennent frapper cette région... Croyez-moi..Le peuple a besoin de quelqu'un à qui se rattacher, un visage fort qui saura les guider... Et ce ne sera pas forcément quelqu'un de déjà bien en place sur le territoire. Ils ne veulent que s'en sortir... Ils n'en sont pas au point de la révolte, mais si les problèmes de brigands, de famine et de guerres ne se règlent pas rapidement pour laisser place à une période de paix durable, il est fort à penser que les révoltes gronderont. Jindanor regarda Cécilie, un air attristé sur le visage, sans le voir cela se ressentirais, rien que par la façon dont il laisser sortir ses mots. Ceux-ci ne s'écoulaient pas avec la facilité habituelle... Ils étaient ardu, et pénible. Jindanor semblait réellement attristé, cette région était la sienne, il avait enduré cette vie que de nombreux n'ont pu supporté. Nombreux des cadavres que Jindanor retrouvait étant jeune était ceux d'hommes, ou de femmes, dévoré, égorgé.. Violé... Il secoua assez violemment la tête pour s'éjecter ces idées là de la tête. Cherchant un sujet pour passer du coq à l'âne. Histoire d'éviter de partir en dépression, ou pire en envie de vengeance.
- Alors, nous avons une musicienne dans la troupe... Un ébéniste... et ? Il pencha sa tête en arrière vers Rose, comme pour la questionner sur ses possibles talents ? Mise en beauté ? Dessin ? Cuisine ? Quoi que ce soit, il voulait surtout changer de sujet, ce n'était pas que la question de Cécilie avait fait remonté une certaine amertume, mais c'en était tout comme. Trop polie et bien trop inquiet de ce que cela aurait comme effet Jindanor faisait de son mieux pour ne pas le lui reprocher, d'une quelconque manière que ce soit.
Cependant ce passage du coq à l'âne fut troublé par un bruissemment dans les buissons devant eux.. Jindanor fronça les sourcils. Tendant sa main vers la droite pour essayer d'attrapper quelque chose... Fermant sa main autour du manche de sa ha-... Elle n'était pas palpable, il tourna le regard vers son bras droit, observant qu'il n'avait pas depuis son jet de hache récupéré celle-ci.. Il se trouvait désarmé.
-Rentrez dans la calèche... Dit-il alors, non pas un ordre, mais un conseil. Il était devenu soudainement à cran... Ils n'auraient pas dû rester ici... Jindanor n'y avait pas pensé, ces chiens étaient peut-être plus nombreux ? Ou voudraient simplement venger leurs frères ? Ou peut-être était-ce d'autre chiens de ce genre, bandits de grands chemins cherchant à se remplir les pôches.
Une minute s'écoula, sans un bruit de la part de Jindanor, tandis que Rose aidait Cécilie à se mettre à l'abris dans la calèche, une minute durant laquelle Jindanor eu le temps de se redresser et de s'emparer d'une des branches qu'il avait rapporté pour retaper la charrette... Elle n'était pas taillé en pointe mais suffirait à assommer ou briser le crâne d'un quelconque assaillant... La force de Jindanor y aiderait. Il était tendu, et ça se sentait fortement. De sa seule main droite il tenait la branche, et de sa main gauche s'accrochait à la calèche... Simple précaution.
Un second bruissement étira les buissons... Ce qu'il abritait était bien plus imposant qu'un simple lapin ou une poule sauvage... Les gardes semblaient s'être calmé, aux aguets eux aussi ? Visiblement oui, l'un d'entres-eux accourus vers la calèche, arme en main. Le Lieutenant.
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Mar 10 Mar 2015 - 18:18
Rose avait obtenu ce qu'elle souhaitait. La fausse grandiloquence du bûcheron la fit rire et elle s'empressa de répondre sur le même ton sur joué:
-Je vous en pris, c'est mon travail de rester dans l'ombre.
Pour le reste, le colosse avait l'air plutôt satisfait des réponses obtenues. Sa réaction à l'énonciation du dîner chez Dame Clotilde était on ne pouvait plus bonne enfant et amusa beaucoup la jeune femme. Quant à sa remarque sur les aventures de jeunesses de sa suivante, c'est Rose en personne que cela amusa beaucoup.
La dernière question de Cécilie en revanche, jeta un froid. Elle savait que ce genre de réaction était possible, mais les raisons de sa venue à Lourmel l'avaient poussé à la poser tout de même. Elle n'avait que trop rarement l'occasion de poser ce genre de questions à des gens du commun... encore plus qui avaient voyagé autant que cet homme. Elle considérait que les fermiers ne se préoccupaient de pas-grand-chose d'autre que leurs champs, tout comme les pêcheurs se demandaient davantage ce qu'il y aurait dans leurs filets en fin de journée que l'identité de celui qui portait le titre de Seigneur.
Si elle voulait espérer calmer les choses entre les Etherna et Serramire, il fallait qu'elle comprenne ce que vivait vraiment le Nord au-delà des murs des châteaux dans lesquels elle logeait.
La voix de Jindanor était plus tendue, plus difficile, peut-être un peu plus grave également, que jusque-là. Il s'efforçait de répondre au mieux, la jeune dame le sentait, mais cela lui coûtait énormément. Elle se demanda un instant pourquoi il s'obligeait à répondre à une étrangère, mais l'intention était louable, quelle qu'en soit la raison.
Ce qu'il évoqua surpris un peu Cécilie. Peur. Méfiance. Rancune. Elle n'avait pourtant rien vu de tout cela chez l'homme qui en parlait de vécu. La réserve qu'il exprimait à parler plus avant des tourments qu'il avait connus se faisait plus compréhensible, plus réelle alors qu'il abordait un sujet si lourd. La jeune femme ne pensait pas non plus que les bêtes étaient un si grand problème... pas du moins avant que la nouvelle du Kergand apparu dans les Pyks d'Ortheim n'arrive jusqu'à ses oreilles. Que les armées seigneuriales aient beaucoup à faire, même en dehors des temps de guerre n'était pas inconcevable: la où prospéraient les villes prospéraient également les voleurs et les brigands. Mais qu'elles aient du mal à tout gérer était également surprenant.
La facilité avec laquelle il aborda le thème de la révolte fini d'abasourdir la jeune femme. Il parlait ouvertement des risques que prenaient les Nobles en continuant à conduire leurs affaires comme ils le faisaient actuellement comme si elle n'en faisait pas partie. Comme s'il avait oublié qu'elle était noble. Une légère peur noua son estomac. C'était donc dans un tel climat que sa cousine évoluait depuis tout ce temps? Un climat de guerre, de monstres et de famines? S'entendre dire les choses aussi simplement était bien plus réel que de lire des rapports et des missives. Un peu de la dureté de cette vie planait dans le ton du voyageur. Une sorte de pragmatisme que Cécilie ne connaissait pas vraiment.
Elle n'avait jamais eu à s'égratigner les ongles en faisant un dur labeur. Jamais elle n'avait craint de devoir affronter une bête féroce ou sentit le froid te l'humidité pénétrer jusque dans la moelle de ses os jusqu'à ce que même le souvenir d'un feu ait disparut. Jamais elle n'avait eut faim ou peur de voir le toit au-dessus de sa tête disparaitre. La plupart des membres de sa famille étaient encore de ce monde et leurs terres étaient épargnées par la guerre, même si leurs soldats y étaient engagés. Jamais elle n'avait tué, ne serait-ce qu'un animal. Jusqu'à la disparition de Lyanna, la mort même lui paraissait bien lointaine.
- Alors, nous avons une musicienne dans la troupe... Un ébéniste... et ? -Quoi, un simple ébenniste?!
La voix enjouée de Rose la sortit un peu de ses idées moroses. Un trémolo à peine perceptible était la seule chose qui indiquait qu'elle n'avait pas été totalement indifférente aux propos de jeune homme. Mais comme lui, elle devait vouloir repartir sur une note plus légère.
-Si vous êtes un ébéniste, alors je suis au moins un scribe! -Elle lit tout mon courrier et écrit d'une main experte... Enfin sur ce point, je suis bien obligée de la croire sur parole, souffla Cécilie en se forçant à entrer de nouveau dans la discussion. Mais son sourire sonnait toujours un peu faux.
Un bruissement glissa alentours. Rose allait renchérir lorsque Jindanor se leva. Sa voix grave était pesant de concentration
-Rentrez dans la calèche...
Tout de suite, Cécilie se releva. L'attrapant par le bras, la servante l'aida à remonter dans le carrosse sans se prendre les pieds dans là marche.
-Néera, faites que cela ne recommence pas, souffla la jeune femme alors que Rose s'asseiait près d'elle après avoir refermé ce qui tenait encore lieu de portières après l'attaque des archers. A l'extérieur le lieutenant venait d'arriver à la hauteur du voyageur.
-Nous avons entendu des hommes marcher dans les fourets, tout va bien?
Connaissant le lieutenant, ses hommes devaient déjà être organisés, l'arme au clair et en train de marcher sous les frondaisons pour contourner les éventuels assaillants et les empêcher de fuir.
Le silence se poursuivit quelques minutes puis les bruissements revinrent, plus fort, toujours du même côté du carrosse. Ce n'était pas naturel... Plutôt comme si quelqu'un s'amusait à marcher volontairement en faisant bouger les branches et les feuilles. Des bruits de pas résonnèrent, bien fort, aux quels répondit le léger cliqueti de l'armure du lieutenant qui se mettait en position. Ils faisaient du bruit... mais ils n'étaient pas nombreux. Quatre ou cinq tout au plus. Ils avaient dû voir l'état du sol pourtant...
Le dos tendu, les mains serrés, Cécilie n'avait qu'une envie: voir enfin cette tension disparaitre... Rose restait serrée contre elle. Des exclamations de surprise s'élevèrent enfin. Les gardes devaient avoir surgi derrière les inconnues. Juste avant qu'un choc sourd comme un coup de massue ne donne le signal du début du combat, Cécilie avait cru distinguer un chuintement venant de... Son sang se glaça.
La jeune aveugle se rua du côté par lequel elle était entrée. Elle glissa le long de la paroi de bois, fébrile. La portière céda au moment même où l'autre s'ouvrait à la volée. Rose poussa un hurlement.
-Ils viennent de l'autre côté!
Déséquilibrée, accrochée comme elle le pouvait à la portière, l'aveugle se sentit partir en avant. La main de Rose sur son poignet ne suffit pas à la retenir. Elle heurta le sol avec un cri dû bien pus à la peur qu'à la douleur. Roulant sur le ventre pour essayer de se repérer dans la cohue, tremblant de tous ses membres, le bras de Cécilie frôla quelque chose. Elle ne put retenir un léger cris de surprise avant de réaliser que cela ne bougeait pas. Incapable de trouver le courage de vérifier ce que c'était, elle se recroquevilla sur elle-même, la figure protégée par un bras. Autour d'elle, le chaos l'étourdissait. Elle n'entendait même pas Rose qui continuait à se débattre. Elle ne pouvait rien faire. Rien du tout...
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Mar 10 Mar 2015 - 21:21
-Néera, faites que cela ne recommence pas, souffla la jeune femme alors que Rose s'asseiait près d'elle après avoir refermé ce qui tenait encore lieu de portières après l'attaque des archers. A l'extérieur le lieutenant venait d'arriver à la hauteur du voyageur.
-Nous avons entendu des hommes marcher dans les fourets, tout va bien?
Jindanor était tendu, il adressa un regard au lieutenant, hochant rapidement la tête, l'observant il ne vit aucune arme dont il pourrait s'emparer le temps de l'escarmouche qui allait certainement se déclarait... Grognant il fit signe au lieutenant de rester près de la calèche. S'armant correctement de son morceau de bois tel une masse prête à arracher la tête du premier venu, il se faufila sur le côté de l'homme, glissant vers le fourrés de front, sachant que les hommes du capitaine faisait certainement le contour.
Allez, un peu de musique.:
Des exclamations de surprise s'élevèrent dans le fourrés, et dans les bois en face de lui. Il s'apprêta, tout en avançant d'un pas plus vif.Il fut surpris par un jeune homme, la quinzaine à peine sortant violemment du buisson pour lui sauter dessus... Son coup était partis, trop tard pour l'arrêter, ou le freiner. Le morceau de bois vint éclater le côté gauche du crâne de ce qui n'était encore qu'un enfant, l'envoyant rouler au sol... Il se crispa violemment en découvrant ce qu'il venait de faire, mais resta calme, sans laisser s'échapper un mot.. Le corps s'écrasa au sol, un cliquetis métallique résonnant quelque peu, trop faible pour couvrir le brouhaha qui s'élevait derrière lui.
-Ils viennent de l'autre côté!
Jindanor se retourna vivement, observant la calèche où se trouvaient Cécilie et Rose, elle était grande ouverte, le combat avait débuté... Déséquilibrée, la jeune femme qui était Cécilie avait chuté de la calèche après s'être précipité pour prévenir ses gardes et le Bougre de charpentier... Et Rose avait disparue.. Cécilie était non loin de lui, au moins elle était sauve, elle se trouvait allongée, non loin d'un cadavre. Un assaillant, certainement qui avait essayer de prendre le lieutenant par surprise... Jindanor ne parvenait pas à réellement distingué le corps, mais la couleur ocre noirâtre qu'avait sa tenue témoigné de son sang qui s'écoulait...
Le lieutenant était aux prises avec deux autres des chiens qui avaient manigancés tout cela. Combien étaient-ils au total ? Étaient-ce ceux qui avaient déjà attaqué auparavant ? Il ne se posa pas plus de question, plongeant sa main droite vers le sol pour attraper l'objet métallique, lâchant par la même occasion son morceau de bois, complètement brisé. Une dague, pas plus grande que sa main, mais qui suffirait bien à tuer quelques hommes avant de s'armer correctement, se ruant sur les hommes s'en prenant au lieutenant il attrapa l'un des deux bougres, le soulevant de sa main gauche avant d'enfoncer à cinq reprise la dague dans son crâne, l'extirpant dans un bruit de succion tout sauf plaisant. Il jeta le cadavre sur sa droite, loin de Cécilie...Il ne faudrait pas qu'elle soit recouverte de sang, elle pourrait nous faire un coma. Elle ne devait pas être en bonne forme là tout de suite. Le lieutenant ainsi aidé par le géant parvint aisément à se défaire de son dernier assaillant, mettant un terme à la vie de celui-ci d'un coups d''estoc qui venait de traverser de par en part le crâne du vilain, à la perpendiculaire de ses épaules.
Jindanor se contenta d'hurler au Lieutenant de rester avec Cécilie, chose dont il se doutait qu'il ferait même s'il s'était tu. Ainsi assuré que le dit homme protégerait la dame, Jindanor contourna la calèche... Les combats dans les fourrés perduré... Les soldats ne semblaient pas en grande difficulté mais ils ne seraient sans doute pas capable de rejoindre les quelques protagonistes qui étaient resté prés du camp de fortune.. Seuls cinq gardes étaient encore présents aux côtés de Jindanor et du Lieutenant... Il venait de le constater en arrivant au coin de la calèche. Une dizaine d'individus armés de couteau de cuisine et de lance à la hampe de bois et la pointe de fer se trouvaient là.. Les hommes n'approchaient pas.
Une autre un peu plus stressante pour la situation.:
En effet l'un des malfrats tenait Rose de son bras droit. Malgré la force et la conviction que déployée celle-ci pour se débattre elle se voyait incapable de s'extirper de la poigne du malsain. Celui-ci était moins imposant que Jindanor, mais restait un homme de forte carrure. Il n'était pas armé, visiblement Rose avait été assez violente pour le faire lâcher son couteau, qui traînait non loin de la calèche. Main nue, il maintenant la demoiselle en respect par sa simple musculature.. Sans trop de mal visiblement.Jindanor observa le dit et la dizaine d'homme qui se trouvaient autour. Il décida alors de prendre la parole.
-Il vous est conseillé de lâcher cette demoiselle. Nous aimerions éviter les effusions de sang, nous en avons fais couler bien assez... Je sais que votre réponse sera rapide, sèche et agacée, vous allez me dire de fermer ma grande gueule, et vous ferez une bien belle erreurs. Vous avez une dizaine d'hommes, non entraînés, mal armé, et vous vous attaquez à la garde d'un royaume. Vous allez simplement vous faire tailler en pièce !.... Réfléchissez quelques instants... Est-ce que cela vaut vraiment la peine ?! Jindanor avait pris une voix bien plus grave, emplie d'une animosité sans précédents, le rendant bien plus effrayants qu'auparavant... Le contraste était d'ailleurs flagrants pour les divers personnes l'ayant côtoyé... Passant de la Grosse peluche au Gros grizzli mal léché.
Les hommes se regardèrent, légèrement déstabilisé... Les gardes eux en profitèrent pour se placer correctement aux côtés de Jindanor... Au cas où ça merderait. Jindanor quant-à lui observa l'homme au centre, tenant Rose contre lui, de son bras droit. Il beugla en sa direction :
-Toi ! Le géant ! Qu'est-ce qui nous pousses à faire ça ?! Ha ! T'bien beau avec ta grande gueule ! T'as aucune couille ! T'suis les culotte dorées pourquoi hein ?! T'un gars du peuple, on m'l'a joue pas à moi ! Il n'était pas certain, pas assuré... Il tremblait. Il se savait dans une mauvaise posture, et pensait que seule son otage pourrait leurs permettre de se sauver avec quelques chose de suffisamment rentable pour payer les vies de leurs compagnons. On veut tout c'que vous possédez ! Sinon j'm'occupe de lui briser la nuque comme on l'ferait d'un pauv' poulet ! Z'êtes pas intouchable !
Jindanor partis alors au quart de tour, dégageant des rangs qui venaient d'être formés et qui commençaient lentement à se regarnir des quelques hommes ayant pu s'extraire des fourrés.
-OSE, OSE, Ose seulement lui faire du mal et je te jure que ta mort sera plus lente et douloureuse que la sienne ! Il ponctua ces quelques mots d'un pied contre le sol, violent, lourd et soulevant un peu de la terre souillée du sang de l’après midi, une voix bien plus hargneuse et haineuse.
Les hommes en voyant Jindanor s'approcher avaient baisser leurs lances, le pointant de leur mieux. Ils avaient les bras fort, mais leur poigne n'était pas celle d''hommes entraînés à cette pratique. Le port de la lance était une brêve ébauche chez eux. Sous l'insistance de l'Ours qui se trouvait devant eux leurs pieds s'étaient dérobés vers l'arrière, lui laissant quelques mètres de place. Jindanor s'arrêta cependant net, l'homme resserait sa poigne sur le corps de Rose, et lui arracha un hurlement de douleur. Ce chien était desespéré, et oserait certainement s'en prendre à elle en dernier recours... Il se croyait certainement déjà mort.
Le lieutenant ne tarda pas à arriver... Ayant pris soin de la Dame, il l'avait mis sous la garde de deux gardes, et l'avait aidé à prendre place dans la calèche... D'où elle pourrait entendre ce qui se passait, et serait ainsi plus en sécurité qu'a l'extérieur. Les deux hommes gardaient les deux entrées... Histoire d'éviter d'aggraver la situation en perdant la Dame.
Jindanor était crispé, ne sachant pas réellement quoi faire... Il ne se permettrait pas de risquer la vie de la jeune femme, et n'oserait pas continuer... Le Lieutenant était là, Cécilie non loin..Ils trouveraient bien un moyen de régler tout ça. En voyant le Lieutenant venir à son niveau, Jindanor se glissa légèrement derrière lui. Lui laissant tout le loisir de la diplomatie.. Pas réellement le fort du Géant. L'air était pesant, l'atmosphère électrique... Le tonnerre grondait... Le ciel se couvrait lentement depuis le début de cet affrontement. Et peu à peu recouvrait le ciel d'une couche de nuage noir et malveillant.
Cécilie de Missède
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Mer 11 Mar 2015 - 18:32
Lorsqu'une large main se posa se le bras de Cécilie, elle la repoussa avec un hurlement paniqué.
-Demoiselle. C'est le lieutenant Aldarant.
La voix égale du lieutenant tira un peu la jeune femme de son hébétement. Sa main ferme se posa sur son bras une nouvelle fois, sentant les tremblements incontrôlés qui la secouaient encore. Le contact avait quelque chose de rassurant. Le lieutenant était parfois distant, mais il ne lui avait jamais fait défaut.
-Il faut vous relever. Maintenant.
Son ton était pressant. Cécilie usa de toute sa volonté pour reprendre le dessus et se remettre debout, mais elle n'aurait surement pas réussit sans l'intervention du militaire. Elle qui pouvait être si entêtée pendant les négociations, si déterminée faces aux menaces, se retrouvait totalement tétanisé dans les situations de combat. Elle se sentait aussi capable de se défendre qu'un nouveau-né et ne savait même pas où fuir. Elle ne sombrait pas non plus dans l'inconscience, c'est comme si tout son corps était écrasé par l'incapacité à faire face. La jeune femme tremblait toujours lorsque Lieutenant ordonna à deux de ses hommes de s'occuper d'elle. La main forte du lieutenant fut remplacé par celles d'un soldat qui la poussait fermement à rentrer dans la calèche. Les échos des armes et les cris de douleur avaient cessé. La voix de Jindanor retenti de l'autre côté. Une voix grave et tendue. Menaçante. Le cœur déjà affolé de Cécilie accéléra encore un peu. Une décharge redonna un peu de vie à ses traits: Rose était en danger.
Avant qu'il ne soit totalement hors de porté, Cécilie tendit le bras pour essayer de rattraper le lieutenant. Ses doigts heurtèrent violemment son épaulière. Une légère douleur explosa dans ses ongles et remonta le long de ses doigts, mais l'homme s'était arrêté. Elle le tira par la manche, se dégageant légèrement de la poigne du soldat qui la soutenait.
-Attendez...
Son esprit cherchait toutes les solutions possibles. Si une autre escarmouche éclatait, il n'y aurait plus rien à faire. Rose avait de grandes chances de mourir. Mais là, elle pouvait sûrement faire quelque chose. Elle n'avait pas le droit d'échouer.
-Dites leur qu'elle est une fille du peuple, qu'elle n'a aucune valeur. Dites-leur que nous sommes des invités de la châtelaine de Lourmel et que je suis de sa famille. Dites leur que je suis une magicienne. Faites, leur peur. Comme vous voulez, mais faites leur peur. Et juste avant qu'il ne décide de commettre l'irréparable, offrez leur une, et une seule, porte de sortie: Rose contre leur vie.
La stratégie était simple, mais elle avait déjà ait ses preuves. Les brigands semblaient les voir comme des hommes sans cœur et indifférent du sort du peuple. Ils seraient donc froids et indifférents. Les gens avaient tendance à tenir pour vrai ce qu'ils souhaitaient être la vérité ou ce qu'ils redoutaient être la vérité. C'était risqué, mais elle n'avait pas le choix. Il fallait que Rose s'en sorte.
Un simple son de gorge répondit à la diatribe de la jeune femme et le lieutenant se dégagea. Pendant qu'elle montait dans la calèche une voix inconnue s'éleva. Un des brigands. Surement le Chef. Celui qui tenait Rose. Elle se concentra soigneusement sur l'origine de la voix, tentant de se figurer la personne et son emplacement.
-OSE, OSE, Ose seulement lui faire du mal et je te jure que ta mort sera plus lente et douloureuse que la sienne !
Jindanor était hors de lui. Les pas du Lieutenant s'approchait de lui. Installée sur la banquette, Cécilie força son cœur à ralentir. Elle tira sur la chaîne qui ornait son cou pour trouver le pendentif qu'elle retenait. Ses doigts glissèrent sur les formes qui ornaient le médaillon, chauffé au contact de sa peau. Elle se remémora les mots qui y étaient gravés pour se donner du courage.
-Assez! Cette servante n'a aucune valeur. Si vous voulez tuer plus de gens du commun, allez-y mais la vie de cette femme et la bonté de notre dames ont les seules choses qui vous séparent de la tombe! Nous escortons un membre de la famille de la Dame de Lourmel qui a été mandée pour ses talents en magie.
Quelques secondes de battements bien placées suffirent à égailler les attaquants. Des murmures grondèrent. Après la démonstration de force du bûcheron, l'explication froide du Lieutenant paraissait sûrement d'autant plus inquiétante. L'officier était habitué à tenir ses hommes d'une main de fer et avait énoncé ses menaces sur le ton qu'il utilisait habituellement pour donner des indications précises. Quant à la magie, Cécilie savait pertinemment que ses pratiquants n'étaient pas bien vus dans le Nord, aussi le lieutenant s'était prêté au jeu sans poser de question... et sans savoir ce qu'il en était réellement. Les rumeurs se calmèrent un peu mais nul doute que l'évocation de la présence d'une magicienne avait largement dégonflé leur moral.
-Alors! T'vois mon gars! Tous l'même fils de chienne!
Le chef avait de nouveau parlé. Sa voix était forte, plus forte que toute à l'heure... mais moins assurée. Le lieutenant acheva sa menace sans ciller.
-Laissez-nous partir! -Non! -Qu'est-ce que tu fais?! Et mon frère alors?! -Si! Il a raison! -Vous les avez entendus? Ils vont nous écraser! Laissons-leur la fille!
D'autres cris de protestation s'élevèrent pendant que l'habituelle fatigue alourdissait les paupières de celle qui venait de tendre presque inconsciemment son esprit vers l'énergie qui l'entourait. Avec les attaques, sa chute, l'adrénaline retombait et le tremblement de ses doigts s’intensifiait. Elle avait gaspillé de l'énergie pour rien et son corps s'en trouvait engourdit. Mais elle sourit tout de même, toute tendue et fatiguée qu'elle fut. Le meneur avait été déstabilisé et avec lui le reste de la bande. Le reste était entre les mains des gardes... et de Rose.
-Vous n'aurez qu'une chance. Relâchés cette jeune femme et partez!
Rose, le cœur battant, suivait les débats d'hommes autour d'elle. Certains se faisaient plus menaçant, mais celui qui la tenait voulait partir. Devant elle, dans la pénombre qui commençait à se faire largement sentir, les yeux du lieutenant ne la lâchaient pas. Elle luttait contre la panique en se répétant que tout irait bien. Soudain pris à parti par d'autres membres du groupe, l'homme qui la retenait desserra un peu sa prise. Juste un peu. Mais suffisamment pour qu'elle ait une chance. Les mains coincées par l'imposante musculature, elle se murmura une prière à Néera et écrasa violemment le pied de l'homme avant d'enfoncer ses dents dans son bras. Le réflexe de la montagne de muscle, prit par autre chose, fut de se libérer, lâchant ainsi son emprise sur la jeune femme qui couru aussi vite que ses jambes purent la porter jusqu'à la calèche. Le soldat qui en gardait l'accès la récupéra, s'assurant qu'elle n'avait rien de grave. Rien en effet, a part les bleus qui fleurissaient sur ses poignets.
Toujours à l’abri, Cécilie ne put évidemment pas savoir ce qui se passait. Les seules choses qui lui parvinrent furent un grognement de douleur le bruit d'une course qui précédèrent un vacarme beaucoup plus indistinct. Certains semblaient fuir. D'autre charger. Les brèves questions que posa le soldat près de la portière. Quelque chose heurta le carrosse.
Dernière édition par Cécilie de Laval le Ven 13 Mar 2015 - 21:55, édité 1 fois
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Ven 13 Mar 2015 - 18:02
-Alors! T'vois mon gars! Tous l'même fils de chienne!
Le chef avait de nouveau parlé. Sa voix était forte, plus forte que toute à l'heure... mais moins assurée. Comme si elle composait une symphonie partant en crescendo, elle souffla sur les braises qui couvaient dans le cœur de l'homme qui guidait les brigands. Rien ne pouvait plus dissimuler ses doutes et sa peur. Et la peur de mourir devait être bien plus présente que le reste...
-Laissez-nous partir -Non! -Qu'est-ce que tu fais?! Et mon frère alors?! -Si! Il a raison! -Vous les avez entendus? Ils vont nous écraser! Laissons-leur la fille!
Jindanor observait la cohue qui , il le sentait, pourrait rapidement dégénérer... Il serrait les dents, le regard vif, il observait les lances, les divers armes improvisées. Prèts à s'emparer de la plus petite occasion possible.
-Vous n'aurez qu'une chance. Relâchés cette jeune femme et partez!
Rose, effrayée, semblait suivre les débats. Certains Vilains se trouvaient tremblant et hésitants entre le fait de rester et de s'enfuir... Cependant, les débats devinrent de plus en plus animés entre les divers détenteur de la jeune-femme.. Prenant son courage à deux mains, celle-ci parvint à s'extraire de ses ravisseurs, après un coups de talon bien posé sur les orteilles de la masse de muscle, elle le gratifia aussi d'une morsure profonde et quasiment sanguinolente. L'homme se torda de douleur pendant que sept des vilains qui restaient s'enfuirent, le reste, prés à en découdre chargèrent sans autre forme de réponse à ce qui venait de se dérouler... La Masse de muscle, qui semblait la plus emprunte à fuir il y a peu fut à la tête de la charge, certainement ennivré d'une envie d'en découdre avec la jeune femme.. Le Lieutenant et Jindanor, en front, acceuillir trois des assaillants, dont le chef des Malins.
Le lieutenant trancha net la hampe d'une lance qui s'élança en direction de la tête de Jindanor, celui-ci pour remercier le geste du capitaine vint attrapper l'un des frêles Malins par le bras tenant son couperet . L'élançant vers l'arrière, où se trouvait la calèche... Jindanor n'ayant pas maitrisé son geste envoya en réalité l'homme s'écraser contre la dite. S'y brisant les côtes. Le Lieutenant alla aider ses hommes a se débarasser du reste des malins, tandis que Jindanor faisait ceci... Puis vint le choc que pris Jindanor dans les côtes, un poing ferme et violent, qui lui fit cracher une gerbe de bile... Il recula de deux pas avant d'observer son agresseur entre deux assauts de phalanges... L'un des poings vint lui cogner la machoire, sur le côté gauche du visage.. Un autre coup dans l'estomac, et un enchaînement. C'était la masse de muscle qui semblait vouloir fuir il y a peu... Jindanor ne compris pas réellement pourquoi il avait aussi vite changé d'avis... Cependant ne souhaitant pas manger une autre salade de phalanges il vint répondre aux assauts, avec une violence inouïe, ployer par l'un des coups au ventre, il se redressa en offrant un upercut précis au menton de son assaillant, l'envoyant reculer à dix pas de lui. Ne souhaitant pas s'attarder à combattre cet homme, il charga, le plaquant au sol avec violence pour venir l'assèner d'une pluie de coup. La riposte venait avec, des coups de genoux dans le dos, une mandale qui vint lui faire claquer la lêvre et tourner le visage... La pluie vint tomber à petite goutte sur le sol ensanglanté de la matiné, mêlant les poussières ensemble, créant peu a peu une mélasse gluante et visqueuse, tandis que Jindanor fut repoussé par le Chef, se trouvant sur le dos, ce fut son tour de manger une volée de coups. Usant de sa simple force il vint faire voler l'homme de sa position, en lui envoyant une droite magistrale. Celui-ci glissa sur la terre détrempée et gadoueuse, allongé sur le dos, crachant une giclée de sang, la machoire brisée et douloureuse.
Tandis qu'il glissait, l'orage se faisait plus violent, la pluie tombant drue et rendant les déplacements difficile. Le sol glissant. Jindanor se redressa avec bien du mal, couvert de terre jusqu'au menton. Crachant à son tour une giclée de sang, avant de pousser un hurlement de rage en se ruant sur son adversaire, sur son passage se trouvait un de ces mécréants entrain d'essayer de s'enfuir.. Il lui rentra dans le flanc sans aucune retenue, brisant ses côtes, et l'accompagnant au sol, il s'emparra de sa lance par la hampe et écrasa son front contre celui du pauvre Malin, lui brisant le nez et le sonnant suffisament longtemps pour que Jindanor puisse se relever sans être gêné, élançant son bras, la lame de la lance vint ouvrir la jugulaire du malheureux au sol, déchirant sa gorge et faisant gicler l'hémoglobine. L'homme qu'il avait comme cible se trouvait au loin, attendant Jindanor d'un pied ferme... Sauf que le temps que Jindanor le regarde, un garde s'était approché, et s'occupa poliement de lui trancher la tête... Jindanor observa la scène de loin, pris d'une lassitude... Incroyable. Blasé il observa autour de lui, l'escarmouche était de nouveau terminé.. Aucune mort à déplorer parmis les Gardes du convois, seuls des cadavres de paysans traînaient au sol... Mais aussi des agonisants, suppliant la fin de ce calvaire... Ils furent exaucé sans autre forme de procés...
Jindanor se regarda de bas en haut, couvert d'une glaise verdâtre, de la tête au pieds, ainsi que de nombreuses tâches de sang... Il soupira..
-Fais chier.... Je venais de me nettoyer... Je suis bon pour un bain maintenant... Jindanor observa le Lieutenant, lui faisant signe il s'en approcha calmement, après avoir fiché sa lance dans un des malins agonisant, le finissant dans un gargouillis long et douloureux. Aucune pertes à déplorer ? En tout cas ce fut du rapide... Les Dames se portent bien ? Jindanor passa sa main sur son visage, essuyant sang et boue de celui-ci... Laissant une trace avant de faire un coups de fouet de sa main, vidant celle-ci de cette glaise visqueuse qui venait de s'y accrocher.. Auriez-vous de l'eau ? Je doute de m'autoriser à saluer Mesdames dans cet état... Je ne vais pas plus longtemps vous retenir. Vous avez déjà suffisamment rsquez vos vies... Et puis ce n'est pas réellement un endroît où une dame devrait se trouver... J'ai été honoré de me battre à vos côtés, messir. Il ponctua ces mots d'une légère révérence, il aurait souhaité serrer la main de celui-ci, mais dans son état, il se retint, acceptant ainsi l'eau qu'il lui tendait, il s'éloigna. Je vais récupérer mes affaires, et dire mes adieux au reste de la troupe.
Une fois ses adieux effectué auprès du Lieutenant, Jindanor alla saluer chacun des soldats, un par un, certains ne rechignant en aucun cas de lui serrer la pogne, riant une dernière fois auprès d'eux, il promis à certains de les retrouver à Lourmel, pour boire un coups à l'une des nombreuses taverne. Le nom lui fut donné, il n'oublierait certainement pas. Suite à ces adieux, il pu se nettoyer la figure et les avants bras... Ainsi il pourrait au moins saluer les femmes avant de continuer son chemin.
Il s'approcha de la calèche, soupirant en s'observant... Il n'avait déjà pas été un homme des plus présentables, mais là..Il se trouvait dans un état lamentable. Prenant enfin son courage à deux mains, il s'approcha d'une des ... Fenêtre de la dite, toquant contre l'encadrée en bois.
" Mesdames ? C'est le Charpentier... "Dit-il un peu décontenancé par sa propre phrase... Il soupira . .... Et il ne sut pas quoi dire de plus... Quelle entrée en matière... Vraiment, cela changeait de sa capacité à pondre des discours longs et complets.
HRP:
Et je m'en veux à mort ... Panne sèche. Je n'ai aucune idée de ce qui pourrait se passer par la suite... Navré du peu de contenu que je t'offre pour cette fois ci
Cécilie de Missède
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Ven 13 Mar 2015 - 20:40
Quelqu'un poussa Rose à l'intérieur de la calèche. Avant de sentir la servante se serrer contre elle, en pleur, Cécilie n'en était bien sûr pas certaine mais son esprit semblait analyser les évènements au ralentit. Même la peur était enrobée d'un nuage de coton. Elle lutait contre le sommeil. Heureusement, la fuite d'énergie n'était pas suffisante pour mettre sa vie en danger. Elle serra son amie dans ses bras et répéta des mots de réconforts pendant que les échos lointains des armes disparaissaient, remplacé par les échos de la pluie.
La jeune noble était dans l'incapacité totale de déterminer combien de temps s'était écoulé depuis la fin des derniers de l'escarmouche mais Rose se calmait peu à peu. Ce qu'elle venait de subir devait être extrêmement éprouvant. Elle le racontait par bribes incohérentes que Cécilie s'eforçait de remettre dans le bon ordre en s'aidant de ce qu'elle avait entendu. Elles avaient tou les deux besoin de repos... et de partir d'ici. Même si la nuit venait de tomber, ils voyageraient au moins quelques heures.
Rose sursauta lorsque quelqu'un toqua au montant de bois de la portière.
" Mesdames ? C'est le Charpentier... "
Cette façon cocasse de s'annoncer après les derniers évènements fit sourire Cécilie, bien qu'avec moins entrain qu'un peu plus tôt. Avant de répondre au colosse, elle souffla à voix basse:
-ça va aller Rose. Mais j'aurai besoin de ma bourse. Je ne voudrait pas que notre ami reparte les mains vides...
Le visage de sa suivant niché au creux de son épaule, acquiesça et Elle s'éloigna quelques instants, la respiration toujours entrecoupée de quelques sanglots. Une pochette de cuir fut glissée dans la main de la noble. Avec le froissement de tissus et les efforts que faisait Rose pour contrôler sa respiration, nul doute qu'elle essayait de reprendre contenance pour ne pas laisser Jindanor voir à quelle point la situation avait été difficile. Toujours engourdit, Cécilie ne réalisait pas tout à fait et cela la rendait plutôt calme. Elle attira son amie vers elle pour lui caresser les cheveux et cacher son visage défait par la même occasion.
-Vous pouvez ouvrir, Jindanor.
La portière s'ouvrit immédiatement. L'humidité était plus forte, le bruit de la pluie également. Le voyageur devait en être venu à la même idée que la noble: il ne fallait pas rester ici plus longtemps. Pendant qu'il la saluait une dernière fois, elle utilisa sa main libre pour fouiller dans la bourse qu'elle avait récupéré. Après une inspection minutieuse pour être sur de ne pas se tromper, elle en tira deux souverains qu'elle enveloppa dans son mouchoir brodé de manière à ce que la somme exacte ne puisse être aperçue et tendit le tissus dans la direction supposer du bucheron.
-J'aimerai que vous acceptiez ceci. Vous avez pris de gros risques pour nous et je vous en suis plus que reconnaissante.
Elle ne pouvait pas le forcer à prendre ce cadeau car trouver sa main était impossible mais elle insisterait autant qu'il le faudrait. Elle se sentait redevable à cet homme qui avait risqué sa vie par deux fois... Et elle savait qu'elle ne le recroiserait sans doute jamais. Elle voulais faire quelque chose pour lui permettre de commencer une vie meilleur.
-Alors adieu Jindanor de la Dross. Ce fut un réel plaisir de faire votre connaissance.
Cécilie laissa flotter un sourire reconnaissant sur son visage fatigué tout en continuant à caresser les cheveux de Rose dont la respiration s'était calmée. Elle se concentra sur la voix du bûcheron pour ne pas perdre le fil des évènements jusqu'à ce que la portière se referme.
Lorsque la calèche s'ébranla, sa main était déjà retombé le long des flanc de Rose et sa tête basculait légèrement sur le côté, appuyée sur le dossier. Elle n'avait pas réussit à lutter plus longtemps contre le sommeil.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE] Sam 14 Mar 2015 - 10:49
-Vous pouvez ouvrir, Jindanor.
Jindanor ne se fit pas prier plus longtemps, il ouvrit délicatement la porte, la pluie le détrempait, ses cheveux tombaient, plaquaient contre son crâne... Au moins la crasse disparaissait peu-à-peu... Il observait Cécilie, ne sachant réellement comment réagir. Jindanor vint prendre sa main droite, et déposa un baiser sur le dessus de celle-ci. Il ne savait guère quoi faire de plus, il laissa quelques flots de paroles couvrirent le battement de tambour qu'occasionnait la pluie.
-Cela m'attriste de devoir nous séparer sur une note pareil.. Je suis heureux cependant de vous savoir en bonne santé... Prenez bien soin de vous, Cécilie... Rose. J'ai été enjoué de vous rencontrer, même si j'aurais préféré que ce soit dans d'autres circonstances.. Il souri, sa voix était un peu faible, par rapport à l'accoutumée.. Cela l'ennuyait de se quitter ainsi. Et ça se sentait. Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, la route et longue, et je vois que la fatigue vous gagne..
Il se décida alors à lâcher délicatement la main dont il s'était emparé, sans s'ennuyer des coutumes et autres choses qui bloquaient les relations entre paysan et Nobles, se reculant un peu il fut cependant arrêté dans son élan.. Cécilie sortait un mouchoir en dentelle de son dos, celui-ci replié sur lui même semblait contenir quelque chose... Jindanor voulu refuser, mais, les paroles de Cécilie, et le fait que ce soit certainement la dernière interaction qu'il aurait avec elle firent pencher la balance.
-J'aimerai que vous acceptiez ceci. Vous avez pris de gros risques pour nous et je vous en suis plus que reconnaissante. - Je... Je n'ose réellement accepté, Cécilie, si j'ai fais cela ce n'était pas pour recevoir une quelconque récompense... J-... Bien.. J'accepte, bien parce que c'est une dame comme vous qui me le demande.. Il souria encore un peu, sa voix n'était pas riarde, ni joyeuse, elle sentait les adieux éternels.
Il posa alors sa paume de main sur celle de Cécilie et s'empara du tissus et de son contenu. Profitant du dernier instant qu'il aurait certainement avec cette Dame, qui n'était pas de son rang, et qu'il se savait incapable d'atteindre. Dans cette main qu'il avait posé sur celle de la dame, se trouvait une pièce de bois,celle-ci était gravée avec détail et précision.. Tandis qu'il réparait la calèche quelques heures plus tôt il s'était abandonné à une gravure d'une fleur qui se trouvait dans les buissons non loin, magnifique fleur. Il avait voulu gardé l'objet pour lui, mais souhaitant que la Dame se souviennent du drôle de personnage qu'il était, il glissa le dit, en contre-partie de la récompense que lui offrait la dame.
La dite fleur qu'il a gravé::
-Alors... Adieu, Cécilie... Rose. Les deux charmantes demoiselles. Ce fut un honneur que de faire votre connaissance. Il s'efforça de finir sur un petit rire amicale, et un geste de la main, afin que ces adieux ne paraissent pas trop triste.. Les adieux ne sont jamais joyeux.
-Alors adieu Jindanor de la Dross. Ce fut un réel plaisir de faire votre connaissance.
Puis, il ferma délicatement la porte, laissant la demoiselle se reposer... Il recula de deux pas, et laissa s'éloigner le cortège, les soldats lui firent une dernière fois signe.. Jindanor soupira, fit signe à son tour et observa le ciel, couvert de nuage noircis, qui versaient leurs larmes sans retenus sur le monde.. Il ramassa ses affaires et se dirigea vers la forêt d'où il avait surgis, à l'abris des arbres, il s'ébroua, avant de se hisser dans un chêne... De s'y attacher la taille à une branche ainsi que son matériel. Il avait trouvé son campement de fortune pour la nuit.. Non loin de là où s'était déroulé le massacre. Il se laissa sombrer dans un sommeil profond, rêvant encore de cette rencontre particulière.
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Sujet: Re: Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE]
Un de ces choix qui peuvent vous changer la vie... [Cécilie.] [TERMINE]