L'ombre d'une éclaircie. [Domaine de Solaria.] ( Pv Sickert )

Il pousse un bref soupir qui se situe entre la lassitude et l’exaspération.

- Je ne me suis jamais soucié d’Agnès… enfin, non, ce que je veux dire c’est que ce n’est pas d‘elle dont je me soucis… contentez-vous de lui répéter ce qu’elle croit et ce que vous m’avez dit à Velmonè. Ce sera plus facile pour tout le monde, il n’y aura pas de mensonge et tout le monde se confortera dans son idée. C’est la vérité la plus acceptable.

Et il aura le mauvais rôle, mais peu importe. C’est lui qui est parti, et ce, à deux reprises. C’est lui le pirate. C’est lui le mauvais garçon. Il aura toujours le mauvais rôle.

Bien sûr qu’il sait que Oshide est le père de Torrance. Mais ce n’est pas Oshide qui était présent quand Castielle a eu ses premières nausées. C’était Rhys, Finn et lui. Et Barbaque, mais Sickert a tendance à faire abstraction de Barbaque. S’il n’en parle pas, il n’existe pas vraiment pour lui. Oshide n’était pas là non plus quand Torrance est né. Rhys et lui étaient là, par contre. Maintenant, Oshide est mort, mais pas Rhys, ni Sickert.

- Torrance n’est pas un Anoszia, il ne sera pas élevé par un tuteur, il sera élevé par sa mère.

Hors de question qu’un Anoszia touche à Torrance. Jamais. À moins que Castielle n’en décide autrement, mais il en doute. Déjà qu'il n'appréciait pas trop que Castielle soit contrainte de rester à Langehack, mais Castielle savait qu'elle pouvait compter sur lui pour bien des choses. Et lui aussi, de toute évidence, peut compter sur Castielle, pense-t-il en touchant du pouce la chevalière à son index.

Elle lui réitère son invitation à rester, comme si elle en doutait. N’a-t-il pas accepté de rester si elle le voulait ? Enfin, quelques heures… le temps de discuter… oui, non, ce n'est pas raisonnable… ou peut-être que si ? Comment savoir, il n'a jamais vraiment été raisonnable. Oui, il se doute qu'elle veuille des nouvelles de Tiberia, mais il est un peu piqué au vif lorsqu'elle dit qu'elle en est étonnée.

- Étonnée ? Pourquoi ? A la base c'est un peu un concours de circonstances, mais c'est dans mes cordes, non ? Vous en doutez ?

Il ne répond pas à la question de rater ou non. Il en est bien incapable. Il ne pars pas, il répond à son autre interrogation et il ne pars pas. Ça veut tout dire, non ? Il ne pars pas… Ça ne veut pas dire qu'il reste… il ne pars pas… pas tout de suite.

- Ce n’est qu’un contrat, Je ne suis pas asservi. Il se défend bien de ne pas s’engager plus qu'un contrat, mais il y à déjà mis beaucoup plus de considération qu’un simple contrat. Votre cousine aura besoin de vous, de votre expérience, très bientôt.

Parce que lui, sera toujours un étranger pour Tiberia.

Velmone ... La mention de ce fameux jour lui est douloureux pour bien des raisons. Elle avait fait ses adieux a l'homme qu'elle avait aimée pendant une décennie ce jour la et elle avait crue connaitre les prémices d'un avenir heureux. Qu'en restait il maintenant ? Elle soupire a son tour. " Agnes ne se contentera jamais de cela. Avec vous dans les parages, je crains fort qu'elle ne veuille mettre son grain de sel a l'histoire. Mais je trouverais comment la contenir, sans mentir, ni sans trop en dire .. " La gouvernante la connaissait trop bien pour se contenter d'un " Il est le passé. Je ne lui donnerais pas d'autres chances. " Et il n'y'avait aucune chances pour qu'elle croit a un simple " Il ne fait plus et ne fera plus jamais partie de ma vie. " Bien sur, si elle avait pue parler d'Oscario ou de son mariage, les choses auraient étaient plus simples, mais en l'état actuel des choses, elle ne le pouvait pas sans que ça ne complique d'avantage la situation.

Il connaissait donc le fils d'Oschide comme elle le pensait, elle meme n'avait fait que l'apercevoir. Elle aurait pue demander a le voir bien sur, mais elle n'avait pas voulue s'imposer auprès de sa mère. Une femme dont Oschide ne lui avait jamais parlée. " Méliane non plus n'aurait pas laissée ses enfants êtres élever par un tuteur, toutes les femmes ne plient pas a la volonté du patriarche Anoszia. " Ces mots la sont dit avec plein de conviction, mais aussi un peu trop de hargne. Ils brûlent trop prés d'un sujet qu'elle ne veut pas abordée. " Malgré tout Torrance est un Anoszia, il est le fils d'Oschide et il n'y'a aucune honte a ça. La duchesse de Langehack est bonne envers Castielle, elle veillera a ce que tout deux ne manquent de rien ..  " Elle ne peut s’empêcher de ressentir une bouffée de colère a l'encontre de son meilleur ami. Comment avait il pu abandonner cette tache a sa femme ? Il n'était pas tout a fait l'homme qu'elle avait toujours voulue voir en lui, son suicide ébranlé ses convictions de bien des façons.

Elle note qu'il ne répond rien quand au fait qu'il pusse partir ou rester et il fait encore moins mention de quoi que ce soit ayant rapport avec le fait que sa compagnie pusse le déranger. Néanmoins il est toujours la, c'est une forme de réponse non ? " Ne vous méprenez pas, je sais mieux que quiconque que Tibéria ne saurait trouvée homme plus qualifié pour assurer sa sécurité. Je m'étonne de la façon dont ça a pu se faire. Après tout je vous ai sortie de ses geôles, je ne m'attendais dont pas a vous retrouver a son service. " Mais si il y'avait bien une chose qu'elle avait apprit avec les années, c'est qu'avec lui rien n'était impossible. Quand il clame ne pas etre asservi, elle a un hochement de tete discret et une lueur peinée traverse son regard. " Point de chaines, ni de liens pour vous lier n'est ce pas .. C'est la votre devise. " Pas de promesses, pas d'engagements, jamais et envers quiconque. Elle ne le savait que trop bien et pour cause, en finalité c'est cela qui les avait toujours séparé.

Ses dernières paroles font que les lèvres de la dame s'étirent, a mi chemin entre une grimace et un sourire. Elle doutait que sa cousine veuille de ses conseils ou de son expérience, encore moins quand elle aurait eut a entendre ce qu'elle avait a lui dire. " Je ne sais guère si ma présence auprès d'elle sera bienvenue .. J'ignore meme si je pourrais feindre que tout peut aller bien entre nous après tout ça .. " Elle brasse l'air de ses mains, comme pour désigner la situation. Son regard témoigne de quelques inquiétudes. " Outre ce qui s'est passé avec les Anoszia, l'on m'a informé de quelques informations préoccupantes ... " Des informations qu'elle tenait des nombreuses missives reçues de ses soutiens faisant partis du groupe se faisant appeler les Vrais Soltarii. Giovanelli, Poniti, Corelli, ils lui avaient tout trois écrits. De par leurs mots, elle connaissait le vrai nom de celui qui était a la tete du mouvement, mais également ses intentions. Son but, épouser sa cousine et monter sur le trône. Était il parvenu a ses fins ? Cela elle n'en savait rien. Les dernières missives reçues faisaient état du fait que les négociations étaient allées dans le sens de la duchesse, qu'elle resterait dont en ses fonctions de bon droit .. Mais pour le reste, le mystère restait entier. Ne laissant a Angelina que la possibilité de craindre les choix qu'avaient pus faire Tibéria.

Elle accroche son regard a celui de Sickert. " Que pensez vous d'elle ? En toute sincérité. Votre opinion m’intéresse. " Il la côtoyait au quotidien, il devait dont avoir a lui donner des éléments que ses soutiens eux meme ne pouvaient lui fournir. " On l'a dit naïve et peu prompte a suivre conseils ou meme a les entendre. " Elle secoue la tete, elle avait eu tant d'espoirs concernant Tibéria, s'était elle laissée aveugler par son affection pour elle ou sa cousine n'avait t'elle pas encore révélée son plein potentiel au monde. " Je n'ai pas pue encore m'entretenir avec la principale intéressée, mais il se murmure sur mes terres qu'une de mes vassales ne fut guère bien accueillie a la cours. " Voila qui ramenait des souvenirs auquel elle préférerait ne pas penser, la dernière fois qu'ils avaient étés ensembles a Solaria, un Nils Klemens avait été la aussi. " La dame de la Ruche, que vous devez connaitre si je m'abuse au vu de votre relation avec son frère. " Elle fait quelques pas, de long en large, les mains jointes puis finalement elle souffle. " Non, je ne suis pas sure que ma présence auprès de Tibéria soit une bonne idée, ni meme qu'elle ne soit souhaitée. "

Je suis une Anoszia .. Ces mots la, elle ne les prononce pas. Elle n'a pas envie de lui entendre dire a nouveau qu'elle n'était pas mariée a Oscario. Dans son cœur elle l'était, son amour et sa fidélité envers lui se disputaient contre son affection et sa loyauté pour Tibéria. Puis ses sentiments n'étaient pas les seuls qui importaient. Qu'adviendrait t'il si sa cousine apprenait son union. La craindrait t'elle ? Accepterait t'elle la savoir si proche de son pouvoir ? Elle ne saurait pas bien sur, pas tant que rien ne serait officiel mais c'était néanmoins a prendre en considération, ça et tout le reste. Sa défection auprès de son époux, la chute des Anoszia, les manigances des vrais Soltarii, le remariage de sa cousine juste pour garder trône et couronne .. Non la Tibéria de ses souvenirs était une femme du caractère, qui n'avait que faire de plier aux caprices d'un groupe d'hommes se prétendant œuvrer pour Soltariel, mais n’œuvrant que pour leur propre profit. Elle ne ferait pas ça .. Mais et si elle le faisait ? Pire encore et si elle l'avait déjà fait. Non sa présence auprès de Tibéria a l'avenir, bien qu'elle eut aimée le contraire, n'avait rien d'une certitude.

- Agnès est loyale et fidèle. Elle vous aime beaucoup. Tout ce qu’elle veut, c’est que tout soit bien. J’ai déjà le mauvais rôle. Qu’elle continue à y croire. Il n’y a rien d’autre à trouver à lui dire. Elle croit depuis dix ans que je suis un profiteur et un voyou. J’arriverai à la convaincre que c’est encore le cas.

Elle insiste encore sur les tuteurs Anoszia et cette insistance le fait s’interroger sur le pourquoi. Le ton utilisé, de toute évidence, ça ne lui plaît pas, mais qu’est-ce que ça peut bien faire ? Mais ce qui agace surtout Sickert, c’est de vouloir absolument coller le patronyme Anoszia à Torrance. Pourquoi ? Ça ne changera rien. Absolument rien.

- Il n’y a pas de malgré tout. Torrance est le fils de Castielle et d’Oshide, mais il n’est pas un Anoszia. Il sera le fils de sa mère.

Comme il est le fils de Madame Ingrid et pas un fils… un quoi au juste ? Ça n’a aucune importance. Sauf s’il avait voulu être de la course à la succession, mais ce n’est pas le cas. Ça n’a jamais été le cas et ça ne sera jamais le cas. Mais il ne comprend toujours pas pourquoi elle insiste sur cette idée… oh… si, il comprend. D’abord agacé et perplexe, son air passe soudainement à la compréhension. Il la dévisage quelques secondes, sans mots, puis il les trouve.

- Oh… heum… je serai le premier à appuyer une femme qui ne pliera pas aux volontés du patriarche Anoszia. Ni d’aucun Anoszia d’ailleurs. Ni aucun homme… je… enfin hum… peu importe… Il avait été élevé par sa mère. Une femme forte. Une femme de pouvoir. Une sorcière. Ça comptait. Il n’avait jamais non plus d’imposer sa volonté sur une femme, que ce soit son Ange, ou Finn, ou Castielle ou peu importe. La duchesse de Langehack est généreuse, en effet. Mais Castielle n’est pas démunie, ni seule au monde, dit-il en touchant la chevalière à son doigt.

Si elle lui assure qu’elle ne connait personne de mieux qualifié pour assurer la sécurité de Tiberia, il se dit que ce n’est pas cette tâche le principal intérêt de Tiberia.

- Ah bon ? Pourtant, c’est tombé tout à fait à propos. Elle m’avait reconnu, à son mariage, en votre compagnie. Elle a tout de suite été intéressée. C’est son serviteur, Cassio, qui a vendu la mèche à propos des geôles. Ça lui a plut. Enfin, plus qu’à Cassio. Le reste, c’est du baratin de commerce et la marchandise, c’était moi. Je me vante très bien semble-t-il.

Non, aucune chaîne. Les chaînes sont faites pour retenir. Haize Sepiida, tout comme Sickert, ne sont pas de ceux que l’on doit retenir.

- Ce n’est pas une devise. Je veux avoir le choix, quitte à faire le même choix jours après jours, secondes après secondes, même si au final je choisis de ne jamais faire un autre choix, dit-il en la fixant sans ciller, avec une assurance étonnante au vu de son attitude retenue depuis le début.

Sickert a toujours eu le choix. Il n’a pas toujours eu la possibilité de faire le choix qu’il aurait voulu, mais il a toujours eu le choix.

Ah bon ? Pas la bienvenue ? Et pourquoi ? Il n’a jamais entendu Tiberia se plaindre de sa cousine. Elle a même officialisé son titre d’ambassadrice.

- Quelles informations préoccupantes ? interroge la partie du cerveau de Sickert qui a signé le contrat et qui tient à le respecter au mieux.

En a-t-il ratés quelques unes ? Il se croit pourtant au faits de toutes les situations, non ? Ce qu’il pense de Tiberia ? Il pince les lèvres. Elle devrait se fier à ce qu’elle pense plutôt que de se fier à lui.

- Vous devriez vous entretenir avec les principale intéressée. Vous êtes sont ambassadrice après tout. Il se dit qu’il devrait s’en tenir à cette réflexion, mais les commentaires de son Ange le poussent à nuancer la situation. C’est ce qu’il répète sans cesse à Tiberia après tout. Tout n’est ni tout noir, ni tout blanc. Il semblerait que ce soit un trait de famille à ne croire qu’il n’y a qu’un seul chemin pour atteindre un but et que ce soit la ligne droite. Il se dessine presque un sourire qui ne paraît que par un infime plis au coin des yeux. Si vous aviez vu son air outré lorsque j’ai proposé de fabriquer des preuves pour faciliter le bris du mariage auprès des Grands-Prêtres. Il hoche la tête. Vous auriez probablement eu le même air, d’ailleurs.

Et il ricane avant de redevenir sérieux. Il évite de commenter son affiliation avec la Dame de la Ruche, mais il ne peut empêcher une moue contrariée de tordre ses traits lorsqu’elle parle de sa relation avec le frère de Nils Klemens. Il n’a AUCUNE relation avec ce type ! Il préfère parler de Tiberia.

- Votre cousine a été attirée dans un remous et elle essaie de ne pas se noyer. La première personne qui lui a tendu la main a failli l’entraîner encore plus profondément en tentant d’assassiner le roi. Il ne faut pas lui en vouloir de préférer nager toute seule au risque de se noyer. Mon principal problème est de lui montrer ce qu’elle pourrait atteindre pour se hisser à l’abri si elle daignait tourner la tête dans une autre direction. Mais elle regarde la rive. C’est tout ce qu’elle voit, la rive. Il secoue la tête. Le chemin pour atteindre la rive n’est pas nécessairement la ligne droite. Et ça peut signifier de briser quelques branches pour y parvenir. Il a un haussement d’épaule. Votre présence pourrait lui faire tourner la tête dans une autre direction et elle pourrait nager vers vous, plutôt que vers la rive. Il inspire. Elle n’est pas idiote si c’est ce que vous voulez savoir. Elle est inconstante, elle ne prend pas le temps de réfléchir pour ne déplaire à personne et elle ne supporte pas la pression. Elle manque surtout d’expérience. Et je n’ai jamais été duchesse, alors j’aurais beau lui faire part de mon expérience, elle ne me croira pas. Vous par contre.

Parler de quelque chose de concret lui fait un bien fou. Il est nettement plus détendu et il est de toute évidence beaucoup plus volubile. Parler de quelqu’un d’autre, dans ce cas de Tiberia, c’est presque une bénédiction.

Il n'a pas besoin de lui dire tout ce qu'est Agnes ou de lui parler de l'affection qu'elle lui porte, elle sait tout ça. Pour le reste elle se doit néanmoins de le contredire. " Vous n’êtes ni un profiteur, ni un voyou et Agnes le sait tout aussi bien que moi. La vérité c'est que quand vous avez disparu la première fois, vous lui avait brisé le cœur tout autant qu'a moi, elle vous adorait. Elle faisait déjà des rêves de mariages et d'enfants nous concernant .. Vous êtes parti, je me suis lancée a votre recherche .. Elle nous a perdue tout les deux. " Avec le recul, il ne restait que des regrets. Pas de ce qui avait été entre eux, non de ec qui n'avait pas été et aussi d'avoir mit tout ce temps et cette énergie a le chercher. Après tout jamais elle ne l'avait retrouvée, la vie l'avait simplement remit sur son chemin quand elle l'avait eut décidée. " Si vous restez dans les parages suffisamment longtemps, je suis sure qu'elle succombera a nouveau a votre charme ... " Elle parle de Soltariel et d'Agnes bien sur.

Cette manie qui l'avait de jeter le nom Anoszia comme si il était une tare avait le don de l'agacer. " Qu'importe qu'il soit le fils de sa mère, il est aussi un Anoszia et ce qu'Oschide soit dans sa vie ou non. Quel mal y'a t'il a cela ? Je vais finir par croire que vous avez un problème avec cette famille et donc avec moi. " Le ton est un brin plus haut que le reste de la discutions, mais elle n'est pas fâchée, peut etre un peu blessée mais pas fâchée. " Je ne connais pas Castielle, Oschide ne m'avait jamais parlé d'elle mais elle m'a l'air d'une femme bien et d'une femme forte. Et en effet si elle a vous pour ami, elle ne sera jamais ni seule ni démunie. " Ajoute t'elle comme pour adoucir ses paroles précédentes. En relation amicale il est excellé de par sa loyauté, dommage que cela ne se soit pas vérifié dans des aspects plus intimes de sa vie.

Elle s'étonne du fait que Tibéria soit au courant du passage du pirate dans les geôles .. Enfin du mercenaire, c'est ce qu'il est aux yeux de sa cousine. " Je lui avais dit bien peu de choses ce jour la. Le strict minimum, lui demandant votre liberté comme un service. " Elle n'avait d'ailleurs guère eut l'occasion d'expliquer quoi que ce soit ensuite. " Que sait t'elle exactement sur vous ? " Sans doute bien peu de choses et malgré tout il a réussi a se faire engager, en effet il n'avait pas son pareil pour se vanter ou pour séduire. N'obtenait il pas toujours ce qu'il désirait .. Enfin presque ne peut t'elle s’empêcher de penser, bien sur l’exception elle évite de la porter a voix haute. L’exception c'est elle.

Elle ne répond pas a sa diatribe sur le fait d'avoir le choix, de pouvoir le faire jour après jour. Elle comprend cela, mais sa vision du futur avait toujours été différente de la sienne. Tout ce qu'elle avait toujours voulue, c'était une promesse, une promesse qu'il avait été incapable de lui faire. Elle se réprimande de penser a tout cela, ressasser le passé n'aidera pas le présent, bien au contraire il est une pente glissante qu'il ne vaut mieux pas emprunter. Ils en viennent a parler de ses inquiétudes concernant Tibéria. " Ambassadrice, diplomate et conseillère ducale a ce qu'il se murmure .. " C'était ce qui avait été prévu certes, mais elle ne s'était pas attendue a etre prévenue de ses nominations par ses soutiens, ravis, alors meme qu'elle était exilée depuis plusieurs enneades de Soltariel. Elle secoue la tete, peut etre un peu contrariée. " Je n'ai jamais pensée qu'il n'y'avait qu'un seul chemin ou que la vie était une ligne droite, sans quoi jamais je n'aurais fait les choix qui ont étés miens et je serais celle assise sur le trône. " Points de regrets dans ses mots. Elle ouvre de grands yeux ronds quand il fait mention de ce qu'il avait suggéré a propos du mariage de sa cousine, probable qu'elle a l'air aussi outrée que cette dernière le fut. " Vous avez proposé quoi ? " Bredouille t'elle incrédule.

Elle a un coup de langue agacée quand il dit que Tibéria n'est pas idiote. " Vous avez mal interprétée mes propos, etre naïve ne veut pas dire etre idiote. Elle ne l'est pas, ne l'a jamais été. Mais elle est encore jeune. " Elle l'était plus encore en accédant a la régence, mais les deux femmes n'avaient pas eut la meme vie. " Elle n'a pas été préparer au pouvoir, a ses manigances, au complot d'une cours ... Elle a vécut loin de Soltariel pendant un moment. Je m'inquiète simplement des mauvais conseils qu'elle pourrait recevoir et écouter. Je ne voudrais pas la voir tendre mains ou oreilles a la mauvaise personne. " Dit t'elle soucieuse. Sa voix monte légérement sur la suite. " Quand a ses débuts en tant que duchesse, elle ne s'était pas choisie certes le meilleur des maris, mais c'était son choix et ils se sont mutuellement servis l'un de l'autre pour atteindre leur objectif. Elle voulait le trône, lui aussi .. Ils ne pouvaient pas l'obtenir l'un sans l'autre, ils ont étés chacun l'instrument de cela. Mais soyons clair sur une chose ... " Elle s'approche et accroche fermement son regard au sien.  " Je ne porte peut etre pas Arichis dans mon cœur et jamais il ne sera considéré comme le meilleur des hommes, mais il n'a pas essayé d'attenter a la vie du roi, il a simplement été juger pour cela et tout le monde en a payé le prix. "

Elle se retient de dire que Tibéria aurait put les protéger plutôt que de choisir de sauver sa propre tete, elle voit bien qu'il est déjà attaché a elle et elle sait que ces paroles la seraient guidés par la colère. Une colère qu'elle ne sait pas encore vers qui ou quoi dirigée, voila aussi pourquoi elle ne s'est pas encore présentée devant sa cousine, par ce que non ce choix la, elle ne le cautionne pas. " Vous dites qu'elle ne voit que la rive, dois je en comprendre que la rive représente pouvoir garder titres et couronne ? " Elle secoue la tete. " Si c'est la ce qui compte pour elle alors je ne suis guère celle qu'il faut pour la conseiller.  Le problème voyez vous, c'est que je crains que justement elle ne soit pas celle qui nage seule vers la rive, mais celle qui s'y laisse entraînée. Je lui en voudrais pas de tenter de survivre seule comme elle peut, mais se saisir de la mauvaise branche pour s'en sortir pourrait bien avoir des conséquences désastreuses. " Elle ne peut pas lui parler des VS ou d'un possible mariage, elle ignore ce qu'il en sait et ce n'est pas a elle de partager ce secret. " Etre duchesse veut dire déplaire dans le meilleur des cas a la minorité, dans le pire a la majorité, quand a la pression elle fait partie intégrante du rôle. Et le pouvoir qu’amène ce titre, il aura vite fait de s'envoler aux quatre vents si elle ne prends pas le temps de réfléchir. "

Elle soupire. " Les dieux me sont témoins de la grande affection que je lui porte et dans l'ombre je n'aurais de cesse de la soutenir et de veiller a ce qu'il ne lui arrive rien de mal. " Elle en faisait deja bien plus qu'on ne pourrait le croire, si elle n'avait pas été la, sa cousine croulerait deja sous les tentatives d'assassinat mais cela étaient des choses qu'il valait mieux taire. " Mais je ne suis pas sure qu’être la main qui la guide en public soit une bonne chose. Certains voudraient encore voir en moi la duchesse de Soltariel et je ne désire pas que ma présence lui fasse de l'ombre .. De plus .. " Elle a une infime hésitation, ses traits se tendent, ses poings se ferment. " Ne serait il pas malhonnête de ma part de me presser a ses cotés alors que je suis une Anoszia ? " Ce nom encore qui revient, qui frappe l'air et qui met a mal le calme tout relatif de cette discutions. Elle ne pourrait pas informée Tibéria de cela, ce serait un mensonge, par omission certes mais un mensonge tout de meme. Pouvait t'elle vraiment se dire bonne conseillère alors qu'elle lui cacherait des choses essentielles ? Le dilemme qui se posait a la dame de Solaria était des plus complexes et elle peinait a trancher quand a la décision qu'elle prendrait.

Cette situation devenait compliquée et inconfortable. De toute évidence, il était si difficile de la faire changer d’idée, sur tout qu’il finissait par en douter lui-même. S’il était si bien que ça, pourquoi elle avait choisit Oscario en sachant qu’il était de retour ? Sans doute parce que Oscario l’avait épousé, ce que lui n’avait jamais fait. Mais à quoi ça servait maintenant de lui dire qu’il ne fait jamais de promesses qu’il ne pourra peut-être pas tenir ? Il a un infime haussement d’épaule.

- Je ne lui en laisserai pas la chance, pas une deuxième fois.

Qu’importe que Torrance soit le fils de Castielle ? Castielle la grifferait si elle entendait ça, ou pire. Mais c’est la seule chose qui compte, parce que Torrance n’a que sa mère, puisque son père est mort. Il ne relève pas cette partie, mais il pince les lèvres et la signification est éloquente.

- Je ne crois pas qu’il y ait quelque mal à être de sang à moitié Anoszia. Mais il n’y a pas de bien non plus. Par contre, je doute que les Anoszia soient très enclin à réclamer comme un des leurs un enfant né hors mariage, dont la mère n’a pas une goutte de sang noble et demi-elfe qui plus est, mais il n’ajoute pas cette partie. Je n’ai pas de problèmes avec cette famille, mais de mon point de vue il n’y a que deux choses de bien venant d’eux. Torrance et vous. Le reste, je m’en moque.

Oh, oui, il sait qu’elle n’a pas dit grand chose à son sujet. Tiberia le lui avait dit et elle en avait profité pour lui poser des questions auxquelles il n’avait habilement pas vraiment répondu. Tiberia avait une confiance aveugle en sa cousine.

- Comme tout le monde, pas grand chose. Sickert, mercenaire, je m’introduis presque partout et que je suis un expert en baratin.

Tiberia avait aussi découvert que si on voulait entendre une réponse en particulier, mieux valait le prévenir et lui dire la réponse, parce que lui, il avait tendance à donner sa propre réponse et ça pouvait choquer.

- Ce ne sont pas que des murmures. Je crois bien que c’est la première chose qu’elle ait effectué en tant que duchesse. D’ailleurs, les Vrais Soltaris s’en sont plaint, qu’elle avait outrepassé ses fonctions à ce moment là, puisqu’ils n’avaient pas approuvé avant, dit-il d’un ton qui marque le très peu d’estime qu’il leur accordait à ce moment. Ce n’est pas parce qu’une ligne est droite qu’elle ne peut pas changer de direction. Mais après tout, je n’y connais pas grand chose aux lignes droites, réplique-t-il, aussi agacé qu’elle semble-t-il.

Il a toujours suivi des courbes sinueuses. C’est probablement là une partie de leur incompréhension mutuelle. Et comme il l’avait dit, son Ange est aussi outré que Tiberia.

- Bah quoi ? Les preuves étaient minces à mon avis.

Il le sait bien qu’elle ne voulait pas vraiment qualifier Tiberia d’idiote. Mais pour Tiberia, naïve ou idiote semblait être tout aussi insultant. Sickert a toujours été du genre ouvert à toutes les possibilités. Il était né sur Meca, il avait vécu plus de la moitié de sa vie en tant que pirate et la dernière partie de sa vie en tant que mercenaire. Il avait compris depuis longtemps que le bien des uns est le mal des autres et qu’on pouvait si aisément basculer d’un à l’autre.

- Quelles mauvaises personnes ? Et si elle n’avait pas accepté le mariage avec Arichis, elle ne serait pas du tout duchesse, la question ne se poserait même pas. Elle serait toujours à Thaar. Elle ne voulait pas particulièrement le trône. Pas avant de se le faire offrir. Et je ne vois pas ce qui l’empêcherait de vouloir le conserver si elle croit qu’elle peut être une bonne duchesse. Elle n’est pas égoïste, enfin, pas plus qu’une autre. Ses ambitions sont un peu utopique, mais elles ne sont pas mauvaises.

De l’avis de Sickert, celles d’Arichis n’étaient sans doute pas mauvaises non plus. La manière de les atteindre, par contre, avait été un échec. Il soutient le regard de son Ange lorsqu’elle s’approche et affirme qu’il n’a pas tenté d’assassiner le roi, mais qu’il a été simplement jugé pour cette raison et que tout le monde en avait payé le prix. À son tour, Sickert fixe son Ange de manière tout aussi déterminé.

- Soyons clairs, je vous accorde qu’il n’a peut-être pas vraiment tenté d’assassiner le roi, mais il est le premier à avoir clamé que le chancelier l’avait fait. Une femme a été assassinée pour servir sa cause. Les mutineries ne sont pas toujours un succès. Il a peut-être été jugé à tort d’avoir tenté d’assassiner le roi, mais il est toujours en vie contrairement à la malheureuse nourrice. Alors il n’a pas simplement été jugé pour avoir tenté d’assassiner le roi. Il n’éprouve aucun remords à avoir prononcé ces mots. Je suis désolé que les échecs du père retombent sur ses enfants. Je suis désolé que tout le monde en paie le prix. Sincèrement désolé. Et il l’est, sincèrement. Mais il a fait un choix. Il connaissait les risques. Il avait l’expérience. Il avait tout pour réussir. Mais ça s’est retourné contre lui, à tort ou à raison, peu importe ses intentions. Et malheureusement, tout le monde en paie le prix. Ses enfants en premier, puis vous et Tiberia.

Il ferme les yeux, quelques secondes. Il est tellement désolé qu’elle ait dû payé le prix de ses choix… et pourtant, ses intentions étaient loin d’être mauvaises. Son Ange parle de mauvais choix, mauvaises branches, mauvaises personnes. Le problème, c’est qu’il ne savait pas exactement ce que mauvais signifiait pour elle. Parce que pour ce qu’il en savait, les mercenaires et les pirates étaient mauvaise et pourtant, il semblait être une exception sans qu’il en comprennent très bien le pourquoi. Ce qui était mauvais était-ce qui était vraiment mauvais, malsain et néfaste ou simplement ce qu’elle considérait comme mauvais, à savoir à peu près tout ce qu’il était et avait fait ?

- Je ne parle pas de couronne. Je parle de survie. Elle est peut-être toujours duchesse avec la couronne et le trône, mais ça ne signifie pas qu’elle n’a pas été écorchée et qu’elle ne paie pas le prix. Tout le monde en paie le prix. Les Vrais Soltaris en profitaient pour asseoir leur emprise sur elle. Vous ? Malhonnête ? Je suis certain que vous ne savez même pas comment faire. Même si je vous pariais Solaria de faire quelque chose de malhonnête, vous me reprocheriez que les paris, c’est malhonnête. Il hoche la tête et il ne semble pas comprendre ses insinuations. Et puis, malhonnête envers qui ? Tiberia ou les Anoszia ? Quelle différence y a-t-il entre Angelina de Solaria et celle qui a épousé un Anoszia ? Il se rend compte de la manière dont il a formulé sa phrase. J’ai peut-être effectivement un problème avec le nom Anoszia. Je refuse de le coller à votre prénom. De toute manière, je refuse de coller un autre nom à votre prénom. Angelina de Solaria, c’est parfait. Il la défend. Il la défend encore. Et qui est le plus malhonnête ? Vous qui n’allez pas avouer à votre cousine que vous êtes mariée ou moi qui me suis déniché un contrat avec la duchesse dans l’unique but de me rapprocher de vous ?

C’était beaucoup mieux dans sa tête, mais une fois prononcé, c’était… trop tard pour le retirer.

Elle tique bien entendue quand il clame qu'il ne laissera pas a Agnes la chance de s'attacher a lui une seconde fois, cela veut dire qu'il ne restera pas dans les parages suffisamment longtemps pour cela n'est ce pas ? Il était simplement de passage comme toujours, elle devrait s'y etre habituée, maintenant plus que jamais. Alors elle ne dit rien et ne laisse rien paraître des sentiments qui l'agitent. Pas sur que ça serve vraiment a la discutions puisqu'ils vont sur un sujet tout aussi glissant. Le nom des Anoszia, il dit n'avoir rien contre lui mais pourtant ses mots semblent porteurs de bien des griefs. Griefs qu'elle ne comprend pas. Arichis n'était pas le meilleur des hommes certes, Oschide et Sickert ne s'entendaient pas de ce qu'elle savait, mais pour le reste avaient ils jamais fait quoi que ce soit pouvant déplaire au mercenaire ? " Vous vous trompez, il y'a du bon a etre Anoszia, une famille unie. Ils sont loyaux les uns envers les autres, leur sens de la famille est d'une force peu commune. " Loyauté et famille, de bien belles valeurs, dommage que le patriarche ne les pervertisse ne peut t'elle s’empêcher de penser. " Tous ne sont pas a l'image du père, certains d'entre eux accueilleraient Torrance a bras ouvert. "

Elle redresse la tete " Il n'y'a pas que ce petit ou moi qui comptions dans cette famille, il y'a Faustina, Cecyllia, Lucrezia, Sysiphe .. " Oscario. Mais ce nom la elle ne se le murmure qu'a elle meme. " Ils comptent pour moi et ce sont des gens biens. " Ce sujet la semblent voué a etre une impasse, comment pourraient ils êtres d'accord, ils défendent tout deux des intérêts différents. Elle a un faible sourire quand il lui fait sa description de lui, celle qui lui a donnée un poste auprès de Tibéria. " En effet au vu de vos compétences, seulement 2 choix s'offraient a elle. A nouveau vous enfermer dans les cachots ou vous prendre a son service. " Le regard est entendu, la majorité des nobles de par bien trop suspicieux auraient choisis la première option. Son sourire s'est agrandi, mais il se veut ironique, quand il lui parle de la réaction des vrais Soltarii quand a sa triple nomination. " Leur réaction n'a été qu'une mise en scène visant a la déstabiliser. Ils voulaient simplement savoir jusqu'ou elle pousserait pour leur faire plaisir. " Elle lève les yeux au ciel. " Voyons voir si elle reniera sa première décision ducale en écartant sa cousine si besoin. Une chance qu'elle ne leur ait pas accordée cela, ils n'y auraient vus que faiblesse. Et cela n'aurait fait que confirmé la vision qu'ils avaient d'elle. Ce n'est pas ma position ou mes titres qui étaient mit a l'épreuve mais les réactions de Tibéria. " Par les nombreuses missives échangées, elle savait qu'elle n'avait rien a craindre du mouvement des vrais Soltarii.

Tandis que ses pensées prennent une tournure dont il ignore tout, elle a une moue dubitative. Il serait presque amusant de constater ce qui arriverait si maintenant elle accédait a leur demande de reprendre le trône, alors que leur leader en était lui meme si prés. Pour sur l'allégeance de beaucoup changeraient, tel était les jeux de pouvoir. Heureusement elle n'avait pas pour ambition de porter la couronne ducale. La discutions va bon train sur Tibéria, sur la situation et sur visiblement bons nombres de divergences d'opinions qu'ils ont sur ces sujets, il faut dire aussi que leurs informations sont différentes La faute a la provenance de leur source. " Il y'aura toujours de mauvaises personnes autour du pouvoir. " Dit t'elle d'abord de façon énigmatique. Elle ne peut laissée fuser certains noms, tant qu'elle ne sait pas ce qu'il en est réellement de la situation. " Je n'ai rien contre ses ambitions si tenter qu'elles ne nuisent pas a ces terres que j'affectionne et a ce peuple que j'aime. Néanmoins j'étais au loin et tout ce que j'entendais d'elle visait a me faire comprendre qu'elle rejetait volontiers la faute de ses nombreux déboires sur Arichis. Hors cela je ne peux le concevoir, elle a fait ses propres choix. L'épouser en était un, elle n'avait certes pas prévus que de telles circonstances en découleraient, mais elle a fait un choix, il lui faut en affronter les conséquences et non se cacher derrière un autre pour qu'il les endosse. C'est comme si je vous accusais de l'échec de mon mariage. "

Ces derniers mots fusent sans qu'elle n'y ait pris garde, d'ailleurs ils volent entre eux sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte et elle poursuit. " Je l'avais moi meme mise en garde contre Arichis, contre le genre d'homme qu'il était. Mais c'est la ce qu'elle voulait, elle me l'a répétée a de nombreuses reprises, c'était son choix. Le sien, nul ne l'a obligeait a l'épouser et comme nous avons tous a le faire un jour, elle a simplement payée le prix d'une mauvaise décision, il n'en reste pas moins que c'était la sienne et je ne me vois pas restée a battre des paupières tandis qu'elle me dira etre totalement innocente au malheur qui s'est abattue sur elle. " Le ton est peut etre monté un peu plus haut qu'elle n'aurait voulue si bien qu'elle se radoucie. " Comprenez moi bien, je suis désolée des épreuves qu'elle a eut a traverser. Je suis la première a lui souhaiter réussite et bonheur. Mais l'on ne devient pas duchesse en s'apitoyant sur son sort ou en se délestant de ses erreurs sur les autres. Elle n'est pas la seule a avoir souffert dans cette histoire, mais elle y a sa part de responsabilité par son choix. Qu'il ait été bon ou mauvais, il n'en reste pas moins son choix. Plus vite elle le comprendra, plus vite elle obtiendra le respect des autres. Reconnaître ses erreurs est a la fois une preuve de courage et de maturité. Les nier par contre .. " Elle meme savait très bien qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'a ses propres choix pour le malheur qui était sien. Elle avait choisie d'épouser Oscario, comme Tibéria avait choisie d'épouser Arichis.

Elle laisse ses mots en suspend puis va s'asseoir sur le canapé en soufflant. " Tout ça est un véritable gâchis. Je n'ignore pas quel genre d'homme est Arichis, oh non croyez bien que je suis bien placée pour le savoir. " Plus qu'il ne pouvait s'en douter et plus qu'elle ne le lui avouerait jamais. " Lui aussi a fait ses choix et il en a payé les conséquences, les seuls a n'avoir fait aucun choix ce sont ses enfants et pourtant ce sont eux qui payent, pour un crime qui n'est pas leur et meme pas celui de leur père, voila ce qui me révolte. " Elle redresse la tete pour que leurs yeux se croisent. " Je n'excuse pas ses actes. Il a comploté pour le pouvoir et il semble qu'une entité supérieure se soit décider a comploté contre lui en lui faisant perdre bon sens et soutiens quand il en avait le plus besoin, car contre toute attente il a perdu. Néanmoins toutes ses manigances misent a part, il est évident qu'un complot visait aussi a le démettre du paysage pour qu'on l'aille juger d'un crime qui annihilerait totalement ce qu'il avait été. " Il avait comploté contre la couronne et la couronne avait complotée contre lui. La couronne avait simplement eut plus de bassesse encore dans son jeu que lui meme n'en n'avait jamais eu. Et dire que c'était eux qui possédaient tout les pouvoirs, puissent les dieux leur venir en aide.

Elle se force a rester détachée. Elle sait que de toute façon sa vision des choses est en partie altérée par l'affection qu'elle porte a cette famille et plus encore par l'amour qui l'unie a Faustina et a Oscario. " Laissons Arichis ou il est voulez vous. " Elle en aurait des nouvelles bien assez tot. Il arrive a la faire sourire, un prodige qu'il est l'un des rares a réaliser, quand il parle de parier Solaria et de la réaction qu'elle aurait. Il la connait si bien. Le nom Anoszia fuse encore et il semble lui meme se rendre compte que finalement il semble bel et bien avoir un problème avec lui. Par contre les quelques phrases qu'il prononce en plus lui font ouvrir de grands yeux ronds, enfin les derniers mots surtout. Il était resté pour elle. Elle ne s'y était pas préparée. Si bien qu'elle le fixe longuement. Leurs yeux se cherchent, s'accrochent. Le silence les enveloppe jusqu’à en devenir gênant. Elle déglutie, se racle la gorge puis choisie d'en faire abstraction, par ce que c'est mieux ainsi. " Ma loyauté est coupée en deux, celle que j'ai envers Oscario. Il en veut tellement a Tibéria, et ce n'est pas répréhensible. En l'espace d'un battement de cœur, il a tout perdu. " Pour le reste de la famille, les catastrophes s'étaient abattues une a une, mais lui il avait reçu un véritable coup de massue. La déchéance des siens, la perte de leurs terres, la mort d'Oschide, celle d'Azénor.

Elle secoue la tete, laisse échappée un soupir. " Puis il y'a Tibéria, je lui porte grande affection depuis l'enfance et je l'ai soutenue dés l'instant ou j'ai sue qu'elle jouait son avenir a Soltariel. Ce serait un véritable brise cœur que lui tourner le dos. Mais dans les deux cas, le choix qui s'offre a moi me semble mauvais. Je ne veux pas avoir a choisir. Ma loyauté envers Oscario, mon affection pour Tibéria. " Elle glisse une main sur son front, l'air soudain très lasse. " Quand a hum .. " Elle hésite un bref instant. " Vos motivations ne regardaient que vous, elle n'avait pas besoin de savoir pourquoi vous désiriez etre assigner a sa protection. Dans mon cas mon secret est bien plus préjudiciable. Ne suis je pas devenue l'ennemi en épousant un Anoszia ? " D'accord elle n'était pas réellement sa femme, pas plus qu'elle n'était une Anoszia lui rappelle une voix sournoise dans sa tete, mais cela avait faillie etre et cela pourrait encore advenir .. Non ça serait, se corrige t'elle. Un jour Oscario tiendrait ses promesses. " Il n'est pas question que je lui parle de mon mariage et de tout le reste. " Elle brasse l'air du revers de la main. " Je vais lui cachée des choses de mon plein gré, en connaissance de cela croyez vous qu'il soit honnête de ma part de la laisser me voir comme une conseillère digne de confiance ? " Il y'avait autre chose, une chose qu'elle lui taisait. Elle avait peur qu'Oscario ne lui pardonne pas son retour auprès de Tibéria. Mais Tibéria était aussi sa famille, au meme titre que Solaria était une partie d'elle meme. Non, elle n'avait pas envie de rester sur le coté, mais elle craignait de ne pas avoir le droit de faire ce choix. Une fois de plus tout se résumer a un choix, un choix dont il faudrait ensuite assumer les conséquences.

De toute évidence, la loyauté familiale et la solidité des liens familiaux c’est bien quand ce sont les Anoszia, mais quand il s’agit de lui ? Sans doute qu’elle est plus indulgente avec les Anoszia. Ce sont des nobles. Sa mère est une sorcière. Sa soeur est une barbare des Wandres. C’est la seule famille qu’il a et c’est la seule famille qu’il reconnaît. Il doute de l’accueil de Torrance  quoique maintenant qu’il n’y a plus rien à hériter, pourquoi pas. Bras ouvert ? Il n’y croit pas.

- Je ne parlais pas de qui comptait pour vous, je parlais de moi. Je n’ai rien contre eux, ils sont sans doute parfaitement Anoszia.

Ce sont des nobles et ils font des trucs de nobles. Qui est-il pour avoir une opinion à ce sujet. Personne, même pas un noble. Juste les souvenirs d’une vieille sorcière et des cendres froides.

- Seulement deux choix ? Je lui en ai proposé beaucoup plus que ça. Et retourner aux cachots n’en a jamais fait parti.

Tester Tiberia ? Son visage se ferme. Ça changeait la donne. De nouvelles voies apparaissent. Et de nouvelles informations. De un, son Ange est bien, mais très bien renseignée. Trop, peut-être. De deux, son Ange approuvait-elle vraiment ces actions qui, on ne peut le nier, sont plutôt malhonnête. Digne d’un noble, certes, mais malhonnête. De trois, maintenant Sickert connaissait les limites des pouvoirs de ceux qui se réclamaient les Vrais Soltari.

- Ça revient à agacer un chiot en détresse avec un bâton et le mépriser s’il ne se défend pas ? Et s’il mord, ils vont le battre avec ce même bâton ? Que des gens bien ces Vrais Soltari. Je suis ravi d’entendre que vous ne risquez rien.

Son ton est sec. Finalement son Ange avait peut-être une part de malhonnêteté en elle. D’un autre côté, non, autrement, elle ne le lui aurait pas dit si elle avait été malhonnête. Des excuses, ils lui trouve toujours des excuses. Un moyen détourné de le prévenir ou une parole de trop ? Peu importe, maintenant, il le sait. Quelles autres faiblesses méprisaient-ils maintenant qu’elle avait accepté certains termes des négociations ? Maintenant qu’il connaissait les règles du jeu, ils pourraient jouer à armes égales.

- Mais pourquoi est-ce que les ambitions de Tiberia seraient une nuisances pour Soltariel et son peuple ? Vous en parlez comme si vous aviez des raisons de croire qu’elle allait mettre Soltariel à mal.

Il croyait sincèrement connaître son Ange. Mais maintenant, il doute de beaucoup de choses.  Il la trouve bien peu indulgente pour sa cousine et beaucoup trop pour les Anoszia. D’accord, il a sans doute quelques griefs contre les Anoszia, l’aîné a manqué de courage, le puiné lui a volé son Ange et le patriarche est prêt à tout pour le pouvoir, ce qui affecte peut-être son jugement. Mais il n’est pas d’accord avec son Ange. Elle est bien renseignée. Trop bien renseignée. Et tout n’est ni noir, ni blanc.

- Elle a fait des choix, mais elle n’a pas fait d’erreurs. Épouser Arichis n’était pas un mauvais choix, ni vraiment une erreur. Où est l’erreur de Tiberia ? Tiberia est forte et elle apprend le boulot à la dure. Vous êtes bien renseignées pour quelqu’un qui n’était pas là, mais je crains que vos informateurs soient partisans et qu’ils ne racontent que les racontars qui les intéressent. Elle a peut-être eu quelques moments de faiblesses, mais elle se relève. J’aimerais bien connaître vos sources.

Peu importe, il les trouvera. Et il ira bavarder, même prendre le thé et des biscuits s’il le faut. Sickert secoue la tête.

- Pas celui de leur père ? Parce que comploter contre le chancelier en essayant de lui mettre une tentative d’assassinat sur le roi sur le dos et de faire assassiner une nourrice n’est pas un crime qui mérite ce qui lui arrive ? Pourquoi ? On aurait du être plus clément parce qu’il s’agit que de la mort d’une femme ? Il lève la main pour l’empêcher de répliquer. Sans doute avez-vous raison qu’on a tenté de le faire démettre de ses fonctions et de faire disparaître tout ce qu’il a été, mais comme ça que ça se passe. Tout le temps. C’est une mutinerie qui s’est mal terminée pour lui, mais elle se serait tout aussi mal terminée pour le chancelier. Je n’excuse ni l’un ni l’autre, mais c’est ce qui arrive dans les luttes de pouvoirs. Quand on aborde un navire, on doit savoir trois choses. Qu’on veut gagner. Que l’adversaire ne veut pas perdre. Et qu’un des deux devra pourtant perdre. Et quand on est le capitaine d’un navire, on sait que nos hommes subiront le même sort que nous. Et on fait tout pour ne pas perdre. Arichis savait très bien qu’en attaquant le chancelier, il risquait de perdre et d’entraîner ses proches dans sa chute. Ses enfants, comme Tiberia, n’ont pas choisit de se lancer dans cette bataille. Mais ils ont eu le choix de suivre le capitaine ou non. Tiberia a choisit de ne pas se plier au choix d’Arichis. Ils ont tous un choix à faire.

Il avait fait ce genre de choix. Haize Sepiida avait choisit de disparaître. Mais on avait comploté pour qu’il soit responsable de la mort de dizaines de marins et la chute de la Marine Marchande. Personne n’avait prit sa défense. Son équipage en avait payé le prix. Il les avait fait se retourner contre lui pour les épargner. Il avait fait le choix de se relever et de tout recommencer. Il avait un nouveau nom. Sickert. Elle était la seule qui savait qui il avait été. Mais elle ne savait rien. Et il n’était pas du genre à se plaindre. Et il n’était pas du genre à plaindre un autre pour ce qu’il avait perdu. On survit, on se relève et on continue. Mais ça ne signifie pas non plus que durant un moment, on ne perd pas le nord. Et il devait maintenant ramener Finn à leur mère ou la tuer. Et elle marchait vers les Wandres sans lui, parce que lui avait marché en vain vers son Ange. Trop tard.

- Préjudiciable ? Personne ne sait que vous êtes mariée. Vous n’êtes pas une ennemie. À moins que vous vouliez l’être. Vous ne saviez pas, en épousant Oscario qu’il serait exilé. Comme tout le monde, vous avez un choix à faire. Et pour le moment, je vous conseille de choisir entre être une conseillère digne de confiance ou ne pas l’être. Les autres choix peuvent attendre encore un peu, vu la situation.

Elle note de par son ton et par ses mots qu'il n'a guère apprécié ce qu'elle lui avait dit sur les intentions des Soltarii et elle s'en satisfait, bien qu'elle n'en laisse rien paraître. C'était la le but rechercher, elle voulait qu'il soit sur ses gardes et elle veillerait a ce que Tibéria le soit aussi. " Qui a dit qu'ils étaient des gens biens ? Est ce la ce qu'ils sont venus murmurer aux oreilles de Tibéria ? " Elle accroche son regard au sien. " Ils ne sont peut êtres pas mauvais, mais entre des gens biens et des gens mauvais il y'a tout un paquet de nuances a explorer. Ce sont des politiciens, ils font ce qu'ils jugent nécessaire pour arriver a leurs fins et dans leurs esprits c'est toujours pour le bien des autres et non pour leur propre intérêt. " Difficile pourtant de nier la recherche d'un gain personnel quand on forcer duchesse a se faire épouser par le biais de quelques menaces subtiles. Elle était reconnaissante d'avoir pareil soutiens, ils lui serviraient ne serait ce que pour protéger Tibéria ou Faustina, mais elle n'en n'oubliait pas ce qu'ils étaient et de quoi ils étaient capables. Au besoin ils se retourneraient contre sa cousine, voir meme contre elle, elle en avait la certitude.

Il semble déduire beaucoup de choses de ses mots, en meme temps il a toujours été douer pour ça. Certains diront que c'est un mercenaire, d'autre un pirate, mais il aurait fait un espion remarquable. C'est un fouineur de première. " Je ne dis pas que les ambitions de Tibéria sont mauvaises, je dis que tant qu'elles seront bonnes pour Soltariel et ses gens alors je la soutiendrais. Dans le cas contraire, vous savez que je défends bec et ongles ce a quoi je tiens. " Cela sonnerait presque comme une menace, mais c'est simplement un fait. Il défend Tibéria encore et encore, cela la rassure car il sera la pour la protéger en cas de besoin mais cela l'étonne aussi, car il n'est as du genre a s'engager autant d'ordinaire. Y'aurait il quelque chose qu'elle ignore ? " Je ne vous savais pas si attachée a défendre sa personne, mais il est heureux pour elle que vous lui soyez si loyale. " Le ton est calme, trop peut etre ? En tout cas il ne fait état d'aucun sentiment particulier. " Épouser Arichis n'était pas une erreur et bien voila a mon avis une question qui ferait débat. Comment croyez vous qu'elle meme voit ce choix ? " Elle ne répond volontairement pas a ses allusions concernant le fait qu'elle en sache beaucoup. " Probable que vous avez raison, mais sources sont sans doute peu fiables ou alors trop fidèles a ceux dont il ne fait pas bon de l’être ces temps ci. "

C'est la vérité, une vérité incomplète certes, mais une vérité tout de meme. Parmi ses sources, il y'avait des langues toutes dévouées aux Anoszia qui avaient eut vite fait de se répandre en bassesses sur le compte de la nouvelle duchesse. Mais il n'y'avait pas qu'eux, il y'avait des nobles, des vrais Soltarii et meme quelques gardes ou servantes rattachées au palais ducal. Elle n'avait pas survécut au règne de Kahina sans espions et sources. Puis quand on avait la position qui était la sienne, aussi honnête que l'on soit, on se devant d’être de se tenir informer, question de survie. " Comme je l'ai dis Tibéria est encore bien jeune, inexpérimentée et si elle montre le moindre signe de faiblesse alors croyez bien que ses ennemis n'auront pas ma tendresse et qu'elle ne sera plus la pour se relever lors de sa prochaine épreuve. " C'était la des mots bien cyniques, mais elle aussi avait appris a la dure. Des leçons qu'elle aimerait d'ailleurs pouvoir éviter a Tibéria. Mais encore fallait il qu'elle en ait l'occasion. Plus ils discutent, plus sa perception de la situation se fait nette. Il avait raison, elle avait été loin, elle n'avait pas été témoin de tout ces malheurs, voila pourquoi elle avait tant tarder a voir sa cousine. Elle était lucide sur le fait que ses sentiments pussent obscurcir son jugement et elle ne voulait pas lui infliger le poids d'une colère qu'elle n'aurait pas méritée ou qui ne serait pas tout a fait la sienne.

Pour la suite, elle s’efforce de rester calme mais c'est un peu plus dure. Oui, par ce que comme dit plus haut, elle a grand mal a faire abstraction de ses sentiments .. Ses sentiments pour Oscario plus précisément. " Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit voulez vous. Je n'ai pas dit que ses actes n'étaient pas répréhensibles. Mais si ont l'avaient jugés pour les faits et non pour les affabulations dont il fut accusé alors ses enfants n'auraient pas étés éclabousser par le poids de ses crimes. " Il ne se doutait pas a quel point elle meme pouvait maudire le patriarche Anoszia, il lui avait coûté plus qu'elle ne l'avouerait jamais. " Tibéria a eut la chance d'avoir un choix au moment opportun, ses enfants eux ne l'ont pas eut. Croyez vous qu'ils l'aient suivis dans ses manigances ? Ils en ignoraient tout .. Par les dieux Oscario était avec moi a l'autre bout du monde a ce moment la. " D'accord la peut etre que le ton monte un peu trop, mais elle s'en rend compte et elle prend sur elle pour se calmer aussitôt. Il avait vite faite de défendre Tibéria mais visiblement la fratrie Anoszia n'avait pas le droit au meme genre de clémence. Ou alors c'était simplement par ce que ses émotions a fleur de peau et sa fatigue mettaient a mal ses facultés a penser correctement. Il y'avait probablement un fond de vérité la dedans si bien qu'elle s'excuse. " Je suis désolée, je ne désire pas que nous nous disputions. " C'était bien la, la dernière chose au monde qu'elle veuille meme. Elle était peut etre forte mais elle avait ses limites.

Il a la délicatesse cette fois de ne pas dire qu'elle n'est pas mariée, elle lui en est reconnaissante, tout comme elle l'est pour son honnêteté. Il a raison, une part d'elle le sait parfaitement mais l'autre a bien grand mal a l'accepter sans se révolter. " Tout est toujours une question de choix n'est ce pas ? " Un faible sourire. " Je n'ai jamais voulue etre une ennemie pour Tibéria et je n'ai pas pour but de le devenir. Pas plus que je ne souhaite etre une conseillère malhonnête. " Bien qu'a son sens devoir taire une partie de la vérité n'avait rien de très honnête. " Je vous remercie pour vos conseils. " Conclue t'elle simplement. Elle choisirait bientôt, néanmoins elle n'était pas forcément d'accord avec le fait que ses autres décisions puissent attendre. Beaucoup de choses allaient dépendre de ses prochaines actions, plus qu'il ne pouvait se douter. Il n'y'avait pas besoin d'un trône ou d'une couronne pour porter fardeau, mais ce fardeau était sien et elle ne demanderait a nul autre de le porter, pas meme a lui. Surtout pas a lui.

 

Qui a dit qu’ils étaient des gens bien ? Pas lui. Il n’a pas non plus dit qu’ils étaient mauvais. Pourquoi lui explique-t-elle de cette manière. Il connaît très bien les nuances des gens. Il est bien placé pour le savoir, puisqu’il a plus d’une nuance de toutes les couleurs. Il dévisage son Ange, toujours aussi perplexe.

- Oui, c’est une tendance qu’ont toujours eu les gens de pouvoir à croire qu’ils savent ce qui est bien pour les autres.

C’est la base des gens de pouvoir que de prétendre que ce qu’ils font est pour le bien des autres. Sinon ils ne seraient pas au pouvoir. Ça n’a pourtant jamais signifié que c’était effectivement bon pour les autres. Ni même que ce que deux idée contraires soient toutes les deux bonnes ou mauvaises. Tout était bien pour tout le monde jusqu’à ce qu’on décide du contraire. Ça ne signifiait pas non plus que ce qu’ils faisaient dans leur propre intérêt, tout aussi égoïste soit-il, soit nécessairement mauvais. Il ne prétendait même pas que ce que son Ange croyait être bien pour son peuple le soit effectivement.

Il ne relève pas. Que son Ange croit savoir ce qui est bien pour Soltariel, c’était bien. Mais pourquoi le prévenir que ce que Tiberia croyait savoir être bien pour Soltariel devait être jugé ? Même si leurs idées étaient opposées, en quoi l’une des deux visions serait-elle néfaste pour Soltariel ? Il vient pour répliquer, mais il s’abstient. Non, c’est trop tôt, mais c’est exactement ce qu’il disait au sujet des lignes droites. Il est piqué au vif lorsqu’elle l’interroge sur son attachement à défendre la jeune duchesse. Il a un bref haussement d’épaule.

- Elle est presque ma cousine, non ? Il semblerait qu’il subsiste en moi un faible écho de loyauté familiale, dit-il avec une mauvaise foi évidente.

Non, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Que veut-elle insinuer ? Elle va finir par le rendre complètement paranoïaque. Elle va le rendre complètement dingue… faible échos ? Non, Haize Sepiida avait été fortement lié à sa mère. Et Sickert avait suivi Finn à la guerre. Il n’avait jamais promis de le faire. Il ne s’était jamais engagé à le faire, mais il le faisait. Il l’avait toujours fait. Il a toujours estimé que si on est obligé d’écrire un contrat, c’est qu’on a pas confiance. On ne s’engageait pas sur le Fossoyeur, on montait à bord.  

- Bien sûr qu’elle croit que c’était une erreur. C’est ce que tout le monde s’acharne à lui répéter.

Il n’avait pas été tendre avec Tiberia à ses débuts. Il l’avait secoué, parce qu’il avait l’impression qu’elle se plongeait dans un état de panique paralysante et il avait cru qu’elle s’y enlisait. À tort ou à raison, il ne savait pas trop. Il l’avait éprouvé, éprouvé ses nerfs, éprouvé ses limites. Elle n’avait pas été parfaite, mais elle s’était relevée. Et il était toujours sous contrat. Il n’avait pas été parfait, loin de là. Il ne commente pas. Si Tiberia n’avait pas l’occasion de se relever de sa prochaine chute, c’est qu’il aurait échoué.

Il aurait dû se taire, mais il était là. Oui, tout ça était un gâchis, mais c’était un gâchis qui était tout à fait noble comme gâchis.

- Des affabulations qu’il a lui même inventé et clamé pour qu’un autre en fasse les frais, ainsi que sa famille, s’il en avait, bien sûr.

Il se demande ce que lui aurait fait dans ce genre de situation. Il aurait disparu et il aurait recommencé. C’est ce qu’il s fait. Et à la place du vainqueur ? Il aurait été plus charitable et plus prudent, sans doute. C’était cruel de tout prendre à un homme et de le laisser assister à sa propre déchéance. Certains se relevaient. Il s’était relevé. D’autres non. Ses actions diront si Arichis Anoszia était un survivant ou non. Leurs choix diront si ses enfants sont des survivants. Lui, il n’aurait pas tout enlevé aux enfants. Parce que ceux qui n’ont plus rien à perdre deviennent dangereux. Il le sait, ça aussi.

- Sysiphe a fait son choix, semble-t-il, tout récemment. Les filles ont été graciées et elles ont tout de même fait un choix. Je n’ai jamais dit que les choix étaient juste et facile.

Quel choix avait fait Oscario ? Il ne veut pas se disputer non plus, alors il ne pose pas la question.

- Je suis désolé. J’aurais voulu… Il hésite et baisse les yeux. J’aurais voulu avoir la même confiance que vous en eux, mais je n’y arrive pas. J’ai confiance en Tiberia parce qu’elle est de la même étoffe que vous. Il relève brièvement les yeux. Pas eux.

Et aussi parce qu’il aurait abandonné tout ce qu’il possède et même son nom pour elle. Ah, mais il l’avait fait, dix ans plus tôt. Mais elle ne le savait pas. Et maintenant, il avait un nouveau nom, une nouvelle soeur, un nouveau métier, de nouveaux amis, de nouveaux ennemis. Il n’avait pas hésité la première fois. Il y a quelques ennéades, il l’aurait fait à nouveau, sans hésiter. Mais elle l’avait repoussé. Il aurait du comprendre. Et maintenant ? Elle est mariée et amoureuse d’un autre. Il aurait hésité. Et de tels doutes minaient ses certitudes.

- Tout, est toujours une question de choix, mon Ange, dit-il sans y penser. Parce c’est tout ce qui compte. Nécessairement, c’est tout ce qui compte… il ne pouvait pas en douter. Il ne devait pas en douter. Je ne sais pas si vous devriez me remercier. Je ne suis pas certain que mes conseils soient désintéressés.

Et machinalement, il se fait craquer les jointures, parce qu’il est resté immobile trop longtemps.

La vie est si curieusement faite qu'elle en oublie parfois les liens qui unissent Sickert a cette famille, ou peut etre bien qu'elle les occulte volontairement. Toujours est il qu'il s'en était fallut de peu pour qu'elle n’écarquille les yeux quand il avant mentionné le fait que Tibéria soit presque sa cousine. Néanmoins, elle doute que ce soit la ses motivations. Mais quelles qu'elles soient, elles ne la regardent pas, se sermonne t'elle. " Votre loyauté vous l'avez toujours donné a qui bon vous semblez et un quelconque sens de la famille n'a jamais rien eu avoir la dedans. " Se contente t'elle de répondre. La discutions se restreint peu a peu, chacun plus conciliant avec les paroles de l'autre, sauf sur un seul sujet, celui qui fâche, en celui la elle pense qu'ils ne seront jamais d'accord. Mise a part un certain point bien sur. " Je vous l'ais dis je ne défends pas l'homme qu'était Arichis, je rétablie simplement la vérité telle qu'elle est. Il n'a jamais tenté d'attenter a la vie du roi et ses enfants n'auraient jamais dus avoir a en payer le prix. "

Oui chacun avait du faire des choix. Arichis, Tibèria, la fratrie Anoszia dont Oscario et meme elle avait du faire des choix, dont certains dont il ne pouvait se douter. " Ce qui m'importe présentement ce n'est pas la facilité ou la justesse d'un choix mais les répercutions qu'il pourrait avoir. Il est chose aisée que de décider pour soit sans se soucier de ce qui arrivera aux autres, mais la vérité, c'est que nos choix impliquent toujours les autres que ce soit volontaire ou non. " Elle meme devrait vivre avec le fait de l'avoir blesser, lui, en choisissant d’épouser Oscario. Certes elle ne l'avait pas désirée. Certes la situation avait été ce qu'elle était et elle n'avait pas a s'en sentir coupable, mais il n'en restait pas moins que par ce choix elle l'avait rendue malheureux, comme le choix d'Oscario la rendait malheureuse elle, comme celui d'Arichis avait placé Tibéria dans une situation difficile et comme celui de Tibéria avait blessé les enfants Anoszia .. Les choix n'étaient pas que ça, ils n'étaient pas solitaires. Ils venaient avec des amis que l'on appelait conséquences.

Voila qu'il s'excuse alors qu'elle meme l'avait fait un instant plus tot. Soit ils sont vraiment a fleur de peau tout les deux, soit ils s'excusent pour autre chose. Des choses que l'on ne porte pas a voix haute. Des choses que désormais il vaut mieux garder sous silence. " Vous avez d'eux l'image qu'Arichis vous en a donné, mais les enfants ne sont pas le père. Et quand bien meme ils auraient des défauts, rien n'est ni totalement bon ou mauvais. Si une étincelle de méchanceté peut naître dans le cœur de l’être le plus bon qui soit alors la bonté peut se terrer dans la plus mauvaise des personnes. " Elle ne devrait pas s'obstiner a le faire changer d'avis, elle n'en a pas le droit, d'ailleurs elle ne sait meme pas pourquoi cela compte autant pour elle. Enfin il y'a cette voix sournoise qui lui murmure des choses qu'elle ne veut pas entendre. Mais pas question qu'elle est la faiblesse de l'écouter. " Si vous leur laissiez une chance, ils pourraient vous surprendre ... " Elle aussi espérait bien etre surprise a l'avenir, restait a espérer que ce soit en bien.

Elle en est a penser que ce choix la ne sera pas le sien, qu'elle en affrontera seulement les conséquences, quand les mots de Sickert viennent y faire écho. Tout était toujours question de choix. Quand aux dernières paroles du mercenaire, elle n'est pas certaine de la manière dont elle doit les interpréter alors elle les prends de la seule façon acceptable en vue des circonstances. " Si vos conseils sont intéressés alors ils le sont de par votre intérêt pour Tibéria et votre soucis de la protéger. Nul ne saurait vous reprocher cela, surtout pas moi. " Elle se force a sourire et c'est la qu'entre Agnes, Faustina dans les bras. La gouvernante a un sourire entendue en voyant le sourire de la dame et elle fixe Sichert avec un air de " Je vous l'avais bien dis. " . L'enfant elle bat joyeusement des mains dés qu'elle voit Angelina. " Regardez dont qui a finie son goûter. La petite damoiselle l'a engloutie si vite que l'on aurait crue ne pas l'avoir nourrie depuis des jours. " Le sourire d'Angelina s’agrandit tandis qu'elle cueille l'enfant dans les bras de la gouvernante, la fillette vint aussitôt se blottir contre elle en enfouissant sa petite tete dans le creux de sa nuque.

La gouvernante fait quelques pas et elle semble fort intéressée par la cheminée, seuls les mots de sa dame viennent a l'en détourner. " Agnes avez vous vu le médecin ? Vous sentez vous mieux ? " Le ton est soucieux, la bonne femme a une moue boudeuse clairement adressé a un certain visiteur puis elle se radoucie. " Je l'ai renvoyée lui et ses mains baladeuses .. " " Agnes .." La gouvernante lève les yeux en l'air. " Ne soyez pas si prude ma dame, ce bonhomme en pince pour moi depuis des lustres et maintenant que vous l'avez rendu soucieux a mon égare, il aura toutes les raisons de me tourner autour. " Soupire théâtrale. Puis elle pose ses yeux sur Sickert, le regard et le sourire ne laissent que peu de place aux doutes quand a ce a quoi elle pense en l'instant. " Mais certains savent fort bien se passer de ce genre d'excuses .. Ou du moins fut un temps le savait il .. Notre invité restera t'il pour le dîner ? " Angelina jette un regard interloquée a la domestique puis au mercenaire, ces deux la avaient décidément une attitude bien étrange.

Avant qu'elle ne pusse s'en soucier, un coup discret est frappé sur les battants, encore ouverts, de la porte. L'intendant y attend l'air guindé, ce qui comme toujours pourrait presque lui arracher un sourire. " Que ma dame me pardonne cette interruption, mais le capitaine de la garde m'a fait savoir que notre importun visiteur avait bien quitté vos terres. " Elle a un hochement de tete, un bref soupire de soulagement lui échappe et bien malgré elle, elle resserre sa prise sur Faustina. Tout irait bien maintenant ... Du moins pour ce jour. Ce n'était la qu'un premier coup et sans doute le plus tendre de tous ne peut t'elle s’empêcher de penser. Elle ne craint pas l'Anoszia, non la seule chose qu'elle redoute c'est de perdre de l'enfant. Il lui semble qu'un petit instant a passé avant qu'elle ne reprenne corps a la réalité, ses pensées s'étant éloignées en de sombres pensées. C'est le regard de Faustina sur elle qui la rappelle a ses sens, elle dépose un baiser au sommet de son crane, ce qui la fait rire tandis qu'elle joue avec des mèches échappées du chignon de sa mère adoptive. Distraitement la dame de Solaria se retourne sur Sickert et demande, comme si s'eut été la la chose la plus banale du monde en la situation présente: " Alors resterez vous dont dîné ? "

C’est faux. Sa mère avait été sa seule famille pendant longtemps. Oui, il décidait à qui il serait loyal, mais il lui avait semblé si naturel de partir à la suite de Finnegan. Et de ne pas l’avoir tué ou ramenée dès qu’il eut mit la main dessus. Elle n’avait absolument aucune idée de son sens de la famille parce que la famille dont faisait partie Tiberia, il ne l’avait jamais connu. Et il ne la connaîtrait jamais. Tiberia était la première, outre son Ange… mais c’était différent… il ne répond rien. Il n’y a rien à répondre. Il se contente d’esquisser un sourire sans joie. Il ne va pas démentir.

Rétablir la vérité ? Quelle vérité ? Elle se trouvait à l’autre bout du monde. Que pouvait-elle savoir de la vérité ? Parce que Arichis le lui avait dit ? Lui même ne le savait pas, parce que si Arichis n’avait pas vraiment attenté à la vie du roi, il l’avait fait croire pour faire accuser Cléophas. Ayant réussit à prouver, ou du moins, faire croire à tout le monde que le chancelier n’y était pour rien, pourquoi auraient-ils aussi démenti un véritable attentat contre le roi ? La vérité ? Quelle vérité ? Personne ne la saura sans doute jamais. Et l’une ou l’autre, comment savoir si c’est la vérité ? Impossible. C’était injuste. Si seul le patriarche avait été banni et exilé ? Tout le monde aurait été content ? Il en doute. En même temps, personne n’est contente là non plus. C’est une impasse. Sick comprenait la stratégie, envers et contre la justice. Il comprenait également les survivants. Mais ce qu’il comprenait surtout c’était que son Ange croit que tout aurait été différent. C’est faux. Il y aurait eu d’autres choix à faire.

Elle n’a pas besoin de lui expliquer ce que sont les choix, ni leurs conséquences. Il le sait. Il l’a expérimenté. Il en a souffert. Il en a fait souffert beaucoup trop. Son Ange d’abord. Puis son équipage. Sa mère. Finn. Il garde le menton bas, les yeux au sol. Il n’y a rien de plus à dire.

Leur laisser une chance ? Il relève brièvement les yeux. Sa mâchoire se serre. La chance ? Il n’y croit pas. Qu’on le démontre, là, il offrira une chance. Sysiphe avait saisi sa chance, il avait fait un choix. Que ce choix soit le bon choix ou non il n’est pas celui qui peut juger du bien ou du mal des choix. Il ne jugeait pas non plus les soeurs Anoszia de leur choix. Oscario avait fait un choix. Ou plusieurs, mais un seul retenait l’attention de Sick. L’échec de son mariage avait-elle dit. Oscario avait eu sa chance et il l’avait gaspillé. Si son Ange était encore indulgente à l’égard du fils Anoszia, Sickert n’aurait pas cette délicatesse.

Quoi ? Non, pas du tout. Ses conseils n’étaient pas intéressés par Tiberia… pas du tout. Elle se trompe. C’était elle. Et elle le sait. Elle ne peut pas en douter. Elle n’a pas le droit d’en douter. Il ouvre la bouche pour répondre, mais Agnès entre avec l’enfant. Bon sang. Il baisse la tête et se tient immobile, droit, distant. Il ne relève même pas le commentaire d’Agnès au sujet des mains baladeuses du médecin, ni de ceux qui n’ont pas besoin de raisons, comme s’il ne l’avait pas entendu. Non, ça ne le concerne plus. Le seul intérêt qu’il démontre, c’est lorsque l’intendant vient informer que l’indésirable est parti. Bien, très bien. Et qu’il ne revienne pas. Ni un autre. Ni aucun autre.

- Quoi ? demande-t-il en relevant la tête.

Il jette brusquement un coup d’oeil autour de lui, comme s’il était étonné de se retrouver avec tant de monde. Et surtout, étonné que quiconque puisse le voir. Pourquoi n’en a-t-il pas profité pour partir ?

- Je…

Il cherche un moyen de décliner. Il regarde dehors. Il fait encore clair. Le dîner ne sera pas servi avant quelques heures. S’il part maintenant, il sera au palais avant la nuit… s’il part plus tard… il déteste les chevaux...

- Je ne crois pas avoir la tenue adéquate pour manger à votre table, tente-t-il avec maladresse.

En fait il n’a pas la bonne tenue adéquate pour être ici non plus. Il a plus une tenue de mercenaire, ou du moins de quelqu’un qu’on invite pas à entrer. En même temps, on ne l’avait pas non plus invité à entrer.

- Agnès n’a fait la proposition que pour être polie ou alors les mains baladeuse du médecins lui ont troublé l’esprit. À moins que ce soit juste l’idée de ses mains baladeuses, ajoute-t-il, provocateur, juste pour enquiquiner la gouvernante, comme presque tout le temps il y a une décennie.

Angelina hausse un sourcil étonné quand il parle de sa tenue, elle le regarde de bas en haut de façon distraite, se demandant depuis quand il se préoccupait de ce genre de détails et de manière toute aussi distraite elle déclare. " Il y'a toujours des vêtements a votre taille dans les appartements qui furent jadis vôtres. " Elle ne se tourne pas vers Agnes pour obtenir une confirmation, elle n'en a pas besoin. Elle le sait et si elle a cette certitude c'est par ce qu'au cours de cette dernière année, elle n'avait jamais trouvée le courage de s'en débarrasser et depuis son retour et bien elle n'avait simplement guère eut l'occasion d'y penser, cela se résumait a cela et c'était déjà probablement beaucoup. Dans son dos, elle ne remarque pas le sourire ravie de la gouvernante, néanmoins elle ne loupe rien de l'air contrarié de l'intendant. D'ailleurs il disparaît, non sans un claquement de langue et de talons mécontent. Contrairement a la domestique rondelette qui faisait mine d'en vouloir a Sickert, mais qui l'avait toujours eut en affection, l'intendant ne l'avait jamais apprécié, encore moins sa présence et comme autrefois il ne se privait pas pour le lui faire sentir.

" Sickert .. " Gronde t'elle tandis qu'Agnes glousse, malgré les joues rosies qu'elle lui aperçoit quand elle se tourne vers elle. " Si .. Sisis .. Ert. " Babille Faustina. La dame de Solaria pose son front contre celui de l'enfant, une lueur de pure affection éclairant ses traits. " Sickert. " Reprend t'elle d'une voix douce, en allant s'installer avec l'enfant sur le canapé et pendant qu'elle fait ça, elle ne s’aperçoit pas de la gouvernante qui s'approche du feu, s'empare d'un tisonnier et ramène vers elle des bouts de papier a peine noircies. Elle les fourre rapidement sous son tablier, puis tout sourire elle se tourne vers le mercenaire qui n'a rien manqué de la scène. " Mon invitation n'avait rien avoir avec de la politesse. D'ailleurs je me dois d'insister. J'ai prévenue en cuisine que nous aurions un inviter de plus. " Angelina relève la tete, son expression oscillant entre une légère contrariété et un questionnement muet. " Agnes en voila des manières, notre invité a peut etre d'autres projets. Il se peut que la duchesse .. " Elle a une hésitation. " Ou quelqu'un d'autre ne l'attende. " Elle retourne toute son attention sur lui. " Ne vous sentez pas obliger de rester. "

La gouvernante a un sourire entendue puis elle déclare, non sans tapoter son tablier. " Oh je suis sure que Mr Sickert ne saurait pas nous décevoir. Il nous fera le plaisir de sa compagnie n'est ce pas ? " Voila qui ressemblerait presque a du chantage, la fillette, bien innocente a tout cela, choisie ce moment pour se laisser glisser au bas du canapé sous l’œil attentif de la Soltariel. Ses petits pas incertains et ses petites mains s'agrippant a toute forme d'appuis, l'amènent jusqu’à ce géant au nom imprononçable. Elle s'accroche a ses jambes et de sa petite voix chantante, elle répète: " Sisisi .. Sisi. " Agnes ravie fait claquée ses mains sur son tablier. " Et bien voila, c'est réglé, il reste, Faustina ne vient t'elle pas de le dire. " En effet, ironiquement les babillements de l'enfant pour tenter de dire le nom de leur invité aurait pu etre pris pour un acquiescement a l'invitation a dîner. Si cela fait sourire Angelina, elle n'en comprend toujours pas la le comportement étrange de la gouvernante. Il lui faudrait tirée ça au clair, mais plus tard quand elles seraient seules.

Ses yeux se glissent dans ceux du mercenaire. " Il semble que ces dames désirent fortement votre présence pour le dîner. Il ne serait peut etre guère opportun de les contrarier. D'autant que l'une d'entre elles mord .. " Taquine t'elle. " Oh les deux au besoin. " Glousse Agnes. La dame de Solaria secoue gentiment la tete, un brin amusé mais presque aussitôt elle reprend plus sérieusement. " Ne vous sentez pas obliger de rester. " Elle meme ne sait pas si elle désire qu'il reste ou qu'il parte. Une part d'elle meme souhaite en faire son ami, pouvoir le garder auprès d'elle et l'autre redoute le fait que ce soit la un bien mauvais choix. Elle ne peut s’empêcher de penser une fois de plus aux mots qu'avait eut Oscario lors de cette dernière soirée passée ensembles. La gouvernante, bien étrangère aux troubles qui l'agitent, ajoute en tapotant une fois de plus son tablier. " Oui, Mr Sickert ne vous sentez surtout pas obliger de rester. " Puis avec un sourire entendu, elle disparaît par les portes coulissantes menant a la salle a manger. Non sans avoir glisser une sourire entendu au mercenaire entre les battants avant qu'elle ne les referme derrière elle, les laissant a nouveau seuls .. Enfin sans compte sur une fillette adorable qui semblait s’être prise d'affection pour leur invité.

Il plisse le nez lorsque son Ange précise qu’il a toujours des vêtements dans... ses appartements. Dans laquelle il ne se souvient pas avoir dormi en fait. Non, il préférait son hamac sur le balcon. Ou le lit de son Ange. Il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire lorsque la gouvernante rosit. Et d’ailleurs, si son Ange lui a dit que Agnès allait rapidement succomber à son charme, il se rend rapidement compte que si ce n’est pas le cas de Lewis, lui, il sombre sans difficulté. Beaucoup trop de souvenirs affluent. Si pour sa part, les autres souvenirs n’ont pas tous été aussi malheureux que semblent être ceux de son ange, il n’en reste pas moins que tout annonçait des jours… il ne regrette rien.

- Eh bien, commente-t-il.

Il observe Faustina, puis son Ange, mais il est distrait dans sa contemplation par un mouvement. Rien de plus normal que la gouvernante qui agite les braises du feu, alors il se demande pourquoi il se méfie. Mais lorsqu’il la voit glisser une enveloppe brunie dans son tablier, il amorce un mouvement, mais Agnès le devance en attirant l’attention générale. Sickert retient son geste, mais la foudroie du regard. Elle va quand même pas oser. Quoi, elle va le faire chanter, c’est ça ? Chipie !

Agnès a déjà prévenue les cuisines ? Mais il croyait qu’elle tentait désespérément d’échapper aux mains baladeuses du médecin. Son Ange vient à sa rescousse en grondant Agnès et en protestant contre ses manières. Bah ouais, Agnès s’est plaintes combien de fois de ses manières à lui ? Il est bien près d’approuver son Ange quand celle-ci informe que la duchesse probablement. Voilà. Mais il cherche bizarrement à se défendre lorsqu’elle insinue que quelqu’un d’autre pourrait aussi l’attendre.

- Pers… Agnès lui coupe la parole en insistant sur sa présence. Du chantage ? Déjà ? Une fois de plus vous voulez dire ?

Bah ouais, c’est bien ce qu’il avait fait les fois précédentes, non ? Non, il est bien déterminé à ne surtout pas avoir le bon rôle. Il ne le faut surtout pas. Il ne le faut plus. Il va devoir mettre le paquet pour mettre Agnès en colère semble-t-il. Mais qu’est-ce qu’elle a la gouvernante ? Les mains baladeuses du médecin l’ont vraiment secoué. Pas que ce soit désagréable en soi, mais quand même…

Il sursaute presque lorsqu’il sent les petites mains s’accrocher à sa jambe. Et durant un moment, il se fige au point ou on peut presque se demander s’il ne va pas la détacher en secouant la jambe ou s’il se retient de ne pas le faire. Puis il se détend brusquement et Agnès applaudit. Oui, bon, il semble même que Faustina se mette de la partie pour rendre le tout encore plus compliqué. La solidarité familiale ? Eh bien Faustina est une petite rebelle. Il garde la tête baissée sur l’enfant, puis il sourit. Bon sang. Il relève un regard un peu alarmé vers son Ange. Oui, de toute évidences, elles sont deux contre lui. Ou pour lui ? Il ne sait pas trop… Oui, Faustina mord. Ah bon, Agnès aussi ? La réplique fuse, sans qu’il ne puisse la retenir.

- Onh, Agnès, personne ici ne peut croire que vous auriez le cran de me mordre en public.

Provocation, de la pure provocation. Il n’y a même pas pensé. Ne pas se sentir obligé ? Quelle bonne blague.

- Non, bien sûr que non, Agnès, je ne me sens pas du tout obligé, lance-t-il tandis que la gouvernante s’en va. Avec la lettre… merde… Comment ne pas se sentir obligé, les cuisines sont déjà prévenues que je reste à dîner… et il réalise ce qu’il vient de dire. Non, enfin, je veux dire… non. je… je vais trouver un prétexte pour partir… ou non, elle sera déçue, Agnès, mais de toute manière, elle doit s’y habituer de nouveau, n’est-ce pas ?

Bon sang, qu’est-ce qu’il raconte ? Il cache son malaise en récupérant Faustina sur le sol et en la grimpant dans ses bras avec une mélange d’assurance et de délicatesse. Ce n’est pas le premier bambin qu’il a dans les bras. Il regarde la petite et fait semblant de la gronder, sans la moindre trace de contrariété, qui pourrait vraiment faire croire à la petite qu’elle se fait gronder.

- Tu sais que tu dois être du côté de ton père et pas celui d’Agnès ? Et surtout pas du sien. Petite rebelle, de quoi ça aura l'air une fois adulte ?

Il relève la tête vers son Ange et se fige. Ah ouais… il imagine soudainement très bien. Oh, elle est là… pour vrai… et elle a entendu… merde...

- Je...

Et il lui tend délicatement Faustina.

Pourquoi fallait il tout le temps qu'il lui rappelle que partir était dans ses habitudes ? Croyait il qu'elle avait oubliée ? Non, mais la vérité c'est qu'elle s'y efforçait. Si ils voulaient avoir une chance de devenir amis, alors il fallait laissé le passé la ou il était. " L'on ne s'habitue jamais réellement a voir les gens partir. " Murmure t'elle simplement, plus pour elle meme que pour lui. Elle avait vécue bien des pertes et des départs dans sa vie, ce n'est pas pour autant que les suivants en avaient étés moins douloureux. Elle hausse un sourcil devant les conseils qu'il donne a Faustina. " Vous ... ? " Demande t'elle en cueillant l'enfant dans ses bras. Le geste les obligeant a une proximité quelque peu dérangeante, mais pas plus que l'image de lui ici a Solaria, avec un petit etre dans les bras. Voila qui la ramenait bien loin en ses souvenirs, a une époque ou elle avait des espérances dont il ne valait mieux pas se rappeler, ou tout du moins dont elle se refuse a se rappeler. Elle recule d'un pas, sans laisser rien paraître de son trouble. " Que vouliez vous dire par le coté d'Agnes ou le coté de son père ? " Il commençait, a l'image de la gouvernante, lui aussi a avoir un comportement étrange.

La fillette semble captivée par leur échange, tout en entortillant une mèche de cheveux sur ses petits doigts potelés, elle laisse son regard aller de l'un a l'autre. La dame de Solaria lui caresse doucement le dos, un regard plein d'adoration tandis qu'elle la contemple, malgré le bleu de ses yeux qui il lui est tout a la fois autant réconfortant que douloureux. " Bien sur qu'elle sera une rebelle. Je vais lui apprendre a monter a cheval comme un homme, a tenir une épée, a avoir du répondant, mais sans pour autant négliger ses manières ou son instructions .. " Elle frotte son nez contre celui de la petite damoiselle. " Je vais en faire une très grande dame .. " Elle se rend compte un peu tard que pour parler de l'avenir, elle emploie un peu trop le "je" plutôt que le "nous" comme elle le devrait. Si bien qu'elle rajoute dans un souffle. " De quoi rendre fier papa. " Si tenter qu'Oscario fasse parti de son futur, ou plutôt qu'elle fasse partie du leur. Peu désireuse que la mélancolie, qui l'étreint soudain, ne se reflète en ses yeux, elle cale l'enfant contre sa hanche et retourne toute son attention sur leur invité, car c'est ce qu'il est maintenant n'est ce pas ?  

D'un geste vague de la main, elle désigne les portes par lesquelles a disparue Agnes. " Ne vous sentez pas obliger de rester a cause de ce qu'elle a dit. Je ne sais pas ce qui lui prend. J'aurais pourtant jurée qu'elle ne vous pardonnerait pas si aisément de m'avoir ab .. Enfin qu'elle n'aurait pas oubliée votre absence. " De m'avoir abandonner, voila ce qu'elle avait bien failli dire. Et ce qui l'interpelle soudain, c'est que les mots auraient étés prononcer sans amertume, sans colère. Elle ne lui en voulait plus, cela la frappe comme un coup de poing en plein cœur. Pourquoi ? Voila la question qui tourbillonne en ses pensées. Peut etre bien par ce qu'elle a Faustina au creux de ses bras qui lui rappelle que si il ne l'avait pas fait, elle n'aurait pas cette chance. Mais aussi par ce que désormais il n'est plus le seul a l'avoir abandonner. Oscario, non plus n'était pas a ses cotés. Il ne l'avait pas réellement abandonner, il lui avait demander de partir. Pour son bien avait il dit, par ce qu'il ne pouvait la rendre heureuse. Non, la situation était différente. Sickert n'avait jamais donné de nouvelles, c'était ça qui avait été le plus douloureux. Oscario lui .. Elle ne veut pas pensée a ça, elle ne veut surtout pas pensée a ça et encore moins maintenant quand elle n'est pas seule. Surtout pas en sa compagnie a lui. Ses yeux se ferment peut etre une brève seconde, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte et quand elle les rouvre, elle demande: " Donc allez vous resté ? " Dîner bien sur, par ce que c'est la ce dont ils parlent n'est ce pas ?

Ce n'est pas non plus si facile de partir et de laisser les gens derrière soi. Parfois on doit le faire, parfois on se fait forcer la main. Mais il faudra bien qu'il parte, non ? Il ne peut pas rester. Pas comme Agnès le veut. Pas comme il le voudrait. Son Ange est amoureuse d'un autre homme. Je ? Ah oui… il a dit ça…

- Rien du tout… Faustina, pour vous la rendre... ment-il.

Mieux vaut… il ne sait pas exactement ce qu'il voulait dire. Des remous, que des remous. Et d’autres arrivent. Ce qu’il veut dire par côté Oscario et côté Agnès ? Vraiment ? Il la dévisage un instant, perplexe. Elle veut seulement l’entendre le dire lui-même pour voir s’il a bien saisit le principe ou elle ne voit vraiment pas ce que ça signifie ? Lui même le savait-il vraiment ? Oui. Il le sait, parce qu’elle lui a presque dit clairement. Presque. Il vient pour lui poser la question, mais il craint que ça puisse la vexer de lui retourner une question en guise de réponse. Il se contente de baisser à nouveau les yeux sur ses pieds.

- Rien, rien du tout…

Mieux vaut qu’elle se vexe parce qu’il est de mauvaise foi. Ce sera beaucoup plus facile. Oh oui, il voit bien Faustina devenir tout ce que son Ange raconte. Monter comme un homme ? Ça, il sait pas faire… il déteste les chevaux... Il sourit presque tout le temps qu’elle raconte ce que sera la petite fille plus tard, jusqu’à ce qu’elle parle de la fierté de papa. Oui, sans doute qu’il sera fier, jusqu’à ce que la graine de la rébellion se retourne contre l’autorité paternelle. Ne savait-elle pas ce qui se produisait alors ?

Il ne réagit pas beaucoup lorsque son Ange lui dit qu’il peut partir, qu’il n’est pas obligé d’obéir à Agnès. Il se contente d’un hochement de tête, jusqu’à ce qu’elle évite de prononcer l’abandon. Brièvement, une expression douloureuse traverse son visage et lui, il la ressent dans tout son être, mais il relève le menton et serre les dents. C’est parfait. C’est très bien. Qu’elle y croit. C’est ce qui s’est produit de toute manière, n’est-ce pas ?

- Agnès ne sait pas… mais ce qu’elle veut, c’est que je reste pour le dîner… et que je reste… pour toujours je suppose… il ferme brièvement les yeux et a un hochement de tête agacé. Ou alors j’ai tout faux et elle souhaite que je prouve, une fois de plus, que je suis un imbécile. Oh, en fait, c’est forcément ça. Mais pourquoi récupérer la lettre ? Bon sang, Agnès… Nan, c’est forcément ça, grommelle-t-il pour lui même, avant de se rendre compte que c’est une bonne manière de profiter de la situation. Je vois pas comment elle pourrait penser que je puisse rester de toute manière, d’un ton qu’il aurait voulu détaché et assuré, mais qui sonne à ses oreilles comme une vulgaire lamentation outrée. Il retient un soupire. Mais pourquoi il reste, hum ? Oui… je reste… pour dîner… Oh ! Si bien sûr vous acceptez… vous… vous n’avez pas vraiment exprimé votre opinion à ce sujet…

Quel intérêt avait-il de rester, si son Ange ne voulait pas ? Outre enquiquiner Agnès, évidemment.

Elle le trouve un brin mal a l'aise ou perturber peut etre ? Bien sur leur situation a quelques aspects gênants, de par leur passé commun et des sentiments qu'ils avaient partagés. Mais leur séparation remontait a un plus d'un an. D'accord ses mots a Velmone contredisaient cela, mais si il n'avait pas donné de nouvelles cette dernière année, il devait bien avoir compris qu'il ne trouverait plus a son retour leur relation comme il l'avait laissé ? Parfois elle avait grand mal a le comprendre, comme si il lui manquait des éléments pour y voir clairement. Elle a un faible sourire: " Agnes ne pense pas que vous êtes un imbécile, sans quoi jamais elle ne tolérerait votre présence a Solaria. Elle est juste un peu trop désireuse de me voir marier. " Le malheur dans tout ça c'était qu'elle l'était, enfin presque, mais qu'elle ne pouvait rien en dire a la gouvernante. Cette dernière en aurait pourtant été tellement heureuse, a moins qu'elle ne tienne plus a Mr Sickert, comme elle aimait a l’appeler, qu'elle ne voulait bien l'avouer.

Il dit qu'il reste et l'espace d'un instant cela la soulage tout autant que ça la terrifie, mais pas autant que la question qu'il pose. Veut t'elle qu'il reste. Il y'a quelques secondes de silence. Faustina en profite pour glisser ses petits doigts dans la chevelure d'Angelina, son objectif s'emparer de ce qui retient le chignon de la dame. Elle s'empare de la petite main de l'enfant en la réprimandant gentiment, le tout se traduisant par les gros yeux et un petit bruit de langue. Toute penaude la fillette s'en retourne a l'amusement que lui procure l'entortillement de sa propre chevelure. Quel mal y'aurait il eut a la laisser obtenir l'objet de son attention, rien de dangereux en cela ? c'était sans compter que les broches a cheveux de la dame de Solaria n'avaient jamais étés ordinaires. Un peu trop tranchantes pour etre laisser a porter de petits doigts curieux. Se rendant compte que le silence plane toujours, elle reporte son attention sur leur invité. Elle n'a toujours pas répondue a sa question.

Elle soupire. " Votre présence est bienvenue. Elle m'a toujours apportée une forme d'apaisement. Avec vous il n'y'a rien a taire, tout peut etre dit. " Enfin ce qui ne risquait pas de le faire souffrir du moins. "Je n'ai pas a me cacher derrière les faux semblants, je peux etre simplement moi. " Pourtant elle semble bien avoir quelques hésitations quand au fait de lui répondre par l'affirmative. " Mais si Oscario l'apprenait, il pourrait .. " Elle repense aux mots de l'Anoszia, il pourrait quoi ? Débarquer a Soltariel et faire de la vie du mercenaire un enfer. Non, elle doit surveillée ses mots, elle ne veut pas donnée mauvaise image de son époux. " Il pourrait se méprendre sur vos intentions. " Ajoute t'elle dans un souffle. A dire vrai, avait t'elle seulement elle meme la moindre idée de ses intentions. Lui meme semblait peu sur de lui en l'instant, ce qui ne lui ressemblait pas.

Mais il étaient amis ou tout du moins étaient ils sur le point de le devenir, en tout cas l’espérait t'elle. Quel mal y'aurait il donc a désirer sa présence ? Puis que savait t'elle de ce que faisait Oscario a Langehack en son absence. Non, se sermonne t'elle. Elle avait confiance en lui, comme lui devait avoir confiance en elle. Elle relève dont le menton et conclut: " J'aimerais que vous restiez. " Soucieuse que ses mots ne pèsent pas entre eux plus qu'il ne faudrait, leur donnant une signification plus ambiguë qu'ils n'avaient, ou ne devraient avoir, elle ajoute presque aussitôt. " Donc puisque nous sommes entendues sur le fait que vous restiez dîner, je vais vous laisser aller vous rafraîchir, vous changer ou tout ce que bon vous plaira. " Elle a un regard entendu et l'espace d'une seconde elle lui sourit réellement. " Vous avez l'air si soucieux de votre apparence et de la bienséance. " Taquine t'elle ouvertement.

Elle caresse la joue de la fillette. " Toi et moi allons allés profiter d'une ballade dans les jardins quand tu dis tu ma chérie ? " Un gloussement ravie se fait entendre en signe d'acquiescement, alors elle reporte son attention sur le mercenaire, toujours aussi moqueuse. " Mr Sickert, nous rejoindra quand il aura fini de s’apprêter. " Elle secoue la tete, la fillette semble s'en amuser et elle babille joyeusement; " Sisi sisert .. " La dame de Solaria la reprend d'une voix douce en murmurant lentement: " Sickert .. " Puis a son attention a lui, elle rajoute avec un brin de Nostalgie. " M'est avis qu'elle préférerait votre ancien nom, il lui serait plus facile a prononcer .. Moi aussi je le préférais. " Oui, Haize Sepiida lui manquer, ainsi que la relation qu'ils avaient jadis, elle était alors plus simple .. Balivernes, rien n'avait jamais été simple entre eux, la situation était juste différente a l'époque.

Il émet un ricanement sans joie.

- Désireuse ? Elle doit être vraiment désespérée, la pauvre, parce que le mariage qu'elle espère, s'il est avec moi...

Ça n'arrivera jamais. Plus maintenant. Et jamais avant non plus. C’est tellement évident pourtant que jamais ça ne se serait produit. Il n’aurait pas pu lui faire ça. Sa couverture n’aurait pas tenu. Et puis, elle aurait pu être duchesse… on n’épouse pas une potentielle duchesse quand on n’a rien. Quand on est rien. Elle n’est pas duchesse maintenant non plus… et c’est quand même sa faute… il aurait voulu avoir l'air détaché, à la rigueur, il aurait voulu être furieux. Mais il ne ressent que le sentiment profond d'une capitulation totale. Elle est amoureuse d'un autre, comment lutter contre ça ? En la forçant à l'aimer lui ? Non.

Il apprécie pourtant qu'elle lui avoue se sentir libre d'être elle même avec lui. Il n'a jamais voulu qu'il en soit autrement. Et pourtant, lui, il est plein de faux semblant. Même en ce moment… il lui cache tant de choses… mais il estime que les révéler ne ferait que rendre encore plus difficile cette situation. Non. Il n'y a que lui qui pourra le regretter.

-​ Il n’aurait peut-être pas tort sur toutes mes intentions.

Mais son Ange doit savoir que ses intentions n’iront pas au-delà de la pensée. Est-ce que ce sont des intentions dans ce cas ? Il avait certes toutes ces intentions, mais maintenant ? Oh non, il n’y a aucun doute à avoir il en avait l’intention… mais la méprise serait probablement sur la manière. Mais il n’a pas l’intention de lui donner raison. Il ne le fera pas. Sauf si son Ange… non.

Oui, il reste à dîner. Elle veut qu’il reste. Il le fera. Tout ce que bon lui plaira ? Non… surement pas… elle le taquine et il se rend brusquement compte qu’il ne l’avait pas vu sourire ainsi depuis longtemps. Bon sang, c’est magnifique. Un sourire comme ça, il n’en a pas vu depuis… dix ans ? Avait-elle sourit ainsi la dernière fois ? Non, pas à Langehack, mais à Diantra, puis à Soltariel ? Pourquoi ne souriait-elle pas plus souvent ? Pourquoi il en mériterait, hum ? Non… mais elle souriait.

- Je suis toujours soucieux de mon apparence. Selon mes activités. Si je m’étais présenté ici de manière officielle, je n’aurais pas tenté d’y échapper avec un tel prétexte.

Il vient pour prendre congé et aller se changer et accessoirement voir ce qui reste de ses vieux vêtements. Mais Ange le retient d’un commentaire. Haize Sepiida. Il y pense souvent. Mais c’est un souvenir. Son Ange était la dernière chose qui l’enchaînait à Sepiida. Plus rien ne l’attache vraiment à cette identité. Ah si, le Fossoyeur. Mais comme Alice a dit, un trésor sont on ne profite pas, à quoi ça sert ?

- Dans les deux cas, mieux vaut qu’elle ne les prononce jamais. Ça causerait plus de problèmes que d’agréments.

S’il fallait que Faustina s’amuse à babiller son nom devant son père, là, il pourrait aussi se méprendre. Mieux vaut que ça continue à être incompréhensible. Sickert esquisse un mouvement de tête, puis fait demi-tour et va se changer…

Presque. Il monte à ses anciens appartements et il reste sur le seuil quelques secondes. Tout a été soigneusement rangé, mais de toute évidence, il y a des traces de son passage. Les papiers vierges, les pots d’encre, les plumes, quelques redingotes qu’il avait fait faire à cette époque. Des bottes neuves, ou presque. Beaucoup trop de chemises. Bon sang… il s’assoit sur le lit et réfléchit. Qu’est-ce qu’il doit faire maintenant ?

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Lewis le savait bien. C’était inévitable. Triste, mais inévitable. De trop longues minutes ont passées et pourtant, la table est toujours dressées pour un invité de plus. Ah bon ? Ne faudrait-il pas retirer le couvert ? Soucieux, il vient interroger la Dame.

- Dois-je faire retirer le couvert pour l’invité ? Vu l’absence de réponse et l’incompréhension évidente de la Dame en question, Lewis se dit que de toute évidence, l’invité s’est fait la malle sans prévenir personne. Je dois vous informer que j’ai vu Monsieur Sickert quitter la résidence peu de temps après votre sortie.

Il est vrai qu’il y a longtemps maintenant qu’il est monté. Même en faisant une toilette complète, il aurait dû être de retour depuis un moment.

Elle n'avait pas relevée ses mots, quand il avait parlait d'un mariage avec lui ou de ses intentions ... Il y'avait des sujets qu'ils ne valaient mieux pas aborder en profondeur. Autant pour son bien a lui que pour le leur a tout les deux. Et elle n'avait rien dit non plus quand il avait mentionné le fait que mieux valait que jamais Faustina ne dise aucun de ses noms. Il avait tort, la fillette connaîtrait ses noms, elle ne saurait pas qu'ils appartenaient a la meme personne, mais un jour la dame de Solaria lui conterait les aventures d'Haize Sepiida, Amiral de la marine marchande. Pour l'heure, elle lui adresse dont simplement un sourire et le laisse gagner les appartements qui jadis furent les siens.

Après avoir vêtue l'enfant d'une cape, elles étaient toutes deux allaient faire une longue ballade dans les jardins. Angelina s'était émerveillée de chaque pas de l'Anoszia, accueillant ses gloussements, ses rires et ses sourires comme si ils étaient les plus grands des trésors. Ils étaient tellement plus que ça. Une source de réconforts sans limite, si bien qu'elle rendait grâce aux dieux, qu'Oscario ait jugé bon de lui laisser la garde de sa fille. Il savait qu'elle veillerait sur la petite damoiselle comme sur la prunelle de ses yeux et il n'avait pas tort, a la moindre petite chute, la dame était la pour la soulager de toutes égratignures ou bleu. Elle ne permettrait a quiconque de lui faire du mal, pas meme a la terre elle meme.

Si bien que quand la pluie se mit a tomber, le jour déclinant, l'une rentrait imberbe aux marques de ses nombreuses chutes, alors que celle qui n'avait pourtant pas chuté avait les jambes et les mains égratignées. Peu lui importait, cela disparaîtrait bien vite, et quand bien meme cela n'aurait pas été le cas, elle aurait tout de meme pris avec plaisir toutes les blessures de l'enfant. Dommage qu'il ne puisse en etre de meme pour les douleurs qu'elle ne saurait l’empêcher de connaitre. Déception, abandon, trahison. Mais au moins pouvait t'elle espérée qu'en étant a ses cotés, elle pourrait en atténuée les effets néfastes. La soutenant, la guidant, la rassurant. Elle voulait etre le genre de mère qu'elle n'avait pas eut. Si elle ne pourrait la protéger de toutes choses, elle lui offrirait les meilleures chances pour l'avenir.

C'est en pénétrant dans la salle, la fillette blottie toute contre elle, qu'Angelina se rendit compte qu'elles étaient restées dehors bien plus longtemps qu'elle ne l'avait crue. En effet la table était dressée et une délicieuse odeur leur parvenait des cuisines. Ce qui la frappa surtout fut l'absence de leur invité. Elle ne laissa rien paraître de son trouble, ni de la sourde appréhension qui lui nouait les entrailles. Il ne pouvait pas etre parti. Pas sans avoir dit au-revoir. Pas une fois de plus. La gouvernante faisait des allers retours de la cuisine a la salle a manger un peu trop souvent et l'air a chaque fois plus contrarié. Puis finalement c'est l'intendant qui vint a elle, lui n'avait pas l'air contrarié, son expression était bien pire. Il avait l'air peiné, peiné pour elle. Elle détesta ça plus que toute autre chose. Quoi qu'il pusse croire. Il se trompait. Elle n'était pas une victime. Elle faisait des choix consciente et en affronter les conséquences.

Elle hoche la tete aux paroles qu'il prononce, avant de lui tendre la fillette. Si il s'en étonne, il n'en laisse pourtant rien paraître. " Mr Sickert se sera sans doute rappeler que des affaires urgentes l'attendaient. Il travail au service de la duchesse désormais, il ne saurait lui faire défaut comprenez vous. " Oh oui, il ne comprenait que trop bien. Elle continuait a le protéger, après tout ce temps elle n'avait pas perdue cette mauvaise habitude au grand dam du domestique. " Bien entendu ma dame. Désirez vous que le dîner soit servi ? " Elle secoue la tete puis d'une main légère caresse la joue de Faustina. " Demandez a Agnes qu'elle remplisse le ventre de notre petite princesse, je vais allée voir si notre invité a laisser un mot. " Il soupire puis s'incline, pas trop bas car il tient l'enfant contre lui. Le geste est comique et Faustina s'en amuse, cela arrache presque un sourire a la dame de Solaria. Presque.

Elle les regarde disparaître derrière les portes qui mènent en cuisine, elle traverse le salon puis le hall, elle jette un regard incertain aux escaliers puis elle inspire profondément avant de gagner l'étage. Probable qu'une énième déception doit l'attendre la ou ses pas la conduisent. Ce lieu qu'elle évite depuis si longtemps. Mais elle se doit de vérifier. Mieux vaut la certitude a l'incertitude. Il n'y'en a que trop eu entre eux jadis. Une fois devant la porte des appartements qu'il avait occupé a l'époque des beaux jours de leur histoire, elle n'a pas une hésitation. Par ce qu'il est parti n'est ce pas, alors elle fait ce qu'elle n'a pas fait depuis une année, elle entre.

A la défense de Lewis, il a vu exactement ce qu'il a dit voir. Mais pourtant, lorsque la Dame de Solaria ouvre la porte de la pièce, Sickert est là. Assis sur le coffre au pied du lit, il termine d'enfiler sa dernière botte. Il n'est pas prêt de toute évidence. Il sait qu'il a tardé, mais pas tant que ça… il sont déjà prêt à dîner ? Non, pas possible. Il doit y avoir quelque chose d'autre. Mais quoi ? Il craint le pire.

Toutefois, il se lève d'un bond, Marion à la main, comme si soudainement il y avait urgence. Pourquoi serait elle venue le chercher sinon ? Il doit se passer quelque chose non ? Il se dirige vers la porte et regarde dans le couloir.

- Qu’est-ce qui se passe ? interroge-t-il d'un ton sec, urgent.

Non, il n'est pas prêt parce que s'il a enfilé un pantalon propre, il vient juste de mettre ses bottes, et c'est tout. Ses vêtements sont soigneusement posés sur le dossier d'une chaise. Seule sa ceinture et le fourreau contenant habituellement Marion sont posés sur le lit, juste à côté de la chemise qu'il compte mettre semble-t-il.

Mais il y a une hésitation de la part de son Ange. Pas d’urgence, conclut-il. Il devient perplexe. L’entrée inopinée de son Ange lui à fait craindre le pire durant quelques secondes. Pas d’urgence.  Sa posture rigide et prête au pire, à savoir aller défoncer un ou des crânes, redevient coulante et légèrement repliée sur lui même. Un peu comme un chat qui rétracte les griffes, il fait pivoter Marion pour qu'elle disparaisse presque derrière son avant bras. Il revient dans la chute, à mi-chemin entre une légère déception et un soulagement visible. Des cicatrices, il en a. Il en avait, il y a dix ans. L'une d'entre elle est presque invisible, mais elle sait qu'elle y est. Si sur sa peau à elle il n'y parait plus, sur celle du pirate, elle y est toujours. Celle qu,il n'a pas voulu qu'elle soigne... au complet du moins. Et il y en a encore plus. De subtiles tracés pâle sur sa peau qui, elle aussi, est nettement plus pâle qu'avant. Beaucoup de cicatrices. Beaucoup plus.

- Vous ne frappez plus avant d’entrer ? Il sait bien que ce n'est pas ça. Quoi ?

Quelle mauvaise nouvelle à-t-elle eu ? Elle a dit plus tôt qu'avec lui, elle pouvait parler librement, Non ?

Quand elle entre la pièce, elle laisse son regard balayé les lieux, s'attendant a rencontrer le vide de la chambre, la marque de son absence. Sauf que ses yeux se heurtent bientôt a une haute stature. La sienne. Il n'est pas parti. Elle n'a guère le temps de s'en émouvoir, que déjà il se dirige droit sur elle, c'est a peine si elle peut faire un pas de coté, qu'il prend sa place, l'air tendu, et guettant un danger qui n'existe pas dans le couloir. Elle n'a pas prêtée attention a sa première question, par ce qu'il était la. Il n'était pas parti et il lui avait fallut assimilée la chose.  Maintenant le choc passé, elle remarque ses vêtements ou plutôt l'absence de vêtement .. Il ne porte pas sa chemise. Involontaire elle parcourt chaque recoin de peau de ce torse qu'elle ne connait que trop bien, bien qu'en sa mémoire il porte la caresse doré du soleil. Ce n'est pas du voyeurisme, ses yeux suivent des cicatrices qu'elle connait tout en en découvrant de nouvelles. De celles la, elle ignore l'histoire et cela lui est comme un rappel a la réalité, ça et les mots qu'il prononce.

Alors elle redresse la tete, rencontre son regard, bafouille, puis rougissante se détourne. " Hum.. Vous .. Vous devriez mettre une chemise. " D'accord, ce n'était pas comme si elle ne l'avait pas deja vue torse nu. Fut un temps ses yeux ne se lassaient pas de ce spectacle, mais les choses étaient alors différente. Le dos raide, résolument tourné la ou elle ne croisera rien qui ne pusse la gêner d'avantage, elle laisse ses yeux embrassaient la pièce. Une erreur qu'elle n'aurait pas due commettre, chaque recoin de l'endroit recèle de souvenirs auxquels elle fait barrage depuis si longtemps qu'elle avait oubliée les avoir, du moins avait t'elle finie par s'en convaincre. Comme un coup de poignard, des images l'assaillent. Leurs derniers moments ensembles dans cette chambre. Une scène un peu prés similaire a ce jour. Sauf qu'elle avait frappée ce jour la, mais il n'était pas plus prêt que maintenant et ce malgré l'autorisation d'entrer. Elle ferme les yeux dans une tentative veine pour bloquer sa mémoire.

Ils s'étaient embrassés. Elle ses bras accrochés a son cou tandis que lui la tenait fermement contre son torse. Leurs lèvres se cherchant fiévreusement. Une de leur étreinte les plus passionnés .. Puis Agnes était arrivée. Elle soupire puis telle une prière elle murmure silencieusement et inlassablement le nom de la gouvernante. Elle ne veut pas penser a ce qu'il fut, pour des raisons évidentes. Cela n'aurait que pour effet de la rendre malheureuse. Mais cette fois la douleur ne venait pas seule, elle s'accompagnait d'un brin de culpabilité. Elle ne contrôlait pas la vague de ses souvenirs bien sur, mais elle était mariée. Il était loin. Elle n'avait pas le droit de penser a ce genre de choses. Quoi que son époux devait avoir une armada de souvenirs bien moins chastes que les siens et avec tout un tas de dames différentes .. Y pensait il alors qu'il se trouver loin d'elle .. Arg, non elle ne voulait pas penser a cela non plus.

Elle tord ses mains, maltraitant les petites égratignures qui n'ont que partiellement disparues, puis dans un souffle elle bredouille pour enfin répondre a ses interrogations. " Je suis désolée .. Je .. Enfin l'heure du dîner est la .. Vous ne descendiez pas et .. " Elle inspire, mais elle ne se retourne toujours pas, par ce qu'elle avait été bien trop distraite pour faire attention au possible bruissement de tissu qui aurait pu l'informer qu'il était désormais décemment vêtu. " Lewis pensait vous avoir vu quitter le domaine, j'étais dont montée a la recherche d'un mot pouvant expliquer votre départ. " Déclare t'elle bien plus posément, en reprenant maîtrise d'elle meme. C'était la vérité, ou tout du moins n'était ce pas un mensonge. Elle était venue en réalité pour trouver une absence d'explication. " Je suis dont entrée pensant vos appartements vides. " Ajoute t'elle encore, se retenant de jeter un coup d’œil par dessus son épaule pour s'assurer que son torse soit désormais couvert. " Etes vous visible ? " Demande t'elle dont, toujours quelque peu mal a l'aise.

Oh bon sang, elle rougit. Après l’avoir reluquer sans vergogne, elle rougit lorsqu'elle constate qu'il l’a vu faire. À moins que ce soit ses pensées qui la font rougir ? Oh bon sang, ça au moins, ça n'a pas changé. Il aurait peut-être du continuer d'afficher une contrariété, mais son visage s'éclaire d'un sourire ravi et peut-être aussi un peu moqueur.

- Une chemise ?

Même si elle lui tourne le dos, elle ne peut pas manquer de ne pas entendre son ton franchement amusé. Il y a des choses qui ne changent pas. Et il a souvenir de quelques événements de ce genre. Grands Dieux, il ne se lassera jamais de ces moments. Elle n'est pas la première, ni la dernière, mais la seule dont cette réaction provoque chez lui cette immense impression de victoire. S’il a tenté d’oublier tant de choses dernièrement, à ce moment là il se dit qu’il n’a rien à oublier. Non. Jamais. C’était douloureux, parce qu’il se doutait bien qu’il ne retrouverait jamais tout ça, mais non, il ne pouvait pas oublier. Ce serait bien pire.

Il laisse son Ange expliquer la situation, il ne dit pas un mot. Lewis l’a vu alors ? Mais il a une explication à donner… et aussi un aveu à faire. Mais sa dernière question, il ne peut pas laisser passer outre. Non, même s’il le voulait… non, il ne le veut pas… si Ange avait été attentive, elle aurait remarqué que la chemise est toujours sur le lit et qu’elle se trouve justement entre lui et le lit. Il se rapproche derrière elle et vient lui souffler à l’oreille.

- Oh oui, je suis visible. Même sans le voir, elle entend le sourire dans sa voix. Ne fermez pas les yeux, je vous en prie. Ça restera entre vous et moi. Et il se profile devant elle, parfaitement à l’aise et un sourire qu’elle ne lui a pas vu depuis longtemps. Je peux même semblant de ne pas remarquer votre… trouble ? Son sourire s’efface un peu, mais pas ce plis au coin des yeux. Si vous faites semblant de ne pas remarquer le mien, avoue-t-il, parce qu’il est soudainement saisit par quelques pensées qui, si elles sont pures, selon lui, n’ont toutefois rien de chaste.

Et il capitule. Il recule, peut-être aussi troublé qu’elle, parce qu’il ne veut pas être celui qui la fait bafouer ses promesses de mariage… mais s’il doit y en avoir un, ce sera lui. Il récupère sa chemise, sans dire un mot de plus et l’enfile, cherchant en même temps à faire semblant qu’il ne s’est rien passé, sachant très bien qu’il a fait quelque chose, et souhaitant ardemment qu’elle ne le laisse pas remettre sa chemise et pire, qu’elle vienne y poser les doigts.

Elle retient sa respiration tandis qu'il se glisse derrière elle, ayant une conscience un peu trop aiguë de sa présence contre son dos et de son souffle qui lui chatouille la nuque. Forcément lui il est parfaitement a l'aise avec la situation. Ne l'était il pas toujours, quelque soit la situation ? Ou tout du moins en donnait t'il parfaitement le change. Elle n'a pas le temps de se demander ce qui restera entre eux que déjà il apparaît sous ses yeux et sans cette maudite chemise. Ses yeux ne se ferment pas, ils s'écarquillent. Si ses joues étaient jusqu'alors quelque peu rosies, probables qu'en l'instant elles virent carrément cramoisies. Elle fournie grand effort pour que son regard reste accroché au sien, malgré l'attrait des nouvelles cicatrices dont elle ne peut s’empêcher de se questionner sur la provenance. " Vous êtes impossible. " Murmure t'elle d'une voix qui se veut a la fois amusée et réprobatrice. Elle espère que cela suffira a lui cacher le trouble qui l'agite, mais c'est sans compter sur le fait qu'il remarque tout et surtout, il la connait trop bien ..

Et c'était bien ça le problème, ils se connaissaient tout deux trop bien. c'était le résultat de 10 années de chassés croisés, a se chercher, sans jamais réellement se trouver. A s'aimer en s’effleurant a peine. Quand bien meme les événements changent, quand bien meme l'on est marié, il y'a des choses que l'on oubli pas. Le silence s'installe, il les entoure. Un brin oppressant et elle ne dit rien, ses mots ont accentués sa gêne, mais rien en comparaison de ce sourire qu'il a eut. Depuis quand ne l'avait t'elle pas vue sourire ainsi ? Il y'a 1 an ? Il y'a 9 ans ? Ou sur le Fossoyeur. Non rien n'égalera jamais les sourires qu'il avait en naviguant a la barre de son navire. Elle devrait dire quelque chose au lieu de le fixer ainsi, son cœur battant la chamade a espérer vainement une entrée fracassante d'Agnes. Mais la gouvernante ne semble pas désireuse de les interrompre cette fois. Dans le fond c'est sans doute par ce qu'il n'y'en a plus nécessité.

Il recule. Elle respire a nouveau. Il enfile sa chemise. Son pouls se calme. Elle a le regard fixe et pas une fois ses yeux ne descendent sur la danse troublante de ses doigts qui lentement ferment les boutons un a un. Ce silence a nouveau et elle se rend compte que si lui a parler depuis qu'il lui a face, elle n'a toujours rien dit. Mais qui y'a t'il a dire ? Ce genre de scènes appartenaient a un passé révolu. Quand bien meme elle n'aurait pas été éperdument amoureuse d'Oscario, elle n'en restait pas moins mariée. Rien ne saurait plus advenir entre eux. Qu'importe son trouble, sa gêne. Il leur fallait simplement un peu de temps pour que leurs vieux sentiments se meurent et renaissent en quelque chose de nouveau. De l'amitié. Juste un peu de temps.

Elle laisse a peine son regard descendre d'un cran pour constater qu'il est désormais parfaitement boutonné et qu"il serait temps qu'elle parle, si bien qu'elle dit la première chose qui lui vient et c'est probablement la mauvaise, car si il ne s'en était pas aperçu, il saura maintenant que ses yeux avaient glissés sur sa peau dénudée avant qu'elle ne se reprenne. " Il y'en a de nouvelles. " Elle avance un doigts vers son torse parfaitement vêtue, mais prends heureusement conscience de son geste avant de le toucher, sa main retombe. " Je veux dire des cicatrices. " Elle recule a son tour, désigne la porte d'un mouvement de tete. " Nous devrions descendre avant qu'Agnes ne débarque et nous trouve seuls ici .. " Et la elle se rend compte que plus elle parle, pire c'est. Car si tenter qu'il ne se soit pas souvenu de leurs derniers instants dans cette chambre, c'était sans doute désormais chose faites.  

Elle soupire lourdement, ferme ses yeux une brève seconde, tords ses doigts. Quand leurs yeux se rencontrent a nouveau, elle est parfaitement maîtresse d'elle meme. Ses joues ont retrouvées leurs pâleur et plus nulle trace de troubles ne transparaît sur ses traits. " J'aurais voulue que cela puisse etre entre nous, j'ai passée une décennie de ma vie a le souhaiter ardemment .. " Murmure t'elle sincère. Avant qu'il ne pusse répliquer quoi que ce soit, elle ajoute. " Désormais ce souhait est révolue, je suis une femme mariée alors a l'avenir, pour la réussite de notre amitié, mieux vaudrait éviter que ce genre d'incident ne se reproduise. " Cela lui coûte de dire ça. Une part d'elle l'aimera pour toujours, elle le sait et elle ne le niera pas. Mais désormais c'est son amour pour Oscario qui primerait, qu'importe qu'ils soient séparés ou qu'il lui manque, elle ne se permettrait aucune forme d'infidélité quelque qu'elle soit. Que ce soit avec son corps, ses lèvres ou ses yeux. Quand a son cœur, elle en mettrait la partie traîtresse sous cadenas et s'assurerait d'en perdre la clé. Pour alléger ses mots, elle s’efforce de plaisanter. " Je frapperais la prochaine fois. "   

Impossible ? Mais voyons, pourquoi impossible ? Non, il est très possible, au contraire. Lui ? Impossible ? Mais quelle drôle d’idée ! Quel intérêt d’être impossible ? Impossible à quoi d’abord ? Non, tout est possible avec Sickert, pourvu qu’on le veuille. Mais il ne peut pas faire le possible tout seul. Et il semblerait que le possible ne soit pas dans les plans de son Ange. Il enfile sa chemise et, tout en espérant un possible qui n’aura pas lieu, commence du bien fondé de ce dîner. Jusqu’à ce que son Ange parle de ses nouvelles cicatrices. Elle y touche presque, mais elle recule.

- Il y en a de nouvelles… et il y en aura d’autres… des tas d’autres… et longtemps encore.

Les cicatrices, c’était avoir vécu de la douleur et y avoir survécut. Se relever et survivre. Mais pour cette sourde douleur qui le meurtrissait, il n’y aurait aucune cicatrice…

- Agnès peut bien se pointer, je n’ai rien à me reprocher, pas cette fois du moins.

Chaque fois qu’elle le répète, il ressent chacun des mots qui broie chacune des parcelles de son âme, ou peu importe ce que ça peut-être. Son sourire disparaît, tout comme toute trace de joie ou de ce qui a pu être quelques secondes plus tôt. Il vient pour répliquer, mais elle ajoute une phrase qui le fait taire. Le fait probablement taire à jamais. Il la dévisage un instant. Parce que ce n’est qu’un incident ? Parce que c’est un incident ? Il ne sourit pas à sa tentative d’alléger l’atmosphère. Du moins pas par un sourire.

- Vous n’aurez jamais à frapper à ma porte avant d’entrer.

Il se détourne et récupère sa ceinture, qui ne le quitte jamais, et l’attache autour de sa taille, avant d’y insérer Marion, à sa place. Celle qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Il revient vers Ange et semble sur le point de faire une tentative d’il ne sait trop quoi exactement, mais il change d’avis, de justesse, semble-t-il. Si son Ange a prétendue plus tôt qu’elle se sentait libre de parler librement en sa présence, il semble que ça ne soit pas exactement son cas. Il se contente de soupirer.

- Vous avez probablement raison. Je n’y connais rien de toutes façons. En mariage, rien. Et de ce qu’il en savait, ça n’avait rien de bon. Oh non, on ne l’y prendrait jamais. Il était temps de l’explication. Ne grondez pas Lewis, il m’a effectivement vu m’éloigner de la résidence. J’avais l’intention de partir sans prévenir. J’ai plutôt fait un petit tour, question de voir si le messager n’était pas revenu. Coup sur coup est une bonne tactique. Et il y a l’aveu. Si je suis revenu, c’est seulement parce que… je craignais de vous décevoir. Mauvais choix, encore une fois, semble-t-il, puisque j’ai ainsi provoqué l’incident, dit-il d’un ton qui semble laisser croire que l’incident en question fut une très mauvaise chose. Et même sa tentative d’être furieux est un échec. Il soupire, encore une fois. J’aurais voulu, comme vous me l’aviez suggéré, vous maudire et vous détester, mais… il émet un ricanement sans joie, je n’y arrive pas. J’ai essayé, pourtant, vous devez me croire, j’ai essayé… Il se détourne et se dirige vers la porte. Allons-y. Mieux vaut me plonger tout de suite dans cette mascarade plutôt que de risque de provoquer d’autres incidents.

Parlait il de cicatrices physiques ou des autres ? Les pires. Celles que l'ont ne voyaient pas mais qui vous marquer pour toujours, elle ne se risqua pas a le demander. Comme elle ne releva pas ses mots sur une possible interruption d'Agnes. Il avait raison, ils n'avaient rien a se reprocher, pas plus lui que elle. Pourtant de par les mots qu'Oscario avaient prononcés, elle avait grand mal a ne pas éprouver quelques culpabilité d’être ici avec lui alors que son époux était a Langehack. Mais c'était son choix a lui non ? Qu'importe, l'heure n'était point a se tourmenter avec cela. Elle ne parle que quand ses mots sonnent telle une promesse, ce qui n'est pourtant point son genre, alors elle y voit plutôt une invitation, une preuve qu'il serait toujours la pour elle. " Comme vous, vous serez toujours le bienvenue a Solaria. Quoi qu'il advienne. " Quand bien meme, elle espérait y vivre un jour avec Oscario, elle ne permettrait pas que sa jalousie entrave leur amitié, si la vie n'avait point été si cruelle, il aurait du se faire a sa relation avec Oschide alors il se ferait a celle la aussi. Bon gré, mal gré probablement mais il s'y ferait. Elle ne lui laisserait pas voix au sujet.  

Silencieusement elle le regarde terminer de se préparer, tout du moins ses yeux se posent partout ailleurs, mais elle a la conscience dérangeante de chacun de ses gestes. Un instant plus tard, après qu'il ait eu une visible hésitation, mais de quoi cela était en revanche un mystère, il lui donna des explications quand au fait que l'intendant ait pu sincèrement le croire parti. Elle a un faible sourire, touchée qu'il se préoccupe d'elle, de Faustina, de leur situation. " Je vous suis gré de cette attention, mais il ne reviendra pas. " Déclare t'elle visiblement sure d'elle, oh pas qu'elle pense l'avoir convaincue que la place de l'enfant était a ses cotés. Non, la prochaine fois ou quelqu'un viendrait, ce ne serait pas un simple messager. Mais elle serait prête se promit t'elle. Son aveu sur le fait qu'il soit revenu de par la seule crainte de la décevoir la bouleverse plus qu'il ne devrait. Elle reste silencieuse, elle l'écoute, elle ne l'interrompt pas. Elle a beau ne rien en laissait paraître, ses paroles meurtrissent son cœur. Mais c'est pour lui qu'elle soufre et non pour elle. Elle doit se faire violence pour ne pas le prendre dans ses bras ou ne serait ce seulement qu'étreindre sa main.

Les dieux lui en sont témoins, elle n'a jamais voulue lui faire de mal, comme probablement lui meme n'avait jamais voulu lui en faire. Ils avaient tout deux fait des choix, mais certains leur avaient étés imposer par la vie, elle en prend une conscience tardive, portant un œil neuf sur tout ce qui avait et n'avait pas été. Au moment ou il s’apprête a franchir la porte, elle le retient, un simple pression sur son bras avant qu'elle ne s'écarte vivement, mais c'est suffisant a capter son attention. Elle inspire profondément puis prend sur elle d'accrocher son regard au sien. " Vous ne devez plus craindre de me décevoir. Je n'ai plus rien a attendre ou a exiger de vous. Faites vos choix pour vous et non pour ce qu'ils pourraient me faire ressentir. " Chacun de ses mots est parfaitement sincère. Elle ne pense qu'a lui en l'instant, a tout le bonheur qu'elle lui souhaite. Qu'importe la douleur qui est sienne, qu'importe qu'elle pusse ne jamais avoir le droit a son propre bonheur, elle aspire a ce qu'il trouve le sien. " Je ne nierais pas que de façon égoïste il m'est un soulagement que vous me détestiez pas, mais si le faire avait pu vous apporter quelques apaisements alors croyez bien que je regrette que vous n'y soyez pas parvenu. "

Elle aurait préférée qu'il la maudisse, plutôt que le voir souffrir, mais elle meme n'y était jamais parvenue. Pas meme pendant ces nombreuses années d'errance, passées a le chercher d'un bout a l'autre du monde. Pas meme pendant cette dernière année sans nouvelles. Jamais et il en serait toujours probablement ainsi. Pourtant chaque fibre de son etre l'avait souhaitée fut un temps, dans le vaine espoir de faire disparaître la douleur. Mais dans le fond, la n'était pas la solution, la haine n'était pas un remède. La fuite non plus. Aussi douloureux que cela soit, il n'y'avait qu'une solution, se relever et faire face. C'est ce qu'elle avait fait pour lui, c'est ce qu'elle ferait pour Oscario et c'est ce qu'il devait faire maintenant. Si bien que dans un souffle elle ajoute. " Si c'est trop dure pour vous de rester alors il n'est pas trop tard pour partir. Personne ne vous en portera griefs, j'y veillerais. " Comme elle avait veillée a le protéger toutes ces années et comme elle le ferait chaque fois qu'il aurait besoin d'elle. Elle souhaitait son amitié, pour ne pas dire meme qu'elle en avait besoin, mais pas si cela devait lui faire du mal, pas si il en souffrait. Cela était hors de question, elle préférait renoncée a lui une fois pour toutes, qu'importe que ce soit alors elle qui ait a en souffrir.

Toujours le bienvenue à Solaria ? Outre quelques ennéades il y a dix ans, il est toujours entré à Solaria sans y être invité. Est-ce une invitation à poursuivre sur cette voie ? Va savoir, mais il doutait qu’il serait toujours le bienvenue. Peut-être pour elle, mais pour le reste… de toute manière, il n’allait faire qu’à sa tête, comme d’habitude se dit-il avec une mauvaise foi assumée.

Tant mieux s’il ne revenait pas, mais il en doutait sincèrement. Pas ce soir peut-être. Mais il finirait bien par revenir. Lui ou un autre comme dans son genre, ou pire, un comme lui-même. Mais pour le moment, il semblait que ce soit sûr. Pour ce soir, c’est tout ce qui comptait. Mais il aurait été d’humeur à le recroiser ce type. Le croiser et se défouler sur ce type. Par les Juges, il aurait presque souhaité qu’il ait raison et qu’il revienne tenter de reprendre la petite Faustina et pire, s’en prendre à son Ange.

Il était prêt. Prêt à jouer le jeu. Prêt à foncer. Prêt à partir au combat et à affronter le monde s’il le fallait. Mais elle le retient. Il se retourne et la fixe. Non, ça ne peut pas continuer comme ça. Il ne peut pas la laisser comme ça. Parce qu’il faut bien le reconnaître, tout est sa faute à lui.

- Nous ne serions pas dans cette situation si je m’étais soucié davantage de ce que vous pourriez ressentir, ne croyez-vous pas ?

Sa voix n’a rien de furieux, rien de contrarié, peut-être seulement une humilité fautive. Il ne s’était pas non plus fait ses choix juste pour lui. Mais il les avait fait parce qu’il croyait qu’à ce moment là, c’était ce qu’il devait faire. Pour le bien de Madame Ingrid. Pour le bien de son Ange. Pour le bien de Finnegan. Mais il ne rétablit pas la nuance, parce que ça l’obligerait à expliquer bien d’autres choses. Et pourquoi remuer le couteau dans la plaie puisque ça n’allait rien changer au final.

- Je doute que vous détester puisse m’apporter un jour un quelconque apaisement, mon Ange.

Au contraire. Bouder et agir en gamin furieux n’aurait fait que le rendre encore plus boudeur et furieux. Il savait qu’il n’y aurait que deux moyens de l’apaiser. Il n’est de toute évidence pas question du premier moyen, alors mieux vaut ne pas y penser. Le second serait que Oscario puisse lui apporter tout ce qu’il n’avait pas réussit à faire.

- Je vous en prie, cessez de me trouver des excuses. Je me fiche des griefs que pourraient avoir Agnès ou qui que ce soit d’autres. Dans la situation actuelle, ce serait même ce qu’il ya de mieux.

Il a un moment d’hésitation où il se dit que mieux vaudrait effectivement mieux partir pour qu’ils aient des griefs. Mais il doute que son Ange y arrive.

- Mais je n’ai aucune confiance en vos habiletés à mentir et à baratiner vos gens, dit-il en se redressant et en levant le menton. Je vais donc devoir le faire moi-même, ajoute-t-il, sa voix prenant plus d’assurance. Et je vous interdit de démentir tout ce que je dirai dès que j’aurai le dos tourné. Parce que moi, à la fin de cette soirée, je retournerai à Soltariel. Vous, vous resterez ici… avec Agnès, avec Lewis et avec vos gens. Laissez-les croire que je suis ce qu’ils croient que je suis depuis une décennie. Ce sera plus facile ainsi de préserver le secret de votre mariage, jusqu’à ce que ça ne soit plus nécessaire.

Parfois il faisait des choix égoïstes, comme tout le monde, mais habituellement, il le faisait parce qu’il croyait sincèrement que c’était le mieux à faire. N’avait-elle pas été déjà assez malheureuse par sa faute ? Il n’allait pas lui gâcher le reste, c’était hors de question.