La tentation du dragon. ( PNJ Oscario et Astéride + PV Zoile )

Favriüs, Fin Enneade 6. 9 ème année du 11ème cycle.

La damoiselle de Lanval avait la démarche lente, les épaules tombantes, caractéristiques évidentes d'un ennuis palpable. On lui avait maintes fois compter les mérites de la cour de Langehack, sauf que ses dernières Enneades n'avaient étés faites que de deuil, bien loin des festivités qu'on lui avait décrites. Tandis que ses pas la menaient a la volière, elle lissa distraitement les pans de sa robe. Une jolie pièce de tissu de soie rouge. Malgré sa petite taille, la coupe du vêtement savait mettre élégamment en valeur en formes voluptueuses et la couleur semblait parvenir a donner quelques éclats au brun chaud de ses yeux. De plus le contraste avec la blondeur de sa chevelure était du plus bel effet. Oui, cette robe lui allait a merveille, au moins un avantage a vivre a la cours, les couturières y étaient les meilleurs du Langecin. Elle en était la dans ses réfléxion quand elle avisa du fait qu'elle n'était pas seule. Elle le distinguait a peine, mais déjà un sourire ourlait ses traits. Oscario d'Asnozia. Quelque pas de plus et elle lui fait bientôt face. " Il semble que je ne sois pas la seule a avoir voulue tromper l'ennui de cette grise journée ? " Oscario se retourna au son de la voix et offrit un baisemain à la dame qu’il ne reconnaissait pas. « Oscario d’Anoszia gente femme. » Se présenta l’héritier en se relevant. « L’ennui vient de disparaître à l’instant. » Le jeune homme ayant toujours eu ce talent de trouver les bons mots pour séduire, cela lui en devenait inconscient.

Elle se part d'une moue ingénue, qui se veut adorable, quand elle sent la caresse des lèvres de l'homme sur sa main. Il n'a pas besoin de se présenter, elle sait qui il est. Elle en sait plus sur lui qu'il ne peut le deviner. " Je sais qui vous êtes. L'on oublie difficilement vous avoir croiser sire d'Anoszia. " Elle fait mine de s'offusquer. " Mais je gage que vous vous ignorez qui je suis. " Mais plus pour longtemps se promet t'elle. « Si je vous avez déjà croisé je m’en serais souvenu assurément. » Sourit-il. Elle secoue la tete. Faisant dansée ses boucles blondes, et pose un doigts sur son torse, le martelant doucement. " Et ne voudriez vous pas réparé cette lacune ? Peut etre en commençant Par me demander mon non ? " « A qui ai-je alors l’honneur ? » Il s’écarta légèrement en souriant lorsqu’un grand-duc déploya ses ailes tout près d’eux pour lui caresser le plumage. " Damoiselle Astéride de Lanval. " Répond t'elle en se rapprochant, avec pour motif bien sur de caresser l'animal. " Un bien beau spécimen que voila. " Pourtant ce n'est pas sur l'oiseau que se posent ses yeux. « Ravi de faire votre connaissance damoiselle. » Il se rapprocha d’elle et passa dans son dos, la frôlant légèrement avec son tissu, afin de pouvoir faire monter le rapace sur son gant de cuir. « Les volières regorgent de beauté, assurément. » Le sourire de la damoiselle s'agrandi, elle ne cherche pas a s'écarter. " Vous semblez fort habile .. tant avec les mots qu'avec le reste. " L'on pourrait croire qu'elle parle de son aptitude avec les oiseaux mais, a qui sait regarder, son regard délivre un tout autre message.

Elle fait mine de reporter son attention sur le plumage du grand-duc tout en lâchant distraitement. " J'espère que ma présence n'offusquera pas une autre dame. " Elle pensait a une dame en particulier, une jolie brune, bien qu'elle la sache ne plus etre dans les parages.   « Cela dépend de la signification que vous donnez à votre présence ici. » Elle incline légérement la tete pour que leurs regards s'accrochent. " Tout dépend de la signification que vous, vous voudriez y donner. " La damoiselle ne semblait bien en avoir que le titre. Oscario élança son bras pour que l’hibou prenne son envol puis se pencha vers la dame, effleurant sa joue de la sienne pour murmurer à son oreille. « Qu’êtes vous venu faire ici Astéride ? » Elle ne recule pas, ses yeux ne papillonnent meme pas. " Tromper l'ennui, mais je ne m'attendais pas a trouver une distraction si attrayante en laissant mes pas me porter jusqu'ici. Votre présence est une heureuse coïncidence. Vous ne m'en voudrez pas de profiter de votre compagnie n'est ce pas ? " Répond t'elle en se laissant aller innocemment contre lui. « Une si charmante compagnie, comment le pourrais-je ? » L’Anoszia fleuretait sans y réfléchir, comme il l’avait toujours fait jusqu’ici. La jeune femme sentait bon et lui mangeait dans la main comme toutes les autres avant elle. Il sourit et se décala légèrement pour lui montrer de la main le reste de la volière. « Mon père possède la plus large et diversifié volière en péninsule. Mais la collection de la duchesse est tout aussi belle. » Elle pose ses dents sur ses lèvres, contemplant le spectacle qu'il semble désireux de lui montrer, mais ses yeux s'en reviennent rapidement vers l'Anoszia. " Votre père semble douer pour les belles choses. "

Allusion manifeste au fait qu'il soit tout a fait a son gout. " Les journées doivent vous paraître bien mornes ici, ne regrettez vous pas le temps passé en mer ? " Oui, la damoiselle était fort bien informer sur lui, dénotant ainsi d'un intérêt évident pour sa personne. " Quel fut votre dernier voyage, hormis celui vous amenant ici bien sur ? " Il apprécia le compliment et sourit en retour. « Je me suis rendue par delà l’Eris en terre naine pour une femme. »  Angelina. « Le voyage fût long et difficile. Norkans et Dragons des mers peuplent l’océan et il nous était dangereux de quitter les côtes péninsulaires. La moitié de l’équipage était alors mort à l’arrivée, à cause de la faim, des monstres et des maladies. En terre naine, c’est un peuple primitif et sauvage qui était là pour nous accueillir. » Elle ouvre de grands yeux, semblant soudain boire ses paroles. " Vous avez mené une vie bien palpitante .. " Susurre t'elle, puis d'une voix dépitée elle ajoute. " Une femme .. Faire un si long et si dangereux voyage, cela ne devait pas etre n'importe qu'elle femme. " Malgré tout il ne semble pas que l'information suffise a la repousser puisqu'elle ne s'écarte pas, peut etre meme se rapproche t'elle d'avantage. « Nous les hommes sommes si faible face à de beaux yeux vous savez. » Elle se penche vers lui, ses prunelles s'accrochant aux siennes, comme pour tester la véracité de ses paroles. " Vraiment, iriez vous dont jusqu'au bout du monde pour moi ? " Sa langue s'en vient caresser lentement le rouge de ses lèvres tandis qu'elle attend sa réponse.

Il susurra. « Assurément Astéride. » Il lui fit un clin d’œil et s’approcha d’un pas vers elle. Elle a un sourire satisfait et elle comble la distance qui les sépare. Elle se penche alors vers lui, dans un geste d'une lenteur étudiée, mettant a porter de ses yeux un décolleté avantageux et offert puis du bout des doigts elle cueille une plume sur son épaule, sa besogne accomplie elle ne se recule pas pour autant. Elle agite son butin devant lui. " Il semble bien que meme les oiseaux perdent leurs robes en votre présence. "   Ce n'était pas la de la très grande verve, mais cela avait au moins le mérite d’être clair. Les yeux d'Oscario se baissent pour admirer le spectacle offert et un sourire sans équivoque ourle ses lèvres lorsque la phrase si explicite lui parvient. « Etes vous possessive Astéride ? » Elle relève le menton, ses yeux s'embrasant de pure contentement. " J'aime a croire que si l'on y met de sa personne, l'on peut rendre l'autre possessif. Mais il est délicat d’être possessive envers quelque chose que l'on n'a pas encore possédé. " « Je me dois d’être honnête avec vous. J’ai une femme. » Il se penche légèrement vers elle pour continuer à son oreille. « Qui est en ce moment à Soltariel. » Les mots de l'Anoszia semblent la troubler un bref instant puisque son dos et ses lèvres se crispent, mais elle retrouve bien vite maîtrise d'elle meme. " Comment se fait il que votre mariage ne soit connu de personne ? " S'étonne t'elle d'abord, puis finalement elle glisse ses mains sur son col et capturant son regard dans le sien, elle demande encore: " La vraie question serait dont de savoir si elle, elle est possessive ? "


« Je n’ai pas parlé de mariage. Juste d’une femme. » Il pose ses mains sur sa taille et rajoute. « Elle pourrait partager… si elle est présente. » Elle ne le relâche pas, pas plus qu'elle ne s'écarte, il se veut provocateur elle peut l’être aussi. " Mais elle est a Soltariel avez vous dit, elle ne serait dont pas la avant des jours ... Peut etre vaudrait il mieux savoir avant si cela en vaut la peine ne croyez vous pas ? " Oscario se retint de rire et sourit en s’écartant tout en lui prenant la main. « Vous êtes bien impatiente ma dame. » Elle noue ses doigts aux siens. " Mais c'est que moi Mr, je vous observe depuis bien plus longtemps que vous vous ne me contemplez. " Elle glisse un doigts sur sa manche puis le laisse courir sur son bras. " Peut etre ne suis je pas a votre gout ou n’êtes vous point intéressé ? Cette femme a peut etre bien plus d'emprise sur vous que vous ne me le dites. En ce cas je vous prierais de me le faire savoir. Je n'aime guère etre ridicule en perdant mon temps avec homme qui n'est point intéressé. " Déclare t'elle, tout en étant néanmoins persuader de pouvoir capter d'avantage son attention au besoin. D’un mouvement sec, il l’attira à lui pour lui susurrer. « Pensez-y. Vous attendrez qu’elle revienne en pensant à moi jour et nuit, vous vous caresserez en m’imaginant vous possédez jusqu’à ce qu’enfin, je mette fin à votre supplice. Votre délivrance n’en sera que plus intense. » Elle glisse ses bras sur sa nuque, son pouls battant agréable plus vite. " Ou alors vous vous rappellerez que vous êtes un bon garçon et vous me laisserez frustrée .. " Elle a un regard entendu puis tout sourire elle ajoute. " A moins que je ne doive en déduire que vous n'ayez quelques difficultés a combler une dame ? " Elle pouffe puis fait mine de s'écarter.

« Ce n’est pas en le défiant qu’on dompte un dragon Astéride. » Elle s'écarte sans pour autant trop s'éloigner. " Une femme qui voudrait domptée la fougue d'un dragon ne le mériterait pas. Est ce a ce genre de femme que vous aspirez appartenir ? Je crains que l'homme ne soit en dessous de sa réputation, l'on m'avait conté mont et merveilles sur vous. Mais cette femme qui vous a conduit au bout du monde, il semble qu'elle vous ait domestiquée. " Son sourire est sans équivoques, qu'il lui prouve le contraire si il l'ose. Il l'attrape par le cou empêchant son visage de bouger ou son corps de s'écarter. Il posa alors ses lèvres sur son oreille et ordonna, sévère. " Je vous comblerais lorsque je le déciderai." Elle laisse échappée un rire, nullement impressionnée. " A l'image de ce que fait cette femme de Soltariel avec vous. 3 Enneades que vous errez ici comme une ame en peine. Si elle est le genre de femme que vous me laissez entendre qu'elle est, croyez vous qu'elle meme se lamente en attendant vos retrouvailles ? " « Vous n’aurez pas droit à votre sucrerie ce soir Astéride. » Sourit-il en s’écartant d’elle pour se rendre devant un perchoir. « Vous avez été une vilaine fille, et vous attendrez. » Elle secoue la tete, l'air nullement déçue, sans esquisser le moindre geste visant a le retenir. Elle avait fait mouche visiblement. " C'est vous qui ratez votre occasion Oscario. Je ne suis pas femme a attendre le bon vouloir d'un homme.  Ce qui se dit sur vous d'un bout a l'autre de la péninsule est grandement exagéré semble t'il et vous ne m'avez point donné de quoi avoir envie de perdre d'avantage mon temps. "

"Alors je ne vous retiens pas plus que ça Astéride." Elle a un sourire puis elle déclare. " Le temps que je vous ai octroyé mérite pourtant bien une compensation. " En quelques pas elle comble la distance qui les sépare, agrippe sa chemise et sur la pointe des pieds glissent ses lèvres sur les siennes en un baiser fougueux, le mordillant pour qu'il entrouvre la bouche afin que leurs souffles et leurs langues pussent se mêler. Il y répondit favorablement pendant quelques secondes, puis rompit le baiser sourire aux lèvres. « Le dessert attendra le retour de ma femme. Au revoir Astéride. » Elle s'écarte, quelque peu déçue, en fait plus qu'il ne peut le deviner. " Le dessert n'en vaut visiblement pas la peine, c'est sans doute pourquoi votre femme n'est plus a vos cotés. Au-revoir sire d'Anoszia. " Il la laissa s'en aller avec un sourire aux lèvres.

***

La damoiselle de Blanval ne se permet a grimacer que quand elle se trouve enfin loin des yeux de l'Anoszia, les choses ne s'étaient absolument pas passer comme prévu. On lui avait laissé entendre qu'il serait facile a séduire, mais aussi tenter qu'il ait pu l’être, il n'avait pas succomber. Et cela lui était une contrariété non négligeable et entendons nous bien, son orgueil n'avait rien avoir la dedans. Enfin peut etre un peu, mais la ou ça faisait mal c'est que ses intentions n'avaient rien eu d'innocentes .. Oui, bon cela était chose évidente. Mais il y'avait eu un but derrière chacun de ses mots et gestes. De sa réussite dépendait son paiement. Agacée, elle regagna donc ses appartements, elle ne les quitta que quand la nuit fut tombée se présentant au lieu de rendez vous convenu. La soirée était sombre, presque sans étoiles, le ciel semblait en plus avoir grande peine vu qu'il déversait sur elle des litres de larmes. Un bruit la fit légérement sursauter, puis elle aperçut une ombre qu'elle identifia rapidement. S'assurant que nul ne pouvait les voir, elle alla a sa rencontre. " C'est fait. " Murmura t'elle simplement en guise de salutations.

Zoïle ne se cache pas. Parce que de toute manière, personne ne la remarque lorsqu’elle n’est pas en petite tenue et toute mouillée. Et quand elle ne foudroie pas tout le monde du regard. Non, elle est souriante, tout sucre et tout le monde s’en fiche. Dans une robe neutre, mais tout à fait seyante, elle joue à la parfaite et adorable jeune fille, un peu canaille peut-être. Mais quelque chose d’acceptable et du moins, qui a aisément convaincue la jeune de Lanval. Son visage s’illumine lorsqu’elle lui affirme que c’est fait. Elle glousse avant d’enrouler son bras autour de celui de la jeune noble.

- Ah oui ? C’est fait ? demande-t-elle comme si elles n’étaient que deux jeunes filles bavardant des amourettes de l’autre.

Elle n’a pas tout raconté à la jeune noble. À quoi bon. La vie est bien tranquille à Langehack. Trop tranquille. Au moins à Soltariel, c’était divertissant. L’ennuie la plonge dans la mélancolie et une colère rageuse. Mieux vaut qu’elle s’occuper. Et quoi de mieux pour l’occuper que de rendre la vie pénible à celui qui est responsable de ses déceptions ? Accessoirement, elle a un compte à régler avec la Dame de Solaria pour avoir gâché toutes ses histoires. Pfft, maîtresse du petit Dragon, comment a-t-elle osée ?

- C’était comment ? Ça vous a plut ? Est-il à la hauteur de sa réputation ? gazouille-t-elle joyeusement et avec un enthousiasme de potineuse.

Les ragots, c’est franchement divertissant. Elle les avait toujours utilisé pour qu’on lui fiche la paix, mais ça pouvait servir à quelque chose de beaucoup plus intéressé… et mesquin.. nan, ce qu’elle faisait, c’était bien au-delà du mesquin. Et c’était réjouissant !

La damoiselle de Blanval a grand mal a s’empêcher de frissonner quand la jeune conteuse enroule son bras sous le sien. Elle a beau etre plus jeune qu'elle et avoir l'air parfaitement innocente, il y'a quelque chose chez cette gamine qui lui glace le sang. Il suffisait de voir comment elle l'avait manipulée pour qu'elle séduise le petit Anoszia. Si bien qu'elle hésite presque a lui dire la vérité, il serait si simple de mentir. Vanter des prouesses qui n'avaient pas eu lieu et en finir avec cela. Elle soupire et ses épaules s'affaissent, non elle ne ferait pas ça, par ce que le risque que Zoile ne découvre le poteau rose et le lui fasse payer était un risque qu'elle n'était pas prête a prendre. " Les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévu. " Doux euphémisme que voila, pense t'elle plus amère qu'elle ne le voudrait.

Il devait bien avoir un moyen pour que la faute ne lui incombe pas, une manière de bien tourner les choses pour qu'elles paraissent en sa faveur. " Vous ne m'aviez pas dit qu'il était amoureux .. De cette femme qui est a Soltariel. " Dit t'elle, le ton plein de reproches. Elle secoue la tete l'air dépité. " Il a bien essayé de m'endormir avec de belles paroles, me promettant monts et merveilles pour un autre jour, mais je voyais bien que c'est elle qui le retenait .. Votre dragon a été domestiquer. " Lâche t'elle acerbe. Se doutant bien que ce n'était guère assez pour que l'étrange habitante des fontaines ducales, comme on aimait a l’appeler au palais, s'en satisfasse elle ajouta, brodant peut etre quelque peu des rares bribes d'informations qu'elle avait tirée de sa discutions avec Oscario. " Etes vous bien sur qu'elle ne soit que sa maîtresse. Un moment, j'ai bien crue qu'il m'avait avoué a demi mots qu'elle était sa femme. "

Elle jette un regard vers la femme enfant, voila qui devait avoir fait mouche et lui valoir quelques points, non ? Puis cela n'avait pas été un total désastre, il l'avait embrassé .. D'accord elle l'avait embrassée, mais il ne l'avait pas repoussé .. Enfin pas tout de suite du moins. Puis tout amoureux qu'il était, il n'avait guère été farouche. Ses mots avaient contés une histoire, mais son corps en avait chanté une toute autre. Oui, elle ne lui avait pas été totalement indifférente se satisfait t'elle pour elle meme. Mais pour l'instant, elle n'en fait pas mention. Si la gamine s'emporte, il sera toujours temps de lui raconter. Puis au besoin, elle pourrait retentée n'est ce pas ? Elle avait eut beau d'abord n'avoir fait ça que pour se sauver d'une situation délicate, la besogne confiée était loin de lui avoir été désagréable. L'Anoszia ne l'était pas non plus d'ailleurs, si on passait sur son coté petit toutou a sa mémère bien sur. Mais elle ne doutait pas qu'elle saurait lui faire perdre ce trait de caractère peu séduisant si une nouvelle chance lui était offerte.  

Les choses ne se sont pas déroulées commes prévues ? Ah non ? Et le plus terrifiant n’est pas que la jeune sorcière affiche une expression contrariée, boudeuse, déçue ou furieuse. Non, parce qu’elle n’affiche aucune de ces expressions. Non, elle affiche exactement la même expression qu’elle avait avant la réponse. C’est à dire l’air d’attendre une réponse positive à la séduction de l’Anoszia. Mais elle a entendu. Elle a parfaitement bien entendu. Mais la jeune noble aurait pu tout aussi bien ne rien dire qu’elle n’aurait pas changé d’expression, comme si cette expression était un masque et que la véritable expression se cachait en dessous. Zoïle ne dit rien. Elle n’a rien à dire. elle attends que la jeune Asteride parle. L’expression de la déception de la jeune femme est visible et elle se défend tout de suite en prétextant que le petit dragon pourrait être amoureux de la femme de Soltariel. Amoureux ? Une minuscule expression anime le visage de la sorcière, à peine un plissement des yeux d’intérêt.

- Amoureux ? Voilà qui est étonnant. Ce n’est pas ainsi qu’il est décrit.

Et elle affecte la mine peinée de la compassion, tandis que sa complice poursuit son histoire. Non, il avait une réputation d’homme à femmes au pluriel. On ne le décrivait pas comme un homme à être amoureux. Possessif, mais amoureux, non.

- Vous n’êtes pas trop déçue j’espère. Comme c’est décevant, un dragon domestique, lui qui semblait si prometteur.

Tout ce qu’elle affiche, c’est l’oreille compatissante qui écoute les déboires amoureux de son amie. Elle lui avait pourtant demandé de séduire l’homme, il devait bien y avoir une raison, alors pourquoi tant de sympathie ? Et Asteride poursuit son histoire et commente que la dite maîtresse pourrait être sa femme, du moins de la manière dont il lui en parlait. Alors là l’intérêt de la sorcière semble titillée bien davantage que les informations précédentes, mais sa réponse ne semble pas être aussi enthousiaste que l’éclair avide dans son regard.

- Comment pourrais-je le savoir ? Il est veuf, vous saviez ? Et j’avais ouïe-dire que sa réputation n’avait pas été entaché par son mariage.

Que sa Sirène soit la maîtresse du petit dragon, c’était une chose. La possibilité qu’ils soient mariés, sans que personne ne le sache en était une autre bien plus intéressante. Pas pour sa première idée. Damoiselle de Lanval était chargée de le séduire, mais les informations qu’elle lui apportait, sans même s’en rendre compte, étaient nettement plus précieuses. Savoir qu’ils étaient peut-être marié, c’était une information utile, mais le savoir possiblement amoureux était nettement plus intéressant. Pas pour son idée première, mais elle n’était pas du genre à se borner à une seule idée. Elle hausse les épaules et tapote amicalement la main de son amie intéressée.

- S’il vous a promis monts et merveilles pour plus tard, peut-être que rien n’est perdu pour vous. Peut-être est-il sincèrement amoureux, mais comme elle est… absente, le dragon sauvage qui sommeille en lui se réveillera peut-être. Vous savez comment sont les hommes, damoiselle. Puis elle affiche un air coquin, peut-être un peu timide, mais certainement ingénu. Que vous a-t-il promis pour vous tenter ? glousse-t-elle, en baissant le ton de sa voix, l’air complice.

La damoiselle de Blanval c'était attendue a ce que la petite conteuse lui pique une crise, la menace, ou toutes autres joyeusetés du meme genre en résultat de sa défaite, mais il n'en fut rien. Son interlocutrice lui semblait calme .. Trop calme, ce qui avait pour effet de rendre Astéride plus anxieuse encore. Elle savait la petite habitante des fontaines ducales capable d'entrer dans de noires colères, elle était un volcan en activité et nul n'était capable de prédire quand elle entrerait en éruption. Une chose était certaine, mieux valait ne pas se trouver dans les parages quand elle le ferait. " Oui amoureux ...  " Répète t'elle avec dépit. " Il dit etre aller au bout du monde pour elle .. Il n'y'a bien que l'amour pour vous faire commettre ce genre de folie. " Le ton se veut dédaigneux mais peut etre témoigne t'il aussi d'une pointe d'envie. Non, envieuse, elle ? Jamais !

Un fin sourire étire ses traits, quand l'adolescente lui demande si elle est déçue. " Je ne suis pas repartie sans compensation. " Déclare t'elle satisfaite, son corps frissonnant encore agréablement du souvenir des étreintes de l'Anoszia. " Prometteur il l' est et toute chaîne est capable de se briser, si tenter que l'on trouve le maillon faible. " Ce qui n'était de prime abord qu'une mission visant a sauver son honneur et a récupérer quelques pièces d'or, semblait bien avoir pris des airs de challenge pour la damoiselle de Blanval. Elle aimait les défit, elle avait toujours aimée ça, si bien qu'avec les années ils étaient devenus moins nombreux, moins attrayants, mais Oscario pourrait en etre un des plus appréciables. Il avait un petit gout de nouveauté et d'interdit qui n'était pas pour lui déplaire.

Elle hoche la tete quand aux informations que lui dévoile Zoile, il avait été marié, oui elle n'était pas sans l'ignorer. Il faut dire qu'hormis le but a atteindre, il se disait beaucoup de choses sur les Asnozia, leur déchéance avait fait grand bruit, devenant un sujet de ragots tout a fait opportun. " Si l'on en croit les racontars de bons nombres de dames, il n'était pas fidèle a cette femme la .. Il lui a pourtant fait des enfants. " Elle hausse les épaules, l'air de rien mais la preuve étant qu'elle avait fait bien plus qu'écouter les rumeurs, elle s'était renseignée sur lui, avant qu'on ne lui demande de le séduire et avant qu'elle ne le voit auprès de cette brunette. " Savez vous ce qu'il est advenu de sa fille .. Son fils n'a jamais été la .. Mais sa fille était la. " Si l'enfant était a Soltariel alors ça confirmerait qu'il aimait cette femme dont il avait parlé. Les Anoszia étaient réputés pour leur sens de la famille, jamais il ne l'aurait donc confié a quelqu'un qui n'ait pas sa confiance et son affection ou alors tout cette histoire de loyauté était surfaite.

Elle ricane face aux dernières paroles de la conteuse. Sans y prendre garde elle avait finie par se détendre, probable que c'est la d'ailleurs ce que voulait son interlocutrice. " Oh oui, je sais comment sont les hommes et peut il bien etre amoureux, l'on ne peut pas dire qu'il se soit montré froid et distant. " Ne l'avait il pas frôlé dés que l'occasion s'en était présenté, n'avait il pas répondu a son baiser. Que ce serait il passé si elle l'avait poussée un peu plus ? Aurait t'elle due ? Non, plus dure serait a obtenir sa reddition, plus savoureuse elle serait. " Toutes ses promesses n'étaient que fadaises. " Avoue t'elle néanmoins avec une pointe de contrariété. Elle a une hésitation, après tout Zoile n'est encore qu'une gamine, meme si ses yeux et son attitude démentent cela. Bof, se dit t'elle, c'était après tout elle qui l'avait engagée pour séduire l'Anoszia, elle ne devait dont pas etre si innocente que cela. " Il a laissé entendre que nous devrions attendre sa femme, qu'elle ... " Elle redresse le menton, lève les yeux au ciel. " Qu'elle pourrait participé, selon lui elle n'est pas possessive. " Si c'était la brunette qui était a ses cotés voila quelques Enneades, elle doutait sérieusement que cela pusse etre vrai. Possessive et coincée, voila ce qu'elle pensait de la petite dame de Solaria. Non, il était impossible que cette femme la est séduit un dragon quand elle meme avait échouée !

Pour quelqu’un pour qui ça ne s’est pas déroulé comme prévu, Zoïle en tire pourtant des informations essentielles. Zoïle a toutes sortes de manières d’arriver à ses fins. Si elle ne peut y arriver par la grande route, elle y arrivera par les sentiers.

- Oh, oui, le bout du monde. Thanor ? Le bout du monde ? Peut-être. [color:2608=993300]Une folie ? J’en doute. Je ne crois pas Oscario capable de folies. Aller au bout du monde n’a rien d’une folie.

C’est une histoire intéressante. Pas la peine d’en faire plus pour le moment, tout finira par se faire, d’un sens comme de l’autre. Dans tous les cas, Zoïle finira bien par arriver à ses fins. Et cette jeune Astéride est bien déterminée à en avoir plus pour elle. Tant mieux. Il suffit de l’encourager un peu et tout ira bien.

- Oui, le maillon faible.

Et Zoïle avait aisément découvert celui de la jeune noble. Elle avait visé juste et elle comptait bien lui en donner plus. Parce qu’une femme comme Astéride, avec si peu de scrupules, c’était précieux. Enfin, pour le moment. En effet, Oscario n’était sans doute pas fidèle à sa première épouse. Et alors ? Qui l’était ? Personne. Surtout pas un Anoszia.

- Des enfants ? Oh, faire des enfants pour un homme est la chose la plus facile du monde. Et sans doute la plus plaisante, quelques minutes d’ardeurs et pour eux, c’est fait. Va savoir s’il n’en a pas fait à toutes ses maîtresses. Elle semble pensive quelques secondes. Sa fille, oui, elle était ici. Mais c’est sans importance. Elle sait où est sa fille et ça ne change rien. Astéride n’a pas vraiment à avoir confirmation de ce genre de détails. Comme tant d’autres.

Un éclat de malice scintille dans le regard de la sorcière lorsque Astéride l’informe des propositions indécentes du petit dragon. Attendre son épouse ? Qu’elle pourrait participer ? Intéressant. Vraiment intéressant.

- Il est bien rapide pour partager sa… hum… maîtresse. Évidemment, deux femmes pour lui, je suppose que l’idée doit lui plaire. Si elle est si peu farouche, je suppose qu’elle a des amants elle aussi. Il attends, il se crée du désir. Il finira bien par céder. L’attente et le manque se feront rapidement sentir. À votre place, je tenterais ma chance à nouveau de temps en temps, ôu juste despetits signes, pour signifier que vous n’avez pas oublié. Les hommes aiment bien qu'on les désire. Que ce soit vrai ou non. Enfin, je ne vous force pas la main, bien sûr.

Elle affiche une mine pensive un moment, puis elle tire des plis de sa robe une petite bourse, mais bien remplie, ainsi qu’un sachet bien ficelé.

- Voici comme promis, dit-elle en lui tendant les deux petits sacs. Suivez la posologie et si jamais vous avez d’autres petits soucis, venez me voir. Merci Astéride.

Et sans plus de fioritures, elle tourne les talons et s’éloigne. Elle espère bien qu'elle tente sa chance à nouveau, question de voir combien de temps résistera Oscario. Tout ça est terriblement amusant !

Astéride avait écoutée les réponses de la curieuse conteuse en un silence respectueux, pas qu'elle la craigne, enfin si, bien sur que si elle la craignait, elle aurait été bien sotte de ne pas le faire ... Mais son silence était surtout du fait qu'elle espérait apprendre quelques informations susceptibles de l'aider a séduire le dragon. Elle n'était pas femme a renoncer facilement et il avait piqué son intérêt. Un sourire satisfait étirant ses traits, elle glissa les deux petites bourses dans le réticule qui pendait a sa taille. " Rassurez vous Zoile, je tenterais a nouveau ma chance. Tout dragon qu'il soit, il n'est pas infaillible et nous aurons notre victoire. Quelque soit la votre, moi j'ai déjà choisie la mienne. " Se murmura t'elle a elle meme tout en s'enfonçant a son tour dans la nuit. Aujourd'hui avait été un échec mais demain serait un autre jour et Oscario d'Anoszia devrait se faire a l'idée qu'elle ferait désormais partie de sa vie. Elle était a la fois curieuse et amusée a l'idée de découvrir combien de temps il serait capable de lui résister.

Fin du Rp.