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| Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] | |
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Hardrek Poing-de-Fer
Nain
Nombre de messages : 281 Date d'inscription : 15/10/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~250 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Ven 16 Déc 2016 - 21:00 | |
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1ère énnéade de Bàrkios, 9ème année du XIème cycle Ils étaient arrivés de tout le Zagazorn, répondant à l’appel venant du Kirgion. De Lante et de Thanor, de la Haute et de la Basse Virnée, de Nivor et du Septentrion, les Thanes convergeaient vers l’antique capitale des rois sous la montagne pour l’un des moments les plus solennels de l’histoire de leur race : l’Althinkalan. Presque une décennie après le Voile, presque une décennie ans après la mort de Garmin et l’éclatement de leur nation, les Thanes se réunissaient de nouveau pour décider lequel des leurs serait digne de ceindre la couronne des rois.
Poing-de-Fer, Fière-Main, Tête-de-Fer et tant d'autres, les étendards se dressaient fièrement dans la grande salle souterraine aménagée spécialement pour abriter les délibérations. Il s’agissait d’une ancienne caserne située dans les galeries supérieures, seul endroit où l’Althinkalan pouvait se tenir sans risque, les boyaux les plus profonds de Kirgan demeurant infestés de monstruosités avides de chair naine. La salle bénéficiait en outre d’une superficie suffisante pour les débats, d’une relative proximité avec la surface en cas de problèmes, et se situait au cœur des parties du dédale souterrain solidement fortifiées par le clan Poing-de-Fer. Hardrek avait été ferme sur ce point : la sécurité des Thanes devait pouvoir être assurée à tout instant.
Si chaque Thane garderait avec lui ses plus proches conseillers au sein du Thryng, la plupart des escortes restaient en surface, logées dans la forteresse de Fort Garmin qui verrouillait l’entrée de Kirgan. Une telle réunion de hauts dirigeants dans un lieu militairement tenu par un seul clan, celui des Poing-de-Fer, aurait sans doute surpris les nobles humains de la Péninsule dont la perfidie bien connue se serait exprimée dans de telles circonstances par des menaces voire des « accidents » regrettables. Point de telles idées chez le peuple des montagnes, aucun nain digne de ce nom n’aurait osé seulement imaginer violer la sacralité de l’Althinkalan par des manœuvres aussi viles. Les puissants seigneurs de Lante et de Thanor eux-mêmes se portaient garant de la bonne tenue des débats.
De forme vaguement ovoïde, la salle avait permis de disposer les sièges des Thanes sous forme d’un vaste cercle. Tous identiques, tous destinés à recevoir les augustes fessiers nains… sauf un siège qui devait rester vide jusqu’à ce qu'un accord majoritaire soit trouvé. Taillé en granit massif et décoré de runes narrant l’histoire naine par des maitres artisans venus prestement de Thanor, le trône du roi concentrait tous les regards non pas tant pour lui-même que pour l’objet qui était enchâssé en haut du dossier : l’ancienne couronne de Garmin, forgée en morgarium et ayant survécue à la chaleur magmatique du volcan, elle surplomberait la tête du nain qui s’assiérait dans le trône comme une sorte d’auréole. Hardrek et Morek avaient eu une longue discussion sur la nécessité d’utiliser la relique, le Thane du clan Poing-de-Fer avait finalement eu gain de cause en arguant que l’Althinkalan se devait d’être un symbole de la continuité de leur race. Peu importait que le futur roi continue ou non de porter la vieille couronne par la suite, dès lors qu’il bénéficierait de la légitimité d’être officiellement le successeur de Garmin.
Aucun absent ? Si, bien sûr. Au-delà de quelques clans trop isolés pour avoir pu recevoir le message convoquant l’Althinkalan, des Thanes trop préoccupés par des problèmes locaux pour se rendre au Kirgion ou des clans ayant sombrés dans une autarcie hostile, il manquait la plupart des anciens Thanes de l’Almis. Rares étaient ceux qui disposaient encore de suffisamment d’autonomie pour braver la colère du prophète Dun Eyr au marteau turgescent, dont les opinions sur Kirgan pouvaient se résumer en quelques jurons ou malédictions bien senties. La discussion entre Hardrek et Morek avait d'ailleurs bien failli tourner au vinaigre lorsque le natif de Thanor avait demandé que la sentence d'exil envers Dun Eyr soit levé. Furieux, le Seigneur des Ruines avait rugit que lui vivant, jamais ce "maudit prêtre alcoolique" ne remettrait les pieds au Kirgion. Morek avait-il finalement cédé parce qu'il ne pouvait ignorer que la présence d'un serviteur de Mogar aurait été une source de tensions en ce lieu où une décennie auparavant le Coléreux avait sciemment déclenché le pire génocide de l’histoire naine ? A cette question, lui seul pourrait répondre.
Les Thanes, et juste les Thanes, telle était la loi du Nord pour l’élection du Grand-Roi. Plusieurs Thanes, à leur arrivée, avaient d'ailleurs demandé à Hardrek de se rendre dans l’ancienne salle du trône retrouvée par les explorateurs du clan Poing-de-Fer quelques ennéades auparavant. Accompagnés par de puissantes escortes destinées à les protéger face aux dangers des profondeurs, les Thanes restaient de longues minutes silencieux face à l’amas de roche et de magma durci qui remplissait le lieu d’où autrefois Garmin exerçait son pouvoir. Sentaient-ils eux aussi la présence des mânes de leurs ancêtres en ce lieu symbolique ? Ou prenait-il pleinement conscience du poids qui pesait sur leurs épaules en cet instant fatidique ? Par leur vote, par leurs paroles, ils pouvaient sceller la réunification du Zagazorn ou le briser définitivement.
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Jeu 22 Déc 2016 - 21:51 | |
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Il s'était réveillé aux aurores pour assister au spectacle, c'était à peine s'il avait dormit à vrai dire. Aucune liesse aussi arrosé soit elle ne lui aurait fait louper les premiers rayons de ce jour. Cherchant à atteindre le point le plus élevé du fort, il grimpa nombres de marche avant de déboucher sur une poterne qui l’amena sur un balcon à créneaux surplombant les portes. Les rafales virulentes firent virevolter sa barbe tressée dans tout les sens et le froid déjà bien la lui mordait les chairs du visage. Mais stoïque, Thorgrel toisait le sentier serpentant aval. Ils étaient déjà nombreux à être venu et à s'installer avec leurs escortes dans le bastion du Kirgion, mais les derniers étaient en route et on attendait leurs joufflus avant le zénith du jours. Restant ainsi de longue minute, contemplant le sud sans mots, le nain décida d'aiguiser son esprit à l'aide d'un exercice de méditation guerrière du clan Poing-de-Fer. Enseigné pendant l'apprentissage, il consistait à faire vide dans l'esprit en s'aidant d'une répétition de mots susurré en litanie. Une mécanique qui ne l'avait jamais quitté et d'on il se servirait surement jusqu'à fin de son existence. Si celui ci était enseigné pour affûter les sens avant une bataille, il l'utilisait aujourd'hui pour calmer le flot d'émotion qui l'assaillait depuis l'annonce de l'Althinkalan.
Le temps devint secondaire, le Wyrmdrengi ne faisant qu'un avec le vent et la pierre des moellons du fort. C'est l'écho d'un éboulis lointain qui le sortit de sa transe, on arrivait enfin. Grommelant satisfait, il en profita pour déloger son brûle-gueule de son étui et frotter les runes qui rallumèrent le tabac tassé dans le foyer. Le nuage qui s'éleva fût rapidement chasser par les bourrasques, transformé en multitude de petit tornade opaque. Un veilleur posté plus bas dans la vallée fit sonner une longue note très vite reprise par les gardiens des portes qui s'activèrent en suite. Thorgrel plissa des mires une fois alors que les barbes approchaient cherchant le gonfalon. Le clan Fière-Main. Outre les armures rutilantes qui captaient les plus fins rayons de l'astre naissant, c'était le faciès sévère du nain borgne chevauchant à leurs têtes qui l’aiguilla. A leur passage, il leva un bras en guise de salut tout discours impossible à ces latitudes. A la mi-journée, trois autres Thanes s'étaient succèdes, Ouram Sabot-de-Chêne clôturant la marche et marquant le début du du conseil.
Il était temps pour lui de rejoindre l'assemblée, rejoignant ses appartements pour s'apprêter, il ceignit la Couronne de Fer et rejoignit sa propre escorte. Bolgrim Fier-Marteau et Olfdar Hache Rousse, ses anciens mentors, ainsi que l'Ongaraz de Lante, Lorgrund Duracier qui avait prit la peine de rejoindre le Kirgion malgré les nombreux travaux qui l'occupaient à la frontière sud. Ensemble ils s'installèrent dans la sale ovale qui accueillait la centaine de chef de clans. Les voix s'élevaient dans un brouhaha khuzdulique guttural tandis qu'ils prenaient place dans l’alcôve qui leur était alloué. Non loin de celle de son Père, non loin de celle de la Voix de Thanor. Si personne ne présidait réellement cet événement, ils étaient les trois nains qui l'avaient instigué. L'attente n'était pas terminé, tout les sièges se devaient d'être comblé. Il en profita pour échanger avec ses proches, quelques grognements et signes de tête rapide signalant qu'il était prêt. Quand ils furent tous présents, le Wymdrengi quitta son siège et frappa trois lourds coups et deux plus rapide du manche de sa hache sur le sol. Ils résonnèrent sur les parois et le silence ce fit rapidement, tous connaissant par la coutume, l'antique signal. Le moment déjà historique prit toute sa dimension solennel.
« Mes frères nains, Thanes de tout le Zagazorn.» S'étant relevé, Thorgrel s’énonçait d'une voix forte et franche. « En ce jour de Barkios du onzième cycle de notre âge, neuf années se sont écoulés depuis la disparition de feu notre Grand-Roi, Garmin le Vengeur, neuf années écoulés depuis le chaos qui frappa notre peuple et brisa notre Royaume. » Des mots soigneusement choisit, un rappel nécessaire qui fut suivit d'un cour instant de silence, laissant le soins à chacun de se remémorer les horreurs subis dans la Malenuit. « Le temps de l'unification est venu. Votre présence ici le prouve car tous vous avez répondu à l'appel lancé. Moi, Thogrel Hardreksson du clan Azgkladrun de lignée de Bradagor, déclare ainsi le soixante-septième Althinkalan ouvert.» Il frappa un nouveau coup sec du manche de son arme sur le sol qui fut reprit par tout les nains de l'assemblée, le conseil des thanes venait de débuter. « La coutume nous le dicte, que s'avance maintenant à la vue de tous ceux qui prétendent, afin qu'ils soient connus et entendus.» Désignant le centre de la pièce d'un signe de tête, il se rassit en suite, parcourant les faciès barbus au cuir buriné.
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| | | Ansgar Fière-Main
Nain
Nombre de messages : 9 Âge : 80 Date d'inscription : 20/10/2016
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| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Ven 23 Déc 2016 - 19:32 | |
| Le vent soufflait froid, en cette matinée. Très froid. Mais était-ce le vent qui était si glaçant, ou la vision qui l’accompagnait, prenant les Nains par le cœur et par les tripes ? Pour beaucoup, revoir le Kirgion était une épreuve. La mémoire encore vivace de tant de morts et de tant de destruction, ils reconnaissaient certains endroits, et niaient parfois jusqu’à l’existence de ce qui avait remplacé leur foyer de jadis. Leurs yeux leur hurlaient la vérité, mais leurs souvenirs refusaient de coopérer. Non, ils n’étaient pas chez eux. Ils ne pouvaient pas être chez eux. Ils avaient observé d’un air médusé les anciennes passes, et le chemin qui les menait là où tout s’était terminé, et que tout avait recommencé. Les plus jeunes ressentaient moins d’amertume.
Ansgar, lui, était envahi d’une rage froide.
Son unique œil n’avait pas quitté une seule fois le chemin pour se poser ailleurs. Il menait son clan à travers les vieux itinéraires, et ce sans un mot. Juché sur Khodan, son nouveau bélier noir, il n’avait échangé que quelques menues paroles durant le voyage, et seulement à ses fils. Hamdin respectait le silence de son père, et souffrait autant que lui de devoir revenir à l’endroit même où tout son univers s’était effondré. Thorald, lui, était plus jeune, et plus bouillonnant. Il avait maintes fois demandé à son géniteur s’il pouvait se présenter afin de devenir roi. Le regard glaçant d’Ansgar, et ses réponses laconiques et percutantes, avaient fini par replonger Thorald dans un mutisme empreint de colère froide. Ansgar s’était retenu de lui faire un laïus du pourquoi et du comment, mais c’était déjà un coup très dur qu’il lui avait porté ; son propre père s’opposait à lui. Qui voterait pour lui, si lui-même s’abstenait ?
La troupe avait été accueillie par un son de cor, à l’entrée de Fort-Garmin. Parés de leurs plus belles armures, les forgerons des Fière-Main voulaient en imposer pour l’occasion. Au loin, sur les remparts, une silhouette leur avait fait signe, et pour cette occasion seulement, Ansgar avait relevé la tête. Il avait beau être borgne, il pouvait facilement reconnaître le Roi de Lante autoproclamé, même dans le noir. Avec son visage toujours aussi sévère qu’à l’accoutumée, il lui répondit par un autre signe du bras, avant de se reconcentrer sur la route, les immenses portes s’ouvrant devant lui et les siens. Nombre de leurs alliés seraient présents à l’Althinkalan, et il espérait bien revoir quelques amis afin de ne pas paraître trop maussade sur les ruines de son ancienne patrie.
Il ne le montrait pas beaucoup, mais revoir Kirgan le rendait fou, et lui donnait presqu’envie d’étriper un ours.
Des fanatiques des Fils d’Ikthor lui avaient demandé, à peine arrivé, s’il autorisait une descente dans les ruines afin de profaner au burin les visages des statues de Mogar. Dans l’esprit d’Ansgar, elles devaient être déjà bien amochées, et ce n’était pas à lui d’autoriser ce genre de chose, mais bien au Seigneur des Ruines lui-même, Hardrek Poing-de-Fer. Néanmoins l’idée lui plaisait. Il promit donc d’en glisser mot à l’adresse du vieux général, et partit se vêtir de son armure rutilante et tape-à-l’œil, et d’apprécier l’élégance de son corbin à double-bec, trop longtemps laissé pour compte sur un râtelier d’ornement. Hamdin l’aida à apprêter sa magnifique barbe poivre-sel, et à l’orner d’or et de bronze. Même son cache-œil fut lustré. Il voulait montrer aux thanes qu’il n’était pas n’importe qui.
Prenant place dans la grande salle ovale, aux côtés des autres chefs, Ansgar était venu accompagné de ses deux fils, et de son plus proche ami Zôngalad Brise-Main. Il échangea quelques salutations avec ses alliés et amis, content de retrouver certains Nains qu’il avait perdu de vue. Dans le brouhaha général, il avait été le premier à s’asseoir, imité bientôt par d’autres. Et c’est sous le silence de plomb qui avait suivi le fracas de trois coups donnés au sol, qu’il avait finalement pu avoir la bière qu’il avait demandé à son entrée dans la salle. Une bière très sombre, presque noire, et qui en ces instants de nostalgie et de mémoire, lui rappelaient à quel point son âme devait en avoir la même couleur.
Silencieusement, il écouta les paroles de Thorgrel Poing-de-Fer. L’Althinkalan avait ainsi débuté. Et son regard d’acier noir était braqué sur le roi lantais, s’apprêtant à le voir s’avancer afin de revendiquer ce qu’Ansgar ne serait jamais d’accord de lui céder ; la Couronne du Grand-Roi.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
Nombre de messages : 40 Âge : 123 Date d'inscription : 10/01/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 144 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Jeu 29 Déc 2016 - 2:15 | |
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La Voix de Thanor n’était pas de ceux qui étaient en impatience devant l’imminence de l’Althinkalan. Il était pour une fois d’un calme qui le surprenait lui-même. Il avait eu beaucoup de discussions difficiles ces derniers jours. Chacun cherchant naturellement à connaître le fond de ses pensées. En particulier les nombreux Thanes de Thanor l’ayant retrouvé ces derniers jours.
Morek était un nain discret quand il s’agissait de révéler le fond de sa pensée. Mais tous à Thanor savait l’extraordinaire affection que le nain avait pour sa cité, et surtout, l’efficacité et le pragmatisme de ce dernier. Il n’avait pas d’autorité directe sur les Thanes de Thanor, et il n’avait de toute manière donné aucune consigne. Il avait échangé de nombreuses discussions pour expliquer pourquoi il était à l’origine avec Lante de cette assemblée, et il n’avait pas ménagé ses efforts pour faire preuve de pédagogie.
En soit cela avait été étonnant pour les thanes de Thanor, qui connaissait Morek sous un jour moins prompt aux longues discussions. Mais le nain avait fait preuve de beaucoup de patience et montre de beaucoup de diplomatie, ce qui démontrait à tous ceux qui le pratiquait depuis longtemps dans l’industrieuse cité que la cause lui tenait à cœur.
Morek était un pragmatique. Il n’était pas de ceux à se battre pour des batailles qu’il considérait comme inutile. Ainsi il avait donné son avis sur le besoin de s’attacher aux reliques de l’ancien royaume. On ne l’avait pas écouté. Il n’en tirait pas de satisfaction naturellement, mais n’en avait pas de frustration. Il était passé outre.
Concernant l’absence de Dun Eyr, les choses étaient plus complexes. Le nain de Thanor était là arrivé à une discussion bien plus difficile avec le maître des lieux. Morek était un nain habitué à devoir travailler en Conseil et à devoir unir une cité dont l’industrieuse expansion pouvait créer des rivalités importantes. De plus, il n’aimait pas l’idée qu’une partie des leurs soit exclue du processus. Cela n’était pas très logique avec le processus d’unification qu’ils tentaient d’obtenir.
Morek aurait préféré voir ces nains les rejoindre. Que ces derniers soient minoritaires et crachent leur venin ne l’aurait pas dérangé. Au moins les choses auraient été claires. Mais il n’aimait pas l’idée d’avoir des absents. Il avait répété cela à Hardrek Poing-de-Fer plusieurs fois. Ce dernier n’avait néanmoins pas goutté aux arguments de Morek. La scission était visiblement trop grande.
Morek avait eu le temps de discuter de beaucoup de chose avec le nain depuis son arrivé et ils s’étaient pour la plupart des choses bien entendus. Cependant ce point était resté délicat. Morek ne connaissait Dun Eyr que par ce qui lui avait été rapporté. Cela ne le rendait pas sympathique, pour la simple raison que Morek était un homme qui portait la rationalité et la logique à un niveau presque égal aux Dieux. Il avait lutté un certain temps avec Hardrek, mais avait fini par accepter de ne pas insister et de ne pas faire dérailler le processus dont il était l’un des géniteurs au sujet du prophète. Si réellement les choses étaient envenimées à ce point, il fallait continuer ainsi, et il serait toujours temps par le futur de voir comment reconsidérer les choses et limiter les dégâts avec Almis.
Thanor était de toute façon impliquée en premier lieu dans le processus de réunification, c’était ce qui lui importait prioritairement. Il n’oubliait pas ses responsabilités premières.
Puis vinrent les autres Thanes. Il était intéressant de voir débarquer ces nains de tout l’ancien royaume. Lui connaissait bien mal Lante et ses représentants. Il avait toujours été un nain de Thanor et avait passé l’essentiel de sa vie à en assurer la grandeur. Jusqu’à récemment, ce qui pouvait se passer en dehors de sa cité n’avait pas eu un écho très intéressé dans son cœur. Depuis son arrivée au Conseil les choses avaient bien sûr changé, et il s’était mis à lire et lire encore sur Lante, mais jamais réellement n’avait-il eu de contacts physiques. Et peut-être cela avait-il été pour le mieux, à la lumière de ses réactions parfois étranges pour ceux ne le connaissant pas.
En ce jour très particulier, il s’était particulièrement préparé, avec un souci des détails que seul un nain aussi scrupuleux que lui pouvait concevoir. Il avait naturellement revêtu sa plus belle armure qui mettait en exergue l’ingéniosité de son clan et la richesse de sa cité. Elle n’était pas aguicheuse, ni tape à l’œil. Mais elle devait laisser un regard approbateur à quiconque connaissait un tant soit peu l’art des matériaux ou les techniques métallurgiques.
Il entra à la tête de la procession de Thanor et tous prirent leurs places pour écouter parler les premiers nains. Morek avait décidé d’être fidèle à lui-même. Il ne cherchait pas à tirer la couverture à lui était une force discrète et tranquille. Il laissait le roi de Lante parler. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il n’était pas certain que la délégation de Thanor, pourtant la plus diverse et certainement la moins pyramidale dans son organisation, ne serait pas nécessairement la plus divisée.
Il avait posé devant lui un grand épieu d’un alliage subtil qui à moins d’être à moins d’une dizaine de mètre pouvait être pris pour du métal ciselé. L’essentiel des Thanes était venu avec leurs haches ancestrales. Lui avait depuis son accession à la fonction de Thane des Têtes de fer quitté cette habitude au profit de cet objet. Si l’on s’en approchait on pouvait constater que c’était en réalité un amas de petits mécanismes enchevêtrés si petits qu’ils semblaient presques immobiles.
Il s’agissait néanmoins de la réalisation la plus proche que les ingénieurs de Thanor -et lui en particulier- aient plus réaliser d’un perpetuum mobile le plus prestigieux mécanisme pouvant jamais être réalisé sans aide de la magie. Il resta donc dans un premier temps dans la contemplation du lent déplacement des minuscules roues dentées de cette horlogerie. Mais lors du discours du roi de Lante il sortit de sa rêverie et regarda avec attention l’assemblée. Les réactions intéressaient son esprit de déduction.
A l’appel du roi il se leva, à la surprise de beaucoup.
« - J’ai l’honneur d’être la Voix de Thanor par la volonté de son Conseil. Cet honneur de servir ma cité et le plus grand qu’il m’ait été donné. Lorsque notre assemblée aura choisi son roi, j’entends lui apporter tout mon soutien et le soutien de Thanor avec le mien. Notre roi sera celui de notre peuple entier, et je ne souhaite pas me soustraire à l’honneur d’être la Voix de Thanor pour le devenir. Ne prétendant pas au trône, qu’aucun Thane de Thanor ne se sente lié par l’honneur à devoir soutenir ma candidature et que chacun se présente à nous en liberté, selon les paroles de Thorgrel de Lante. »
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
Nain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~250 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Jeu 29 Déc 2016 - 13:20 | |
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Hardrek n’avait jusque là pas prononcé une parole, laissant à son fils le soin d’ouvrir officiellement l’Althinkalan et d’annoncer que les candidats au trône devaient se faire connaître.
Il n’y eut pas de ruée vocale suite à cette proclamation, seul Morek prenant la parole pour indiquer qu’il ne se présentait pas, préférant œuvrer prioritairement au service de sa cité. Sans doute la respectée Voix de Thanor aurait-il pu amener suffisamment de suffrages sur son nom pour être désigné, mais Hardrek ne fut guère étonné que la recherche des honneurs royaux ne soit pas le combustible qui alimentait la flamme du Tête-de-Fer. Aucune autre voix ne se fit entendre, chacun attendant apparemment de savoir qui tirerait le premier, pour reprendre une expression en vogue chez les elfes et dont Hardrek se demandait parfois si elle avait une connotation sexuelle ou militaire.
Se levant, le vieux Thane s’avança jusqu’à se trouver au centre du cercle formé par les sièges des participants.
Mes frères, vous me connaissez tous. Vous savez que l’amour de notre race et la loyauté envers la couronne ont toujours guidé mes actes. J’ai servi avec une fidélité sans faille les rois de Kirgan, et ce jusqu’au roi Garmin de glorieuse mémoire. Jamais je n’ai demandé de récompense ou d’honneur, estimant que pour un véritable nain, servir la couronne est le seul honneur et la seule récompense qui compte. Après avoir guidé les survivants de Kirgan jusqu’à Lante durant le Voile et restauré l’ordre dans cette cité, j’ai laissé ma place à d’autres nains plus jeunes que moi. J’ai grimacé en voyant la faiblesse politique de Valek, puis sourit en voyant mon propre fils redresser avec sagesse la situation. Pendant tout ce temps j’ai attendu, mais aujourd’hui je ne peux me taire et rester dans l’ombre alors que notre peuple se fragmente chaque jour un peu plus sans qu’une poigne assez ferme réussisse à le ressouder comme le minerai fusionne dans la forge. Je crois avoir cette poigne, cette flamme sacrée. Voilà pourquoi je suis candidat au titre de Grand-Roi du Zagazorn.
Hardrek prit dans sa main la hache qu’il avait jusque là porté à sa ceinture, et de l’autre un marteau de forgeron. Brandissant fièrement les deux outils, il les croisa au dessus de sa tête.
Voici notre véritable identité, frères ! La hache des guerriers et le marteau des forgerons ! C’est pas eux que nous sommes devenus les seigneurs du Nord, par eux que nous avons conquis un royaume puis construit les plus remarquables cités de tout Miradelphia ! Le Voile nous a divisés, fragmentés, éloignés. Voici une décennie, nous étions donnés en exemple parmi les peuples de ce monde. Humains, elfes et drows regardaient avec envie et jalousie nos réalisations, nos prouesses. Qu’en reste-t-il désormais ? Même les humains péninsulaires, qui se targuaient d’être nos alliés, nous ont abandonné lorsque Mogar a enseveli des dizaines de milliers des nôtres dans la fournaise du volcan. Il y a quelques mois seulement, les sauvages wandrais venaient jusqu’à cette cité sacré pour tenter de la piller, tels d’avides vautours sans honneur. Quant aux elfes, ils promettent beaucoup mais donnent peu, enfermés dans leurs citadelles végétales, imbus de leur soi-disant noblesse.
Tournant sur lui-même, Hardrek brandit sa hache et son marteau vers chacun des Thanes présents, comme pour les prendre à témoin de ses paroles.
Mais de même que la fournaise purifie le minerai, l’épreuve du Voile renforcera notre race ! Nous devons en revenir à nos racines, à ce qui fit notre force pendant des millénaires ! Loyauté envers la couronne, indépendance envers l’étranger, exigence envers nous-mêmes, voici les préceptes qui soudèrent les nains et qui doivent encore nous guider. Le Zagazorn ne pliera jamais le genou devant quiconque ! Nous sommes maîtres de notre destin, par notre courage et notre détermination nous allons nous relever. Thanor, Lante, Kirgan, voici les trois piliers du Zagazorn autour desquels nous rebâtirons notre royaume. Et bientôt mes frères, vous pouvez le croire, les autres races nous regarderont de nouveau avec envie… mais également avec crainte.
Le Seigneur des Ruines baissa d’un ton dans son discours, revenant à une voix plus calme et posée.
Cette tâche de reconstruction ne sera ni courte ni aisée, hélas nous en sommes ici trop bien conscients. Nous avons tous nos particularités, nos habitudes, certaines seront plus difficiles que d’autres à mettre de côté. Les distances et les vastes étendues de terres désormais vides qui nous séparent ne permettront plus l’existence d’un Etat aussi fortement centralisé que le fut le royaume de Garmin. Si vous me placez sur le trône de Kirgan, soyez assurés que je ne chercherais pas à m’immiscer dans chaque aspect de la vie quotidienne de vos cités ou de vos clans. Les décisions royales seront rares et réservées aux grands enjeux impactant notre race, mais elles devront faire forces de loi dans tout le Zagazorn.
L’ancien général perçait aisément sous la barbe du Thane dans ces dernières paroles. Au sein de l'armée, Hardrek n’avait jamais toléré l’insubordination ni la désobéissance, tout en laissant une forte autonomie à ses lieutenants dès lors qu’il les jaugeait compétents. Ces habitudes centenaires perduraient dans le domaine politique.
Et cela vaudra même pour Almia la rebelle. J’aurais voulu que leurs Thanes soient présents à cette assemblée comme ils y étaient invités, mais hélas leur proclamé prophète dirige cette région désormais. Mon opinion envers le fanatisme des Almiens est bien connue, pourtant je suis prêt à leur pardonner leur folie en tirant un trait sur le passé, s’ils jurent de nouveau allégeance envers la couronne et reconnaissent que les décrets du trône doivent passer avant ceux de leurs prêtres.
Au fond de lui-même, le vieux nain gardait une rancœur bien plus marquée que cela envers Dun Eyr et ses séides, mais il savait aussi que jamais les représentants de Thanor n’accepteraient d’attaquer Almia sans une provocation manifeste. En proposant ainsi de tendre la main aux séides de Mogar, il cherchait un geste d’apaisement envers Morek dont le soutien lui serait indispensable pour conquérir le trône. Avec un peu de chance, Dun Eyr ne saisirait pas cette main tendue mais y cracherait un gros glaviot glaireux. Alors même le Voix de Thanor n’aurait plus d’argument pour défendre une autre solution que la manière forte.
Hardrek laissa planer un court instant de silence avant de hausser de nouveau la voix.
Mais s’ils refusent la décision de l’Althinkalan, s’ils continuent dans leur folie, alors ils ne recevront rien d’autre de ma part que l’acier de cette hache ! rugit le vieux Thane en brandissant son arme qui rougeoyait à la lueur des flammes.
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| | | Guzandrakka
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 177 ans Taille : 1.49 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Ven 6 Jan 2017 - 22:13 | |
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La salle close qui enfermait la centaines de nains réunit autours du trône vacant embaumait avec force les effluves mêlaient d'huile à barbe, de graisse d'armure et de baume à cuir. On pouvait noter l'absence de la fumée de tabac, car il n'était pas coutume d'allumer les brûles-gueules en ce temps de conseil. Ceux ci viendraient en suite, additionnés aux senteurs houblonnés. Une odeur particulière qu'il n'avait plus humé depuis sa jeunesse dans les boyaux de la capitale et qui ravivait une fois de plus les étincelles de sa Forge de Vie. Thorgrel, comme tout les nains, était doué d'un fort instinct grégaire qui ne trouvait sa satisfaction qu'en ces temps ou l'ordre dicté par les traditions séculaire était pleinement établit. l'Athinkalan était pour lui la dernière pièce de ce puzzle lentement rebâtit aux fils des ans qui suivirent la Malenuit. C'est donc emplit de ce sentiment de quiétude qu'il tendit de l'esgourde pour y écouter la Voix de Thanor. Fidèle à lui même, Morek c'était exprimé de façon clair et concise et ses paroles firent mouches dans le cœur des Thanes. Expectorant un grognement satisfait à la fin de sa tirade, il balaya du regard l'assemblé et fit face au sombre regard que braqué sur lui le Marteau Flamboyant. Bien que leurs relations furent toujours des plus cordial, l’aversion que portait le clan Fière-Main à l'encontre de son rang ne lui était pas inconnu. Thorgrel n'en blâmait point Ansgar, car c'était un nain entier, sans retord et à la parole franche. Un digne représentant des Gromtrommi, aussi lui devait il respect car il en était ainsi chez les dawi et cela qu'importe l'avis que celui ci entretenait à son égard.
Puis ce fût au tour de son père. Les traits figés dans l'expression sévère qui lui était coutumière, le fils des Poing-de-Fer but les paroles de son aïeul sans le lâcher des yeux. Palpitant gonflé et battant de fierté, le Wyrmdrengi ne laissa pourtant rien transparaitre de tout cela. Autours de lui se manifestèrent néanmoins l'approbation de nombre de nains. Hardrek avait était un proche de Garmin et le sauveur des derniers habitants du Kirgion. Dans le silence qui suivit la fin de la première des candidatures, il put sentir le poids des regards ce tourner vers lui. Alors le Roi de Lante s'ébroua et tourna d'un quart de flanc pour toiser ses proches compagnons. A tous, il fit un léger signe de tête, d'ont eux seuls semblaient connaitre la portée. S'extirpant de son alcôve, il se rendit au centre de la pièce, hache en main. Avant de prendre la parole, il marcha d'un pas lent en direction du trône, appréciant ses traits et contours, un trésor d'artisanat comme seul savait le faire les nains. Il laissa deux de ses doigts parcourir le granit comme pour imprégner par le toucher, le pouvoir qui se dégageait la chaire royal auréolé de morgarium. Quand il en eut fait le tour, il s'arrêta à deux pas de l'accoudoir gauche. « Mes frères. Tous ici avons connus maints malheurs et du concéder nombres de sacrifices. Tous ici avons connus les affres de ceux qui errent et qui souffrent. Mais ces temps prennent fin aujourd'hui, car nous nains sommes tels les maillions qui forme les cottes. Lié aux autres par le devoir, le respect, la loyauté et les traditions, nous rendant ainsi aussi solide que l'acier, aussi inexpugnable que la montagne.» Dans un geste calculé, il ôta alors la couronne de fer de Lante qui lui cernait le front. Sans fioriture, l'objet ne possédait en aucun cas la prestance de celle qui ornait le trône. Lentement il l'a déposa sur l'assise.« Nos lois le disent . Il ne peut exister en Zagazorn qu'une seule et unique couronne. Lante n'eut vocation à porter le nom de Royaume qu'en des temps ou il était trop sombre pour faire appel aux voisins et ou les nains se raccrochèrent a un simulacre d'ordre afin d’apaiser leurs craintes. Ces temps sont aujourd'hui révolus.» D'un geste sec alors il abattit le tranchant de sa hache sur le cercle ferreux qui céda dans un crissement aigu. L'arme gravée de la rune d'Ikthor n'avait point ébrécher la pierre. Thorgrel venait dans ce geste de mettre fin à la monarchie Lantaise. Reprenant place au centre de la pièce, il reprit. «Je ne possède qu'un seul désir, celui de voir mon peuple unis et fort. Je ne possède ni l'expérience, ni la sagacité de mon aïeul, aussi serais-je fils bien mal avisé à me penser plus amène que celui qui me précède et qui a déjà tant fait.» Fixant alors l'alcove des Poing-de-Fer, c'est maintenant à Hardrek qu'il s'adressait. « Mon Thane, Père, par le sang et l'acier d'ont nous sommes tous deux forgés, je le sais, mes idéaux sont les tiens et je n'entretient point de doutes sur tes capacité à guider le Zagazorn, ainsi serais je concis sur l'unique conseil que je pourrais t'apporter : Les Almiens font fausse route mais ils restent des nains. Nous avons lutter des jours dans les souterrains, les gobelins emportèrent nombres des nôtres mais nous leurs arrachions la victoire. Le Kharogan était gagné, Almis reprise. Reprendre les armes contre nos frères de l'Ouest signifierait l'échec de nos actions. S'il existe une barbe à couper, elle n'est la propriétés que d'un seul nain.» Sans le nommer, tous connaissaient le nom du Porteur de Marteau, Dun Eyr le Prophète. Celui ci ne se trouvait pas dans les rangs, mais Thorgrel n'était pas convaincu de l'absence total des Thanes de la Nérania, aussi peut nombreux soient ils encore. « Je ne peux donner mon vote mais ils seront nombreux à le faire pour moi. A Hardrek, des Poing-de-Fer.» Concluant son passage par un coup de manche sur le sol, il regagna sa place sous l'échos des coups qui l'approuvèrent.
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| | | Ansgar Fière-Main
Nain
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| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Sam 7 Jan 2017 - 22:51 | |
| Ils furent beaucoup à apprécier le discours guerrier et galvanisant du Général Poing-de-Fer.
Ansgar était de ceux-là.
Cela faisait longtemps qu’il n’avait pu entendre un monologue aussi vrai de sens, et aussi encourageant. Que ces mots soient prononcés à l’endroit-même où la ruine s’était abattue sur le peuple nain, des années plus tôt, donnait une dimension mystique aux paroles du prétendant. Plus il parlait, et plus le cœur d’Ansgar avait commencé à battre dans sa poitrine, tentant de raviver un vieux feu de forge laissé aux cendres depuis bien longtemps. Des cendres froides de son cœur naquit une étincelle. Une étincelle vive, et tenace. Les mots d’Hardrek avaient des allures d’amadou et de charbon, et l’étincelle grandissait. Quelque chose dans les paroles du Nain faisait espérer. Espérer quoi ? La grandeur retrouvée du Zagazorn ? La fierté renflouée des Dawis ? Non, c’était plus fort que ça.
C’était le retour d’un Roi. Un seul et unique roi. Ce qui était étonnant, car Ansgar avait appréhendé l’Althinkalan avec dépit et résignation. Il avait cru que jamais les Nains ne trouveraient à nouveau un souverain digne de porter son titre et sa couronne, et le poids de tous les Fils de la Montagne sur ses épaules. Ansgar était perplexe, car en venant ici, il ne s’attendait pas à se retrouver soudainement dans le camp des partisans du grand Hardrek Poing-de-Fer. Il n’avait pas voulu de la couronne de Lante, autrefois. Et à présent, il se tenait devant les thanes du Nord, armes à la main, haranguant les foules avec verve et tonus. Ses accents militaristes et grandiloquents plaisaient aux oreilles d’Ansgar. Qui de mieux qu’un ancien général pour redresser la situation ? Et plus encore… Qui de mieux que Hardrek pour s’acquitter de cette tâche ?
Secoué par les paroles du général, il fut l’un des premiers à frapper le sol avec le manche de son arme, son unique œil rivé sur Hardrek. Ansgar avait murmuré à son fils Thorald, lorsque le bruit de l’ovation était à son comble :
« Là, mon fils. Regarde-le. Et regarde-le bien. Car ce Nain sera ton Roi. »
Ansgar se rassit confortablement, alors même que Thorgrel, le ‘fils prodigue’, prenait à son tour la parole. Le thane des Fière-Main renâcla, et cala son dos contre le dossier de son siège. Le Roi de Lante oserait-il encore se présenter après son propre père ? Après le discours enflammé que ce dernier avait récité devant les vénérables barbes ici assemblées ? Ansgar était curieux d’entendre ce qu’il avait à dire.
Il leva doucement un sourcil en le voyant retirer sa couronne de fer. Le geste était fluide, et aucun thane ne détacha les yeux de la scène. Ils étaient sans doute perplexes. Ansgar, lui, avait un mauvais pressentiment. Dans ses mouvements, il y avait quelque chose d’anormal. Allait-il s’emparer de la couronne du Grand-Roi et la ceindre ? Ce serait un acte idiot. Ça ne pouvait être ça. Ansgar se surprit à toucher sa barbe finement apprêtée…
Un geste sec, et un bruit tonitruant, rassurèrent finalement le thane des Fière-Main. Il observa un instant le bijou régalien, fendu par l’arme de son propre porteur. Le Royaume de Lante était fini. Et chose plus étonnante encore, c’était son roitelet qui y avait mis fin en toute connaissance de cause. C’était assez inattendu, pour Ansgar du moins. Les phrases que prononça Thorgrel par la suite étaient sensées et particulièrement sages. Le vieux borgne en fut surpris. Aurait-il jugé trop vite le fils de Hardrek ? Il se révélait être un Nain plus raisonnable qu’il ne lui avait paru auparavant. Et lorsque leurs regards se croisèrent, Ansgar s’autorisa un large signe de tête approbateur à l’égard de Thorgrel. Il avait pris la bonne décision. En réalité, il avait pris la meilleure décision.
Quand le fracas des armes et le tonnerre des applaudissements eut fini de retentir, et qu’un lourd silence revint planer sur l’assemblée des thanes, Ansgar jugea qu’il était temps pour lui de s’exprimer. Il n’avait jamais été un grand orateur, ni un poète dans l’âme. Mais il avait l’avantage d’être vieux, et d’avoir beaucoup d’amis et d’alliés parmi les autres thanes de Lante. Il se leva lentement de son siège, son armure graissée ne faisant aucun bruit alors qu’il se redressait et toisait la salle ovale, posant sa main sur le marteau de son double-bec. Il leva son arme, et la prit par le manche, avant de la pointer en direction de son champion…
« Les Fières-Main pour Poing-de-Fer. »
Ses fils grondèrent d’approbation, et les amis d’Ansgar se levèrent pour l’accompagner. Il y avait notamment quelques Fils d’Ikthor présents, et tous avaient sans aucun doute été subjugués par les paroles du vieil Hardrek. La victoire du général était sans aucun doute déjà acquise.
Après tout, il était le Nain de la situation.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Jeu 12 Jan 2017 - 1:16 | |
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Le nain de Thanor resta muet et ne regarda même pas Hardrek faire son discours. Il avait tenu son rang, il avait fait son devoir, et il continuerait à remplir son devoir. Car l’abandon de la Couronne était dans l’esprit de Morek le devoir qu’il avait. Il jugeait que les inégalités s’étaient creusées dans le royaume nain, et il ne pensait pas que lui, Morek, était prêt à rompre ses liens avec sa ville chérie. Il avait Thanor bien trop dans le sang.
Il aiderait certainement le futur roi, cela oui, car s’il aimait une chose encore plus que sa cité, c’était régler des problèmes. D’ailleurs son esprit, en ce moment que d’autres auraient qualifié d’historique, s’intéressait à un problème tout autre, tout en stockant dans un coin de sa mémoire les paroles énoncées. Il pensait au convoyeur sur poulies de la grande forge Thanor qui avait cédé il y a de cela un mois sans crier gare. Il avait souvent pensé à cet épineux problème de la prévention que l’on pouvait apporter à ces phénomènes d’usure. Dans son esprit, il avait déjà maintes et maintes fois revues, cataloguées et encore revues dans son esprit les innombrables images d’usure qu’il avait vu durant sa longue vie. Et il lui venait une idée sur la manière de formaliser un processus sur ce point. Cela le démangeait depuis longtemps. Et il y pensait souvent…
Il prit quelques secondes pour réfléchir à ce que venait de dire Hardrek. Il en fit la synthèse en quelques instants. Il n’aimait pas l’idée du repli sur le royaume nain. Thanor la maritime n’avait certes que peu de relation avec le Sud et les autres peuples. Il n’apprécia pas non plus qu’Hardrek oublie Almis dans sa liste de pilier du royaume. Voilà une façon de penser qui n’était pas très unificatrice dans la pensée de la Voix de Thanor. Mais Almis n'était pas une priorité pour Morek. C'était plus une question de principe. La réalité politique serait sûrement différente. Si Hardrek était si vengeur à leur égard, c'était que la situation était sûrement grave. Mais bon... Sur le plan du discours, c'était dommage.
Le reste serait à passer au tamis des faits réels du futur. De toute manière, un débouché économique de la taille du Kirgan pour Thanor était un bienfait sur le long terme, et un moyen de renforcer l’industrie de sa cité sans qu’elle ne défaille sous le poids de sa propre production. Lancer des projets à l’échelle de tout le pays serait une bonne chose. Dans la vie il fallait viser grand. Et une fois la cible atteinte, il fallait viser encore plus grand. L’idée que le royaume ne serait pas organisé selon une recopie de l’ancien royaume fut en revanche un point très positif qui rassura Morek. Cela plus qu’autre chose était important à ses yeux. Le royaume devait être uni, fusionné en s’appuyant sur les compétences de chacun, mais pas amalgamé de force.
Deux poulies et une chaine… Deux poulies et une chaine… Deux poulies et une chaine... Sa marotte était de retour. Ses yeux se perdirent en contemplation sur les détails des mouvements des mécaniques de son épieu, tandis qu’ « au dehors », les évènements se poursuivaient. Il se sentait être près de la solution. Passant de l’épieu au gant de son armure, son regard se perdit dans le détail de la façon dont la maille des fibres presques invisibles de son gant étaient plus tirées à proximité de ses doigts fermement appuyés sur l’épieu qu’au milieu de sa main. Ses yeux s’écarquillèrent un peu… Voilà une idée intéressante…
Mais son esprit toujours industrieux et habitué à traiter sans trop y croire les informations venant de ses sens, le rappela à la salle de l’Althinkalan. Quelqu’un d’autre que Haldreck parlait. Il s’agissait de son fils. Il parcouru du regard l’assemblée, sans bouger la tête prenant une photographie mentale de ceux qui apparaissaient dans son cône de vision. S’il passait trop de temps à analyser ce qu’il se passait dans la salle, il lui faudrait des jours pour arriver à se forcer à oublier l’essentiel des détails de l’assemblée. C’était une des raisons pour lesquelles il préférait se concentrer par moment sur des détails et sur ses petits problèmes. Avoir une mémoire eidétique était une malédiction autant qu’un avantage stratégique certain. Pour lui, c’était devenu la norme, et le fardeau qu’il devait porter en permanence. Comme tout fardeau, on apprenait à vivre avec.
Il regarda avec attention le roi de Lante. Il le vit déposer la couronne. Il avait eu le temps de formuler huit scénarios possibles de ce qui allait se passer. Quand il vit la main gauche du nain légèrement bouger sur sa hâche. Plus que deux scénarios possibles… Voyant les muscles de la main se raidir, il prit le pari qu’il allait trancher la couronne. Pari qu’il gagna moins d’une seconde plus tard. Voyant les petites brisures de la couronne métallique, cela lui ramena au-devant de son esprit les questions existentielles qu’il se posait sur la tenue mécanique des chaînes de poulie.
La maille du gant… L’éclatement de la couronne. Il imagina la scène au ralenti. Voyant devant ses yeux une cartographie de millions de petites mailles entrelacées d’une fibre bien plus dure que le tissu extérieur de son gant… Et si c’était cela, la réponse à ses questions ? L’idée était élégante. Et la nature était élégante… Il fallait réfléchir à cela plus fort, plus fort. Il sentit une sourde excitation le gagner. Cette excitation que l’on avait lorsqu’on apercevait la lueur d’un champignon phosphorescent de mineur après s’être perdu dans des boyaux obscurs et non marqués à la suite d’un éboulement. Cette expérience-là, il l’avait aussi eue. Un sourire furtif apparu aux coins de la barbe parfaitement entretenue du nain. Il fallait calculer maintenant… Calculer… Et étudier. Pour voir s’il pouvait faire endosser à une loi chiffrée à cette idée. Mais plus tard. Oui. Plus tard. Car ce n’était pas le moment. S’il se lançait là-dedans, il ne pourrait revenir aisément à la réalité de la situation qui aurait dû le préoccuper.
Il vit le chef des Fières-Main faire allégeance à Hardrek. Lui ne comptait pas parler avant que les autres de Thanor se soient exprimés. Hors de question d’influer le vote des nains de Thanor… Sauf urgence.
Et l’urgence vint. Il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna avec lenteur et vit un jeune nain de Thanor, l’un des plus jeunes Thane de la grande ville se lever. Il connaissait bien Barin Elrum. Son clan était fier, et surtout Morek savait que son père et de nombreux autres membres de son clan étaient morts dans la reconquête d’Almis, précipitant l’accession du fils à la tête du clan. Il aurait pu être un frère très jeune de Morek. Ce qu’il craignait se produisit. Au fond de lui-même, il aimait et comprenait ce frère nain, ce fils de Thanor. Il exprima une pensée qui aurait pu être celle de Morek, mais son récit fut plus poignant encore par son expérience personnelle.
« - Hardrek des Poings-de-Fer. Je suis Barin, thane du clan Elrum, de Thanor. Mon père, mon oncle, mes frères aînés sont morts dans la reconquête d’Almis. Ils sont morts pour une certaine idée de notre royaume. Pour voir l’œuvre de millions de nains dévots menés puis succédant à Makasson renaître. J’ai vu le voile tout comme vous. J’ai vu notre royaume, déjà affaibli, se vider de son sang. Nous avons tous hurlé de rage en voyant les hordes des profondeurs prendre d’assaut nos forts, nos villes, nos palais. Malgré notre force de caractère, nous avons tous pleurés sur notre destin volé et piétiné.
Si la folie de certains à Almis n’est pas à démontrer, est-ce réellement le destin que de chercher la guerre avec ces derniers ? Ne partageons-nous pas de causes communes ? Hardrek des Poings-de-Fer ne nous condamne-t-il pas à la guerre avec notre propre sang comme vœux de couronnement ? Si j’ai du mal à pardonner à Mogar d’avoir choisi de massacrer notre peuple, comment pourrai-je souscrire à un roi qui fait le vœu de poursuivre cette action en faisant encore couler le sang des nôtres ?
Dois-je réellement, malgré mon jeune âge, me présenter face à Hardrek pour vous faire comprendre que cette voie n’est pas la nôtre ?
Notre peuple est fier, notre peuple est fort, notre peuple voit au-delà du temps. Comme les montagnes qui nous entourent, comme le granit que nous taillons, comme le fer que nous forgeons, nos vies et nos destins se confondent avec le temps. Ils sont d’une durée qui dépasse l’entendement des autres races. Et si notre longévité n’est pas aussi grande que certains, notre civilisation dépasse par la grandeur de son Histoire et par les accomplissements de sa destinée toutes les autres combinées.
Nous n’avons pas peur d’être fiers d’être nain. N’ayons pas peur d’être unis. Almia est peut-être repliée sur elle-même, ses dirigeants ont peut-être insultés les Poings-de-fer, mais devenir roi ne suppose-t-il pas d’être capable de faire l’union non par la force de ses armes mais par la force de son caractère ? »
Chacun fut surpris de la situation. Certains furent émus par la solennité et la tristesse mêlé à la fougue du jeune thane. D’autres furent simplement choqués qu’il soit aussi accusateur envers celui qui semblait être le candidat tout désigné pour devenir roi. Après un silence consterné, qui ne dura qu’un temps, un sourd grondement monta de l’assemblée tandis que les réactions se faisaient entendre. Quelques piques furent lancés par les uns ou par les autres.
« - Le thane se présente-t-il ou ne fait-il que déshonorer notre futur roi ? », demanda l'un par dessus les murmures.
« - Elrum a bien parlé ! Qu’il se présente. », affirma un autre par dessus les paroles des autres, de plus en plus fortes et difficiles à distinguer.
« - Les Pierres-de-foudre, de Thanor pour Hardrek Poing-de-fer. »[/b] Entendit-on comme un écho lointain, tant l'agitation était importante.
Tandis que les réactions se faisaient plus nombreuses, Morek ne lâcha pas du regard le jeune Thane, qui visiblement s’était lancé dans son discours sans en peser les conséquences réelles. S’il restait droit et fier, ne pouvait cacher son inquiétude à Morek.
Morek eut un sourire. Il était fier du jeune nain. Son cri était celui du cœur, et son courage était appréciable. Il avait dit ce que même Morek avait préféré garder pour lui. Mais Morek n’était pas un bateleur, il n’était pas un tribun, il était un politicien de conseil, un politicien de stratégie de manœuvre. Un ingénieur de Thanor s’attaquant à optimiser la société, et traitant la politique comme on traitait un projet de construction imposant. Il subdivisait ses actions en d’innombrables petites actions, inconséquentes prises à part, mais menant au même but. Il n’était direct qu’en combat, et encore.
Le ton montait, et le jeune Elrum se laissait dépasser. Le gosse était un brave nain. Il irait loin. Morek disparaîtrait de l’Histoire, il aurait peut-être un rôle majeur, mais qui se souvenait de l’architecte en chef d'Ankorong ? Tout le monde se souvenait de Nimrak le Vengeur… Il laisserait sa trace, peut-être la plus remarquable que la civilisation naine est portée, il l’espérait – il en avait l’ambition, mais sans doute resterait-elle invisible à la postérité. Ce jeune Elrum en revanche… Lui resterait-il sûrement dans les livres d’Histoire. Sauf accident… Le hasard était aveugle à la grandeur d’un nain.
Devant le désordre, et comme les Poings-de-fer ne souhaitaient certainement pas s’imposer, de peur de donner l’impression de prendre l’ascendant sur le conseil, il fallait qu’il agisse. Au moins pour le bien de son protégé. Au plus pour le bien de l'assemblée.
Avec un calme infini, Morek se leva dans le vacarme. Ce qui n'eut que peu d'effet. Avec une force et une vitesse insoupçonnée, il frappa une seule fois le sol de pierre de son épieu-machine. Malgré le tintamarre, le coup raisonna avec une force colossale, comme si une pierre gigantesque était tombée au milieu de l’assemblée. Son écho se perdit dans les voûtes tandis que le silence revenait absolument instantanément. Les regards se tournèrent tous sur la Voix de Thanor et les nains se rassirent. Sauf Elrum que Morek continuait à dévisager avec la froideur des neiges éternelles du Septentrion. Le jeune Thane tremblait un peu maintenant et eut un regard un peu inquiet pour sa Voix. Morek se tourna complètement vers lui et eut un sourire plein de compassion. Pour le nain dur et froid qu’était Morek pour chacun le connaissant, c’était là une incroyable marque de compassion et de fierté.
« - Toi aussi, Barin, fils de Thanor… Tu peux te rasseoir. Tu as bien parlé… Oui… Bien parlé… »
Il se retourna avec lenteur, perdant instantanément son sourire. Il embrassa la salle du regard. Avec une voix froide, presque mécanique, il prononça des paroles dont chaque mot ressortait dans le silence du lieu comme une lame de rasoir.
« - Je suis la Voix de Thanor mais je constate qu’aujourd’hui un autre de Thanor a su trouver les mots pour dire ce que certains pensent. Ce qu’Elrum nous rappelle est une vérité sur laquelle il appartiendra à chacun d’entre nous de méditer. Comme il l’a dit : notre peuple est fort, et nous sommes tous frères. Nous tirons notre force dans notre union. J’aime Thanor comme un amant, et j’aime tous ses habitants comme un père aime ses fils et ses filles. Mais je souhaite aimer tous les nains comme mes frères. Oui… Mes frères…
Entends Hardrek la supplique de tes frères de sang qui ne souhaitent pas verser le sang des nains d’Almis.
Et toi Barin, entend également que la Couronne est destinée à régner sur notre pays entier, et que si la couronne doit être juste, elle doit également être forte.
Les nains n’ont pas de haine dans leur cœur. Mais ils n’ont pas de faiblesse non plus. Tel est l’instinct des dawis. La puissance calme du roc. Inflexible mais pacifique. La montagne n’est cruelle que pour ceux qui la défie avec idiotie. Pour les autres elle est une source de richesse et de constance. Tel sera notre royaume sous un bon roi, j’en suis certain.
Soyons unis et portons la nouvelle à nos frères de l’Almis que nous avons trouvé un nouveau roi. Un roi que j’estime et dont j’ai l’absolue conviction qu’il sait que l’honneur que nous lui faisons aujourd’hui est celle de de donner une seconde chance à notre peuple. Il sera notre honneur et notre devoir commun de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire en sorte que sa Couronne ne soit pas trop lourde à porter.
Mon choix, je le fais pour tous les dawis du Zagazorn, pour la fière cité Thanor et pour le futur de mon clan, j’ai l’honneur de de dire à vous tous :
Morek, pour les Têtes-de-fer, vote pour Hardrek Poing-de-fer. »
Il se rassit avec lenteur, le silence fut de courte durée, car Elrum se leva. Bien que Morek ne se retourna pas pour le regarder -ce n’était pas son rôle- il sentit sur lui le regard de remerciement du jeune dawi.
« - Barin pour les Elrum de Thanor, propose à la délégation de Thanor un vote pour Hardrek Poing-de-fer par acclamation. Pour Hardrek »
Morek se joint aux autres nains de Thanor dans un murmure, laissant les autres hurler. Fermant les yeux.
« - Pour Hardrek ! »
L’affaire était faite…
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
Nain
Nombre de messages : 281 Date d'inscription : 15/10/2010
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| Sujet: Re: Thanes de tout le Zagazorn, l'Althinkalan vous attend ! [Libre] Sam 14 Jan 2017 - 20:51 | |
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Plusieurs thanes venaient de se prononcer en faveur du vieux Poing-de-Fer lorsqu’un jeune dawi de Thanor prit la parole pour dénoncer le conflit qui couvait avec Almis. Porté par la fougue de la jeunesse et par l’horreur que lui inspirait l’idée d’une guerre civile, Barin fit un discours enflammé qui ne manquait ni de noblesse ni de courage. Sans doute le jeune thane pêchait-il par idéalisme, mais Hardrek espérait que les années n’effaceraient pas trop vite cette ardeur qui brûlait en lui.
Alors qu’un brouhaha confus s’élevait suite à cette diatribe, Morek se leva à son tour. En quelques mots, il sut imposer sa volonté aux thanes qui hésitaient, démontrant que la puissance de son verbe égalait aisément celle de son bras et qu’il n’était pas pour rien la Voix de Thanor. Après cela, nul ne vint opposer une contestation et l’Althinkalan tout entier acclama la désignation du Seigneur des Ruines comme Grand-Roi du Zagazorn. Alors que son nom retentissait dans les galeries souterraines de Kirgan, Hardrek ferma un instant les yeux, réalisant l’ampleur de la tâche qui lui incombait désormais.
Qu’il en soit ainsi. Puisses les mânes de nos aïeux me guider et m’octroyer leur sagesse.
Quittant son siège, le roi fraichement désigné vint s’asseoir sur le trône en haut duquel se trouvait enchâssée la couronne de Garmin. Qu’aurait pensé le défunt roi de cet instant solennel ? Sans doute aurait-il eut un sourire approbateur en voyant que le trône perdurait malgré les troubles, à moins qu’il n’ait réclamé à cors et à cris de la bière pour fêter l’évènement. Lorsque le calme revint dans la salle, Hardrek tourna son regard vers le jeune thane qui avait un temps contesté son élection.
Barin du clan Elrum, il y a de l’honneur dans tes paroles. Aucun dawi ne peut souhaiter combattre ses propres frères, moi encore moins qu’un autre. J’ai vu mourir bien trop des nôtres durant le Voile pour chercher à affaiblir encore le Zagazorn par une guerre contre Almis. Tout sera fait pour empêcher cette tragédie, pour autant la Voix de Thanor a bien parlé en rappelant que la couronne doit être forte en ces temps sombres où notre peuple s’est disloqué.
Laissant une seconde de pause, le roi parcourut l’assistance des yeux.
Dès demain, je prendrai en personne la route d’Almis pour ramener nos frères égarés à la raison et les inviter à se soumettre à la décision de l’Althinkalan. S’ils acceptent, nul ne sera molesté ou condamné pour ses actions passées, pas même leur prétendu prophète dont je lèverai le bannissement en gage de bonne volonté. Leurs prêtres garderont leurs biens et leurs privilèges, ils resteront libres de vénérer le Coléreux ou toute autre divinité de leur choix. Je me suis engagé à respecter les traditions de chaque cité, cela vaudra pour Almis comme pour Lante ou Thanor.
Au fond de lui-même, le roi aurait préféré flanquer dehors les prêtres à coup de pied dans le fessier, mais une telle approche aurait conduit inévitablement à une guerre dans laquelle nul ne désirait s’engager. Il restait à espérer que des conditions plutôt douces et la vue d’un millier de haches ferait réfléchir ces fanatiques à la caboche trop dure.
Vous tous ici présent, annoncez dans tout le Zagazorn la décision de l’Althinkalan et invitez les thanes des clans qui n’étaient pas représentés ce jour à venir jurer allégeance au trône. Mes frères, le soixante-septième Althinkalan est clos.
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