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| [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] | |
| | Auteur | Message |
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Cilastiel
Elfe
Nombre de messages : 520 Âge : 37 Date d'inscription : 06/01/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 155 ans (née en 863:X) Taille : A peine 1,60m Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Lun 29 Mai 2017 - 19:59 | |
| << RP précédent : Au fond des geôles
Une larme avait perlé sur sa joue, l'avait rayée d'un trait et gouttait à présent sur l'arrête de sa mâchoire. Mac se tenait debout dans l'ombre, le regard perdu sur sa gauche. Neraën était juste au dessus d'elle mais elle avait déjà l'impression d'en être trop loin. Après quelques secondes, elle tourna brusquement la tête vers le Protectrice, comme si elle venait de se souvenir qu'elle était là. Elle avait mal... Tellement mal. Mais ce n'était pas le moment. Il fallait qu'elle se concentre. Qu'elle les fasse sortir d'ici.
-Si vous avez mal, je peux vous déplacer moi-même
La voix de Macabre semblait s'étouffer à peine sortie de sa gorge, comme si le vide qui les entourait la réduisait instantanément au silence. Pourtant, Halyalindë pouvait très nettement l'entendre. Autour d'elles, tout n'était que ténèbres. Seuls quelques rectangles se dessinaient par endroit, retraçant ni plus ni moins que le plan des pièces qui se trouvaient au dessus de leurs têtes. La lumière qui en provenait était grise et aucune couleur n'apparaissait, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'ombre. En temps normal, Macabre semblait à sa place dans cet univers, la peau blanche, ses cheveux noirs et sa robe immaculée semblant naturels au milieu de ce décor bicolore. Néanmoins, le marron de sa tenue de voyage la rendant aussi étrangère en ses lieux de la dame qui l'accompagnait.
-Ça fera mal mais moins que si vous devez marcher jusqu'au dehors. C'est plus rapide.
La voix de la petite elfe était rendue roque par la peine. En dehors de cela, aucune émotion ne transparaissait, ce qui ne s'accordait absolument pas avec l'attention dont elle faisait preuve envers l'inconnue. Marcher de longues heures jusqu'au campement réduirait l'énergie que la jeune mage devrait dépenser, certes, mais Halyalindë souffrirait sur la durée. En revanche, si elle la transportait par la magie, elles quitteraient l'enceinte du palais en moins d'une heure et la Protectrice aurait assez d'énergie pour marcher un peu dans les bois si Mac ne parvenait pas à les ramener à bon port.
La protégée de Tethien observa la dame comme si elle la découvrait pour la première fois. Elle portait des vêtements déchirés et trop larges pour elle. En y regardant bien et en se remémorant les couleurs du tissu, cela ressemblait à s'y méprendre à des éléments de l'uniforme de la garde d'Eteniril. Ce n'était certainement pas ses vêtements...
-Où sont vos affaires ?
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Mar 30 Mai 2017 - 19:34 | |
| - Ne t'inquiète pas, je vais bien.
Le sourire d'Halya était sincère, même étonnamment rayonnant. Il n'y avait pas de douleur dans son regard ou sa posture, seulement une ombre difficile à décrire et l'attention extrême qu'elle portait au moindre de ses gestes, en particulier à son poignet, comme si elle risquait de briser un verre de cristal au moindre mouvement brusque. Empoissé de quelques gouttes de sueur, son front, par contre, témoignait de la fatigue qu'elle ressentait.
- Fait ce qui te fatigue le moins, nous devons être sûres de pouvoir sortir des murs sans être repérées. Je sais que j'ai surement une tête affreuse, mais je pourrais tenir le temps qu'il faudra, ne te fait aucun soucis à propos de cela. Je connais mes limites.
Elle claqua le talon de sa botte trop étroite pour le remettre à peu prêt en place. Bien sûr, la Protectrice n'était pas particulièrement rassurée à l'idée de voyager à travers une magie étrange, mais elle se sentait également sereine. Le retour à l'action peut-être ? Non. Ce n'était pas l'état de clarté d'esprit dans lequel elle se retrouvait du temps de son commandement militaire, avec son intuition et ses tripes pour principales conseillères. Des vies étaient en jeu, pourtant le frisson des situations tendues ne l'atteignait pas plus que dans les rues nocturnes où elle n'avait même pas eu réellement envie de vaincre ses opposants.
- Où sont vos affaires ? - Quelque part dans le château surement...
A la question de la jeune fille, Halya se surprit à... ne pas avoir spécialement envie de retrouver ses biens. Bien sûr, elle était contente d'avoir toujours la broche de Fenris sur elle, mais elle ne sentait pas ce relâchement si particulier à l'idée de récupérer celle de sa mère, ou sa dague, ou même sa si précieuse armure. D'ordinaire, elle aurait décidé rapidement de la marche à suivre, faisant clairement la part des choses entres ses sentiments personnels, son intuition et les données objectives de leur problème. Est-ce que ses affaires méritaient de tenter un détour ? Mais sans l'adrénaline et sans cette amertumes des choix difficiles, elle se retrouvait... sans voix. Après un instant d'hésitation, elle fronça le nez et s'obligea à analyser le plus cérébralement du monde la situation dans laquelle ils se trouvaient. La dague de son ancien mari. L'épée et l'armure offertes par le Toer Tamindal. La broche de sa mère. Les quelques dessins faits à Malereg. Sa fidèle épée offerte à la fin de sa formation d'Aigle. Tout cela lui semblait quelque peu vains par rapport à l'urgence de la situation.
- Inutile de nous mettre en danger pour ça. Mes affaires ne sont pas perdues. Je les retrouverai quand le moment s'y prêtera mieux. Allons-y. dit elle sans le moindre déchirement. |
| | | Cilastiel
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Dim 4 Juin 2017 - 8:20 | |
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Lorsque la dame lui affirma aller bien, Mac pencha la tête sur le côté. Elle reconnaissait toutes les marques laissées par les coups qu'elle avait reçu et était capable de décrire chacune de ses blessures et ce qui les avait provoquées. Mais, à sa façon de bouger et la tension absente dans ses muscles, elle ne semblait pas avoir mal. En dehors des bleus et des bandages, la sueur sur son front était le seul signe évident qu'elle n'était pas au mieux de sa forme... Macabre avait rarement vu quelqu'un d'aussi endurant. -Je croyais que j'étais la seule à savoir vivre avec la douleur.Du revers de la main, la protégée de Tethien sécha sa dernière larme puis elle ferma les yeux. Tout en écoutant la réponse de la Protectrice à sa question, elle chassa de son esprit et de son cœur ce qui la tourmentait tant. Elle devait retrouver la sérénité si elle voulait être en mesure de les faire sortir d'ici. Elle aurait voulu désobéir à Neraën et l'emmener de force. Elle en mourait d'envie... Mais elle repoussa cette idée. Il avait refusé. Il lui en voudrait peut-être. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas qu'il éprouve un quelconque ressentiment envers elle. C'était important à ses yeux. Son regard clair se posa à nouveau sur la dame lorsqu'elle lui annonça qu'elles pouvaient y aller. Le visage de la petite elfe avait retrouvé cette impassibilité qu'on lui connaissait tant à Tethien mais qui s'estompait peu à peu depuis plusieurs ennéades. Sans un mot, Macabre tourna la tête vers la direction à prendre. Il y avait une urgence... Avec l'arrestation de Neraën, le vol de l'Aube et l'intrusion dans la Salle du Conseil, les gardes étaient sûrement en train de se réorganiser, renforçant les mesures de sécurité et augmentant leur nombre. Ils ne tarderaient pas à se rendre compte de la disparition de la Protectrice et à se mettre à sa recherche. Si la mage mystique s'y mettait, Mac pourrait être rapidement débusquée. Elle ne pouvait donc pas attendre qu'Halyalindë la suive à un rythme normal. -Nous devons quitter le palais. Vite.Aussitôt, la dame put sentir comme une force happer et pousser son corps en même temps. Au-dessus d'elle, les carrés lumineux défilèrent, signe qu'elle avançait dans l'ombre sans même avoir besoin de bouger. Cela ne dura que quelques secondes après lesquelles elle fut brusquement arrêtée. Elles se trouvaient déjà en dehors de la prison. A un ou deux couloirs de là même. Devant elles, les rayons d'une torche illuminaient les murs. Une torche qui n'était pas là lorsque la petite elfe était passée à la l'aller. Une torche qui avançait dans leur direction. Mais Mac n'avait pas besoin de grand chose pour se dissimuler. L'ombre dans laquelle elle se trouvait pouvait être minuscule en apparence, elle devait juste élargir sa contenance... Alors, profitant d'un râtelier d'armes installé là, elle travaillait à maintenir l'espace dans lequel la dame et elle se trouvaient tandis que l'officier de la garde passait, allant à la rencontre de Neraën. Lorsque la torche tourna un peu plus loin, la nuit s'installa à nouveau dans le couloir, laissant le champ libre à la petite elfe qui ne tarda pas à attirer de nouveau Halyalindë sur le chemin de la sortie. ********************** Le jour n'allait pas tarder à se lever. Une fois sorties du palais, il était apparut à Macabre qu'il ne leur restait que peu de temps avant que le soleil ne se lève. Elle avait laissé la Protectrice marcher parfois, s'assurant ainsi de conserver assez d'énergie pour leur faire quitter la ville, toutefois, elle avait dû reprendre la main plus d'une fois afin de leur faire passer quelques endroits difficiles ou leur faire gagner du temps. Ainsi, elles s'éloignèrent du centre de la cité, atteignant les remparts avant de les quitter à leur tour. Bientôt, elles ne furent plus en vue des murailles tandis que le ciel se parait lentement de mille couleurs. La petite elfe sentait son énergie l'abandonner lentement, c'était pourquoi elle n'avait plus chercher à déplacer la dame depuis un moment, la laissant marcher par elle-même. Se déplacer en forêt n'était pas comme se déplacer en ville. Cela d'autant plus vrai dans les ombres. Avec le jour qui approchait, les silhouettes des arbres de dessinaient de plus en plus sur le sol, limitant le chemin que pouvait emprunter les deux elfes à de longs couloirs se rejoignant à diverses occasions. Parfois, Mac étirait une ombre pour leur permettre de continuer à avancer dans la bonne direction mais elle évitait autant que possible. Finalement, les premiers rayons du jour qui chatouillaient depuis un moment les branches nues des arbres vinrent caresser le sol, barrant la route aux deux femmes. La lumière affaiblissait la petite elfe encore plus qu'elle ne l'était déjà et cette dernière rompit soudainement son sort d'un grand geste de la main. Halyalindë fut brusquement éjectée du monde froid, ténébreux et silencieux des ombres pour retrouver les couleurs d'Anaëh et la brise glacée de l'hiver qui descendait lentement sur tout le territoire. Épuisée, Macabre s'était laissée tomber sur le sol, ne tenant plus qu'appuyée sur ses mains, les jambes étendues. Elle avait fait ce qu'on lui avait demandé... Toute la nuit, elle avait fait ce qu'on lui avait demandé. Et qu'y avait-elle gagné, elle ? Semblant soudain se rappeler de Neraën, elle se tourna vers la cité. Mais elle avait disparue depuis longtemps de son champ de vision. Neraën lui avait demandé de l'abandonner... Et elle l'avait fait. Les larmes remontèrent subitement aux yeux de la petite elfe qui les laissa couler dans de longs et profonds sanglots. Elle laissa son corps épuiser s'étendre entièrement sur le sol pour se laisser envahir par le chagrin qui lui lacérait le ventre et le cœur. Ses joues furent recouvertes d'eau salée en quelques instants tandis qu'elle semblait ne plus pouvoir s'arrêter de pleurer, déversant tout ce qu'elle pouvait contenir de tristesse. Elle venait de perdre un ami et une âme liée à la sienne. Tandis que les larmes de la jeune fille coulaient en trombe, elle ne vit pas quelques silhouettes se dessiner parmi les branches des arbres. On les suivait depuis un petit moment déjà. Certaines des manœuvres de Macabre étaient visibles depuis l'extérieures et avaient été repérées par des personnes qui savaient qui était capable de faire une telle chose. Des personnes à qui on avait demandé d'être vigilantes. Des personnes qui attendaient le retour de la petite elfe qui, espérait-on, ramènerait avec elle le Protecteur d'Eteniril. Mais la petite elfe ne les voyait pas. Ses yeux embrumés n'étaient plus capables de voir et avaient cessés de chercher la cité entre les arbres. Après quelques instants, ils s'étaient fermés, puis les sanglots avaient cessés. Elle n'avait même plus la force de pleurer... Et son esprit sombra dans un monde proche de celui qu'avait connu Neraën quelques heures plus tôt. Mais elle, au contraire de son ami, n'avait pas le désir d'en sortir... Pas pour ressentir à nouveau toute cette douleur.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Dim 4 Juin 2017 - 22:12 | |
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La réponse de la jeune fille aux cheveux noire troubla quelque peu Halya... Vivre avec la douleur... ? Soudain, la présence de cette enfant dans un endroit pareil et en de pareils circonstances paraissait plus étrange. Elle n'était pas seulement une apprentie envoyé pour les aider alors... Mais qu'était-elle ? Il n'était pourtant clairement pas l'heure de poser des questions et sans comprendre exactement comment, la guerrière se retrouva aspirée dans un endroit ou il n'y avait ni vent, ni température, ni couleur. Elle s'attendait à être effrayée ou au moins surprise... mais à la place elle se senti soulagée sans savoir pourquoi. La magie la propulsa à plusieurs reprises. Elle suivit attentivement les instructions de la jeune mage, marchant à la vitesse qu'elle demandait, trottinant même au besoin, préférant risquer de rouvrir une blessure plutôt que de se faire bêtement prendre... ou d'obliger la fillette à puiser dans ses dernières ressources d'énergie. Et elle sentait toujours cet étrange bien être.
Pendant que la torche les croisaient, l'attention de l'Ardamiri se posa soudain derrière le halo brillant. Deux yeux d'or flottaient au milieu d'une forme sombre et vaporeuse. Une forme lupine Et la magicienne ne semblait rien voir... Halya déglutit difficilement, la gorge sèche, incapable d'en détourner le regard, mais elle fut bientôt propulser une nouvelle fois.
Lorsqu'elles furent hors de la Cité, Halya lui demanda plusieurs fois de laisser son sort allé, mais cela ne semblait avoir aucune prise sur la jeune mage qui continuait, voulant les amener aussi près que possible. Près de ? Du camp Noss ? Pourquoi s'entêter à y aller discrètement dans ce cas puisqu'ils devaient connaître les deux femmes qui s'approchaient. Mais Halya restait impuissante face à la volonté butée de celle qui lui avait permis de s'évader, obligée de la regarder s'épuiser... Jusqu'à ce qu'elle finisse par rompre le sort.
Le froid. La brise. La lumière. Le vert. Le bleu. Ses poumons gonflés d'un air humide. Désorientée, Halya chancela en retrouvant le monde sensible comme on reçoit un coup de poing dans l'estomac... la douleur en moins. Son genoux rencontra le sol gelé alors qu'elle exhalait une buée dense. Le son que produisit Macabre en tombant fut son premier et unique point de repère. Elle se tourna pour voir la jeune fille se tourner péniblement vers la Cité, étendue su le sol.
- Macabre !
Halya jura entre ses dents en se portant auprès de la mage, passant son bras valide sous son dos pour la redresser. Elle était si frêle qu'elle n'eut aucun mal à l'appuyée contre sa propre poitrine.
- Macabre. Tu m'entends ?
Puis elle aperçu les larmes roulées sur ses joues. La petite sanglotait... Ce qu'elle avait du vivre cette nuit... Ce que la Protectrice avait entendu lorsqu'elle parlait à Neraën dans les geôles... Qu'aurait-elle bien put dire pour adoucir la peine d'une enfant dont elle ne connaissait qu'un surnom ? Déjà qu'elle n'avait jamais su quoi dire à qui que ce soit en ce genre de circonstances... En silence, elle serra un peu plus étroitement la fillette contre elle et posa un baiser sur son front. Puis, lorsque les sanglots de la petite se firent plus rare et qu'elle commençait à sombrer dans une de ces inconsciences cotonneuses que le père d'Halya lui avait décrite il y a longtemps, la militaire passa son bras blessé sous les jambes de l'apprentie et parvint par miracle à se remettre se ses jambes... Pour apercevoir ce dont elle n'avait pas eu la plus petite conscience : l'arrivée de plusieurs silhouettes entre les arbres.
D'instinct, la prise d'Halya se fit plus ferme sur le corps chétif qu'elle portait, son regard plus dur. Mais comme un peu plus tôt, elle s'étonna de ne sentir ni peur, ni la plus petite inquiétude. En toute logique, elle devait protéger cette petite et elle le ferait quoi qu'il lui en coûte. Mais la logique était également du côté de la diplomatie. Elle avait déjà eu à faire avec les Noss alentours et ils s'en étaient sorti sans que le sang soit versé... ou presque.
Les chasseurs, vues les armes qu'ils portaient, étaient particulièrement suspicieux. Leurs regards ne quittaient pas l'elfe blessée, pourtant certains ne pouvaient s'empêcher de jeter des coups d'oeil à l'inconsciente. Ce n'était certainement pas le comité que les Noss attendaient mais l'un des composant du dit comité était là... alors quoi ?
- Nous ne sommes pas armées. Nous sommes du côté de Falaedhel. Je suis Halyalindë, Protectrice d'Ardamir et voici Macabre. Elle devait récupérer le Protecteur d'Eteniril mais la mission n'a pas put aboutir. Nous devons rejoindre les autres personnes qui sont entré dans Eteniril cette nuit... Et elle a besoin de repos.
Deux des chasseurs échangèrent un regard avant de hocher la tête. Vu l'état piteux dans lequel étaient les deux femmes, ils n'avaient aucun soucis à se faire pour le moment. Un homme vint soulever Macabre pendant que sa consœur tenait Halya en joue, le temps de vérifier qu'aucune arme n'était caché par le corps de la fillette. D'abord réticente, la guerrière du bien se rendre à l'évidence: elle n'irait pas bien loin en portant la petite, alors elle laissa faire. Elle ne dit rien mais son regard était assez clair en ce qui concernait les milles et unes souffrances qui attendaient la personne qui oserait poser un doigt sur Macabre. Puis ils se mirent en marche, sûrement vers le campement le plus proche, l'Ardamiri butant de temps à autre sur une racine ou sur son propre pied à cause de ses bottes mal ajustées.
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| | | Cilastiel
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Lun 5 Juin 2017 - 11:40 | |
| Macabre était en vie. Inconsciente mais en vie. Toutefois, ce n'était pas une perte de connaissance ordinaire, le Noss le voyait bien sans pour autant être capable de décrire ce qu'elle avait exactement. Plus que de repos, elle avait peut-être besoin de soins. L'homme qui portait l'enfant de Tethien se tourna vers sa comparse. Ils échangèrent un signe de tête entendu. Ils ignoraient pourquoi la petite elfe avait ramené la Protectrice d'Armidir plutôt que son homologue d'Eteniril mais ce n'était pas à eux de juger du bien fondé de ses actes, ni de l'honnêteté des paroles d'Halyalindë. La femme baissa son arc mais le garda tendu.
-Nous savons qui elle est. Nous allons vous conduire à celui dont vous avez invoqué le nom. Ce sera à lui de confirmer si vous êtes effectivement son alliée ou non.
Un bruissement dans les arbres. La Protectrice ne put voir personne mais elle était avertie : ils n'étaient que deux à s'être montrés au grand jour mais ils étaient bien plus nombreux en réalité. L'homme prit la tête, continuant dans la direction que Macabre suivait depuis qu'elles avaient quitté la cité, la corrigeant même un peu. L'archère fit signe à Halyalindë de le suivre, elle clôturerait la marche. Elles auraient pu arriver en quelques tours magie si la pauvre enfant n'avait pas été aussi fatiguée et et son cœur meurtri. Elle les avait conduit au plus loin qu'elle le pouvait, s'assurant ainsi de tomber entre des mains amies, bien qu'elle n'accorde sa confiance qu'à quelques personnes dans tout Miradelphia. L'une d'elles se tenait à l'entrée de la grotte qui servait de campement aux "rebelles". Olorin n'avait pas participé aux combats et il avait proposé à Seregon de se reposer tandis qu'il attendrait le retour de leur protégée. Il n'avait jamais appréciée la petite elfe jusqu'à lors, la jugeant illégitimement privilégiée, n'en faisant qu'à sa tête et ayant réussi à manipuler son monde en s'accordant l'attention de bon nombre de personnages importants. Pourtant, en constatant la façon dont elle avait pris part aux récents évènements et après avoir observé son regard sur le corps sans vie d'Hiradrilion, sa vision de Macabre avait totalement changée... Ils avaient tous raison : c'était une enfant rendue fragile par son passé mais qui n'avait rien de mauvais. Elle avait risqué sa vie pour une cité qui n'était pas la sienne, pour des gens qu'elle ne connaissait pas. Elle avait ramené les biens portants, les blessés et même les morts. Elle avait failli se faire prendre elle-même... Tout ça pour, au bout du compte, perdre des êtres chers. Elle n'était pas mauvaise...
Alors qu'il se répétait cette phrase, une certaine agitation se fit autour de lui. Il releva les yeux et suivit les regards. On distinguait quelques silhouettes entre les arbres. Il se leva et fit quelques pas dans leur direction, comme pour mieux les voir. Une citadine et deux Noss... L'un d'eux portant apparemment quelque chose... Ou quelqu'un. Olorin ouvrit soudain de grands yeux en reconnaissant le corps inerte de Macabre. Il se précipita vers l'entrée de la grotte pour appeler celui qui lui avait demandé de l'avertir quand elle serait de retour.
-CAPITAINE !!
Puis, sans attendre, il courut vers le petit groupe qui n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres de l'entrée de la grotte. Tout en approchant, il appela "Mac" mais n'obtint aucune réaction de sa part. Comprenant qu'il connaissait personnellement la jeune elfe, les Noss laissèrent le garde de Tethien approcher. Celui-ci ralentit en arrivant au niveau de sa protégée et l'examina, portant une main sur sa joue. Elle était glacée, ses yeux clos dans un sommeil sans rêve. Il ne la connaissait pas depuis très longtemps mais il ne l'avait jamais vue ainsi...
-Depuis combien de temps est-elle dans cet état ? -Elle est sortie des ombres il y a bien une heure. Elle a fondu en larmes, puis a sombré.
Olorin regarda une dernière fois l'enfant puis offrit au Noss de la lui reprendre. L'échange de bras fut accompli avec délicatesse, comme que Macabre aurait pu se briser à tout moment. Puis, l'elfe des bois étira ses muscles endoloris tandis que, derrière le jeune garde, approchait à son rythme le responsable des citadins basés ici et qui n'était nul autre que Falaedhel.
- Couleurs:
Olorin : #00ccff Archère noss : #ff9900 Noss homme : #009900
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Mer 14 Juin 2017 - 11:33 | |
| "CAPITAINE !!!"Le concerné leva les yeux de ses papiers, intrigué par le cri qui venait de retentir dans toute la grotte. Un cri qui n'était pas lié à la peur ou la souffrance, ce qui provoqua un soupir d'apaisement au bout de quelques secondes. Pour autant, son ventre s'était douloureusement noué et il dut se montrer des plus calmes en attendant qu'on lui explique ce qui se passait à l'extérieur. Ainsi, la jeune Macabre était rentrée... Il fit un signe de la tête à son plus jeune fils, Severan, qui lisait avec minutie lui aussi tous les documents qui avaient été récupérés dans la cité. Pour une fois, il ne dit rien, ne daigna aucunement émettre le moindre sourire envers lui. Non, ce qu'il ressentait n'était pas pour lui plaire... aussi prit-il sa béquille et se contenta-t-il de se diriger vers l'entrée en claudiquant. Il était désormais là, à regarder les elfes s'occuper de la jeune mage ainsi que de la protectrice d'Ardamir. Protectrice qu'il était content de savoir vivante malgré son état d'apparence déplorable. Mais il devait avouer qu'il aurait préféré savoir une autre personne de retour, ce qu'il ne montra aucunement. Pour l'instant c'étaient les noss qui le regardaient droit dans les yeux, lui demandant silencieusement si la rousse était une tête connue. Il acquiesça sans mot dire et attendit, appuyé sur son manche de bois et évitant ainsi d'aggraver son cas à trop marcher dans la boue automnale. Fenris, lui aussi, avait entendu le cri d'Olorin. Il avait résonné dans toute la caverne ou presque. Sa voix interrompit sa conversation avec un soldat qui peinait à se remettre de sa mission. Il avait dû blesser l'un de ses frères d'arme au combat... Peut-être l'avait-il tué... et ça le perturbait. Le jeune Nöldorion n'était pas au mieux mais, contrairement à la plupart des elfes engagés dans ce conflit, il savait mettre ses propres émotions de côtés. Alors, il avait mis Hiradrilion de côté, juste pour un temps. Le temps de se concentrer sur ceux qui avaient besoin d'une oreille pour s'épancher. En entendant l'appel, l'Aigle avait pointé son nez dans le couloir. Il demanda à quelqu'un qui passait par là s'il savait ce qu'il se tramait mais n'eut pas de réponse. Se trouvant non loin de là où Falaedhel avait installé son bureau, il s'y rendit pour découvrir son fils, seul. Il lui reposa la question et, cette fois, obtint une réponse. Macabre... Il se sentait en partie responsable de son malheur et ne put se résoudre à ne pas aller voir comment elle se portait. Repassant auprès de celui dont il soulageait les souffrances émotionnelles, il s'excusa et promit de revenir vers lui dans un petit moment après s'être assuré qu'il tiendrait le coup. C'est ainsi que Fenris se dirigea vers l'entrée de la grotte où plusieurs personnes s'étaient déjà attroupées. Il vit tout d'abord Olorin, de dos, portant un corps frêle et inanimé. Il ne lui fallut guère plus de temps pour comprendre de qui il s'agissait et commença à s'avancer pour lui venir en aide. Ce faisant, il observa les autres personnes en présence. Il détailla les deux Noss puis, dépassant Falaedhel, il découvrit une dernière personne qui était jusque là cachée par la silhouette du Capitaine. L'Aigle s'arrêta net. Même dans une tenue qui ne lui appartenait pas et qui n'était pas à sa taille, il la reconnaissait. Elle aurait même pu se trouver de dos qu'il aurait su qui elle était. Il ne bougea pas, n'eut aucun geste dans sa direction, ne prononça aucun mot. Etait-elle seulement là ? Etait-elle bien réelle ? Il se tourna brièvement vers Falaedhel, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas, avant de faire face à la Protectrice à nouveau. C'était donc elle l'étrangère qui semait le trouble dans la cité juste avant leur arrivée ? Que faisait-elle ici ? Les secondes s'écoulaient et quelques regards interloqués se tournaient vers lui sans que personne ne comprenne sa réaction. Ou plutôt, son absence de réaction. A chaque pas, la militaire était un peu plus convaincu d'une chose stupide : le monde des ombres était réellement agréable comparé à celui dans lequel elle évoluait à présent. En portant son attention sur chaque pas pour savoir où le poser, désarmée, blessée et entourée d'étrangers après avoir tué quelqu'un par accident, mis une cité à sac et croupis quelques heures dans des geôles, elle... s'ennuyait. Arrivée au campement, quelqu'un appela le capitaine alors qu'on s'occupait prestement de Macabre. Quelqu'un vint également s'occuper d'elle, pensant tout d'abord avoir à faire une simple vérification étant donné les bleus, bosses et égratignures visibles sur son visage et ses épaules. On la fit asseoir sur un banc de fortune devant la caverne, les chasseurs noss l'entourant toujours de leur chaleureuse présence en attendant qu'on vienne confirmer son identité. Ce fut à peu près à ce moment là que le guérisseur citadin eut le malheur de dérouler le bandage à moitié défait qui entourait le poignet de la rouquine. Sa respiration se bloqua pendant que ses yeux faisaient plusieurs aller-retours entre la blessure et le visage paisible de la blessée. Voyant son trouble, Halya finit par dire avec un petit sourire fatigué : "Une fois que je me serai entretenue avec le Capitaine, j'aurai sans doute besoin de plus d'un examen, mais en attendant, pourriez-vous simplement me refaire un bandage serré ?"Quelques arguments furent donnés mais finalement, le guérisseur finit par accepter. En plus de bander le poignet, il l'immobilisa également contre la poitrine de sa propriétaire. Bien que cela lui sembla totalement inutile, Halya le laissa réaliser ce qui lui semblait être une preuve de sa supériorité médicale alors que le Capitaine arrivait à sa hauteur. "Désolée, je sais que ce n'est pas moi que vous espériez voir." le salua-t-elle avec la même expression fatiguée.Mais avant qu'ils ne puissent entamer une réelle discussion, un autre visage apparut. Son sourire se fit un peu plus franc, mais le cœur n'y était toujours pas. Elle n'était pas étonnée de le voir, elle était juste ennuyée qu'il soit mêlé à cette affaire sordide. Et ce qui la frappa le plus était le calme lointain qui continuait à l'animer. L'arrivée de Fenris n'avait rien changé... Elle aurait dû en être inquiète, mais la torpeur émotionnelle dans laquelle elle était l’empêchait même de se sentir réellement angoissée par ce détail incongru. Elle constatait l'étrangeté de la chose et notait que cela devait avoir quelque chose à voir avec son état, et peut-être le passage dans les Ombres. Elle avait déjà vu quelles séquelles pouvait laisser la moindre magie sur elle, alors ajouter à cela la fatigue, des psychotropes et le choc des événements de la nuit, elle n'était clairement pas invulnérable. "Bonjour, Fenris. Neraën m'a dit que tu étais parmi les Aigles envoyés pour sa protection."Parfois, les retrouvailles n'étaient pas telles qu'on se les imaginait... Les mots de la Protectrice semblèrent sortir le cavalier de ses tergiversations. Halie avait l'air mal en point et il l'avait connue bien plus expressive que cela. Elle semblait vidée... de son énergie, mais pas seulement. Il eut un faible sourire, pas des plus joyeux, puis reprit sa progression. Passant près d'Olorin, il posa la main sur son épaule afin d'attirer son attention et lui adressa un signe de tête pour lui dire d'emmener Macabre à l'intérieur. Il n'avait pas à rester là indéfiniment, d'autant que la petite elfe ne pourrait rien leur apporter dans son état. Le garde partit aussitôt tandis que Fenris se dirigeait cette fois vers la nouvelle venue. Il croisa le soigneur qui repartait et vint prendre sa place auprès d'Halyalindë. Il posa un genou à terre pour se mettre à sa hauteur tandis que sa main vint s'égarer sur son bras sans s'appuyer afin d'éviter de lui faire mal si toutefois elle avait une blessure à cet endroit. "Et moi je te croyais en Holimion... Tu vas bien ?"Il se contenait, comme d'habitude, mais elle pouvait sans mal lire dans ses yeux une légère inquiétude quant à sa présence et son état ainsi que la sincérité de sa question. A la vue de ces quelques détails, elle força un sourire en hochant la tête mais ne réagit pas le moins du monde à la main qui s'était posée avec légèreté sur son bras. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète, c'était totalement inutile pour l'heure, mais elle n'arrivait pas à donner tout à fait le change de ce qu'elle ne ressentait pas. Peut-être aurait-elle pu se forcer à donner une certaine illusion, mais à quoi bon ? Elle n'en voyait pas l'intérêt, surtout face à lui. Cela aurait été peine perdue. "Moi aussi je pensais être à Holimion à l'heure qu'il est, mais j'ai dû quitter la côte à cause du mauvais temps et quand j'ai voulu passé par Eteniril pour me réapprovisionner... Et bien disons que tout ne s'est pas passé comme prévu. Mais je vais bien. La journée a juste été longue. Pas plus que la votre remarque." Fenris lui adressa un sourire sans joie. C'était le moins que l'on pouvait dire. Mais elle avait voyagé avec Macabre, elle devait donc avoir une petite idée de la nuit qu'ils venaient de passer. La seconde main de l'Aigle, bandée celle-ci, vint se poser sur la joue de la Protectrice qui vint serrer légèrement son bras en un échange silencieux. Il la guida tandis qu'il se relevait légèrement afin de déposer un baiser sur son front. "Nous en parlerons plus tard." Dit-il avant de se mettre debout. Elle laissa glisser sa main le long de la manche du jeune homme jusqu'au début de ses bandages avant de la reposer sur ses genoux, hochant la tête sans un mot. Le moment était mal choisi. Devant Falaedhel qui attendait visiblement pour échanger avec Halyalindë. Devant les deux noss qui étaient encore là. Devant tous les curieux sortis de la grotte espérant voir Neraën revenant de la cité, sain et sauf. Tous deux n'avaient pas vécu la plus belle de leurs journées mais ils ne pourraient en discuter que dans un cadre plus intimiste. Il n'avait rien dit, avait juste laissé les sentiments parler, se dévoiler à qui ne connaissait que trop peu les deux elfes. De toute façon, au point où ils en étaient tous, ils n'étaient plus à quelques minutes près. La partie la plus importante de la nuit était passée et bien que tous avaient plus ou moins secrètement désiré voir leur protecteur revenir, tout ce qui pouvait être joué en cette nuit l'était. Pour le reste, le temps ferait son affaire... si les noss comme la cité leur en laissaient le temps, justement. "Que ce soit vous que j'attendais ou non n'a pas d'importance, Halyalindë. Vous êtes de retour et c'est ce qui importe. Malheureusement cette chance n'a visiblement pas souri à tous. Peut-être voudriez-vous vous poser un peu avant que je ne vous pose toutes les questions qui envahissent mon esprit ? - Si vous arrivez à y mettre de l'ordre dès maintenant, autant ne pas perdre de temps. - Alors je vais commencer par le plus général : que s'est-il passé ? - Je suis arrivée en amie, j'en ai profité pour me rapprocher du conseil. J'ai eu l'occasion de prendre Sigvald en otage, j'ai échoué. J'ai passé le reste de la nuit à désorganiser les troupes de l'intérieur jusqu'à ce que je me fasse avoir. J'ai fini au cachot. Il ont amené Neraën un peu plus tard. Il était clairement sous le choc : agité, à fleur de peau, propos parfois incohérents. Mais il tenait à se confronter à la justice d'Eteniril, à prouver à son peuple qu'il n'était pas un traitre. Il voyait ça comme la seule voie encre possible pour éviter un massacre. Alors quand Macabre est apparue, il a refusé de partir et lui à demandé de m'emmener, moi. - S'il était parti il aurait de façon sûre été considéré comme tel. Espérons qu'il ne se trompe pas."Sa voix était dénuée de toute émotion afin qu'elle ne trahisse aucune de ses pensées. D'un regard il congédia tous ceux qui n'avaient rien à faire là et attendit que la grande majorité des elfes soient partis avant de venir s'asseoir sur le banc improvisé, à côté de la protectrice. Vu la démonstration involontaire d'affection que le jeune Fenris avait faite plus tôt, Falaedhel n'insista pas pour qu'il parte. Avant cela, cet elfe était un aigle... il avait donc en quelque sorte sa place ici en cet instant. "Des propos incohérents ? - Rien de grave. Il était sous le choc. Vous savez comme moi que cela peut arriver, même aux meilleurs. D'après ce que j'ai compris, il a fait face à ses pairs, cela a dû être éprouvant. - Hum... ça ne lui ressemble pas. Enfin... à la guerre comme à la guerre. Vous a-t-il dit quelque chose qui pourrait nous servir, au moins ? - Il a dit..." elle réfléchit un moment pour remettre les bribes de souvenir dans le bon sens "Les conseillers sont convaincus qu'ils gagneront si une guerre contre les Noss venait à éclater. L'Arbitre Vaeron semble en proie à des menaces ou quelque chose qui l'empêche de parler librement, les vôtres le pensent fou. Et le Conseiller Sigval est mort par ma faute."Elle baissa au maximum la voix, ne voulant être entendue que par le capitaine lui-même. "Falaedhel... Lorsque j'étais là-bas, un de vos confrères, Te..Tena... Tenetrion je crois, est venu questionner Neraën à propos de l'Aube. Il outrepasse régulièrement ses droits sur la garde et avait voulu me faire examiner par un mage de l'esprit avant d'être rappelé en urgence. Mais passons. Il a dit qu'une lettre du régent était arrivée il y a peu. Alëandir s'est prononcée officiellement au sujet de Neraën et les mages de l'Académie ne le considèrent plus comme apte à exercer la charge de Protecteur. Il n'était là que pour une passation de pouvoir et les Conseillers le savent."Les yeux de Falaedhel se braquèrent sur ceux de la protectrice, l'elfe ayant du mal à croire ce qu'elle venait de raconter - si les mots qu'elle avait entendus étaient vrais. "C'est bien le moment... j'ai du mal à y croire. Et Tenetrian qui s'en mêle... Essayez de ne pas en parler autour de vous, moins cela se saura mieux cela vaudra ; même si je sens que des explications avec les mages s'imposent. Ou bien avec les Aigles..." Il jeta un rapide coup d'oeil à Fenris auquel le cavalier répondit d'un froncement de sourcils, ignorant les propos qui venaient de s'échanger à voix basses, avant de poser à nouveau les yeux sur Halyalindë. "Reposez-vous et soignez-vous, maintenant. C'est certainement ce qu'il reste de mieux à faire."Alors le vieil elfe se leva, attendant de savoir si la rousse souhaitait rajouter quelque chose avant qu'il ne retourne dans la grotte, mais elle acquiesça simplement, le laissant s'éloigner sans sembler prête à se lever à son tour.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Mer 14 Juin 2017 - 17:55 | |
| Fenris s'était éloigné. Falaedhel ne lui avait pas commandé de partir comme il l'avait fait avec les autres, aussi était-il resté. Il avait pu entendre le début de rapport puis les voix s'étaient faites plus basses. Comprenant que sa présence n'était plus désirée, il avait pris ses distances afin de laisser le Capitaine et la Protectrice échanger à leur aise. Il y avait des choses que même lui n'avait pas à savoir. Autrement, sa compagne ne se serait pas mise à chuchoter. Il devait avouer qu'en l'état actuel des choses, il n'était pas contre le fait de se ménager un peu. Pour lui, comme pour bien d'autres, les dernières heures avaient été éprouvantes. Lui n'avait blessé ni tué personne. Il n'avait perdu aucun proche. Non. Lui avait été chargé d'une mission. Un groupe lui avait été affecté pour cela. Et l'un de ses membres n'en était pas revenu vivant. Il revivait la scène du drame, revoyait le visage du malheureux défiguré par la douleur tandis qu'ils voyageaient dans les ombres, entendait encore les pas de Macabre à travers les allées de la grotte après avoir découvert le corps gisant de son protecteur et ami. Urthel avait reconnu qu'il avait commis une erreur. Qu'il n'aurait pas dû lui confier une telle tâche à peine son entraînement entamé. Non pas qu'il n'était pas capable de l'accomplir ou d'encadrer des hommes, il en avait la preuve désormais. Mais il n'était pas prêt à supporter les risques qui l'accompagnaient. Au vu des différents rapports et témoignages qu'il avait déjà pu glaner, l'officier ne pouvait que saluer la prestation de son apprenti mais il avait quelques remords à présent. Il l'avait pris pour un blanc bec peut-être vaillant et suffisamment intelligent pour devenir Aigle mais surtout assisté par le simple fait de porter le nom de Nöldorion. Il savait à présent qu'il s'était trompé. Fenris souffrait, c'était évident, mais il encaissait, sans cri, sans heurt. Il viendrait un moment où il pourrait relâcher la tension qui contenait ses émotions mais il n'était pas encore venu.
Falaedhel se leva et se mit en marche. Le cavalier regarda le vieil homme approcher et resta sans bouger, observant sa compagne afin de déterminer ce qu'elle faisait. Mais elle demeura assise, tout simplement. A bien y regarder, elle semblait prendre un peu de temps pour elle seule. Alors il n'intervint pas, attendant patiemment qu'elle lui fasse signe ou qu'elle le rejoigne. Si besoin, il s'en irait. Elle aussi venait de vivre des heures éprouvantes. Peut-être même des jours. Si elle avait besoin de souffler, il ne pouvait que la comprendre et respecter sa volonté. A vrai dire, lui-même profitait un peu de cette solitude. Urthel lui avait bien demandé de prendre un peu de temps pour lui mais Macabre était revenue puis les deux autres groupes étaient rentrés. Il avait alors prêté main forte et avait été maintenu occupé jusqu'à ce qu'à présent. La Capitaine passa près de lui et l'Aigle inclina la tête avant qu'il ne disparaisse dans la pénombre de la grotte, s'en retournant probablement à ses affaires. Quelques minutes passèrent tandis que les yeux bicolores du cavalier allaient et venaient entre sa compagne et le vide. Au bout d'un moment, la situation lui sembla étrange. Lui ici, elle là-bas, chacun avec ses pensées et ses émotions. Chacun avec ses souvenirs et ses douleurs, quelles soient physiques ou morales.
-Fenris ?
L'interpelé se retourna vers celui qui lui avait bandé la main à son retour. Il ne l'avait pas entendu le chercher, quémandant à quelques personnes sur son chemin où se trouvait l'Aigle. Il avait fallu qu'il se trouve juste à côté de lui pour qu'il se rende compte que quelqu'un prononçait son nom. Fenris lui adressa un sourire poli avant que le soigneur lui explique la raison de ce dérangement.
-Voici le baume dont je vous ai parlé. Dit-il en lui tendant un pot en bois fermé par un couvercle. Appliquez-en trois fois par jour pendant une ennéade puis deux fois par jour.
L'Aigle prit le flacon et le remercia d'un signe de tête puis le soigneur montra la main bandée du doigt.
-Je peux ?
Fenris lui tendit sa main, paume vers le haut. L'homme souleva le bandage et le cataplasme apaisant qu'il maintenait pour examiner la blessure après quelques heures de traitement.
-C'est pas trop mal. Gardez le encore jusqu'à midi au moins puis vous pourrez tout enlever et vous contenter d'une bande et du baume.
Alliant le geste à la parole, le soigneur fouilla dans sa besace et sortit un rouleur de tissu propre. Il le tendit au cavalier et attendit qu'il le prenne pour commencer à s'en aller.
-Comment va Macabre ?
-Difficile à dire. Elle a usé toutes ses réserves de magie et va dormir plusieurs heures. Je ne pourrais en savoir plus que lorsqu'elle se sera réveillée.
-Très bien, merci.
Le soigneur le gratifia d'une tape amicale sur l'épaule avant de s'éloigner, le laissant de nouveau seul avec ses pensées. Fenris regarda la bande et le baume avant de porter à nouveau son regard sur Halyalindë.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Ven 16 Juin 2017 - 23:13 | |
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C'était fini... enfin fini... Non pas tout a fait.
Mais cette nuit de cauchemar était finie, elle était hors d'Eteniril et pour l'instant aucune guerre n'avait lieu... Et pourtant elle n'éprouvait pas le moindre soulagement. Elle n'était pas non plus angoissé par ce qui se passerait en suite. Si le Capitaine avait les choses en mains, elle pourrait bientôt repartir. Dans son état elle ne pouvait faire gère plus. Elle pensait aller directement à Holimion, mais cela ne lui semblait plus si urgent. La peur qui se frayait en elle à propos de son état avait disparue elle aussi. C'était déroutant... Mais plutôt reposant en fin de compte.
Son devoir était de se rendre au Haut Conseil pour qu'ils statuent sur son sort et c'est donc ce qu'elle allait faire. Mais avant cela, elle devait se faire soigner un minium et s'assurer que Falaedhel n'avait plus besoin d'elle. Et dormir aussi, logiquement.
Alors qu'elle raisonnait paisiblement, la tête posé sur sa main valide, elle en avait oublié jusqu'à la présence de Fenris. Même la discussion qui eut lieu entre lui et le soigneur ne la sortie pas de sa concentration. A vrai dire, elle l'entendait à peine. Et au milieu de ses analyses stratégiques, son esprit fut peu à peu happé par le souvenir de ce qu'elle avait ressenti dans le monde des ombres... Et le loup qui était revenu...
Il fallut un mouvement juste à côté d'elle pour l'arracher à ses pensées. Combien de temps cela avait duré ? Elle était incapable de le dire. La forêt était la même. Les bruissement de la vie quotidienne s'échappaient de la caverne qui s'ouvrait à deux pas. Et juste là, Fenris.
Ah oui...
Après l'avoir dévisagé un bref instant, visiblement troublée, elle baissa les yeux, rencontrant sa main blessée.
" ça ne te fait pas trop mal ? " demanda-t-elle en remontant vers son regard asymétrique, plus troublée qu'affectée.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Sam 17 Juin 2017 - 12:56 | |
| Halyalindë était perdue dans ses pensées. Elle semblait même en oublier ses blessures et sa fatigue. Elle ne le voyait même pas, ce qui n'était pas pour rassurer son compagnon. Non pas qu'il soit devenu égocentrique mais ils avaient toujours veillé l'un sur l'autre depuis le début. Cependant, elle n'avait plus d'attention pour ce qu'il y avait autour d'elle cette fois. Fenris s'approcha alors et, lorsqu'il fut tout près d'elle, elle réagit enfin, portant sur lui un regard trouble. Quelle pensée avait-il interrompu ? L'Aigle eut un sourire à demi-amusé à la question de sa bien aimée. Finalement, lorsqu'elle était consciente, elle était égale à elle-même. Encore fallait-il qu'elle reste parmi eux...
Fenris lui répondit tout en venant s'asseoir en lieu et place de Falaedhel.
-Des onguents sur une brûlure magique, ce n'est pas ce qu'il y a de plus efficace mais j'ai connu pire.
Il n'y avait aucune allusion dans ses paroles et n'appelait aucun des souvenirs de sa compagne. Il n'était d'humeur à rire de leurs déboires passés. Il ne se vantait pas non plus, cela aurait été mal le connaître. Il semblait las au contraire...
-Au moins, cela me tient éveillé.
En prononçant ces mots, le cavalier se rendit compte qu'il n'avait pas dormi depuis au moins trente-six heures. Et il ne dormirait probablement pas tant que le jour serait levé. Au moins, il n'aurait sans doute pas à attendre le sommeil bien longtemps lorsqu'il pourrait enfin se reposer. Soupirant, il prit un instant pour observer la Protectrice. Elle était visiblement fatiguée. Son poignet solidement bandé et en écharpe ne lui laissait que peu de doutes sur son état. De là où il était, il ne pouvait vraiment se rendre compte de l'étendue des blessures d'Halie. Elle semblait avoir physiquement bien plus souffert que lui cette nuit. Revenant plonger ses yeux dans ceux de la dame, il lui posa à son tour une question ouverte.
-De quoi as-tu besoin ?
Il n'eut aucun regard ni aucun signe pour préciser de quoi il parlait. Ainsi, elle serait libre de réclamer des soins comme de déverser toutes les pensées que contenait son esprit. Elle pouvait aussi tout simplement lui demander de rester seule encore un moment. Puisqu'elle était là, il se sentait avoir besoin d'elle, sa présence seule pouvant amplement lui suffire. Toutefois, il pouvait comprendre que ses besoins à elle soient bien différents.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Sam 17 Juin 2017 - 13:46 | |
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J'ai connu pire... Elle avait l'impression d'avoir répéter cette phrase en boucle depuis la veille, à commencer par l'Arbitre et Sigvald. Ce dernier n'aurait plus jamais ce genre de problème d'ailleurs. Elle réprima un étrange sourire dont elle même n'aurait su donner la signification.
- Tu ne peux pas prendre une heure ou deux de repos ? demanda-t-elle très logiquement alors qu'il sous entendait ne pas pouvoir dormir.
Elle même ne se sentait pas fatigué. Mais étant donné qu'elle s'observait avec un détachement total, il ne fallait pas être devin pour savoir qu'elle était dans un état second. Elle devait vraiment avoir abusé des médecines... Mais elle ne voulait pas inquiété Fenris. Distante ou non, il était une personne importante. Peut-être même la personne la plus importante. Et il était là alors qu'elle ne pensait pas pouvoir le revoir avant des ennéades. Étant donné les derniers événements, la nuit n'avait pas du être des plus confortable pour lui non plus.
Sans même s'en rendre compte, elle avait laisser le silence s'installer de nouveau entre eux, le fixant puis le détaillant avec une attention toute particulièrement. Et encore une fois, il la sortie de ses pensées d'une simple question.
Une bonne question... Elle baissa les yeux, le regards flou, cherchant la réponse avec opiniâtreté. Mais elle ne rencontra que la vue du bois mal taillé et des braies de l'Aigle. Sans un mot, elle se tourna de côté pour se pelotonner sur le banc. Sans prendre une quelconque précaution pour ses cotes, son ventre ou son bras, elle s'agita jusqu'à trouver une position plus ou moins confortable avant de poser doucement la tête sur les genoux de Fenris. Son visage tourné vers la forêt environnante, ses yeux restaient ouverts et semblaient fixer quelque chose entre les troncs.
Elle ne savait décidément pas ce dont elle avait besoin. Ni ce dont elle avait envie. Rien était bien importante de toute façon. Mais il y avait tout de même quelque chose qu'elle devait dire.
" J'ai compris que les choses ne s'étaient pas passées comme prévu cette nuit pour ton groupe. Macabre en parlait à mi-mots. Si je peux faire la moindre chose, n'hésite pas. Mais quoi qu'il se soit passé, je suis sûre que tu as fait ton possible. Ce qui s'est passé n'était pas ta faute. "
Sa main libre s'était posé sur la rotule de son compagnon, à un souffle de sa propre joue. Elle ne savait pas qu'il était en charge, mais un compagnon était mort. Et elle était bien placée pour savoir qu'il n'en fallait pas plus.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Dim 18 Juin 2017 - 19:59 | |
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Fenris haussa les sourcils à la question de sa compagne. Puis il lâcha un soupir où l'on ressentait le poids ce que qui pesait sur son cœur.
-Même si je les avais, je ne saurais pas quoi faire de ces quelques heures de calme pour le moment.
Il préférait avoir l'esprit occupé. C'était plus facile ainsi de ne pas penser à ce qui le tourmentait. Bien sûr, il devrai bien finir par s'arrêter et tout ce qu'il s'était tant évertué à repousser jusque là le rattraperait alors soudainement. Seulement il voulait pouvoir choisir le moment et l'endroit. Et, pour l'heure, il n'avait ni l'un ni l'autre.
Halie se mit en mouvement. Elle avait besoin de repos mais avait décidé de ne pas entrer dans la grotte pour cela. A la place, elle s'allongea sur le banc improvisé. Plus surprenant encore, elle se fit un oreiller, non pas avec ses propres bras mais avec les jambes de son compagnon. Fenris resta interdit durant un court laps de temps. Ils avaient été bien plus intimes que cela mais n'importe qui pouvait les voir ici. La grotte était gardée et nombreux étaient ceux qui passaient devant l'entrée. Alors il restait là, les mains en l'air dans une posture de surprise... Et le silence gêné ne fut brisé que par la voix de sa bien aimée lui répétant ce qu'on lui avait déjà dit. L'Aigle eut un soupir triste et amusé. Finalement, les mains descendirent sur le corps de Ly'li, l'une se posant sur son bras tandis que l'autre lui caresserait les cheveux. Même si ces mots ne l'atteignait plus, il appréciait l'attention. Mais elle était loin de connaître toute l'histoire car il doutait qu'elle l'ait obtenue de la jeune et étrange Macabre.
-C'est ce que tout le monde s'évertue à me répéter. Si je ne suis pas capable de l'entendre, c'est peut-être que je n'étais pas prêt à mener cette mission.
Il avait été conseiller du Capitaine. Il avait confectionné des stratégies. Il avait été en charge de la mission des Noss. Pourtant, il n'était pas prêt. Delyndil était libre de ne pas écouter sa parole. N'importe quel officier ou sous-officier pouvait faire des contre propositions à ses plans ou décider de ne pas les suivre. Quant aux Noss, il n'avait pas eu de réelle autorité, et encore moins dans le domaine militaire. Il n'était pas responsable de la vie de ceux qui les escortaient, il n'avait de poids que dans la négociation avec leurs frères des forêts. Il n'avait jamais eu à se sentir coupable de quoi que ce soit. Pas jusque là... Celui qui dit que "pour apprendre à nager il faut sauter dans le bain" a sans doute oublié que l'on peut se noyer... Et Fenris avait l'impression de sombrer lentement au fond de l'eau. Baissant les yeux sur sa compagne, il caressa sa joue du revers des doigts. Sa peau était glacée, plus encore que d'habitude. Il avait fini par faire le lien entre la température d'Halie et son état de santé depuis Ellyrion. Il ignorait comment cela avait pu se produire mais il semblait qu'il se soit une fois de plus détérioré. Lui en parler pour l'instant n'aurait aucun sens... Il se contenta donc de le remarquer en silence, appliquant quelques caresses supplémentaires tout en sachant qu'elle ne parviendrait pas à les ressentir pleinement.
-Même si cela t'a valu un séjour en prison, je pense que des remerciements s'imposent pour ton aide de cette nuit. Je ne te savais pas capable d'un tel fléau à toi seule.
Un sourire était perceptible dans le ton de sa voix. Bien qu'il ne sache pas ce qu'elle avait fait exactement de sa soirée, il imaginait aisément que, sans son intervention, ils auraient éprouvé plus de difficultés encore pour accomplir leur mission. Aussi, malgré le ton plaisantin qu'il avait voulu lui donner, sa gratitude était sincère. Puis il ajouta dans un léger rire :
-Mes parents n'ont qu'à bien se tenir.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Dim 18 Juin 2017 - 21:05 | |
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Lorsqu'il lui avoua ses doutes à mis mot, elle se demanda que dire pour lui remonter le moral... Mais ce qu'elle trouva n'était pas vraiment dans le ton. Pourtant, c'était surement la seule chose qui était importante à dire car peu d'autres personnes pourraient le dire à sa place.
- Personne n'est jamais près. Ce sont les autres qui décident à notre place. Mais ça ne sert à rien que je te dise ça maintenant.
Sa voix était machinale. Elle se força à sourire mais préféra clore le sujet d'elle même pour ne pas blesser Fenris plus qu'il ne l'était déjà. Chacun avait sa façon de gérer ce genre de chose mais elle ne voulait simplement pas le laisser seul face à ça s'il n'en éprouvait pas le besoin lui-même. Cela lui apparaissait comme la bonne chose à faire même si son ton était détaché et que son cœur était incapable d'éprouver de la compassion pour le moment.
- Quand tu voudras en parler, je serai là. Mais n'attend pas trop longtemps. Ce genre de pensées finissent par pourrir si tu ne les vis pas.
Quelle joie de vivre... Et pourtant s'il pouvait la croire sur parole, cela lui éviterait de se retrouver avec le visage d'un cyclagénaire la deuxième fois qu'il prendrait le commandement d'une équipe et que cela tournerait mal. Car s'il continuait dans cette voie, un jour ou l'autre, il perdrait de nouveau quelqu'un sous ses ordres, et ce ne serait pas forcément par accident...
Allongée, la tête sur ses genoux, elle était bien. Son corps perclus ne demandait que ça : un peu de repos. Elle n'avait qu'à peine conscience de la présence des mains de Fenris mais son corps se détendait de lui-même sous les doigts du cavalier. Son esprit lui, dérivait d'idée en idée... jusqu'à ce que la remarque de Fenris la fasse sourire... puis que sa remarque sur les deux nobles Nöldorion lui arrache quelques éclats de rires. L'idée était incongrue. Le rire de Fenris se fit plus franc à son oreille. Un peu de... légèreté ? perçaient la brume uniforme pour quelques instant.
- Dieux non. Je veux bien m'attaquer aux Manteaux Blancs mais je ne suis pas suicidaire. répondit-elle, un peu d'émotion perçant dans sa voix alors qu'elle tournait un instant la tête pour croiser le regard du cavalier.
Puis elle se remis en place avec une longue expiration. Sa main vint serrer un peu le genoux de son oreiller du moment.
- Si j'ai put être un peu utile, c'est tout ce qui compte... Tu penses que tu vas rester ici longtemps ?
L'incertitude était possible, mais ce qui venait de traverser l'esprit était bien la durée de cet étrange siège d'Eteniril dans lequel on se demandait si les assiégés étaient à l'intérieur ou a l'extérieur des murs...
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Ven 23 Juin 2017 - 13:50 | |
| Certes, Halyalindë n'avait pas tort. Qui pouvait être prêt à encaisser la mort de l'un de ses hommes ? Hiradrilion n'était pas Aigles et n'était pas officiellement sous ses ordres mais Fenris était le plus haut gradé, il était donc désigné comme responsable du groupe, malgré sa faible expérience dans le domaine. Le garde de Macabre, quant à lui, avait choisir de servir la cité de Tethien après avoir participé à plusieurs guerres dans l'armée royale. C'était un vétéran, plus jeune de Seregon cela ne faisait aucun doute, mais bien plus expérimenté qu'il ne l'était. Pour un bon nombre de raison, Fenris pensait que ce n'aurait pas dû être à lui de mener cette mission. Urthel lui-même l'avait reconnu car il avait bien assez d'hommes présents sur place pour cela. Il avait voulu l'éprouver et il s'était rendu compte bien trop tard de son erreur. Son apprenti en payait le prix pour eux deux, bien qu'en tant qu'officier il assumerait la responsabilité de ses actes devant quiconque demandant des comptes au jeune cavalier. Personne n'était jamais prêt à vivre ça, d'autant plus la première fois, mais l'âge et l'expérience pouvait aider à s'y préparer. Fenris n'avait ni l'un ni l'autre. Il venait de prendre les évènements récents de plein fouet, sans aucune de ces deux armures pour le protéger de leur blindage. La mission était un succès et il avait pris la bonne décision dans la chambre de l'Aube mais pouvait-on dire que cette réussite lui était due ? Macabre y était aussi pour beaucoup et il n'avait pas manqué de le faire remarquer à Falaedhel et Urthel. Elle avait d'autant plus de mérite à ses yeux qu'elle était bien plus jeune et qu'elle n'était pas militaire. Anaëh ne représentait rien pour elle, ne sachant même pas si elle y était née. Elle méritait d'être reconnue pour ses actes en Eteniril... Mais lui...
Fenris ne répondit rien à la proposition d'Halyalindë. Il n'avait effectivement nullement le désir de discuter pour l'instant et serait bien incapable de dire quand cela viendrait. Peut-être jamais... Auquel cas, il faudrait bien l'y forcer pour son propre bien. Pour l'heure, il sentait bien que cela ne viendrait pas de sa compagne qui lui semblait bien loin d'être celle qu'il connaissait. Elle avait de l'attention pour lui mais son ton était si détaché... Il ignorait encore si cela perdurerait ou si ce n'était que momentané. Après tout, elle venait de vivre une nuit éprouvante elle aussi. Peut-être n'était-elle que sous le coup de l'émotion ? Il doutait lui-même de sa théorie mais il voulait lui accorder le bénéfice du doute et, surtout, ne pas l'ennuyer maintenant avec ses inquiétudes.
Son petit trait d'humour avait grandement allégé l'ambiance. Elle était bien la seule avec laquelle il s'était sentie de faire une telle chose. L'atmosphère était si lourde à l'intérieur... Et entre l'absence de Neraën et l'était de Macabre, les choses n'allaient pas s'arranger de si tôt. La réaction d'Halyalindë amplifia légèrement son rire, le rendant un peu plus franc et sincère. Les difficultés rencontrées avec ses parents lui semblaient si lointaines et insignifiantes aujourd'hui... A tel point qu'il pouvait à présent en rire. Sa bien aimée paraissaient avoir le même sentiment à en croire sa réaction et surenchérit à sa plaisanterie, faisant des deux aînés Nöldorion des êtres plus impitoyables encore que les gardes d'Eteniril. Elle aussi était sincère dans sa réaction, jusqu'à l'émotion qu'elle perçut dans sa voix et dans ses iris. Cela rassura le cavalier qui lui adressa un tendre sourire avant qu'elle ne lui demande combien de temps il pensait rester.
Fenris releva la tête et soupira.
-Je l'ignore. Notre mission est de protéger et surveiller Neraën. Cependant, je ne pense pas que nous soyons les bienvenus à présent que notre implication dans les évènements de la nuit sont connus du Conseil. La durée de notre présence n'a pas été mis à l'ordre du jour pour l'instant.
Les Aigles avaient choisi un camp et avaient même pris partie par les actes. L'information avait été révélée par nul autre que lui-même en se dévoilant au grand jour. De toute manière, cette femme les aurait cherché et aurait fini par les faire sortir de l'ombre alors il avait dû montrer patte blanche. Il avait espéré pouvoir les capturer afin d'obtenir des informations de leur part et conserver le secret de la participation des Tel'sorni... Mais l'alerte donnée lors de la découverte de la disparition de l'Aube ne les avait pris de court. Fenris baissa à nouveau les yeux vers Halie sur laquelle ses mains reposaient toujours.
-Quant à toi, j'imagine que tu dois achever ta route jusqu'en Holimion ?
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Sam 24 Juin 2017 - 8:25 | |
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Alors Neraën était la cause de sa présence ici.
Oui, en y réfléchissant, c'était même évidant. Un groupe d'Aigle envoyé pour escorter un Protecteur. Quoi de plus normal ? Elle avait toujours refusé cette contrainte elle-même parce qu'elle avait utilisé sa garde personnelle pour tenter de rapprocher Noss et Citadins... et parce qu'elle avait une confiance absolue en Killen tant que la protection du plus insignifiant des Ardamiris était en jeu. Mais avec son état instable et étant donné ce qui s'était passé dans les mouroirs, le Protecteurs d'Eteniril avait du faire l'objet d'une surveillance constante. D'une certaine façon, la lettre qui avait été envoyé aux Hauts Conseillers d'Eteniril à propos de son état risquait à elle seule de confirmer une guerre civile...
Un soupire quelque part au-dessus de sa tête.
- Hier matin je t'aurais répondu oui. Mais maintenant retourner à Alëandir me parait plus important. Sa main valide chercha celle de Fenris pour la serré faiblement, sans trop savoir pourquoi. Je dois avertir Anornedellon de que qui s'est passé ici et de ce que j'ai fait. Avec un peu de chance, je pourrai reprendre ma route vers Holimion après.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Lun 26 Juin 2017 - 17:49 | |
| Fenris resta songeur à la phrase "ce que j'ai fait". Cela aurait pu se résumer au simple concept de faire son rapport mais il avait l'impression que cela était bien plus lourd de sens. Toutefois, il choisit de ne rien demander et de ne rien dire. Il finirait par savoir ce que cela signifiait mais il n'y avait pas d'urgence. Pour l'instant, ils avaient surtout besoin de digérer ce qui leur était arrivé et de se retrouver.
Le revers des doigts du Tel'sorn effleurèrent à nouveau la joue d'Halie tandis qu'il la regardait. Il ignorait encore dans quel état elle se trouvait. Heureusement, car sinon, au lieu de ressentir du soulagement et de la joie, il aurait été plus attristé encore qu'il ne l'était déjà. Cela dura de longues minutes durant lesquelles il sembla oublier où il se trouvait. Il savait que ce n'était qu'illusoire et avait parfaitement conscience de ce qui l'entourait mais cela n'avait plus d'importance pour le moment. Finalement, il dut briser le silence. Il n'en avait pas envie mais il le fallait...
-Tu serais bien à l'intérieur, tu ne crois pas ?
Sa voix était douce. Il ne voulait pas troubler le calme qui les entourait afin de leur en faire profiter encore un peu. Il était étonnant de voir à quel point on était capable d'apprécier la paix après avoir connu la guerre. Et à quel point le silence pouvait être plaisant lorsque ses oreilles pouvaient enfin se reposer. En mission, elles étaient aux aguets et percevaient chaque son émis, y compris celui de son propre sang battant le tambour de ses tympans. A présent, Fenris était enfin capable d'entendre le silence...
-Tu as besoin de soins et de repos. Compléta-t-il doucement.
Elle aurait besoin de manger aussi mais il comprendrait que, comme elle, elle n'en éprouve pas vraiment le besoin. Pourtant, il ne lui demanderait pas son avis lorsqu'il irait lui chercher une ration pour la lui donner. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le cœur et l'esprit peuvent mener...]Tout est fini... Ou commence[Halie/Fen] Mer 28 Juin 2017 - 15:46 | |
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La main d'Halya se resserra un peu plus sur les phalanges du jeune homme avant de devoir les lâcher pour se relever. Elle s'était senti sombrer peu à peu, un étrange état de demi sommeil la guettant alors que la présence de Fenris lui paraissait de plus en plus lointaine. Elle ne souffrait pas, mais il avait raison, il fallait bien qu'elle se fasse soigner, et si elle restait encore, elle avait l'impression diffuse qu'elle risquait de ne plus jamais se relever... Non pas que l'idée l'inquiète outre mesure, ce qui était étrange, il fallait bien l'avouer.
" Tu as raison. " répondit-elle en posant de nouveau ses pieds sur le sol.
Mais avant de se lever, elle se tourna une fois de plus vers lui. Ne lui faisant pas l'affront d'esquisser un faux sourire, elle avait pourtant décidé de lui mentir cette fois. Elle posa son front contre sa tempe blanche pour pouvoir lui glisser un mot à l'oreille tout en cherchant sa main avant de frôler le bandage et de renoncer.
" Je suis désolée que tu aies été impliqué dans ce gâchis. Mais je suis heureuse que tu sois là. "
Un mensonge éhonté sur le moment, mais la conviction que c'était exactement ce qu'elle aurait du ressentir était telle qu'elle voulait au moins essayer de lui transmettre ça d'une façon ou d'une autre.
Puis elle se leva en direction du guérisseur en retenant une quinte de toux. Un goût de sang lui envahit la bouche... En fait se rouler sur le côté avec des côtes brisées n'était pas une bonne idée. Si l'un de ses poumons avait été touché, Fenris avait vraiment bien fait de la ramener à la raison.
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