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| [Libre] La renaissance du Cénacle | |
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Artiön Laergûl
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| Sujet: [Libre] La renaissance du Cénacle Jeu 1 Juin 2017 - 20:14 | |
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Julas de la Quatrième ennéade de Verimios Neuvième année du Onzième cycle Rives de l’Elorëa
Quitter Ardamir était une chose. Quitter Kaëlistravaë en était une autre. Et la nature qui avait décidé de s’en mêler… Il avait neigé sur Ardamir. Neigé sur Ardamir. L’une de tes rares complaintes devant la Cité des Arbres était son apparent état d’été permanent. À Ardamir tout était toujours verdoyant, luxuriant et riche. À Ardamir il faisait toujours chaud, et seul le rythme des pluies marquait la différence entre les saisons. Que tu aies accepté de vivre ici et l’hiver t’aurait vite manqué. Le souvenir des immenses étendues clairsemées t’aurait torturé jusqu’à plus soif, et tu aurais lentement étouffé. Que tu aies accepté de vivre ici et Kaëlistravaë aurait très certainement fini par devenir la bulle d’oxygène qui te maintient en vie plutôt que celle qui te plonge dans l’euphorie amoureuse, comme tu aurais pu devenir la sienne devant l’asphyxiant vide des paysages de plaines de Daranovar… pourquoi fallait-il que tu t’en ailles juste au moment où son foyer se parait d’un peu des étoffes du tien ? Votre mariage promettait d’être difficile, non seulement à cause de vos responsabilités, mais aussi parce que les milieux dans lesquels vous vous étiez construits vos nids étaient à ce point opposés. Mais vous aviez le temps d’y penser encore. Vous aviez toute l’éternité pour apprendre l’un de l’autre, et quelques ennéades pour trouver les mots avec lesquels vous commenceriez à vous enseigner. À condition que le destin n’en décide pas autrement, l’enseignement commencerait d’ailleurs plus tôt que prévu. Tu n’aurais pas à retourner en Ardamir pour retrouver ta future épouse, puisqu’elle aussi devait gagner la Cité Blanche dans un futur proche. Là au moins tu trouvais un peu de réconfort. Tes compagnons de route n’osèrent pas plus te déranger durant ce voyage qu’ils ne le firent durant leur séjour en Ardamir. Être ta garde durant ces déplacements était maintenant le seul devoir des ailiers, après quoi ils pourraient profiter de leur permission jusqu’à ce que vous aillez à reprendre la route. Ils n’en demandaient pas plus, et la bonne entente entre eux et toi n’était que raison de plus pour eux de te laisser vaquer à tes pensées. ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Julas de la première ennéade de Karfias Dixième année du Onzième Cycle Académie d’Alëandir
Tu avances à pas de poupon, mais tu es sûr et certain d’être sur la bonne voie. Fichtre d’Académie d’Alëandir, elle faisait décidément honneur à sa réputation. Jamais tu ne remettras en cause les enseignements du Guide qui t’as initié à la magie, mais plusieurs fois au cours de ces dernières ennéades tu t’es pris à regretter de n’avoir pas fait de classes au sein de l’établissement. Bien sûr les Bibliothèques de Lanthaloran étaient incroyablement riches, bien sûr vous aviez pu profiter des retombées des recherches du Peninor Angol, mais des secondes vous n’aviez eu accès qu’à très peu, et des premières il fallait en tant qu’apprenti se démener pour comprendre le contenu, car ta Cité natale, si elle était riche de chercheurs, ne l’était pas de professeurs. Venant d’un étudiant habitué à un rayon des librairies en particulier, ou d’un enseignant dont ton sujet d’intérêt du jour était l’objet de thèse, tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as pu profiter d’une aide providentielle… et par la même occasion fournir la tienne, et en profiter pour poser un œil nouveau sur tes propres pratiques. En tant que Mage de Guerre, ton approche de l’art était quelque peu différente de celle de tes confrères Estudiantins, mais à ta grande surprise, cela ne fut jamais jusque-là qu’un élan positif dans tes interactions avec eux. Un témoignage nouveau, un témoignage différent, était autant pour eux que pour toi un témoignage précieux. Tu refermes un énième recueil traitant de problématiques aussi obscures que les mécaniques de l’esprit, la dimension physique de l’intelligence ou encore de la perception du soi avant de t’étirer, de ramener à leur place les livres et de te diriger vers les laboratoires. - Avec ça, je ne devrais pas être bien loin d’avoir fait le tour du sujet… il faudra bientôt que je pense à recontacter Enoriel pour que l’on reprenne nos recherches à Lanthaloran tu marmonnes pour toi-même, sur ton chemin, avant de rejoindre les mages de Vie avec qui tu partageais depuis quelques ennéades ton temps d’exercice pratique.Reconstruire des tissus lésés. L’exercice est incroyablement simple, et pourtant voilà bien longtemps qu’ils te voient passionnément penché dessus et suivent avec attention réelle ta progression. Il ne s’agissait pas de complexifier la tâche pour l’instant, mais simplement de la limiter dans le temps et d’en améliorer l’efficacité. Faire plus vite, faire mieux, et mobilisant moins à la fois des flux et de toi… que tes nerfs te pardonnent l'épreuve quotidienne à laquelle tu les soumets, si tes résultats continuaient d'être aussi probants, tu en aurais bientôt terminé de te scarifier.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Jeu 1 Juin 2017 - 22:28 | |
| Que la Mère me protège, ce n'était pas possible... non décidément ce n'était pas possible ! J'avais envie de pleurer, de ne plus exister, que ce fichu hiver passe en une seule journée. Les gens me regardaient bizarrement, pour la majorité ils n'osaient même pas s'approcher de moi. Je m'en fichais, même si j'avais de quoi parier que voir une elfe dans un tel état devait donner l'impression qu'un poison se répandait parmi les Elfes. Pour les autres qui voyaient qui j'étais, c'était plus simple... ils savaient quel mal me frappait depuis trois cents ans.
Vous vous demandez ce qui se passe, n'est-ce pas ? Bon... hé bien autant que je vous explique, en essayant de faire simplement.
Je suis une elfe, ça vous le savez. A partir de là, le froid, les maladies et toutes ces choses humaines ne me touchaient pas, jusqu'à il y a trois cents ans. Lors du siège d'Alëandir je n'ai pas contrôlé la puissance de mon coeur - ou de mon esprit diraient certains mages de l'esprit - et j'ai perdu le contrôle de la magie. Cela a eu un effet dévastateur, et pas seulement pour l'ennemi. J'ai en effet été plongée dans le comas et malgré toute l'attention des médecins, j'en suis restée avec ce qui pouvait devenir un véritable handicap : une partie de mon corps était devenu trop fragile et je tombai régulièrement malade. Et cela m'arrive encore aujourd'hui, notamment dans cette chère période que toutes les femmes connaissent une fois tous les deux ans... les "règles". Alors cette charmante période arrivée vers la septième ennéade du dernier mois, combinée à l'hiver pourri de cette année, a fait que je me suis retrouvée clouée au lit pendant deux ennéades et que si désormais je sortais c'était uniquement parce que j'en avais vraiment envie. J'en avais marre de rester dans ma chambre à ne rien pouvoir faire, j'avais tout un tas de recherches à faire, de lignes à écrire et de livres à lire... et je m'ennuyais chez moi. Alors j'avais pris mon courage à deux mains, une gourde de tisane bien chaude, des habits épais et un châle en laine en plus que je devais régulièrement enlever parce que je passais sans cesse du froid au chaud, et étais allée jusqu'à la bibliothèque.
Une fois n'est vraiment pas coutume, j'étais allée fébrilement et directement au but, demandant même de l'aide pour pouvoir prendre un écrit qui se trouvait sur une haute étagère. Prendre trois livres ! Trois ! Cela m'avait paru être une quête fastidieuse et déjà je luttais pour me pas m'endormir sur une chaise ou éclater en sanglots devant tout le monde. Pour l'heure je me tenais donc sagement assise par terre, appuyée contre une colonne de pierre à la froideur bienfaitrice, m'essuyant le visage et le cou d'un mouchoir lorsque je ne me servais pas de l'autre pièce de tissu pour me moucher. J'étais bien, là, même si le fait d'enchaîner les maladies et la fatigue sans rien arriver à faire m'énervait plus que tout au monde.
Enfin... voilà, vous savez tout, y compris le piètre état dans lequel je me trouvais à l'instant. A ce propos, je me demandais comment j'allais réussir à me relever. Avec la magie peut-être... oui, voilà, j'allais me simplifier la vie à faire appel au flux. Il suffisait juste de se concentrer, pas de faire appel à sa force physique, donc c'était encore dans mes cordes. Et dire que j'en étais là maintenant... Bref ! Maintenant debout, et si j'allais officialiser que j'empruntais des documents pour quelques jours, puisque j'étais incapable de tenir sur une chaise à lire plus de trente minutes ? Tout en serrant précautionneusement les quelques écrits entre mes bras je recommençais à marcher, lentement, en essayant de faire le moins de bruit possible. Et ce n'était pas gagné.
"Avec ça, je ne devrais pas être bien loin d’avoir fait le tour du sujet… il faudra bientôt que je pense à recontacter Enoriel pour que l’on reprenne nos recherches à Lanthaloran. - Svrf... brrrrrrt ! Les yeux fatigués et l'esprit embrumé par la fièvre, je relevais la tête et eut un bête sourire. De quoi ? Que se passait-il ? Il avait bien parlé de moi ? - Oh... bonjour, Artchiön. Dé... Désolée, je ne suis bas en bon état."
Et je risquais de ne pas pouvoir tenir la conversation à la pipelette qu'il était, cette fois...
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Ven 2 Juin 2017 - 15:31 | |
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Le distinct son de l’air vibrant à travers le mucus te sort de tes rêveries. La maladie est chose presque inconnue aux elfes, et ce n’est par conséquent qu’en de très rares occasions que tu avais eu l’occasion de l’entendre. Surprenant, et potentiellement passionnant, en tant que mage de vie ce sont les premiers mots t’étant passé au travers de l’esprit. L’excitation t’aura pris avant l’empathie, mais après que tu te sois tourné vers une camarade visiblement mal en point, la seconde aura vite fait de tuer la première dans l’œuf. Depuis quand Enoriel était-elle en Alëandir ? Depuis quand était-elle à l’Académie ? Et depuis quand était-elle dans la Bibliothèque ? Ton attention n’avait pas été particulièrement portée autre part qu’à tes études dernièrement, tu dois bien l’avouer ; même la présence en ville de Kaëlistravaë ne t’en avait pas beaucoup distrait, mais l’occasion était trop belle de dire que le fantôme de l’Académie avait encore frappé… malgré son état déplorable.
L’excitation ne t’es pas revenue, parce que le cas d’Enoriel, tu en connais les grandes lignes. Les flux l’ont scarifiée et elle ne s’en est jamais complètement remise. Son corps est fragile et supporte mal les agressions. Ses systèmes s’épuisent vite et s’ensuivent toutes les complications possibles et inimaginables auxquelles la majorité des elfes sont immunisés. Ça et sa fâcheuse tendance à malgré tout se priver de sommeil et à affaiblir encore plus des défenses déjà maigres. Un hiver comme celui-ci ne lui aura pas été agréable, et ses tentatives de rester debout à travers la fatigue auront empiré les choses.
- Lorsque l’on parle du loup ! Je disais qu’il me faudrait bientôt te rappeler pour qu’on reprenne nos recherches là où on les a laissées tu lui adresses un tendre sourire mais à ce que je vois, tu n’es effectivement définitivement pas en état de crapahuter dans la neige. Tu offres de prendre d’entre ses mains les livres qu’elle se destinait à emprunter, mais les dépose sur une table proche et défourailles ton focaliseur plutôt que de te diriger vers le comptoir Laisse-moi un instant.
Une chance que la manipulation du potentiel métabolique ait été ta grande spécialité. Une rotation de ton sceptre pris de phosphorescence, une main posée contre le sternum d’Enoriel, et il te suffit de quelques secondes pour qu’elle soit littéralement prise d’un second souffle. Stimulation des fonctions respiratoires, léger ralentissement du rythme cardiaque, et à défaut d’être en forme, elle serait au moins capable de marcher droit. Il ne te fallut au passage pas plus prolongé contact avec elle pour comprendre la cause secondaire de son état, et celle-là non seulement tu n’y pourrais rien, mais même si tu pouvais tu n’y ferais rien. Chez certaines femmes, la période menstruelle était source de fatigues, que ce trait se retrouve exacerbé chez Enoriel ne te surprit pas le moins du monde.
- Tu devrais vraiment prendre du repos tu pris le parti de porter ses livres à sa place Au risque de te paraître avoir le disque rayé, je te répète que même si tu le fais depuis des siècles, travailler comme ça jusqu’à l’épuisement n’est pas sain. Tu jettes un œil aux alentours avant de rajouter à voix plus basse, de peur de frustrer qui t’entendrait D’autant plus que je commence à épuiser les ressources de la Bibliothèque d’Alëandir et que j’aimerais bien que tu sois en état de survivre Lanthaloran. Tu soupires, avant de reprendre à volume normal sur le chemin de la sortie Si tu veux, pour l’instant, je peux maintenir ton corps dans un état qui te permettrait de faire ce que tu veux de la journée, mais il faudrait que tu me promettes de correctement récupérer chaque soir, sinon le sortilège ne fera qu’ajouter à tes problèmes.
Force de son manque de conversation, ce n’est qu’à ce moment, après un temps négligeable heureusement, à machinalement te diriger vers les laboratoires que tu réalises qu’Enoriel aurait très certainement préféré se diriger vers ses appartements pour faire lecture plus tranquille.
- Désolé, j’ai failli oublier. Où suis-je censé te ramener toute cette lecture ?
Dernière édition par Artiön Sinyàra le Lun 12 Juin 2017 - 19:06, édité 1 fois |
| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Ven 2 Juin 2017 - 17:36 | |
| Je baissais la tête, en quelque sorte honteuse de mon état. S'il savait... Non je n'étais absolument pas capable d'aller crapahuter dans la neige, et ce n'était pas parce que je ne faisais pas attention à moi. J'eus un sursaut lorsque l'elfe prit délicatement les livres de mes bras faiblards, incapable de dire quoi que ce soit pour l'empêcher de faire ce geste complètement idiot. Je ne fis rien non plus en m'apercevant qu'il s'apprêtait à utiliser sa magie sur moi avec son focaliseur, et ce fut tout d'abord une grande quantité de sang qui remonta à mes joues lorsqu'Artiön posa sa main sur mon sternum. Je devins aussi rouge qu'un feu crépitant au coeur de la nuit et je crus un instant que je n'allais plus arriver à respirer tant mes voies respiratoires se bouchaient du fait de leur contraction.
Puis la magie opéra, je sentis tout mon être s'ouvrir et l'air passa à nouveau dans mes poumons. Je m'obligeais à garder l'équilibre, écoutant en même temps les reproches du mage de la vie. Mes yeux étaient aussi baissés vers mes pieds que mon visage était cramoisi.
"Tu devrais vraiment prendre du repos. Au risque de te paraître avoir le disque rayé, je te répète que même si tu le fais depuis des siècles, travailler comme ça jusqu’à l’épuisement n’est pas sain. D’autant plus que je commence à épuiser les ressources de la Bibliothèque d’Alëandir et que j’aimerais bien que tu sois en état de survivre Lanthaloran. Si tu veux, pour l’instant, je peux maintenir ton corps dans un état qui te permettrait de faire ce que tu veux de la journée, mais il faudrait que tu me promettes de correctement récupérer chaque soir, sinon le sortilège ne fera qu’ajouter à tes problèmes. - Je n'arrive même pas à lire plus de dix minutes... C'est gentil, mais je pense que mon corps ne supporterait pas les soins. - Désolé, j’ai failli oublier. Où suis-je censé te ramener toute cette lecture ? - Dans mes appartements, à l'Académie. Mais je peux y aller seule, ça devrait aller..."
Je refermais mon châle sur moi malgré le fait que ma fièvre me laissait un court instant de répis. J'avais honte de me retrouver dans une telle position de faiblesse. En fait, j'avais juste envie de rentrer chez moi et de me couper du monde extérieur. Et c'est ce que j'aurais certainement fait si un individu bien plus éminent que moi n'était pas arrivé à cet instant.
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| | | Lómion Ineinior
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Ven 2 Juin 2017 - 19:02 | |
| Car les jours se suivent, mais jamais ne se ressemble. Car un millénaire d’existence ne pouvait apporter toutes les réponses et que le savoir propre est la feuille au milieu d’une forêt. C’est parce que le temps n’est pas qu’un cycle sans fin, mais qu’il existe un passé et un futur que Lómion se trouvait encore aujourd’hui entre les étagères remplies de vélin aux écritures diverses et arabesques. Si la Vie est le cadeau le plus précieux qu’ait pu apporter la Mère, le second était sans nul doute cette conception du temps. C’est la nature même du temps qui donne consistance à la vie des elfes, qui les a séparé des plantes et des animaux. Car le temps n’est pas qu’un éternel recommencement, mais que chaque journée est différente de la précédente et qu’elle laissa sa marque dans l’esprit d’un Taledhel qu’il faut continuer à avancer. Et quel meilleur moyen d’avancer que d’apprendre ? En ce moment, c’était un recueil traitant des questions inhérentes aux magies de la Vie qui avait attiré son regard. Chose bien éloignée de son domaine de prédilection mais ô combien intéressant pour celui qui tente, chaque jour, de comprendre la Magie, avec un grand ‘M’.
Un instant, le Doyen de l’Académie releva les yeux des écrits et observa le balai des élèves ; ceux qui travaillaient assidument et ceux qui se laissaient porter par l’ambiance de la bibliothèque de l’Académie. Mais bientôt, il fut arraché à sa contemplation par un léger Souffle qui perturba l’harmonie alcyonienne de cette partie de l’Académie. L’œuvre magique était belle, comme une douce mélodie peut paraître belle à un musicien. Comme les notes ont u sens, le Flux en a tout autant lorsque l’on lui prêtre une oreille. Le thaumaturge qui produisit cela était doué ; plus, certainement, que tous ceux qui parcouraient les étagères de la bibliothèque en temps normal. Lómion ne se préoccupa pas plus de cela que du reste, et revissa ses yeux sur l’ouvrage.
Quelques secondes après avoir entamé avidement un nouveau chapitre, comme si l’archimage n’eût jamais eu de livre entre les mains, il eut de nouveau conscience de l’Art à l’œuvre. Une magie brute, lâchée avec bien moins de maîtrise que la première fois, mais plus de force. Si la première avait sonné comme une musique pour sa conscience éthérée, la seconde résonna comme un gong. Il referma l’ouvrage et, le glissant sous le bras, s’engagea à la poursuite de telles perturbation.
Les deux jeunes elfes étaient en pleine discussion, dont il parvint à capter une partie. La première était une Taledhel aux traits étrangement familiers, alors que le second lui était totalement inconnu. A pas lents, il avança vers le lieu où ils s’étaient réfugiés et les laissa terminer leur conversation sans plus les importuner.
«– Il est bien arrogant de penser que l’on peut épuiser les ressources de l’Académie en terme de Savoir, Heru. Peut-être devrais-tu sonder plus profondément ses secrets… Je n’ai jamais moi-même réussis à tous les trouver ! »
Un éternel sourire jovial plaqué sur les joues, le Doyen tendit une main pour saisir l’un des livres tenu par le mage aux yeux de glace.
«– De la vision centripète et la transmutation primale. Un choix judicieux, je l’accorde. »
Et il partit d’une petit rire tout aussi jovial.
_________________ Lómion : #3333ffUinèn : #cc99ff
- Mira d'Or:
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Sam 3 Juin 2017 - 0:23 | |
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- Je préfère mieux te raccompagner. J'allais aux laboratoires, ce n’est pas bien loin.
À peine votre chemin repris en bonne direction qu’un nouvel obstacle se dressait en travers, bien peu désagréable celui-là. Le sourire du vieil elfe, communicatif, s’était étendu jusqu’à tes lèvres avant même qu’il ne commence à vous parler. Si tu avais été un ancien élève de l’Académie, sans doute en aurais-tu reconnu l’actuel Doyen, et certainement aurais-tu adopté une autre attitude, mais sans cela, tu ne voyais en lui qu’un Maître-Mage parmi tant d’autres avec qui une certaine familiarité était permise. Les noms ne se lisent pas sur les visages. Tu souris de plus belle à l’évocation de nom de l’ouvrage qu’avait emprunté Enoriel, y constatant l’extension de ses lectures de chez toi, à Daranovar. Alors l’élémentaliste avait été assez marquée par les événements du Peninor Angol pour persévérer dans une approche de la magie qui la rapprocherait de son propre corps… mais le rire du Doyen finit par te ramener à la remarque qui te concernait toi, et parallèlement à la réponse qu’elle méritait.
- Ne sous-estimez pas ce que peut ingurgiter un lecteur à la fois rapide et curieux en l’espace de quelques ennéades. Je n’irai pas me vanter maîtriser tout ce que j’ai lu, mais je pense bien avoir engrangé la quasi-totalité de ce que je pouvais sur mon sujet de recherche. Tu lèves les yeux au ciel Il faut aussi dire qu’il fait partie des sujets que les estudiantins évitent généralement de traiter. Les limites de nos propres corps et esprit ne sont j’imagine pas des choses avec lesquelles la majorité des mages apprécient de jouer. Ton regard se porte un instant sur les livres Quant à ces titres, ce sont les choix d’Heri Valiendal que voici. Je préfère faire mes lectures directement en Bibliothèque, une fois en dehors je préfère l’exercice pratique. Question d’habitude.
Lorsque l’air reprend un peu consistance, que le moment reprends un peu de solennité, et que les rires sont redevenus simple sourires, tu te retournes de manière plus correcte vers le dernier arrivé de votre petit groupe pour lui adresser le salut précaire qu’obligeaient les livres portés sous ton bras.
- Artiön Sinyàra, de Lanthaloran.
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| | | Lómion Ineinior
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Dim 4 Juin 2017 - 12:06 | |
| Heri Valiendal. Le nom avait fait résonner dans l’esprit du Doyen des souvenirs enfuis profondément. Les souvenirs de Beliandar Valiendal puis ceux de son absence, à sa mort, revinrent avec force. Sa mort, et sa fille. Une fille qu’il avait prévenu du départ de Beliandar, une fille au grand talent à venir. Une fille qui se tenait devant lui à présent, les yeux baissés sur la pointe de ses souliers, sans décrocher le moindre mot.
«– Oh, je ne sous-estimerai pas tes capacités à lire autant de livre en quelques ennéades, Heru Artiön. Tu sembles être un étudiant particulièrement assidu. Mais j’ai plutôt tendance à estimer le nombre incalculable de ces ouvrages. Tu as raison, la lecture de tant de livres sans autre but que l’apprentissage ne fait rêver que de vieux elfes dans mon genre… »
De petites risettes au creux de ses joues appuyèrent sa dernière phrase. Son regard se porta sur Enoriel, qui ne levait toujours pas les yeux vers le Doyen. Sa timidité le toucha et il se mit à la couver de ses prunelles brunes. La ressemblance avec le célèbre mage qui donna ses lettres d’or à la lignée Valiendal n’était pas flagrante. Mais il y avait quelque chose, dans le port et la forme du visage, qui rappelait indubitablement Beliandar. Lómion revit avec précision cette finesse dans l’Art de l’elfe. Enoriel était la digne fille de son vieil ami, et il en aurait été très fier. Se reportant vers Artiön, il ajouta pour complaire au protocole ;
«– Lómion Ineinior, de l’Académie d’Alëandir. »
Le sourire s’épanouit un peu plus sur son visage. Le nom est chez les elfes la parure de l’âme et revêt une grande importance. Mais le sien était toujours à part. Car s’annoncer avec le nom qu’il s’était choisi, plus d’un cycle auparvent, c’était faire changer le regard des gens sur sa personne. Ainsi, affublé de son patronyme, ses pairs ne voyaient plus en lui un elfe étudiant la magie, mais le Doyen de l’Académie d’Alëandir. Et il était des moments où cette charge était des plus lourdes à porter. Mais il l’assumait depuis longtemps et, avec les ans, le nom et le titre n’étaient finalement plus qu’un.
«– En t’écoutant pratiquer l’Art, Heru Artiön, j’ai sut que tu sortais des sentiers battus par cette Académie en termes de thaumaturgie. Là où Heri Enoriel semble contrôler la moindre de ses forces, tu semble les lancer toutes dans une bataille dont la conquête est la réussite du sort. Est-ce à Lantharolan que tu appris une telle approche des arcanes ? »
_________________ Lómion : #3333ffUinèn : #cc99ff
- Mira d'Or:
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Dim 4 Juin 2017 - 23:13 | |
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Les présentations de ton interlocuteur t’arrachent un sursaut. Ce n’est pas ainsi que tu te dépeignais l’actuel Doyen du Chapitre Blanc, et tu t’en voyais d’ailleurs agréablement surpris. Trop peu d’elfes sont capables une fois le poids des responsabilités, en particulier lorsqu’elles sont intellectuelles ou politiques font l’effort de se souvenir comment sourire, et encore moins comment entretenir des rapports lambda avec le reste de leurs frères. Lómion venait de te prouver que tu pouvais communiquer avec lui comme tu le ferais avec n’importe qui d’autre, et cela t’était précieux. Le tournant de la suite de la conversation te sera lui par contre moins réjouissant. Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera très certainement pas la dernière, que la remarque quant à ton approche de la magie t’est faite depuis ta présence entre les murs de l’Académie. Heureusement il t’avait suffit jusque-là de quelques mots, ou dans le pire des cas d’une démonstration, pour que la légitimer auprès des sceptiques, et en discuter des tenants avec les plus curieux. Tu crains cependant que celui d’entre eux étant parvenu au plus près de la perfection de leurs méthodes ne refuse d’entendre ces discours… surtout quand la guerre y prenait place importante. Si la réputation du Doyen ne mentait pas, la seule mention de ton état de militaire ne serait pas loin de te discréditer à ses yeux ; mais que ce soit chose faite s’il doit en être ainsi, dans tous les cas seule compte ta propre fierté.
- À vrai dire, je pense les bases de mon enseignement ne pas bien écartées des vôtres. C’est auprès d’un Guide du clergé de Kÿria que j’ai été initié à la magie, et lui-même fut autrefois élève de votre Académie. Tu marques une pause Mon approche me vient plus des expérimentations ayant découlé de ma formation de militaire que de celle de mage. En tant que mages de guerre, nous sommes appelés à mobiliser un maximum de puissance en un temps minimal et donc une grande partie de notre enseignement consiste à s’exercer à faire face et à minimiser les conséquences de tels appels d’éther. Tu prends machinalement ton sceptre en main J’admettrai que tout cela peut sembler manquer de raffinement, mais en aucun cas n’est-ce la marque d’un manque de contrôle. Tes yeux se plissent de mélancolie Lorsque l’on déplace de telles quantités d’éther, le manque de contrôle est souvent synonyme d’innommables souffrances… voir de la mort ce dont peuvent malheureusement attester certains dans un cas, ou leurs familles dans l’autre. À l’opposé votre approche de l’art est plus sophistiquée, j’irais même jusqu’à dire plus habile, mais, et ce n’est j’imagine de toute façon pas ce que vous recherchez, elle ne permet d’exploiter de grandes quantités d’énergie qu’à condition d’y sacrifier beaucoup de temps. Tu soupires, pensif Vous comprendrez qu’il ne serait pas à mon avantage d’embrasser vos méthodes, mais je pense très sincèrement avoir à gagner à m’inspirer de leur souplesse, et c’est l’une des raisons de ma présence ici.
L’autre raison, c’était la rencontre de mages pouvant potentiellement vous aider Enoriel et toi à rassembler les clefs aux énigmes du Peninor Angol. Le Doyen en était d’ailleurs un ; mais tu préférerais attendre. La première rencontre n’est généralement pas l’occasion de faire telle demande, surtout quand il y avait en l’état d’Enoriel contrariétés plus urgentes.
- Par contre, et heureusement pour mon temps, ce qui a attrait à l'approche de l'art n'occupe finalement que mes moments d'exercice pratique. Pour ce qui est de mes lectures, côtoyer Enoriel et traverser l'épreuve du Gardien m'a inspiré l'hypothèse selon laquelle les sortilèges conjurés en étant d'inconscience éthérée étaient, tu poses un oeil sur l'elfe affaiblie s'il on en oublie le prix quand ils vont trop loin, bien plus efficaces que ceux invoqués autrement. J'ai du coup cherché à savoir si d'autres s'étaient intéressés aux mécanismes de la conscience et à la logique de l'inconscience, mais avec peu de résultats autres que les écrits de mages de l'Immatériel sur la résistance de l'esprit tu roules des yeux et autant vous dire qu'en tant que Mage de Vie, si j'arrive à en comprendre les grandes lignes, il reste encore beaucoup de subtilités qui m'échappent.
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| | | Lómion Ineinior
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Sam 17 Juin 2017 - 18:34 | |
| «– Je défends une idée de la magie bien éloignée de ses prétentions martiales, Heru Artiön. Cette Académie n’a jamais formé des guerriers, mais des artisans. Si tous les élèves ne partagent pas ma vision des choses, j’ai toujours vu dans l’Art une fin, et non un moyen. Et pourtant, je ne peux que saluer ton engagement auprès des tiens, quoique mes convictions désapprouvent la méthode. »
Comme à plusieurs reprises, le Doyen se devait de retenir la frénésie de la guerre qui touche parfois les mages en quête d’aventure. Souvent dictées par une soif de protection de la Grande Œuvre, ces intentions n’en sont pas moins dangereuses et servent parfois une ambition démesurée. Toute sa vie durant, l’Archimage du Chapitre Blanc s’était mis au service du savoir et l’instruction, la sauvegarde des savoirs du Peuple Immortel. Face au Régent Anorn, Lómion avait déjà tenu de tels propos, renonçant à envoyer au Sud alors menacé les futurs érudits, guérisseurs, savants et professeurs au Front.
«– L’Académie d’Alëandir soutiendra toujours les motivations de ses élèves. Toi et Heri Valiendal pourraient côtoyer aussi longtemps qu’il vous plaira ces murs. Car plus qu’une guerre, ce qu’il te faudra à présent pour progresser, c’est le savoir de la bibliothèque et l’entraînement. Les subtilités viendront avec le temps. » ajouta-t-il avec un sourire.
Lómion jeta un regard vers la jeune femme elfe. Sur le visage baissé de l’étudiante qu’il ne voyait qu’à peine, la beauté résistait aux maux dont elle était accablée. Une main rassurante, posée sur l’épaule, se substitue au regard appuyé du Doyen, lequel va s’égarer parmi les rayonnages. «– Peut-être devrais-tu consulter les guérisseurs de l’Académie, Heri Enoriel, bien que je ne doute pas de la capacité d’Artiön à soigner ce qui t’accable. » Des doigts graciles aux longues phalanges vinrent soulever le menton de la jeune elfe et des yeux plongèrent dans les prunelles noisettes de l’étudiante. Et les yeux du vieux mage y trouvèrent un éclat peu commun. Une lumière naturelle, de celle qui vous emporte et s’emporte elle-même au gré de ses émotions que rien ne refoule.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Sam 17 Juin 2017 - 22:31 | |
| Je n'osais pas. Ou, plutôt, je n'en avais pas envie. J'avais déjà murmuré faiblement un "Doyen..." qui n'avait été entendu d'absolument personne, je ne souhaitais pas m'imposer. Déjà que je n'avais rien à faire au beau milieu de leur conversation, alors si en plus Lómion s'intéressait à ce que je lisais (enfin "relisais" pour être exacte) et que les deux mages parlaient de moi en m'appelant Heri Valiendal et non simplement Enoriel... Je n'étais pas à mon aise, franchement. A peine croisais-je à nouveau des Artisans qu'il fallait qu'on use de mon nom de famille, comme si le fait que je sois la fille de Beliandar était plus important que tout le reste.
L'ombre. D'ans cette cité, au cœur de cette académie, l'ombre. Encore et toujours. Et pourtant ils ne semblaient aucunement s'en rendre compte, puisque c'est un geste presque paternel qui faillit me faire sursauter. Une main doucement posée sur une épaule frêle et tremblante du fait de la fièvre, puis de fins et longs doigts m'appelant à timidement relever le visage pour laisser mes yeux se perdre dans ceux du doyen.
"Peut-être devrais-tu consulter les guérisseurs de l’Académie, Heri Enoriel, bien que je ne doute pas de la capacité d’Artiön à soigner ce qui t’accable. - Je... je vous en remercie, heru Lómion. Mais je crains d'être depuis quelques siècles déjà un cas incurable."
J'eus un faible sourire avant de baisser les yeux tout en resserrant le châle sur mes épaules. Que ce soit mon subconscient ou non, le fait de parler clairement de maladie me donnait littéralement des sueurs froides. Et pourtant, le sujet de conversation ne pouvait que relancer ma voix faiblarde.
"J'étais initialement partie sur comment trouver un moyen de créer un sort - ne serait-ce que dans le domaine de l'élémentaire - tout en gagnant en rapidité et en efficacité, mais une partie de mes recherches, notamment celles avec Artiön, m'ont ramenée sur l'idée de la transmutation lors d'une absence de conscience éthérée. Nous sommes donc partis dessus mais malheureusement ce genre de recherches demande de base de connaître nombre de "détails", autant sur le plan magique que sur la connaissance du mage en lui-même. Il peut suffire de sous-estimer l'individu ou la portée d'un évènement sur celui-ci pour atteindre un point de non-retour, risquant de mettre en péril l'individu au profit d'un effet bien plus puissant. Je... je pense que vous en connaissez un assez bon exemple pour ne pas avoir à vous donner des faits."
Ma dernière phrase avait été prononcée très rapidement et la fin peu articulée. Je parlais de moi-même, de ce jour où mon cœur avait été plus fort que tout le reste de mon corps. C'était Lómion lui-même qui m'avait raconté ce que j'avais provoqué... inutile donc de le lui décrire ; autant s'effacer.
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| | | Artiön Laergûl
Modérateur
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Dim 18 Juin 2017 - 20:07 | |
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Tu hoches la tête de manière entendue en réponse à la déclaration du Doyen. Tu la comprends, tu aurais aimé pouvoir embrasser ce même état d’esprit d’ailleurs, mais le fait est qu’en tant que peuple, vous ne pouviez pas tous vous le permettre. Il n’y a pas mieux placé qu’un habitant de Daranovar pour voir l’importance qu’a eu, et qu’à toujours aujourd’hui l’armée Sylvaine.
- L’Art est une fin en soi, je ne vous contredirai pas là-dessus, mais on ne peut définitivement pas ignorer ses applications en tant qu’outil, et pas que dans le domaine militaire.
Cuisiniers, forgerons, artisan potiers, verriers… la pyromancie par exemple, pourtant la forme de magie la plus crainte du peuple elfe était l’un des piliers de votre mode de vie. C’est elle en grande partie après tout qui vous permettait une telle productivité sans avoir à puiser de ressources à la forêt. Plus qu’un sujet d’étude, les magies de Vie et d’Esprit mises au service des dispensaires sont devenues grâce à leur prouvée efficacité des méthodes de traitement à part entière.
Mais trêve d’imaginer un liste sans fin d’exemples, Lòmion te prouvait sa réputation, si elle était en essence méritée, être dans le faits bien disproportionnée. Un elfe aussi rebuté par la chose guerrière que celui de l’image qu’on lui peint n’inviterait pas ainsi un militaire à s’instruire… sachant pertinemment quel usage il finirait éventuellement par faire de ce qu’il a appris. À son interaction avec Enoriel du moins tu pouvais constater que la partie la plus élogieuse du portrait qu’il est tiré de lui, à savoir son côté attentionné et ses manières quasi paternelles étaient une tangible réalité. Tu te serais attendu d’ailleurs à ce qu’Enoriel se montre plus ouverte auprès de lui, elle qui devait l’avoir beaucoup côtoyé, et donc beaucoup profité de ses attentions, durant sa scolarité. Peut-être en aurait-il été autrement si l’élémentaliste n’était pas encore aujourd’hui plongée dans les réminiscences des événements du Peninor Angol. Enoriel était de ceux ayant du mal à se libérer… et c’est malgré ce qu’elle a pu tenter de te faire avaler en t’expliquant l’origine de ses maux selon toi la seule raison les rendant incurables. Ce n’était pas la première fois que tu le lui disais, mais…
- Je suis certain non seulement d’être capable de te guérir, mais en plus de ne pas être le seul. Des accidents similaires au tien, nous en avons connu beaucoup, et il n’y en a pas un en dehors de ceux ayant simplement trouvé la mort pour lequel le traitement n’ait pas été efficace. Tu hausses les épaules C’est vrai que la période de guérison est longue et fastidieuse, et soyons honnête, après plusieurs siècles dans cet état, pour toi elle le serait encore plus, mais le jeu en vaut la chandelle. Tu t’approches d’elle pour gentiment la bousculer Penses-y au moins, essayer ne te coûterait qu’un peu de temps et de volonté.
Un peu de temps, de volonté, et beaucoup de magie. Enoriel n’est pas le cas le plus grave que tu aies pu voir, mais elle est celui qui s’est le plus stabilisé. Conduire un organisme déséquilibré vers l’équilibre est une chose. Arracher un organisme à un équilibre nouvellement trouvé pour le reconduire vers un autre, jugé plus propice à son développement en est une autre. Si Enoriel voulait une chance de se reconstruire, il lui faudrait être suivie par les guérisseurs, changer son rythme de vie et surtout, abandonner l’usage de la magie pendant une durée qui pourrait aller d’une année jusqu’à plus d’une décennie. Pour autant que cela puisse paraître un grain de sable dans la vie d’un immortel, accepter, pour un mage de son calibre, de se fermer à son art pour ne serait-ce que vingt-quatre heures entières était une épreuve digne des plus grands héros de l’Anaëh.
- Et pour ce qu’il s’agit de ce sujet de recherche, je pense qu’on est pas loin d’avoir tous les éléments de réponse maintenant. Il n’y a plus qu’à les recoller et à tenter de les appliquer… et si ensuite les bribes d’autres études que l’on a pu déterrer t’intéressent, tu peux compter sur moi pour t’aider à les décrypter. Tu t’arrêtes brusquement, et te retournes vers le Doyen D’ailleurs Heru Lòmion, si vous en avez le temps, j’aimerais beaucoup pouvoir à l’occasion profiter de votre expertise. Enoriel et moi avons retrouvé des écrits de l’un des plus grands mages de Lanthaloran, mais elle en tant qu’élémentaliste et moi en tant que Mege avons du mal à nous accorder sur certains des points évoqués par le Mysticiste qu’était Faernùron. En tant que mage accompli de cette Voie, je suis persuadé que votre point de vue pourrait nous être précieux.
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| | | Lómion Ineinior
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Mer 21 Juin 2017 - 18:05 | |
| Une audace peu commune au service d’une honnêteté absolue : voilà comment Artiön se présentait à lui. Ce cran assumé décrocha un nouveau sourire sur les lèvres du Doyen. En un sens, le jeune mage qui se tenait devant lui, perché d’une longueur d’oreille au dessus de lui, représentait dans son discours tout un pan de la magie qui se plait à être qualifiée de « martiale ». Une énergie brute, pure, lancée avec force et sans retenue.
Enoriel, quant à elle, était en bien des points aux antipodes de son ami mage-soldat. A tel point que l’on ne pu imaginer rencontre plus improbable… Et cela n’était pas sans rappeler sa propre histoire, celle d’Uinen, son visage d’une beauté inégalée, ses doigts graciles au creux d’une main protectrice, ses soies délicates qui caressaient chaque jour sa peau.
«– D’expérience, j’ai pu remarquer que le mot incurable n’a jamais fait partie des desseins de la Mère lorsqu’Elle nous a donné la Vie. Et la guérison ne semble plus si loin lorsqu’un si dévoué guérisseur se propose. Un clin d’œil, autant destiné à la jeune elfe qu’au guerrier, ponctua la dernière phrase. Une sorte d’encouragement à poursuivre en ce sens. Seulement, je ne pourrai que te conseiller d’en référer à tes confrères avant toute action, Heru Artiön. Et même aux Académiciens, s’il en faut. Aucun acte de ce type ne doit être entreprit à la légère, aussi habitué puisse-tu être en la matière. »
Si la promptitude à l’acte était parfois bien utile en temps de guerre, même le guerrier doit prendre le temps de se reposer sur la réflexion, et non sur l’action. Lómion n’ignorait pas les circonstances dans lesquelles Enoriel s’était emballée et comment ses maux s’étaient déclarés. C’était dans la hâte qu’elle les avait contracté, mais avec du temps qu’il faudrait en guérir.
Faernùron n’était connu du Doyen que de nom, et de renommée. Il n’avait pu côtoyer celui que beaucoup avait qualifié de « grand-mage », mais en avait une image assez précise, quant à lui et ses travaux.
«– Vos recherches méritent d’être menées, Heru Artiön, Heri Enoriel. Et si, par mes conseils ou mon savoir, je peux y contribuer, je le ferai avec grand plaisir. »
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| | | Enoriel
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Jeu 22 Juin 2017 - 16:05 | |
| Difficile pour moi de ne pas baisser à nouveau les yeux à la réaction d'Artiön. Il me l'avait déjà dit, certes, mais était-ce seulement possible ? Cela aurait-il un résultat autre que faire empirer mon état ? Et quelles en étaient les contreparties ? On avait déjà essayé ; deux fois même. La première avait eu don d'empêcher que je ne meure bêtement des suites de mon sort. La seconde dut s'arrêter bien trop tôt, mon corps encore trop affaibli - et pourtant cela faisait pratiquement un siècle que la bataille avait eu lieu... - ne supportant que trop mal les soins. Mais depuis, j'avais plus d'un siècle de voyages derrière moi et j'avais pu moi-même constater que mon organisme s'était considérablement renforcé. Alors pourquoi ne pas essayer à nouveau, désormais que j'avais une maturité autre concernant ce problème ? J'avais peur. Tout simplement. Moi qui raffolais de ces aventures où on ne sait ce que l'on va trouver, quelle Histoire s'ouvrirait à nous, qui n'avais pas peur de voyager d'un bout à l'autre de la forêt et de découvrir les autre cités, juste ça... Je craignais l'inconnu. Vraiment.
Le doyen reprit la parole, apportant à mon sujet sa propre opinion - qui, pour la simple mage que j'étais, avait tendance à valoir de l'or : j'avais la chance qu'un mage de guerre fort dévoué se propose pour me soigner et selon lui rien n'était "incurable"... du moins selon la volonté de la Mère. J'aperçus son clin d'oeil, je rentrais ma tête entre les épaules tout en faisant une moue dubitative digne d'une enfant peu convaincue qu'elle allait aimer suivre les adultes, et regardais tour à tour Lómion et Artiön.
"Bon... d'accord, ça peut s'envisager."
Et je laissais l'autre sujet de conversation prendre le relais, bien contente qu'on ne parle plus spécifiquement de mon cas. En plus, ce sujet ne pouvait que m'intéresser ! Alors quand Lómion accepta d'apporter son aide et qu'en plus il donnait limite sa bénédiction à notre recherche, les deux elfes purent voir toute timidité quitter ma posture pour laisser place à de grands yeux brillants de joie accompagnés d'un magnifique sourire. Que dire ? Que répondre ? Le remercier peut-être ?
"M... ATCHI !"
C'était raté pour cette fois-ci...
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| | | Artiön Laergûl
Modérateur
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Sam 24 Juin 2017 - 14:52 | |
| De lui tu obtenais entier consentement, et la garantie que tout ce qu’il était possible de décrypter de vos découvertes le serait éventuellement un jour. D’elle tu n’obtenais qu’une bénédiction contrainte, mais entièrement suffisante à ton oreille. Quand une mage de sa trempe acceptait l’idée d’être séparée des arcanes pour la moindre fraction de seconde, c’est qu’il y avait un puissant désir sous-jacent à l’œuvre. Enoriel devait rêver son retour à la santé avec bien plus de ferveur qu’elle ne le laissait croire. - Merci Heru Lòmion, vous avez déjà fait plus que vous ne l’imaginez Merci beaucoup.
Après avoir exprimé d’un signe de tête ta gratitude, tu accélères malgré toi légèrement le pas, pressé de mettre en place le plan dont tu avais depuis longtemps mis en place tous les engrenages. Les appartements d’Enoriel n’étaient plus très loin, et plus tôt elle et toi seriez séparés, moins elle aurait le temps de revenir sur sa décision et de se fermer à l’idée d’entamer le dur chemin vers la guérison. Mais pour l’heure, le sujet était devenu tout autre, et il ne s’agissait plus de pousser l’élémentaliste à s’accabler, mais à chercher des réponses à une question que vous deux vous étiez déjà longuement posée auprès du mysticiste.
- Heru Lòmion, tu attends que le Doyen te confirme t’avoir accordé son attention En tant que mage mysticiste accompli, vous êtes capable de manipuler l’éther sous sa forme brute, je ne me trompe pas ? tu attends confirmation avant de continuer Mais dans ce cas, quel phénomène exactement vous empêche de répliquer les effets des autres Voies du monde de la magie ? tu jettes un coup d’œil vers ta camarade Mon hypothèse était celle d’une incapacité, malgré la possibilité de recréer l’empreinte d’un sort d’une autre fois, à opérer la transmutation qui y associerait un effet ; celle d’Enoriel en parallèle… tu cherches, mais il ne te vient que cette métaphore culinaire dont tu n’as saisi ni le sens, ni l’intérêt disons qu’il vaut mieux qu’elle l’expose elle-même. Tes yeux se tourne à nouveau vers l’Archimage du Chapitre Blanc Mais vous, de vécu, qu’est-ce que vous pourriez pointer du doigt comme obstacle à ce genre d’expérience ?
Il fallut largement le reste du chemin pour que le Mage de l’Immatériel fasse son exposé, et qu’Enoriel et toi commenciez à le digérer et à en tirer des conclusions. Voilà une discussion au moins qui vous laissait satisfaits à destination.
- Je serais bien resté plus longtemps tu laisses Enoriel passer devant, prenant sa suite pour installer ses livres d’emprunt mais j’ai rendez-vous aux laboratoires, et je suis déjà en retard.
Tu pris la direction des lieux d’un pas hâtif, espérant ne pas avoir trop tardé. Au vu de sa charge d’occupations, il ne serait certainement pas là bien longtemps, et aujourd’hui plus que jamais tu te considérerais chanceux de pouvoir profiter de sa supervision. Quand enfin tu arrivas, tu parcourus l’espace de tes yeux à la recherche d’une crinière blonde, ou d’un visage que tu n’aurais pas eu l’habitude de croiser au sein des murs de l’Académie depuis ton arrivée. Un sourire se tissa sur la commissure droite de tes lèvres, il était là, et à en juger par son attitude, il était probablement sur le départ. Plus qu’à espérer qu’il puisse te permettre de le retenir. Tu salues tout de même un à un tous tes collègues, énumérant une collection de noms dont le sien ne serait que le dernier.
- Heru Anorndellon poing droit sur le cœur, main droite ouverte sur le poing, tu fais ta révérence
Au changement d’atmosphère tu constatas que certains trouvèrent ton attitude impropre, puisque c’est sans reconnaître sa position de Régent que tu t’adressais à lui, et attendant similaires politesses de sa part que tu tenais ta position. Le fait est que si tu ne pris pas la peine de te présenter, c’est parce que ton visage et ton noms ne lui sont pas inconnus. À défaut de l’avoir côtoyé à l’Académie, tu avais été mège sous sa direction au temps de la bataille de l’Uraal ; et si tu osais t’en vanter, tu pourrais dire que ta formation en tant que mage de guerre aura fait de toi l’un de ses plus efficaces subordonnés.
- Soyez libre de refuser si le temps ne vous le permet pas, mais je pense avoir à nouveau beaucoup à gagner de votre tutorat. Tu lui laisses un instant pour intégrer la demande J’estime avoir beaucoup appris de vous en tant que mage en peu de temps, et maintenant que je me retrouve face aux enseignements théoriques des grandes instances de Lanthaloran, une nouvelle expérience du genre me ferait le plus grand bien je pense…c'est finalement la seconde requête qui t'es la plus difficile et puis j’ai une amie au corps affaibli que je pense pouvoir soigner seul, mais qui serait certainement rassurée si vous vouliez bien me prêter main forte sans mentionner bien sûr, que son intervention ferait grandement accélérer les choses, mais le dire haut et fort serait faire atteinte à ta fierté.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Dim 25 Juin 2017 - 20:54 | |
| Anorn ne foulait plus tant les pavés de l’Académie. Il n’avait jamais vraiment aimé cet endroit, pas comme d’autres avaient pu le faire en tout cas. Il n’avait été que de passage, uniquement le temps qu’il lui avait fallu pour apprendre l’Art. Aldartha en revanche avait toujours apprécié cet endroit et lui avait toujours dit qu’il y passerait sans doute une immense partie de sa vie. A enseigner, à chercher, à transmettre. Peu importait tant qu’il apprenait, tant sur lui même que sur les autres. Alors quand il devait revenir, il essayait de penser à ça et non à ses débuts laborieux et à ses heures de doutes et de colère. Il avait demandé à ce qu’on transmette à Lòmion son souhait de le recevoir sous peu. Il n’avait pas pu trouver le Doyen lui même et comme il n’avait pas vraiment le temps ni l’envie d’attendre, il s’était débrouillé autrement. Il avait fait un petit détour quand on lui avait demandé quelques minutes de son temps pour discuter du dispensaire.
Et c’est quand il s’apprêtait à partir qu’on l’interpella. Il se demanda s’il allait pouvoir sortir de cette fichue Académie avant la tombée de la nuit mais s’arrêta tout de même pour voir qui requerrait son attention. On ne le salua qu’à moitié respectueusement, attendant qu’il réplique. A quel moment pouvait-on se dire qu’il n’était pas nécessaire de respecter les convenances et le protocole quand on venait lui demander une faveur ? Il pouvait encore tolérer cela de la part d’elfes jeunes, qui ne le connaissaient pas ou encore même de noss qui n’avaient pas les mêmes codes qu’eux, mais de sa part, jamais. Il avait reconnu cet elfe aussitôt et des souvenirs remontèrent à la surface. Il ne s’en occupa guère et préféra poser un poing sur sa poitrine. Seulement cela.
- Artiön Sinyàra. Cela faisait longtemps. Je pense cependant que vous savez que je suis devenu régent, depuis le temps, n’est-ce pas ?
S’il n’était pas idiot, il corrigerait rapidement le tir. Du moins ne ferait-il rien pour aggraver la situation. Agacer Anorn était assez facile ces derniers temps, il était tiraillé entre passer du temps avec ses fils et les affaires qu’il devait régler à côté. Notamment Eteniril et le Haut Conseil qu’il devrait convoquer, sans parler des échanges avec le régent péninsulaire qui prenaient une tournure fort intéressante mais qu’il savait aussi très discutable. Il ne devait pas laisser sa vie privée déborder sur le reste mais c’était de plus en plus dur, compte tenu du fait qu’Arwain n’était plus l’appui qu’elle avait pu être ces derniers siècles. Alors quand il commença à formuler sa requête, il se tut un instant pour prendre le temps de formuler ce qui lui traversait l’esprit de manière correcte.
- Je vous remercie de me donner le droit de refuser, c’est bien aimable de votre part. Il n’aurait pas fallu que je me sente obligé de vous apporter ce que vous êtes venu me demander.
Un des elfes qui l’accompagnaient depuis ce matin toussa derrière lui. Sans doute sa manière de lui dire qu’il réprouvait son ton et qu’il pouvait, par la suite, être un peu plus aimable. Il n’en tint pas vraiment compte.
- Me demander vous de vous enseigner ? Je suis flatté de savoir que je vous ai apporté beaucoup en si peu de temps mais je ne suis en aucun cas un maître mage, en avez-vous seulement conscience ?
Il éprouvait une aversion toute particulière à l’idée d’avoir un apprenti et c’était pour cela qu’il n’avait jamais enseigné. Il ne s’était pas engagé dans cette voie parce qu’il n’avait pas la motivation nécessaire pour acquérir le talent. La transmission du savoir, d’autres s’en chargeaient bien mieux que lui.
- Je peux cependant vous recommander un maître mage qui saura être bien plus compétent et disponible que moi. Quant à votre amie, je ne la connais pas et si vous pouvez la soigner seul ma présence n’est absolument pas nécessaire. Serait-elle si rassurée quand elle saura que le régent est entrain de perdre un temps précieux, pour vous regarder la soigner ? Il va m’en falloir un tout petit peu plus pour me détourner momentanément de mes obligations.
Il savait l’elfe fier. Sa requête lui avait pesé, il n’était pas dupe. Et pour qu’il lui demande de l’accompagner, le cas de son ami ne devait pas être si anodin. Ou peut-être se trompait-il et dans ce cas, il ne perdrait pas plus de temps avec cette histoire.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Lun 26 Juin 2017 - 4:19 | |
| Ton expression toujours peinte de la respectueuse neutralité adoptée durant tes salutation ne le laissa aucunement paraître, mais la sécheresse de l’accueil du Régent te laissa sans voix. Tu te serais peut-être attendu de pareille réaction de Daenor, connu pour le savant mélange d’impatience et de sévérité qui le rend si difficile à contenter, mais pas de celui dont tes seuls souvenirs sont ceux d’un guérisseur se démenant pour aider à orchestrer l’activité des dispensaires en tant de guerre. On dit de la guerre qu’elle change les personnes, et tu sais qu’en ce qui te concerne elle fait de toi quelqu’un de dur. Peut-être avait-elle l’effet inverse et assouplissait la personnalité d’Anorndellon.
- Puisque ma demande ne concernait aucunement le domaine politique, j’ai cru mon de nous défaire des titres pour s’aborder de manière plus personnelle. Pardonnez-moi si je vous ai froissé, loin de moi l’idée de vous manquer de respect… Régent.
Pour tout le respect que tu lui devais, et pour toute l’admiration que tu pouvais lui vouer, en tant que l’un de tes mentors, en tant que ton aîné, et en tant qu’excellent Mage de Vie qu’il était, tu ne pus retenir dans ton apologie une infime pointe de sarcasme. Au ton employé déjà dès le départ par ton interlocuteur, tu savais qu’il tiquerait vite, et que par conséquent, il serait prompt à se défaire de ta compagnie… ce qui finalement ne serait qu’à ton désavantage. Si tu l’as choisi lui, c’est bien à cause du souvenir que tu gardes de sa manière de faire. Parmi les Académiques il te semble être l’un des moins scolaires, l’un des plus à même de comprendre que la pratique prime souvent sur l’idéal et donc l’un des plus à même de t’aider à t’approprier ce que tu avais tiré de tes recherches dans les restes de l’aile des mages de Vie du Peninor Angol. C’est bien parce qu’il n’est pas un maître-mage que tu te donnes la peine de l’approcher.
- C’est bien parce que vous n’êtes pas un Maître-Mage que je m’adresse à vous. Si enseigner était votre vocation, alors fort est à parier que vous chercheriez à m’éloigner de l’objet d’intérêt. Car le savoir est aussi précieux qu’il peut être dangereux, et dans le cas des recherches du Cénacle de Lanthaloran, la balance penchait rapidement vers le second. Et je ne demande dans tous les cas pas l’accompagnement qu’obtiendrait traditionnellement un élève de son maître, je pense en avoir passé l’âge, mais tout juste l’autorisation d’à l’occasion venir quérir votre expertise.
Peut-être refuserait-il, peut-être accepterait-il et s’en tiendrait-il à cela, ou peut-être se laisserait-il happer par l’attrait de connaissances, des théories et d’hypothèses nouvelles. C’est bien leur curiosité qui faisait des magiciens les plus accomplis ce qu’ils sont après tout. Cet aspect de lui ne pouvait tout de même pas être déjà entièrement mort chez le Régent. Restait à espérer ne pas t’être trompé, et obtenir de lui suffisante neutralité, ou suffisant pragmatisme pour que son intervention potentielle ne vienne pas à se retourner contre toi ; et par extension contre Enoriel, qui t’accompagnait, bien que ne partageant pas l’intégralité de tes sujets d’intérêt, dans tes recherches.
- Quant à ma camarade, c’est vrai, je suis capable de la soigner à moi seul, tu ne laisses pas le temps à ton interlocuteur d’intervenir avant de couper ta propre pause et de reprendre ce qui n'en fait pas une situation optimale pour autant. Ce qu’un guérisseur fait seul, deux sont capables de le faire plus vite, et mieux. Jusqu’à aujourd’hui, son cas a été pris en charge, sans grand succès par les médecins Léandrois et voilà presque trois siècles qu’elle vit avec un corps lourdement affaibli. À cause de l’importance qu’occupe l’apprentissage de la magie martiale à Daranovar, nous avons l’habitude de cas similaires et savons comment nous y prendre pour soit prévenir le gros des dégâts, soit en grande partie les gommer lorsqu’ils sont déjà faits ton regard se fait plus perçant, et tes bras croisés sous ta poitrine à défaut d’un plaidoyer se font témoins du sérieux de ta requête sauf qu’il s’agit-là de médecine de guerre, difficile à faire accepter à quelqu’un comme elle, que nous sommes maintenant loin de Daranovar, et qu’entre le gel et la distance, elle pourrait bien retrouver l’envie de se complaire dans son état traumatique avant qu’aucun avancement n’ait été fait. Non seulement votre intervention rendrait la chose plus facile à accepter pour elle, mais ce serait bien plus simple pour moi de travailler avec un Mège aussi doué que vous que de prendre des risques inconsidérés avec un guérisseur plus motivé mais moins hardi, ou de tout bonnement de m’y prendre lentement et seul. Tu claques la langue, sans pour autant perdre maîtrise de la neutralité de ton de ton discours avant de finalement ajouter Surtout qu’en tant que mage, vous êtes aussi bien placé que moi pour savoir qu’aucun d’entre nous n’apprécierait de voir s’étendre en durée un traitement nous limitant dans notre usage des arcanes.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Lun 26 Juin 2017 - 15:09 | |
| Non mais... qu'est-ce qu'il lui prenait à me pousser comme ça ? C'est bon, je n'étais pas une enfant non plus ! Je savais rentrer chez moi toute seule et je suis même sûre que j'aurais pu prendre les livres dans mes bras ! Ou tout du moins utiliser la magie pour les transporter sans avoir de problèmes... Prise dans la tornade, je réussis avec peine à glisser quelques mots juste après qu'il ait posé toute une série de questions au doyen sans même arriver à expliquer mon point de vue. Là, j'avais de quoi mal le prendre... mais bon, c'était le fameux soir où nous étions tous deux fatigués et j'avais très certainement raté ma métaphore culinaire - pourtant, j'avais réfléchi à celle-là...
"Hum... Autant Artiön pense que l'incapacité à reproduire les sorts d'un autre domaine que le sien - notamment pour les mysticistes... - Spécifiquement pour les mysticistes. - ... est une affaire de transmutation, autant mes recherches m'ont amenée à penser que c'est une question de sensibilité. Que si nous représentions la sensibilité magique comme une sphère difforme, base d'un puzzle à laquelle les morceaux représentant l'air, l'esprit, la vie, le mysticisme et autres peuvent s'y raccrocher s'ils peuvent se raccrocher à la base, alors chacun a sa propre base et pour pouvoir soit s'ouvrir à la magie ou essayer de produire un sort d'un autre domaine, il faudrait arriver à modifier sa propre base. C'est trop peu détaillé, mais... Artiön, allez moins vite !"
Je soupirais... le mage pressait le pas, de plus en plus, et pour le coup j'étais dans l'incapacité d'aller à la même allure même s'il m'embarquait dans sa tempête. Par la suite je laissais Lómion nous éclairer de son savoir, intéressée mais malheureusement trop fatiguée pour bien comprendre tout ce qu'il disait. Arrivés chez moi ; A peine la porte ouverte, Artiön qui pose les livres et qui s'excuse de devoir nous laisser. Je le regardais partir, désespérée, me demandant sincèrement s'il n'allait pas falloir que je lui apprenne les bonnes manières. Je le regardais partir limite en courant, puis posais mes yeux sur Lómion.
"Désolée... je ne sais pas ce qui lui prend... Tant qu'à être ici, maintenant, peut-être voudriez-vous boire ou manger quelque chose ? Je... Je ne vous ai pas demandé, mais comment allez-vous ?"
Plus qu'à entrer, s'il le voulait. Même si je n'étais pas spécialement en état, parler avec lui tranquillement me ferait plaisir. S'il venait, j'espère qu'il comprendrait qu'en plusieurs ennéades je n'ai pas été fichue de de faire le ménage...
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| | | Anorn
Ancien
Nombre de messages : 671 Âge : 28 Date d'inscription : 18/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1201 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Dim 2 Juil 2017 - 21:38 | |
| Il entendit son interlocuteur tiquer quand il donna du Régent, mais il ne releva pas. Ce n’était pas question de savoir s’il s’agissait de politique ou non. Il détestait qu’on s’adresse à lui de manière plus personnelle quand il n’était pas lui même dans une approche disons plus intime que ce qu’il pouvait avoir en règle générale. Qu’il ne comprenne pas qu’il s’agisse là d’un manque de respect, soit. Mais il ne reviendrait pas là-dessus, la suite était bien plus intéressante. Il n’avait visiblement pas bien compris sa requête la première fois et quand il lui expliqua un peu plus en détails de quoi il s’agissait vraiment, il fut intrigué.
- Très bien, je pense pouvoir donner mon avis de temps à autre. Mais sachez qu’en aucun cas vous serez mon élève et je serai votre maître. Une telle relation ne m’intéresse ni de prêt ni de loin, je vous laisserai me consulter en tant qu’archimage de la Vie et seulement en tant que tel.
Qu’il n’aille pas raconter à qui voulait bien l’entendre qu’il était l’apprenti d’Anorn. Parce qu’en aucun cas ce serait ainsi. Il ne prenait pas d’apprenti et n’en prendrait jamais. Ce n’était pas vraiment ce qu’il affectionnait et il était assez médiocre pour transmettre ce qu’il savait. Peut-être un peu trop égoïste aussi, il aimait assez à garder ce qu’il savait faire pour lui. Comme si la manière de pratiquer son art devait lui rester propre et donc secrète. Il reprit cependant bien vite sur cette fille qu’il voulait absolument soigner, commençant de nouveau par l’affirmation qui l’avait premièrement fait tiquer. Il savait qu’il était toujours plus agréable d’avoir l’aide d’un plus grand que nous, de quelqu’un qui maîtrisait l’Art plus profondément, plus entièrement, plus fortement. C’était non seulement moins fatiguant mais aussi moins douloureux, et pour le mage et pour le patient. Il lui exposa son cas de manière rapide mais concise.
- J’entends bien qu’il serait profitable à vous deux que je sois là. J’aimerais cependant que vous entendiez que je ne peux pas venir maintenant, parce que j’ai d’autres obligations aujourd’hui. Quand je me suis levé ce matin, je n’étais pas certain de pouvoir me recoucher avant le milieu de la nuit. Et je ne parle même pas du fait que je ne verrai sans doute pas mes fils parce qu’ils seront endormis et parce que le royaume passe avant tout le reste. Si les médecins n’ont pas réussi à guérir votre camarade et que vous pensez pouvoir le faire, je vous suggère de trouver un mage qui a été dans les mouroirs et qui, tout comme ceux de Daranovar, s’y connaît assez pour vous aider. S’il est nécessaire que je vous donne des noms, je peux le faire. Beaucoup sont encore ici, dans ces murs, puisque le froid appelle peu aux grands voyages. Si le problème de votre camarde persiste ensuite et si elle le demande, il me sera peut-être possible de la recevoir, un autre jour. Si cependant elle veut se complaire dans son état traumatique parce qu’elle pense que la médecine dite de guerre n’est pas assez bien pour elle, c’est que son état n’est pas si grave et qu’il n’y aucune urgence. Elle changera peut-être d’avis dans quelques siècles.
Se rappeler qu’il n’allait sans doute pas voir ses fils aujourd’hui encore était une chose assez pénible. Il devait voir par la suite quelques conseillers, concernant principalement Eteniril et les missives qu’il échangeait avec Cléophas d’Angleroy, mais aussi Quatrième-Saison. Le conseil continuait de se réunir régulièrement pour prendre des décisions à propos de la cité mais il manquait une tête, il manquait un Seigneur Protecteur. Si Artiön continuait à le retenir ainsi, dans l’espoir vain qu’il se plie sur le champ à sa demande dans sa grande mansuétude, il serait en retard. Et il ne pouvait décemment pas être en retard.
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| | | Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: [Libre] La renaissance du Cénacle Sam 15 Juil 2017 - 15:02 | |
| À vrai dire, pour autant acerbe que puisse avoir été le discours du Régent, c’est un certain amusement que tu en auras tiré. Qu’Anorndellon ait été disponible immédiatement t’aurait bien étonné, et qu’il refuse donc de t’accorder immédiatement plus de temps est loin de t’être une surprise ; et le fait que lui non plus, tout froid de sang qu’il soit réputé être, se trouve incapable de ne pas ouvertement grincer des dents devant le-dit manque de temps avait quelque chose de normalisant. Grand mage, Régent du Royaume, vétéran de guerre, il n’en restait pas moins un elfe parmi d’autres, et un tout jeune – quoique passé millénaire – père.
- Qu’il en soit ainsi alors. Tu t’inclines, réitérant ton salut de la main opposée en signe d’entame d'un au-revoir En ce qui concerne les anciens des mouroirs, j’en ai déjà consulté assez pour retrouver la trace de ceux avec qui je n’ai pas récemment eu contact. Nul besoin de mobiliser plus de votre temps.
Elle est presque imperceptible la manière dont s’est allégé le ton de ta parole, mais nul doute que ton interlocuteur aura su la percer à jour. Il t’tétait difficile de faire autrement après tout, parce qu’au-delà de sa manière somme toute prosaïque d’aborder une problématique qu’est loin de connaître la majeure partie de l’Anaëh, il y avait eu cette remarque sur la médecine de guerre. Au moins parmi les rejetons de cette Académie il y en avait un devant lequel tu n’avais pas à faire des pieds et des mains pour prouver la validité de l’approche des militaires ; et il continuerait certainement malgré tout à se demander pourquoi diable était-il le premier thaumaturge à qui tu aies pensé pour se joindre à toi dans tes stupides recherches.
- Je m’appliquerai à ce que nos consultations par le futur soient aussi rapides et efficaces que possible tu te fends d’un sourire avant de quitter les lieux Que vos enfants n’aillent pas dire qu’on leur dérobe leur père.
Ne resterait plus maintenant qu’à espérer trouver parmi les anciens des mouroirs d’Alëandir un mège capable de t’assister dans la guérison d’Enoriel, et ce avant que ta camarade n’entame de retour en arrière.
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