[Hunzrung Langk] Compte rendu hivernale

« Parle Udhar, combien depuis le début du mois ? »
« Trois, Maître Hache-Rousse, mais il semble que le dernier n'ai jamais atteint Al-Rintalazad.»
« Les Wandrais ? »
« Na, la dernière attaque des sauvageons remonte à trois ennéade maintenant. Le marchand lui est mort de froid. On a retrouvé son corps la veille de votre arrivée, au moment de la relève.»
« Intrépide, mais stupide. Nous renverrons son corps au printemps chez les siens, d'ou venait t'il ?»
« Olysséa selon ses dires. Que fait-on de sa dépouille ?»
« Déplacez le à coté de la bélierie et tirez la neige de l'appentis pour l'en recouvrir, personne n'a ici de temps à perdre pour un benêt à longue-jambe malchanceux. Sortons maintenant.»

L'annonce jeta un froid qui se fit ressentir physiquement et avec force peu après le grincement irritant des gonds. Une bourrasque en profita pour pointer le bout de son nez avec vivacité, elle parcourut la petite pièce comme une tornade de givre, faisant volant les feuillets et friser les moustaches. Connaissant parfaitement le tempérament bouillant de l'ancien sergent, les nains n'émirent aucunes objections et suivirent en fil ordonné.
Olfdar Norisson Hache-Rouge n'avait lui que faire du froid, seul l'importait ça mission du moment, il était en charge de la surveillance du mur le temps de l'arrêt des travaux. Les forts blizzards de Karfias avait mené à mal le début des opérations de renforcement, tant si bien que l'Ongaraz de Lante, Lorgrund Duracier avait jugé bon de stopper net aux avancement ; il ne souhaitait pas sacrifier inutilement la vie de brave ouvrier nain. Ceux ci auraient encore fort à faire à l'approche du redoux.

L' Hunzrung Langk était maintenant bâtis. Des rives de l'Eris aux abords de l'Oliya, celui ci se dressait comme réel frontière physique faite de roc et de fer. Mais cette apparence bien qu’impressionnante, restait trompeuse, car il ne s'agissait pour l'instant que d'un simple mur.
Nombreuses des dernières portions qui furent édifiées ne possédaient aucuns renforts, aucuns parements et parfois même, point de créneaux. Le système tunnelier lui était loin d'être actif, tout comme les nombreux fortins à bâtir, sans parler des mises en places défensives qui à certains endroits, n'étaient encore que croqui sur vélin.
Seuls certaines portions stratégiques pouvaient aujourd'hui afficher une vitrine du travail des bâtisseurs et ingénieurs nains achevés.
La Porte-de-Fer en était le meilleur exemple à ce jour.
Un arc rampant rattaché au fortin s'étendait jusqu'au trois quart du fleuve, on y avait ajouté un système de herse ingénieux qui s'actionnait de l'intérieur. Ainsi, les nains contrôlaient tout passage entrant et sortant, qu'il vint du eaux ou des terres et cela à distance respectueuse des rives de l'Anaëh.
Mais ce réel bijoux en devenir, restait aujourd'hui encore fragile à son échelle.

Olfdar toisait l'horizon en direction du Sud et n'y distinguait pas à plus de cinquante pieds et il imaginait au delà de cette limite, l'ennemi tapis partout entre les congères. Derrière lui se trouvait la troupe de soldat l'accompagnant, silencieuse.

« Nous devrons être vigilant, la neige rend impossible la circulation des chars et il sera difficile de communiquer avec l'autre bout du mur. Il nous faut plus de barbe. Préparez une escorte pour Rintalzad et mandez y  les bûcherons et mineurs se retrouvant sans tâche. Celle ci devra se rendre en suite jusqu'à Lante. Et trouvez moi du vélin et du charbon, il me faut donner compte au Gardien des Plaines.»