Aux sources du Chaos

L'odeur putride du marais agressait les délicates narines du drow, plus habituées à humer les douces fragrances des palais de Thaar que la moisissure en décomposition recouvrant les rares pierres taillées de l'ancienne route qui traversait les marais. Une route ? Autrefois peut-être, mais désormais seules quelques dalles branlantes apparaissaient encore sous le pas du voyageur, vestiges muets d'une époque où des nuées de pèlerins suivaient ce même chemin dans l'espoir de vénérer leur Dieu. Tout en s'aidant de son bâton pour éviter de choir cul par dessus-tête, le sombre elfe se demanda depuis quand personne ne passait plus en ces lieux de damnation. Une décennie tout au plus, mais dans un marais chaque année dégradait les constructions à une vitesse affolante.

Putain de pays de merde de mes couilles, grommela vulgairement Haldren, vaguement conscient que le narrateur aurait espéré de sa part une réplique plus théâtrale mais n'ayant ni l'envie ni la volonté de produire l'effort apte à le satisfaire.

Si les deux pattes ne parcouraient plus ce chemin, nombre de créatures peu amicales hantaient ces marais puants. Des serpents gros comme des branches d'arbres se lovaient dans l'ombre en le fixant de leurs étroites pupilles, des bulles d'air sous les plans d'eau signalaient des anguilles dont il valait mieux éviter de chercher le régime alimentaire, et le drow était persuadé d'avoir à plusieurs reprises entraperçu des créatures vaguement humanoïdes dans les fourrés sans réussir à les identifier. Des goules peut-être ? La puissante magie nécromante dont avait fait preuve les adeptes du Chaos devait laisser des échos pouvant éveiller de telles horreurs.

Le Chaos ! Plus d'une décennie s'était écoulée depuis l'époque où ses adeptes régnaient sur cette région située aux confins du monde connu, affirmant vénérer la sixième et seul vraie divinité de Miradelphia, si l'on considérait le culte Pentien comme la référence de base. Apparut soudainement, ce culte avait disparu avec la même rapidité sans qu'aucune explication valable n'ait jamais atteint les oreilles de l'archimage. "On" parlait d'une guerre intestine au culte, "on" affirmait doctement que les autres Dieux avaient précipité le Chaos dans les abysses, "on" glosait sur un suicide rituel organisé par l'Oracle, "on" se répandait en rumeurs sur une secte qui continuerait à le vénérer...

...mais "on" est un con, affirma à haute voix Haldren pour clore son raisonnement.

Tout en continuant son chemin vers Abyssea, le cœur de l'ancien royaume du Chaos, le drow regretta de ne pouvoir s'y téléporter directement. Mais si d'anciens sortilèges de défense s'y trouvaient encore actifs, un tel acte équivaudrait de sa part à jongler avec des torches dans une fosse à goudron. Aussi, et à son grand désespoir, il lui fallait marcher dans la gadoue et supporter la puanteur de Faélia avant de pouvoir espérer percer les secrets de ce lieu maudit. S'aventurer ainsi seul dans un tel endroit constituait une folie suicidaire selon les lois des statistiques aventurières, toutefois Haldren n'était pas connu pour sa stabilité mentale et il espérait trouver à Abyssea des réponses à certaines questions qui le taraudaient depuis des années.

Au détour d'un arbre dont la pourriture du tronc menaçait l'équilibre, l'archimage aperçut un chicot noirâtre de pierres se dressant au milieu du chemin, vestige branlant d'une des tours de gardes de la cité. Redoublant d'attention car Abyssea constituait un piège amplement plus dangereux que les marais eux-mêmes, le voyageur reprit sa marche, étendant ses perceptions à l'affût de la moindre trace de magie. Pour l'instant, rien ne semblait le menacer car les sorciers du Chaos ne gaspillaient surement pas leur art pour une simple tour de défense, toutefois un drow n'atteignait pas l'âge du millénaire sans prendre des précautions.

Invoquant son art, l'archimage entama une lente incantation, ses doigts dansant un savant ballet dans les airs tandis que d'antiques paroles oubliées montaient de ses lèvres. Certains puristes affirment que la magie ne nécessite pas ces salamalecs, et sans doute ont-ils raison, mais de même qu'un focalisateur aide à concentrer son énergie, la gestuelle et les incantations permettaient à Haldren de suivre plus aisément la route mentale qui l'amènerait à la croisée des mondes. Autour de lui, l'air devint plus froid et plus sec, les serpents et autres créatures qui l'observaient s'éloignèrent en hâte, tandis que la toile entre les réalités se déchirait. Devant l'archimage, une faille apparut, d'un noir presque palpable, un noir qui ne dénotait pas l'absence de lumière mais l'existence d'une antilumière, une vision en négatif de la réalité. S'élargissant, la faille laissa passer une massive créature tout aussi ténébreuse, rappelant vaguement un sanglier qu'on aurait boosté aux hormones de croissance puis recouvert de piquants. Le mufle massif et dégoulinant de bave de la créature d'ombre s'inclina vers Haldren, tandis que ses petits yeux porcins brillaient d'un éclat rougeâtre, seule tache de couleur sur le monstre.

Bienvenu, euh... comment vais-je t'appeler ? Ah oui, je sais ! Tu seras... Groboubou II.

Ayant ainsi baptisé la créature du nom de son congénère défunt tombé face aux sortilèges de Porte-la-Peste durant la sainte croisade des prêtres de Kiel Elghinn à Oesgard, le drow désigna le chemin devant lui et ordonnant à sa créature d'assurer le rôle d'éclaireur... et accessoirement de cible à tout sortilège encore actif. Relevant son museau et lâchant un mugissement de mécontentement face à l'absence de combat, Groboubou II obéit néanmoins et entrepris de s'avancer vers la cité, Haldren le suivant à une dizaine de pas tout en sifflotant un air paillard.

La tour de garde avait du disposer d'un étage lors de sa construction, mais celui-ci s'était effondré, ne laissant d'intact que la salle principale d'où autrefois les gardes d'Abyssea surveillaient les pèlerins en route vers la cité. Entrant prudemment, le drow constata que l'endroit ressemblait davantage à une décharge qu'à un lieu de vie : sous les massives poutres du plafond qui retenaient les débris de l'étage, ce n'était que tonneaux défoncés, bouts de bois en vrac dans lesquels il paraissait difficile de reconnaître des tables, et au fond une armoire dans laquelle pendaient encore quelques tuniques mangées aux mites. Aucune trace de vie ne se décelait en ces lieux, aussi Haldren le raya de sa mémoire et continua sa route vers les remparts qu'il apercevait au loin dans la brume.

Des remparts ? Oui, il fallait bien encore leur donner ce nom malgré qu'une partie soit effondrée et le reste recouvert de plantes grimpantes. Une tribu de singes semblait avoir élu domicile à proximité de l'entrée et accueillit le visiteur par des cris de colère, vite remplacés par des cris d'effroi lorsque Groboubou II leur lança son mugissement de défi. En tout cas, la présence d'animaux sauvages semblait confirmer l'abandon d'Abyssea, tout du moins de la porte richement sculptée de figures terrifiantes par laquelle entrait le drow. Et pourtant, un simple effort d'imagination pouvait permettre d'imaginer la splendeur macabre qui en émanait quelques décennies auparavant.

L'intérieur de la cité se trouvait à l'avenant des défenses extérieures, délabrée et envahie par la végétation. La nature semblait rivaliser d'ingéniosité pour recouvrir au plus vite les bâtiments branlants qui se dressaient encore le long des avenues désormais vides. Ça ou là, on reconnaissait une échoppe ou une taverne, tous aussi abandonnés que la tour de garde visitée un peu plus tôt. Combien de personnes avait pu vivre là ? Difficile à jauger vu l'état de la cité, mais il semblait qu'Abyssea ait pu accueillir en son sein des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes. L'idée qu'une telle concentration d'âmes se soit évanouie quasiment du jour au lendemain donnait le vertige.

A l'angle de ce qui avait du être deux avenues importantes, Haldren trouva les restes d'une hôtellerie mieux conservée que les bâtiments alentours. Bien que fort abîmé, le plancher de l'étage y tenait encore malgré d'inquiétants grincements en certains endroits, et quelques rideaux voletaient encore doucement aux fenêtres dans la brise du soir. Décidant de passer la nuit là avant de s'avancer vers le château, le drow trouva un matelas qui pourrait lui servir de couchage s'il acceptait de le partager avec la colonie de punaises qui semblait y avoir élu domicile. Après avoir aveuglé la fenêtre pour éviter qu'un hypothétique guetteur ne repère de loin la lumière, le drow alluma un petit feu dans l'antique cheminée pour essayer de redonner à la chambre une vague apparence de confort.

Pas le grand luxe, hé, mais ça vaudra toujours mieux que de pieuter dehors, marmonna l'archimage.

Tout en mangeant sa spartiate ration de porc séchée, des questions lui envahirent l'esprit. N'était-ce pas une folie de venir ici ? Pourquoi ne pas s'en retourner à Thaar où tout le confort lui serait offert ? Mais un désir le poussait en avant, désir qui fait avancer le monde depuis des temps immémoriaux et qui se nomme la curiosité. Après ce difficile voyage, il ne comptait pas renoncer alors qu'il se trouvait quasiment aux portes du château d'Abyssea, là même où avait vécu le Fils du Chaos. Moins que des trésors enfouis dont il se doutait qu'ils avaient du être pillés à la chute du Chaos, Haldren espérait surtout trouver les écrits des prêtres qui pourraient peut-être l'éclairer sur la vraie nature du Chaos... vrai divinité ou simple mascarade ? Une entité qui avait pu pendant un temps contrebalancer l'influence des Dieux méritait à tout le moins qu'on s'y intéresse sérieusement.

S'enroulant dans sa couverture, le drow médita sur ses prochaines actions, rassuré par le pas pesant de Groboubou II qui patrouillait en reniflant bruyamment autour du bâtiment, insensible à la fatigue. La cité en elle-même ne semblait guère lui offrir de réponses, ce qui lui imposait de se rendre au château... c'est-à-dire dans le lieu même où l'ancienne magie du Chaos serait la plus puissante et la plus dangereuse.

Aucun coq matinal ne réveilla le drow, pour la bonne et simple raison que les gallinacés n'étaient pas légion dans cette cité maudite. Après s'être vigoureusement gratté tout en maudissant les punaises, Haldren sortit du bâtiment en cherchant du regard son sanglier d'ombre qui apparut dans la brume de l'aube, grognant de mécontentement face à une absence d'intrus qui se prolongeait. Assez curieusement, l'archimage avait remarqué que ses créatures finissaient par adopter un comportement assez similaire à leurs alter-ego miradelphiens au bout de quelques jours, mais lors de leur arrivée elles se comportaient comme des psychopathes en puissance avides de destruction. Sans doute y avait-il là matière à méditer sur les différences entre le plan primaire et celui des Ombres ainsi que sur l'impact que l'environnement peut avoir au niveau des processus mentaux, toutefois le moment s'y prêtait mal.

Le drow et son "charmant petit animal" de compagnie reprirent leur avancée vers le centre de la cité, avançant prudemment tant par crainte des pièges qu'afin de discerner d'éventuelles traces de vie. Et là, bingo ! Au bout de quelques rues, la boue avait conservé des traces de bottes qui ne pouvait dater de plus de quelques jours car elles n'avaient pas eu le temps de sécher. Se penchant, Haldren tenta de reconnaître la race du marcheur sans guère de succès. Certes il ne s'agissait pas d'un dawi, l'empreinte n'étant pas assez large, mais s'agissait-il d'un homme, d'un elfe ou d'un drow ?

Quelqu'un vit encore à Abyssea. Intéressant, mon précieux, murmura Haldren tout en caressant les poils épais de l'encolure de Groboubou II.

Suivre les traces se révéla assez aisé, la boue recouvrant quasiment toutes les rues de la cité. Un pisteur elfe aurait surement obtenu ces conclusions plus rapidement, mais l'archimage finit par en déduire qu'une personne patrouillait à intervalles réguliers dans la zone, plusieurs jeux d'empreintes similaires apparaissant aux mêmes endroits. Suivant son instinct, Haldren renvoya Groboubou II vers les quartiers extérieurs et se planqua dans un bâtiment qui donnait sur l'avenue par laquelle semblait passer l'inconnu. Plutôt que de se jeter dans la gueule du loup, mieux valait attendre en embuscade afin d'obtenir des informations utiles sur l'identité des habitants survivants d'Abyssea. Notons au passage que l’appât du gain rendait à Haldren une partie de sa cohérence mentale, lui faisant adopter des plans presque cohérents. En tout cas nettement plus cohérents que les folies habituelles issues de son cerveau dément.

Le problème des embuscades, c'est qu'il faut être patient. Très patient. Très très patient. Or les mages sont notoirement limités dans ce domaine, et notre héros s'apprêtait à repartir lorsqu'un bruit de pas se fit enfin entendre. Se renfonçant dans l'échoppe où il se cachait, Haldren vit un drow en armure s'avancer, lance et bouclier à la main. Certes l'armure était tachée de rouille, mais des yeux aussi exercés que ceux d'un natif du Puy pouvaient encore y reconnaître l'antique emblème du Chaos. Voilà qui répondait au moins en partie à une question : les chaotiques n'avaient pas tous disparus, certains d'entre eux tentaient encore de s'accrocher aux préceptes de leur religion au milieu de ces ruines branlantes.

Était-ce à nouveau par instinct qu'Haldren agit alors ? Ou plutôt s'agissait-il de l'aboutissement d'un plan mûrement conçu sans pour autant oser se l'admettre par crainte de l'échec ? Bandant sa volonté, l'archimage pénétra dans l'esprit du garde pour y prononcer ces mots :

JE REVIENS A VOUS, MES ENFANTS.

Le garde sursauta en poussant un petit cri d'effroi. Même pour un adorateur du Chaos, entendre d'un coup une voix dans sa tête pouvait à juste raison faire peur. Brandissant son arme, le gaillard pivota sur lui-même à la recherche d'un ennemi invisible. Au bout de quelques minutes, se sentant surement un peu con, il arrêta son manège, se donna quelques claques sur le haut du crâne comme pour s'extraire d'un mauvais rêve puis reprit sa marche d'un pas moins assuré qu'à son arrivée. Derrière lui, à une centaine de mètres, l'archimage se glissa de maison en maison afin de voir où cela le menait.

Plusieurs jours avaient passés sous un brouillard épais et une pluie fine mais insidieuse qui gouttait désagréablement sous les vêtements. Profitant de la taille d'Abyssea et du fait que la cité demeurait en majeure partie inhabitée, Haldren s'était temporairement installé dans une ancienne hôtellerie et chaque jour il s'approchait un peu plus près du château, tentant de repérer de loin les gardes ou les autres adeptes qui vivaient dans la zone. Combien étaient-ils ? Difficile à dire car le drow n'en avait jamais vu plus d'une dizaine à la fois et la distance ne lui permettait pas de vérifier s'il s'agissait toujours des mêmes personnes.  Cette communauté sectaire dévouée au Chaos ne représentait certes plus qu'un pouillème de la masse grouillante qui avait parcouru les rues autrefois, toutefois ils suffisaient à empêcher tout accès au château lui-même en plein jour, d'autant plus que des fluctuations magiques anarchiques signalaient la présence de pièges qui risquaient de fonctionner encore face à une tentative d'intrusion extérieure mal préparée.

Renouvelant son intrusion mentale à plusieurs reprises, l'archimage avait donc continué à envoyer des messages a certains adeptes. "Je reviens", leur répétait-il régulièrement, variant parfois avec des "attendez-moi" ou "mes enfants... pas perdus, non". En tout cas, ces interventions avaient eu un effet similaire à celui d'un coup de pied dans une fourmilière, car des discussions virulentes s'élevaient désormais entre les adeptes ayant reçu ces messages et les autres. Probablement s'agissait-il d'échanges pseudo-théologiques sur l'origine de ces appels. Rien d'étonnant pour des cultistes abandonnés par leur dieu depuis une décennie, qui devaient osciller entre un optimisme béas à l'idée du retour du Chaos et une méfiance bien naturelle envers une éventuelle tentative d'usurpation.

Mais si tout cela amusait l'archimage, un point le contrariait : aucun des cultistes dont il avait atteint l'esprit ne rayonnait une aura magique supérieure à celle du pékin moyen en Ithri'Vaan. Soit il jouait de malchance dans ses tentatives, soit les prêtres du Chaos ne possédaient plus aucun pouvoir autre que leur talent oratoire. Certes, cela pouvait apparaître comme rassurant car ainsi personne ne serait en mesure de déjouer ses intrigues, mais l'absence d'aura faisait craindre au drow qu'il ne trouve aucune trace en ce lieu de l'ancienne divinité. Comprenant que seule une intrusion dans le château pourrait répondre à ses questions, Haldren décida d'agir sans plus tarder en passant à la seconde phase du plan minutieusement établi depuis trois minutes.

[Quelques heures plus tard]

A la nuit, une ombre se faufila entre les rares gardes en faction, esquivant leurs itinéraires trop routiniers, profitant des moments où aucune paire d'yeux ne fixaient la muraille pour l'escalader. Le château se trouvait en mauvais état et une brèche permis à l'intrus d'y pénétrer, ses yeux de chat perçant l'obscurité des couloirs suintant d'humidité, faiblement éclairés par la clarté nocturne. La taille de l'édifice défiait l'entendement, il n'était guère difficile d'imaginer l'époque où des centaines de soldats fanatisés par le Chaos y défilaient pour la gloire de son oracle. L'ancien Ditronw Da're et Obok Senger se souvenait que même l'Olath Blada prenait alors en considération Abyssea dans ses stratégies militaires, signe d'un véritable respect chez les puysards.

Enfin Haldren trouva ce qu'il cherchait : une sorte de chapelle dédiée au Chaos, tout du moins cela y ressemblait. Sans être expert en matière de dogme, la présence d'un autel couvert de sang devant une rangée de bancs en bois correspondait plus à un lieu de vénération pour fanatiques qu'à un club de cartes pour elfes retraités de l'armée. Fouillant dans le sac qu'il avait péniblement traîné avec lui, le drow en sorti un masque d'or nisétien acheté plusieurs mois auparavant à un antiquaire de Thaar. Finement ouvragé, l'objet conviendrait parfaitement à ses desseins, seul un expert particulièrement observateur pouvant remarquer que certaines des gravures du masque faisaient en réalité référence au culte draconique et non au Chaos. Ayant mis le masque pour caché ses traits et ôté sa tunique, Haldren installa deux braseros à ses côtés qui mirent en valeur sa peau d'ébène et ses pectoraux impeccablement entretenus par des séances d'exercices quotidiennes (qui auraient fait pâlir d'envie cet enquiquineur d'Estiam, se dit notre héros non sans fierté mesquine), puis il s'assit sur l'espèce de trône qui dominait l'autel.

Ayant vérifié une dernière fois que tout semblait en ordre pour sa petite comédie, l'archimage inspira profondément puis hurla mentalement à travers toute la bâtisse :

JE SUIS REVENU