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 Qu'on engraisse le petit peuple, pardi! [ Solo ]

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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Qu'on engraisse le petit peuple, pardi! [ Solo ]   Qu'on engraisse le petit peuple, pardi! [ Solo ] I_icon_minitimeMar 5 Sep 2017 - 2:07




Début 1ière ennéade du mois de favrius
An 10 de ce cycle



Un babil étourdissant tenait la salle du trône en otage, le tout entretenu par une tapée de paysans, pour ne pas dire d’agriculteurs. Pour certains, les retrouvailles encouragèrent leur enthousiasme jusqu’à jacter passionnément leur joie, pour d’autres, la compétition fût de mise et, de revoir leurs émules en personne, ajouta moult de vigueur à cette cacophonie déjà bien prenante ! Parmi certains membres de la garde, iceux tenant une position fixe aux portes, certains sourires aiguayèrent leurs faciès à l’écho de quelques bribes de conversation. De ceux-ci, notamment, quelques exclamations fortes sortirent du lot. « Ouhla ouhla! C’est qu’la boule jaune va enfin nous rôtir la caboche! J’en pouvais plus d’me peler ! »  Tonna l’un d’eux à la farce. « Bah au moins, si tu cuis ça sentira d’jà meilleur que ton odeur de purin! Haha! » Répliqua un autre qui visiblement, lança la pique plus que pour taquiner et, à ça moquerie se gaussa à l’unisson nombre de petites gens. « Bah que oui! C’est sûr que monsieur y sent la rose, hein! Surtout d’puis la fois qu’une d’ses vaches lui a chié sur la tronche! » Gueula un autre qui décida de ne plus retenir ce qui sembla être un secret, jusqu’à maintenant bien gardé. Alors là, non seulement leurs voix portaient, mais les ricanements fusaient d’autant plus, presque à leur en faire péter la rate et à en pleurer pendant des plombes. Hélas, il fallait une fin à toute bonne chose ; une maigre compagnie fit son entrée sans subtilité, icelle pesamment harnachée et armée, accompagnant l’homme qui vraisemblablement était le fautif de ce rassemblement troupeau de pégus. Était-ce au passage du frottement métallique qu’occasionnèrent les harnois, ou la vue des hallebardes aiguisées à outrance que se turent fissa les grouillots, peu sauraient le dire. Une chose était cependant certaine, nombres de bouille s’illuminèrent à la vue du Saint-Aimé, iceux reconnaissant le régent comme le fils de Godfroy, autrefois dévoué à la cause paysanne. Elle datait sa dernière visite aux champs, mais tout de même, nombreux se souvinrent de l’étendue de sa dévotion envers les tâches ardues auxquelles se devaient de composer l’entièreté du bas peuple, lorsque le temps des moissons venait.

« Mes amis, il me faut en un premier temps vous remercier tous pour votre présence. J’ai conscience que vous avez fort à faire avec la saison qui approche, vos outils se doivent d’être entretenus de même que la main d’œuvre se doit d’être dénichée et formée, mais il me faut vous tenir quelques mots importants avant le début de la saison. » Enfin, un peu de silence. D’une aisance alarmante, il avait conquis l’attention de tous et s’était assuré que l’assemblée soit concentrée sur les enjeux qu’il allait soulever. « Ce n’est plus un secret, d’ici quelques ennéades, voir journées, nous emporterons avec l’armée nombre de nos réserves alimentaires et marcherons sur le Médian à l’aide de l’armée. L’hiver fût long, rigoureux et difficile pour toutes les familles du Berthildois ; ainsi je ne peux concevoir prolonger cette période de vache maigre toute la saison estivale, c’est pourquoi j’entretiens nombres d’espoirs à votre propos. Nos silos doivent se renflouer, les légumes doivent abonder et vos commerces prospérer. » Avant même que termine le Régent d’expliquer ses demandes, un gros bonnet de l’agriculture, possédant nombres de terrains, lui coupa net la parole. « Oé oé! C’est beau tout ça m’sieur le Régent, sauf que j’sais pas trop si vous z’avez l’œil comme moy, mais la neige, y’en a ! Et pour toute l’année tellement y en a épais! »  Affirma l’homme au langage particulièrement grossier, le regard intensément posé sur Louis. « Elle fondra plus rapidement que vous le pensez, monsieur Albert. » Et encore, même s’il fût étonnant pour certain que le Saint-Aimé connaisse le nom du plaignant, ce dernier réitéra avec toute sa verve. « Oé oé! Mais quand elle fondra m’sieur le marquis, ça f’ra des innondations pô possib! On en aura jusqu’aux g’noux! » Et à cette vérité, Louis posa sa main contre son menton, légèrement pensif, sans ajouter quoi que ce soit, comme si la problématique en était vraiment une pour une fois. « Behh! On a qu’à élargir les faussés! Ou les creuser plus profond, m’est d’avis … » Sauva la mise un autre pégu, quoi qu’un peu moins bête que ses comparses. « Nous pourrions aussi creuser quelques rigoles menant jusqu’aux fossés … Est-ce que la chose aiderait à drainer vos sols, monsieur Albert? »  À la gueule que tira le principal plaignant, la chose était sans doute possible mais peu probable. « Je fournirai la main d’œuvre s’il le faut. Je vous le dit à tous ; cette année sera la vôtre, le pays plus que jamais aura besoin de vous. Je désire que vos champs prospèrent tant, que les dépenses de l’armée n’assombrissent en rien nos réserves. Je suis prêt à tout pour arriver à mes fins. »  

« P’tet que pour une année, seulement une … On pourrait laisser tomber la jachère. » Suggéra un autre, quoi que téméraire vu la surprise qu’une telle chose souleva.  « QUOI! Z’êtes pas un peu marteau, hein?! La jachère c’est la SANTÉ d’nos champs, tudieu! Tu t’y plis pas une année et c’est foutu pour les autres années! » S’emballa un ventru personnage qui semblait avoir tatoué sur le cœur ses champs. « On pourrait p’tet le faire et juste planter quel’q légumes qui d’mandent pas trop d’entretien, qui soyent pas trop méchant avec la terre, v’voyez. J’parle d’la pomme d’terre, des haricots, d’la bette à carde, du topinambour! » Et ainsi naquit une discussion un peu mouvementée, mais qui avait matière à débat. Ces légumes demandaient peu d’entretiens, peu d’eau et s’ils ne poussaient pas car la terre manquait de nutriments, seuls les maigres résultats suffiraient pour cette année, du moment qu’ils étaient en extra. Après de nombreuses minutes à débattre entre eux, ils en vinrent à une décision. Positive, j’entends.

« Ainsi nous irons de l’avant avec ces trois directives. Premièrement, des rigoles seront établies sur l’entièreté du territoire inondé par la fonte des neiges et ce, au coût de l’état. Les fossés seront approfondis et élargis par le fait même, de sorte à ce qu’accélère le drainage des terres cultivables. Deuxièmement, la jachère sera pour cette année abolie, mais sera traitée avec délicatesse et sera ensemencée de légumes peu demandant pour la terre. Troisièmement, toutes les terres éloignées et souventefois délaissées par manque de main d’œuvre se devront d’être utilisées ; les fonds à l’emploi de main d’œuvre supplémentaire seront fournis également par l’état. Pour ceux qui auront les moyens de s’offrir le luxe de plus d’employés, nous ajusterons le prix de vos livraisons à la hausse afin de compenser l’aide financière offerte aux autres agriculteurs. Cette année est la vôtre, messieurs. Le Berthildois compte sur vous. »

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