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 [Missive]Prendre la plume | Fenris

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Halyalindë
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MessageSujet: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeJeu 5 Oct 2017 - 18:08

<< Convalescence

A Fenris Nöldorion

Dixième année du XIe Cycle
5e jour de la 6e ennéade de Karfias
Ardamir

Fenris,

Prendre la plume pour t'écrire me fait une impression étrange je dois dire. J'ai hésité pendant des heures sur la façon dont je devais te saluer, ça présage de la suite... Promis, j'essaierai de nous éviter à tout deux un exercice trop pénible.

Je suis arrivée il y a plus d'une ennéade, comme prévu. Mais pour le reste, mes débuts ont été plutôt mouvementés. Je suis constamment entourée et maintenue dans un périmètre de pierre de quelques dizaines de mètres de rayon, comme l'a demandé Anornedellon. Je m'acclimate encore et ce n'est pas toujours évident, autant pour l'enferment que pour la cohabitation avec les réels pensionnaires du Cloître. Maintenant je peux me considérer comme extrêmement chanceuse d'être passée à travers la dernière décennie sans arriver plus tôt là ou je suis.

Mais j'ai eu aussi de sacrées surprises. Je m'attendais à ce que mon père et moi passions énormément de temps ensemble mais j'avais l'impression que mes proches étaient plus à Alëandire qu'à Ardamir. Tu sais que ça m'angoissait un peu... Un peu plus qu'un peu. Mais depuis mon arrivée, le nombre des visites ne m'a presque pas laissée le temps de réaliser où je me trouvais. Bien sûr, les soigneurs les limitent un peu et s'arrangent pour les réduire, mais au moins la transition est moins violente que prévue.  Le Cloître n'étant pas un endroit pour les enfant, Lomion et Valamel m'ont même fait un dessin et ils ont demandé à mon père de me l'apporter. Moralité j'ai aussi commencé à correspondre avec eux. Entre ça et les visites, l'angoisse que j'avais au début de voir les mouroirs d'Eraison se répéter est presque passée.

Le Conseil a réagit de façon inattendu aussi. Mon éviction de la vie politique par le Haut Conseil les a vraiment secoué. Fedrion est toujours aussi ravi de me voir partir et plusieurs voix s'en sont tenues à un agacement légitime envers l'ingérence du Haut-Conseil après la façon dont le Trône Blanc a laissé Ardamir seul face au drow, mais d'autres ont été assez extrêmes. Une dispute entre l'Aigle de mon escorte et les Conseillers a dégénérée au sujet de la réquisition de chambres au temple de Tari alors que la Cité doit encore s'occuper des soins de nombreux blessés et soldats incapables de faire le voyage jusqu'à leur Cité d'origine. Killen et lui en sont venus au mains. La communauté Eraisonnienne est également sur les dents et commence à parler ouvertement du Haut-Conseil comme néfaste. Tout cela me fait un peu peur mais je n'ai pas le droit de m'exprimer sur la question ou d'utiliser mes visiteurs pour interférer avec les affaires du palais sous peine de me voir interdire les visites de toute personne n'étant pas de ma famille. Alors je n'ai plus qu'à faire confiance à mes collègues anciens collègues.

En attendant je m'occupe. Avant que les visites ne diminues trop, je suis en train de convaincre mes soigneurs de me laisser planter quelque chose dans le jardin. Pour l'instant je suis de corvée avec l'équipe des cuisines mais si je reste toute la journée à l'intérieur je vais devenir folle.

J'ai entendu Randil hurler l'autre nuit. Il n'est pas très loin, même s'il ne se montre toujours pas. J'en prends mon parti. Au final, tout ça me permettra peut-être de trouver un équilibre moins précaire et plus sain. Je sais que cela fait encore peu de temps, mais je pense à toi chaque jour. J'espère que tes premières missions se passent bien et que nous nous reverrons vite.


Je t'aime,
Halie


PS : mon père te salue également. Je lui ai appris pour nous deux. Tu te doutes bien qu'il n'a pas été surpris le moins du monde. Pour reprendre ses mots : " Si tu lui fais de la peine, je m'occuperai personnellement de ton cas, jeune fille. " Je pense que ça veut dire qu'il t'aime bien...


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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeJeu 12 Oct 2017 - 12:35

A Halyalindë Yasairava

7ème jour de la 7ème ennéade de Karfias
An dix du XIe Cycle



Melethalie,

Tu sais bien qu'écrire est davantage un plaisir pour moi qu'une corvée. Et lire, surtout lorsqu'il s'agit de tes lignes, me réjouit bien plus encore. Peu m'importerait presque le contenu pourvu que cela vienne de toi.

Je suis heureux d'apprendre que tu es bien arrivée et que ta condition t'es moins pénible que tu ne le craignais. Je préfèrerai te savoir libre mais je me rappelle alors que tu risquais bien pire et que ton enfermement n'est que temporaire. Tout comme moi, ils constateront bien vite que tu es à nouveau toi-même. J'imagine comme il doit t'être difficile de te cantonner à la position d'observatrice très lointaine de la situation d'Ardamir mais c'est peut-être l'occasion de prendre un peu de temps pour toi. Tu ne te ménages pas depuis bien avant de l'on se rencontre, je n'en doute pas. Aujourd'hui, tu y es effectivement contrainte mais cela ne peut t'être que bénéfique.
Tu désapprouves au moins en partie ce que je viens d'écrire, j'en suis sûr... Mais, pour une fois, essaie d'être un peu égoïste et profite de cette période de "convalescence" pour te ressourcer pleinement. Tu es limitée dans tes mouvements, certes, mais cela ne durera qu'un temps et ils finiront par lâcher du lest peu à peu.

Ici, les entraînements continuent. Je n'ai pratiquement pas quitté la caserne depuis ton départ, hormis pour voir Finwë et croiser ma mère avant qu'elle ne parte. J'ai d'ailleurs coupé court aux conversations sur ton sujet avec elle. Je sais parfaitement ce qu'elle pense de tout ce qu'il t'arrive et je n'ai pas besoin de l'entendre de sa bouche. Tu fais toujours partie d'Anaëh et j'ai le droit de te rendre visite, c'est la seule chose qui m'importe. Je rends visite à Macabre de temps à autres. Elle a repris un semblant d'enseignement magique à l'Académie, mais rien d'officiel. Je constate néanmoins que cela lui fait du bien et qu'elle s'en porte un peu mieux. C'est une étrange personne mais je frissonne en pensant à ce que l'on a pu faire subir à cette enfant pour qu'elle devienne ainsi. Malgré tout, on discerne certaines qualités chez elle et il est indéniable qu'il s'agit de quelqu'un de bien. Que serait-elle devenue si elle n'avait jamais quitté la protection d'Anëh ?

Je n'ai pas de nouvelles d'Urthel, mon tuteur, et mes instructeurs prévoient de m'en affecter un nouveau. Sans doute un duo pour couvrir à la fois mes besoins en matière de maniement des armes et de magie. La voie du guerrier mage n'est pas totalement inédite mais elle est suffisamment rare et demande un suivi particulier qu'un maître d'arme ou un mage seul ne pourrait m'apporter. Le Commandant Artiön s'est proposé de m'entraîner le temps de son séjour à Alëandir et nous sommes assez compatibles mais il ne peut décemment pas être mon tuteur définitif. Je ne lui ai pas encore révélé notre relation mais j'en trouverai l'occasion maintenant que ton père en a officiellement été informé. Je pense que je lui dois au moins la vérité sur nos liens indirects.

Avec cette absence de précepteur défini, je n'ai pas eu de nouvelle mission pour l'instant. Si ma route me mène à proximité d'Ardamir, je te promets de te rendre visite, même si je ne pourrais pas forcément rester longtemps. Te serrer dans mes bras allègerait déjà le vide laissé par ton absence. On me fera probablement éviter Eteniril dans un premier temps, pas tant pour préserver mon cœur que mon corps. Après tout, je suis le seul Tel'sorn ayant participé à la mission d'infiltration de la cité dont on ait vu le visage. Ils ignorent mon nom pour l'instant et mes supérieurs tiennent à ce que cela demeure ainsi. Pourtant, si je n'aime guère profiter de mon lignage pour obtenir ce que je désire, je ne peux m'empêcher de penser que, si cette conseillère félonne savait qui je suis, elle retirerait ses menaces plutôt que de les mettre à exécution. Et cela me fait sourire...

Puisque je n'ai plus rien à lui cacher, tu salueras ton père de ma part de manière plus officielle. Il me tarde de pouvoir le faire en personne, c'est un homme que j'apprécie beaucoup.

Quant à toi, nin meleth, sois assurée que toutes mes pensées t'accompagnent. Tu demeures dans mon cœur à chaque instant et j'en viendrais même à souhaiter avoir des jours à compter pour avoir au moins ce soulagement que l'on se retrouvera bientôt. Je te tiendrai informée de mes déplacements si je le peux.

Avec tout mon amour,

Fenris


PS : J'ai envoyé une lettre à Beraïlin lui demandant à ce que le matériel que tu as laissé dans mes appartements te soit rendu. J'espère qu'il te sera utile.
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MessageSujet: Re: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeDim 15 Oct 2017 - 0:50


Hiver - 9e jour de la 7e ennéade de Karfias
An 10 du XIe Cycle

En lisant les lignes de Fenris, un froncement de nez gagna rapidement le visage d'Halya, rapidement chassé par un léger rire. Oui, elle désapprouvait le fait qu'il trouve que cette situation ne pouvait pas lui être néfaste alors qu'il savait si bien quelles pouvaient être les angoisses qui l'animaient à l'idée d'être enfermée à la seule merci de soit disant guérisseurs. Mais cela prouvait qu'elle avait réussi à ne pas l'inquiéter dans sa lettre... et également qu'il la connaissait bien étant donné qu'il lui rappelait que ses déplacements ne seraient aussi limité que durant quelques mois, touchant très exactement le point qui lui était le plus difficilement supportable.

Elle parcourut lentement la suite, tempérant l'envie de dévorer la lettre avec celle de ne pas en voir la dernière goutte d'encre. Loin des regards inquisiteurs des diplomates, des militaires et des soigneurs, les émotions passaient sur son visage aussi clairement que si elle les avaient décrites à voix haute. Elles passaient de son cœur à son corps, s'exprimant à fleur de peau sans passer par les filtres de l'esprit, lointain écho de sa vie sauvage.

Son expression se ferma lorsqu'elle passa sur l'évocation de Mélian, pour s'ouvrir la seconde d'après devant l'assurance de Fenris. Macabre lui fit esquisser un sourire attendri. Elle était heureuse de savoir qu'elle avait trouvé de quoi gagner en stabilité. Peut-être un jour pourrait-elle l'emmener se promener dans les jardins de Kÿria, voir l'Estel... Un jour. Un pincement au cœur. Elle déglutit. Puis le nom d'Artion. Elle se souvenait de ses interventions franches lors du conseil. Il était parmi ceux qui avaient totalement compris son geste. Il semblait aussi un peu renfrogné lorsqu'on l'avait rappelée pour lui annoncer son jugement, comme si quelque chose ne s'était pas passer comme prévu. Et même au delà de ça, il serait bientôt l'époux de Kaëlis, alors autant se mettre à l'apprécier. Elle rit un peu en lisant que les deux hommes étaient compatibles. Vu ce qu'elle avait entendu dire sur le Commandant, il avait du en faire voir des vertes et des pas mûres à son élève.

Puis un poids vint lui appuyer sur la poitrine. Se souvenir la douceur de son étreinte. Le rappel de ce qu'il avait du traverser à Eteniril. Et un allègement en l'imaginant user de son patronyme de façon machiavélique pour faire paniquer cette fameuse conseillère. Cela lui ressemblait si peu de passer à l'acte... et cela lui ressemblait tant de l'imaginer tout de même.

Eorim serait sûrement au anges de savoir que l'Aigle prenait le temps de répondre à la correspondance de sa fille.

Le dernier paragraphe lui serra la gorge. Elle serra les mâchoires tout en souriant, des larmes lui venant aux yeux.

Ce qu'il pouvait lui manquer...

Elle n'était pas malheureuse mais il lui semblait être... plus perdue qu'elle n'aurait du. Sans la politique, sans Randil, sans son devoir, elle était assise au bord d'un millier de chemins qui lui paraissaient bien trop vagues... Il n'avait que trop raison lorsqu'il lui demandait pas si innocemment que ça de profiter de sa convalescence.

Il n'y aurait jamais de bon moment pour prendre du recule dans la voie qu'elle avait choisie. Il y avait toujours d'autres dangers, toujours d'autres problèmes à régler... Et pourtant se voyait-elle rester dans cette position ? haïe par certains, admirée par d'autres ? Sujet de discordes d'une envergure telles qu'Ardamir entière en était touchée ?

Il lui manquait d'autant plus que c'était à son contact qu'elle s'était jurer de ne plus regarder ailleurs. Et d'un autre côté, elle était soulagé qu'il ne soit pas présent car en son cœur, elle avait l'impression de voir poindre la raison pour laquelle elle ne voulait pas qu'il l'accompagne à la recherche de Randil. Elle ne pouvait pas construire son monde autour de lui. Elle trouverai ses propres solutions...

Mais il lui manquait tout de même.

Ne retenant pas ses larmes cette fois, elle relue la lettre. C'était la première. Elle savait que les suivantes ne la mettraient surement pas autant dans tous ces états.

Et elle lui écrirait de nouveau. Pour lui parler de tout et de rien. Pour lui demander conseil aussi. Mais pas dans l'heure. Pour l'instant, elle avait besoin de prendre un bain et de retrouver un peu d'optimisme.

Elle posa la missive sur son bureau, dans une chemise contenant trois autres notes manuscrites d'une écriture qui n'était pas la sienne. A côté, une chemise bien plus épaisse contenait un monceau de lettres. Certaines inachevées, d'autres maintes fois corrigées. Jamais envoyées. Lorsqu'elle sentait l'ombre de cette chambre devenir trop étriquée, elle avait pris l'habitude de penser aux personnes qu'elle aimait et de leurs adresser ses moments de faiblesses. La majeure partie d'entre elles étaient adressées à Fenris, pourtant, elles seraient sûrement mises au feu avant qu'il ne puisse les lire. Il n'était pas question qu'elle l'accable alors qu'il devait déjà avoir si peu de temps pour lui-même.

Ses doigts, dont les cales avaient partiellement disparues, glissèrent sur l'avant de la chemise. Ses yeux fixant sa couleur brunâtre sans la voir. D'un autre côté, elle-même ne voudrait pas qu'il se débatte seul face à ce genre de doutes. Peut-être devrait-elle lui en parler lors de sa prochaine missive en fait...
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MessageSujet: Re: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeJeu 16 Nov 2017 - 0:38

A Fenris Nöldorion

Dixième année du XIe Cycle
1er jour de la 9e ennéade de Karfias
Ardamir

Fenris,

Heureuse de savoir que ton entrainement se passe bien. Pour ce que j'en ai vu, le Commandant de Daranovar me semble être quelqu'un de franc et de pragmatique. Cela ne m'étonne pas que vous vous entendiez bien, cela dit je serais aussi étonnée d'apprendre qu'il t'ait ménagé pour autant. J'espère que tu tireras le meilleur de ce qu'il peut t'apporter avant de repartir en mission.

Merci de m'avoir donné des nouvelles de Macabre. Elle a de la chance d'être aussi bien entourée. Elle a une compréhension magique si naturelle , elle trouvera un véritable mentor, je n'en doute pas. J'aimerai l'emmener voir l'Estel un jour. Elle semble si loin de comprendre les bases de notre culture, voir la beauté de ce pourquoi nous vivons lui permettrait peut-être de se sentir moins seule. D'ailleurs, elle a pu avoir d'autres nouvelles de Neraën depuis le Conseil ?

De mon côté, les soigneurs ont restreint mon nombre de visite. Ils ont également refusés mes visites au Sanctuaire de Kÿria mais la Grande Prêtresse ne leur a pas laisser de choix en ce qui concerne une visite ennéadaire pour prier avec elle. J'ai l'impression que les enjeux de mon propre enfermement me dépassent complètement alors évite de m'écrire encore que je dois profité du séjour, sinon il se peut que ce ne soit pas moi qui réussisse à me venger la première...

Mais blague à part, et même si je déteste le reconnaitre, tu n'as pas tort. Je m'aperçoit que cela fait trois siècle que j'avance selon ce que me dicte mon devoir envers Ardamir et Anaëh sans prendre le temps de me demander pourquoi je suis encore ce devoir ou ce à quoi j'aspire pour moi et pour Ardamir. Je gère des situations désespérées et des crises, rien de plus. On ne construit pas un avenir sur des crises perpétuelles.

Le fait qu'Ardamir continue à vivre et à prospéré sans mon concours me fait voir les choses sous un nouvel angle, tout comme le fait que tant de gens soient attentives à mon devenir. Quoi qu'il m'arrive, Anaëh survivra et Ardamir également. Je n'ai rien d'indispensable, mais la situation me fait sentir que je n'ai rien d'insignifiant non plus. Tu devrait voir la passion que déclenche le simple nom du Haut-Conseil ou du Trône Blanc. Je pensais que cela atténuait en quelques ennéades mais la tension est toujours là, intacte, et elle me parvient même au cœur du cloître. Je me rend compte de l'ampleur que peut avoir chacun de mes actes comme jamais je n'en avait eu conscience. Je ne suis plus une chef de guerre à leurs yeux, depuis le Voile, les décisions entourant Eraison, Eteniril, le Haut-Conseil. J'ai l'impression de toucher à peine du doigt que devoir ou pas, titre ou non, les ardamiris et les eraisonniens ont confiance en moi, en mon jugement et en mes décisions. Quelque soit la voie que je prendrai en sortant d'ici, même si je me retire de toutes les affaires publiques, cela enverra un message à beaucoup de monde et cela aura des retombées. Pour l'instant, cette idée me donne le vertige.

Je ne sais pas quoi faire d'autre que suivre ou donner des ordres, comme je l'ai toujours fait, mais je ne sais pas non si j'aurai l'endurance et l'envie nécessaire pour continuer dans la voie que j'ai choisie jusqu'ici en retrouvant un équilibre qui me fait défaut depuis si longtemps. J'ai bien trop de doutes pour une seule tête. J'aime me rendre utile, je n'arrive pas à ignorer le malheur des autres, le combat est pour moi un art et je ne supporte pas de voir des supérieurs faire de mauvais choix. Mais le sang et la guerre commencent à me peser et je crains de m'user rapidement en supportant les même responsabilités plus longtemps, le poids d'une cité entière sur chacun de mes actes et les regards de jugement. La reconnaissance à laquelle je suis habituée est aussi grisante que son prix est lourd à porté.

A Eteniril, pour la première fois, je suis allée jusqu'à remettre en doute ma foi. L'action m'exalte toujours, je ne voudrait pas prendre d'autres décisions et pourtant j'ai détesté chaque compromis que j'ai du faire là-bas.

Je n'arrive pas a savoir si une femme comme moi serait capable de vivre en paix, sans réelle responsabilité, au même endroit, sans mystère, sans frisson ni exploits et sans finir par devenir folle. J'ai souvent hésité à t'en parler ces derniers jours mais j'aimerai savoir ce que tu en pense. Est-ce qu'il serait encore temps pour quelqu'un comme moi de renoncer à tous ces grands Devoirs ?

L'un des Voilés m'a dit que mon ancien maître à dansé était en ville depuis quelques temps. Il doit surement être revenu pour les Arcamenides, à l'équinoxe. Je ne sais pas si je pourrais y assister mais n'hésite pas à en profiter si tu en as l'occasion. Elles ne sont sensées durées qu'une journée mais Ardamir est égale à elle même, les fêtes et les représentations durent souvent trois jours ou même plus. J'espère que je pourrait au moins discuté avec Linandil, quand j'étais jeune je m'étais entrainé un long moment avec lui avant mon Choix et mon entrée dans l'armée. Peut-être pourra-t-il me rappeler certaines choses que j'ai oubliées et qui pourront m'aiguiller.

Je suis désolée de m’épancher ainsi mais je me suis dit que je n'aimerais pas te savoir à te morfondre seul sans vouloir m'en parler si nos situations étaient inversées. Je t'aime, Fenris, mais comme d'habitude, je n'arrive pas à trouver les mots qui me conviennent pour le dire corectement. J'aimerai tellement que tu sois là. Ta lettre m'a fait beaucoup de bien. Puisque tu me l'as demandé, je souhaite égoïstement que tu ne repartes pas en mission avant longtemps. Je te fais confiance mais entre autre découverte, je crois que je commence à comprendre ce que peuvent ressentir les gens de l'arrière. Tu sais, Lomion et Valamel ne t'ont pas oublié. Ils m'ont demandait si le monsieur blessé aux cheveux courts allait mieux. Ils ont du bien plus t’observer que ce que je pensais l'an dernier.

Je te dirais mien de passer le bonjour à ta famille mais je ne pense pas que cela soit bien perçu...

Prend soin de toi mon amour,
Halie

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MessageSujet: Re: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeMar 21 Nov 2017 - 22:39


Une lettre bien moins soignée que les précédente. Quelques pâtés et de nombreuses ratures et corrections parsèment les lignes écrite légèrement en diagonale. L’écriture penchée est également plus serrée et parfois difficilement lisible

A Fenris

5e ennéade de Favrius

Mon amour,

Aujourd’hui, la journée a été plus difficile que d’habitude. Je ne vois plus que Linandil et mon père mais je n’ai plus vraiment envie de voir qui que ce soit d’autre. Ils me permettent d’oublier toutes les questions qui me trottent dans la tête sans réponse. Je n’ai pas reçu de réponse à ma précédente missive. J’ai beau savoir que l’entraînement des Aigles est gourmand en temps, je t’en ai un peu voulu. Et puis je me suis rappelé que je n’avait pas été là pour toi quand tu en as eu vraiment besoin après Eteniril alors je m’en suis de nouveau voulu. Deux pour le prix d’un, c’est stupide n’est-ce pas ?  En fin de compte je ne veux juste pas que tu finisses par tourner la page alors que je ne suis plus en mesure de le faire. Ce n’est pas que je doute, c’est juste… [Deux ou trois lignes sont raturées, comme si une phrase avait été plusieurs fois réécrite. Puis un large espace est laissé vierge de tout mot. Une plume pensive semble avoir commencer à y griffonner un œil assez difforme.]

Linandil est un imbécile borné et sadique. Depuis que j’ai accepté de préparer un numéro pour les Arcaménides, il me fait travailler au minimum quatre heures par jours. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Dehors. Un fou, il n’y a pas d’autres mots. Ce matin, le sol était si boueux après les pluies de cette nuit que je suis tombée une bonne demi-douzaine de fois. Il m’a aussi lâchée pendant un porté. Je suis sûre que même Artion est un instructeur moins stricte ! J'ai l'impression de retourner à la case départ. Les cours de danse que je prenaient avant mon Choix.

Tien, il faudra que je pense à te dire que le mariage d’Artion aura lieu lors de la quatrième ennéade de Barkios à Alëandir. J’y serai. Ô joie d’avoir été autorisée à sortir, comme une enfant. J’espère que tu ne seras pas en mission à ce moment là.

Je n’en peux plus d’être loin de toi. J’ai l’impression de manquer d’air. Bien sûr, ma vie est tranquille. J'ai l'impression d'être un peu moins prise de court qu'auparavant. Mais je me demande sans cesse ce que tu peux bien faire, quels paysages tu dois voir. Tu me manques tellement. D'esprit et de corps. J'ai envie de te voir à nouveau, de te toucher à nouveau, de t'entendre rire et sourire ou murmurer à mon oreille. Ton visage. Tes lèvres. Ta peau. Tes gestes. Ton humour. Ta tendresse. Tout me manque. Jusqu’à la façon paisible qu’avait ta respiration de résonner dans notre chambre et de me bercer jusqu’à ce que je m’endorme. Je dors tellement mal ici. C’est peut-être le plus difficile maintenant que j’ai trouvé mon rythme. Ça et ton absence. Parfois je m’apprête à lancer un bon mot ou un commentaire qui n’appartient qu’à nous et je me retrouve figée, bouche ouverte, ou attendant devant l’incompréhension de mes auditeurs, en me rappelant que tu n’es pas là. Après si peu de temps passé ensemble je n’aurai pas pensé que tous ces petits gestes seraient devenus si naturels.

Je ne crois pas te l’avoir dit mais quand j’étais dans l’armée royale, je m’étais prise d’affection pour le Capitaine Aranos. C’était un grand homme et nous le respections tous. C’est lui qui m’a recommandé pour les Aigles lors que j’ai été proposée par un lieutenant pour lui succédé. Je crois qu’il estimait autant mes capacités de combattante qu’il détestait mon caractère. Mais c’était le premier homme à attirer mon regard après Kaelan et le premier elfe que j’ai trouvé réellement séduisant je crois. C'est en rencontrant Sandriel à l'occasion que je m'en suis souvenue. Tout comme je me suis souvenue des grande discussions et des silences encore plus grands que nous avions eu à propos de la mort de nos proches. Et je me suis rendu compte que je n'avais plus peur. Je n'ai rien oublié mais je n'ai plus de regret, d'attente ou de doutes. Grâce à toi. C’est amusant comme les choses changent.  

Tu avais raison de me dire que cette condamnation me serait profitable. Même si je suis toujours dubitative sur ce que je ferai après. Killen et mon père m'ont fait comprendre qu'il y avait toujours une place pour moi en tant que Protectrice et qu'il était pour l'instant hors de question de chercher un remplaçant, mais cela ne m'a pas fait l'effet que j'aurais cru.

J’ai tellement hâte de te revoir, de pouvoir enfin te toucher, t’embrasser, te parler,
Je t’aime,
Ton Halie




- Comment ça déjà envoyée…
- Désolée Halyalindë mais les lettres que vous nous avez données ont été transmise au messager ce matin. Elle seront à Alëandir avant la fin de l’ennéade.
- Mais il n’y avait pas de destination !
- Vous nous avez demandé de l’envoyé au même endroit que d’habitude. Au QG des Aigles à Alëandir. Nous avons cru que le destinataire était également le même...

Son visage hésitant entre le rouge pivoine et le blanc livide d’un linge propre, le bras de la dame retomba le long de son flanc. Dans sa main, le plis qu’elle avait mûrement réfléchi et sur lequel elle avait encore passé plusieurs heures de rédaction… Et dans la poche du messager en direction d’Alëandir, l’une des nombreuses lettres qu’elle écrivait pour relâcher la pression, sans attention pour la forme ou pour la franchise mordante de certains passages. Elle ne parvenait pas à se souvenir exactement du contenu de celle qui venait de partir vers d’autres lieux… et qui n’auraient jamais du être lues par qui que ce soit d’autre qu’elle de toute façon !

- … Arcamenel… souffla-t-elle d'une voix blanche.

Peu après l'arrivée de la première missive en Alëandir, une seconde suivait de près.

A Fenris Nöldorion

Dixième année du XIe Cycle
5er jour de la 5e ennéade de Favrius
Ardamir

Fenris,

Désolé pour ma dernière lettre. J'ai confondu le plis à envoyé à l'un des brouillons que j'écris pour me vider la tête. Je ne sais pas ce que j'ai bien put coucher sur le papier que tu as reçu, mais ça ne devait pas être très glorieux, je m'en excuse. Il n'y avait rien de réfléchit ni de sérieux.

Je ne sais pas trop quoi dire... J'espère qu'il n'y avait rien de blessant pour qui que ce soit.

Et j'espère aussi que tu vas bien, que ton entrainement continue correctement et que Macabre à put trouver quelques repères à l'Académie de magie.

Je t'enverrai sûrement une autre lettre sous peu mais je ne voulais pas laisser la dernière sans explication.

Je t’aime,
Halie

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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Missive]Prendre la plume | Fenris   [Missive]Prendre la plume | Fenris I_icon_minitimeJeu 14 Déc 2017 - 19:38

A Halyalindë Yasairava

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An dix du XIe Cycle



Melethalie,

J'imagine que tu as dû m'écrire plus d'une lettre depuis la dernière fois. Je n'ai malheureusement pas pu en recevoir une seule et j'arrive seulement à me poser quelques minutes pour coucher ces quelques mots sur un parchemin afin de t'en avertir.
Je te passerai les détails de mon périple -en partie parce que ce serait trop long à raconter et que je n'en ai pas le temps- mais je crois que l'on essaie de m'empêcher de rentrer à la Caserne tout en évitant que je m'approche d'Ardamir.

Quoi qu'il en soit, on ne pourra pas toujours me laisser sur les routes. Il faudra bien que je poursuive mon entraînement. Ce jour-là, je lirais chacune de tes lettres avec le plus grand intérêt. En attendant, je pense à toi aussi souvent qu'il m'est possible et j'en viens à craindre de ne pas parvenir à te revoir avant des mois.

Tu me manques cruellement.

Je t'aime.

Fenris
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