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| Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] | |
| | Auteur | Message |
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Thomas d'Avron
Humain
Nombre de messages : 61 Âge : 30 Date d'inscription : 27/09/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 40 Taille : 1m98 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] Lun 9 Oct 2017 - 10:39 | |
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HRP : ce rp est la suite immédiate de buffet froidLa nuit avait laissé naître une aube fraîche, impregnant l'armure de l'ancien garde d'une froideur, dont les quelques fourrures ne pouvaient suffire à compenser. La visière fermée aux autres gens depuis temps d'année en signe de deuil à feu ses compagnons du Lys d'Or, les deux fentes ne laissaient échapper qu'un que deux pupilles bleues fixant le campement avec détermination. Il lui importait peu de comprendre la teneur de la conversation avec Aymeric. Sans doute lui demandait-il d'où venaient de tels capacités à manier la magie. Sans doute connaissait-il sa vraie nature, et connaissant son suzerain, Thomas ne se douterait pas qu'il essaierait de l'utiliser à ses propres fins, car Aymeric était un homme pratique. Mais Thomas d'Avron, lui, savait bien qui était cet homme, ses fins et ses idéaux, et il se plaisait à penser qu'au fond, ils n'étaient guère différents. Ils avaient une cause en tête, et ceux qui s'y opposaient serait donc le chaos, et ceux qui le soutiendraient, la Lumière. La Communauté de la Lumière... Ce son résonnait en lui comme une douce musique lointaine, musique qui entrenait lentement Thomas dans les effluves du passé et sa mélancolie... Mais alors la tente se dressa, et d'entre les deux gardes jaillit un homme, celui qui avait piqué sa curiosité de part son costume trop caractéristique pour ne pas être reconnu après tant d'année. Thomas fit un pas en avant. Puis l'autre. L'armure pesait, mais le rituel qu'il exécutait journalièrement la rendait bien plus supportable que pour un humain normal, ce qui rendait sa démarche bien plus naturelle, comme s'il eût porté de simples braies. Et pourtant, c'était un colosse en armure de deux mettre de haut qui trônait alors devant le magicien. Il tendit une main gantée. A la surprise des gardes, les anneaux et plaques métalliques de la main commencèrent à bouillir, avant de couler sur le sol, laissant la main de Thomas nue et libre de saluer celui qui fut son professeur de magie élementaire à l'Arcanum. "Professeur Nakor. Vous revoir, c'est revoir Ultuant et Konrad, Keshem Lerr, monsieur de Hautval, et tout ceux que Tyra nous aura pris en nous retirant l'âge d'or de ce Royaume. Permettez-moi de vous inviter au camp d'Avron, mon ami. Et ne craignez nulle malveillance de ma part; Quiconcque vous accuserait de quelque déshonorable et déraisonnable régicide devra prouver son honneur face à moi, j'en fais le serment."
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| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] Dim 22 Oct 2017 - 12:30 | |
| Au beau milieu de toutes ces troupes, Nakor ne savait plus vraiment où donner de la tête. Qui était vraiment un allié sincère, un allié de circonstance, un adversaire dangereux ou l'indifférence personnifiée. Les grands combats peuvent réunir des personnes venant d'horizons très lointains et aux objectifs très épars. Tout ce que savait le vieillard c'est qu'il avait besoin de se rendre en d'autres lieux qu'ici pour s'assurer de la suite à donner à chaque événement récent. Il marchait donc aux abords d'un campement, drapeaux au vent et gardes bien droits, quand il senti une légère source de magie. Il n'y prêta pas beaucoup plus d'attention que ça, trop enfoncé dans ses pensées profondes et les multiples possibles qui s'ouvraient devant Miradelphia une fois de plus. Qu'allait-il donc arriver, comment devrait-il encore intervenir, qui deviendrait son nouvel ennemi? Un allié du passé? Un ennemi encore plus ancien? Un nouveau mal à découvrir? Mais c'est alors qu'un cliquetis remarquable se fit entendre et que la terre trembla doucement sous ses vieilles chausses.
"Qu'est-ce donc encore? L'attaque d'un géant?"
Et le vieux fou tourna la tête dans toutes les directions jusqu'à trouver là, sur le côté, la source des vibrations, autant arcaniques que réelle. Un colosse de métal approchait, bras tendu. Dans un pur réflexe gagner en plus de six cent vingt huit ans de vie, il condensa en bloc en son fort intérieur, ses pouvoirs magiques, toujours prêt à répondre à une attaque quelconque. Mais quelque chose le perturbait : il n'y avait pas de danger, et plus encore, il y avait quelque chose de très vaporeusement familier. Nakor plongea alors son regard dans la fente du casque finement ciselé et observa les pouvoirs de la magie élémentaire du feu faire leur office. Le Magistère du Firmament n'était pas encore certain de pouvoir faire coller des souvenirs à cette situation. Il y avait bien eu des pantins métalliques au sein des couloirs de l'ancienne Nisetis qui s'étaient enflammés à son contact ... un souffle dragonique au beau milieu de batailles où sonnait l'acier. Mais non, ce n'était pas ça. Et il n'y avait toujours pas de danger, la magie de la flamme s'était éteinte. Qu'à cela ne tienne, Nakor serra la main du géant devant lui. Et c'est alors que, frappé par les mots qui furent prononcés, le vieillard à la longue barbe blanche fut intérieurement renvoyé dans d'anciens instants de vie.
"Par tous les dieux du ciel ... est-ce seulement possible! Le jeune d'Avron? Le gourgandin noblion qui venait demander des leçons au conseiller royal plutôt qu'au Maître incontesté de l'Arcanum?"
Puis Nakor se mit à rire, avec chaleur et sincérité, déposant sa seconde main sur la première et serrant d'autant plus franchement Thomas. En effet, lorsqu'il avait été nommé conseiller en magie du roi, le vieillard avait atteint un statut particulièrement puissant à la cour. L'Arcanum avait alors perdu de sa superbe et l'ancien maître de la congrégation avait perdu son poste de premier en chef sur les questions de magie. De fait, certains jeunes apprentis venaient discrètement consulter le vieux fou dans sa tour afin de progresser. Il fallait bien avouer que l'enseignement dispensé par le sorcier royal était extrêmement différent de celui, quasi militaire et froid, de l'Arcanum.
"Quelle joie sans fin de vous revoir vivant! Et ici! Et ... si grand! Pale-sang-bleu! Vous pourriez me broyer les os rien qu'avec votre main. Mais comment allez-vous? Et ..."
Puis Nakor se tut, voyant les gardes exorbités autour de leur chef. Il se racla la gorge et dit tout haut.
"Je vous suis avec plaisir Thomas, peu importe ce que mes oreilles pourraient entendre sur le chemin. Allons nous raconter nos aventures respectives depuis un temps de par trop longtemps révolu."
Et le vieillard emboîta le pas au seigneur d'Avron. Ils s'installèrent et le sorcier accepta un rafraîchissement avant de lui même prendre la parole, plutôt amusé et espiègle
"Je vois que vos petites escapades chez le sorcier du roi Trystan vous ont permis d'améliorer nettement votre maîtrise de la magie ... même si je crains que l'enseignement parallèle de l'Arcanum n'ait laissé en vous une trop forte tendance à la démonstration de puissance! A moins que ... ce ne soit l'inverse!"
Puis Nakor explosa de rire. En effet, le gant de métal qui fond pour annoncer sa présence était digne de la démonstration de force. Venait-elle de ce que Nakor lui avait transmis, c'était aussi possible que contraire. Le magicien pouvait déclencher des torrents de puissances mais il militait toujours pour une utilisation raisonnée de la magie : il y avait de nombreuses situations qu'il pensait solvables sans apport de pouvoirs arcaniques. Les arts occultes ne solutionnaient pas tout, voir presque rien tant ils apportaient avec eux, leur lot de difficultés secondaires. Et ce principe raisonnait toujours dans les leçons du vieux fou. |
| | | Thomas d'Avron
Humain
Nombre de messages : 61 Âge : 30 Date d'inscription : 27/09/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 40 Taille : 1m98 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] Mar 24 Oct 2017 - 16:36 | |
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La voix semi-millénaire, qui semblait revenir d'un autre temps, temps qui manquait bien trop au sire d'Avron, même si les émotions ne transparaissaient guère de son heaume... Avaient touché son coeur comme rien ne l'avait touché depuis ce qu'il pensait être une éternité. Cela faisait bien trop longtemps qu'il servait son marquis avec une mentalité loyale mais simpliste, sans penser ni émettre d'émotions, même s'il chassa vite cette pensée de sa tête pour accompagner le maître à son campement. La politique serramiroise tendait au mélange et à la mixité afin d'assurer la cohésion, mais certaines habitudes avaient la vie bien trop dure pour les fiers nordiques. Suite à la remarque de Nakor sur les oreilles des uns et des autres, Thomas rit et prit un ton rassurant :
"Croyez-bien, mon cher, que mes braves sauront bien se tenir en la présence d'un invité d'honneur. Ils savent qui je suis autant que ce que je fus," fit-il en référence à sa précédente charge.
Les quelques grandes tentes dressées, et les lances plantées sur lesquelles étaient accroché les casques à petites cornes traditionnels d'Avron depuis l'arrière grand-père de Thomas, marquaient fermement l'enclave avronienne autour des autres tentes de Serramire. Entrant dans la tente centrale, il fit écho à la demande à boire au Mage en sortant de sous la table une large outre.
"Une outre traînait dans les campements d'Alonna, et mes poivrots crurent bon de l'emporter comme butin de la bagarre de l'autre soir. Il ne la rendraient pas si c'était le Lys lui-même qui la demandait," expliqua-t-il en versant le verre à Nakor.
Mais alors surgit la remontrance du mage sur son utilisation de la magie, que Thomas prit avec autant de candeur que le maître lui-même.
"Ma foi, l'Arcanum prônait la modération , si je ne m'abuse; mais hélàs ! ce n'est pas à un fils des Trente que vous allez enseigner la modération !" Mais alors il reprit son sérieux. "Croyez-bien que je n'utilise pas cette magie à la légère. Et puis, une telle occasion de vous montrer que je suis finalement qu'un lourdaud comme moi pouvait maîtriser telle magie sans enfin se brûler les doigts était bien trop belle, surtout que vous êtes là pour me sauver, des fois que ma main commencerait à fumer..."
Sa dernière remarque s'assortit d'un rire éclatant, avant de remarquer qu'il n'avait jamais autant rit depuis des années. Depuis plus longtemps qu'il connaissait Nakor, en réalité, vu que c'était à la disparition d'Ultuant qu'avait disparu sa bonne humeur. Certains soldats lancèrent, d'ailleurs, des regards incrédules sur leur suzerain. Mais en ce moment, il ne se sentait plus seigneur d'Avron ni même avronien, mais diantrais, et membre du Lys d'Or. Mais il est vrai qu'ils n'avaient guère que peu de temps pour eux, et qu'il fallait en profiter.
"Enfin, comment allez-vous, depuis ce temps ? Je vous avoue m'être isolé dans mon propre fief depuis la triste disparition du fils de Trystan, et ce dans des conditions bien étranges. Avez-vous entendu parler de cet lumière bleue qui fit disparaître la moitié de l'Arcanum ?"
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| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] Jeu 26 Oct 2017 - 18:12 | |
| Nakor ne se serait jamais permis de mettre en doute l'autorité de qui que ce soit, encore moins un ancien seigneur dont le nom n'était plus à faire. Il inclina donc tranquillement la tête en glissant un clin d'oeil après la remarque de Thomas sur la bonne tenue de ses troupes. Le colosse de métal chercha quelque chose avant de faire montre d'un trésor de campement. Sans faire de manière, le vieillard se saisit d'un verre et le tendit, observant la belle couleur du vin en disant tout haut
"Les terres d'Alonna font pousser, sur leur Soleil dominant et à l'abris d'un vent du nord, un vin de qualité. Il se marie généralement à la perfection avec un fromage de goût et du bon pain chaud!"
Nakor démontrait là une de ses vieilles passions : la bonne chère. Pas forcément des grands mets de qualités, uniquement servi à la table des rois. Non, c'était plutôt tout le contraire : un vin tannique, un fromage fait et surtout, une compagnie d'hommes et de femmes francs, sincères et entiers. Ils burent ensemble et le jeune homme finit par faire quelque chose qui semblait venir de très loin, comme enfermé dans son coeur depuis trop longtemps, beau et frais : un rire éclatant. C'était là, une des plus grandes magies du vieillard : mettre à l'aise, les gens qui l'entouraient. Riant avec lui, il ajouta :
"Vous me forcez à l'introspection mon bon Thomas et je crois que je dois me résoudre à la terrible réalité de ma trop longue vie ... je ne suis qu'un vieux fou qui adore faire usage à outrance de sa magie. Comme je le dis toujours, l'essentiel ce n'est pas ce que l'on fait, mais de le faire avec style!"
Et il tapa du poing sur la table avec un grand rire sec tout en faisant valser l'eau qui était contenu dans la cruche en verre sur la table. L'eau s'envola plutôt que de redescendre par la gravité. L'eau gesticula jusqu'à prendre la forme d'un petit dragon de trente centimètre d'envergure et alla voler autour du cou du jeune seigneur avant de retourner plonger dans la cruche et retrouver son statut naturel d'eau plate. Un grand sourire sur les lèvres, Nakor ajouta
"Le feu et l'eau ... le vent et la terre ... les opposés mon cher petit, la puissance des opposés!"
Parole bien énigmatique de la part du Magistère du Firmament avant que son interlocuteur lui pose une sacrée question. Il se recula dans son siège et se passa longuement la main droite sur sa barbe, la gauche étant enserrée autour de son bâton.
"Comment vais-je? La question est vaste. J'aurai tendance à dire que je vais plutôt bien malgré une succession incroyable d'événement si nous remontons jusqu'au temps lointain du Seigneur Ultuant. J'étais là Thomas, j'étais là quand Trystan est mort. Alors que j'étais dans les lointaines terres du nord, aux abords de l'ancienne Kirgan, j'ai ressenti l'ultime appel de détresse du roi. Usant d'un sortilège extrêmement dangereux, j'ai pris la forme de la foudre pour traverser notre monde et me retrouver là ... Trystan à terre, gisant dans son sang, Aetius le rat d'Ivrey au dessus de lui, un sourire carnassier sur les lèvres. Je n'ai rien pu faire, la cité était prise suite à la révolte, le rapt, les meurtres, le vol et la dévastation. J'ai usé de mes dernières forces pour quitter Diantra. La suite, vous la connaissez, j'ai été accusé de trahison, de régicide et autres. Je suis retourné dans mes terres d'origines, D'abord Nisetis pour méditer sur la folie de ce monde. J'ai ensuite arpenté l'Ithri'Vaan, un terre d'ouverture incroyable et d'échanges. J'y ai d'abord rencontré Celindel, un elfe de renom. J'ai ensuite sympathisé avec la Prime Sorcière drow qui est devenu mon amie. J'ai réussi à la convaincre de quitter le Puys et d'oeuvrer avec moi et Celindel pour fonder une guilde de magicien. Nous avons acheté au roi Hereon un vieux château en ruine et nous y avons accueillis des mages de toutes les régions du monde. Dans un même endroit Thomas, un même lieu, des humains, des elfes, des drows et des nains qui apprennent la magie et la transmettent. Nous oeuvrons sur des tâches toujours pacifistes d'aide au monde. J'ai été nommé chef de cette guilde, le "Firmament". C'est donc avec le titre de Magistère du Firmament que je suis retourné à Diantra. On ne m'a pas accueilli de la meilleure des manières ... forcément avec cette cérémonie de l'Oeil Bleu ... les mages n'étaient pas en odeur de sainteté. Tout ce que je sais c'est qu'Aetius, dans sa folie furieuse, a convoqué les maîtres de l'Arcanum. Ils ont réunis des énergies qu'il ne fallait pas invoquer et ils ont perdu le contrôle devant autant de puissance. L'explosion qui s'en suivit a emporté l'Arcanum, Aetius et le peu de confiance qui revenait doucement en les magiciens de ce monde. On a même prétendu que j'en étais responsable ... j'aurai aimé le tuer de mes propres mains c'est vrai ... mais non ... ça n'est pas moi. J'ai peut-être de grands pouvoirs, mais pas ceux-là!"
Nakor souffla longuement! Quelle folle histoire et quelle incroyable succession d'événements noirs. Il s'avança cette fois sur la table, plongeant son regard dans celui du jeune seigneur des lieux et termina ainsi.
"J'ai alors fait de nouveau preuve de ... présence disons! J'ai pris part à certains conflits, cherchant à mettre sur le trône, après l'annonce de la mort du dernier fils Fiiram, un homme que je pensais juste et digne de prendre la suite d'une si belle lignée. Mais la guerre m'a appelé dans le nord, et me voici sous Amblère, à aider celui qui doit être votre nouveau suzerain, à repousser les drows hors du royaume. Il n'était pas heureux, au départ, de savoir que j'étais de la partie ... il me semble qu'après avoir sauvé de nombreuses troupes, combattus et mis en échec les prêtres drows, fais une percée dans le camp adverse, il ait enfin changé un peu d'avis à mon propos. Et vous Thomas, quelles sont les nouvelles de votre côté, quelles sont les nouvelles du monde des hommes?"
En effet, Nakor avait donné des nouvelles du monde des mages et donné son point de vu sur la situation actuelle, les alliances fluctuantes et les revirements de situation. Qu'en était-il pour un soldat de la marche, un seigneur de la Péninsule? Comment considérait-il son seigneur de Serramire? Il allait vite le savoir ou répondre à de nouvelles questions. |
| | | Thomas d'Avron
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 40 Taille : 1m98 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Un dernier compte à régler [Amblère, ancien] Jeu 9 Nov 2017 - 16:32 | |
| Thomas écouta les paroles du vénérable vieil homme avec attention. Les leçons de sagesses se faisaient bien rares de nos jours, et il était important pour Thomas de se constituer un regard d'ensemble pour être plus efficace encore. Mais Thomas était un homme simple; il n'avait que peu d'ambitions, mais le monde ne s'arrêtait pas aux Trente, et Nakor lui enseignait la chose à l'instant même. Aussi se permit-il cette remarque :
"Si vous voulez des nouvelles des hommes, maître, permettez-moi d'abord au moins ce commentaire."
S'il savait au moins une chose depuis tout ce temps passé à proximité du Roi et à écouter les discussions avec l'archimage, c'est que Nakor était bon à en friser la candeur. Le Roi avait été assassiné; Aetius était le coupable, et Nakor n'était que le loyal serviteur de Trystan; mais les hommes, après des années à écouter la version du régent et de ses acolytes, ne savaient plus quoi penser de la chose.
"Aymeric est un bon marquis; il s'est opposé à Merwyn lorsqu'il vit le traître signer la mort de Serramire à Versmilia, et a lutté pour reconstruire Serramire en une marche de nouveau souveraine de ses propres terres, malgré les troubles récents. Mais force est de constater que bien des gens vous ont accusés de bien des choses, professeur, et un bon margrave ferait bien de garder l'esprit critique et d'écouter tous les partis avec attention; en effet, il ne vous connait pas, et si j'ai sans doute croisé son regard de mon temps en tant qu'écuyer, je n'ai guère fait plus. C'est un bon marquis, car il a fait revenir Serramire à ce qu'elle était avant Merwyn le Fol; mais je ne puis juger de l'homme. Il reste mon suzerain, et je tiendrais ma langue comme je la tenais lorsque j'étais auprès de Trystan et Ultuant. Et vous avez bien fait de nous aider ici ; les hommes du Nord porteront un regard bien plus magnanime envers la magie et ceux qui furent les hommes du Roi. "
Il jeta un regard méfiant à droite et à gauche, avant de reprendre :
"Mais ! Ne vous méprenez pas sur les intentions des gens dans notre bon vieux Nord, Nakor; ce sont des braves parmis les braves, et ils feront la bonne chose au bon moment, même s'ils ont mauvais caractère. Hélàs, je ne puis dire mais si vous restez ici, vous verrez bien des gens vous reprocher des choses que vous n'avez sans doute point fait; car en votre absence, l'Ivrey et ses sbires ont calomniés bien des gens et banni bien des pratiques. Les étrangers sont mal traités, les sang-mêlés ne sont guère plus que des mulâtres, mais le pire, c'est ce que vous voyez tout autour de vous... Ou plutôt ce que vous ne voyez point."
Il laissa à Nakor quelques instants avant de reprendre.
"Où sont les soltariis ? Ou sont les chevaliers ancenois, les destriers éraciens, les arcs longs du Médian ? Nous paient-ils seulement les vivres pour nous battre pour eux, ou encore les miliciens que nous payons de notre propre garde-manger pour surveiller nos terres des brigands ? Oncques, ami Nakor. Il fut une époque où nous luttions contre les drows de manière unie, et je remercie les Cinq de ne point nous avoir envoyé les véritables Osts drows ou les suppôts abysséans, car entre la puissance des premiers et le fanatisme des seconds, le Royaume serait déjà tombé. Et croyez bien que cette parodie de Royaume morcelé tombera bien vite, si nos grands ne mettent pas leurs querelles de côté suffisamment tôt."
"Le monde n'est plus ce qu'il était à l'époque de Trystan; et si je puis vous proposer mes maigres conseils, gardez-vous bien de mentionner certaines de ces interactions (faisant bien entendu référence à cette prime Sorcière drow dont Nakor avait parlé) à nos gens durant quelques temps. Beaucoup d'entre eux nous ont beaucoup perdu lors de la disparition du Roi, nos charges et nos anciennes allégeances communes. Bien des gardes du Lys d'Or viennent du Médian, qui se sont directement opposés au pouvoir royal sur les Champs Pourpres... Après, si mes anciens collègues avaient les mêmes soupçons que moi, cela ne m'étonnerait guère d’eux. "
Il eut alors une brève pensée pour eux, et, l’espace d’un instant, la crainte d’avoir à les affronter dans un lointain futur. Or, s’il fallait réunifier le Royaume, cette tragédie risquait grandement d'arriver.
"Hélàs, ami Nakor, ce problème n'est plus le mien. Le Lys d'Or a été officiellement dissout. Et s'il fut un temps où les chevaliers d'Osto-Tel maintenaient ce qui restait de la Communauté de la Lumière en place, depuis la chute d'Aetius, ces chevaliers ne sont plus; et n'ont de toute manière plus lieu d'être vu que, d'après mes derniers amis vivant encore à Diantra, les elfes ne feront plus coalition avec nous dans le cas d'attaque drow. Et comme vous pouvez le voir, conclut Thomas d'un ton amer, ces amis disaient vrai."
Thomas termina goulûment le pichet. Ce qui n'était absolument pas sûr, car s'inébrier même légèrement suffisait à disrupter sa magie élémentaire. Achevant son opération alcoolisée d'un claquement de langue, il regarda Nakor droit dans les yeux.
"En tout cas, mon ami, vous savez mes allégeances. Vous fûtes le conseiller du Roi ainsi que son mage, et le Royaume se portait mieux qu'alors. Si vous avez besoin d'une quelconque aide ou service, sachez que vous trouverez en moi un auxiliaire fidèle. Mais si je puis vous demander une chose, c'est de revenir conseiller le Roi une fois que les pairs du royaume s'accordent sur celui-ci. Ou d'au moins conseiller notre bon marquis qui gère les marches du Royaume. Il est vrai que le père Bréguet est un saint homme, mais votre expérience sur la chose magique, sinon diplomatique, nous sera bien plus importante que les sermons d'un curé."
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