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| [MdO 2016] Le siège d'Amblère | |
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+10Jindanor Numanor Roderik de Wenden Altiom d'Ydril Jérôme de Clairssac Duncan du Lys Louve Noire Nakor Meinhard d'Andorf Walther Hohenburg Aymeric de Brochant 14 participants | |
Auteur | Message |
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Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 35 ans Taille : 6 pieds Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 17 Jan 2016 - 16:01 | |
| 7ème jour de la 2ère énéade de Verimios, 8ème année du 11ème cycle. Les rayons matinaux du Soleil vinrent éblouir Aymeric, quand ce dernier poussa les lourdes tentures. Après que ses yeux furent habitués, l'homme laissa porter son regard sur le paysage s'étendant devant lui ; un arc de cercle titanesque, courant du Nord au Sud, de pieux et de terre, constellé d'amas de tentes, et où fourmillait une horde innombrable. Au loin de ces colossaux terrassements se tenait Amblère, d'où montait, comme c'était le cas depuis près d'une énéade, d'épais panaches de fumée.
La place, une des plus forte que comptait l'oesgardie, portait encore les stigmates des précédents sièges. Lors de son premier passage, Norman avait tenté en vain d'en forcer les murs. Il avait laissé la ville en pâture aux flammes, après avoir écorné des jours durant les fortifications. Les puysards, quant à eux, avaient également fait subir à la bourgade les outrages de la guerre. Aujourd'hui, il n'était plus une courtine qui ne fut écrêtée, ou une tour qui ne fut éventrée. Les tuiles servaient de pavé aux armées noirelfiques, et les charpentes de bois de chauffage.
Pourtant, l'occupant s'accrochait à cette ruine comme une moule à son rocher. Nuit après nuit, on continuait de voir rougeoyer les brasiers puysards, et jours après jours la même fumée en noircissait les murailles. À l'évidence, les drows ne cédaient pas au fatalisme, et semblaient attendre de pied ferme qu'on vinsse les déloger de leur demeure si aisément acquise.
Le craquement lancinant des pièces de bois tira le marquis de sa torpeur, quand un trébuchet envoya un formidable rocher sur les murailles adverses. Plus qu'en la résistance de ses ennemis, Aymeric croyait dur comme fer en la force de ses reîtres. Et bien peu d'hommes eurent le cœur à l'en dédire, s'ils avaient pu voir comme lui l'immense armée amassée dans ce siège.
De mémoire d'homme, on avait plus vu pareille horde depuis le siège de Diantra par les barons rebelles. Du Nord au Sud s'étendaient les ostes alliés : Etherna, Odelian, Serramire, Arétria, et, derniers venus, les hommes d'Alonna. Leur arrivée, la veille du début du siège, avait ainsi renforcé la ligue nordique de cinq milles âmes ; mais surtout, les hommes de la marche étaient pourvus des meilleurs pierriers. C'est de leur camp que partaient chaque jour des boulets en tout genre, au plus grand dam, l'espérait-on, du drow.
Un autre rocher s'en alla s'envoler, remplissant le marquis d'une excitation indescriptible. Voila neuf jours que les ostes avaient dressé leurs campements, les fortifiant chaque jour, et tandis que l'essor des hommes se consommait, les puysards, eux, approchaient lentement de leur déclin. Considérant la formidable puissance à laquelle il présidait, Aymeric demeurait irrémédiablement grisé.
Descendant la pente douce qui l'eut mené jusqu'à Amblère s'il ne se fut point arrêté, le marquis obliqua vers une petite bastide, haute de vingt pieds. Il y retrouva, après avoir gravi les échelles, son parent le seigneur de Versmilia, lequel supervisait le siège.
"Quelles nouvelles du drow ? - Calme, messire. Les arétans ont repoussé un coup de main durant la nuit, sans trop de pertes. On a trouvé quelque fiole sur les assaillants ; ils cherchaient à empoisonner notre eau. - Et des autres camps ? - Rien. À ce rythme là, la Broissieux devra ouvrir une carrière, si elle ne veut pas être à court de boulets."
Se portant au devant de la rambarde, Aymeric embrassa l'étendue de son campement. La clameur vint lui souffler au visage, quand faisant irruption parmi les tentes, le frère du marquis, Evrard, s'élança au galop, tout en armes, sus à un mannequin de paille. Il répéta la manœuvre à moult reprises, si bien qu'à la fin, son ennemi semblait être revenu à sa condition primaire d'un amas d'épis.
"Je l'ai rarement vu avec autant de hargne. - Je crains qu'il ne vous en veuille encore de ne pas lui avoir accordé une sortie. - C'eut été une folie. Assez d'hommes ont essuyé les flèches des puysards. - Et pour la tour de siège, messire. - Le drow espère que nous allons donner l'assaut ; je n'entends pas lui faire ce plaisir. Et je n'ai jamais cru aux beffrois. Des antiquités."
Regagnant le plancher des vaches, Aymeric continua ses allées et venues dans le campement. Il s'en venait saluer ses ingénieurs, quand une enseigne vint l'apostropher : "messire, nous venons de recevoir de la poix de Serramire!" Un sourire mauvais grima le visage du marquis, qui ordonna aux servants des machines de se mettre à la besogne de suite. Peu après, les hommes apportaient les jarres en terre cuite.
Un attroupement se fit rapidement autour de cette nouveauté, qui si elle demeurait certes moins redoutable que la chimie mervaloise, saurait donner aux puysards un petit coup de chaud. "Envoyez leurs un avant-goût des Enfers." lança le marquis à ses serviteurs. La clameur monta tandis que l'on armait le trébuchet, et au moment de tirer, chacun retint son souffle. Les cris de joie fusèrent, lorsqu'une gerbe incandescente accompagna la chute du projectile. "Voyons désormais s'ils croient encore à la sécurité de leurs murs.", se rengorgea un Aymeric ivre d'une joie mauvaise.
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| | | Walther Hohenburg
Humain
Nombre de messages : 139 Âge : 110 Date d'inscription : 09/01/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 Ans Taille : Niveau Magique :
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 17 Jan 2016 - 16:51 | |
| Dans le camp de Serramire:
Cité d'Amblère lors du siège de la coalition en l'an 8 du 11e cycle, la 2e ennéade de Vérimios
D'un camp à un autre, ils avaient remis les tentes sur la position en retrait que le marquis de Serramire avait choisi pour établir le sien. Chaque ost s'était arrangé pour recouvrir le périmètre encerclant la ville d'Amblère. Ainsi, on leur avait laissé la part belle avec les grandes portes de la cité comme l'un des objectifs principaux. Mais après presque une ennéade à jeter boulet et autres projectiles, nulle tour de siège n'avait été encore aperçue. Ne sachant pas si la raison était volontaire où par manque de matériaux, Walther et ses hommes se contentèrent d'écouter attentivement les ordres de leurs seigneurs attitrés. Dans leur cas, le jeune seigneur Braan d'Outremont encadrait ses troupes avec le panache et la fougue d'un homme en quête de se bâtir une réputation.
De leur côté, les hommes de l'ordre arboraient fièrement le calice sur leurs cottes d'armes et attendaient avec impatience qu'on leur donne la chance de faire leur preuve. L'étendard au calice flottait d'ores-et-déjà au près des dizaines de tentes du campement. De la sorte, chaque seigneur voisin pouvait déjà entrevoir la couleur d'une prochaine bataille, si bataille il y aurait.
Car tous ici se demandait déjà pendant combien de temps encore le siège durerait. Les suppositions et autres paris fusèrent dans tous les coins et recoins des campements. Les uns pariant sur une sortie des noirelfes, les autres sur un assaut des remparts fait conjointement entre tous les ost. Certains – les plus sceptiques – chuchotaient déjà que le siège s'éterniserait pendant encore de longues ennéades jusqu'à ce que le premier à court de graillon ne cède la place. Il fallait dire que nourrir vingt mille âmes était une chose relevant du miracle, où de la meilleure intendance qui soit. Jusque-là, ils n'avaient pas eu à se plaindre, mais pendant combien de temps encore avant que le pain ne soit plus que de la caillasse à s'en faire péter les dents et que la soupe ait un effroyable goût de bouillasse à faire vomir un mort ?
Walther, souvent seul avec le sire Meinhard, avait partagé quelques idées quant au siège qui se déroulait devant leurs yeux chaque jour. S'étant fait un spécialiste de la question lors du siège d'Erbay tenu par les troupes arétanes du feu comte Wenceslas de Karlsburg, Walther allait à ses hypothèses, s'imaginant gravir les remparts par de longues échelles. Mais lorsqu'il vit flamboyer dans le ciel quelques boulets difformes et hurlant avant de s'étaler dans la cité incendiée, il comprit où voulait en venir les grands de ce monde.
D'un œil circonspect, il se tourna alors vers la montagne olysseanne.
-Lorsque les sombres auront fini de se laisser rôtir, il est à craindre où plutôt à espérer qu'ils en auront assez et opéreront une sortie. Par la grâce de la dame, faite qu'ils sortent et meurent sous nos lames.
Le capitaine au calice regarda alors brièvement le terrain vague et détrempé que présentait l'entrée de la cité.
-Si cela devait se produire, j'imagine que nous aurons tous la place de pouvoir les affronter. |
| | | Meinhard d'Andorf
Humain
Nombre de messages : 41 Âge : 28 Date d'inscription : 04/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29ans à sa mort Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 17 Jan 2016 - 19:43 | |
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Un énième boulet enflammé percuta la ville d’Amblère, dans un bruit fracassant qui résonna pendant quelques secondes. Les murs de la cité, jadis forteresse presqu’inexpugnable, étaient à présent lardés de plaies et de cicatrices, zébrés de fentes béantes. Elle ne tiendrait pas, le fait en était certain. Le tout, c’était de savoir combien de temps il faudrait attendre avant que le siège n’en arrive à son dénouement. Meinhard avait réfléchi ; les rumeurs colportées sur l’état des assiégés se recoupaient pour la plupart. Beaucoup parlaient de maladies infâmes, ou de famine insoutenable, qui pouvaient pousser tôt ou tard l’ennemi en dehors de sa tanière. Il ne savait pas si tout cela était vrai. Il ne s’en remettait qu’à la Damedieu, qui ne pourrait que leur apporter la victoire, quelles qu’en soient les circonstances. Le siège pouvait bien durer, qu’en avait-il à faire ? Il avait mis son épée au service de Néera, pour permettre à ses enfants de vivre. Sa croisade lui avait souri, du moins, jusqu’ici…
Sans son armure, Meinhard n’en restait pas moins impressionnant. Il l’avait retirée, avec l’aide de son nouvel écuyer, un jeune orphelin, qu’il avait trouvé à moitié nu durant la campagne. Enfermé dans son mutisme depuis qu’il l’avait recueilli, l’Olyssean ne lui avait pas encore attribué de nom. Il l’appelait juste ‘Miracle’, car sa survie en était un. Il l’avait laissé dans la tente, avec une pomme, et en avait pris une pour lui. Souvent, Meinhard se promenait dans le camp avec Walther, dont la conversation lui était agréable. Son confrère Arétan avait démontré qu’il était plein de surprises, surtout lorsqu’il parla de poliorcétique. Il mettait ça sur le compte du siège d’Erbay, disait-il. Mais le chevalier d’Olyssea savait que Walther était surtout très intelligent et pragmatique.
Croquant dans sa pomme, il écouta ce que lui disait le chevalier.
« Vous n’avez pas tort, sir Walther. Une pluie de feu ne peut qu’entamer le moral des Sombres… Si l’on admet que les rumeurs sur leur état critique sont fondées, alors cela peut arriver plus tôt qu’on ne le croit. Je gage sur ma Foi que dans peu de temps, une masse noirâtre viendra grouiller hors de son antre. »
Il suivit le regard de l’Arétan. La boue devant l’entrée d’Amblère ne le mettait pas vraiment en confiance. Il se souvenait très bien de l’escarmouche contre les bandits terrorisant le village d’Issen, où la pluie avait transformé le sol en immense lac de gadoue. Plus d’une fois il était tombé, et plus d’une fois son poids l’avait bloqué dans la boue. A la fin de la bataille, il ne bougeait plus, les deux pieds solidement enfoncés dans le sol spongieux. Après quelques bruits de succions dégoûtants, et quelques hommes, il était arrivé à s’en sortir. Mais si c’était à refaire, il préférerait éviter de se battre sur un pareil terrain. Heureusement, il ne s’agissait pas là d’une boue aussi cauchemardesque. Ici, il ne rencontrerait sûrement qu’un petit risque de glissade.
« Je n’aime point les terrains boueux, mon ami. Ils sont traîtres, surtout pour des hommes en armures lourdes. Puisse la Déesse retenir mon pied de me faire défaut ! »
Il ricana, et prit à nouveau une bouchée de sa pomme.
« Dans peu de temps, tout cela sera fini. Je le sens. Ma Foi me dit que Néera nous libérera bientôt tous de cette lutte. Nous la gagnerons, pour elle. Et si notre noble cause nous emmène aux portes du Royaume Eternel, alors nous aurons accompli ce qui est juste. »
Il jeta son trognon sur le côté. Le fruit était mort, et rongé. Dans quelques jours, il pourrirait, et dans quelques semaines, ses graines seraient libérées sur le sol. Les pluies soulèveront les boues, et alimenteront les graines, les faisant germer sur des années, et des années. Au bout de dix ans, un arbre serait sorti des limbes du sol, poussant vers le ciel, comme pour atteindre sa créatrice, et la remercier de lui avoir octroyé la Vie… Car, n’était-ce pas là l’œuvre de la Damedieu ?
Beaucoup mourraient durant le siège. Mais tels de centaines de trognons laissés à l’abandon, sur leurs cadavres pourront fleurir les bourgeons des générations futures.
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| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 17 Jan 2016 - 20:58 | |
| Nakor avait suivi l'ensemble de l'armée jusqu'aux portes de la cité qu'il avait d'abord dépassée après son passage par Haurse-Porc. Il marchait donc dans les campements, son bâton à la main. Il avait même rejoint la zone des trébuchets et vint se planter non loin de là, son bâton devant lui, ses deux mains appuyées dessus. Il gardait sa magie bien plus qu'active et prête à se mettre en oeuvre. Si l'on déchaînait contre les elfes du Puys les enfers, ils finiraient par envoyer une riposte. Les tentatives avaient déjà eu lieu mais elles avaient toutes étaient repoussées. De l'eau avait manqué d'être empoissonné. Le magicien restait donc là, bien droit, voyant partir le premier boulet de feu Serraminois. Ainsi le rythme des attaques allait augmenter. De jeunes soldats s'approchèrent du vieillard en lui disant
"Et alors grand père, ça en jette plus que ce que peut faire vot'sorcellerie hein!"
Puis des rires gras s'en suivirent. Nakor mit un certain temps à tourner, très lentement, un oeil, puis l'autre, vers les moqueurs, puis un sourire vint se planter sur ses lèvres.
"Méfiez-vous à ne pas être trop prêt lorsque la sorcellerie drow cherchera à riposter. Depuis les profondeurs immondes du Puys, les elfes noirs connaissent les secrets du feu et de la glace. Nous verrons bien à ce moment là qui en jette le plus? Votre trébuchet ou le grand père que je suis!"
Puis Nakor, Magistère du Firmament, archimage éternel se mit à rire comme aurait pu le faire le pire des démons du dernier cercle! Car de la magie, il y en aurait, et il serait presque le seul à pouvoir riposter. Les prêtres qui accompagnaient Jérôme feraient aussi leur oeuvre, mais la magie divine avait ses caprices et ses limites. Il retourna alors auprès du seigneur de Clairssac, l'attaque serait sans doute imminente. |
| | | Louve Noire
Humain
Nombre de messages : 575 Âge : 29 Date d'inscription : 26/07/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 22 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 17 Jan 2016 - 22:42 | |
| Rp annexe pendant l'event: tentative de recrutement qui tourne en eau de boudin
Lyarra était debout, son épée dans son fourreaux. Elle regardait au loin les volées de pierres et divers produits en train de fracasser la ville. Les souvenirs du passé venaient la hanter une nouvelle fois. Par le passé, au même endroit, avec une chevelure plus longue, la femme avait été auprès de son père adoptif. Ils avaient participé à la défense de la ville. Mais aujourd'hui, la femme était seule, cachant sa féminité. Le jeu de devoir se cacher pour pouvoir se battre librement. Quel fardeau d’être femme ! et n’avoir aucun pouvoir !
A côté d’elle, elle reconnut quelques anciens compagnons du vieux loup. Les « chiens de guerre ». Elle avait eu des bons souvenirs parmi eux. Ces hommes avaient protégée la jeune femme pendant son adolescence contre divers hommes en manque. Puis, d’un autre côté, sous l’ordre de son maître, elle avait soigné les hommes blessés. Au fond de son cur, elle aurait voulu se battre auprès de ses hommes mais elle devait cachée la moindre trace de féminité. Ses compagnons ne devaient pas la trahir, son subterfuge pourrait être révélé. Pour accompagner son voile de camouflage, une épaisse écharpe en laine venait cacher un peu le bas de son visage. Elle essaya de se cacher un peu de la vue de ses anciens compagnons de guerre. Dans sa tête, elle se promit de ne plus cacher son corps de femme mais de prouver sa puissance de femme. Ce jour n'était pas encore arrivé, mais elle savait au fond que ce jour viendrait.
La jeune femme reconnue au loin la chanson paillarde des affreux, une musique très authentique. Par ailleurs, elle étira un faible sourire. Beaucoup de mercenaires se mirent à chanter, heureux et enhardie par la volonté de se taper du sombre. Pour certain, la chanson permit de calmer la peur qui les envahissaient, d’autre, il permit de développer leurs rages au combat. La chanson était juste magnifique, la jeune femme se contentant d’écouter avec plaisir. Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin Pour les Etherniens, les Alonnais et les Serraminois, Pour les Chien de guerre , y en a plus, Pour les chien de guerre , y en a plus, Ce sont des violeurs de cul
Nous sommes des dégourdis, Nous sommes des lascars Nous sommes des misérables Des types pas ordinaires. Nous avons souvent notre cafard, Nous sommes des chiens de guerre. Nos anciens ont su mourir. Pour la gloire de la fortune, Et d’une bonne baise Au cours de nos campagnes lointaines, Affrontant la fièvre et le feu, Oublions avec nos peines, La mort qui nous oublie si peu. Nous les mercenaires.
Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin Pour les Etherniens, les Alonnais et les Serraminois, Pour les Chien de guerre , y en a plus, Pour les chien de guerre , y en a plus, Ce sont des violeurs de cul
Si les seigneurs étaient sérieux. Les mercenaires étaient heureux, une belle journée de salaire s’annonçaient pour ses affreux.
Dernière édition par Lyarra Courevent le Mar 19 Jan 2016 - 10:23, édité 8 fois |
| | | Duncan du Lys
Humain
Nombre de messages : 242 Âge : 29 Date d'inscription : 08/08/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans. Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Lun 18 Jan 2016 - 11:00 | |
| Du haut de son petit promontoire, le baron à l'armure dorée et à la cape écarlate se tenait entre deux bannières d'Alonna, fièrement plantées. Derrière lui se trouvait un amas de ses chevaliers, tous observant les soldats récemment arrivés s'affairer. Une fois par heure, on entendait le déclic et la poulie s'amorcer, et un immense bloc de pierre était projeté contre les murs d'Amblère. De ce désolant spectacle qui tirait au Lys un amer sourire, il n'y avait qu'une gêne : l'abominable chant que des soldats, un peu plus loin, chantaient. Ceux-là ne portaient vraisemblablement pas la bannière du Lys et du Faucon, si bien que Duncan attarda son regard de longues minutes vers la source des chants. Il finit par se retourner, las :
« Que l'orchestre joue, le plus fort qu'il puisse, et qu'on l'entende au loin, afin de couvrir ces horreurs. »
L'ordre ne tarda pas à être exécuté, et de la chansonnette paillarde, on n'entendit que des faibles notes alors qu'un immense hymne, digne d'un roi, était joué, quelques mètres plus bas. Un sourire se dessina alors sur le visage du baron d'Alonna : c'était mieux ! Le Lys ne s'était pas encore rendu près de son ancien suzerain. Après tout, pourquoi le ferait-il, si ce n'est pour parler du beau temps pour la saison, idéal pour un siège. Au lieu de cela, on lui amena un rapport : les troupes qui n'étaient pas au campement s'étaient placées pour l'assaut, à l'abri des tirs ennemis. Le Lys hocha la tête, puis rejoint ses mains au bas de son dos. Les festivités allaient pouvoir débuter.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 39 Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Mar 19 Jan 2016 - 15:31 | |
| Après Nebelheim, l'ost s'était remis en marche pour Amblère. Arnaud de Raisse était resté dans sa ville pour la reconstruire. Les habitants qui l'avaient quitté en catastrophe commençaient à revenir mais ils eurent la triste visions des maisons du faubourg qui n'étaient plus la, requise pour monter les futurs armes de sièges. La vie reprenait son cours, tout doucement malgré les événements, montrant l'acharnement de la race humaine à toujours vouloir reconstruire malgré les déconvenues. Jérôme avait tenté de parler à plusieurs reprises avec Gaston mais le marquis, bien que l'acceptant volontiers et riant, se montrait distant et éludait chaque fois que le question de la Sgarde revenait sur le tapis. Le baron ne comprenait plus trop de quoi il retournait, est ce qu'il avait oublié sa promesse, ou est ce qu'il avait quelque chose derrière la tête et qu'il se méfiait toujours de son vassal. Déçu, Jérôme finit par rester avec son ost et son entourage, attendant de voir ce qu'il se passerait par la suite. Et puis si ça se trouve, ils seraient bientôt tous mort.
L'ost coalisé arriva en vue d'Amblère, la forteresse était terrible et l'on pouvait se demander comment elle avait été prise. Jérôme, qui avait conquis trois villes du sud, savait que les défenses sgardiennes manquaient cruellement de troupes pour tenir les murs. Avoir des fortifications était une chose mais il y avait toujours besoin d'hommes pour tenir les murs ou manipuler les armes, par exemple. La troupe serramiroise se positionna sur le centre bien entendu, avec les aretans sur leur flanc droit. Jérôme vit les forces odeliannes commencer à se placer à la gauche, reléguant la baron plus loin, celui-ci fit alors accélérer l'allure et il prit position entre les deux, ayant ses deux suzerains de chaque côté de lui, Serramire à droite et Odélian à gauche. Le campement se monta et les jours passèrent, Jérôme se montra bien entendu inflexible sur l'hygiène et la tenue du sien. Des latrines avaient été creusés à distance respectable pour éviter les odeurs et d'autres étaient déjà en train d'être creusées pour le moment ou les première seraient pleines. Nul doute que les terres seraient fertiles à la fin de cette histoire vu le nombre de troupes qui allaient faire leurs besoins dans la région. Des fortifications montèrent régulièrement autour du campement du baron, le rendant hermétique à toute intrusion. Des patrouilles régulières sillonnaient le tout. Chaque jour, à heure et parties différentes, le baron passait au sein de ses hommes, comme à son habitude. De même, quotidiennement, il s’exerçait avec son frère, ses nobles et ses gardes aux armes avec encore plus de vigueur maintenant que les sombres se trouvaient face à lui, sa haine couvant jusqu'au moment ou il pourrait la déverser sur ses ennemis. Enfin, il ne manquait jamais de consulter les cartes qu'il connaissait maintenant par coeur afin de trouver des placements ou des mouvements possible lorsque le combat aurait lieu. Il était régulièrement en compagnie du sage Nakor auprès duquel il prenait des conseils. Lorsque les armes de sièges montèrent du sud, Jérôme les donna au marquis afin qu'il en fasse usage.
Voila maintenant près d'une ennéade qu'ils étaient la, le pillonnement continuel qu'ils exerçaient sur les sombres ne semblait pas les pousser à faire une sortie bien que quelques escarmouches rapide entre des troupes mineures eurent lieu. Une tentative d'empoisonnement par les drows fut même avorté. Jérôme espérait que, comme l'avait assuré le marquis, des vivres n'arrivaient pas aux assaillis. Ils étaient peut être plus résistant et ils avaient sans doute moins besoin de vivres mais il leur en fallait tout de même. Ce matin la, alors que Jérôme s’entraînait avec une épée et une hache dans chaque main contre deux de ses gardes, il interrompit soudain l'attaque qu'il avait engagé pour lever le regard. Un bruit strident l'avait interrompu et ce qu'il vit le surprit. Une boule de feu était en train de tomber à l'intérieur de la forteresse, voila qui allait devenir intéressant. |
| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Mer 20 Jan 2016 - 1:54 | |
| Dieux que c'était beau. Telle vision n'avait pas frappé les yeux du suderon depuis tant d'années. Tant d'hommes réunis en frères, abandonnant un instant leurs querelles de chiards pourris gâtés, leurs jérémiades geignardes et leurs risibles rodomontades, cessant une seconde une seule de s'entre-déchirer pour leur lopin de terre exsangue comme une meute de dogues enragés, tout juste bons à abattre, autour d'un vieil os décharné. Tant d'osts assemblés contre le seul véritable ennemi, tant d'armes levées pour défendre ce royaume à l'agonie. Tant d'étendards et de tabards bariolés, de gonfanons et de pennons panachés. Dieux que c'était beau ! Une bouffée de fierté lui remonta dans le poitrail, embrasant sa face, lui soulevant les lèvres en un sourire irrépressible, gorgeant ses azurs de larmes, muant ses paupières en deux frêles barrages qui chaque instant menaçaient de céder. - On y est. - Pourquoi faut-il endurer tant de peine pour voir naître telle grandeur ? ne put-il retenir, l’œil humide. - Mai tard los lanhatges Nautiòme, nos èsta a far (Plus tard les lamentations Altiom, il nous reste à faire.), fit son vieux camarade de galère, d'un ton apaisant. Acquiesçant d'un silence, l'archonte pointa sa dextre droit devant et l'on s'ébranla à sa suite, délaissant la colonne d'hommes et bêtes en marche. Ce grand charroi débraillé aux allures de caravane marchande, que les bois avaient dégorgé comme un morceau de barbaque trop tenace après des ennéades de mastication. Aduram avait brisé Naelis, mais cette vilaine mesnie, elle, l'avait maté. Des soudards de tout poil provenant de toutes terres. D'Estrévent, d'Ydril, du pays d'Ack tant qu'à faire ! Bardés de broignes, de mailles et de bouts de plates déguenillés, glanés ça et là sur les carcasses des Doebens et Septmontois qui jonchaient maintenant les sentes perdues du Malbosc, de camails, de chapels à vues et par-ci par-là d'un grand heaume massif. Et puis, tout devant, toujours altiers dans l'opprobre, hardis dans la défaite, le buste droit et le regard décidé, inflexibles face aux mille périls endurés et à venir, les Soixante. Flamboyants, aveuglants, leurs armures semblant enflammées d'une sainte aura sous les rais perçant de l'astre, les voilà qui débarquaient comme d'un conte fantastique ou de quelque chanson de geste, juchés sur leurs destriers des Écuries Royales d'Oëstkjǫrd. Un dernier semblant de noblesse dans cette croisade de fous. - Qu'est-ce tu tires la tronche encore, toi ? s'enquérait Ollvar en lorgnant la face manifestement dépitée de son comparse, tandis que le petit groupe de cavaliers se rapprochait de la mer de tentes. - J'tire pas d'tronche, grogna en retour l'intéressé, une lippe de trois pieds de long venant aussitôt le faire mentir. - Cresi plan que fonhaaa ! (Je crois bien qu'il bouuude !) Un sourire amusé poignait aux lèvres du chef de troupe. - Que dalle ! - Ouboudouboudou il est tout tristounet le p'tit Halvounet ? Allez raconte donc à tonton Tioumtioum c'qui va pas. - Mgn.. c'jamais moi qui porte la bannière, grognonna le bestiau dans sa barbe. Il n'en fallut pas plus ! Pouffant tout soudain comme un troupeau de dindes de la cour langecine, les loustics manquèrent bien vider leurs étriers tant l'hilarité leur secoua les tripes ! - Soit, te v'là porte-enseigne de l'archonte déchu d'Ydril Halv', ton tremplin vers la gloire ! Rico, file-lui donc l'attirail. - Òc-ben-òc Monsenhor (Oui-da Monseigneur.), consentit celui-ci, feignant une solennité sans borne. - Mmm.. t'sais maint'nant qu'on y est.. faudra bien quelqu'un pour n'z'annoncer à qui d'droit là-bas. Les noms, les titres, les courbettes, tout l'tremblement.. c'est qu'j'me sentirais presque les épaules tout d'un coup, dis, minaudait cette vieille baderne en caressant l'étendard que lui tendait pompeusement le capitaine. Un instant de "réflexion", tandis que tous faisaient non du chef, un air paniqué collé aux visages, et son suzerain rendit sentence. - Oh merde, dans une ennéade on sera p't-êt' tous crevés t'façon.. allez zou j'te fais héraut d'armes par d'ssus l'marché. - Domnideus.. (Damedieu..) - HAHA ! C'pas dans une neuvaine qu'on clamse, c'est dans dix minutes la corde au cou a'c un engin pareil ! La gueule déformée d'une grimace béate, le Sanglier des Wandres ne daigna accorder qu'un "mais va donc sucer les cent bites d'l'hydre ça t'occup'ra la bouche" mollasson à l'autre pégriot. Par principe. Ainsi l'on cavala sur fond d'esclaffades bovines jusqu'à l'orée du camp, où l'on fut reçu par tout un attroupement décidément fort méfiant de sergents et de vieux briscards. Il fallut alors déchiffrer le patois de la piétaille et commencer à parler ripaille pour détendre les traits et délier les langues, mais en sachant les nouveaux venus porteurs de bonnes nouvelles et d'encore meilleures victuailles, les bougres oublièrent bien vite la suspicion des premiers instants pour guider la fine équipe vers le seigneur et maître du titanesque ost. Sous bonne escorte toutefois. Ainsi se tenait là le fameux marquis dont les occhi leur rebattait les oreilles depuis des mois, occupé à faire pleuvoir le feu et la mort sur tout ce qu'Amblère comptait de noirauds - et semblant manifestement y prendre un pied démentiel. Voilà celui qui avait su unifier les Marches et leur rappeler leur vrai devoir. La riante coterie mit pied à terre, chacun encourageant du regard un Halvdan tout fiérot d'enfin pouvoir remplir son office. Ou se signant de la croix pentienne. Par précaution. Prenant le temps de s'éclaircir la voix - avec force râclements de gosier glaireux -, le héraut à l'essai se lança alors dans sa toute première mission diplomatique. - Holà ! Vot' Gr.. euh nan, votreee.. chiotte j'oublié c'quoi d'jà ? chuchota-t-il en tournant la trogne vers ses camarades. - Excellence ! souffla-t-on. - Vot' Excellence, l'archonte Altiom d'Ydril, déclama-t-il en présentant le susnommé d'une paluche pataude. Fin plus maint'nant, du coup. Dernier héritier d'la lignée fondatrice d'Ydril eeeet.. y a pas aut' chose ? - Oah l'coup d'l'hydre à la limite, p'tit détail. - Ah ouais : et Grand Vainqueur de l'Hydre. Aedis Galace, vicomtesse d'la Tarènià. Em r'marque plus maint'nant, elle non plus. Isabèla de Sistòlia. Çu-là c'est Aarnis, chât'lain d'Ack. Mais eeh.. lui aussi c't'un baltr.. un gars comme nous aut' maint'nant. Pis ces deux on s'en fout, et voilà. Cueilli par deux paires de billes prodigieusement consternées, et quelques autres au bord de la crise de rire, l'animal s'en retourna vers ses compères, le regard plein d'espoir. A'ors, j'tais comment ? - Eeeeh.. fidèle à toi-même, fit le meneur de la bande en lui posant la patte sur l'épaule. S'avançant alors par-devers le Brochant, il salua du chef, la dextre sur le pommeau, se pencha légèrement en avant et glissa : de grâce, ne lui t'nez pas rigueur de ses frasques, c'est un mauvais héraut soit, mais un sacré bon bougre. Le personnel qualifié a tendance à s'faire rare en plein exil, on r'crute où on peut. Puis se redressant, perdit gouaille et sourire pour parler vrai, d'une voix claire et franche. Aymeric, je viens en ce jour prêter ma vie et celles de mes hommes à votre cause, au nom de la vraie Ydril. Celle qui ne trahit pas, celle qui n'abandonne pas et qui toujours répondra présent à la défense des Marches et à la sauvegarde du Royaume. Las ! Cette Ydril-là ne compte plus guère de partisans, et à défaut de mon ost ce n'est qu'une compagnie, une pauvre bande que je joins au vôtre. Pourtant je n'étais pas seul. Le Roy de Naelis et ses Légions marchaient à mes côtés voilà peu et j.. et je lui ai failli. Une sourde rancœur avait un instant submergé le baroudeur, brisant net sa voix, mais bien vite il se reprit : le Folbosc et ses démons ont surpris notre troupe alors même que nous chevauchions à votre encontre, il y a de cela quelques ennéades, et si nous avons pu au prix de bien des vies préserver le corps du Roy, son esprit, lui, erre aux abords du domaine de Tari depuis lors. Craignant sans doute qu'il en franchisse les portes à jamais, la Reine a cédé à la couardise propre aux gens de sa race et rappelé tout l'ost pour se terrer dans ses confins. Comme ses pairs se terrent en leurs bois depuis des millénaires, retint-il, les mâchoires crispées sous le poids de l'amertume. Alors.. de colère et de dépit, nous avons continué à saigner à blanc les charrois que le traître septmontois réservait à la racaille de Kiel. C'était-là tout ce que nos maigres effectifs pouvaient vous apporter d'aide, hélas. Mais ce temps est révolu, car ce qui nous manque en nombre, nous le compensons aujourd'hui en denrées et provisions à foison. Et tout cela, je vous en fait don. En effet dans l'interminable procession de charrettes, bêtes de somme et vieux haquets grinçants faisant poussivement route vers l'entrée du camp s'entassaient les salaisons fumées de porc, de mouton et de poissons, les dattes, les figues et les prunes séchées, les galettes et les biscuits d'avoine, d'orge et de millet qu'Altiom avait conservés en ce but précis. Car si l'on avait pioché sans vergogne dans ce butin salvateur en plein cœur de l'Aduram, quatre cents ventres à peine n'avaient su réellement entamer des ennéades de rations destinées à plusieurs milliers de bouches. - Ce soir, les hommes auront la panse bien lestée et, je gage, l'esprit allégé de voir dans leurs auges ces mêmes vivres qui dans d'autres mains leur auraient promis un siège sans fin !
Dernière édition par Altiom d'Ydril le Mar 17 Mai 2016 - 22:23, édité 3 fois (Raison : EAURTEAUGRAF + corrections) |
| | | Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Mer 20 Jan 2016 - 17:01 | |
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D'ordinaire rasées de frais, les joues du seigneur de Wenden étaient recouvertes d'épaisses touffes de poil brun ; la barbe qui lui mangeait le visage n'avait eu de cesse de pousser depuis qu'il était arrivé en Oësgardie avec l'ost arétan, et l'on chuchotait ici et là qu'il ne se raserait plus tant qu'il demeurerait le moindre sombrelfe en péninsule.
Ce vœu, s'il était avéré, ne semblait pas sur le point d'être réalisé, puisqu'un drow enchaîné se tenait recroquevillé sur le sol poussiéreux de sa propre tente. Par cette belle matinée d'été, Roderik cassait une graine avec les principaux chevaliers de l'ost arétan. De temps à autre, il balançait un os au malheureux sombrelfe qui, tête baissée, supportait l'humiliation sans rien dire. Un peu plus loin, Ratsa et Mausen, les chiens du défunt comte Alwin, se régalaient comme des rois devant un véritable festin. Bientôt, peut-être, le drow les regarderait avec envie, si du moins le caprice de Roderik lui permettait de vivre assez longtemps. Il avait été capturé la nuit-même alors qu'il tentait, avec quelques comparses et à la faveur de l'obscurité, d'empoisonner l'eau des assiégeants ; la plupart de ses complices étaient morts durant l'assaut, d'autres sous la torture. Lui avait parlé, et Roderik, pour amuser sa coterie, en avait fait son bouffon.
Depuis leur départ de Nebelheim, Roderik ne ménageait pas ses efforts pour mériter - et conserver - la sympathie de ses semblables. C'était lui désormais qui dirigeait l'ost arétan, maintenant que le comte Alwin était mort ; il s'était donc présenté à leurs alliés du Nord comme occupant désormais la fonction de sénéchal d'Arétria, lui permettant ainsi de participer aux conseils de guerre comme l'aurait fait le comte. Il n'ignorait pas, bien sûr, que la réalité de cette fonction était plutôt bancale. Non seulement les arétans n'étaient guère accoutumés à ce genre d'offices - entre gens simples, on préférait appeler un chef de guerre sous le nom fort original de "chef de guerre" - mais, surtout, un bon juriste ne manquerait pas de remarquer que Roderik tenait cette charge de nulle part. Qui l'avait nommé ? Il eut fallu que la charge lui ait été confiée par un comte, mais y'avait-il vraiment un comte en Arétria ? On pouvait considérer que c'était Ewald de Karlsburg qui l'avait nommé, juste avant de renoncer à sa succession ; mais un bon juriste aurait tout lieu de débattre sur la question de savoir si Ewald avait été comte d'Arétria l'espace de quelques instants, ou s'il ne l'avait jamais été. La chose certaine, en tout cas, était qu'il ne l'était pas à l'instant présent. Ici, en Oësgardie, les arétans considéraient que leur nouveau comte était une comtesse, Iselda de Karlsburg. C'était donc d'elle que Roderik était censé détenir sa charge de sénéchal ; mais Iselda se trouvait à Arétria, et ignorait sans doute encore que son père était mort, qu'Ewald avait renoncé, et qu'elle était l'héritière. Même si elle savait, elle n'avait pas eu le temps de faire connaître ses intentions.
Ce casse-tête ne semblait pourtant inquiéter personne en Oësgardie ; de manière surprenante, l'autorité de Roderik n'était pas discutée. Il jouissait au contraire d'un certain prestige, de par son propre passé et celui de son père. Il fallait bien, après tout, que l'ost arétan fut commandé par quelqu'un, et personne ne semblait pouvoir rassembler davantage que lui. Les arétans lui reconnaissaient une autorité naturelle qui dépassait les considérations juridiques ; son rôle répondait à une situation d'exception, il était donc normal qu'il fut exceptionnel.
- Danse pour mes invités, bouffon, lança Roderik à l'attention du drow enchaîné.
Pour toute réponse, le drow, qui n'avait pas encore perdu tout amour-propre, cracha par terre tout en lorgnant Roderik d'un regard mauvais.
- Il est encore un peu farouche, mais ma foi, je le dresserais, promit-il.
- Pensez-vous que les choses vont durer encore longtemps ? s'enquit Henry de Rimbert, assis à l'autre bout de la table, parlant d'une voix plus aigûe qu'à l'ordinaire car, ces derniers jours, il subissait de légers troubles gastriques.
- Leur petite action de cette nuit prouve qu'ils s'affaiblissent. Qui sait combien de temps cette maudite engeance peut supporter un siège alors que leurs réserves s'épuisent, je ne saurais le dire.
Jetant un regard au-dehors, Roderik remarqua avec étonnement qu'une espèce de boule de feu survolait le campement et s'en allait s'écraser derrière les murs d'Amblère. Il sourit. Tout ce qui ruinerait le moral des drows serait bon pour le sien.
- Après tout, fit remarquer Guilhem de Hassel, ils savent que nous avons le temps, et qu'eux ne l'ont pas.
Roderik se tourna vers lui.
- Nous n'avons pas l'éternité devant nous, j'en ai peur. Chaque jour que nous passons ici nous fait perdre un temps précieux, en fait. Je serais heureux lorsque nous aurons regagné Arétria.
- Cette campagne était nécessaire, bien sûr, mais n'oublions pas qu'elle profite avant tout à Serramire, remarqua Henry de Rimbert. Le marquis Aymeric en sort grandi : Alonna lui prête à nouveau serment, et j'imagine qu'après cette guerre, Oësgard ne manquera pas, elle aussi, de rentrer dans le rang...
- A sa place, je me garderais de crier victoire trop vite, surtout vis-à-vis d'Alonna. La baronne Alanya a une vision très personnelle de ce que veut dire un serment. Mais vous avez raison, pour l'heure, il est indéniable que Serramire sortira grandie de toute cette histoire.
Une raison pour oeuvrer dès maintenant à tisser des liens forts avec elle ; car quand un voisin tel que Serramire a le vent en poupe, mieux vaut s'en faire un allié que lui tourner le dos. Ceci, toutefois, serait le souci de la comtesse d'Arétria, et non le sien ; car Roderik n'était ici que pour conduire l'ost, et savait que sa charge était temporaire. Le pouvoir qu'il détenait, il lui faudrait le rendre. L'éviction d'Ewald, au moins, lui permettait de s'assurer que son futur suzerain - sa future suzeraine, en fait - ne serait pas pour lui un ennemi déclaré, et qu'il pourrait peut-être conserver un rôle similaire à celui qu'il occupait auprès du comte Alwin : celui d'un conseiller rapproché. Mais il était encore trop tôt pour dire quel accueil lui ferait Iselda de Karlsburg à son retour : Roderik ne connaissait guère la damoiselle.
Il avait hâte de terminer cette guerre, pour de multiples raisons. Revoir Wenden serait un soulagement ; il retrouverait la franchise sans égale de sa sœur Aliénor. Il songeait également à faire une halte à Lourmel sur le chemin du retour pour y voir une certaine dame. Il avait bien des projets en tête ; cela étant, il s'était habitué à la vie d'un chevalier en guerre. La camaraderie, l'euphorie d'une victoire désormais inévitable et le prestige qui en découlerait forcément était grisant. Il s'était même accoutumé au confort rudimentaire de la tente. Mais, surtout, il se découvrait peu à peu une appétance naturelle pour l'autorité, qu'il n'avait pas vraiment soupçonnée jusqu'alors ; on l'avait préparé dès le plus jeune âge à être un jour seigneur de Wenden, mais sûrement pas à se retrouver, à l'âge de vingt-six ans, conduisant l'armée d'un comte en guerre. L'exercice lui plaisait. Il se sentait respecté, son orgueil était flatté. Ne rendait-il pas honneur à sa maison ? Son père, sans doute, aurait été fier de lui. Comme il aurait aimé pouvoir entendre son approbation ! Cela l'aurait rassuré.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 35 ans Taille : 6 pieds Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 21 Jan 2016 - 14:25 | |
| Recevant l'Archonte d'Ydril et son armée, ou du moins ce qui en restait, Aymeric ne put s'empêcher de songer à la rencontre qu'il avait eut une énéade auparavant avec le Duc des Septmonts. Ces princes là, dans leur désunion, avaient grandement affaibli la Péninsule. Ptolémée de Clary avait aidé le drow à gagner les marches du Royaume ; Glenn Héréon, roi de Naelis, avait envoyé ses hommes pour contrecarrer les plans de son voisin. Quelque centaine seulement avaient survécu à cette expédition, là où, si les deux princes se fussent alliés, il aurait été aisé de dénombrer plusieurs milliers d'hommes pour s'opposer aux puysards. Ce dépit ne semblait avoir guère épargné les rescapés, et la mine patibulaire de leur héraut tenait lieu d'étendard pour le moins terne. Néanmoins, et ce malgré les jours âpres que la compagnie avait du subir, ces hommes rapportaient avec eux un butin que tous convoitaient : les vivres envoyées du Septmont. "Ce que vous amenez là vaut plus que mille épées, doux sire, et votre générosité ne sera pas oubliée. Maintenant allez en paix, et jouissez donc d'un repos bien mérité.", leur répondit le marquis. Ces vivres, que l'on avait rarement vu avec tant de profusion, renforçaient d'autant les assiégeants, qu'elles étaient destinées aux assiégés. Le drow serait assurément plongé dans la détresse en apprenant que son espoir de ravitaillement était passé à l'ennemi. À cette idée, Aymeric ordonna sans attendre que l'on fit bonne chère ce soir là. Nul doute qu'à la vue des festins, les puysards comprendraient le revers qu'ils venaient de subir. Les feux brûlèrent haut, ce soir là. 2ème jour de la 3ère énéade de Verimios, 8ème année du 11ème cycle. À l'évidence, la nouvelle n'avait pas été du goût des drows. En quatre nuits, ceux-ci avaient mené autant de coup de main qu'en une énéade complète. Se débattant comme un homme que l'on voudrait étrangler, les puysards gesticulaient chaque nuit, tentant tant bien que mal de rompre l'étau qui se refermait sur eux. Hélas, ils avaient trouvé quelque succès. Si les premières escarmouches, en plein soleil, avaient été reçues de la manière qui soit - c'est à dire à grand coup d'arbalète dans le buffet - la supercherie n'avait été éventée qu'à la première nuit. On s'était étonné de la manière dont les elfes noirs avaient si aisément succombé : troués de carreaux, ils s'étaient pour ainsi dire laissé mourir une fois les portes d'Amblère dépassées. C'est le soir venu que leurs corps avaient alors repris leurs insidieuses menées, quand la magie noirelfique les ramena au seul de la mort et de la vie. Muets comme des tombes (si je puis dire), les cadavres avaient alors fondu sur le camp allié, causant dans la surprise des pertes raisonnables. Le matin venu, c'était l'effroi de retrouver ce que l'on avait souhaiter laisser à Nebelheim qui ressurgissait parmi les assiégeants, et nul ravitaillement supplémentaire ne sut pallier à ce coup au moral. Les nuits suivantes, ce ballet mortel reprenait lieu, et si la surprise n'était plus de mise, l'émoi, lui, demeurait. Personne, jusqu'au marquis lui-même, ne dormait désormais sur ses deux oreilles, et l'on se serait résigné alors à ce que ce manège rythme le siège, si au matin de cette quatrième nuit funeste, une troupe ne fut repérée à l'Ouest. On vit d'abord un panache de poussière, puis ce fut le bruit de tonnerre de deux cent chevaux. Finalement, une coterie toute de plate noire vêtue fit irruption aux abords du camp du marquis. Lorsqu'il se porta au devant de cette énigmatique compagnie, le marquis s'entoura de ses chevaliers. Pourtant, la méfiance retomba, lorsque deux hommes firent irruption parmi la mesnie tout de noir vêtue. L'un portait le harnoi complet ; l'autre, une longue robe. Tout deux arboraient les symboles de la Dame des morts. "Sa grâce Manfred, grand-prêtre de Tari, vous adresse ses salutations, et vous transmet le bon souvenir de la dame Hypheidre, annonça alors l'homme en armure. - Le capitaine Odylin d'Oquebosque vous salue, monsieur le marquis, lui emboita l'homme en robes. - Doux amis, votre venue est inopinée! Je désespérais que ma requête fut restée sans réponse.- Les inquisiteurs sont venus, une la présence des nécromanciens drows avérés, pour tenir en échec les suppôt de Teweion, qui fait horreur à la vieille déesse. - L'ordre met à votre disposition ses épées pour chasser les puysards, et le capitaine Odylin à votre service." Un instant décontenancé par l'étrange manière dont ces deux hommes là avaient de parler, le marquis fut cependant bien vite rattrapé par la réalité de cette nouvelle. Le soutient des paladins de Tari était une aubaine! "Loué soit la dame des Morts, remercia-t-il la coterie, avant de se retourner vers les siens, et d'ordonner de sa voix de Stentor : Place! place pour les gens de Tari!". Ce renfort inespéré put alors pénétrer dans le camp allié, où assurément, on leur trouverait un rôle la nuit suivante. |
| | | Duncan du Lys
Humain
Nombre de messages : 242 Âge : 29 Date d'inscription : 08/08/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans. Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 21 Jan 2016 - 17:16 | |
| 5 jours après le début du siège... C'était un étrange coup du sort que de voir ainsi assiégée une cité que l'on venait délivrer de son envahisseur. Mais qui l'était réellement ? Toutes ces bannières, y'en a-t-il eu une qui n'a pas nourri sur l'Oësgard des viles revendications ? Même les armées s'en venant pour recouvrer leur bien étaient confondues, parfois à raison, avec des envahisseurs, dont ils se rapprochaient à bien des égards. L'administration et l'intendance qu'exigeait un siège tenu par vingt milles âmes étaient de celles qui purgent un homme de toute son énergie. La nuit, par prudence, il ne ferme qu'un œil, mais celui qui est clos sombre dans un sommeil profond et régénérateur. La journée, le Lys contemple la cité d'Amblère, et, force est de le reconnaître, s'ennuie grandement. Un jour, alors qu'il était sur le petit promontoire qu'il s'était improvisé, il regardait les trébuchets s'affairer, puis posait ses yeux sur les murailles. Entre les deux, il donnait, d'un air nonchalant, des coups de bottes dans la terre, et ses mains étaient jointes au bas de son dos. La boue vola quelque peu, puis le Lys s'arrêta, ordonnant que celui qui était en charge des ingénieurs vint à sa rencontre. Peu après, il arriva : c'était un homme remarquablement jeune, qu'on disait fort brillant. Alors le Lys le questionna sur la nature des murailles d'Amblère, et ce qu'on en disait. On les présentait comme robustes, mais affaiblies par le temps et les guerres. Alors Duncan l'interrogea à nouveau : « Si nous n'arrivons pas à les prendre d'en haut, prenons les d'en bas. Se pourrait-il que vous soyez en mesure de les ébranler, si nous guidons les vôtres aux fondations ? » , ce à quoi l'homme répondit : « La plupart des murailles disposent de fondations de bois, d'étais, et de madriers robustes qui tiennent la pierre bien droite. Si nous y mettons le feu, l'ensemble s'écroulera. » Ainsi débuta, à partir du camp d'Alonna, la construction d'un grand tunnel, plutôt large pour y circuler à trois en même temps, et sur pieds. Et l'on poursuivit l'oeuvre tous les jours qui suivirent.
2ème jour de la 3ère énéade de Verimios, 8ème année du 11ème cycle
Si le tunnel avait bien avancé, il manquait encore une partie du chemin à parcourir, et depuis l'ébauche de ce projet, tous les campements regardaient celui d'Alonna, jaloux de ne point avoir eu l'idée pour s'en couvrir de gloire. Celui qui devait pester le plus était le Clairssac, qui devait pester bien fort contre son ancien vassal qui, si peu après son arrivée, témoignait déjà de son ingéniosité et de celle de son armée. La tâche s'avérait encore longue, et si bientôt le tunnel serait achevé, brûler les fondations des murailles s'avérerait être d'une lenteur manifeste. Mais les résultats s'en feraient sentir : on verrait d'abord voir les pierres se mouver, puis progressivement se pencher, avant que, sans crier gare, le tout s'effondre, en laissant entrevoir l'intérieur de la ville. Ce projet était si prometteur, que même le marquis de Serramire vint en voir l'avancée, tandis que Duncan surveillait lui même les travaux. Alors que certains ouvriers s'affairaient à sortir la terre creusée, d'autres affermissaient le tunnel afin d'éviter qu'il s'effondre. Apercevant le marquis qui s'en venait vers lui, le Lys inclina la tête, puis, se tenant sur sa canne, tint les propos suivants : « Votre Excellence pourra constater l'avancée des travaux. Conformément à notre promesse, nous engageons le meilleur pour servir Son Excellence. » Le Lys eut un sourire satisfait à l'idée de montrer à Aymeric de Brochant qu'il pouvait s'avérer plus qu'utile...si on lui en laissait l'occasion.
Dernière édition par Duncan du Lys le Jeu 21 Jan 2016 - 22:19, édité 2 fois |
| | | Jindanor Numanor
Humain
Nombre de messages : 414 Âge : 28 Date d'inscription : 06/01/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 21 Jan 2016 - 21:59 | |
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7ème jour de la 2ère énéade de Verimios, 8ème année du 11ème cycle.
La marche avait été... Longue, assez rude, la boue n'avait pas été leur allié en direction d'Amblère, et elle ne l'était toujours pas à ses portes...
-Ce temps de merde ne va donc pas s'arrêter ? Grommela Anthoine avant de regarder Jindanor et de rire de bon coeur, devant un géant qui se dépatouiller difficilement de la mélasse.
-C'est toi qui te plaint ... J'ai l'impression de m'enfoncer de six pieds d'long... Alors ça fait ça de voir à la taille d'un Nain ? Il regarda Anthoine avec un rictus malicieux, celui-ci le gratifiant d'un coups de poing dans l'épaule, en grognant d'un rire jaune.
-Rira bien qui rira l'dernier... Bon... Il faut que j'aille vérifier les stocks de boustifaille... Bon dieu, cela faisait bien belle lurette que j'n'avais compté la bouffe. Il ricana en s'éloignant, sans réelle difficulté pour se dépatouiller de la boue, alors que Jindanor sortait un pied de la mélasse dans la quelle il venait de se fourrer...
Ce champs de bataille, cette boue, ce temps de merde, ça n'avait rien d'avantageux si les hommes venaient à devoir mener l'assaut... Les Drow's attendraient probablement que les éphèméres s'amassent aux murs, dans cette boue, sur des pentes glissantes, pour les cribler de leurs flèches... Mais aucun des généraux ne semblait avoir l'envie d'en découdre avant d'avoir affaiblis l'ennemi... Des rocs imbibés de poix enflammées étaient balancées sans relâches en direction de la ville, s'écrasant tantôt sur des toits, tantôt sur des voies... Tantôt sur quelques malheureux qui n'avaient visiblement pas eu assez de chance pour sortir de cette guerre vivant.
-Avec un peu de chance ces salops finiront bien par sortir de leurs troues... En roulant des mécaniques dans l'armure qu'il avait revêtis à leurs arrivées à Amblère, armure qu'il avait revêtis quelques ennéades plus tôt lors de sa garde à Karras, ou encore avant leurs départ de Lourmel. Tronaît sur son plastron le tabard de l'ordre qu'il avait rejoins, sobre, suffisant. Le Calice avait ce panache que bon nombres d'étendards tentaient d'approcher par un grand nombres de fioritures.
Alors que Jindanor finissait par atteindre une parcelle de terre, où se trouvait le campement de l'ordre, sans bouillasse, il inspira longuement... Il appréhendait déjà le combat... Il avait eu l'occasion d'observer en contre-bas ce grand terrain vague détrempé qu'ils devraient soit traversé, soit piétiner lors de la bataille. Aurait-il préféré se battre sous un soleil chaud d'été ? Peut-être pas... Maintenant qu'il y pensait, la chaleur les auraient probablement bien plus caillassé et fatigué... Quoi que les bains de boues n'étaient pas ce qu'il préférait.
Son pas le mena vers la statue en bois, représentant la Dame-dieu... Lâchement taillé, il aurait pu l'améliorer... Le... Polir... Y graver les préceptes... Cela l'occuperait bien les quelques temps... Aussi se décida-t'il de trouver une bûche suffisamment épaisse et longue qui lui permettrait avec son attirail de tailler quelque chose comme il s'le doit... Il ne pouvait permettre que ce bouts de bois reste ainsi pour tout le reste de la campagne....
Aussi commença-t'il à s'occuper en taillant cette représentation, qu'il mettrait à la place de l'ancienne, après l'avoir présenté à Walther et Meinhard bien entendu.
Et il passa les quelques jours suivants à exécuter les quelques ordres qu'on lui donner, et a passer les quelques heures de libre à sculpter avec finesse chaque détail, et fioritures qu'il pensait nécessaire à cette oeuvre. Elle lui occupait l'esprit, l'empêchait de se noircir les idées, et lui permettait de garder quelques plaques de bois sur lesquelles il gravait les lettres qu'il ferait parvenir par le prochain messager qui se dirigerait dans sa chevauchée vers Lourmel...
2ème jour de la 3ère énéade de Verimios, 8ème année du 11ème cycle. -ATTENTION ! Hurla l'un des hommes, alors que l'un des Trébuchets du camp de Serramire s'était vue séparer du bras balançant les projectiles, celui-ci, sous la tension, et le temps malheureux qui avait précédés ces jours n'avait pas reçu l'attention suffisantes, le bois, ainsi délaissés s'était détendu, et avait séché par la suite, l'usage redondant des derniers jours de lancer de boulets enflammés avaient finis par avoir bon de ce bras fragilisé, qui après tension éclata sous deux pièces distinctes, et projeta quelques échardes et pieux de bois dans les airs...
Alors que Jindanor se baladait non loin il pu observer un boulet (heureusement, la poix n'avait pas eu l'occasion d'être enflammée) rouler sur un chemin de terre légèrement travaillé et sec , manquant de dévaler la pente raide et de s'écraser sur quelques défenses établies pour cerner le camp... Cependant deux ingénieurs parvinrent à retenir le boulet en question et à le remonter vers cette onagre, grommelant et râlant devant l'état du bras... Les pieux et échardes projetaient n'avaient blessés personnes, et ce n'est que celui chargé de tendre la corde qui s'était vu fouetté par celle-ci au visage, la tension avait manqué de lui arracher une partie de celui-ci, et il se trouverait certainement dévisagé à vie...
Jindanor passa son chemin avec une certaine compassion pour le bougre, et un soupire désespéré... ALors que la tension était à son comble, l'erreur humaine persistait... Bien que cela n'arrivait pas tout les jours (bien heureusement), les petites catastrophes ne les avaient pas réellement quittés.. Certaine faisaient plus parlées d'elles que d'autres, et celle-ci en ferait certainement râler certains.
Cependant le déplacement de cette journée, cette balade de la part de Jindanor accompagnait une intention précise... Un messager était revenue de Lourmel, et celui-ci était principalement utilisé par les grands et autres généraux pour faire passer les informations importantes... Son départ prochains en direction des villes pour tenir informer les peuples était prévu à quelques jours... Le but de Jindanor ? Hé bien, se démerder pour que ses missives personnelles atteignent la dame de Laval.
Ce ne fut pas chose aisée... Tout d'abord il fallut trouver le messager... En second plan, il fallut le convaincre, et bon sang le bougre était têtu... Il fallut quelques bières et une piastre pour l'acheter et le faire glisser ces tablettes dans son sac... Jindanor espérait bien quels atteindraient leurs cibles, en sachant qu'il n'en serait jamais certains...
Une fois les tablettes envoyées, il retourna au campement, pour terminer la statuette qu'il avait débuté... Elle l'avait occupé, et lui avait permis de se vider l'esprit alors que les boules de poix explosaient, et que la ville crépitait...
Il n'avait pas particulièrement causait aux autres depuis leur arrivés, tantôt avec Anthoine, pour échanger les informations qui se glanaient ça et là sur l'état des autres camps, des actions de certains... Mais aujourd'hui il était bien décidé à faire part de sa création à Meinhard et Walther, ils ne refuseraient très certainement pas la pièce qu'il avait ainsi fait, après-tout... Elle avait bien plus fière allure que l'ancienne. Bien qu'il ne blâmait pas les hommes d'avoir fait avec leurs disponibilités.
-Sir Walther ? Jindanor s'était présenté à la tente du Seigneur, sachant bien que Meinhard n'était que rarement loin de son compagnon... Il transportait dans ses bras la statuette. J'ai quelque chose à vous montrer.
Après avoir eu l'approbation d'entrer, Jindanor s'insinua dans la tente, déposant la statuette sur la table de fortune, il passa sa main câleuse sur son visage.
-J'ai réalisé ça sur les derniers jours, lors de mes heures de libres... J'ai aussi quelques idées dont j'aimerais vous faire part... A vous, et à sire Meinhard. Dit-il en observant les deux hommes.
Il retira les gants qui composaient son armure, dont il ne se séparait que peu de fois ces derniers temps, souvent de garde.
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Dim 24 Jan 2016 - 12:43 | |
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Le manque de sommeil se lisait sur son visage. Le teint pâle et les contours des yeux cernés au plus haut point, Walther peinait à rester éveillé. Ces dernières nuits avaient été mouvementées et eux, qui étaient au-devant du campement, avaient particulièrement dû faire de leur mieux pour renvoyer ces immondices dans l'endroit le plus propice : la mort (ou du moins, la vraie cette fois-ci). Marre de ces satanées merdes qui revenaient d'outre-tombe à cause de leurs nécromants de misère. Les hommes en avaient gros ! Tout le monde, les grands seigneurs comme les plus petits péquenauds avaient souhaité ne jamais voir se reproduire les horreurs de Nebelheim...en vain.
Pourtant, les membres de l'ordre n'eurent pas démérité et repoussèrent vaillamment ces hordes damnées. Si la première nuit la surprise fut de taille, lors des suivantes, les tours de garde furent accentués, et même s'il eut été impossible de fermer les yeux, au moins la vigilance eut été suffisante pour les prévenir de nouvelles arrivées impromptues. Accompagné de la jeune Lyarra, qui se faisait appeler loup depuis son arrivée, Walther s'en était donc allé à plusieurs reprises pour rejoindre les hommes partis se battre. La nordiste et native de la dite cité d'Amblère n'avait pas non plus démérité et le capitaine dut avouer que ses qualités de combattante étaient loin d'être négligeables. Ce pourquoi, il ne tarda pas à lui attribuer ce que tout seigneur aurait pu donner à un écuyer où un page. Désormais, elle ne le quittait plus d'un pouce, répondant à ses demandes et parcourant le camp en long et en large pour lui servir d'émissaire lorsqu'il avait besoin de nouvelles où d'en adresser. De toute évidence, la petite était loin d'être aussi stupide qu'il n'avait pu l'imaginer le jour de leur rencontre.
L'on ne tarda pas non plus à voir apparaître de nouvelles troupes, venant d'endroits divers. Mais une en particulier vint perturber sa sérénité relative. Lorsqu'on annonça la venue du grand-prêtre de Tari, de son capitaine et d'hommes venus combattre au nom de la déesse de la mort, Walther trouva des similitudes avec l'ordre que lui et Meinhard tentaient de créer. Sans vouloir aller à leur rencontre, il les observa dès lors avec le plus grand intérêt.
En cet après-midi, Walther et Meinhard conversaient sur les sapes mises en place par le camp alonnais. Il aurait été curieux de voir ça de ses yeux, lui qui envisageait un jour de réaliser des écrits sur l'art de la poliorcétique. Pourtant, une autre surprise fut au programme lorsque leur recrue du nom de Jindanor pénétra dans la tente avec une statue de Néera finement sculptée et aux finitions parfaites.
-Nous vous remercions pour ce très bel ouvrage, Jindanor. Les hommes apprécieront votre geste, tout autant que notre vénérée sainte mère.
Sa voix était faiblarde et tremblotante. L'on eut presque l'impression que le capitaine de l'ordre allait tomber de sommeil au prochain mouvement.
-De quelles idées souhaiteriez-vous parler ?
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| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Lun 25 Jan 2016 - 11:18 | |
| 1er jour de la 4ème énnéade de Verimios, huitième année, onzième cycle A grands renforts de coups de pioche et de pelle, les ingénieurs avaient fini par heurter les fondations des murailles de la cité d'Amblère. Ses étais et ses madriers, massifs, soutenaient, comme le voulaient l'architecture traditionnelle, les immenses blocs de granit entassés, afin que leur poids ne provoque pas un glissement de la terre. On en avait informé le baron Duncan qui, depuis son poste d'observation, supervisait la construction du tunnel. Il avait alors ordonné que l'on solidifie l'ensemble, afin d'être sûr que le tunnel ne s'effondrerait pas. Puis, une fois cela fait, les ingénieurs s'étaient affairés à élargir l'aval du sentier, afin que la portion que l'on entendait détruire soit plus grande. Une fois cela fait, on estima que si tout se déroulait selon convenu, une vingtaine d'hommes en armes pouvait se glisser à travers la brèche, côte à côte, boucliers levés.
Les ingénieurs estimèrent que vingt quatre heures au minimum étaient nécessaires à l’éboulement complet du pan de muraille. Ils dirent également, que si la muraille était intacte, cela aurait été bien plus long, mais que la pierre conservait les stigmates de l'incendie qui avait pris la ville, provoqué par Goar Ier, le roi de l'ancienne Sgarde. Le temps, et le manque d'entretient n'avait point aidé à l'entretien de la roche, qui s'était effilée. Qui plus est, le bombardement intensif de ces derniers jours rendaient l'ensemble bien exécrable. Alors le baron d'Alonna avait fait envoyer des missives dans tous les campements alliés, sauf celui d'Etherna, pour proposer une réunion de ceux qui dirigeaient les armées, en spécifiant, sur la missive, que les fondations étaient prêtes à être incendiées, et que tous devaient se réunir afin de savoir quoi faire. Il leur laissait le choix, selon leur convenance, du lieu et de l'heure de la réunion.
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| | | Aarnis d'Ack
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Mar 26 Jan 2016 - 19:33 | |
| Y'a pas à dire, les bougres s'y connaissaient en siège et tout l'tintouin. Bien qu'ayant reçu une éducation militaire, celle-ci n'était que sommaire et lui évitait juste de passer pour un gros bouseux. Aarnis était relativement silencieux depuis quelques temps, troublé dans son cœur et son esprit autant par la belle Isabelle que par son manque cruel de but dans la vie. Autant se rendre à l'évidence sa vie n'avait été qu'une succession d'échecs tous plus retentissants les uns que les autres, allant même parfois jusqu'à marquer sa chair. Il porta machinalement la main droite à son épaule gauche à ce souvenir, réflexe acquis lors de ces dernières années à vadrouiller çà et là. Un craquement soudain provenant d'une arme de siège proche le tira de sa rêverie, le ramenant aux réalités douloureuses de la guerre. L'odeur de chaux et poix brûlée emplissait le campement, couvrant celle des pauvres bougres entassés là attendant que l'ennemi plie, ou de façon plus réaliste, d'être envoyés à la mort. L'avantage ici étant que l'ennemi n'était pas humain. Il est toujours plus facile de démembrer et tuer quelqu'un qui ne vous ressemble ni de près ni de loin.
Arrivant à la tente du marquis, Halvdan fit la meilleure présentation du groupe possible. Aarnis eut bien du mal à contenir son hilarité, tant les faces déconfites des sergents d'Altiom poussaient ses zygomatiques à s'exprimer. Une fois les présentations faites le marquis les autorisa à se reposer et ils installèrent leur propre campement en périphérie du camp principal. Aarnis, que le sommeil fuyait depuis quelques ennéades déjà, installa sa tente légèrement en retrait. Deux avantages à cela : en cas d'attaque par ce flanc il ne serait pas repéré immédiatement et pourrait soit donner l'alerte, soit prendre à revers les assaillants; cette position isolée lui laissaient l'espace nécessaire pour réfléchir et méditer.
Les assiégés, bien que relativement calmes lors des premiers jours de leur arrivée, s'enhardirent ensuite de la plus macabre manière possible : en réanimant les cadavres des leurs tombés, il faut le dire, de façon assez suspecte, en plein jour sous le feu des arbalestres lourdes de l'armée des Hommes. Si les soldats ne firent que maudirent encore plus les noirauds pour tant de supercherie, Aarnis ne put qu'admirer le génie de la manœuvre. Saper le moral restait encore le meilleur moyen de résister à un siège et quoi de plus décourageant que de voir votre ennemi se relever après avoir subi des blessures mortelles.
Aarnis contempla alors le reste du siège, une moue désabusée figée sur son visage, attendant son heure. |
| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 28 Jan 2016 - 1:16 | |
| En ce lendemain de marave d'outre-tombe, la fine équipe n'avait trouvé meilleure occupation que de jouer des badigoinces. Mastiquant religieusement leurs tranchettes de porc fumé, découpaillées avec soin par ce bon Sanglier des Wandres, les drilles s'esbaudissaient grassement en attendant le gros œuvre. - Vrai qu'ça t'reste quand même su'l'bide d'se farcir tous ces tas d'viande à corbacs. - Un mèr cagalièch ta netejar sa espasa. (Une vraie chienlit pour nettoyer son épée.) - Ah la peur s'dompte mais l'odeur reste. Et pourtant y aurait trois fois d'quoi en compisser nos braies, surtout vu c'qu'on écluse, heh ! - Boeh dès qu'la vieille épave en soutane radine t'as plus l'temps d'trembler des guibolles ! Par les trois bites en feu d'Othar jamais vu pareille bestiole su'l'champ d'bataille ! - Pour sûr ! C'bien simple, quand j'l'ai vu débarouler j'ai même plus osé toucher aux rev'nants. Juste histoire d'le voir plus longtemps à l'œuvre ! - Ah ça, Nakou a toujours eu l'sens du spectacle faut avouer. L'auriez vu éventrer tout l'Fort d'la Valliance d'un claqu'ment d'doigts foutredieux ! PAHAHAHA la tronche des pauv' soudards en d'ssous, ça tirait des billes comaques ! mimait l'archonte, tirant une brève esclaffade à un Aarnis presque nostalgique. Ah c'était beau tiens.. Ça fait du bien d'le revoir, ajouta-t-il pensivement, plus pour lui-même qu'autre chose. On continua ainsi à tailler le bout de gras, passant en revue le peu qu'on avait eu à se mettre sous la dent ces derniers jours, quitte à radoter comme des vieux croulants. Ce fameux Aymeric - qu'on s'était imaginé plus grand -, l'incontestable savoir-faire septmontois en matière de salaison - de l'art ! tout simplement -, l'accueil étonnamment peu farouche qu'avaient reçu les esclaves de l'Ydrilote - pourtant plus noirs qu'un Noiraud disait-on ! - et le temps finalement assez clément du pays amblérois - quoique le fond de l'air restait frais, ma bonne dame. Bref, si nos bougres n'étaient pas foutus de se tirer de leur morne routine d'eux-mêmes, au moins le sort eut-il l'extrême courtoisie de pallier leur désœuvrement, car voici qu'un héraut en livrée rouge et bleu roy venait alpaguer la tête de la coterie, un petit parchemin cacheté à la main, encore tout fourbu de sa course effrénée. - Qu'est-ce ça dit ? - J'sais pas faut qu'on aille à une réunion 'paremment. Une collection de moues effarées s'étala alors sur les faces de l'auditoire. Il fallait dire à leur décharge que les pauvres diables avaient plus pris l’habitude ces derniers mois d'êtres ostracisés à coups de carreaux d'arbaleste dans les miches que de se voir conviés en grande pompe par épître officielle scellée. Un changement plutôt bienvenu, mais qui demandait toujours son petit temps d'adaptation. - Mais genre.. "nous" ? - Bah.. y s'rait pas là l'loulou sinon, lâcha Altiom en désignant le messager du menton. - E l'ora ? (Et l'heure ?) - "Selon not' conv'nance". Emmerdé comme une poule devant un couteau, le drille tordit du tarin avant de trancher : oeh et puis la flemme d'attendre, on y va. - Ara ? (Maintenant ?) - T'façon qu'est-ce qu'on a d'autre à tourner ici ? Haussement d'épaule collectif. - Mais faut tous qu'on vienne ? - Prt ! On verra ben sur place. Quelques minutes de marche menèrent ainsi les lurons au-devant d'un grand tref, bariolé aux mêmes couleurs que l'émissaire - qui de toute la bande devait être celui qui en menait le plus large. Glissant le bout du nez par l'entrebâillement des pans de toile, l'archonte jaugea la situation d'une œillade d'une seule, en tacticien hors pair qu'il était. - Bon bah on fait quoi on rentre ? murmura l'un. - Prt. - Mais quoi prt on va pas poireauter là jusqu'au prochain Voile non plus ? chuchota l'autre. - Prt ! - Devèm bensai nos chiamar ? (Nous devons peut-être nous annoncer ?) souffla le troisième. - Prrrrt ! Et sans plus de cérémonie - ni de réflexion sembla-t-il -, le chef de guerre pénétra le pavillon. Encore affairé à boulotter sa galette de millet, il eut alors ces quelques mots : 'tends mais on est les premiers ? Foutredieu ça fait bizarre.
Dernière édition par Altiom d'Ydril le Jeu 28 Jan 2016 - 1:31, édité 1 fois (Raison : EAURTEAUGRAF) |
| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 28 Jan 2016 - 11:10 | |
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Depuis quelque temps, la nouvelle s'était répandue et l'on chuchotait ici et là que les sapes alonnaises étaient fin prêtes. Mais si ces chuchotements n'avaient fait que colporter la rumeur, l'entrevue avec le sieur d'Outremont mis un terme à ses interrogations et l'assura fort bien que la fin des puysards n'était plus qu'une question de jours. Fort heureux de cette nouvelle, ses cernes disparurent presque totalement en laissant place à des yeux emplis d'espoir. Braan d'Outremont rajouta dès lors qu'une réunion se préparait déjà dans le camp serramirois pou faire part de l'avancée et préparer une action de grande ampleur. Étant l'un des capitaines de l'ost, walther fut convié à l'entretien aux côtés du lourmellois.
Avant de partir, il prit soin de donner ses prérogatives à son compagnon Olysséen, puis il prit la direction de la gran'tante du marquis entouré de nombreux autres capitaines et seigneurs. En arrivant, il vit de nouvelles têtes et surtout une atmosphère mêlant l'excitation à la hâte d'en finir une bonne fois pour toute. De voir autant d'hommes prêts à en découdre le réjouit au plus haut point, même s'il restait encore à faire en sorte que tous puissent s'accorder sur les actions à suivre, ce qui n'était pas encore certain.
Vêtu de ses mailles et de sa cotte d'arme au calice, certains le regardèrent avec curiosité, se demandant probablement quelle terre où quel nom pouvait-il bien représenter. Il n'en était pourtant rien, car en ce lieu et en cet instant, il ne représentait qu'une seule entité : La sainte Dame !
Jouant des coudes et des bras pour se faire une place dans la tente qui commençait à se faire de plus en plus étroite vu le nombre de seigneurs qui s'y trouvaient, il réussit tant bien que mal à se faire son trou pour contempler un peu mieux le cercle des décideurs. L'heure était historique. De cette entrevue dépendrait à présent l'avenir de cette victoire qui se voulait désormais inéluctable.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 28 Jan 2016 - 12:37 | |
| Lors de sa visite sur les chantiers de terrassement alonnais, le marquis avait aisément pu prendre la mesure de leur ingénierie. S'il était instruit dans la poliorcétique, Aymeric savait en effet qu'en ce domaine, il était de bon ton de céder le pas aux hommes de son nouveau vassal. Aussi avait-il accueilli la nouvelle avec enthousiasme, confiant dans la technique alonnaise, et sa sourde marche vers les murs d'Amblère. Les drows sauraient-ils seulement la nature du mal qui les frapperait ? Une sape était chose la plus naturelle dans les guerres de siège, mais les puysards, vivant dans des volcans et des déserts de sel, devait tout ignorer de l'art de prendre les châteaux.
C'est à l'aube de la troisième semaine de siège que le marquis reçut une enseigne de son vassal le baron, annonçant l'imminent succès de son entreprise souterraine. Assurément, l'ampleur d'un tel travail causerait des dégâts certains chez les puysards, et à n'en pas douter, les forcerait à l'action. Aymeric, dont le souhait le plus cher avait été de provoquer ce mouvement, fit alors réunir l'ensemble des commandants alliés sous sa tente.
L'heure était cruciale, et l'on avait rarement vu autant de monde sous la toile. Se trouvaient là pelle-mêle les seigneurs du Nord entier réunis, les hommes de la foi, les hommes et magie, et ceux venus de la lointaine Naelis. Difficilement prévue pour accueillir une pareille coterie, la grand'tente du marquis demeurait bondée ; les commandants seuls se tenaient assis autour de la table, le reste devant se contenter d'observer la scène du haut de leurs guiboles.
Lorsque l'ensemble des seigneurs et des capitaines furent là, Aymeric prit alors la parole : "Doux amis, galants chevaliers et preux capistons! J'ai l'heur de vous annoncer notre victoire prochaine! un tumulte s'ensuivit. Mon bon vassal, le baron Duncan, a mené une entreprise de sape avec moult adresse et force diligence. À la nuit tombée, si nous le souhaitons, le rempart Sud tout entier sera jeté à bas!" Le brouhaha reprit de plus belle, suivi bientôt de cris tout ébaudis en faveur d'un prompt assaut sur les murs amblérois. Tels une meute de dogue sentant l’hallali, les gens du Nord avaient hâte de de mettre à mort leur ennemi.
"Oncques mais! Oncques mais! interrompit alors le marquis, gardons nous d'un excès de zèle! Nous autres gens de Serramire avons lourdement payé pour apprendre la force du drow. Aussi souhaiterais-je non point leur charger sus, mais bien tendre un piège pour mieux les frapper." À vrai dire, c'était là depuis le début la stratégie du marquis, qui s'était résolu de ne plus envoyer ses hommes à la mort sans raison. Cependant, aussi vrai qu'il pouvait rassembler sous sa coupe l'armée la plus populeuse qu'ait vu le Nord depuis des lustres, Aymeric se trouvait impropre à leur commander. Si certains l'avaient suivi par obligation, d'autres l'avaient rejoint librement, et le marquis n'entendais pas leur dicter leurs actes - tout au mieux les leur conseiller.
"Bien que je redoute grandement un assaut sur Amblère, je saurais m'y résoudre si c'est là le souhait du plus grand nombre. Ainsi, si l'un d'entre vous désire porter la bataille sous les murs du drow, qu'il se prononce."
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| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 28 Jan 2016 - 13:12 | |
| La réunion proposée - sinon convoquée, par le Lys, se tint sous les tentes de son suzerain, le marquis de Serramire. Il eut été surprenant que celui-ci se tienne sous la tente de Duncan, à moins de provoquer un infarctus à Clairssac, devant tant d'excellence et d'aplomb. Il y avait eu assez de morts, sans que l'on rajoute celle de Jérôme. Le Lys, après avoir rendu visite de courtoisie à son épouse, se rendit donc au campement d'Aymeric, accompagné de ses gardes personnels. L'ensemble avait un certain panache, les sept hommes marchant fièrement dans leurs armures au teint d'or, luisant sous les rayons du soleil levant. Duncan portait, dans sa main, un bien surprenant objet qui, hors guerre, aurait eu toute sa place. On se demandait parfois, pourquoi le baron d'Alonna marche-t-il donc avec du vin dans la main ? Son mariage est-il si difficile, ou alors est-ce l'idée d'avoir Odélian à sa droite, et Etherna à sa gauche ? Bien s'entourer est un art, disait-on, et le Lys cure sa médiocrité dans celui-ci par la goulotte ! Lorsqu'il pénétra dans la tente, un léger flottement se fit.
« Si ces seigneurs ont la gorge sèche, j'ai là de quoi soulager leurs maux. » dit-il en tendant le flacon de vin à l'adresse de celui qu'il devina être - à juste titre, Altiom d'Ydril. « Le grand Altiom d'Ydril en personne. J'ai eu grand vent de vos exploits et des contes à votre sujet. Mon cœur se réjouit à l'idée de vous savoir à nos côtés en ces heures sombres. »
Le Lys échangea une poignée de main bien virile à souhait avec le vicomte, et ils se sourirent chaleureusement. Peu après, le Lys se retourna, et vit ceux du campement d'Etherna. Ce n'était un secret pour personne que la tension était à son comble, et l'on savait le Lys très joueur en ces heures, où la subtilité était de mise.
« J'ignorais que les réunions étaient ouvertes aux femmes. » dit-il en regardant les Ethernians, après qu'Aymeric eut parlé. Des rires et des interjections fusèrent, s'amusant de la pique lancée par l'homme à la chevelure d'or. Celui ci reprit : « Monseigneur, loin de moi l'idée de remettre en question l'utilité d'un siège, mais les excursions des Sombres hors des murs de la Cité m'amènent à remettre en question l'idée de le prolonger. Parmi les rangs de nos ennemis figurent des maîtres nécromanciens, et ces vils prêtres se rendent coupable d'atrocité que notre passivité, aussi dure qu'elle nous est favorable, leur a été tout aussi profitable. Pendant que nous assiégeons et bombardons, eux doivent sans doute concocter quelques maléfices innommables. Si c'est la volonté du conseil, nous attendrons. Mais je me prononce en faveur d'un assaut, sur les portes, et sur les murs, une fois que mes ingénieurs auront mis à bas les hautes murailles. Ainsi parla le Lys.
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Jeu 28 Jan 2016 - 19:49 | |
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Jindanor faisait le pied de grue... En vérité, il était chargé de garder l'une des "principale" entrée du campement de Serramire, et ce depuis le début de cette journée, ses deux mètres dix, accompagnés de son espadon d'un mètre soixante se faisaient une place dans la rétine des hommes s'étant dirigés vers la réunion, bien qu'il serait vite oublié, son rôle premier était de garder cette porte, et il s'en donnerait à coeur joie.
Faisant ainsi le pied de grue depuis le début de la journée, Jindanor avait pu observer les mouvements en aval, et en amont, son regard le portant cependant plus souvent sur les murs tenues par les Drow's. Il savait ce que cette réunion présageait... Elle présageait le combat, la charge éperdue, ou l'attente infatigable... Elle présageait bien des maux, et des difficultés, elle présageait quelque chose qui fit gronder notre homme.
Il appréhendait la chose, mais il aurait bien le temps d'y penser en dehors de ses tours de gardes.
Alors il patientait, observant les murs Drow... Les différents convois de troupes avaient contournés la ville, par pure logique, mais un déplacement de quelques cavaliers et troupiers n'était que monnaie courante lors d'un siège... Cependant, Jindanor avait pu apercevoir quelques têtes sombres sortirent, observer les lieux, s'intéresser à ces mouvements. Têtes qui s'affaissaient bien rapidement lorsqu'un arbalétrier de faction s'attardait à lui décocher un carreau.
L'atmosphère était tendue, plus que d'habitude... Il sentait, il pressentait que quelque chose allait mal tourner... Rien ne se déroulait jamais comme les plans le supposait de toute manière. Quand bien même celui-ci était aussi ficelé qu'un jambon, ou aussi bien tissé qu'une toile d'araignée, il n'était pas impénétrable, et tout bon stratège, et dieu sait que les Drow's devaient en avoir, saurait en tirer profit.
Ils devaient déjà avoir préparés de moulte pièges et embuscades.. Près à les accueillir... Ils les attireraient très certainement dans la ville, là où ils sont maîtres. L'homme avait cette hargne au combat, la Furie... Cet état de Berserk qui vous empêche toute pensée rationnelle. Un humain réfléchie ne se lancerait pas dans la ville... Les pertes seraient énormes. Seules quelques fous s'y risqueraient, ou bien quelques personnes capables de s'en sortir... Tous n'étaient pas des guerriers de métiers, tous n'étaient pas capable de survivre à plus d'une dizaine d'échanges... Les Drow's eux, valaient bien une dizaine d'hommes chacun... Et Jindanor le savait bien.
Il avait affronté des elfes, des fanatiques, jeunes, trop sûr d'eux mêmes, et quand bien même n'avaient-ils pas été prudents, ils étaient parvenue à exterminer la quasi totalité d'une escorte...
Ces Drow's... Ils n'étaient pas tous "jeunes"... Ils avaient déjà très certainement déjà plongés leurs lames dans la poitrine d'un ennemi, d'une femme, d'un homme. D'un enfant. Ils ne connaissaient pas la pitié. Selon les dires ils n'étaient que des démons, des animaux, des bêtes. Des Cannibales...
Tendu ? Allons bon... Il n'est alors que tendu comme la corde d'un arc, sur ses appuis, observant les alentours avec toute la tension qui s'accumulait petit à petit en lui.
Et que la Damedieu en soit témoin...
"... Y'a quelque chose qui cloche."
Dernière édition par Jindanor Numanor le Mar 9 Fév 2016 - 14:15, édité 1 fois |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
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| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Ven 29 Jan 2016 - 14:14 | |
| Lors de l'arrivée d'Alonna, Jérôme grommela. En effet, le renfort de l'ost était une bonne chose pour la victoire mais la tête de celui-ci était rempli de vipères tel le couple baronnal. Il écarta de son esprit cela d'un geste de la main, préférant s'atteler au temps présent et à ce qu'il se passerait lorsque l'assaut serait donné. Le baron n'était pas à la tête de la coalition, il préféra donc ne pas s’intéresser aux instructions qui ne le concernaient pas ou qui ne mettaient pas en danger le dispositif. Que ce soit Alonna qui s'occupe du siège ne l'intéressait nullement et beaucoup durent sourire en constatant que son baron utilisait la technique préférée de son ancien suzerain, sans doute une forme de sagesse que d'avoir conservé cette expérience.
Jérôme s’entraînait énormément et dans le peu de temps d'oisiveté dont il disposait, il se promenait dans son campement, discutant avec ses hommes ou alors il se rendait dans celui d'Odélian. Depuis son pardon par le marquis, il avait renoué avec bon nombres de seigneurs de Gaston, heureux de retrouver les amitiés passées et toujours présentes. Seule une petite poignée de récalcitrants lui reprochaient toujours sa défection et surtout sa non présence à la campagne malheureuse de Christabel, arguant qu'avec lui, les choses auraient sans doute été autrement. Pourtant, tous, même ceux qui ne le portaient pas dans leur cœur, étaient content de l'avoir à leurs côtés cette fois-ci, sa réputation d'illustre seigneur de guerre le collant à la peau. De temps en temps, Jérôme se rendait dans le campement de Serramire mais cela était rare, ne sachant pas trop s'il était la bienvenue ou non.
Un jour, un courrier vint prévenir Jérôme qu'un conseil allait se tenir dans la tente de commandement du marquis de Serramire et qu'il était convié. Il s'y rendit en compagnie de ses principaux vassaux, son frère en faisant parti, ainsi que de Nakor le sage et du prêtre d'Othar qui ne le quittait pas d'une semelle. De même il attendit que le marquis d'Odélian arrive pour se joindre à lui et faire une entrée commune. Lorsqu'ils entrèrent, le baron d'Alonna fit une remarque désobligeante et totalement dénuée du moindre intérêt. Jérôme l'ignora mais beaucoup de personnes, et pas que des éthernans, froncèrent les sourcils, peu enclins à voir des dissensions puériles alors que la cohésion était d'importance, surtout en ce moment précis ou l'assaut était imminent. Jérôme prit place aux côtés de Gaston et leurs vassaux se tinrent derrière eux. Lorsque tout le monde fut arrivé, le marquis de Serramire prit la parole. Duncan y répondit le premier et Jérôme le suivit, un sourire aux lèvres
"Si l'assaut est la solution retenue, alors je me porte volontaire avec ma garde pour suivre les troupes alonaises qui viennent de se proposer pour mener la charge en premier. Bien que leur courage ne soit plus à démontrer, je ne doute pas qu'ils veulent montrer leur soutien indéfectible à notre coalition après leur arrivée tardive qui leur a fait manquer Nebelheim.
Pourtant, j'ai entendu que votre expérience et votre sagesse vous ont amené à mettre au point un piège que vous vouliez tendre aux sombres, est il possible d'en avoir la teneur, votre excellence ? Si cela peut permettre de perdre moins d'hommes qu'un assaut frontal, nous ne devons pas l'écarter." |
| | | Duncan du Lys
Humain
Nombre de messages : 242 Âge : 29 Date d'inscription : 08/08/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans. Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Ven 29 Jan 2016 - 15:59 | |
| Le Lys gardait ses yeux sur Jérôme, et ses mains étaient jointes sur la tête du serpent qui ornait sa canne. Un fin sourire ornait le visage de l'Alonnan, si insupportable pour qui ne l'aimait guère qu'on avait une violente envie de le frapper - s'il n'était pas si beau. Il était fasciné par son ancien suzerain. Un traître qui reprochait la traîtrise ? Mais laquelle ? Celle d'avoir trahi son souhait de revendiquer la Sgardie pour son compte ? Et toute cette haine contenue derrière un sourire bien faux...Duncan piétinait d'impatience, rien qu'à songer à l'instant où toute cette colère jaillirait. Son air était néanmoins sérieux, et sa voix calme, lorsqu'il répondit.
« Oui, je suis navré, nous nous marions, mon épouse et moi, lorsque vous combattiez à Nebelheim. » Il ne put se retenir, et pouffa de rire. Son manque de contrôle de soi se propagea dans une partie de l'assemblée, qui sourit et retinrent des rires.« Je suppose que je dois rajouter l'ouïe défaillante à vos défauts, mon cher Jérôme : je n'ai pas proposé que les Alonnais mènent la charge. »
Duncan leva un sourcil.
« Voici ce qu'Alonna propose. » De l'embout de sa canne, il montrait les étapes de l'assaut sur la carte d'Amblère qui siégeait au milieu de la table.« Avant que le mur ne s'effondre, un premier assaut devra être lancé sur la porte afin de faire une brèche. Les troupes qui s'engouffreront dans les murailles se scinderont, une allant au coeur de la ville, afin de prendre le gros des troupes Noirelfes à revers, l'autre partie devant aller porter assistance, si nécessaire, à ceux qui auront mené le bélier aux portes, si elles ne sont point percées. Le mur effondré et la porte percée, nos troupes pourront déferler dans la ville.
L'intérêt est de simuler que l'assaut principal se déroule contre la porte. Nous sommes assez loin des murs d'Amblère pour que nos ennemis ne puissent pas précisément nous compter. La nuit offre la couverture nécessaire pour qu'un grand nombre d'hommes se déplace au campement d'Alonna, afin d'être au plus proche de la brèche. Cependant, ils ne seront pas dupes. Des milliers d'hommes iront porter le combat à la herse et aux murs de la cité, mais là où ils s'attendront à quelques trois milliers d'âmes déferlant de par le mur, nous pourrons aisément doubler, si ce n'est tripler ce nombre. Ils seront submergés par le nombre. »
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Ven 29 Jan 2016 - 17:20 | |
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Enfin ! Enfin, l'on commençait à entrevoir le début d'une fin à ce maudit siège qui les retenait aux pieds d'Amblère depuis plus de trois ennéades - ce qui, en soi, n'était pas si long, mais bien suffisant pour causer à Roderik et aux arétans un profond ennui. Les intrépides cavaliers malelandois préféraient les assauts bruts, les charges héroïques sur le champ de bataille ; assister presque passivement à l'épuisement d'un ennemi perché à l'abris de hauts murs était une toute autre manière de faire la guerre.
Pour autant, l'idée de lancer immédiatement un assaut sitôt les premières brèches ouvertes ne s'était pas imposée tout de suite dans l'esprit de Roderik. Le seigneur de Wenden, devenu chef de guerre de l'ost arétan - plus officieusement qu'officiellement, bien que nul ne l'ait encore contesté - ne souhaitait pas se laisser gagner par l'excès de confiance qui l'aurait conduit à envoyer ses troupes au désastre. La situation était à leur avantage, et changer les choses comportait une part de risques. Mais, mais, mais - car il y avait un mais - si la menace d'éventuels renforts drows prêtant assistance aux assiégés ne s'imposait guère, les arétans ne pouvaient se permettre de demeurer céans encore longtemps. Car pendant que cette guerre contre les drows accaparait les efforts du Nord, Roderik n'oubliait pas la menace que faisait planer, dans la péninsule, d'autres ennemis, bien humains ceux-ci. Et il lui tardait de regagner Arétria, où il aurait bientôt à mener de tout autres projets.
Aussi se laissa-t-il peu à peu convaincre, en spectateur passif de la réunion, de l'utilité d'un assaut qui mettrait enfin un terme à ce siège. Et puis, ne serait-ce pas là l'opportunité de récolter un peu plus de gloire ? Combattre les ennemis les plus mortels des Hommes, dans l'une des plus orgueilleuses places fortes que comptaient les Marches du Nord ?
Il demeura sourd à la querelle qui opposait le baron d'Alonna au baron d'Etherna. Leur animosité n'était guère voilée, et si Roderik n'en saisissait pas forcément toutes les raisons, plusieurs d'entre elles se laissaient aisément deviner. Nul n'avait oublié la trahison de la baronne d'Alonna, Alanya de Broissieux, depuis peu l'épouse de Duncan, qui avait renoncé à prêter serment à Jérôme de Clairssac lorsque ce dernier l'avait mise en place - avec l'aide arétane. Roderik s'en souvenait fort bien : il avait à l'époque conseillé au comte Wenceslas de décapiter cette gourgandine ingrate, mais Wenceslas avait préféré faire usage de diplomatie. Finalement, Alonna revenait aujourd'hui dans le giron de Serramire... un mal pour un bien ? Ces querelles ne nous concernent guère, de toute façon. Au moins la baronne était-elle absente à ce conseil, mais son mari semblait représenter une gêne tout aussi importante, voire plus encore, aux yeux de Jérôme de Clairssac. Sans doute ces deux-là avaient-ils des querelles personnelles à régler. Espérons qu'ils ne régleront pas cela dans le sang, du moins tant que nous sommes encore là...
Le baron d'Alonna, en tout cas, avait des idées ; Roderik l'écouta attentivement, tout en jaugeant du regard cet intrigant qui s'était rapidement élevé et qui était encore, voilà peu de temps, un parfait inconnu sur l'échiquier politique péninsulaire. Un visage avenant, mais pas vraiment un physique de guerrier ; c'est donc cet homme-là qui partage la couche de la baronne d'Alonna, songea-t-il en son for intérieur, avant de se demander si c'était là une place enviable. Dans ses souvenirs, la baronne d'Alonna présentait déjà des formes agréables, et sa poitrine s'était sans doute affirmée davantage encore du fait de sa grossesse. Il n'était pas désagréable de l'imaginer totalement nue ; cela étant, elle devait être un vrai tyran, ce qui pouvait éventuellement refréner quelques ardeurs. Ainsi sont les femmes. Charmantes comme tout, jusqu'à ce qu'elles nous rappellent qu'elles ont la faculté de parler, se dit Roderik. Le plan proposé par Duncan était fort simple en définitive, mais les plus grandes victoires reposaient parfois sur la simplicité tactique. Le gaillard était déjà l'auteur du stratagème grâce auquel les murs allaient bientôt tomber ; si cette partie-là répondait à leurs attentes, la suite devrait en faire autant. Roderik demeurait prudent, toutefois ; il y aurait forcément des pertes, et un assaut mal préparé pourrait leur coûter beaucoup d'hommes. Un assaut bien préparé aussi, cela dit.
- Puissent les dieux couronner de succès cette entreprise. Votre idée me semble bonne, seigneur Duncan, et nous vous sommes redevables pour le travail de vos ingénieurs. J'aimerais, néanmoins, que vous nous apportiez une précision : souhaitez-vous mener l'assaut de nuit ou seulement déplacer les troupes à la faveur de l'obscurité ? Je crains que, dans le noir, les sombrelfes ne soient difficiles à distinguer... sauf s'ils sourient, bien sûr, mais j'espère que nous ne leur donnerons pas matière à le faire.
Il se tourna vers Aymeric de Brochant.
- Comme l'a souligné le baron d'Etherna, vous évoquiez un piège, qui nous éviterait une charge brutale et hasardeuse. J'aimerais vous entendre avant que nous ne décidions d'arrêter un plan.
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| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Ven 29 Jan 2016 - 18:01 | |
| Nakor avait parcouru le camp de long en large pendant trois ennéades. Il avait discuté longuement avec les hommes, qui de fait, finissaient par moins le craindre. Le vieux bougre pouvait être aussi bougon que papy gâteau et les gens s'en amusaient autant que lui. Il discutait souvent avec Jérôme, les prêtres d'Othar présent et les soldats qui entouraient de prés le baron d'Etherna. Ils finirent par être convoqués sous la tente de commandement et Jérôme eu la grande bonté de prévenir Nakor et de lui demander de l'accompagner. C'est en posant une main amicale sur l'épaule qu'il accepta l'offre et suivie de quelques pas en retrait, le seigneur des lieux. Ils entrèrent sous une tente remplie de gens aussi important qu'il était possible de l'être en cet instant fatidique. Le Lys fit quelques sorties puériles, car la politique était toujours dans tous les esprits. Jérôme y répondit avec un peu plus de tact et de tenu mais pas moins de piques. Ils s'étaient donc épuisés à saper sous les murs d'Amblère alors qu'ils avaient avec eux un archimage qui pouvait commander à la terre. Mais parce que Duncan était arrogant avec De Clairssac, la vieille barbe blanche garda son intervention pour plus tard. En effet, Aymeric de Brochant semblait avoir une idée, le Magistère laissa donc la parole filer et attendit de voir ce que le Marquis de Serramire avait à dire. En entrant dans la tente, il avait remarqué quelqu'un qu'il n'avait pas vu depuis bien trop longtemps. Le chapeau pointu de Nakor se faufila autant que possible, donnant un peu du coude et de la barbe pour aller rejoindre son petit fils d'adoption. C'est donc en parvenant à lui dans son dos que Nakor posa une main chaleureuse dans les reins d'Altiom, en s'avançant lentement et en chuchotant
"Mon cher petit ... toujours là où il fait dangereux d'être!"
Puis tourna lentement son vieux visage buriné en direction d'Altiom, il lui glissa un immense sourire réconfortant et plein d'amour paternel. En cet instant important, il se permit de serrer bien fort l'archonte d'Ydril dans ses bras, le Lys faisant à peine sa petite sortie sur les aspects féminins des Ethernians. Il suivit ensuite les conversations depuis cette place et devint très attentif quand Roderik de Wenden posa sa dernière question. Les choses allaient enfin se mettre en place. |
| | | Louve Noire
Humain
Nombre de messages : 575 Âge : 29 Date d'inscription : 26/07/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 22 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère Ven 29 Jan 2016 - 18:09 | |
| Pendant ce temps, la guerrière était acceptée à servir Sir Walther. Elle fit ses taches quotidiennes dans l'ordre de Sir Walther, Lya entretenait les armes et armures des membres de l’ordre, faire la corvée et le repas. Le travail était pénible, mais la femme s’abstenait à faire la moindre remarque. Un groupe homme appréciait son aide, la remercier de son service, une autre part, les autres ne toléraient à peine la présence de la guerrière. Mais, ces hommes étaient stupides à ses yeux. Il serait temps que la gente masculine connaisse le principe d’Othar que la guerre n’avait pas de genre. De toute façon, la plupart de la gente masculine n’avait pas de couille, elles les trouvaient misérable.
Pour montrer sa dévotion vis-à-vis d’autrui. Lyarra n’hésita pas à motiver les hommes qui se mirent à douter. Ses paroles permirent de redonner l’aplomb dans leurs dévotions, ses paroles étaient avisé et franche. Lyarra n’était pas une très grande pratiquante, mais, son expérience permit de redonner un peu d’espoir. La fougue guerrière apercevait facilement la peur des hommes, l’attente de la bataille était interminable accompagnée par l’éventualité de mourir. Elle comprenait cette sensation, il était familier. La guerrière du camp s’efforça d’entretenir cette flamme de combativité.
Quand les morts vivants attaquaient le campement, la jeune femme avait pu montrer son talent pour l’escrime. Au départ, le mort vivant l’avait stupéfait, voir la laisse dubitatif. Pour la première fois, Lyarra affrontait un cadavre, le mort vivant était debout face à la guerrière. Il était grand, assez musclée, son corps commençait à pourrir. Il y avait de quoi être glacé de sang en voyant la magie néoromantique s'emparer du corps d’un cadavre en décomposition. Mais, son dégoût fut de courte durée, elle avait défendu le camp. Puis, avec l’aide d’un soldat qui lui dictait la façon de le tuer, Lyarra coupa en deux la tête du noir elfe qui s’écroula.
Puis, les jours se répétaient, la vie reprenait son rythme mais le camp était plus méfiant que les autres jours. Personne ne se doutait ce que réserver les drow comme surprise. Lyarra trouva que les elfes noirs avaient une tactique bien improbable, voir surprenante. Comme tout soldat, sa peur l’empara, car ses ennemies marchaient sur les principes humains. La guerre était totalement différente que les guerres humaines à l’échelle stratégique ; elle demeurait doublement intéressante. Elle espérait que ses seigneurs avaient une bonne stratégie.
Mais, dans son être intérieur, son excitation grandissait, elle avait envie d’affronter ces légendaires drow. Sa peur et son excitation étaient étrangement mêlée, elle voulait mettre son talent dans ces défis dangereux. Cette guerre était une opportunité sans précédent pour montrer son talent dans le combat. Elle risquait de mourir mais rien n’attachait à la vie. Dans sa philosophie, chaque jour, elle pouvait mourir, la mort était éternellement proche, elle n’allait pas laisser sa peur prendre le dessus.
Dernière édition par Lyarra Courevent le Mar 2 Fév 2016 - 22:39, édité 1 fois |
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