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 Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]

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Lœthwil
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MessageSujet: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeVen 17 Nov 2017 - 4:05


Calimehtarus de la huitième ennéade de Fävrius
Dixième année du Onzième Cycle




Ont-ils même remarqué tes déplacements dans leur vicinité ? Tu n’en as pas l’impression, tout béats qu’ils sont devant l’objet de leurs recherches. Les bientôt six siècles passés loin de ses murs t’auraient presque fait oublier les drôles de créatures que sont les mages élevés sous le régime de l’Académie d’Alëandir… en particulier depuis que ton père en est le Doyen. Caranthir avant lui avait cette étincelle de folie, cette pointe de férocité qui le rendait aussi dangereusement fascinant qu’il s’échinait à se présenter comme n’ayant aucun intérêt à la chose guerrière. Ton père au contraire, ne faisait pas semblant le moins du monde. Ton père hait le sang au point qu’il aurait certainement fait un piètre Mège. Ton père aime le savoir, value l’éducation, la force des mots et la puissance des théories. Il l’aime un peu trop même, s’est souvent montré plus curieux que nécessaire durant sa folle jeunesse, s’il on peut même dire qu’il ait été jeune lorsque tu fus enfant entre ses bras. Ton père t’a communiqué cette candide passion pour l’érudition, l’amour de la vérité qui t’aura en fin de compte poussé à emprunter une voie totalement opposée à la sienne.

Tu revois un peu de ton père dans les grands yeux des mages de guerre d’Alëandir, improvisés grands assistants-chercheurs, oubliant leur tâche première quand s’élève devant eux le monolithe sans âge, symbole d’une magie plus vieille que leurs lignées. Les inconscients. Il fut un temps où les Sombres pullulaient à cet endroit, et certainement il en reste encore aujourd’hui, rôdant non loin attendant qu’à défaut de proies, des informations leur tombe dans le bec. Il en reste, c’est la raison du premier voyage, qui touche bientôt à sa fin, mais il n’en reste que peu. La purge de l’Uraal sera rapide. Ce sera la reprise de l’Annon la première épine dans votre pied, et la marche vers l’avant le véritable challenge. Mais il n’est pas encore temps. Encore un peu, juste un peu.

Tu as le temps encore, de regarder les petites gens s’affairer. Tu as le temps encore, de leur apprendre, et d’apprendre d’eux… si seulement ils savent la moindre chose. Tu as le temps encore, de plonger depuis les branches, tes lueurs dorées dans les yeux de l’un, pour y lire une incrédulité laissant fort à penser qu’il pensait à peine ; dans les yeux de l’autre pour y déceler un envoûtement comme n’en démontrent que ceux qui s’émerveillent du grand inconnu ; dans les pupilles du troisième pour comprendre que s’il jauge avec expertise, il est encore loin de formuler la moindre pensée complète puis dans le regard de la dernière, pour comprendre qu’elle est celle qui sans en savoir assez, en sait le plus.

Ilweran volette, intrigué, fort de la nouvelle vigueur de ses ailes, enfin capables de le soulever, sur quelques mètres seulement, mais au moins voilà qui était suffisant pour emboiter ton pas de branche en branche pourvu que tu ne sois dans aucun empressement. La curiosité que tu voues à ces gens, et la magie se dégageant de l’objet attirent son attention, probablement de trop, car il se permet maintenant d’à l’occasion claquer un discret battement d’ailes au-dessus de la scène, pour l’observer de plus près. S’il on n’avait pas encore pris la peine de jeter l’œil attentivement sur lui, c’est parce que les gros oiseaux de basse canopée sont légion en Anaëh, et que les mages du Chapitre Blanc ont autre chose à penser que le travail des naturalistes. Bien mal prit cependant au Dragon-Fae de considérer comme acquise sa sécurité. Ses ailes sont encore faibles, peu endurantes, et à cause de cela, il aura chuté sous tes yeux, sans que tu n’esquisses le moindre geste protecteur. Il ne risquait rien. La frayeur du moment lui servirait de leçon.

La petite créature ailée s’écrase mollement sur le haut de l’obélisque, sous les yeux éberlués des chercheurs et des militaires, dont l’attention se sera rapidement portée sur elle. Encore à moitié sonné, et pris en tenaille, Ilweran crache le vent de glace puis le feu… sans grand autre résultat que de s’humidifier le bout du nez. Une main s’approche un peu trop près de l’animal qui commence à montrer de véritables signes de panique, et à ce moment, tu tombes du ciel, prenant place sur le même perchoir que ton petit compagnon à écailles, qui trouvera cachette à son goût dans le semblant de grotte creusée entre tes jambes repliées comme celles d’une gargouille.

La réaction des mages de guerre est la plus rapide, et la plus virulente. Rapidement les traits de pierre fusent dans ta direction, probablement réponse réflexe inculquée à tes comparses pour rapidement mettre hors d’état de nuire sans tuer ; malheureusement pour eux, ils n’auront eu de succès ni au second ni au premier. Tu auras attendu le dernier moment, par pure provocation, pour conjurer là d’où venaient les projectiles une barrière minérale claire comme le cristal mais résistante comme la plus dense des pierres, dont le relief est à s’y méprendre similaire à celui des carapaces de tortues. Il n’est pas un seul être qui vive ici qui t’effraie, et cela se ressent et se voit avec la même facilité.

Est-ce une quelconque forme de magie ? Ou n’est-ce que ta présence qui alourdit ainsi l’atmosphère ?

Demi-Sang en habit d’Ornedhel, tu n’en es pas moins entièrement elfe, et en cela, passé la viscérale réaction première, tu auras gagné que rien de plus ne soit tenté contre toi, si ce n’est l’agression oculaire de l’un ou de l’autre, les plus anciens, la fraction qui comptait au moins la cinquantaine au-dessus de leurs six siècles.

- Il me dit quelque chose murmure l’un a son vieux camarade.
- Ah bon ? l’autre répondit par la surprise Depuis quand est-ce que tu fréquente les Ornedhels ?
- Non… je… c’est pas ça… tu trouves pas qu’il ressemble à…
- À qui ?
- Il a un air d’heru Lòmion. Le Doyen a un fils non ?
- Avec une Ornedhelle, oui, elle était en ville récemment. Mais son fils n’est pas mage, si ? On en aurait entendu parler tout de même si le fils de l’actuel Doyen était un mage.
- S’il avait été un mage de cet acabit, les yeux se fixèrent à nouveau entièrement vers toi alors probablement. avant de se retrouver Oublie, on doit divaguer.



Tu ignores les messes basses dès lors que tu comprends qu’il s’agit de réminiscences de ton passé à l’Académie, et c’est plutôt pour aborder le sujet de ton perchoir en lui-même que tu prends la parole haut et fort.

- Autrefois, c’est principalement aux sorciers qu’incombait la tâche de défendre l’Anaëh. tu baisses les yeux sur l’obélisque sous tes pieds avant de le renvoyer vers tes interlocuteurs C’est de ce temps-là que datent ces objets. L’empreinte qu’ils ont laissé sur la magie des lieux s’est effacée avec le temps, mais elle est toujours là. À cause du poison d’avant le Voile, la Sylve ici est jeune, mais il doit rester en eux un peu de l’héritage des Vieux Frères. tu oses un regard à cheval entre moquerie et compassion sur les Sourds Il suffit de les interroger et ils conteront ce qu’ils savent de l’histoire des obélisques.

Tu descends de l'ouvrage d'un agile saut, conscient que garder telle position plus longtemps pourrait se retrouver être dangereux, non seulement pour toi, mais aussi, à cause de tes réactions imprévisibles à la magie de l'immatériel, pour eux.
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeMar 21 Nov 2017 - 21:37

Arkuisia de la septième ennéade de Favriüs,
Dixième année du XI° Cycle.

"Enoriel...
- Ce n'est pas bien compliqué, et au pire, que risque-t-on ?
- Que l'obélisque fasse des siennes et qu'à la place de se retrouver avec un artefact magique prenant toute la magie sur son passage et drainant tout ce qu'il peut d'une certaine mage pour au final juste faire un énorme trou dans le plafond de la grotte dans laquelle il se trouve, qu'il explose tout ce qui se trouve autour et tue tous les mages présents autour de lui ? Non, la situation énoncée ne vous rappelle rien, à tout hasard ?
Je rougis légèrement.
- Euh... ce n'était pas fait exprès... juste une erreur... une petite... Et depuis nous avons mieux compris ce qui était écrit dessus, non ?
- Bien sûr...
- Alors... ?
- Alors on verra plus tard ! Vous continuez à décripter et vous évitez de passer une ennéade entière allongée à cause d'un incident magique, ce serait bien ! Ah ! Et aussi, tant que vous y êtes, ne faites rien qui puisse attirer les Drows ou inquiéter plus qu'il ne faut le reste de l'armée...
- Oui... Oui Heru.
- Bien... On en rediscutera l'ennéade prochaine. Allez-y maintenant, et je vous en prie, soyez moins passionnée que vous ne l'êtes concernant cette découverte."


Je m'inclinais respectueusement, la tête baissée, alors que mon chef soupirait - de désespoir je le crains. Fantôme désirant se faire oublier, ne serait-ce qu'un instant, suite à un "petit" incident qui avait fait plus de peur que de mal. Au moins, on avançait... on avançait même très bien, malgré le fait qu'au fur et à mesure des découvertes on devait sans cesse revoir notre mode de pensée parce qu'aucune - ou presque - des hypothèses que nous avions avancées n'était vérifiée.


~~~~~~~~


Calimehtarus de la huitième ennéade de Favriüs,
Dixième année du XI° Cycle

Ah ça y est ! Enfin ! Aaaaaaaah il ne m'aurait pas cette fois ! Tout était prêt, on avait fait le bon dessin, avec tous les détails qu'il fallait, les mots à prononcer... ou pas, le type d'énergie à transmettre... On avait une idée de ce que c'était, et en attendant d'avoir une réponse concernant l'autre obélisque trouvé près du front (s'il avait réagi à l'explosion de celui sur lequel nous étions), on faisait des essais sur son utilisation. Le bougre était très particulier, au point que plus nous avancions, plus d'étais à même de dire qu'il utilisait une forme de magie, une partie des flux en somme, qui ne correspondait pas à notre norme. Qui ne correspondait plus même, j'étais prête à le parier ! Ô grandeur de l'ancien temps, ô toi que nos ancêtres utilisaient, que me cachais-tu donc ? Servais-tu seulement à défendre la Prime Oeuvre ou bien des secrets bien plus sombres étaient-ils renfermés en toi ? Et de quoi, ou de qui protégeais-tu ?

C'étaient les questions que je me posais lorsque je redessinais sur le sol un symbole particulier du monolithe. Certains se demanderaient bien ce que fichait une mage élémentaire à faire des trucs qui ressemblaient bien plus à de la magie immatérielle, mais ceux-ci oubliaient que je restais la fille d'un archimage de l'immatériel. D'accord, ce n'était pas mon domaine, mais j'en connaissais tout de même un rayon. Suffisamment pour avoir eu la fabuleuse idée de vouloir penser que notre relation au flux ou que le flux lui-même changeait au fil des cycles. Un mouvement perpétuel que nous ne devions certainement pas ressentir en une simple vie d'elfe mais qui pouvait toujours être vérifiée en trois ou quatre vies. Compliqué, n'est-ce pas ? Oh oui ! D'où l'importance des artefacts qui se trouvaient par-ci par-là dans toute la forêt.

Alors que mon esprit était comme à son hahbitude dans ce genre de cas entièrement concentré sur la tâche à effectuer, je ressentis dans le sol une pulsation qui me fit arrêter tout mouvement. Cette pulsation se fit plusieurs et un coup d'oeil vers le bas de l'obélisque me fit voir que les flux étaient utilisés. Non mais non ! Il était vide, ce n'était pas le moment de le recharger en utilisant les flux dans la grotte ! Bande de... !!!

Je regardais mon comparse mage de l'immatériel derrière moi, qui chuchotait avec son voisin, et mis du temps avant de me rendre compte qu'eux deux comme les autres regardaient attentivement le haut de l'artefact. Ma tête se tourna donc vers le haut, pour me retrouver sous un elfe des bois protégeant un petit animal ailé et... et...

"Iiiiiiiiiiiik !"

Sans même me rendre compte de l'exploit en matière de saut comme de rapidité que je faisais là, je me cachais en deux temps trois mouvements derrière Menendras, mon comparse de l'immatériel. Celui-ci resta un instant surpris puis, me voyant aussi rouge qu'une tomate derrière son dos, il soupira. Le noss au pagne - il aurait quand même pu mieux se vêtir devant une femme, quand même ! - ne fit rien de ma soudaine prise de conscience de sa présence et prit la parole, sûr de lui. Prise de parole fort intéressante qui eut le don de réussir à sortir ma petite bouille blonde du dos de mon collègue.

"L'emprunte n'est pas effacée, c'est juste que... Maître Estiam ?!"

Mes yeux marron s'étaient grand ouverts en reconnaissant l'elfe sur l'obélisque. Mais qu'est-ce qu'il fichait dans cette tenue-là, par la Mère ? Mes joues devinrent alors cramoisies comme jamais...
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeMer 22 Nov 2017 - 2:07

Sans à aucun moment te soucier du copieux montant de virilité que ta position aura pu mettre en exergue aux yeux de ton ancienne consœur Lëandrine, tu accuses simplement la surprise. Sans voile de déni pour en effacer de larges parts, ta mémoire ne possède que peu de failles, et les plus anciens des elfes présents ici ne s’y étaient pas engouffrés. Leurs corps maturés et leurs visages arrachés à l’enfance ne t’empêchent pas de reconnaître ni Menendras, le mage de l’immatériel que tu auras autrefois à l’occasion croisé aux prises avec ton père, ni le comparse avec qui il faisait ses messes basses. Enoriel quant à elle, t’était plus difficile encore à oublier, elle l’élémentaliste, avec qui tu auras longuement travaillé la maîtrise de l’élément aqueux, ton premier et son second. Une élève consciencieuse qu’était Enoriel, contrairement à toi à son âge. Réfléchie, méthodique, appliquée… peut-être même trop. La volonté d’honorer l’héritage de son Archimage de père tu imaginais, et tu étais bien placé pour savoir de quoi il en retournait.
D’ailleurs si sa réaction à ton arrivée était témoignage de sa personne actuelle, alors elle n’avait pas bien changé. Toujours passionnée au point de s’en perdre dans son sujet, mais toujours aussi craintive que l’enfant auto-réprimée d’autrefois. Tes yeux se posent sévèrement sur elle alors qu’elle t’apostrophe, plus confuse que de raison. Voilà la grande différence entre les marques de votre jeunesse. Elle avait souffert des attentes des autres, souvent trop lourdes et s’était échinée à faire au mieux pour les satisfaire ; tu avais souffert de l’ignorance, et t’étais échiné à faire au mieux car ce n’est qu’à cette condition que devant eux tu avais le droit d’exister… au point que ceux ne t’ayant connu qu’après que tu aies obtenu tes premières lettres de noblesse n’aient jamais eu que cela à lire de toi. Enoriel n’était pas la seule, même parmi ceux que tu as eu l’occasion de prendre sous ton aile, à ignorer de toi jusqu’à tes origines.

- La pierre s’est récemment déchargée. Tu poses l’œil sur Ilweran, frissonnant à ces mots J’ai remarqué. Seulement j’assume qu’autrefois, le sortilège était encore assez efficace pour empêcher des démonstrations de magies comme à mon arrivée. S’il a été mis en place par un mage compétent, alors le rituel a dû avoir une bien plus forte emprise sur son environnement proche qu’actuellement.

Tu te retournes, porte attentivement les yeux et les oreilles à l’ouvrage, tentant de jauger de l’ampleur du danger qu’il pourrait représenter au fur et à mesure que le temps passerait. La mélodie est encore calme, le tempo n’accélère que relativement lentement, il devrait se passer quelques jours encore avant que la magie ne se déstabilise, peut-être encore une ennéade entière avant qu’elle ne devienne à nouveau complètement inutilisable dans sa périphérie. Largement le temps pour la chercheuse de se lancer dans quelques expérimentations sans grand danger donc.
C’est probablement pour une toute autre raison qu’elle cependant que tu t’intéressais à l’ancestrale construction.

- Nous ne sommes plus à Alëandir Enoriel tu envoies à la demoiselle dans ton dos et tu n’es plus une enfant. À moins que tu veuilles qu’il y ait une chose que tu veuilles que je t’enseigne je ne suis plus ton Maître.

Bientôt verrait à nouveau le jour une nouvelle ère marquée par la sève, la sueur et le sang. Devant vous s’annonçaient de possibles nouveaux temps de gloire pour l’Anaëh, mais il vous faudrait les gagner… et peut-être ces obélisques pourraient se prouver pièce de choix dans votre arsenal.

- Et crois-moi, tu n’as pas envie que je le redevienne. Tu claques des doigts, donnant à l’occasion naissance à une flammèche, et observant sa signature se déconstruire… lentement mais sûrement J’espère pour vous que vous n’avez pas perdu l’occasion de faire les essais les plus risqués.

Les obélisques, tu en avais déjà entendu parler, tu avais déjà même eu l’occasion de les croiser, mais jamais tu n’avais pris le temps de leur accorder ton attention. Ils étaient une merveille dangereuse à laquelle tu n’avais d’abord pas osé de frotter, puis ils étaient passés au second plan, parce que la guerre ne t’avait plus laissé le temps de penser… et puis lorsque les cliquetis des armes s’étaient éloignés, tu n’avais plus été capable de penser. Si tu avais pu alors peut-être te serais-tu intéressé au monolithe du Linoïn, à l’influence qu’avait dessus la magie ambiante à la fois particulièrement puissante et imprévisible d’Aduram. Mains maintenant, maintenant qu’il te fallait attendre que soit sonné le début de votre marche, tu avais le temps.

- J’espère que le poison des Sombres n’a pas emporté les Souvenirs.

Et sur ces mots tu t’en allais vers l’entrée de la grotte, auprès de tes frères à l’écorce jeune, et tu fermais l’œil, et ouvrait l’oreille. Assis sur une branche à quelques mètres du sol, la main posée avec sincère sympathie contre le tronc de ton hôte, tu te laissais aller à la transe qui prend ceux qui parlent, de fines gouttelettes d’eau, puis des flocons de neige venant se suspendre dans l’air autour de toi, comme pour prouver l’intensité de ta méditation.

Et pourtant, tu ne t’étais aucunement arraché au monde qui t’entoure.

Tout voir, tout entendre, tout sentir, tout ressentir, c’est la dure leçon dont l’apprentissage est nécessaire à la survie dans la forêt maudite.

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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeSam 2 Déc 2017 - 20:46

"Enoriel... C'est bon, il est parti. Tu veux bien lâcher ma chemise maintenant ?"

Toute déboussolée que j'étais et me rendant seulement compte que je dérangeais mon confrère, je me reculais à petits pas de lui. Je n'avais pas aimé la façon dont Estiam était revenu, les yeux qu'il avait posés sur moi et la façon dont il m'avait parlé. Pourtant, tout ce qu'il avait dit intéressait la chercheuse que j'étais et recommençait là l'éternel combat entre la timidité et la curiosité. Menendras soupira d'aise et se tourna vers moi pour constater, avec amusement comme désespoir, que j'étais complètement recroquevillée sur moi-même. De même, il sembla ressentir ce difficile combat qui se faisait à l'intérieur de ma tête puisqu'il reprit la parole.

"Passe-moi la feuille avec les symboles, je vais terminer de les tracer au sol. Tu n'es pas en état de le faire. Et, en attendant... va donc le retrouver, vous devez certainement avoir beaucoup de choses à vous raconter depuis le temps où il a été ton maître ! Et pense à recueillir un maximum d'informations, ce serait mieux."

Sur ce, doucement mais fermement il prit le papier que j'avais en main et me poussa vers la sortie. Je me retournais, absolument pas rassurée par la mission qu'il me donnait, mais il me fit signe de continuer. Bon... d'accord... ainsi étaient les ordres... Je déglutis puis m'avançais à pas de loups vers l'elfe au pagne, faisant attention à ne faire aucun bruit et à garder une distance de sécurité. Visiblement il utilisait sa magie, donc valait mieux que je ne le dérange pas. J'attendis que les flocons de neige cessent d'exister au-dessus de sa tête pour balbutier quelque chose d'absurde, comme d'habitude.

"Je... Tu... Tu parles aux arbres, maintenant ?"

Et me voilà, dans toute ma misérable splendeur...
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeDim 3 Déc 2017 - 15:04

Il en était ainsi. Si la majorité de tes professeurs et de tes camarades d’études conservaient une certaine méfiance face à l’héritage Ornedhel censé te rendre intrinsèquement plus impulsif que de raison, plus difficile à contenir que ne le devrait être un elfe de bonne éducation et moins efficace dans ton apprentissage – que tous ceux dont la magie ne fait aujourd’hui que pâle comparaison à la tienne soient témoins de leur erreur de jugement – tes élèves eux avaient tendance à l’oublier. Ta manière de t’approprier les éléments n’était souvent à leurs yeux que quelque facétie, l’œuvre d’un mage qui plutôt que de s’ennuyer de l’apparence informe des fluides qu’il manie ferait preuve d’une consciente volonté d’embellir son art... et ils ne pouvaient pas être plus loin de la vérité. Ces formes, ces sculptures, elles te sont venues naturellement, depuis le premier jour. Pour toi il est plus simple de dessiner un cerf qu’une bête sphère, car toutes ces formes, animales et végétales, ce sont elles la base de ton monde, plutôt que les bases décrites il y a fort longtemps par vos mathématiciens.

Enoriel ayant toujours été l’une des plus attentives d’entre eux, tu te serais attendu à ce qu’elle le comprenne, qu’à partir de cette constatation elle conjecture. Tu aurais pensé que de tous elle fusse la dernière à s’étonner de ton ascendance, mais de tous elle était aussi probablement celle qui refuserait le plus vigoureusement de l’accepter. Alëandir n’est pas connue pour présenter de fortes tensions entre elfes de sa Cité et de sa Sylve profonde, mais Alëandir n’en est pas moins le siège de plus de préjugés que tu ne pourrais en mentionner de mémoire d’elfe, qu’ils viennent d’un parti ou de l’autre. Après avoir grandi avec une pareille idée de ce qu’étaient les elfes sauvages, qui pourrait en vouloir à une jeune fille de ne pas vouloir l’associer au Maître avec lequel elle s’entendait si bien ?

Elle avance, presque sans le moindre bruit, comme toujours ; se méfiant de l’intensité potentielle du sortilège se déployant devant elle, comme toujours ; et hésitante de peur d’interrompre un rituel qui n’aurait aucunement souffert de son intervention, comme toujours. Toujours à l’écoute de la Sylve, tu fais l’effort de chasser le témoignage de ta concentration, signifiant par la même occasion à la demoiselle qu’elle pouvait s’approcher sans crainte.

- J’ai toujours eu l’oreille extrêmement sensible à la Symphonie. Ton pouce caresse l’écorce de l’arbre sur lequel tu es perché Seulement ce n’est pas quelque chose qu’il était en mon pouvoir de vous apprendre à toi et à tes camarades.

Et ce n’était pas l’envie qui manquait, mais tu n’étais pas toi-même encore assez proche de la Mère en ce temps pour partager l’Ouïe. Tu n’avais pas à ce moment la bénédiction des esprits, et même maintenant que tu l’as, si tu peux aider une oreille à s’ouvrir, tu ne sais pas comment le corps accueillera ces nouvelles sensations. À Kÿria le devoir de se réapproprier les Souffles sourds étrangers au désir, car elle seule sait quand est leur temps.

- J’aurais d’ailleurs aimé que tu puisses entendre les Chants Enoriel. Toi qui es si curieuse, c’est tout un monde d’histoires et d’expérience à côté duquel tu passes.

Tu brises ton équilibre, et saute en arrière dans le vide, pour retomber devant ton ancienne élève. Tu te relèves, relativement lentement, prenant garde à ne pas infliger trop brusquement de stimuli contraires à ta musculature, pour finalement faire face à l’historienne.

- Les monolithes sont une prison. tu entames sans plus de fioritures Une prison plus ancienne que les premières Cités, peut-être plus que le calendrier lui-même. Tu respires lourdement Ils gardent quelque chose de puissant… d’extrêmement puissant, mais impossible de savoir exactement ce dont il s’agit. Le message parcourt la Sylve depuis trop longtemps, ce sont des Chants et des sensations anciennes et possiblement déformés par le temps. Je pourrais les décrypter, mais ce n’est pas en quelques heures que ce serait possible.

Un jour entier ? Une ennéade ? Une année ? Qui sait ? Pas toi. Il te faudrait prendre le temps, un temps que tu n’as pas actuellement, maintenant que les clans sont en marche.

- Je continuerai d’écouter, mais j’ai une mission à remplir auprès des Clans et de l’Anaëh, et pour l’instant elle est ma priorité.

Mais tu dois te l’avouer, la mention d’une telle puissance te force à te demander si elle ne pourrait pas se prouver une carte précieuse dans ta manche.
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeVen 8 Déc 2017 - 20:47

Je l'écoutais, comme une élève pouvait écoutait un maître auquel elle lui donnait autorité, comme une enfant rêvant de mondes à ses yeux réels pouvait écouter une nouvelle histoire. Cette enfant, je l'étais toujours. Jamais je n'avais cessé d'imaginer que le passé renfermait un monde tout autre de celui que je connaissais, un monde que je désirais découvrir plus que tout. Et là, à entendre Estiam me parler d'un chant que je ne connaissais pas, d'un monde fait d'histoires et d'expériences, je redevenais cette petite fille qu'il avait connue. Oh que cette porte qui m'était fermée m'intéressait ! Mais cette fois-ci, j'étais incapable de l'ouvrir. Et si cet aspect conte me captivait d'avance, dans le fond je n'étais pas sûre de vouloir ouvrir cette porte que mon ancien maître avait pourtant déjà ouverte. Aussi restais-je là sans rien dire, femme menue se faisant comme toujours oublier lorsqu'elle le pouvait.

Le noss sauta de sa branche et se réceptionna à terre sans se faire de mal, habitué à ce genre de cascade. Il fit attention à se relever doucement, peut-être pour ne pas m'intimider plus que je pouvais l'être... ou peut-être pas, mais était-ce là important ? Désormais debout il me regardait alors que par habitude comme par besoin je rentrais ma tête entre mes frêles épaules tout en regardant du vide en bas à gauche. Je n'osais relever les yeux que lorsqu'il me conta ce qu'il avait entendu de la part de la sylve, éveillant ma curiosité ainsi que tout mon côté historien.

"Nous finissons tous par oublier quelque chose de notre passé... sinon les historiens n'existeraient pas. Merci d'écouter. Mais... tu sais, je m'avance peut-être un peu trop, mais il n'y a pas qu'en écoutant qu'on apprend. Te souvins-tu des exercices que tu me donnaient, où il fallait à chaque fois trouver une autre ruse pourarriver à résoudre le problème ? C'est la même chose ici... J'ai beaucoup travaillé sur la traduction des symboles qui se trouvent sur l'obélisque, sur les deux mêmes, puisqu'un autre a été retrouvé. Il y a plusieurs parties que je n'arrive pas encore à comprendre mais il y a une base identique. Ils aspirent la magie se trouvant autour d'eux puis la renvoient lorsqu'ils en ont emmagasinée suffisamment. S'ils sont une prison - ce qui serait une découverte encore plus intéressante ! Hum... - alors peut-être que celui que nous avons là n'en est qu'un gardien ? Qu'il envoie de l'énergie à la prison pour qu'elle ne cède pas ? Ou bien peut-être que la prison est assez vaste pour contenir une grande zone... Il faudrait que j'arrive à traduire la fin pour pouvoir comprendre. Avais-tu déjà vu un tel artéfact ? Ou en avais-tu entendu parler ?"

Quelques questions, peut-être des pistes. Une autre question me taraudait mais je préférais la garder pour plus tard... ne pas repartir sur un autre sujet.
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeVen 8 Déc 2017 - 23:46

Tu croises les bras sur ta poitrine, accueillant le discours de ton ancienne élève du début d’un sourire. Une enfant. Des siècles plus tard et elle était encore tout bonnement une enfant.

- Oui, même à nous les elfes, il nous arrive d’oublier ton visage se fait plus sévère seulement ce serait bien présomptueux que de croire que l’Anaëh perde la moindre once de son passé. La mémoire de l’œuvre est éternelle. Ce n’est que notre capacité à la sonder qui nous impose des limites. Ton sourire revient, franc cette fois Et si je choisis d’aller vers au-devant de cette limite, c’est bien parce que je te fais confiance pour explorer celles que tes yeux te permettent de voir. Je pourrais t’enseigner ce que je sais de l’ancien elfique en espérant qu’une poignée de symboles t’en deviennent moins étrangers, tout au plus.

L’ancien elfique, dont les patois de certains vieux clans retenaient bien plus que le langage déjà mainte fois retissé et normalisé qu’ils graphent derrière les murs. Depuis l’aube des temps, ni l’art de parler ni celui d’écrire n’ont beaucoup changé pourtant. Les lettres et les mots sont restés, mais les symboles se sont séparés, fractionnés, partagés entre les clans, et fondus dans leur peau, où ils se sont recombinés avec d’autres images abstraites pour former de nouvelles notions, décrire une nouvelle réalité. Pour reconstituer l’ancien alphabet pictural, il fallait connaître l’histoire de chaque clan. Une chance déjà que pour grand nombre d’entre eux, tu connaisses au moins la part émergée de l’Iceberg.

- Si tu veux tout savoir, ce n’est pas la première fois que je croise l’une de ces obélisques. En dehors de celle-ci je sais qu’il y en a une dans l’Annon, quelque part aux alentours d’Ellyrion, je n’en suis pas certain, mais les mouvements de la trame dans le Lörn laissent penser qu’il devrait s’en trouver une autre. Quant à celle que j’ai pu le plus approcher, elle se trouvait dans le Sud-Ouest d’Aduram. Je n'ai pas pris le temps de l'étudier bien longuement, tu avais d'autres priorités à ce moment mais le caractère erratique de la magie d'Aduram rendait le phénomène plutôt mémorable et c'est pour cette raison qu'encore aujourd'hui tu te souviens des symboles tracés sur le monolithe dans la plus grande des exactitude.

Tes doigts commencent à jouer nonchalamment, tapotant sur les biceps de tes bras toujours croisés, alors que naissaient entre Enoriel et toi des lucioles méritant sans conteste leur surnom de mouches-de-feu. Les flammèches ailées s’assemblent, s’organisent en des formes approximatives et en des arabesques étranges, qui l’une dans l’autre, jouant de la couleur des flammes, reconstituent approximativement les symboles du vieux langage. Ainsi à travers des contes de la naissance d’Ëalas et d’esprits gardiens, tu enseignes à Enoriel l’origine de caractères dont elle avait souvent force de conjectures déjà deviné la signification. Pendant plus longtemps que vous ne le réalisiez véritablement vous discuteriez de l’ancien temps et de sa magie, de quelle pouvait bien être la nature des fluctuations l’ayant marqué, de si l’expression ou la perception avaient véritablement changé, et de comment les contes des obélisques seraient peut-être une clef vers la vérité. De nombreuses fois, à travers votre argumentation comme votre déchiffrage, sont apparues les notions d’équilibre, de puissance, de chaos et de renouveau. De nombreuses fois, à travers votre argumentation comme votre déchiffrage, t’as été insufflée l’idée que ces monolithes joueraient un rôle plus important que ce que tu avais pu l’imaginer, toi qui t’intéressais bien plus au rapport qu’entretiennent magie et Symphonie au vivant qu’à l’influence qu’avait pu avoir sur eux les produits des cultures pensantes.

- …Je pense que tu as raison. Il est peu probable qu’il s’agisse d’une prison comme on l’entendrait ordinairement, et encore moins que ce ne soient qu’un amas de singularités. Il doit y avoir une connexion entre les différents piliers, un mouvement, des échanges. Même s’il on ne fonctionne qu’avec une vue tronquée du phénomène, les mentions de chaos et l’équilibre sont trop présentes. Il doit s’agir d’imposer un contrôle sur la trame, ou du moins, au moins influer l’un des facteurs qui la tracent.

Et voilà qui était bien vague comme hypothèse, parce qu’il pouvait s’agir là de combattre une puissante créature magique comme cela pouvait être une tentative des anciens elfes dans leur orgueil de prendre entière possession de l’expression de la magie d’Anaëh. Les obélisques pouvaient aspirer la magie pour la concentrer en une masse chaotique comme avait voulu le faire l’Archimage Sombre à Eraïson… ou au contraire étaient-elles placées à des lieux où la magie autrefois était chaotique dans une tentative désespérée d’en lisser la trame.

- Quoi qu’il en soit… ta main droite décrit un rapide angle droit Ils feraient une arme effrayante entre de mauvaises mains et là tu envoyais ta paume vers le lointain.

Ta réplique aurait semblé impromptue, si seulement après que tu l’aies prononcé, alors que tu levais les doigts vers le ciel, le sol ne s’était pas métamorphosé en une boue immonde ; si de cette boue immonde n’avait pas surgi les inquiétantes écailles d’un énorme poisson rocailleux ; et si avant de retourner à son état premier, ce poisson n’avait pas recraché les restes ensanglantés d’un soldat à la peau noire comme la suie, pensant probablement que les cuirs de son armure seraient suffisants à le protéger pour sa mission.
Ilweran du haut de la branche qu’il n’avait pas quitté, hissait comme un chaton enragé, tandis qu’aucune émotion particulière ne semblait perturber tes traits. Tuer  te serait presque devenu une seconde nature.

- Mais ne t’en fais pas, quelque chose d’à la fois sombre et rassurant brilla à ce moment dans ton regard j’écoute.
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeSam 9 Déc 2017 - 21:34

C'était un moment merveilleux, où de l'apprentissage on passait à l'échange de connaissances. Il en savait plus que moi sur certains points, pour d'autres je constatais que j'avais plus approfondi le domaine... et nous nous complétions assez bien. En fait, même, je me disais que je faisais peut-être un peu trop confiance à mon ancien maître. Mais pourquoi ne le devrais-je pas ? Et surtout, l'appel du Savoir et de la Découverte était trop fort en moi pour qu'il puisse en être autrement. Alors je perdais ma célèbre timidité pour devenir la chercheuse que l'on pouvait imaginer. Les idées fusaient dans ma tête et c'était comme si mon cerveau était une bibliothèque ambulante : j'étais capable de ressortir tout ce que j'avais pu lire et compris juste en suivant le fil de mes idées. Conjectures tout à fait logiques, concertations... Dans le fond, il ne nous manquait plus que de savoir s'il existait d'autres obélisques que les trois connus à ce jour et comment chaque artefact gérait sa relation au flux. A ce propos, à un moment de la conversation j'ajoutais une précision certainement plus précieuse qu'elle n'en avait l'air.

"Les obélisques ont des liens entre eux, c'est sûr et certain. Par contre je ne sais pas encore si c'est parce qu'ils s'envoie de l'énergie entre eux, parce qu'un artefact central récupère toute l'énergie des autres ou bien si ce sont par les cristaux - de ce que j'ai compris - qui parcourent des tunnels. Le récit du capitaine des Aigles fait état de cela, relatant comment il était arrivé au lac Uraal alors qu'il était tombé dans un piège au sud, du côté d'Eraïson. Déjà à l'époque ces merveilles éveillaient bien des curiosités, c'étaient même d'ailleurs les Drows qui avaient déterré le premier pour l'étudier. Je me demande d'ailleurs s'ils n'étaient pas au courant de celui se trouvant ici..."

Nous continuâmes à discuté quelques courtes minutes avant que le sujet des Sombres ne revienne sur le tapis, mais pas par des mots. Par une façon de faire qui tout d'abord m'effraya avant de me dégoûter au plus haut point. Estiam avait juste fait un brusque mouvement de la main pour que ce poisson immonde cracheur de cadavre noir apparaisse, me tétanisant. J'étais prête à beaucoup de choses, mais pas à une horreur pareille. Mes yeux ne purent s'empêcher de se poser longuement sur l'ancien maître, sans que ma bouche n'arrive à articuler quoi que ce soit.

"Mais ne t’en fais pas, j’écoute."

Son regard était tout aussi sombre que rassurant mais dans sa voix vrillait une sonorité qui me fit peur. Jusqu'alors, même s'il était habillé bizarrement, je retrouvais celui qui m'avais donné du fil à retordre étant gamine. Là, je ne le reconnaissais plus. Ou bien était-ce moi qui avait changé, ou qui l'avait idéalisé à l'époque ? Quoi qu'il en soit son ton était froid pour quelqu'un qui venait de tuer, même s'il s'agissait d'un ennemi. Je déglutis, regardant un instant vers la grotte en espérant secrètement qu'un autre mage viendrait nous voir, aurait vu quoi que ce soit de ce qui venait de se passer, réagirait... mais personne n'était présent là près de nous. Pourquoi ? Se passait-il quelque chose là-bas ? J'avais peur là, tout d'un coup...

"Et... où était-il ?"

Gêne, peur et non-assurance qui se firent malheureusement ressentir dans ma voix presque tremblante.
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeDim 10 Déc 2017 - 4:16

Bien sûr elle fut prise d’aversion pour le cadavre difforme gisant maintenant à ta droite. Bien sûr elle fut gagnée par l’appréhension lorsque son regard regagna le tien. Enoriel était toujours une enfant, elle n’avait que trop peu changé. Difficile pour elle dans ces conditions d’imaginer que le temps puisse t’avoir autant travaillé. Et pourtant… pourtant tu étais tellement différent de celui qu’elle avait connu autrefois derrière les remparts de la Cité Blanche.

En ce temps-là et comme elle t’a connu, les pans de longues robes glissaient dans ton sillage.

En ce temps-là ta peau n’était marquée ni des moindres pigments ni d’une quelconque balafre.

En ce temps-là ton visage était encore presque aussi fin que celui d’un jeune adolescent.

En ce temps-là, tu étais moins de deux tiers de ta masse actuelle.

C’était le temps des questions simples.

C’était le temps d’avant que les Sombres ne fassent part de leur existence.

C’était le temps d’avant tes grands voyages.

C’était le temps d’avant tes deux séjours en Aduram.

Et pourtant, malgré de si profondes altérations celui qui te connaissais véritablement dira que tu es toujours le même ; car tu as toujours été un passionné, tu as toujours été un impulsif, et tu as toujours été féroce. Perfectionniste depuis le plus jeune âge, toujours désireux de se prouver à lui-même comme aux autres, demi-sang et par conséquent forcé à partir de faire quatre fois plus fructifier chaque moitié, car tant que tu te revendiquerais métisse sans plus pencher vers l’une ou l’autre de tes origines il te faudrait accomplir le double des exploits d’un de tes pairs de sang pur pour obtenir la même reconnaissance. Porté sur les nerfs dès lors que la moindre chose à ton sens importante t’échappe, conscient même en toute humilité des talents que l’on refusait de t’attribuer. À la recherche d’une place, de ta place en ce monde, celle d’où tu pourrais le changer, l’améliorer, le faire avancer… tu as toujours été un sanguin.

Peut-être Enoriel se rappelle-t-elle encore de ces soirées d’apprentissage, durant lesquelles malgré l’épuisement qui marquait ses traits, tu t’étais montré extrêmement dur avec elle. Peut-être se rappelle-t-elle aussi comme tu refusais de faire le moindre pas en arrière, la forçant à toujours donner le meilleur. Peut-être se rappelle-t-elle de ton intransigeance quant aux moindres failles dans l’approche – encore rudimentaire en ce temps – qu’elle avait de la théorie comme de la pratique magique en ce temps. Mais peut-être tout ce temps a-t-elle été bernée par ton sourire. Ton sourire toujours sincère, derrière lequel se cachait cependant une bouillante rage d’exister, et d’exister dans la victoire. Probablement tout ce temps a-t-elle été dupée par ta sympathie, par ton empathie, par la douceur dont tu étais capable de faire preuve même à travers ta sévérité.

Rares sont ceux qui comprenaient réellement ton langage.

L’Aduram n’avait fait que le rendre plus franc, plus virulent, plus perceptible. Tes fêlures se sont ouvertes en des failles béantes, offrant à tous de voir ce que tu ne t’autorisais pas à exprimer, offrant à tous de voir la part de toi dont tu avais toi-même peur. Tes instincts viscéraux.
Tu es toujours capable de sympathie. Tu es toujours capable d’empathie. Tu portes plus de douceur en toi que jamais auparavant. Tu aimes plus passionnément que tu ne l’as jamais fait. Seulement aujourd’hui tu n’as plus honte de la bête féroce partageant tes entrailles. Certains diront que tu es un être brisé ; tu leurs rétorqueras que tu es un être complet.

- À quelques dizaines de mètres à peine, ton oreille se tend vers son lieu d’origine pour toute indication mais il était seul. Probablement un des rapporteurs de Yutar. L’emplacement de l’obélisque ne doit effectivement pas leur être inconnu. Tu te baisses vers le cadavre, dénudant précautionneusement la carcasse difforme Les Sombres ont prouvé durant la bataille d’Ellyrion qu’ils étaient capables de militariser des mécanismes similaires à ceux des monolithes. Pour peu que l’on commence à mieux comprendre leur fonction et leur nature, ils ont beaucoup à gagner à nous extorquer un maximum de nos découvertes.

Tu le dis car tu sais que d’autres savaient probablement quels sentiers foulait ta victime, et que s’il n’en revenait pas, c’est qu’il en avait trop vu. Que ce soit dans les heures ou les jours à venir, d’autres viendraient certainement le remplacer. La démonstration des raisons pour lesquelles vos cousins d’Elda ne t’effraient pas, tu venais de la faire ; restait à espérer que ton ancienne élève et ses collègues soient en position d’afficher la même assurance.

- Ils auraient eu beaucoup à gagner du moins. tu souris, fier, appuyé par Ilweran à nouveau calme sur sa branche Si seulement ta main décrit une courbe sèche, et par la même occasion, une épée de flammes d’un bleu éblouissant s’abat sur le cadavre, et lui  dévore rapidement les chairs, sans même entamer le maigre tissu de végétation alentour ils n’en avaient pas perdu l’occasion.

Bientôt les clans se concentreraient dans les environs de la région à cause de l’appel de la Peth’Idren, et les lieux en deviendraient totalement impraticables pour les espions Drows. Ensuite vous marcheriez sur Yutar, et là ils n’auraient plus aucune forteresse assez proche pour leur permettre une quelconque réelle influence sur vos terres.

Le cadavre finalement entièrement réduit à l'état de poussière, du pied tu replaces sans réelle intention de t'en saisir pour l'instant le harnachement du défunt ennemi. Tes yeux se posent ensuite, presque compatissants, sur le squelette calciné et tes lèvres murmurent.

- Quel gâchis...




Dernière édition par Estiam Faerin le Mar 12 Déc 2017 - 22:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeMar 12 Déc 2017 - 21:13

Je détestais la guerre, avec tout ce qu'elle engendrait, avec ce détâchement quant à la valeur d'une vie. Je trouvais cela cynique et horrible. La mort m'effrayait, d'autant plus qu'elle me rappelait toujours au siège d'Alëandir, à la mort de mon père et à cette fois où mon coeur s'était déchaîné. Et à voir les gens en tuer d'autres et détruire des corps comme ça... Non, ça je n'y arrivais pas. C'était bien l'une des plus grandes raisons pour lesquelles je ne me voyais pas devenir une mage de bataille, même si j'avais suivi un mois de formation pour. Aussi je détournais définitivement les yeux d'Estiam. Il avait beau être une personne que j'avais de par le passé beaucoup appréciée, il avait beau être un elfe, il avait beau être toujours aussi intéressant lorsqu'il parlait magie... je préférais m'écarter.

Encore une fois, et cela sans le savoir, la démonstration que je n'étais pas prête me sautait au visage, m'enserrant de ses griffes acérées l'âme et le coeur. Et je n'en baissais que plus le regard.

J'étais tellement terrifiée, intérieurement, que je partis. Lentement, tête baissée. Mais je partis. J'allais vers le lac, où l'eau et le vent jouaient régulièrement ensemble. Au bord de l'eau je ne m'arrêtais pas, faisant silencieusement appel à la magie pour marcher sur l'eau tranquille comme si je marchais sur une couche fragile de cristal. Ma main droite se porta sur le côté et je me laissais à caresser l'un des flux magiques qui, à ce moment précis, était attiré par la grotte et donc certainement par l'obélisque. Menendras devait être en train de faire un essai, puisque c'est ce que nous nous apprétions à faire lorsque l'elfe au pagne était arrivé. Je m'accroupis puis relevais la tête vers la sylve, dos tourné à Estiam.

J'étais là. Seule. Je regardais les flux vivre leur vie, voyant de nombreux fils que je pourrais impunément caresser et utiliser telle une marionnettiste. J'en voyais danser au bord du lac, d'autre autour de moi... mais plus que d'autres jours, ou peut-être juste parce que je prenais plus le temps de me tourner vers eux, la majorité des flux magiques couraient joyeusement vers le vieil artefact. Utiliser la magie plus que de raison ne serait pas une bonne idée. Ce que je faisais là était suffisant... Mon esprit esprit faisait moultes conjectures sans que je n'aie vraiment à réfléchir et, au bout d'un long moment, je laissais quelques mots échapper de mes lèvres alors que je regardais l'eau à mes pieds.

"Ils ne tarderont pas. Lui non plus"
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MessageSujet: Re: Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel]   Berges de l'Uraal | De Pierre et d'Ether [Enoriel] I_icon_minitimeJeu 14 Déc 2017 - 1:46

Un jour tu lui montrerais. Un jour tu lui ferais comprendre pourquoi. Tu lui ferais comprendre pourquoi vous ne pouviez pas vous payer le luxe de reculer comme elle le faisait face à la mort, pourquoi vous ne pouviez pas vous autoriser à haïr viscéralement toute forme de violence. La nature déteste le vide, et quand vide il y a, elle s’y engouffre. La nature déteste les déséquilibres, et ainsi pour toute force en jeu il y en a une de potentiel égal qui s’y oppose. À trop vouloir vous couvrir de fausses et vaines vertus, vous les elfes n’aviez fait qu’alimenter la force qui au jour de la renaissance créerait les Drows. À trop vouloir vous couvrir de fausses et vaines vertus, vous ne faisiez qu’attiser la haine que vous vouent vos cousins sombres, et tracer le chemin des destructions qu’ils engendrent.

Vous réapproprier le goût pour la destruction qui était l’apanage des Drows. Refaire vôtre la partie du cycle de la vie qui appelle à la renaissance. Oublier un instant l’imbécile adage qu’est la protection de toute chose, pour se rappeler que dans la nature tout n’est que perpétuel affrontement, jeu d’alliances parfois durables parfois éphémères, course à l’évolution que les perdants paient de leur vie. Car l’Anaëh est le plus magnifique, le plus riche, le plus luxuriants des foyers ; car l’Anaëh est un paradis à qui sait en cueillir les offrandes et en entendre les Voix ; car l’Anaëh ne souffre pas de plaintes quant à sa générosité, imbécile serait celui pensant que l’on peut s’emparer sans se battre de ses faveurs.
Le Leomenis dévore le jeune fanuël, et à cause du jeune fanüel, le pipumia doit se contenter des fruits les moins juteux, tandis que le tentapatte n’a que les feuilles pour satisfaire sa faim. La vie en Anaëh, si belle soit-elle, est une lutte constante, et pour y faire face la Dame-Sauvage vous a armés. Les Drows ne possèdent rien qui ne fût déjà en vous. Rien ne sert de vouer une haine insensée à vos cousins de sous le Volcan si vous ne pouvez lever la main sur eux lorsqu’en vient le temps. Détruisez-les plutôt en les aimant. Appréciez-les comme l’on apprécie une épreuve soumise par un maître confiant en vos capacités d’en ressortir victorieux. Aimez-les au point de les dévorer. Aimez-les au point de les assimiler. Aimez-les au point de les détruire. Redevenez des êtres complets. Restaurez la part de chaos de votre être permettant l’équilibre du monde.

Tu ne pris pas plus le temps d’échanger de mots de plus avec Enoriel que tu ne pris celui de l’observer une dernière fois, et de prier la Mère que l’avenir la protège.

C’est un formidable avenir qui attend l’Anaëh, tu fais confiance aux Chants en cela.
Mais ce sont de formidables épreuves qui vous y mèneront, des épreuves que ton ancienne élève n’est pas taillée pour affronter.

Que la Symphonie à laquelle elle est sourde la guide sur le chemin qui lui correspond, celui qui nécessitera d’elle intelligence et érudition plutôt que témérité.

Ce second chemin, c’est toi qui l’emprunterait.

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