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 [Beronia] Il faut savoir s'arrêter - Solo

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Tibéria de Soltariel
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Tibéria de Soltariel


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MessageSujet: [Beronia] Il faut savoir s'arrêter - Solo   [Beronia] Il faut savoir s'arrêter  -  Solo I_icon_minitimeSam 18 Nov 2017 - 16:08


« Elle dort? » Hernando souleva prudemment le rideau du palanquin. Tout au fond, il distinguait la masse endormie de la duchesse empêtrée dans ses draps d’où ne dépassait qu’une masse de cheveux bouclés. « Oui, ils lui ont fait boire quelque chose afin qu’elle puisse supporter le voyage. Ça l’a complètement assommée. Mieux vaut ça que de l'entendre vomir sans arrêt. » Ils avaient quitté la ville plus tôt et se dirigeaient vers Beronia, le domaine de la famille de Tibéria. Après qu’elle se soit évanouie en plein couloir devant des dignitaires, la décision fut prise de la sortir de Soltariel pour quelque temps. Naturellement, la duchesse résista en prétextant qu’elle ne pouvait pas quitter le palais pour une raison aussi bête qu’une grossesse un peu plus difficile que la moyenne. Toutefois, après qu’elle ait rendu pour une énième fois son repas, Franco lui-même s’en mêla. Il ne le disait pas, mais lui aussi était inquiet de voir sa femme dans un tel état. On fit donc prendre à la jeune femme une boisson pour la faire dormir avant de la conduire avec une petite escorte en dehors de la ville. Le trajet n’était pas très long jusqu’à Beronia, mais le groupe avançait lentement comme s’il craignait de trop secouer Tibéria. Hernando le chef de la garde ducale faisait partie du voyage. Il ne connaissait pas Beronia et voulait s’assurer que la duchesse y serait en sécurité. Il était accompagné de certains de ses meilleurs hommes ainsi que le chien qui ne quittait jamais Tibéria et qui suivait Hernando avec la même dévotion depuis qu’il lui donnait des bouts de saucisse. C’est qu’il aimait bien le cabot qui se révélait, selon lui, plus intelligent que certains des hommes sous son commandement. « Vous pensez qu’elle… qu’elle va s’en remettre? » « Elle est enceinte, pas en train de mourir. À ce que je sache, les femmes ne meurent pas… » Il s’arrêta. Oui, les femmes mourraient parfois au terme d’une grossesse. Les accouchements s’avéraient être très périlleux et, dans certains cas, les mots « donner la vie » prenaient tout leur sens. « Tout ira bien et éviter de répandre de telles histoires. Vous allez faire peur à tout le monde. »

L’escorte suivait la courbe douce de la route qui devait les mener jusqu’à Beronia. Après cet échange, le groupe décida de marcher en silence. Non seulement ils ne voulaient pas réveiller la duchesse, mais ils étaient trop inquiets pour ajouter quoi que ce soit. Ils craignaient d’avoir attiré le mauvais sort sur eux. Le soleil tombait sur l’horizon lorsqu’ils furent enfin en vue de Beronia. La route, après avoir monté sur une bonne distance, plongeait dans une sorte de grande dépression au cœur de laquelle s’élevait la villa des Soltari-Beronti toute illuminée de lanternes en ce début de soirée. Même de loin, on voyait les grandes terrasses qui s’ouvraient sur les jardins et leurs fontaines ainsi que de longs couloirs extérieurs bordés de colonnes où les gens circulaient pour se rendre d’un endroit à l’autre de la villa. Un peu plus loin s’étendait la mer scintillante sous les rayons de soleil couchant. Aucun des hommes n’avait vu la villa avant. Plusieurs étaient même très impressionnés par l’opulence des lieux, sauf l’un d’entre eux. « Misère… » Hernando ne cacha même pas sa grimace. Le jeune homme qui chevauchait à ses côtés le regarda. « Vous ne saviez pas que c’était aussi grand? » « Ce n’est pas la taille le problème, c’est cette tendance qu’on les riches du sud à mettre le moins possible de mur dans leurs maisons. Mais c’est quoi cette manie de vouloir avoir de grandes terrasses et des colonnes? » « Parce que c’est joli? J’ai souvent entendu la duchesse se plaindre qu’il n’y avait pas assez de terrasses à Soltariel et que c’était trop sombre. Je peux la comprendre si elle a grandi dans un endroit comme ça. » Hernando secoua lentement la tête. « Ça va être un cauchemar de garder cette place. Ne comptez pas sur les esclaves pour protéger les habitants en cas de problème. Je les vois mal s’interposer contre l’ennemie à moitié vêtue et armée d’une ridicule fourchette. Non, ils vont fuir en poussant des cris d’orfraie. » Le soldat haussa les épaules. « Bha, ce sont des esclaves. Vous vous attendiez à quoi? À leur place, moi aussi je détalerais comme un lapin... »

Pour se rendre jusqu’à la villa, ils devaient remonter une allée dont l’entrée était marquée d’une grande arche couronnée des armoiries de la famille. Le chemin pavé s’étirait sur deux cent mètres et passait à travers une luxuriante végétation qui retrouvait peu à peu sa vigueur après un hiver difficile. Des sculptures jalonnaient le chemin, des silhouettes humaines et gracieusement immortalisées avec un grand savoir-faire dans la pierre. L’allée débouchait sur un espace ouvert devant la grande porte. Ils arrivaient à peine que deux jeunes femmes vinssent les rejoindre. Hernando les reconnut immédiatement comme étant les deux sœurs de la duchesse qui vivaient toujours au domaine. « Comment va-t-elle? » Demanda Antonia, la voix teintée d’inquiétude. « Elle dort. » Il descendit de son cheval et s’inclina comme il se devait devant les deux jeunes femmes. Derrière elles se massaient des esclaves attendant des ordres. Le garde regrettait déjà la présence de Cassio resté au château. Hernando savait trop bien qu’il aurait suivi la duchesse jusqu’au bout du monde si elle ne lui avait pas donné l’ordre de rester derrière pour lui passer discrètement les lettres qu’elle recevrait pendant son absence. Tibéria n’était censée ne penser à rien et se reposer, mais essayer de le lui faire comprendre c’est comme essayer de parler à un mur. « Amenons-là à l’intérieur. Sa chambre est prête. »

Hernando ouvrit le palanquin où dormait toujours Tibéria. Il la regarda en fronçant les sourcils. Peut-être pourrait-il la réveiller pour qu’elle entre sur ses deux pieds. Il tapota doucement son épaule, osant à peine la toucher. « Duchesse... » Elle ne réagit pas. Il la secoua un peu plus fort. Cette fois, elle gémit avant de remonter le drap sur son visage. Antonia s’approcha en réprimant maladroitement un sourire. « Ma sœur a toujours été terriblement difficile à réveiller. Il vaut mieux la porter à l’intérieur. » Il soupira. « Très bien, je vais m’en occuper. » Honnêtement, il n’avait pas vraiment envie de la porter non pas parce qu’il en était incapable, mais parce qu’il croyait cela déplacer. D’un autre côté, il ne tenait pas non plus à ce qu’un esclave lui mette la main dessus même si certains d’entre eux s’étaient occupés d’elle alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Sans plus hésiter, il passa un bras sous les genoux de Tibéria et un autre autour de ses épaules avant de l’attirer contre son torse. Elle était beaucoup plus légère qu’il ne l’avait imaginé. Il est vrai que son visage s’est affiné durant les deux dernières ennéades. Incapable d’avaler quoi que ce soit, elle avait maigri, mais comme elle était déjà petite, ça n’avait rien de bon. Il suivit les deux sœurs à l’intérieur de la villa sans pouvoir s’empêcher de regarder autour de lui et d’être impressionné par l’opulence des lieux. « Sa chambre est là-bas. » Ils entrèrent dans une grande pièce à l’image du reste de la demeure avec un grand lit coiffé d’un baldaquin de voilage délicat et moult fioritures. Elle donnait sur une terrasse face à la mer qu’on pouvait entendre depuis l’intérieur. Hernando n’hésita pas et déposa la jeune femme dans le lit. Elle se retourna, indifférente à ce qui se passait. Peu importe ce qu’on lui avait fait avaler avant de venir ici, c’était efficace. « Merci beaucoup. Nous allons prendre soin d’elle maintenant. » Lui assura Antonia avec un sourire. « Je n’en doute pas un seul instant, mais je vais quand même rester ici un jour ou deux par sécurité. » La jeune femme acquiesça. « Très bien. Nous avions déjà prévu vous héberger pour la nuit. Célia ici présente va vous escorter jusqu’à vos chambres. » Une jeune esclave s’approcha. Elle ne dit pas un mot et fila dans le couloir. Juste avant de sortir, le soldat vit un portait accroché au mur. On y voyait la famille de la duchesse alors qu’elle n’était qu’une enfant de six ou sept ans. Tibérius fixait les spectateurs d’un œil sévère. Son épouse assise dans un fauteuil tenait un jeune bébé dans ses bras, sans aucun doute la petite Paula. Entre les deux, Margot affichait une mine presque aussi grave que son père malgré son jeune âge. À l’avant, Tibéria paraissait espiègle avec ses délicates joues rondes et son regard brillant. Enfin, Antonia qui tenait à peine debout s’appuyait sur le genou de sa mère pour ne pas tomber. L’artiste avait vraiment réussi à capturer l’éclat de vie de ces personnes. Il s’attendait presque à les voir bouger et il savait très bien ce que Tibérius lui dirait s’il était toujours de ce monde. « Prenez soin d’elle. » Souffla dans sa tête une voix qui n’était pas la sienne. « À vos ordres. » Puis il quitta la chambre.

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