Faeron Savarius Sang-mêlé
Nombre de messages : 152 Date d'inscription : 07/03/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 42 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Sous les braises [Tiernan] Jeu 25 Jan 2018 - 21:35 | |
| Sous les braisesSous un abri grossier que le charbon enfume, Dans un recoin rougi d’une chaude lueur, La manche retroussée et le front en sueur, Le vaillant forgeron frappe sur son enclume.
Comme le fer qu’il bat, solide est son grand cœur Que n’amollit jamais la peur ou l’amertume. Devant l’objet qui naît de son effort vainqueur, Au feu de la fierté souvent son œil s’allume. Arcamenel de la 3ième énnéade de Barkios 10, XI
Faeron était revenu heureux de son inspection du chantier naval. Le retour dans la capitale s’était fait sans problème. Son navire personnel était à présent au mouillage à quelques encablures des quais réservés aux lignes Oliennes, devant le comptoir que le roi avait cédé à Faeron sur le port. Les affaires démarraient doucement mais sûrement. Le chantier de remise en état des anciens entrepôts ruinés cédés par la Couronne était loin d’être terminé. Les grands bâtiments étaient toujours impressionnants à voir. Comme ils avaient été reconstruits par des ouvriers locaux, ils étaient dans le style local. Seul un entrepôt sur les futurs cinq était utilisable. La façade est toujours en réfection et les étages étaient encore impraticables, mais la partie de stockage était déjà utilisable et les salles du bas comprenant les cabinets de travail des clercs et des administrateurs étaient utilisables.
Faeron avait tout scruté et reçu rapport le jour précédent. Si la croissance du commerce qu’il notait continuait, il pouvait espérer voir ses investissements prospérer d’ici à deux ans. Ils disposeraient de l’autonomie financière dans l’année, ce qui serait déjà une bonne nouvelle pour les finances de l’armateur.
Après ces journées de labeur, Faeron avait à présent l’envie de s’évader quelques peu et de visiter cette ville qui lui était encore bien étrangère. Disposant des entrées de la Couronne et de la garde de celle-ci, circuler dans la ville et se faire guider vers ses plus intéressants artisans n’était pas un problème, bien au contraire. Et c’est donc avec la joie de l’homme satisfait de son labeur et l’intérêt du touriste cultivé que Faeron entreprit de visiter la ville. Il restait discret dans ses atours et dans son escorte. L’idée n’était pas de créer un esclandre ou de se faire remarquer. Il ne cherchait pas à prétendre non plus être un pauvre en balade, mais tout du moins à distance ne pouvait-on deviner l’état réel de ses finances.
Pantalon de velours noir, chemise de lin blanc, tunique en laine noire fine. Aucune brodure dorée, aucun signe important de richesse. Des bottes d’un cuir gris lumineux. Une coiffe simple et une cape de voyage sous laquelle était visible une dague rangé dans un fourreau en cuir brun ressortant de sa ceinture à gauche du personnage. Bref, il aurait pu être un petit noble quelconque ou un artisan disposant de quelques entrées auprès de la royauté, mais nul possibilité de le prendre pour un homme à la fortune permettant de rivaliser avec les princes marchands Thaari, dont il s’offusquait toujours secrètement de ne faire pas officiellement partie. Les choses changeraient à la fin du mois… Il avait de grands plans pour l’Olyenne et avait bien l’intention de faire la preuve de ses capacités politiques et paramilitaires, après avoir pendant plus de dix ans œuvré à démontrer ses capacités financières.
Homme cultivé par presque cinquante ans d’une vie coincée avec jubilation dans le corps d’un jeune homme, il n’était pas de ceux qui recherchaient les choses du tout-venant. Cela il connaissait déjà bien. Il lui restait probablement encore un ou deux siècles à vivre, peut-être plus selon que son sang elfique fasse particulièrement effet et qu’il s’évite le meurtre ou l’accident grave, mais il avait bien l’intention de rester à présent au meilleur de son jeu.
C’est à ce titre qu’on lui avait conseillé d’aller rencontrer un autre sang mêlé de la ville. S’étant renseigné sur ceux ayant le plus de capacités de cette ville, on lui avait recommandé l’atelier d’un homme au sang mêlé d’elfe qui était apparemment connu dans Naëlis entière comme le forgeron le plus doué que le pays n’ait connu récemment.
Faeron aimait les découvertes. Il avait le goût du risque et aucune peur de l’inconnu. Peut-être que ces traits de caractères finirait par lui interdire de vivre la vie multicentenaire qu’il espérait, mais peu lui importait. A ne prendre aucun risque, on ne vivait pas, on survivait simplement. Sauf qu’ici présent, le risque était très faible, mais l’intérêt très grand. Il aimait découvrir.
Il arriva donc en début d’après midi devant le bâtiment qui paraissait-il abritait l’homme aux si grandes capacités. L’immensité de la bâtisse, le nombre de cheminées et la devanture ne laissait pas le doute au fait que l’artisan vivant à cet endroit disposait d’une forge et qu’il s’était fait une richesse méritée de son art. Les lieux étaient définitivement de ceux que Faeron aimait cotoyer. A cela s’ajoutait une certaine dose de confidentialité et peut-être même de tanière dans cette construction. On sentait que l’homme n’avait que peu de client et était surtout dévoué à son art. Faeron se faisait une image mentale de ce que l’homme pouvait être. Il aimait jouer à ce jeu des devinettes. Il aimait particulièrement se tromper sur ses préjugés. C’était un exercice sain et amusant à la fois.
On frappa. Une réponse vint-elle ? L’histoire ne le dit pas. Dans tous les cas Faeron entra seul, il avait insisté auprès de ses propres gardes du corps et encore plus devant ceux de la royauté. Mais le risque était faible… Que trouverait-il à l’intérieur ?
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