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| [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel | |
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Æ'ranûron Eruithel
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 791 ans Taille : 1m96 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Sam 27 Jan 2018 - 16:12 | |
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An 857 du Xe Cycle Cinquième ennéade de Barkios Elenwënas________________________
Maussade, je relevais la tête vers l'arcade me faisant face. On n'aurait pu croire qu premier abord que celle-ci était taillée dans la roche. La réalité était tout autre. Ce n'était point un minéral qui formait ce passage, mais les troncs épais des arbres de l'Anaëh, dont l'écorce n'était pas sans rappeler la couleur grise et terne des pierres. Autre détail pouvant prêter à confusion était la régularité avec laquelle cette arcade était ciselée. Ses formes étaient tellement parfaites et lisses qu'elles juraient particulièrement avec la nature organique de la matière la composant.
Quoiqu'il en soit, ce n'était pas pour faire une dissertation sur l'architecture de cette arche que je me tenais face à elle. Loin de là. Toute cette histoire commença pour ma part il y a cinq ennéades de cela à Alëandir, lorsque Coruven m'envoya sur cette errance afin de retrouver l'une des premières icônes du Guerrier dont la localisation avait été supputée aux terres de Tethien par les moines savants du temple. Contrées forts lointaines et sauvages pour les Léandrins, il parut des plus naturels d'envoyer sur cette mission le seul habitué aux profondeurs insondables d'Anaëh : un Noss, en l’occurrence moi. Sachant que je n'avais aucun moyen de négoce sur la chose, je m'étais plié à la lubie des moines. Dans l'idéal j'étais censé leur ramener cette icône, dont la description que l'on m'avait donné était bien vague, dans le pire des cas, je reviendrais les mains vides pour les informer que leurs déductions étaient mauvaises... Les connaissant, le premier dénouement était de loin préférable.
Je partis ainsi pour les terres du Nord de l'Anaëh. Pour toute aide, les moines savants me confièrent une carte pour me guider au sein de la forêt, une fois que je serais aux environs de Tethien. Carte que je tenais actuellement en main et qui décrivait avec plus ou moins de précision cette fameuse arcade. Selon le chemin tracé sur le bout de papier, j'étais censé passer sous l'arche et trouver comme par miracle l'icône. Si seulement c'était aussi simple... Après des ennéades de marche dans la forêt, il aurait trop beau pour que je tomber nez-à-nez avec la statuette.
Mon expectation ne fut pas déçue. Passant l'arche, je me retrouvais dans un espace immense, aux allures de cavernes géantes mais dont les parois étaient faites de l'écorce des arbres. Spectacle bien majestueux et étrange, j'avais soudain le sentiment d'être dans un arbre, comme si l'arcade marquait l'entrée vers le cœur de celui-ci. Cela était bien beau, mais ne faisait pas mes affaires, la statuette brillait par son absence de cet espace splendide. Je poussa un long soupir, n'ayant aucune idée de la direction à prendre désormais. Mécaniquement face à ce problème bien contrariant, je sortis ma pipe et la fourra de tabac d'Alfirin, l'alluma à l'aide de ma magie et tira quelques bouffées. Je commença à déambuler dans cet espace, ayant peu d'espoir de trouver quoi que ce soit. À un regard extérieur je devais sans nul doute plus avoir les airs d'un flâneur que d'un aventurier. Mais pourquoi je pense à cela moi ? Il n'y a pas âme qui vive... Je m'arrêtais de nouveau, regardant autour de moi. Rien. Pourtant j'avais la désagréable impression d'être épié. Haussant les épaules, je repris mon chemin, plus alerte.
Ma progression se fit rapidement, jusqu'au moment où j'arrivai à ce que j'avais cru être le bout de cet espace. En réalité, je faisait face à un gouffre. Le long de la paroi de celui-ci je pouvais voir des chemins clairement dessinés pour s'enfoncer dans les profondeurs. Au loin, j'entendais le ruissellement d'un courant d'eau... Clclclclclcclclclcccicilcclcicc. Je me retournais brusquement, ce bruit ne provenait pas de cette source. Mais rien ne se situait derrière moi non plus pouvant produire ce bruit. Ça ne me dit rien qui vaille...
Soudainement décidé à finir au plus vite ce pourquoi j'étais en ce lieu, je pris sans hésiter une seconde le chemin menant vers les sous-sols, qui se révélèrent plus correspondre à l'enchevêtrement des racines qu'à des sous-sols ordinaires auxquels je pouvais être habitués avec l'Andraàn'ad. C'était presque à croire qu'il ne subsistait aucune terre dans cet endroit, seulement des racines millénaires. Après une bonne poignée de minute à descendre, une ouverture s'ouvrit à ma gauche. Inspectant l'intérieur sombre, je pris le temps de former une boule de feu afin d'éclairer mes pas. Je progressais ainsi rapidement dans cette grotte dont sol, murs et plafonds étaient principalement composés de racine. Mais aucun signe de l'icône. Je fini par tomber en réalité sur quelque chose de bien plus singulier, chose qui me paraissait totalement improbable de croiser dans ce trou, littéralement.
Je crus d'abord avoir trouvé une nymphe ou autre être humanoïde peuplant l'Anaëh. Je réalisais bien vite mon erreur pour m'apercevoir qu'en réalité c'était une elfe aux longs cheveux blonds et à la stature menue, qui était agenouillée au sol, bidouillant quelque chose que je n'arrivais à voir, caché par le maigre corps de l'elfe. Il était déjà étrange de trouver une elfe en ce lieu, mais la chose l'était d'autant plus que tout semblait indiquer qu'elle était une Taledhel. Qu'est ce qu'une citadine fait ici ? Remarquant que l'elfe au sol ne l'avait pas remarqué, il se racla la gorge afin de signaler sa présence.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Lun 29 Jan 2018 - 22:49 | |
| Chaque histoire, quel que soit son degré de fabulation, possède toujours un fond de vérité. Que ce soit un mythe religieux ou un conte pour enfants. Inutile donc de dire que je m'étais amusée à orienter mes recherches là-dessus, désormais que je pouvais me déplacer hors d'Alëandir. Je n'allais pas bien rapidement, je tombais toujours autant malade, je voyageais avec des caravanes mais jamais réellement accompagnée... Je ne savais pas trop comment m'y prendre et n'avais guère envie de travailler avec quelqu'un. Le seul avec qui j'aurais pu accepter était Fineldor mais il se devait de rester à Tethien... Aussi j'allais, jeune archéologue, chercheuse et mage en robe, seule.
Ce jour-là, j'avais réussi à retrouver des traces de magie dans une grotte, dont l'entrée formait une arche - j'étais bien loin d'avoir connaissance de l'importance de celle-ci... Pour tout dire, il m'avait juste suffit de suivre les flux, puisque je les voyais comme de fins courants d'eau claire. Après avoir réajusté un nombre de fois incalculable ma robe, j'entrais dans ce lieu certainement chargé d'histoire et de magie, faisant un pas puis un autre en regardant tout autour de moi. C'était tout autant magnifique qu'étrange. Ce n'était pas une véritable grotte, du moins pas une faite de pierre. Ou bien je n'y comprenais rien au domaine de la terre, ce qui pouvait tout à fait être le cas. Quoi qu'il en soit, alors que je commençais à me familiariser à cet endroit étrange, je remarquais un détail à mon sens majeur : dans cette salle, il y avait de quoi mettre quelque chose. Un peu comme un autel discret tellement bien confondu au reste de la grotte qu'il en devenait invisible. Cette impression désormais en tête, ma caboche vint se cacher entre mes deux épaules et je n'avançais que centimètre par centimètre, attendant de voir si je dérangeais quelqu'un en ce lieu. Il me fallut un long moment avant de me rassurer en me disant que non, il n'y avait personne, j'étais bien bête d'être timide là.
Arrivée del'autre côté, je vis le précipice par lequel s'écoulait le bruit de l'eau. Bien que ce n'était pas cela qui m'intéressait, les flux y allant comme y provenant m'interpellant. Je trouvais un chemin permettant de me mener dans la direction que je désirais, tout en bas, aussi je l'empruntais. Je n'étais pas spécialement rassurée ici mais bon... Je cherchais ou je ne cherchais pas !
Au bout d'un moment, il n'y eut plus la lumière du jour... les arbres et la terre devaient empêcher les rayons de se frayer un chemin jusque là. J'inspirais profondément, écoutais, fis appel à l'air pour m'apporter les bruits qui pouvaient se trouver devant moi, retins ma respirations, vérifiais que même dans le noir je pouvais suivre les flux convergeants - merci papa pour cet apprentissage - puis soupirais. Rien. Juste du silence et le bruit de l'eau au loin. Je m'avançais donc, comprenant que je n'étais pas très loin de mon but et me cognant douloureusement les pieds à plusieurs reprises. Puis je me laissais guider, jusqu'à ce que je doive m'agenouiller à terre pour essayer de trouver ce qui appelait les flux. Je tâtais quelques temps le sol froid et poussiéreux, ne trouvant rien, jusqu'à ce qu'une pensée ne me traverse l'esprit...
*Eno, que tu peux être bête ! Tu as une pierre lumineuse dans ton sac !*
Sur le coup, je me sentis idiote... extrêmement idiote... Mais pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ?! Je commençais à fouiller dans mon sac où elle avait bien pu atterrir lorsque j'entendis des bruits de pas. A l'instar d'un petit animal terrorisé je restais figée, me donnant en même temps de très nombreuses claques mentales pour partir à nouveau à la recherche de ma pierre - mais dans quelle poche l'avais-je bien mise cette fois ! - tout en essayant de faire comme si je n'avais rien entendu ni vu. Parce que du feu, au milieu de gigantesques racines, ce n'est pas très discret ! Au moins avais-je une chance de ne pas tomber sur un phish ourah...
Raclement de gorge. Non je n'EXISTE PAS ! Oust ! Je veux rester seule ! Laissez-moi là tranquille... A moins que vous ne viviez ici ? Dans ce cas... ? Je portais un regard absolument pas assuré sur celui qui me regardait, rentrant instinctivement la tête entre les épaules. Ais-je fait une bêtise ? Pourquoi portez-vous des habits étranges ? Vous avez l'air louche. Pouvez-vous ne pas entrer dans mon espace vital ni m'attaquer, je vous prie ? Non ?
Je sentais le flux caresser ma main. C'était un elfe, je n'avais pas envie de lui faire de mal, je ne me voyais pas lever la main contre lui. Et puis je ne voulais pas revivre de bataille. Mais si jamais il n'avait pas de bonnes intentions ?
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| | | Æ'ranûron Eruithel
Elfe
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| Sujet: Re: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Mer 31 Jan 2018 - 23:11 | |
| Circonspect. Oui cela était le mot que je cherchais devant sans doute le mieux décrire mon ressenti de la situation. L'elfe avait réagi au léger son que j'avais produit quelques instants auparavant. Mais très honnêtement, je crois que j'aurais préféré qu'elle ne fasse rien tellement la situation avait quelque chose de gênant... Non, en fait c'était carrément suspect, à la limite du flippant. L'elfe avait seulement tourné la tête, qui semblait rentrée un peu plus dans ses épaules à chaque secondes qui passaient, vers moi, me regardant d'un air apeuré. Je n'étais pas bien sûr si c'était moi ou autre chose qui lui faisait cet effet, mais convaincu d'être entré seul dans cette grotte, je conclus que la première supposition était la bonne. Quelque peu vexant soyons honnête. Ne sachant trop comment réagir face à la situation je pensais à...
* Mais quel con ! * - Révélation que nombre aimerait que je reconnaisse officiellement - * Æ'ranûron, ne me dit pas que tu es entré dans un lieu puant la magie sans même avoir vérifié la teneur de celle-ci... *
Je n'avais qu'une envie, celle de me taper la tête contre la roche dure et froide de la grotte. Dans quel guêpier avais-je mis les pieds ? Je me rendais subitement compte que peut-être, je dis bien peut-être, tout ce que j'avais vu, senti ou entendu depuis mon passage de l'arche n'était qu'illusion, convaincante certes, mais illusion tout de même. Ce qui pouvait expliquer le bruit étrange que j'avais entendu avant de descendre dans le gouffre mais aussi... ça. Cette chose supposée être une elfe se tenant recroquevillée au sol. Réfléchissant, je me dis que c'était peut être une créature sentiente liée à la magie du lieu. Peut-être que ses pouvoirs étaient proches de ceux du Sage-Nocturne, à vous donner des cauchemars pour des ennéades ; ou bien pouvait-elle entrer en raisonnance empathique avec moi, deviner mes humeurs et pensées... Tableau peu réjouissant dans un cas ou dans l'autre. Si cette seconde hypothèse se révélait être vraie, alors cela signifiait que cette créature connaissait mon nom, étant donné que je m'étais mentalement nommé quelques instants auparavant... Décidé à vérifier mon hypothèse, je pris la parole dans un Sindarin emprunt de tournures Quenyan :
« Sais-tu comment je me prénomme créature ? »
Le son de ma voix raisonna dans la grotte et alla se perdre dans ses profondeurs. Puis le silence revint. Résolu à attendre une réponse de la chose à terre, quelque soit sa forme, j'attendais patiemment tout en tirant de temps à autre une bouffée sur ma pipe toujours allumée. En vue de la situation quelque peu tendue, il était hors de question que je l'éteigne. La prudence ne nuisait jamais, leçon que j'avais apprise à force de situations pour le moins périlleuses.
Alors que mon regard scrutait les ténèbres entourant la pseudo-elfe au sol, je ne pus m'empêcher de remarquer, derrière elle, un mouvement de pattes longues et fines bien caractéristique : celles d'une araignée. Et un beau spécimen en vue du diamètre du membre. Mais bon, pourquoi s'inquiéter à outre mesure ? Après tout, tout n'était que grossière illusion, non ?
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Ven 9 Fév 2018 - 21:57 | |
| Alors que je n'avais pour seule envie que de disparaître au sein même de la roche ou des racines, l'autre me regardait comme s'il y avait un problème. Quoi ? Je n'avais pas le droit d'être là ? Qu'avais-je donc fait de mal ? Youhou... inutile de me regarder de cette façon, je n'étais pas un poulet non plus...
"Sais-tu comment je me prénomme créature ?"
Qu... qu... QUOI ?! NON MAIS ESPECE DE PETIT CON TU ME PRENDS POUR QUOI LA ?! POUR UN GALINACE CHANGEUR DE FORME TELEPATHE ?! Mais... Ah ces jeunes ! Je n'avais que cinq cents ans et déjà je constatais que de mon temps le respect était bien mieux intégré ! Oh bonne déesse, quel énergumène avez-vous donc placé sur mon chemin... Et moi qui étais bien trop timide pour dire quoi que ce soit. Au lieu de cela mes yeux s'étaient braqués sur l'étranger mal habillé et mes joues étaient devenues aussi rouges qu'une peau blanche étant restée bien trop longtemps sous le soleil d'été à la plage... ou bien avais-je pâli comme personne ? Pour le coup j'étais incapable de me rendre compte de ma propre réaction. En fait, même, je crois que cet insolent m'avait tellement choquée que j'étais devenue incapable de me rendre compte de quoi que ce soit.
Après un moment je réussis à tant bien que mal prendre sur moi et activais la magie comme pour montrer que j'avais autre chose à faire de le considérer. En fait, c'était plus ma façon de disparaître complètement aux yeux de cet individu. Et... hum ? C'était quoi cette patte velue juste derrière moi ?
Tout d'un coup le monde sembla s'accélérer alors que je comprenais à quelle créature mortelle pouvait appartenir ce membre horrible. J'eus un sursaut à la fois de peur et d'instinct de survie mais mon corps frêle rencontra les pattes immondes de la créature qui s'était glissée derrière moi. Pas le temps de me dire que j'avais été assez sourde pour ne pas avoir entendu venir une énorme araignée.Pas le temps de crier, la surprise et la peur prenant suffisamment le pas sur tout le reste pour qu'aucun son ne s'échappe de mes lèvres. Au lieu de cela, je sentis juste l'air s'échapper de ma bouche alors qu'une douleur immense se faisait sentir dans mon dos et que le froid m'envahissait. Le noir, dans son insatiable soif de pouvoir, m'emporta dans son vaste royaume.
Le corps de l'elfe-créature ne se débattit même pas, l'araignée géante s'étant emparée de lui et le roulant déjà dans sa soie solide et brillante avec rapidité et dextérité. Ou peut-être avec l'envie de dévorer plus tard son maigre butin. Le spectacle était tout aussi envoûtant que macabre. Ce n'est que trop tardivement que l'elfe encore debout se rendit compte de la réalité de la situation : il n'avait pas affaire à une magie lui faisant voir des créatures imaginaires mais à plusieurs araignées qui ne rencontraient pas assez régulièrement d'elfes pour ne pas le vouloir à leur prochain menu. L'ombre planait sur lui, les pattes velues aussi...
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| | | Æ'ranûron Eruithel
Elfe
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| Sujet: Re: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Dim 18 Fév 2018 - 0:00 | |
| Tout alla très vite, trop vite même. La conviction de faire place à une illusion fort convaincante s'estompa quelque peu lorsque je vis l'expression de frayeur se dessiner sur le visage de l'elfe blonde découvrant une patte velue, et disparut complètement lorsque je vis l'araignée lui planter son dard au niveau de l'omoplate pour lui injecter son venin. Reprenant mes esprits face à ce spectacle lugubre et angoissant au possible, je m'apprêtais à lancer un sort sur l'araignée tissant son cocon lorsque j'aperçus qu'une masse sombre et volumineuse sur ma droite s'apprêtant à fondre sur moi. Changeant au dernier moment ma stratégie, je fis un mouvement sec vers l'extérieur avec mon bras droit, le gauche amenant ma main au niveau de mes lèvres qui psalmodier un mantra. Alors que la seconde araignée fondait sur moi, la boule de feu qui m'avait servi jusqu'ici d'éclairage se déforma en un essor avant d'éclater en gerbes de flammes, éclairant d'une manière inquiétant et hostile l'insecte géant... et qu'il était moche avec ses deux mandibules et ses huit yeux ! L'araignée s'arrêta net, se redressant sur ses pattes arrière dans une tentative ratée d'esquiver les faisceaux incandescents. Le cri que poussa la créature fit un écho horrible dans la grotte. Sans me troubler plus que de raison, je commençais un second rituel, bien décidé à en finir immédiatement avec cette horreur. Précipitation et manque d'attention qui furent sans nul doute ma défaite.
Alors que j'entamais le troisième mouvement circulaire, un choc violent me projeta dans les airs avant que je ne retombe quelques mètres plus loin. Reprenant mes esprits, je me rendis compte que j'étais juste en-dessous de la première araignée, toujours en train de faire son cocon. Le tournant inlassablement, j'eus le temps de voir le visage à l'expression serein de l'autre elfe. Spectacle à la frontière du mystique et de l'épouvante. Je ne pus contempler la chose plus longtemps. Une forte pression se fit sentir au niveau de ma cheville. Baissant les yeux, je vis alors une troisième araignée s'étant emparée de ma jambe. Elle me tira vers elle. Je me mis à me débattre, lui foutant un coup de pied sur le crâne avec ma jambe libre. Pour toute réaction, elle recula violemment, m'emmenant avec elle, tourna d'un quart de tour et me lâcha. Avec l’inertie, je fis un rouler-bouler avant de heurter durement la paroi de la grotte. La délicatesse ne semblait pas être une option chez cette araignée. Sonné, je me retournais sur le dos grognant. J'eus à peine le temps de discerner un abdomen velu au-dessus de moi avant de ressentir une douleur aiguë au niveau du bas du ventre. Le venin se déversait en moi. * En plein dans mon ancienne blessure cette sal... *. L'insulte ne trouva jamais sa fin.
Quelques heures plus tard
C'était confortable et douillé. Les draps étaient d'une texture molletonneuse, maintenant une douce chaleur dans le lit... Enfin une grasse matinée ! Après toutes ces aventures, cela était bien mérité. Cherchant à me retourner, je me sentis coincé. Alors je remuai quelque peu afin d'effectuer le mouvement prévu, en vain. Mes esprits revenaient peu à peu à eux, mes sens aussi. Reprenant conscience de mon corps, plusieurs douleurs se réveillèrent, au dos, à la cheville, au ventre... Mais cela n'était pas encore le pire. Plus cela allait, plus j'avais une sensation nauséeuse qui se répandait en moi. Un peu comme le lendemain d'une soirée un peu trop chargée en alcool et opioïde. Malicieusement, cela n'était pas les causes de mon mal être actuel. Les souvenirs revenaient de plus en plus rapidement, l'horreur de l'affrontement avec les araignées géantes se déroulant en les détails dans mon esprit. Cela voulait dire que...
Merde. J'étais mal barré. Ouvrant les yeux, je fus accueilli par les ténèbres. Évitant de bouger afin de ne pas alerter les araignées de mon éveil, je réfléchissais à toute vitesse pour savoir quoi faire. Il fallait que je m'échappe. C'était un miracle d'être encore vivant, je ne pouvais laisser une telle occasion de s'en sortir la vie sauve filer ainsi. Et l'autre elfe ? Elle avait été capturée aussi. Peut-être les araignées l'avait déjà bouffée. Quoiqu'il en soit, cela serait un soucis pour plus tard : fallait-il encore que je me libère de ma cocon de soie avant de me préoccuper de jouer les sauveurs de damoiselle en détresse. Je pris une longue inspiration. * Ma magie peut consommer la toile du cocon sans difficulté. Mais il faut que je reste vigilant. Je suis encore faible, une libération trop violente attirera immédiatement les araignées, et je ne suis pas en état des les affronter directement. *
La décision fut prise. Je brûlerai progressivement les fils dans un processus lent. Cela me laisserait de reprendre des forces. Il fallait juste espérer que les araignées n'aient pas faim dans la prochaine heure. Me concentrant sur la chaleur émanant de mon corps, je la transformais en minuscules éruptions incandescentes, qui, petit à petit, décomposaient le cocon. Le temps passa et mes efforts se voyaient récompenser. Alors que la paroi du cocon ne tenait plus qu'à un fil, façon de parler, une secousse fit bouger la coquille de soie, suivit quelques secondes après par son détachement. J’embrassais le sol tête la première, mon corps s'étalant de tout son long mollement, encore empêtré dans la toile. Me débattant rageusement, je finis, à coup de petite flammes et de l'énergie d'un diable, par me débarrasser du reste des filaments. Me relevant à genou, mon regard se posa instantanément sur une paire de pieds. Relevant les yeux, je reconnus, à l'aide de faibles lumières bleutés émanant des murs, l'elfe de tout à l'heure. Mais que foutait-elle là ? Un long silence s'installa. Gêne ou jugement ? Quoique ce soit, elle semblait aucunement disposée à prendre la parole. Le silence me mettant mal à l'aise, je finis par me relever, et, tout en époussetant ma manche nonchalamment, je lui lançais :
« Désolé pour tout à l'heure, j'ai été quelque peu... induit en erreur dirons-nous... » Puis, fixant mes yeux aux couleurs d'ambres dans ceux noisettes de mon interlocutrice. « Mon nom est Æ'ranûron. Quel est le tien ? » Il marqua une courte pause, se demandant si sa question n'était pas trop abrupt en vue de l'expression de l'autre elfe. « Si tu souhaites le partager bien évidemment. » Ajouta-t-il, avec une légère hésitation.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: [Retro RP] Pattes velues et toiles collantes > Enoriel Mer 9 Mai 2018 - 15:56 | |
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J'avais chaud. Froid. Je ne sais pas. Je tremblais, ne me sentais pas, avais envie de vomir... J'avais l'impression d'être encore à la maison de soins, quasiment inerte suite à mon réveil du long coma qu'avait occasionné le siège d'Alëandir. L'impression de ne pouvoir bouger un seul centimètre de mon corps alors que celui-ci ne désirait que convulser, qu'on venait de m'apprendre la mort de Beliandar. J'essayais d'ouvrir les yeux mais en vain. Seule l'odeur si caractéristique de la maison de soins me parvenait aux narines, bien que difficilement. Pour le reste, de toute façon je n'avais plus la force de faire quoi que ce soit ; même appeler un médecin j'en étais incapable. Alors j'attendis, me disant que quelqu'un allait bien finir par faire un tour dans ma chambre pour voir si tout se passait bien.
Le sommeil ne vint pas ; peut-être parce que j'étais déjà en train de rêver. Le froid, par contre, m'enserrait de plus en plus. Et l'envie de rendre aussi.
Des bruits. Succincts mais clairs. Non loin. Mes yeux s'ouvrirent enfin pour découvrir à travers les gouttes de sueur froide un voile d'un blanc immaculé. Un voile fait de centaines de croisements de fils me collant de toute part, bougeant à chaque respiration près de mon nez. Que... Où étais-je ? Que m'arrivait-il ? Que... que...
Mes yeux se refermèrent à moitié, mon esprit ayant du mal à suivre. Des images lui revenaient et, au bout de longues minutes, je me souvenais de ma recherche et de la rencontre avec l'idiot d'elfe interrompue par une grosse patte velue. Et de la douleur dans mon dos, aussi. Merde... J'avais été empoisonnée et mon corps essayait de réagir comme il le pouvait au liquide qui avait été injecté en lui. Je n'étais pas morte... Vu mon état de santé, c'était un miracle... miracle qui risquait de disparaître si je restais là ou que personne ne venait m'aider. Parce que je pouvais mourir d'une fièvre, cela avait déjà failli être le cas. Et là je ne me sentais vraiment pas bien. Y avait-il la moindre chance ? Ne serait-ce pas plus simple de me laisser mourir, là ? J'eus une brusque remontée d'acide, qui fort heureusement pour moi ne se termina pas en-dehors de ma bouche. Je me serais noyée dedans à cause de la toile, ça n'aurait vraiment pas été terrible. J'essayais de réfléchir, de trouver un moyen de me sortir de là avant de mourir noyée ou étouffée - brrr quelle horreur ! Il fallait que je fasse quelque chose, que je demande aux flux de m'aider. En faisant quoi, de l'air ? Pas trop possible, non... L'eau, par contre, j'en avais en abondance tout le long de mon corps. Que pouvais-je faire avec pour sortir d'un cocon collant ? De l'eau... de l'eau... tout remplir... Plus qu'à espérer que cela cède avant que je ne finisse noyée.
Le cocon enfla, enfla encore, de l'eau commença à sortir par des interstices. Au bout d'une vingtaine de secondes la cage explosa et la poupée de chiffon que j'étais se trouvant dedans tomba durement sur le sol, trempée et reprenant difficilement son souffle. J'avais mal, partout. Mes épaules tremblaient sans que je n'arrive à les calmer et j'avais beaucoup de mal à me redresser. Je trouvais à tâton ce qui devait être une grosse pierre à laquelle je me tirais pour avoir la tête ainsi que le buste surélevés. Ainsi, j'arrivais à respirer plus facilement. Ce qui me fit dégobiller par-dessus le petit promontoire. Ce ne pouvait pas être pire...
*BOUM*
Frêle, je me retournais vers le bruit et aperçus une sorte d'asticot blanc se débattre comme un pauvre être pris d'un sort de folie, jusqu'à ce que l'asticot devienne elfe. Et pas n'importe quel elfe... Pas lui... Il finit par se relever, me regarda comme un débile ne s'attendant pas à ce que je me retrouve là - c'était de ta faute pauvre idiot ! - et se répandit en excuses par rapport à plus tôt. C'est bon ? J'étais bien une elfe réelle et non pas un galinacé imaginaire ? Ils étaient beaux les jeunes d'aujourd'hui... Æ'ranûron, qu'il disait.
"Quel est le tien ? Si tu souhaites le partager bien évidemment. - Hum ? Humpf... b... beuuurp..."
Adieu la légendaire délicatesse des dames d'Anaëh ! Avant même de répondre quoi que ce soit je m'étais retournée par-dessus mon caillou pour vomir en toute impunité, comme si c'était normal. Mon ventre me brûlant, je me retournais pour m'asseoir correctement, oubliant légèrement l'infime détail que j'étais entièrement trempée et donc que toutes mes maigres formes se dessinaient allègrement au travers de mes vêtements. J'essuyais d'un faible revers de main le vomi qui ornait mes fines lèvres avant de laisser l'eau couler tranquillement le long de ma main pour la nettoyer de cette horreur organique. Ca avait vraiment sale goût en plus. Avec toute la délicatesse qu'une langue elfique pouvait avoir, je répondis en toute politesse à l'autre...
"Connard."
En fait si, ça pouvait être pire.
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