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| Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] | |
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Auteur | Message |
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Artiön Laergûl
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| Sujet: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mer 1 Fév 2017 - 15:36 | |
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Elenwënas de la troisième ennéade de Barkios Neuvième année du Onzième Cycle Cité de Daranovar
- C'est que les bibliothèques de Daranovar n'étaient définitivement pas prêtes à abriter les savoirs de Lanthloran.- Et dire que tout ce qu'on a pu récupérer n'est qu'une petite fraction de l'Oeuvre originale. Quel gâchis.- Au moins le Voile aura ouvert les yeux de tous ceux qui ne comprenaient pas l'importance de la jémellité des Cités Soeurs. Difficile maintenant de concilier la sagesse de Lanthloran et la force de Daranovar en une seule enceinte.- Mais il faudra bien trouver un moyen de le faire s'il on veut protéger les restes de notre héritage.- Ça, on y repensera quand la situation de la cité sera complètement stabilisée.
Avant d'inaugurer quoi que ce soit de nouveau, il fallait terminer de rebâtir ce qui était tombé, et beaucoup était tombé ici dans la Cité de Fer. Les quelques arbres qui décoraient les rues ont pris le pouvoir, ceux qui entouraient les murailles y ont plongé racines et branches, et face à une telle démonstration de la puissance de la prime Oeuvre, votre Oeuvre à vous, créature, n'a pu que ployer. Beaucoup de pierre fracturée dans la Cité de Fer, mais rien qui n'aurait pu être réparé aujourd'hui s'il n'y avait pas eu interférence extérieure. Quelques cycles auparavant il aurait été bien facile d'accuser les affres de la guerre et de dissimuler les dysfonctionnements de Daranovar derrière l'effort logistique mis dans ses prouesses militaires. Aujourd'hui cependant est un autre temps. La main armée de l'Anaëh n'a été que très... trop peu présente au cours des récents conflits et sa santé interne ne s'en porte pas bien mieux. La protection de l'Oeuvre n'est plus ce qui retient la population de Daranovar de rebâtir ses arches de marbre et d'argent ; ou du moins plus de la même façon. C'est la conjugaison d'un pouvoir inconstant et de la présence d'une population Ornedhelle nouvellement véhémente les plus grands obstacles à une seconde gloire de vos Terres. Toi à qui le Grand Chêne d'Ardamir a rendu une fraction de son oreille, tu ne peux même pas leur en tenir rigueur, d'autant plus que parmi eux tu retrouves certains visages Lanthlorans, repris par la forêt. Si l'émotion qu'ils ressentent au devant des géants de l'Anaëh est une version décuplée de la tienne, alors tu peux comprendre pourquoi ils voudraient vous voir revenir à eux et à cette vie plus... authentique. Seulement ce n'était plus possible. L'Anaëh est merveilleuse, mais l'Anaëh est dangereuse. Vivre en son sein sans murailles, sans autre toit que celui de la canopée est un permanent combat. Les Noss ont fait de ce combat leur vie et pour cela ne s'en rendent presque plus compte, mais lorsque l'on survit au sein de la forêt il est des sacrifices à faire que vous les Taledhels ne pouvez pas concevoir. Lorsque l'on survit au sein de la forêt il n'est plus autant de temps pour cultiver l'érudition, les arts, les savoirs comme les savoir-faire. Y a-t-il un réel mal à être des elfes au sein de leur Mère-Forêt plutôt qu'à être la Forêt-Mère ? Au moins récemment, résultat à la fois d'une garnison dissuasive et de pourparlers efficaces, c'est avec l'assurance d'un semblant de statut-quo que tu te permettais de t'atteler à une tâche ne relevant non pas de l'équilibre physique des lieux mais de la restauration d'un patrimoine intellectuel. Voila plusieurs ennéades que tu ne quittes tes entraînements quotidiens que pour rejoindre Cìryon entre les murs de la Bibliothèque pour retranscrire, de la manière la plus fidèle possible, vos souvenirs des ouvrages perdus de votre Lanthloran natal. Dans ton cas de nombreux recueils traitant de la magie, en particulier celle de la vie ; quelques manuels traitant de l'histoire du culte Lanthloran de Kÿria ; et moins évident pour qui ne te connais pas réellement, les journaux d'artisans et d'artistes, traitant tour à tour de la reconnaissance de la qualité d'une matière première, ou des secrets de la combinaisons de teintures. - Grawmîn, lâche un peu ta plume et prend ton bâton. On te demande.- Je t'ai déjà dit...- D'arrêter de t'appeler comme ça. Je sais, mais tu refusais de répondre à ton prénom. Il suffit d'une oeillade et d'un hochement de tête pour que tu comprennes ce que veulent les elfes venus à ta rencontre. Les détails te seraient partagés sur le chemin. - Je reviens dès que possible Cìryon.- Je compte là dessus. Tu entames donc la marche à la suite des gardes, t'attendant à leur déformée description de leur souci à te retrouver face à l'Ornedhelle avec laquelle tu avais pris pour habitude d'argumenter le droit à vos voyages à travers les ruines de Lanthloran. La réalité pourtant serait toute autre. - Le surnom:
Grawmîn = Grand Ours
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Jeu 2 Fév 2017 - 22:09 | |
| Tout en regardant l'immensité des arbres, je resserrais ma cape sur moi. L'automne était là depuis pas mal de temps et cela ne faisait quelques jours que je me rendais compte de ce fait. En effet, plongée dans les livres et les démonstrations et apprentissages magiques, je n'avais encore une fois pas vu le temps passer. Fineldor avait dû partir avec sa protégée pour Alëandir, et moi j'étais restée, dévorant toujours plus de livres... Et me voilà, maintenant, repartie sur les routes, à nouveau seule. Toujours à la recherche de la technique la plus utile pour créer de puissants sorts avec un minimum de force initiale ainsi qu'avec rapidité, j'avais donc fini par me dire qu'il me faudrait retourner à Alëandir pour faire un point sur ce que j'avais pu trouver, parler avec des gens que je connaissais bien - et donc avec qui je ne faisais pas montre de timidité maladive - et écrire. Mais cela, c'était sans penser que j'aurais l'idée de faire un détour par Daranovar, ma petite tête pensant soudainement au fait que leurs mages de guerre devaient avoir des techniques qu'il ne devait pas y avoir ailleurs et donc que je ne connaissais aucunement. Tout cela pour dire, finalement, que j'étais proche de la cité de Daranovar et que ce que je ressentais ne me plaisait aucunement. La dernière fois que j'étais venue datait d'il y a au moins une quarantaine d'années et déjà j'avais l'impression que rien n'était comme avant... que le Voile avait laissé ses marques sur ce protectorat.
Ah ! Enfin devant la ville. La luminosité commençait sérieusement à décroître et me dire que je pourrais prendre un bon bain dans une auberge réchauffait quelque peu mon coeur. Mais j'avais oublié une chose... un détail... un infime détail ! Tellement petit qu'à peine remarquais-je les gardes à l'entrée de la cité que j'eus un profond soupir : Daranovar était un protectorat très militaire, même plus que celui d'Eteniril, ce qui n'était pas peu dire... et ils savaient se montrer très énervants quand ils le voulaient. Donc j'aurai très certainement à devoir dire qui je suis, prouver que je n'ai pas de véritable arme sur moi, parler parler parler ! Si seulement je pouvais passer inaperçue... Bon ! Une fois toutes les portes ouvertes, je serai tranquille ! En attendant il allait falloir faire en sorte que les portes s'ouvrent.
Comme je m'en étais doutée, lorsque j'arrivais à hauteur de l'enceinte l'un des gardes me fit signe de m'arrêter. En personne bien éduquée et possédant un minimum d'intelligence, j'obéis sans rien dire, arrêtais mon cheval et en descendis. Le garde me regarda étrangement, me détaillant des pieds à la tête, me mettant déjà mal à l'aise. Un peu sale de par le voyage, la longue robe bleue un peu trop grande pour moi - puisque c'était Fineldor qui me l'avait donnée -, ma cape brune froissée tombant depuis mes épaules et ma petite stature ne me donnaient pas très fière allure. Il demanda à l'un de ses collègues d'aller prendre un document et me demanda, avec la froideur habituelle des militaires :
"Vous êtes ?"
Méchaniquement je triturais mes doigts, ce que l'elfe put remarquer sans problème. Il me fallut du temps pour arriver à émetter un son de ma bouche, si insuffisant que je fus obligée de me répéter.
"Enoriel Valiendal, d'Alëandir. - Je suppose que vous avez prévenu de votre venue... ? - Euh... Il... Il y a besoin d'avertir ?"
L'un de ses sourcils se releva et déjà je le sentais s'énerver. Il se tourna vers son camarade qui fit un signe négatif de la tête, indiquant certainement que je n'avais pas respecté des règles dont je ne me souvenais pas. Son regard accusateur se tourna vers moi et il reprit.
"Il va falloir que vous fassiez une demande. Ce sont les règles depuis le Voile. A savoir quand elle sera acceptée."
Quoi ?! Il seraient capables de me laisser dehors à cause d'un pauvre bout de papier manquant ? Mais mais mais mais mais... mais non !
"Je... je suis juste venue pour des... des recherches magiques, c'est tout ! - Très bien, et de quelles recherches sagit-il ? - Valiendal... Excusez-moi, mais ce ne serait pas le nom de l'ancien archimage ? - Si... - Attendez, vous n'allez quand même pas dire que le petit gabarit que vous êtes pourrait être maître... ?!"
Comment ça, je ne pouvais pas suivre la même voie que mon père, qu'il fallait forcément que je sois aussi solide qu'un guerrier pour arriver à donner assez de puissance à un sort ? Que mes maigres muscles et os me limitaient au statut d'apprentie ? Que je n'avais pas le droit de tomber malade comme une humaine ? Que... Et puis quoi encore ?!
Ce fut plus fort que moi : j'étais fatiguée par la longue route que j'avais traversée jusqu'ici, cet idiot avait réussi à m'énerver - et ses camarades aussi, comme si je n'avais pas vu leurs regards moqueurs ! - et j'étais tout bonnement incapable de mettre en mots ce que je ressentais. Alors en deux trois mouvements tout aussi rapides que fluides j'en appelais au vent pour donner une leçon à ces soldats incapables de réfléchir deux secondes. Un brusque courant d'air très ciblé envoya l'insolent dix mètres plus loin dans la cour - la porte de la cité étant quand même ouverte, et faisant au passage tomber un autre. Pour le troisième qui était de l'autre côté, il me suffit juste me nourrir de ma colère naissante ainsi que faire un mouvement de la main pour le plaquer contre la porte qu'il gardait, ses pieds ne touchant plus le sol. Les muscles malgré tout décontractés, je revins à moi deux secondes après pour m'apercevoir que tout autour les gens avaient réagi... en sortant leurs armes. Je sentis mes joues devenir rouges de honte et mes yeux se baissèrent timidement. Sans pour autant penser au fait que je pourrais relâcher le pauvre soldat qui n'avait dit mot depuis le début, j'osais tout de même une parole.
"Maintenant que j'ai prouvé que je n'étais pas une apprentie... je peux entrer, non ?"
J'avais peut-être fait une connerie, en fait...
Quelques minutes plus tard, j'étais assise sur une chaise, les poings liés et surveillée par plus d'un elfe. Je baissais sans arrêt les yeux, extrêmement gênée par la situation. User de magie sur des gardes dans une cité connue pour être très militaire... quelle idée... mais vraiment quelle idée ! Qu'est-ce qui m'avais mis en tête de venir ici ? Si seulement je pouvais me faire assez discrète pour qu'ils m'oublient... au pire je partirais à l'aube, mais pitié qu'on arrête de braquer ses yeux sur moi ! Ce fut comme une torture pour la timide que j'étais, avec en son sommum l'arrivée de personnes dont l'un prononça mon nom. Je relevais sans grande conviction les yeux vers cet inconnu, me demandant sincèrement ce qui allait m'arriver maintenant...
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Ven 3 Fév 2017 - 3:56 | |
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Tu en aurais presque perdu ton bijou d'oreille. Apprendre la venue de Dame Valiendal était une chose, apprendre son visage inconnu des gardes en était une autre. Mais par dessus tout, c'est la description qu'en avait fait un garde visiblement en état de choc qui te surprenait. À sa manière d'écrire, aux descriptions que tu pus entendre d'elle autrefois, et aux quelques jours où tu pus te vanter l'avoir croisé au détour de l'un des séminaires qu'elle animait durant ses voyages, ce n'est pas l'image d'une teigne blonde que tu t'étais peinte d'elle. Tu l'aurais imaginé plus réservée, introvertie, timide même, mais il faut dire que les stéréotypes y avaient beaucoup contribué. Il est plus facile d'imaginer d'une personne de sa constitution qu'elle soit ou trop exhubérante ou exagérément timide, et particulièrement lorsqu'il s'agissait d'une femme, on aurait eu tendance à se laisser glisser vers le second plutôt que le premier. Tu arrivais aux quartiers de la milice avec une moue mutine, au départ moitié persuadé avoir affaire à un faussaire, mais du fin rictus il fut bien rapidement fait un large sourire. On ne trompe pas la mémoire d'un sorcier. La pauvre petite créature ici présente était bel et bien Enoriel Valiendal. - Vous m'en voyez rassurés messieurs, c'est bel et bien de Dame Enoriel Valiendal qu'il s'agit. tu tournes le regard vers l'un des gardes Mais ne te fais pas de soucis Tàrion, ton vol plané n'en reste pas moins mémorablement ridicule. Tu poses sur la prisonnière un regard qui se veut rassurant avant de sortir ton sceptre du fourreau dont tu ne manques jamais d'encorser ton dos et de frapper solenellement trois coups sur le sol, intimant à toutes les personnes présentes dans la salle de porter attention à tes prochains mots. - Je tiens messieurs à présenter en votre nom des excuses à Dame Valiendal que voici pour la rudesse avec laquelle elle fut traitée. Je vous prie maintenant de bien vouloir la libérer. le volume de ta voix baisse pour s'adresser à celle qui se tient juste en face de toi En échange de quoi Madame acceptera je le pense de présenter ses excuses pour sa réaction quelque peu... disproportionnée. Les soldats présents s'inclinent de concert, machine bien huilée, une fois ta tirade terminée, et quand ton sceptre retrouve son étui, c'est vers Enoriel que des regards apaisés se tournent à présent. Te voilà attendri, presque ému par la démonstration de l'érudite. Tu l'avais imaginé d'une folle timidité, puis tu t'étais presque flagellé de l'avoir ainsi réduite aux apparences, voilà finalement qu'elle te montrait ta première impression être la bonne. De certains serait dit que les à-prioris ne naissent pas du néant, devant iceux tu ploierais le genou cette fois. - Les entrées et sorties de la Cité sont très réglementée depuis le début des travaux de réaménagement d'après le Voile. Il faut dire que les Noss se sont beaucoup enjoués de la disparition de Lanthloran et de l'affaiblissement de sa jumelle et qu'ils ne comptaient pas nous laisser rebâtir. Cela vous semblera peut être étrange dis ainsi, mais heureusement la majorité des Noss de nos terres sont aussi guerrières que nous - nous avons les mêmes ancêtres après tout - et portent donc un certain respect à notre implication passée dans la protection de l'Anaëh. tu roules les yeux, laissant paraître les difficultés réelles qu'amenaient les pourparlers avec les elfes sauvages Seulement si l'évidence de la dangerosité d'un conflit qui éclate nous tient en trêve, il en faudra bien plus je pense pour obtenir d'eux des accords durables et profitables.
Assez de temps perdu à présent entre quiproquo, explications et sentimentalisme, si la thaumaturge était ici aujourd'hui, ce devait être soit avec une question, soit avec les réponses aux questions d'un autre. Nulle raison de faire attendre qui de droit... mais tout aussi grave pour l'élégant personnage que tu es, l'état pitoyable dans lequel se trouve ta collègue. Tu lui intimes de te suivre avec autant de fermeté que de sympathie ; agissant sans le réaliser probablement comme tu le ferais avec un enfant. Au vu de la coupe de sa robe, tu n'es probablement pas le premier à agir ainsi, et tu ne seras certainement pas le dernier, car ils sont finalement peu les Sylvains qui laisseraient une voyageuse livrée à elle-même. - Désolé de ne pas m'être présenté plus tôt, vous admettrez vous-même que les circonstances étaient particulières même si entre le sceptre et ta riche robe, si elle a la moindre connaissance des grandes figures de Daranovar, elle t'aura probablement reconnu Artiön Sinyàra, commandant des armées de Daranovar. Sans complètement arrêter ta marche, tu te baisses plus bas que de raison dans ta révérence, toujours flanqué de ce fin sourire à la limite de la provocation, jurant avec un regard sincèrement marqué du plus grand des respects. - Si ce n'est pas trop indiscret, puis-je savoir ce qui vous emmènent parmi nous ?
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mar 7 Fév 2017 - 19:07 | |
| Il m'avait reconnue, mais moi je ne voyais vraiment pas qui il était. Cet elfe qui devait à peu près avoir mon âge - à quelques centaines d'années près - me semblait être un militaire bien habillé mais pour une quelconque raison habillé en robe de très bon goût. Enfin... je n'allais quand même pas m'attarder sur ses goûts vestimentaires, non ? Bien que cela m'aidait à ne plus trop penser à la situation cocasse dans laquelle je me trouvais... ainsi qu'au fait que cet elfe que je regardais timidement me mettait en avant. Je rentrais ma tête entre mes épaules lorsqu'il sortit un sceptre de derrière son dos et frappa par trois fois sur le sol, pas du tout à mon aise, et attendis tout autant que les autres ce qu'il allait faire.
"Je tiens messieurs à présenter en votre nom des excuses" Non mais non... non non non ! "à Dame Valiendal que voici" Je n'existe pas. Je n'existe pas, je partirai s'il le faut... mais je n'existe plus ! "pour la rudesse avec laquelle elle fut traitée." En même s'il ne m'avait pas quelque peu insultée... "Je vous prie maintenant de bien vouloir la libérer." NON MAIS J'AI DIT QUE JE N'EXISTAIS PAS !
Enfin... je l'ai pensé... Comment ça ça ne compte pas ?
"En échange de quoi Madame acceptera je le pense de présenter ses excuses pour sa réaction quelque peu... disproportionnée."
Quelle réaction disproportionnée ? Non, pas du tout... enfin si un peu, peut-être... même certainement. Oh la honte... pourquoi étais-je encore là ? Si seulement je pouvais disparaître, juste un peu, histoire qu'on m'oublie. Je hochais tout de même la tête, considérant quand même que j'avais abusé un peu sur la magie. Comme une enfant, même si je n'en étais plus une depuis bien longtemps.
"Désolée..."
La suite s'enchaîna rapidement, les soldats obtempérant sans mot dire, leur supérieur m'expliquant calmement que les réglementations avaient changé depuis le Voile et mes liens se défaisant doucement. Je ne bougeais pas d'un pouce, me montrant être une elfe des plus obéissantes, et je n'osais aucunement le regarder dans les yeux. Il venait de me sortir d'une situation qui aurait pu mal terminer, j'en étais consciente, mais j'étais tout simplement incapable de prendre une quelconque assurance. Il me demanda de le suivre, ce que je fis après avoir magistralement oublié mon sac - heureusement que l'un des gardes me rappela... Où allions-nous ? Je n'en savais rien. Qui était-il ? Artiön Sinyàra, commandant des armées de Daranovar ; du moins ainsi se présenta-t-il, ce que je crus sans problèmes.
"Si ce n'est pas trop indiscret, puis-je savoir ce qui vous emmène parmi nous ? Je réussis enfin à poser mes yeux sur lui. Maintenant que nous n'étions plus que deux, c'était un peu plus simple. - Je... Je suis en train de faire des recherches sur le déploiement d'une puissance magique à partir d'une base minime. Je me suis dit que... peut-être que je pourrais trouver des écrits ou une personne capable de me renseigner, ici ? Etant donné que vos mages ont tendance à bien plus se porter sur la guerre qu'en Alëandir, une vision différente de la magie ne pourrait que m'aider, enfin si je ne me trompe pas. Parce que vous êtes vous-même dans ce domaine, n'est-ce pas ?"
J'avais été hésitante, mais c'était déjà un bon début. Au final, peut-être que ce n'était pas plus mal que je ne sois pas capable de disparaître de la surface de la terre...
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mer 8 Fév 2017 - 18:42 | |
| D'une folle timidité. Le constat ne faisait que s'ancrer et se renforcer au fur et à mesure du temps, à ton grand amusement d'ailleurs. Timide, mais pas farouche, puisque la Dame sans réelle hésitation avait pris ta suite vers l'inconnu. Timide... aussi longtemps que l'on restait en dehors de son domaine d'excellence. Tu en connais peu des créatures capables d'une telle transformation, tu n'en connais qu'une seule du moins, et seulement à travers les recueils et les légendes ; elle était toujours hésitante, elle y allait toujours à tâtons, mais l'étincelle née dans le regard originellement fuyant de la petite elfe dès lors qu'elle eut l'occasion de mentionner la magie rendit sa métamorphose digne de celles d'Elenmàr.
- La magie de guerre de Daranovar est connue pour ses rapides déploiements de puissance, c'est vrai tu lèves les yeux au ciel et soupire mais je crains qu'aucune de nos techniques ne puisse réellement répondre à vos attentes, ou du moins... tu inspectes ton accompagnatrice des yeux, comme si tu fus capable de voir au travers de ses vêtements aucune qui ne me semble vous être applicable.
Tu accélères la marche, dévie légèrement la trajectoire espérant qu'elle te suive aux devants de l'atelier de l'une de tes artisans favorites de la Cité.
- En dehors des astuces personnelles de chaque mage, il y a deux grandes méthodes que l'on a l'habitude d'employer chez les mages de combat. tu prends ton sceptre en main, et ton regard change, laissant paraître ton niveau de concentration Pour la première, il s'agira tout simplement de se laisser entièrement aller à l'éther, et de ne donner sa réelle mesure au sort que par la suite. C'est seulement en fin de rituel que l'on se séparera de l'excès de magie, ce qui nous permet d'user de sortilèges précis et puissants en un minimum de temps.
Un coup de poignet, une vrille de ton sceptre, une fioriture de ta main libre qui vient finalement se cogner contre ta poitrine. Pour elle qui est si proche de toi, le relâchement d'énergie est palpable, l'onde de choc presque visible à qui sait regarder. Quelque chose en toi est changé, autant dans ta pulsation, que purement dans ton être physique. Ton sang est pompé abondamment, ta musculature s'est fortement gonflée, comme en plein effort. Tu sera jusqu'à ce que l'enchantement ne se dissipe une version plus qu'optimale de toi-même ; et tu as de quoi le montrer. Ton sceptre regagne ton dos, et tes doigts tous libres viennent se loger sous un carré de marbre encore brut. Tu t'accroupis, et dans un effort conjoint de chaque muscle de ton corps, te relèves, menant avec une facilité déconcertante à hauteur de poitrine ce qui représente pour presque 250 kg de pierre avant de refaire délicatement le chemin inverse, et d'ainsi t'alléger autant, marquant le signal pour que ton enchantement se défasse.
- La seconde s'appliquera plus aux élémentalistes qu'à un Mage de Vie comme moi, mais il s'agira, si vous me pardonnez la comparaison simpliste, de garder à la fois les vannes d'entrée et de sortie à leur ouverture maximale. Là où mes camarades s'en servent régulièrement pour créer leurs barrages de projectiles, de mon côté ce n'est que lorsque je dois gérer en continu les manipulations physiologiques et les soins que j'y aurai recours.
Tu reprends la marche, nonchalemment, et pour cause ; celui qui se sera plus d'une seconde attardé à ta carrure aura bien vite compris que soulever de lourdes charges fait parti de ton quotidien de militaire. Ce n'est ni la démonstration ni votre destination donc, qui t'aura soudainement infligé cette moue perplexe au visage. C'est la gêne, tout simplement, alors que tu cherchais les mots justes pour exprimer ta pensée.
- Mais je me répéterai, je doute qu'il soit judicieux pour vous de vous soumettre à l'expérience. Tu te rapproches d'elle, sentencieux Voyez, ce sont des approches qui peuvent paraître brutes et peu raffinées au premier abord, mais elles demandent un degré de maîtrise très poussé pour ne pas conduire à la destruction pure et simple de leur utilisateur. Tu finis par t'arrêter, pliant tes genoux pour te retrouver totalement face à face avec la Dame Et même lorsqu'un degré de maîtrise suffisant est atteint, elles restent extrêmement éprouvantes. Vous m'en voyez bien attristé mais je pense très sincèrement votre corps trop fragile pour tant supporter.
Un intense échange de regard plus tard que tu te relevais, reprenais la marche, et abordais pour alléger l'atmosphère un sujet plus trivial.. ou presque.
- Pour le peu que j'ai eu l'occasion d'entrevoir de leurs recherches, les mages du Peninor Angol ont probablement développé des théories allant dans le sens de votre demande, mais malheureusement le Voile a fait tomber Lanthloran, et il ne reste plus grand chose de leurs recherches que la forêt n'ait pas éparpillé. Tu présentes finalement l'entrée de ta demeure Si cela vous intéresse, je serais ravi de vous accompagner devant les restes de notre cénacle, mais avant tout, je pense que vous occuper un peu de vous vous ferait le plus grand bien. Tu souris J'ai été sincèrement tenté pendant un instant de vous proposer l'une de mes robes, mais puisqu'il reste dans mes vestiaires quelques-unes des tenues de ma (presque) fiancée, je vous épargnerai la plaisanterie.
Si les tenues de Kaëlistravae auraient déjà l'air bien assez grande portée par Dame Enoriel, les tiennes auraient probablement pu lui servire de tentes de fortune.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mer 8 Fév 2017 - 23:19 | |
| Et voilà... encore une fois, j'étais jugée par mon physique. Encore une fois, on s'arrêtait à ce que semblais être. Je baissais les yeux devant le fait accompli, n'essayant même pas de protester sur le fait que je pourrais ou non supporter l'une des deux méthodes générales qu'utilisaient les mages de guerre de Daranovar. Au contraire même, je serrais un peu plus mon sac dans mes bras, des pensées noires me venant malheureusement en tête. Lorsqu'il s'agissait de force ou de puissance, on me rabaissait instinctivement à ma condition physique ; lorsqu'il s'agissait de parler d'enseignement, on critiquait ma timidité ; lorsqu'il s'agissait de prouesses qu'il fallait faire ou bien que je réussissais déjà, on remettait immédiatement dans l'ombre de mon père en me comparant à lui ; et enfin, pour certains lorsqu'il s'agissait d'études historiques ou magiques, ils rétorquaient qu'il ne s'agissait là que de théorie. Qu'il soit sincère, qu'il m'impressionne en soulevant ce que je n'aurais jamais pu pousser, que cet Artiön me prévienne que leurs méthodes magiques n'étaient pas adaptées pour une brindille comme moi... certes. Mais il restait un beau cas de ces gens qui avaient tant contribué à faire de moi cette adulte timide qui lui faisait face malgré elle.
"Mais je me répéterai, je doute qu'il soit judicieux pour vous de vous soumettre à l'expérience. Ce sont des approches qui peuvent paraître brutes et peu raffinées au premier abord, mais elles demandent un degré de maîtrise très poussé pour ne pas conduire à la destruction pure et simple de leur utilisateur. Et même lorsqu'un degré de maîtrise suffisant est atteint, elles restent extrêmement éprouvantes. Vous m'en voyez bien attristé mais je pense très sincèrement votre corps trop fragile pour tant supporter."
Après s'être arrêté, il s'était baissé de sorte à ce que nos têtes soient à la même hauteur, m'obligeant ainsi à le regarder dans les yeux. Mon regard se perdit alors dans le sien aussi bleu que de la glace et, comme pour répondre aux phrases qu'il venait de prononcer, des images commencèrent à défiler dans ma tête, des sons s'enchaînaient à mes oreilles... Je me souvenais de ce jour où Alëandir avait été assiégée, de ce jour où le sang avait coulé sur les murs et sur le corps de nombreux elfes... où le corps de Beliandar reposait sans vie sur la pierre, de la douleur que cela occasionnait en moi. Je m'entendis crier, je vis et ressentis le vent commencer à tourner autour de moi comme un mur protecteur. Tout ce qui était autour n'existait plus, sauf cette masse sombre au loin... qui pouvait ne plus être, dont la simple disparition arrêterait ce massacre...
"La force ne vient pas seulement des muscles, mais également du coeur... c'est là l'erreur qu'ils ont tous commise."
J'eus un bref sursaut, prenant soudainement compte de ce qu'il venait de se passer. Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? Pourquoi ai-je sorti une phrase pareille ? A un commandant ? Mais ça ne va pas ?! Et puis... ces images, ces sons... c'était la première fois... était-ce une invention de mon cerveau suite à tout ce qu'on avait pu me raconter ou bien était-ce le premier souvenir que j'avais de ce moment ? Je me reculais d'un pas tout en régardant le sol, les larmes au bord des yeux, désirant ne plus croiser le regard d'Artiön. Je ne savais pas où j'étais dans la ville, mais l'envie irrépressible d'être loin de son attention me brûlait de l'intérieur. Cette journée avait pourtant bien commencé... Quelle idée avais-je donc eue de venir jusqu'ici au lieu de rentrer directement à Alëandir ?
Heureusement pour moi, l'elfe se releva et se retourna, reprenant ainsi sa marche. Je fus un instant soulagée, avant de comprendre qu'il fallait à nouveau que je le suive. Restant à une distance respectable de lui, je l'entendis reprendre la parole d'un ton plus léger. Il m'expliquait que les savoirs de Lanthloran étaient pour beaucoup malheureusement perdus à cause du Voile mais qu'il m'accompagnerait volontiers jusqu'à cette ancienne cité. Après il plaisanta sur le fait qu'il pourrait me passer une robe, que ce soit la sienne ou l'une de sa fiancée... J'étais si sale que ça ?
"Si vous pensez que nous pourrions trouver de quoi m'aider... alors je veux bien. Ma voix était faible et mes yeux le fuyaient encore. Pour la robe ne vous inquiétez pas, j'en ai dans la sacoche qui a dû rester sur mon cheval. Et une chambre dans une auberge suffira, ne vous embêtez pas."
Je m'arrêtais, pour alors me rendre compte qu'il me montrait l'entrée d'une maison. Probablement chez lui, ça ne ressemblait aucunement à un bâtiment purement militaire. Puisque j'y étais...
"Enfin faites comme bon vous semble, c'est vous l'hôte."
Je m'obligeais à sourire, afin de lui signifier que je ne lui en voulais pas pour les propos qu'il avait tenus, si jamais le remord quant au fait qu'il aurait pu me blesser lui traversait l'esprit. Il n'avait pas mis de gants, certes ; il avait même énoncé une vérité quelque peu blessante pour moi. Mais ce qui me mettait dans cet état était juste cet afflux de souvenirs qui n'auraient jamais dû envahir mon esprit.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Jeu 9 Fév 2017 - 0:25 | |
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"La force ne vient pas seulement des muscles, mais également du coeur... c'est là l'erreur qu'ils ont tous commise."
Bien que rien n'y paraisse, la citation hante toujours tes pensées. Elle est passionnée, ferrue de magie. Elle est d'ailleurs indubitablement plus éclairée que toi tant qu'aux arcanes, pour tout ce qui est de la théorie et des pratiques les plus ordinaires. Tu le reconnaîtras toi-même, quels que fussent les mots que tu eus utilisé, mettre un frein à ses possibilités qui soit inhérent à sa personne lui donnera tous les droits de t'en vouloir. Mais tu fais entière confiance au temps et en son intelligence, lorsque la blessure première sera passée, elle comprendra pourquoi cet avertissement. Elle est à n'en point douter sans limite la force d'un coeur, mais quoi qu'il arrive ce sera le corps son vaisseau, et si le corps serviteur se trouve submergé par la demande de son maître, il n'est aucun calcul de potentialité qui inversera ce que la réalité a déjà marqué de fer rouge. On ne trompe pas un Mage de Vie. L'arythmie de la pulsation d'Enoriel, tu l'as ressentie. Elle marche sur des chausses de cristal, et puisque son talon est fragile, elle se doit d'avancer avec une précision d'experte.
Tu n'as jamais émis aucun doute sa qualité de mage. Tu as simplement essayé de l'écarter de méthodes que tu sais d'expérience inadaptées à l'expression de son potentiel.
- Que vous logiez chez moi rendra les choses beaucoup plus simples lorsqu'il s'agira de se coordoner pour les recherches, et en toute honnêteté, ayant lu une grande partie de vos écrits, j'ai un millier de questions à vous poser.
Elle fuyait au départ, puis tu avais réussi à instaurer un début de confiance. Elle fuyait à nouveau maintenant, probablement blessée par une vérité que tu n'avais décidément pas énoncée de la bonne manière. Il fallait que tu fasses un geste, que tu la regagnes. Vous n'avanceriez pas si elle se méfiait de toi, ou alors vous avanceriez dans le plus grand des inconforts. Tu te retournes vers ton invitée, l'invitant de ta main autour de la sienne à prendre place assise à tes côtés sur une banquette proche, assez fermement pour qu'elle ne puisse pas réellement refuser, mais avec une attention assez douce pour qu'elle ait la sensation de te suivre de son propre chef. Tes yeux de glace plongent dans les siens, tu souris tendrement, tentant vainement d'insuffler une quelconque chaleur à ton visage de neige, sa main est toujours dans la tienne. Et là où habituellement ta voix claire semble toujours péremptoire, tu lui murmures presque.
- Ecoutez, je suis désolé si mes déclarations de tout à l'heure vous ont paru choquantes, mais la vérité est qu'il y a des choses qu'on ne peut dissimuler à un Mage de Vie. Votre corps est particulièrement fragile quoi que vous en disiez, et j'ai bien peur que ce ne soit un total frein lorsqu'il s'agit des coutumes militaires. Tu prends l'autre main, pour la retenir autant que pour la rassurer. La magie pure est une énergie incroyable, et le stress qu'elle fait peser sur le corps lorsque sollicitée comme nous le faisons est plus que conséquent. À vrai dire, il est difficile même pour les Mages de Guerre les plus expérimentés d'en faire sur la durée une telle utilisation lorsqu'ils ne sont pas portés par la frénésie des batailles ou une situation de stress extrême. Tu soupires Vous êtes d'opinion publique une excellente magicienne, et je m'inclus sans hésiter dans le public. Il ne tient qu'à vous de mettre à profit votre talent pour trouver une manière de tirer au mieux parti de votre potentiel en éloignant les dangers inhérents à l'utilisation des arcanes. Un chemin probablement bien plus long et complexe que celui que nous militaires avons le luxe d'emprunter lorsque mis en face de la vérité des combats, mais dont la récompense serait autant plus belle, et bénéficiaire à tous les mages de l'Anaëh.
Tu te lèves, d'un trait, sourire fier au visage.
- Un chemin que le Peninor Angol pourrait bien nous avoir secrètement ouvert. Tu jettes un oeil vers elle, puis vers la porte Si vous préférez l'auberge, vous m'en verrez probablement vexé mais je m'en accomoderai ; sinon, mon foyer est le vôtre, mettez-vous y à l'aise.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 13 Fév 2017 - 15:57 | |
| "Que vous logiez chez moi rendra les choses beaucoup plus simples lorsqu'il s'agira de se coordoner pour les recherches, et en toute honnêteté, ayant lu une grande partie de vos écrits, j'ai un millier de questions à vous poser."
L'argument irréfutable. Comment pouvais-je refuser, maintenant ? Comment pouvais-je mettre de côté ce côté si pratique de se trouver au même endroit pour effectuer des recherches ? Et puis, en plus, je me voyais mal refuser de répondre aux questions d'un autre mage concernant les quelques écrits que j'avais pu faire ces derniers siècles... Je haussais sans grande conviction une épaule, puis me laissais mener dans la maison d'Artiön. Prenant ma main dans la sienne, il m'invita à le suivre avec autant de fermeté que de douceur, ce qui me rappela un instant les réactions que pouvaient avoir mon père lorsqu'il s'agissait de se lancer vers l'inconnu. Il montrait toujours qu'il avait confiance en ce qui allait se passer et pour celui qui avait peur, il lui suffisait de tendre une main et d'emmener fermement l'être tout en y mettant de la douceur. Je supposais qu'il avait dû le faire avec de ses élèves lors de la bataille d'Alëandir, afin que tout le monde puisse défendre la cité. Enfin... ce n'était pas important, ce n'était plus qu'un passé que j'avais du mal à oublier. Que je ne pouvais pas oublier, même.
Une fois entrés chez le commandant, Artiön m'incita à m'asseoir en faisant de même, gardant ma main dans la sienne. Il reprit la parole, s'excusant pour ses mots qui n'avaient fait que décrire la réalité. Mon corps était particulièrement fragile, ce qui risquait fort de ne pas aller de pair avec les méthodes militaires concernant la magie... Cela je le savais déjà, même si je déplorais de posséder une carrure si fine. Il prit ma seconde main, ce qui m'obligea à le regarder timidement dans les yeux. Je ne désirais pas fuir, non, plus vraiment. Et je n'avais pas non plus besoin d'être rassurée. Je savais parfaitement quelles contraintes sur le corps pouvait avoir la magie brute et quelles pouvaient être les conséquences lorsqu'une trop grande utilisation n'amenait pas directement à la mort. J'en avais fait les frais, pour tout dire. Mais dans le fond, heureusement que le soldat n'en savait rien. De même, valait-il mieux pour moi que je ne réponde pas à ses explications, d'autant plus qu'après un soupir il déviait déjà la conversation. Comme si me considérer comme une grande mage me remonterait le moral. Que pouvait faire la reconnaissance face à de tels démons intérieurs, d'autant plus lorsque cette reconnaissance était trop généralement liée à l'un d'eux ? Rien. Juste rien.
"Un chemin que le Peninor Angol pourrait bien nous avoir secrètement ouvert. Si vous préférez l'auberge, vous m'en verrez probablement vexé mais je m'en accomoderai ; sinon, mon foyer est le vôtre, mettez-vous y à l'aise. - Vous l'avez vous-même dit, si nous faisons des recherches ensemble ce sera beaucoup plus pratique que nous soyons au même endroit. Alors autant que je reste."
J'eu du mal à afficher un quelconque sourire sur mon visage trop souvent mélancolique. Mes mains se retirèrent de celles d'Artiön et je posais sur le canapé mon sac contenant différents livres, toujours assise. Que pouvais-je dire ou faire d'autre, maintenant ? Peut-être prendre un bain, ou du moins faire un brin de toilette ? Ou bien aller chercher le reste de me affaires, ce qui serait certainement le plus pratique.
"Pour ce qui est de s'installer... je... je vous laisse choisir, plutôt ? Vous êtes chez vous. Et... il faudra que j'aille chercher le reste de mes affaires, sinon ça ne va pas être très pratique."
Je ne savais pas trop quoi dire d'autre. Déjà commencer par le rudimentaire, ensuite laisser le maître des lieux organiser tout cela. Après tout je n'étais qu'une invitée surprise, je n'avais rien à imposer, loin de là.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mar 14 Fév 2017 - 14:39 | |
| Quel était l'argument ayant fait mouche ; étais-ce simplement la practicité de la chose qui lui avait fait revoir son jugement, ou alors les excuses maladroites l'avaient-elle convaincu de ton bon fond ? Quoi qu'il en soit, elle acceptait de loger dans ta chaumière, et t'en voyais sincèrement comblé. Seulement, elle marquait maintenant un important point : si elle était toujours en possession de son sac, après les événements précédents, son cheval et le reste de son bagage avaient pour sur étés confisqués le temps de savoir comment la situation serait gérée. Heureusement, en bon soldat que tu es, tu sais les usages de ta cité, et par conséquent pourrait aisément la ramener à ses convoitées possessions. Il y avait plus important à tes yeux cependant.
- Et bien ! Vous faites bien de me le dire. Les circonstances de notre rencontre m'ont totalement effacé de l'esprit la possibilité que vous ayez apporté un quelconque autre bagage. Tu montes des escaliers vers ta chambre, t'y débarassant dans un premier temps de ta robe avant de revenir auprès d'Enoriel au salon. Ne vous inquiétez pas pour vorte monture si vous êtes venue chevauchante, elle se fait probablement dorloter aux écuries à l'heure actuelle. Quant à vos autres bagages Tes phrases se hachent ça et là alors que tu t'empares d'une tunique de chanvre très fine que tu enfiles en plein discours ils doivent être en possession de la caserne, qui est bien heureusement juste à côté.
Tu attends un instant une réponse, ou ne serait-ce qu'une remarque, le regard inquisiteur, pour ne te retrouver que face à une Demoiselle muette au visage interdit. Les quelques secondes de l'instant de malaise semblent s'éterniser, jusqu'à ce que dans un sursaut ou du moins c'est ce que tu veux bien faire croire tu te rendes compte du problème.
- Ah ! Veuillez m'excuser. Les habitudes vous savez...
Les habitudes ne t'empêchent pas de réaliser que la bienséance voudrait que l'on ne se change pas juste sous les yeux d'une Dame première-fois invitée ; et quand bien même on le ferait, la décence voudrait que l'on porte sa tunique boutonnée... même si ce n'est qu'à partir du troisième bouton.
- Donc, la caserne et les écuries ne sont pas bien loin des lieux où vous avez été conduite à votre arrivée. Je vous fait confiance pour trouver votre chemin à travers notre belle Cité. Pendant ce temps, je m'occupe de préparer la maison à vous accueillir. Et si votre bagage est trop lourd pour que vous le portiez seule, n'hésitez pas à demander de l'aide à l'un des miliciens. C'est aussi notre travail que de faciliter la vie de nos citoyens.
Cela pouvait paraître insensé après que tu aies fait tant de frasques pour la convaincre de ne pas s'éloigner de ta personne, mais son voyage, même si elle venait à se perdre dans les rues de la Cité Ancestrale ou à faire un crochet par les Bibliothèques, ne s'étendrait certainement pas plus que sur quelques dizaines de minutes dans le premier cas, et pas plus de quelques heures dans le second. Tu en es convaincu, Enoriel trouverait ces quelques temps de solitude providentiels, et tu trouverais par la même occasion le temps de faire un minimum d'organisation. Le manoir familial que tu occupes aujourd'hui seul est bien grand, et représente par conséquent d'autant plus de travail d'entretien que tu ne te donnes pas forcément tu plaides coupable le temps d'effectuer de fond en comble. Bienheureusement pour toi, tu n'es pas non plus négligeant, et ce n'est donc que l'affaire d'un lit refait et d'un court dépoussiérage pour que ce qui sera plus tard la chambre de ton invitée soit plus que présentable.
C'est aux cuisines qu'elle te retrouvera à son retour, baigné par la délicieuse odeur du ragoût de Tétras dont tu t'es fait une spécialité. La viande est une denrée rare dans les assiettes Taledhelles, alors tu l'espères, elle saura l'apprécier une fois l'heure du repas venue.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Jeu 23 Mar 2017 - 16:21 | |
| Bon, alors ! Alors alors alors... dans quoi m'étais-je aventurée, encore ? Qu'est-ce qui m'avait bien pris par la tête de rappeler à la mémoire de certains que ce n'était pas parce que j'étais une brindille ambulante que je n'étais pas capable de faire de la magie ? Bon, c'est vrai que cela m'avais permis de rencontrer un mage de guerre prêt à m'aider dans mes recherches... et qui était bel elfe, en plus - je rougissais toute seule rien que d'y penser... mais maintenant que j'avais pu retrouver mes affaire au bâtiment militaire... J'ETAIS PERDUE DANS CETTE PUTAIN DE VILLE ! Et bien sûr j'étais trop timide pour oser demander à qui que ce soit où habitait Artiön. Oh, très chère et douce Mère, pourquoi a-t-il fallu que j'échange la curiosité sociale de mon enfance contre une timidité telle que les autres la jugeaient maladive ?
Assise sur un banc de pierre, la tête plantée dans le creux de mes mains et la mine bien triste, je boudais contre ma propre personne. Quelle galère... et le pire était que je me rendais compte des quelques coups d'oeil que les passants m'octroyaient, se demandant pour certains ce qu'une fille si fragile faisait là à broyer du noir, ou s'amusant de la démonstration magique - qui n'en était pas une - que je présentais à tous sans spécialement le vouloir. En effet, le sac qui généralement était attaché au cheval me suivait tranquillement, flottant dans l'air à peu près à la hauteur de ma taille, se déplaçant sous ma simple volonté. Ah ! A croire qu'ils n'avaient jamais vu de mage de l'air de leur vie ! Ou bien qu'eux n'avaient pas besoin d'utiliser leur magie pour porter quoi que ce soit, ce qui était bien plus probable... Décidemment, je me sentais bien seule dans cette cité militaire.
Après un bon moment, je réussis à me motiver pour reprendre ma marche, quitte à faire tous les quartiers de Daranovar. J'allais bien finir par retrouver cette rue, avec cette fameuse porte, non ? Après tout, j'avais déjà suffisamment de honte sur moi à l'instant, un peu plus ne me changerait pas...
Ce fut plusieurs heures après que j'arrivais enfin dans la bonne rue, sans demander mon chemin - ou presque -, et je souris à l'idée d'enfin être arrivée à bon port. J'avais dû faire près de la moitié de la cité avant de retrouver sa demeure, mais de cela il n'était pas question que je lui en parle. J'ouvris donc la porte, timidement, préférant m'assurer qu'il s'agissait de la bonne maison avant d'y entrer. Je laissais mon sac passer puis refermais la porte derrière nous, sans faire de bruit.
"Artiön ?"
Je n'avais pas réussi à produire plus qu'un murmure et, n'obtenant bien évidemment pas de réponse, j'allais poser mon sac avec le premier. Ca sentait vraiment bon à l'intérieur ! Qu'est-ce que c'était ? De la nourriture, une spécialité de la région ? Je fermais les yeux et essayais de reconnaître l'odeur, mais sans grand succès. Je n'étais pas forcément la plus douée à cet exercice. Ne voyant toujours pas mon hôte, je me mis en quête de le chercher afin de le prévenir que j'étais rentrée. Il n'avait même pas dû entendre la porte s'ouvrir, connaissant mon doigté pour ce genre de choses. Je marchais donc dans les couloirs, regardant par les portes entrouvertes et me fiant à l'odorat pour trouver la cuisine. Je ne reconnaissais peut-être pas très bien certaines odeurs, mais savoir d'où elles provenaient, cela avait été tout un exercice en tant que mage de l'air ! C'est ainsi que je retrouvais Artiön, affairé à cuisiner. Je n'avais produit absolument aucun bruit, pas même celui de mes pieds foulant le sol, tel un esprit égaré sur terre. Restée dans l'ouverture de la pièce, n'osant pas le déranger dans sa préparation, je m'appuyais tranquillement contre le mur et l'observais sans pour autant le fixer de mes yeux noisette.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Jeu 23 Mar 2017 - 23:50 | |
| Tu te serais inquiété de ce qu'elle ne soit pas encore revenue, si tu n'avais pas eu totale confiance en la sécurité régnant au sein de la Cité des Armes. Daranovar et Lanthaloran ont toujours été des parangons de droiture, et ainsi, même lorsque réfugiés de la seconde se sont mêlés aux hôtes de la première, même alors que les anciennes jumelles peinent à s'adapter à leur nouvelle condition de siamoises, les conflits sont bien moins impactant entre les murs qu'ils ne le sont avec le monde de l'autre côté. Si Enoriel ne se renfermait pas, quelqu'un lui montrerait la route. Si Enoriel se renfermait, personne ne profiterait de son désarroi... sauf peut-être toi.
Quelques instants de solitude furent les bienvenus. D'abord parce qu'ils te permettraient de faire le brin de ménage nécessaire à rendre parfaitement habitables les appartements dans lesquels tu offrirais à Enoriel de séjourner ; ensuite parce qu'ils t'autoriseraient à te couler un bain et à y somnoler en toute quiétude ; et surtout parce qu'être seul t'autoriserait à rester dans ton habit de sommeil et à profiter pour un temps de la fraîche brise de l'hiver venant que ta peau encore humide accueillait avec un satisfait frisson. Tu soupires d'aise, te déplaçant lascivement à travers ta demeure à la recherche de manuscrits personnels. De théories de puissance et d'efficacité aux écrits sur les manifestations primales de l'art, tu empiles lentement mais sûrement, indolence de l'amoureux solitaire de la saison froide oblige, les ouvrages en ta possession provenant des mages ayant fait séjour notoire à la haute institution de magie, avant de te rediriger vers le reste de tes devoirs d'hôte.
Tu accompagnes la cuisson de guillerets fredonnements, balançant les épaules de gauche à droite au rythme de l'ébullition de ton bouillon, et appréciant avec une joie non dissimulée le cortège d'odeurs des racines, des aromates et de la volaille ; les stimulis conflictuels imposés par le vent frais s'engouffrant dans les fenêtres et l'eau chaude s'évaporant de ton plat. Il te suffisait de le regarder pour en avoir l'eau à la bouche, et malheureusement, l'arôme te chatouillant les narines était loin d'alimenter ta patience. La cuisson de ta pièce maîtresse terminée, tu n'avais qu'une hâte, c'était de voir Enoriel rentrer pour que vous puissiez discuter, de manière plus légère tu l'espères, autour du dîner. Ce sont d'abord les entrées, plats froids de feuilles, de baies et de crevettes de la fosse que tu as entrepris d'emmener à la table à manger... avant d'être pris de sursaut. Tu espérais Enoriel arriver, et bien voilà que dans le plus grand des silences ton voeu avait été exaucé. Par quelle magie avait-elle pu arriver jusque-là sans que ne retentisse le moindre grincement de porte ou le moindre bruit de pas, tu irais probablement jusqu'à envisager une intervention d'Arcam. Quel autre parmi les Cinq aurait bien pu s'amuser à infliger une nouvelle fois à ton invitée ta presque nudité ?
- Tu m'as laissé trop de temps. Chassez les habitudes qu'elles reviennent au galop. Tu ris doucement, mais ne t'emporte pas, testament de ta confiance profonde en l'idée que personne de dangereux n'aurait jamais pu se glisser chez toi Pour peu que tu te sois annoncé j'aurais fait un effort.
Tu aurais fait un effort, la formulation est bien choisie, parce que tu te connais assez bien pour savoir que ses chances de te rencontrer dans pareil accoutrement auraient été grande qu'elle choisisse de s'annoncer ou pas, simplement parce que tu es joueur, et que le corps qu'à travers autant d'efforts tu t'étais forgé était une fierté que tu prenais un assumé plaisir à flatter. Qu'elle te prévienne de son arrivée, et tout au plus aurait-elle eu l'occasion d'éviter d'avoir à te regarder faire le premier service pour dès le départ te croiser renfilant la moitié de ta tunique.
- J'ai cuisiné de la viande pour marquer l'occasion, j'espère que ça ne te dérangera pas.
Définitivement rhabillé cette fois, tu terminais de servir la table, portant pièce maîtresse et couverts à table avant d'inviter ton invitée à y prendre place, et de t'installer de manière à lui faire face. Tu attends qu'elle se serve la première avant d'à ton tour copieusement fournir ton assiette. Ce n'est que lorsque l'on entame réellement le repas que l'on se rend compte d'à quel point on a faim, c'est un dicton auquel faisait souvent référence ton père avant de t'inviter à consommer des quantités de nourritures qui paraîtraient indécentes à tout parent d'elfe dont la journée fut moins physique que celles que tes camarades et toi connaissiez.
- D'ailleurs, je ne sais pas si tu y as fait attention et à ton sourire on peut lire sur ton visage que tu aurais aimé qu'elle te confie avoir été trop captivée par les roulements de tes dorsaux pour le constater mais j'ai rassemblé au salon tous les ouvrages de la Bibliothèque familiale dont les auteurs étaient affiliés au Peninior Angol. La grande majorité gravite autour du phénomène de transmutation. Que tu en fasses une lecture, si d'aventure tu n'avais pas eu l'occasion d'approfondir ce sujet nous mènerait probablement plus loin que si je me contentais de t'en faire mon analyse.
Tu espérais qu'elle ne remarque pas assez tôt l'utilisation du tutoiement pour que la contagion opère, et par la même occasion qu'elle prenne ses aises auprès de toi. Si tu prenais la liberté de te mettre à l'aise, c'était autant par vanité que pour lui montrer qu'elle en avait aussi entièrement le droit. Difficile de te qualifier d'austère après t'avoir en avoir vu autant de toi.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 27 Mar 2017 - 13:26 | |
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Pas un mot. Pas un bruit. Pas même le souffle d'une respiration un peu trop bruyante. Ainsi invisible aux sens d'Artiön, je m'amusais à faire attention à tout ce qu'il faisait : surveillance de la cuisson de la viande, préparation des différents mets, chansonnettes murmurées... il avait l'air d'apprécier cuisiner, peut-être autant que de se balader torse-nu chez lui. Cet elfe avait un côté amusant et relativement simple, contrastant avec la première impression qu'il m'avait donnée de lui. De même, de la façon dont je voyais les gars musclés roulant des pectoraux, cela contrastait avec ce qu'il était physiquement. J'eu un fin sourire amusé à cette pensée, sourire qui devint un rire clair lorsque le mage se retourna, assiettes en main, et sursauta en se rendant compte de ma présence. Je ne répondis rien à sa réplique, le laissant juste passer. Mon rire s'était arrêté, laissant autant la gêne que la timidité s'installer en mon coeur. Avais-je mal fait de venir jusqu'à lui comme à mon habitude, sans faire de bruit ? Aurait-il mieux valu que je ne me perde pas ? Que je demande mon chemin ? Certainement oui... certainement.
"J'ai cuisiné de la viande pour marquer l'occasion, j'espère que ça ne te dérangera pas. - Cela ne me dérange pas, ne vous inquiétez pas."
J'avais remarqué le tutoiement qu'il employait depuis qu'il m'avait revue et cela me faisait étrange. Qu'un elfe m'étant encore inconnu se montre si familier n'était pas pour m'aider à me mettre à l'aise. J'espérais que c'était juste une coutume de cette principauté qui était différente de celle d'Alëandir... en tout cas je mettais cela sous le coup de la différence afin de ne pas trop me mettre en retrait de celui qui m'invitait si grâcieusement. Désormais complètement habillé, Artiön me fit signe de m'installer à table, ce que je fis, et m'invita à me servir la première. Comme d'habitude je ne remplis pas mon assiette, ce qui me donna l'impression de n'avoir absolument rien pris lorsque mon hôte se servit à son tour tout en parlant. Il se passa un instant où mes yeux ne surent quitter l'assiette d'Artiön avant que ma main gauche se pose délicatement sur ma bouche et que je n'éclate de rire, étonnant l'elfe. J'eus du mal à me reprendre et ce fut plus de gêne que par manque d'air que mes joues rosirent intensément.
"Veuillez m'excuser... je... je crois qu'il fallait que la tension de la journée retombe. Je séchais une larme naissante tout en soufflant, et me repris. Désolée... J'ai vu vos livres en allant poser mon sac, mais je n'ai pas poussé l'audace à aller regarder de quoi il s'agissait. C'est très gentil de votre part, je ne manquerai pas de lire ces ouvrages qui, je n'en doute guère, seront des plus intéressants. Peut-être pourrais-je vous apporter quelque chose en échange ?"
Artiön pouvait remarquer que je prenais le moins de place possible sur ma chaise et que je ne parlais pas fort. Il y avait toujours une certaine gêne en moi, timidité qui s'effaçait un tout petit peu du fait d'en venir à parler magie et livres. Il pouvait également remarquer que je ne faisais toujours pas de bruits, ou très peu, les rares fois étant lorsqu'un couvert rencontrait malencontreusement l'assiette. Même si je n'en disais rien pour l'instant, je trouvais ce qu'avait cuisiné mon hôte était très bon, et que cela faisait du bien après pas mal de journées de voyage.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 27 Mar 2017 - 19:15 | |
| Tu entames ton repas trop peu goulûment pour avoir l'air authentique. Personne ne se servirait autant en ayant dans l'idée de manier ses couverts avec si peu de hâte, et pourtant c'est ainsi que tu faisais avec le plus grand des naturels. Si la mentalité Daranovane insiste sur la convivialité des repas, être chaleureux n'est pas manquer de manières. Peut-être étais-ce cette apparente contradiction qui avait créé le conflit cognitif chez ton invitée au point de la pousser hors de ses retranchements. Plusieurs fois tu n'avais attendu que de la voir rire de bon coeur, mais là... la situation avait quelque chose de gênant, et tu ne pourrais pas exactement pointer le doigt sur quoi. Tu lèves un sourcil et souris en coin, moitié heureux de la voir finalement se détendre, moitié te demandant la raison d'une telle décharge émotionnelle.
- Faites-donc. Le tutoiement n'a pas tenu le choc Le rire est la meilleure des cures après tout.
Tu soupires, laisse retomber la pression. C'est que parfois la tension pouvait être communicative. Ce que libère l'un tend à s'accrocher à l'autre et par conséquent, à un rire nerveux il est difficile de rester indifférent. Te voilà tout de même rassuré de savoir qu'il n'y a derrière cet éclat rien de plus que la fatigue de la fin d'une journée mouvementée. Entre deux bouchées, tu observes sans insistance ta collègue. Tu pensais avoir été affecté par son impromptue décharge de nervosité, et bien ce n'était rien devant les conséquences qu'elle semblait elle en souffrir ; à moins qu'elle ne fut dans cet état déjà bien avant cela. Minuscule sur son assise, les joues rosies, le mouvement aérien, aussi furtif que possible ; consciemment ou pas, Enoriel tentait de faire oublier sa présence. Il y avait quelque chose d'attachant dans cette attitude, une apparente fragilité qui te forçait à te donner toutes les peines du monde pour ne pas te mettre à la couver. Elle est adulte après tout, et assez forte pour surprendre tes compagnons d'arme par ailleurs. Tu reprends ton fier rictus habituel, adouci par la pâle lumière diffusée par les champignons phosphorescents devenus depuis l'extinction des feux de cuisine votre principale source d'éclairage. L'aisance viendrait avec le temps...
- Pas d'inquiétude, vous ne me devez aucune faveur. Il faut dire que ça fait bien longtemps que je m'intéresse de loin aux études du Peninor Angol. Vous me donnez une excuse pour m'y plonger plus profondément, et si nous en tirons quoi que ce soit, vous en serez certainement la seule et unique raison. Couverts en main, tu appuies ton discours de signes se voulant d'une quelconque valeur argumentative Vous voyez, j'ai déjà bien assez à y gagner. Tu termines finalement de gratter ton fond de plat Ce sera tout pour moi. Si vous avez toujours faim, n'hésitez pas à vous resservir. Un frisson te traverse le corps et d'instinct tu prends une grande inspiration et t'étires extensivement. Il commence à se faire tard, si vous voulez veiller, je vais devoir vous laisser.
Tu te lèves avec une certaine apathie, et le peu de restes que vous aviez laissé, tu t'es empressé de le mettre à la glacière, profitant au passage pour avertir Enoriel d'où elle se trouvait. Le temps de te nettoyer la bouche et tu te dirigeais finalement vers les couches, t'arrêtant à l'orée d'un couloir avant de te retourner pour ce qui serait probablement la dernière fois de ce jour vers ton invitée. C'est l'aube qui te tire du sommeil chaque jour, tu ne peux pas te permettre de trop tarder si tu veux continuer de tenir ce rythme. Pas en dehors des périodes où veiller est absolument nécessaire du moins.
- Votre chambre est la première à droite de ce couloir. Si vous avez le moindre problème, je serai dans celle juste en face. Tâchez de ne pas trop tarder vous non plus, notre journée de demain commencera tôt.
Une dernière révérence et tu regagnais et ton habit de sommeil et ta couche. Tu pris près d'une heure de ton temps tout de même pour te consacrer à la lecture du dernier des grimoires que tu confierais à l'élémentaliste, dans l'espoir d'une quelconque illumination nocturne avant de couvrir ta source de lumière pour gagner tes draps. Tu t'assoupis quelques minutes à peine après que tes yeux se soient fermés, le poids d'une dure journée passée et d'une dure journée à-venir aidant.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mar 18 Avr 2017 - 19:30 | |
| Je levais la main tout en faisant doucement un signe négatif de la tête afin de faire comprendre à mon hôte qu'il pouvait finir le plat s'il le voulait, je n'avais plus faim. Je lui révélais en quelques mots discrets que j'avais grandement apprécié sa cuisine alors qu'il se levait, et déjà nous partions nous coucher... déjà. A le voir s'étirer, je me rendis compte qu'une pointe de fatigue me disait qu'il serait peut-être bon que j'aille également me coucher. J'aidais donc Artiön avant de le suivre dans les couloirs, prenant mes affaires et quelques livres au passage - ainsi il put comprendre comment je pouvais prendre des charges trop lourdes pour moi - puis m'arrêtant à la porte qu'il venait de m'indiquer. Je lui fis un signe de tête pour lui souhaiter bonne nuit puis entrais dans la chambre qui m'était allouée.
C'était une pièce simble mais belle, finement décorée et aux couleurs douces telles le soleil à ses premières heures. Un lit double, une grande armoire, une table et quelques chaises. Je posais mon sac en bandoulière sur un chaise, pris les livres d'Artiön et fit de même, posa mon sac de voyage sur le lit et mis fin à mon sort. Je regardais un instant le lit, m'attendant à faire les premières préparations pour dormir, puis après de longues secondes me tournais vers la table... Bon, Enoriel, quelques pages avant de te coucher, c'est cela ? Juste pour te mettre dans le bain ; ça ne pouvait pas faire de mal.
Lorsqu'Artiön entra dans la chambre après avoir frappé plusieurs fois sans obtenir de réponse, il se retrouva face à une elfe portant toujours la tenue de la veille et complètement extrêmement concentrée dans son écriture. Son regard passait du livre qu'elle lisait à ses feuilles éparpillées sur la table, toutes plus ou moins parsemées de mots et de dessins. Devant elle, deux piles de livre se tenaient aux opposés de la table, l'un voyant déjà trois livres soigneusement posés les uns sur les autres. Au bout d'un moment l'elfe aux longs cheveux dorés se leva, fixant avec une moue circonspecte une page du quatrième manuscrit tout en caressant son menton de sa plume blanche. Sans même faire attention à celui qui était entré, Enoriel s'écria pour elle-même :
"Toi tu me donnes du fil à retordre... Depuis quand la transmutation primale peut être due à une absence de conscience éthérée combinée à de la promiscuité systémique de la force magique ? A moins qu'il ne faille prendre la phrase dans l'autre sens... Ah ces oeuvres datant de près d'un cycle !"
Puis elle se rassit, reposant sur un de ses genoux, coudes posés sur la table et mains empêchant sa tête de tomber.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Sam 22 Avr 2017 - 1:56 | |
| Endormi peu après le lever des deux Lunes, tu te réveilles bien avant la montée du soleil. À la sortie de ta couche, l'esprit encore embrumé par les restes du soleil, tu ne fais que rêver à ton premier repas et à ton bain, ne prenant pour seule précaution devant ton invitée, que tu assumes être encore sous les draps, de vaquer à tes occupations le plus silencieusement et le plus rapidement possible. Pour ne pas qu'elle perde la moindre seconde, il te fallait être de retour avant que les premières lueurs ne la tirent de sa torpeur, en espérant que tous les engrenages se mettent en route et que les événements s'enchaînent comme tu l'espères. Pas le temps pour les excès de toilette ce matin, à peine terminé d'engloutir ton plat de fruits et de quinoa que tu finissais de passer ta peau à l'éponge humide pour en gratter le peu de crasse que la nuit aurait pu y laisser, avant d'enfiler tes cuirs et de prendre le chemin des portes de la Cité.
Tu marches à travers la ville la mine fermée, anxieux à l'idée de ce qui pourrait advenir de ta prochaine rencontre. Que tout se passe bien et non seulement cela marquerait une avancée pour la Cité, mais il se présenterait une incroyable opportunité pour l'étude dans laquelle tu accompagnais maintenant Enoriel ; que tout se passe mal au contraire et tu ne sais même pas si tu pourrais rentrer en vie. Quand les Garnat étaient cruellement sévères, le jugement des elfes de Tava'Mëar était d'un sadisme navrant. Loin de toi l'idée de te retrouver piégé dans une suite de duels qui durerait jusqu'à ce que tu perdes la vie ou qu'ils se lassent de voir mourir leurs guerriers face à toi. Tu souffles bruyamment, cherchant à combattre à la fois tes angoisses et l'air froid des matinées de fin d'automne.
Il serait seul. Tu serais seul. Vous vous montreriez certainement tous deux aussi craintifs l'un devant l'autre. Vous étiez tous deux des guerriers élevés par des guerriers. Vous étiez tous deux convaincus de faire ce qu'il y a de mieux pour votre peuple ; sauf que vos désirs étaient diamétralement opposées. Le passé avait remis l'inertie de chaque camp à zéro. Plus aucun d'entre vous n'avait le droit d'avancer, tant que l'autre jugeait que son avancée le forcerait à reculer. Il s'agissait aujourd'hui de renouveler les pourparlers, que l'on infirme ou confirme une manière d'aller de concert de l'avant. Espérons simplement qu'ils aient pensé une autre voie que la pure et simple destruction de vos pierres.
Vos silhouettes se détachent de la lumière rosée perçant à l'horizon, portant leur ombre sur le bord de la fosse avec une douceur sanguinaire.
- Hird'Ornë. - Enda'Otha
Aucune révérence, aucun autre échange de politesse, simplement des yeux rivés dans ceux de leur interlocuteur, à la recherche de la moindre faille dans laquelle s'engouffrer.
- Qu'est-ce que tu veux cette fois-ci ? M'implorer encore une fois de vous laisser accès aux ressources du plateau Est ? Les terres de Lanthaloran ont été reprises par la Mère. Vous ne possédez pas plus de droits sur elles que nous. Seule compte la loi du plus fort. Tes frères veulent mes pierres ? Qu'ils les payent de leur sang... - ...Pour en verser encore un peu plus sur le visage de la Déesse alors que l'Anaëh sort à peine du Deuil ? Tu sais très bien qu'il en est hors de question pour nous, et je sais très bien que tu ne prendrais pas autant plaisir à me provoquer si tu ne le savais pas. - Parce que tu penses ton armée nous effrayer ? un macabre sourire se peint sur le visage de l'Ornedhel Vos armures ne valent rien devant notre communion avec l'Oeuvre. La nature vous aura détruit avant même que vous nous ayez touchés. - Et pourtant te voilà face à moi. tu lèves hautainement le menton, baissant les yeux sur un interlocuteur dont le haut du crâne dépassait à peine l'altitude de ta clavicule Une fois de plus. Tu sais comme moi que cette situation n'emmènera rien de bon pour personne. Un jour les Daranovans seront fatigués et voudront reprendre ce qu'ils considèrent être à eux, et que ce soit mon armée ou ton clan, le tribut sera lourd. - Alors qu'est-ce que tu veux ? - Tu reprends en un véritable face à face Le droit de venir librement sur les terres de l'ancienne Cité de Lanthaloran pour en récupérer les mémoires. - Le chef de clan soulève un sourcil C'est tout ? - Nous prenons déjà assez, tout ce qui nous manque, c'est ce que vous nous avez forcé à laisser derrière. - Mais admettons que nous vous laissions libre accès aux ruines, vous gâchez l'un de nos terrains de chasse pour jouer gentiment avec les bibelots qui traînent, mais nous, on y gagne quoi ? - Je pensais ce point déjà avoir été abordé. - Je répète : Le regard du chef des Tava'Mëar s'injecte de sang, et son discours ralentit, signe de la menace qu'il faisait en ce moment peser sur toi Qu'avons-nous à y gagner. - Théories métaphysiques, formules d'artisanat, écrits de science, autant de choses que votre combat perpétuel contre les dangers de la Prime Oeuvre ne vous laisse pas toujours le temps de développer. - Je préfère cela l'expression de l'Ornedhel s'adoucit, se faisant presque amicale Je savais que nous finirions par faire bonne affaire. Vous avez une ennéade à partir du lever du soleil d'aujourd'hui pour rassembler ce qui vous appartient et nous offrir notre part. Le chef de clan se retourne sans plus de politesse, s'adressant à toi dans son dos Mais que les tiens se fassent menaçants ou s'emparent de ce qui ne leur est pas destiné, et nos prochains messages s'articuleront en pointes de flèches.
Il s'en va, s'enfonce dans la fosse. Tu retournes vers Daranovar, enfin, l'aube déjà bien avancée.
Ta démarche à travers les rues pavées est plus légère, portée vers le ciel par la satisfaction devant la véracité de ton analyse. Hird'Ornë vouait une obsession à peine dissimulée pour les créations Taledhelles. Lui dont le clan fait culte de la puissance brute, lui don le clan respecte diligeusement la loi du plus fort, il ne pouvait manquer une occasion de s'emparer de savoirs qui pourraient plus tard lui servir à prendre l'ascendant sur vous. Composition de vos armes, tactiques militaires, connaissances en magie... si les Noss avaient leurs propres enseignements, être au fait des vôtres ne leur offrirait qu'un avantage de plus. Un avantage qu'il ne mettrait d'ailleurs probablement pas à profit de la manière dont il menace de le faire, lui qui malgré son impassibilité devant la peine de mort, haïssait autant que vous l'idée d'un bain de sang.
Le soleil était complètement levé, et tu te trouvais par conséquent bien étonné de ne pas avoir trouvé Enoriel déjà affairée à fouiller les rangées de ta Bibliothèque personnelle, ou à se préparer pour partir arpenter les rayons plus fournis de celle de la Cité. La pauvre devait avoir veillé plus tard que de raison. Dommage, elle apprendrait à ses dépens que l'on échappe pas à la promesse d'un réveil matinal, et tu l'espères cela la pousserait à gagner son lit plus rapidement la prochaine fois.
Tu frappes une fois pour t'annoncer, sans obtenir de réponse. Tu frappes une seconde fois pour lui laisser le temps de se sortir en douceur du monde des rêves. Tu frappes une troisième et dernière fois, plus vigoureusement, espérant vainement provoquer le déclic. Tu rentres finalement, pour te trouver accueilli par un éclat de voix que tu aurais espéré entendre arriver plus tôt.
Sylvaine ou pas, une nuit sans sommeil creusait le visage. Enoriel n'avait pas dormi, et ses répliques à peine censées en plus des cernes venaient le prouver.
" Soit tu doutes fortement de la possibilité de la conjuration spontanée d'un sortilège, soit tu me dois une explication plus poussée."
En espérant qu'une elfe privée de sommeil soit capable d'une explication plus poussée.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Sam 22 Avr 2017 - 17:42 | |
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Ce fut à peine si j'entendis la réplique d'Artiön. Non en fait, je ne l'entendis aucunement... ou peut-être un peu... mais je ne me rendis pas compte qu'il était là, comme si c'était juste une petite voix qui m'avait soufflé cette demande d'explications, et bien sûr je ne pouvais que répondre à cette volonté de savoir. Après une moue rapide je me relevais, fis un geste en suspend de la main droite tout en réfléchissant à mon nouveau problème et commençais à parler tout en tournant autour de la table.
"La conscience éthérée est juste le fait que l'esprit ait pleinement conscience de ce qu'il fait lorsque la magie est invoquée : il se connecte à la magie, s'identifie à elle, l'appelle, la laisse parcourir le corps, module l'énergie magique selon des signes, une représentation visuelle de la modulation ou autre. L'absence de conscience éthérée est donc le fait que si l'esprit a pleinement conscience qu'en tant que personne il lance un sort, il n'a plus conscience de tout le procédé amenant à ce que le sort puisse existé et surtout avoir l'efficacité demandée. Par exemple, un mage maitrisant parfaitement un sort et l'utilisant régulièrement va dans certains cas finir par obtenir une mémoire corporelle du mode opératoire associé au sort et donc n'aura plus besoin de la conscience éthérée pour produire l'effet souhaité. Plus régulièrement, et l'on remarque ce fait souvent chez les jeunes apprentis ainsi que ceux qui sont confrontés à la guerre ou à des situations extrêmes sur le plan moral, la peine, la volonté de protéger ses pairs et le besoin de réagir très rapidement sur le champ de bataille font qu'il peut y avoir une absence de conscience éthérée.
Pour ce qui est de la promiscuité systémique, il y a trois approches types du mage à la magie. La première, utilisée notamment par les enfants ou encore les mages confirmés élémentaires ou, parait-il, de la vie, est l'approche continuelle qui consiste à se servir de quelque chose de déjà existant comme un courant d'air pour le faire continuer, l'amplifier ou encore le dévier. La deuxième consiste au contraire de partir d'absolument rien et de créer uniquement par transmutation de l'énergie, tout comme les autres par la suite. Elle est la centripète, celle qui demande à amener de l'énergie à soi avant de la transmutter et d'en faire un sort. La troisième, kinesthésique, est lorsque l'on cherche au contraire à prendre l'énergie en soi ou dans la terre sous ses pieds pour ensuite l'expulser à l'extérieur après que le mode opératoire du sort soit terminé. Et dans toutes les autres approches magiques existantes se trouve l'approche systémique, beaucoup moins connue et utilisée car généralement instable ; ceux qui l'utilisent sont surtout ceux qui passent pour le dessin ou des combinaisons plus ou moins matérielles pour pouvoir lancer leur sort. Le principe est que les éléments essentiels à la transmutation et la réalisation du sort se combinent de sorte à créer un système, ou un... un engrenage voilà ! Il existe plusieurs combinaisons possibles, ayant des effets différents, mais une seule permet de lancer le sort avec le meilleur effet possible. Ce qui fait que cette approche peut s'avérer extrêmement complexe."
Tout en expliquant, j'avais craché un peu de salive dans la paume de ma main et avait commencé à produire dans l'air des mouvements d'eau afin de pouvoir visualiser ce qu'il se déroulait avec les différentes approches. Si bien qu'au final j'étais entourée de statues d'eau flottantes... malin ça... D'un geste de la main elles se regoupèrent toutes en une seule et elle continua à flotter alors que je reprenais.
"La promiscuité systémique est une partie de l'approche systémique : c'est lorsque deux parties d'une combinaison entrent en contact et forment une première transmutation. Ou, pour ainsi dire, c 'est lénergie employée et transformée dans le cadre d'un sort, mais incomplète par rapport au sort prévu. Ainsi, l'absence de conscience éthérée combinée à de la promiscuité systémique de la force magique peut être traduite comme étant l'intuition ou le mécanisme d'un mode opératoire incomplet d'un sort faisant appel à une puissance, j'imagine purement magique. Hé mais ce n'était pas en partie ce que m'a montré Artiön tout à l'heure ? Bon quoi qu'il en soit la transmutation primale est ce qui permet justement de poursuivre un mode opératoire et pas l'inverse, la transmutation primale, primaire ou première selon les mages et les cycles, étant simplement le changement pur et direct d'une énergie en autre chose. Et... Depuis quand êtes-vous là ?!"
J'avais fini par me retourner et, peut-être parce que j'avais mentionné son nom juste avant, mes yeux avaient croisé les siens et étaient restés plantés là sans que mon esprit n'arrive à comprendre ce qui se passait ni que faire. J'étais soudainement arrachée à ma contemplation ainsi qu'à ma bulle protectrice, aussi soudainement la boule d'eau qui flottait paresseusement dans la pièce s'écrasa sur le parquet dans un bruit qui me perça les tympans et je sentis ma tête se vider de mon sang. S'ajouta à cela une peur intrinsèque, une crainte que je ne pouvais expliquer mais qui me fit vouloir me sentir extrêmement petite et invisible. Artiön dut remarquer mon malaise parce qu'il réagit, je dois avouer que sur l'instant ce fut un peu flou. Puis je me réadaptais à la réalité d'en-dehors des livres et des explications magiques. Malgré que ce fut assez rapide, jebaissais les yeux vers le sol tout en entourant mes jambes de mes bras.
"Désolée... cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Lorsque je suis dans une bibliothèque je n'ai jamais ce problème."
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Sam 22 Avr 2017 - 21:32 | |
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Si on t'avait prévenu que combiner sa passion pour la magie au manque de sommeil était le meilleur moyen de sortir Enoriel de sa carapace, tu n'aurais probablement pas cherché à lui faire la conversation avant d'avoir usé ses barrières ! Voilà une plaisanterie que tu te permettrais très certainement quand le climat y serait plus propice... et lorsqu'elle te laisserait le temps d'en placer une. De toutes les variantes d'épuisement physique et psychologique que tu avais pu observer durant tes séjours sur le champ de bataille, celle-là en était soit une nouvelle, soit la déclinaison d'Enoriel de la folie sanguinaire que connaissaient certains soldats lorsque les situations commençaient à leur sembler désespérées. Au moins les explications abondaient, tantôt dans le sens que tu avais premièrement imaginé, parfois dans une parfaite perpendiculaire, mais heureusement jamais en tangente obtue. Comme quoi tout militaire que tu fus, tu ne souffrais pas trop du manque d'éducation que les érudits aiment à vous attribuer.
Tu souris, tu réapprends, tu analyses et fais ta critique intérieure du discours de la demoiselle. C'est finalement plus d'ailleurs à la forme qu'au fond que tu juges, moitié surpris mais tout de même surpris de la voir s'exprimer avec tant de verve. Moins surpris par contre, malgré son exagéré malaise, devant sa réaction une fois que son regard se soit accroché au tien. De peur qu'elle n'aille imiter sa création en s'écrasant au sol, tu passes rapidement derrière l'élémentaliste et lui force ton assistance. Tes mains viennent fermement prendre ses épaules et l'une de tes jambes se place de manière à lui offrir support si elle venait à s'affaisser. Si tu avais au départ trouvé quelque chose d'attendrissant à sa timidité, tu en voyais maintenant la face la plus tragique, et ses excuses ne faisaient que rendre la situation plus gênante encore.
- Pas d'inquiétude gênant, mais tu as connu pire La fatigue ne doit pas jouer en ta faveur.
Tu la raccompagnes lentement à sa position de protection, avant de prendre un peu de recul et de t'accroupir face à elle, qu'elle ne se sente pas réduite, et tu reprends, selon ses propres termes.
- Quant à ce que je t'ai montré tout à l'heure, tu y es presque. Je te l'ai déjà probablement dit, si le mécanisme semble à première vue simple, il est en réalité la conclusion d'enchaînement très complexes tu soupires qui heureusement finissent par devenir plus intuitifs au fur et à mesure de l'exercice. En ce qui me concerne, la base de ma pratique est systémique et à chacun de mes sortilèges il y a un schéma pulsatoire associé, mais ce n'est finalement que la partie émergée du glacier. Là où tu marques un point, c'est que ma manière d'utiliser la magie est le résultat de modes opératoires que l'on pourrait qualifier d'incomplets, et que j'imagine que lorsque j'ai affaire à un organisme que je connais déjà assez bien, je ne prends pas forcément le temps de conscientiser mes gestes.Tu marques une pause, le temps de t'assurer avoir son attention Le procédé systémique est à la fois mon déclencheur et mon façonneur, c'est lui qui me permettra de dévier les flux et d'engager la transmutation, mais au vu des quantités d'éther avec lesquelles je fonctionne, tenter des transmutations complète à répétition serait beaucoup trop dangereux, alors je me décharge d'une part de l'énergie pure mobilisée selon les principes de la kinesthésie, avant que le mode opératoire principal ne soit terminé. L'interruption du mode opératoire principal crée un déséquilibre dans les échanges de forces, et par conséquent accélère la libération d'énergie qui va suivre. Il s'agira d'être assez rapide et précis pour terminer d'en transmuter la partie exploitable sans se faire obstacle à la libération du surplus. Tu lui prends les mains et te relève, la forçant à elle aussi se mettre debout Mais assez parlé de moi, j'ai hâte de vous entendre décrire votre manière de faire, alors filez vous préparer, nous continuerons de discuter en chemin. Nous avons obtenu des Noss qu'ils nous laissent fouiller les ruines de Lanthaloran, alors on a de la route à faire aujourd'hui.
En espérant qu'elle continue d'aussi bien tenir le manque de sommeil, à défaut de quoi soit elle t'autoriserait à t'en remettre à la magie de la vie pour lui permettre de terminer la journée, soit tu devrais couper court à tes plans.
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| | | Enoriel
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 24 Avr 2017 - 15:54 | |
| "Pas d'inquiétude. La fatigue ne doit pas jouer en ta faveur. - Je ne suis pas fatiguée..."
Je n'étais pas fatiguée, et encore moins assez pour faire un malaise. Je savais très bien à quoi cette réaction était due et je m'en voulais d'être ainsi tombée dans ce travers. Etant jeune, mon père m'assurait que c'était une qualité que de pouvoir tenir bon tout du long où j'étais dans mon élément, mais qu'il me faudrait faire attention à la façon dont j'utilisais cette capacité. Plus tard, cette même qualité s'était vue pourvue d'un revers de médaille conséquent. Je me réfugiai en effet derrière mes livres et essais magiques, me coupant du monde et de tous ces elfes qui n'arrivaient pas à me voir différemment que comme étant la prometteuse fille de l'archimage Beliandar. L'Histoire et les recherches étaient ainsi devenues mon monde, l'endroit où je serais en sécurité loin du regard des autres, loin de l'ombre de celui que j'avais le plus aimé. Monde dans lequel je m'enfermais encore, la mort de mon paternel n'ayant rien arrangé à ce revers de médaille. J'en oubliais le temps qui passe et lorsque mon esprit ne se préparait pas suffisamment à revenir à la réalité, je pouvais faire un malaise plus ou moins important. C'était exactement ce qui venait de se passer, et j'en avais honte.
Je relevais les yeux vers Artiön alors qu'il m'expliquait doucement la manière dont il procédait en tant que mage de guerre, me faisant ainsi comprendre que j'avais bien lu l'ouvrage et que ce qui me paraissait impossible ou ayant complètement évolué était au moins en partie effectif pour les mages tels qu'Artiön. Je boudais presque de tant devoir apprendre sur ce sujet, mais je ne répondis rien. Je préférais inscrire dans ma mémoire tout ce qu'il me racontait pour après le noter rapidement sur un papier. J'acceptais ses mains sur les miennes et me levais en même temps que lui. Il était désormais temps que je me prépare pour un voyage vers Lanthaloran, une cité pleine d'histoire et dont les ruines risquaient fort de me faire rêver - avait-il l'intention de rentrer bientôt ? - Je demandais donc si je pouvais faire une toilette rapide avant de partir, me rendant seulement compte que j'étais encore dans la même tenue... et que j'avais passé ma nuit à lire.
Une quinzaine de minutes plus tard j'étais fin prête, propre, habillée d'un pantalon brun ainsi que d'une chemise blanche - nous allions dans des ruines, autant éviter de déchirer une robe à fouiller un tel endroit - et les cheveux noués en une longue queue. Ce n'était pas un style auquel j'étais habituée, mais j'avais appris à mes dépends d'avoir une telle tenue dans mon faible arsenal. Pour le reste je portais en bandoulière mon sac avec un carnet, quelques notes et de quoi écrire, avec en plus deux petits pains aux fruits comme je les aimais tant. Mon livre de recherches je le laissais chez Artiön, au cas où il nous arriverait quelque chose... qu'il ne soit pas perdu ou abîmé par les intempéries.
Sans faire le moindre bruit je descendis au rez-de-chaussée pour y trouver le mage en train d'attendre. Comme pour la veille, il fallut que j'arrive près de lui pour qu'il me remarque. C'était ça d'être trop timide... il arrivait qu'on développe certains talents.
"Ca ne me va pas forcément... mais je suis prête." Fis-je en le regardant avec un petit sourire gêné. Je n'étais vraiment pas habituée à porter un pantalon...
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 24 Avr 2017 - 19:00 | |
| Pas fatiguée, pas fatiguée… tu ne la contredirais pas, du moins pas à haute voix. Tu connais très bien cette sensation : se retrouver plongé dans le travail au point d’en perdre le compte du temps, faire fi des besoins vitaux au point de profondément les oublier, et effectivement ils ne se rappelaient à vous que plus tard, bien plus tard, mais quand ils se rappelaient à vous ils vous rongeaient comme vous ne les auriez jamais cru capables de le faire. La probabilité est forte qu’Enoriel n’ait jamais eu à le vivre de la même manière que vous les soldats. Il ne s’agissait jamais pour elle que de ses études, sa vie n’étant pas engagée, l’adrénaline retombait plus vite, sûrement assez vite pour ne pas qu’elle ait à en payer trop fortes conséquences… et puis les bibliothèques étaient en général moins hostiles que les champs de bataille.
Tu te poses au salon, triste sourire au visage, jouant des doigts autour de ton sceptre en attendant que la Dame ait fini de se préparer. Pas fatiguée, et convaincue de sa bonne santé. Tu en venais à te demander si ce soir était une exception ou si au contraire tenir ce rythme était son habitude. Si nuits blanches et réveils matinaux étaient son quotidien, alors tu possédais une piste quant à l’explication de l’apparente faiblesse de son corps et parallèlement un aperçu de quel serait le combat de tes prochaines semaines. Qu’elle ose se laisser surprendre encore une fois à refuser de se reposer et tu te verrais obligé de lui forcer le sommeil. D’une manière ou d’une autre…
- Parfait !
Aussi discrète qu’elle puisse être, maintenant que tu ne t’attendais plus à l’entendre venir de loin, elle ne te surprendrait plus. Tu n’avais de toute façon pas de temps à t’autoriser à sursauter. Lanthaloran n’est pas bien loin, mais le peu de retard que vous aviez déjà pris restait autant de temps en moins à consacrer à vos recherches, et du temps vous en aviez déjà peu. Ton regard au départ pris d’inquiétude s’en détache instantanément dès l’instant ou ton visage arrive en vue de ton invitée, reprenant la mine décidée et le sourire fier qui sont il y a longtemps déjà devenus ta signature. Porte ouverte, tu invites Enoriel à quitter les lieux, puis prend les devants, te dirigeant à grands pas vers les bordures de la Cité, au grand étonnement de ton accompagnatrice, qui devait malgré son sens approximatif de l’orientation s’attendre à ce que tu te diriges vers l’entrée principale.
- On ne passe pas par la grand-porte aujourd’hui. Les Faïra n’apprécient pas les lieux trop passants, on a préféré du coup leur réserver un accès pour qu’eux et leurs cavaliers puissent se déplacer en leur évitant un maximum de stress.
À mi-chemin entre l’appartenance à la Cité et au domaine sauvage, les terrains d’entraînement des ailiers, et les étables servant de repos à leurs montures juraient avec l’apparence très urbaine du reste de la Cité des Armes. Ici l’œil pouvait se lever et se perdre vers l’horizon aussi loin que portait le plateau rocheux sur lequel était perché la ville. Le terrain était à l’image de la pratique qu’il abritait, une porte ouverte vers l’extérieur. Le dressage des Faïra avait cela de difficile que les félins ne pouvaient pas être maintenus immobiles aussi longtemps que le pourraient des Meharas. Tout était donc aménagé pour leur autoriser une liberté de mouvement à laquelle leurs compagnons devraient s’adapter. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui te poussaient à autant te presser. Quand elle n’était pas sollicitée avant que le soleil ne soit trop haut dans le ciel, Vìrin s’en allait vers la forêt de montagne.
Tes yeux scrutent attentivement l’endroit, et tu pries intérieurement que vous ne soyez pas arrivés trop tard, que l’idée n’ait pas pris à ta partenaire de partir en promenade plus tôt qu’à l’accoutumée. Vous marchez tous les deux vers les parts les plus externes du terrain, et au fur et à mesure de votre avancée, Enoriel peut sentir s’installer en toi anxiété et agacement. Ton souffle raccourcit, tes doigts commencent à trépigner, et c’est au moment où tu t’apprêtes à finalement abandonner l’idée de votre sortie que vient te surprendre le responsable des lieux, accompagné de celle que tu attendais.
- Tu as de la chance de m’avoir prévenu de tes plans Artiön, j’ai pu convaincre notre toute-belle de t’attendre encore un peu. - Tu ne sais pas à quel point tu me sauves Wintìl. Je ne me serais décidément pas vu faire la même chose à cheval.
Le félin s’approche de toi, quémandant attention que tu lui offres sans plus attendre. Un court échange de flatteries, un signal frappé à son flanc, et Vìrin t’autorisait à monter en selle. Tu tends par la suite la main à Enoriel, lui offrant de te suivre au dos du destrier à la robe de Lune.
- Accroche-toi bien, Lanthaloran est de l’autre côté de la Fosse. Le voyage risque d’être mouvementé.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Sam 29 Avr 2017 - 15:14 | |
| Au fur et à mesure que nous avancions, je me demandais de plus en plus ce que nous faisions là. Je ne voyais pas du tout où nous étions et mon guide devenait de plus en plus anxieux, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. C'était certainement de ma faute... je n'avais pas osé demander ce qu'était un faïra, n'étant pour le coup pas sûre de moi - ou plutôt n'avais-je pas voulu comprendre ce qu'Artiön avait insinué. Puis l'énervement passa lorsqu'un autre elfe apparut accompagné d'un félin, et le sourire fier de l'elfe au trident réapparut sur son visage. Visiblement, il avait trouvé ce qu'il cherchait... ou bien l'être qu'il cherchait.
Comme à mon habitude je ne dis rien, me contentant d'observer les deux elfes et le faïra. Si je comprenais bien... on n'aurait pas pu prendre les chevaux ? Au pire je les aurais fait voler en cas de soucis... non ? Vraiment ? J'étais obligée de monter sur un félin pour la première fois de ma vie ? Et j'allais faire comment pour tenir dessus ? Je n'allais pas m'accrocher à Artiön quand même... si ? Pourquoi fallait-il qu'il soit monté sur le dos de l'animal et qu'il me tende la main pour m'inciter à faire de même ? Et surtout pourquoi je n'étais pas foutue de dire non et que main main s'avançait déjà timidement pour que le reste de mon corps vienne le rejoindre ? HEIN ?! Non mais Eno, là, tu me déçois ! Bon... bref... maintenant il allait falloir que... que... punaise Enoriel...
A peine l'animal avait-il bougé que je m'étais serrée très fortement contre Artiön, l'entourant de mes fins bras et cachant ma tête derrière son dos. Le voyage s'annonçait pénible... peut-être bien autant pour moi que pour lui !
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 1 Mai 2017 - 19:46 | |
| En toute honnêteté, tu t’étais imaginé Enoriel bien plus réticente à l’idée de monter Vìrin à tes côtés qu’elle n’en faisait la démonstration. Si tu n’avais pas déjà pu observer son côté parfois quelque peu effacé, tu aurais pu jurer qu’il ne s’agissait là que des menues angoisses de la première chevauchée, rien de plus ; seulement en quelques heures Enoriel aura su te faire comprendre que derrière ce qui paraît de légères appréhensions chez elles pouvaient se dissimuler des traumatismes bien plus profonds… espérons maintenant qu’elle ait été assez honnête avec elle-même pour ne pas risquer le malaise une fois que votre destrier sera lancée.
Tu te penches légèrement en avant, prends correctement tes appuis sur la selle, et empoigne fermement les rennes de l’animal. Nul besoin du moindre à-coup, Vìrin comprend à ta simple posture qu’il est temps pour elle de se mettre en marche et aux changements de celle d’Enoriel qu’il n’est peut-être pas encore temps d’aller plus vite que le pas. Une fois la frontière de la Cité dépassée, toujours au pas, tu ne peux t’empêcher d’en rire à gorge déployée. D’une part parce que le contact du crâne de la Dame creusant dans ton dos te remémore des souvenirs, autant de ton apprentissage de la maîtrise de ces montures que de celui de tes camarades autrefois ou de jeunes recrues dont tu auras participé à la formation ; d’une autre part parce que le point de non-retour était finalement passé, et que jusqu’au bout tu étais resté mentalement préparé à ce qu’elle t’implore de faire demi-tour pour rejoindre son cheval et te propose de te suivre sur sa propre monture.
- Détends-toi. Pour l’instant nous sommes encore sur le plateau, mais une fois à la falaise, tu risques de nous faire tous les deux mal en restant aussi crispée. Il n’y a pas de danger, fais confiance à Vìrin.
Tu passes tes doigts dans la fourrure pâle de la féline, caresse à laquelle elle répond d’un râle satisfait, avant de lancer ses muscles dans un rythme plus soutenu. Le pas rapide est devenu un trot, et le trot au fur et à mesure que vous avalez la distance et qu’Enoriel se cramponne un peu plus fort voit ses foulées s’allonger. Lorsque les abords de la fosse sont en vue, les épaules de votre destrier se rapprochent encore un peu plus du sol, ses pupilles et les tiennes s’aiguisent de concert, tu te penches en avant à presque te coucher contre son cou, forçant ta passagère à suivre le mouvement, lui imposant le tempo des chocs des coussinets de la Faïra contre le sol durci par le froid de l’Automne sur sa pente descendante, espérant qu’éventuellement se sentir part intégrante de votre chimère tricéphale la conduise à se relâcher. La part la plus dure était là.
- Reste calme tu ordonnes fermement d’accord ?
Le précipice était juste devant, et lancés plus vite que ne courent les plus rapides des meharas, il était clair que vous ne prendriez pas d’autre direction. Vìrin se jeta tout bonnement dans le vide, et l’espace d’un instant, la gravité disparut et le temps s’arrêta. Tout sauf vos cœurs. C’est l’effet que fait le début d’une chute libre. Vos corps encaissèrent ce qu’il restait de la force du choc quand les pattes du félin rencontrèrent enfin une nouvelle plate-forme. Le début de la traversée commençait. De rocher en rocher, puis de rocher en branches, puis de branches en rochers, la Faïra faisait d’incroyables bonds en direction de l’autre face de la fosse. Elle était rapide, rapide et adroite au point de donner l’impression de ne pas faire le moindre arrêt. Elle avalait le vide comme elle courait, peut-être plus vite encore, au point de laisser croire à qui fermerait les yeux qu’elle est dans un simple galop.
- Attention, on attaque la remontée.
Là le Caengal se bat contre la gravité, se voit forcée un rythme plus saccadé, une approche moins confortable. Elle ralentit sensiblement, et même privé de la vue la verticalité des déplacements devient évidente. C’est ici que la crispation est potentiellement la plus dangereuse car c’est maintenant que vous êtes les plus exposés aux jets. Si la vigueur avec laquelle elle creusait entre tes omoplates était un indicateur au moins partiellement fiable de son degré de tension, alors tu pouvais avec certitude affirmer que le corps d’Enoriel la ferait quelque peu souffrir une fois à nouveau à terre. Au moins autant que souffrirait ton dos.
- Et voilà. Tu descends, jouant des vertèbres pour faire passer la douleur Ce qu’il reste de la Cité de Lanthaloran. Tu tends les bras avec un enthousiasme nostalgique Observe bien, note tout ce que tu peux, mais surtout, ne déplace que ce que tu as besoin de déplacer. Les Tava’Meär veillent au grain.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Sam 6 Mai 2017 - 19:01 | |
| Crispée. J'étais aussi crispée à serrer Artiön que pouvait l'être du lierre au tronc d'un arbre millénaire. Je ne vais pas me mentir, j'ai crié, n'étant aucunement habituée à voler dans tous les sens sur le dos d'un félin. Pourtant, le vol, ça me connaissait bien pour être mage de l'air. Mais la vitesse et les roulements de muscles d'un animal, ce n'était franchement pas mon fort... Quoi qu'il en soit nous étions enfin arrivés sur la terre ferme et ma tête avait creusé le pauvre dos de mon guide. Et... et puis je ne me sentais pas bien... pas bien du tout même. J'avais carrément envie de vomir.
Au bout d'un long moment le daranovan réussit à se tourner vers moi, une fois que ma tête ne fut plus collée contre lui. Apparemment je n'étais pas bien belle à voir : cheveux complètement ébouriffés et visage presque aussi livide que celui d'un mort, je devais plus ressembler à un fantôme qu'autre chose. Après de longues secondes j'arrivais à descendre de monture, chancelante, puis m'agripais au bras d'Artiön pour ne pas tomber.
"Je... je crois que la prochaine fois je m'occuperai du trajet."
J'inspirais profondément, éclairais mon visage d'un sourire, allais m'appuyer contre un arbre plus loin puis expirais tout l'air qui se trouvait dans mon corps. Il fallaut bien cinq minutes et une délicieuse miche de pain aux fruits secs pour que je remette de mes émotions. Evidemment je n'était pas avare, j'avais également proposé de cette merveille gustative à Artiön...
"Voilà, je... je vais mieux. Vers où allons-nous dans la cité ?"
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 8 Mai 2017 - 20:29 | |
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Tu refuses la collation d’une simple paume tendue, le regard dur, porté sur les bâtiments délabrés se soulevant devant vous. Les restes de fontaines et de bassins crachant leurs eaux en un chaotique réseau d’étangs où la vie s’est plus ou moins efficacement installée, les lierres et les lichens grimpant sur les pierres déjà érodées de piliers effondrés et d’habitations méconnaissables. Chaque fois que le spectacle s’offrait à tes yeux tu avais un peu plus de mal à y croire. Dix ans. À peine une décennie et Kÿria avait déjà autant déconstruit de ce que les elfes ont mis des cycles entiers à mettre sur pieds. Voilà à quel point vous étiez petits devant votre Mère. Chagrin, nostalgie, remords sont autant de sentiments qui te prennent à la gorge à la pensée de ton ancien foyer, mais jamais, oh grand jamais tu n’éprouvas de ressentiment. La destruction était l’œuvre de l’Anaëh, le fait de votre Mère, et bien que tu ne comprennes pas exactement quel fut son objectif, tu restes assez confiant en la bienveillance de Kÿria pour être persuadé qu’il y en a un, et que tout cela doit aboutir à un mieux.
Là n’est tout de même pas raison de tout laisser derrière, et c’est bien comptant repartir avec le maximum, d’informations au moins, que tu t’aventurais à travers les ruines en compagnie d’Enoriel.
- Les bâtiments du Peninor Angol sont dans l’Arrière-Cité. On en a pour quelques dizaines de minutes de marche.
Tu prends les devants, la guidant comme tu l’as fait la veille, à travers les restes des anciennes rues Lanthalorannes. Tu es tendu, tant par la triste vision des façades à moitié écroulées des bâtiments qui t’ont vu grandir que par la pensée que derrière chacune des pierres pourraient se trouver une paire d’yeux attentive, en attente de la moindre occasion pour appeler ses jumelles à vous donner l’assaut. Vìrin elle-même marche tête basse et épaules creusées, vous ouvrant la marche en humant frénétiquement l’air ambiant.
- On a le choix à partir d’ici entre directement se diriger vers les bâtiments du Cénacle ou fouiller les ruines de la Grande Bibliothèque. À toi de choisir.
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| | | Enoriel
Elfe
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Lun 8 Mai 2017 - 21:37 | |
| Trop mal pour me rendre compte de où nous étions réellement, je ne compris pas de suite pourquoi Artiön laissa son visage se durcir lorsqu'il se retourna. Ce ne fut qu'une fois que mon esprit se rouvrit à l'environnement extérieur que mes lèvres se séparèrent, sans qu'aucun mot ne s'échappe de la prison qu'elles pouvaient devenir. Mes yeux s'écarquillèrent et tout en écoutant le daranovan, je m'avançais.
C'était absolument magnifique... magnifique et tout autant triste et horrible. Je n'étais jamais venue dans cette cité, ou bien juste une fois peut-être, et malgré le fait que je n'avais pas suffisamment de souvenirs de ce lieu je pouvais voir comment elle était avant que la Mère n'ait décidé de reprendre ses droits sur elle. Quelle était l'architecture, comment était agencée la place, à quoi tout cela devait ressembler lorsque des elfes y vivianet encore. J'imaginais sans problème des citadins marcher dans cet espace, pour certains prenant juste le temps de s'asseoir au bord de l'une des fontaines pour discuter, d'autres trouvant un banc dans un coin pour lire un livre. Le bruit de l'eau tombant au creux des fontaines, les bruits de pages tournées avec précaution, les bruits de pas, les mots prononcés, le rire d'un enfant heureux de montrer quelque chose à sa mère...
Un faible sourire apparut sur mes lèvres alors que la mélancolie presque éternelle qui m'habitait se montrait en force sur mon visage. Tout ce que j'avais vu l'espace de quelques secondes, tout ce que j'avais entendu, ressenti... ce n'était que mon imagination, une réaction résultant de ce que je pouvais percevoir du passé. Désormais ce n'était plus la même forme de vie qui hantait Lanthaloran... Je relevais la tête, essayant de supprimer de mon esprit ces quelques secondes de bonheur ; les quelques fois où j'avais la chance de découvrir un vieux monument ou encore quand je pénétrais dans une zone abandonnée, je ne pouvais faire autrement que m'imaginer la vie qui y était à l'époque, où les personnes ont posé le pied, quelle était leur démarche, ce qu'ils avaient comme préoccupations quotidiennes... Se mettait alors à parler l'historienne qui était en moi et qui rêvait d'avoir le pouvoir de voyager dans le temps et l'espace, ou tout du moins d'avoit le pouvoir de pouvoir voir le passé, même en restant dans le présent. Des pouvoirs qui n'existaient certainement pas, et ce n'était pas plus mal. J'imaginais sans problème quels lourds secrets pourrait devoir garder un tel mage et quelle serait sa tristesse de ne pouvoir changer le passé, de voir de ses propres yeux des vies s'éteindre sans pouvoir les aider.
"On a le choix à partir d’ici entre directement se diriger vers les bâtiments du Cénacle ou fouiller les ruines de la Grande Bibliothèque. À toi de choisir. - Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous et il semblerait que la partie qui nous intéresse le plus se trouve au Peninor Angol. Autant commencer par cela."
Si lui et le félin étaient sur leurs gardes, moi j'étais ailleurs. Ailleurs au point d'en oublier en partie ma timidité, mais pas au point non plus de ne plus rien voir. Pour preuve, Artiön put constater que j'esquivais très bien les pierres tombées et les éléments naturels qui pouvaient me faire chuter. Et je ne faisais aucun bruit. Cela pourrait paraître stupide de dire ça, mais j'avais toujours pensé que cet état de fait avait son importance, à savoir pourquoi.
Quoi qu'il en soit nous partions en direction de l'arrière-cité et il se passa une bonne vingtaine de minutes sans que rien ne vienne troubler les ruines - hormis notre présence j'entends. J'avais commencé à revenir à la triste réalité et je regardais souvent tout autour de moi. Puis, au bout d'un moment, je m'arrêtais et regardais vers ma droite ; rien. Pourtant, j'avais un mauvais pressentiment. Très mauvais, raison pour laquelle je me tins prête à faire appel à la magie. Un coup d'oeil vers Artiön, un essai pour prononcer une phrase, mais malheureusement cette fichue timidité maladive était revenue et j'avais trop peur de le déranger dans ses pensées ou ses observations. Et faire du bruit me mettait aussi quelque peu mal à l'aise. Le silence... j'aimais le silence depuis que j'étais jeune. Alors mes lèvres se refermèrent et je repris ma marche, tout de même inquiète. Etre prête... c'était tout ce que j'étais capable de faire.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Les secrets du Peninor Angol [Pv Enoriel] Mer 10 Mai 2017 - 4:27 | |
| Tu acquiesce d’un mouvement de tête, te dirigeant instantanément vers le lieu que tu auras tant plébiscité durant ces dernières heures. Les minutes s’égrainent avec une déplaisante lenteur, la mesure battue par les crachotements des lichens gorgés d’eau froide sous vos pas. En dehors de cela, le silence. Le silence le plus complet. Ton regard darde de gauche à droite, à la recherche de signes de la présence d’autres vivants, ceux que tu sais vous épier depuis les fenêtres abîmées, les buissons défeuillant et les murets encore debout. Qu’ils continuent de s’amuser tant qu’ils le peuvent, ils ne vous suivront pas bien longtemps, ou du moins s’ils le font tu ne seras bientôt plus apte à prendre conscience des indices qu’ils laissent ça et là en guise d’avertissement. Tu arrêtes la marche, brusquement, te mordant la langue de culpabilité à la vue des restes d’un atelier de verrerie. Les bâtiments du Cénacle ne sont plus bien loin, tu devrais le lui dire maintenant, tant qu’il en est encore temps. Mais prendrait-elle le risque de continuer si tu le lui disais ? Certainement pas, pas timide comme elle est… mais tu ne pouvais décemment pas continuer de la guider dans ces conditions. Elle est attentive oui, mais attentive ne fait pas d’elle une devineresse. Continuer sans rien dire c’était gratuitement l’exposer à un danger certain.
- Surtout ne me quitte pas des yeux, on a vite fait de se perdre.
Battez trop longtemps des yeux et d’un muret pouvait naître un véritable dédale. Les vibrations parcourant l’endroit ne mentent pas, des forces sont à l’œuvre encore aujourd’hui en ces lieux. Si Cìryon et toi n’avez pu rapporter que si peu des découvertes du Peninor Angol, ce n’est pas seulement parce que nombre d’entre elles ont trouvé les bras de Tari en même temps que les mages les ayant mises à jour. Si les secrets des Hauts-Mages vous sont toujours cachés, c’est qu’ils sont encore aujourd’hui gardés. L’Anaëh a violemment renversé les pierres de Lanthaloran, et ce faisant, elle a engagé un duel contre les habitants tenant au foyer qu’ils ont de leur mains bâti, aux objets qu’ils ont donné de leur temps pour rassembler et aux expériences qu’ils ont passé des vies à réaliser. Les racines de l’Anaëh lorsqu’elles ont couru contre les murs du Peninor Angol y ont trouvé des êtres séculaires, voir millénaires, prêts à tout pour protéger le fruit d’une existence de labeur, mais qu’est-ce que la force de mages devant celle d’une Déesse. Certains ont fui, d’autres ont péri, mais le combat qu’ils ont livré a à jamais changé les lieux. Que le ciel s’assombrissant dramatiquement au-dessus de vos têtes soit témoin de la férocité des affrontements de la malenuit, et que les cauchemars naissant de ce qui reste des échecs des Archimages soient cléments, que la barbarie d’un soir ne vienne pas à se répéter.
Les nuages noirs comme la suie se lancent dans une danse folle, accélérant au fur et à mesure que l’atmosphère s’alourdit. Tes doigts viennent fermement s’enrouler autour de ceux de l’élémentaliste, et tu continues de presser le pas vers l’avant, continuant de t’avancer vers des contrées plus étouffantes encore, vers le cœur des perturbations. Tu ne brises pas plus le silence que tu ne l’as fait durant le début de la marche, le battement de ton cœur à lui seul suffirait à remplir l’espace sonore, mais à tes sourcils douloureusement froncés ton accompagnatrice pourra comprendre que ta détermination dépasse de loin ta peur. Tu as déjà traversé cette épreuve, plusieurs fois. Tu t’en es sorti, plusieurs fois. Tu t’en sortiras, encore une fois… à moins qu’Enoriel ne t’ait accompagné avec plus de problèmes que de solutions. Le bruit d’une pierre qui roule. Ton cœur manque un battement, et reprends à la chamade lorsque de là d’où venait le premier son soit soufflée une phrase, d’une voix marquée d’un amusement morbide, inconnue à ton oreille, mais trop familière à celle d’Enoriel.
- Je vais voir qui c’est…
Sous les traits de Beliandar se dévoilait le sombre rêve de la thaumaturge.
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