Hayath
Drow
Nombre de messages : 76 Âge : 36 Date d'inscription : 02/02/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Deuxième maître, troisième vie [ Yindis ] [ RetroRP ] Mar 6 Fév 2018 - 23:43 | |
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Année 973 du mois de Favrius du cycle 10.
Au travers les ténèbres humides de ce sous-sol riche d’âmes asservies, l’écho d’une envolée de pas résonnaient de manière caverneuse, réveillant au passage quelques serviteurs qui séjournaient dans leurs cellules respectives. Aussi fidèlement qu’une portée canine obéissant au sifflet de leur maître, l’ensemble des résidents se secouaient les puces pour s’agenouiller devant le portail de leur appartement et d’en abaisser les yeux si bas, qu’il était désormais impossible d’en voir la lueur de quiconque. Cela pour la cause, arrangeât bien la pauvresse, qui n’y voyait de toute manière que peu dans cette épaisse pénombre. Le silence était d’or, de même que le rachis légèrement ployé de l’avant : voilà de simples règlements mais ô combien coûteux à défier.
« C’est l’heure! On se réveille! Je vous avais dit que j’avais une surprise pour vous! On se lève, allez. » Point un bruit en réponse, tous se levèrent pourtant à l’unisson. Leur maître s’approcha des premières cages, le sourire pendant au visage, comme si ce moment où il choisissait à sa guise lui donnait plus de satisfaction que l’activité même.
« Toi, tu viens. Tes vêtements t’attendent en haut, va te nettoyer aussi, Riokher te fera couler un bain. » Dit-il, en ouvrant la cage pour que détale aussitôt la femme aux attraits purement Eldéens. Il poursuivit sa marche inquisitrice, jusqu’à ce qu’il en dise à peu près les mêmes mots à un homme de pareil acabit, mais aux formes taillées dans le roc. Un gladiateur, à n’en point douter, qui ferait tourner le regard des femmes à coup sûr. Il termina sa montée devant les barreaux de la pauvresse aux iris d’améthyste.
« Tu aimerais venir, Hayath ? Tu aimerais que je te sorte? » Sans une once d’hésitation, elle hocha plusieurs fois la tête. Oh, elle avait bien pensé qu’il y avait chance pour elle d’y écoper, lorsqu’elle serait entourée d’hommes aussi malsaints que son propriétaire, mais en elle n’en avait cure. Elle pourrait manger, s’abreuver, se nettoyer, se vêtir proprement ; la chose sous cet angle, ce présentait à elle comme une bénédiction.
« Oui, rien au monde ne saurait me rendre plus heureuse, maître. » Souffla-t-elle docilement, les deux mains jointes devant elle, prête à déguerpir au même endroit que sa collègue.
Cinq heures plus tard.
Ici, l’Elda semblait bien loin, car de tous les présents à la convention, les Drow semblaient pour la cause, bien en minorité. À toute chose près qu’iceux revêtait en majorité, pour ne pas dire en totalité, le titre de maître ou maîtresse. Des nains, des humains, des elfes, beaucoup d’elfes et une foultitude de sang-mêlé figurait comme « invités involontaires ». C’est que les principaux concernés, ceux qui déboursèrent pour cette convention d’esclavagiste, avaient emportés avec eux leurs plus belles possessions! Des plus dangereux nains, aux plus fougueux humains, passant par d’autres spécimens tout aussi fascinants, une foire qui promettait! La demeure, somptueuse en tous points, savait accueillir la crème de l’esclavagisme pour la toute première foi et, son propriétaire semblait y avoir mis ses tripes sur la table afin de souligner le coup. Des cages suspendues étaient ici et là mises à disposition, une fontaine barbotait d’un rouge mielleux directement importé de Thaar, bougies et lanternes dansaient au gré d’une flamme faiblarde, tamisant du coup l’ambiance d’un niveau …
Ainsi, toutes les convives étaient prédisposées à discutailler en toute intimité, qu’importe le sujet abordé …
« Hayath ma jolie, va donc nous chercher à boire, tu seras gentille. » Exigea indirectement son maître, d’un sourire torve au minois. C’est qu’il s’était approprié un ton plus doux et mielleux, comme s’il cherchait à plaire à son interlocutrice, qui avait pour sa préférée un œil brillant de curiosité.
« Étrange créature, n’est-ce pas ? »
Ces occasions figuraient comme ces rares moments, où on lui avait octroyé la permission de troquer ses haillons usuels pour de plus somptueuses parures. À la mode des Eldéens, on lui avait fourni un morceau de vêtement tout simple et pauvre en tissu, une robe échancrée au dos ainsi qu’à la cuisse. Laissée en toute liberté, sa jambe nue ne possédait qu’à la cheville un petit anel doré où un œillet restait disponible à l’amarrage d’une chaîne. Son cou quant à lui, s’était vu aussi libéré de son entrave, afin d’être remplacé par un collier aux mêmes utilités, mais d’une richesse infiniment plus importante. Son dos, quant à lui –vierge de toutes marques- était exposé aux yeux indiscrets, donnant beau panorama jusqu’à la naissance de son séant. Aussi bien dire qu’ainsi nippée, ses défauts aussi flagrants fussent-ils, l’étaient d’autant plus.
Enfin, elle arriva à destination, près d’un comptoir ou trônait une foultitude de verres au liquide odorant. Au passage, elle s’était bien permis de jeter une œillade, concise, innocente mais à la fois coupable, vers une Drow au port altier, dont la prestance oppressante obligeait l’attention. Adéquatement dressée, elle n’en retrouva que plus rapidement l’attention au sol, une fois son écart de conduite terminé.
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