Triumvirat [Aléandra, Altiom]

Oglicos de la huitième ennéade de Barkios, an 10

Damons tira sur les rênes de son cheval pour l’arrêter. Ils n’avaient fait aucune halte depuis  la cité Melconzie où ils avaient passés la nuit. Damons était accompagné d’un officier ydrilotte, Lazarus Ponticelli, qui avait été missionné par l’archontesse pour lui présenter le comté. En effet, après avoir proposé ses services pour mater les influenceurs soltariis venus semer le trouble dans la cité d’Ydril, il s’était tout de suite penché  sur les cartes du comté. Officiant auprès du comte en qualité de conseiller militaire et politique, Damons s’était donné pour mission de proposer un plan de défense aux armées ydrilotes en cas d’invasion.  Il avait vu l’archontesse passer des journées entières dans son cabinet, à répondre à des lettres venant tantôt de la régence, tantôt de la suzeraine à soltariel. S’il ne les avait pas lu, il en devinait assurément la teneur…

- C’est magnifique. Cela correspond tout à fait à l’idée que je me suis faites du coin en me basant sur vos cartes. Ce mont au nord, il s’agit bien de Bellocastello ?
- C’est exact. Elle domine la cité de Mirabelo. Plus au sud, on devine également le fort de Blancagarda. Je le connais bien puisque j’y ai passé six années, comme lieutenant.
- Six ans ? C’est bien long.
- Certes, mais j’y suis allé avec fierté. Les trois forteresses qui encadrent Mirabelo sont considérés comme la clé des terres de l’Ydril, c’est donc un grand honneur d’en faire partie.
- La clé tu dis ? Je pense que c’est inexact.
- Comment ? Et pourquoi cela général Damons?
- C’est ce fleuve la clé, capitaine Lazarus. Celui qui le contrôle, contrôle le comté. Allons, ne traînons pas, je veux me rendre sur chacune sur de ces place-forte. »

Pour Damons, qui était un réel passionné de cartographie, c’était toujours un exercice intéressant que de confronter la lecture de la carte à la vision du terrain. En choisissant Mirabelo comme point de défense pour les armées ydrilotes, seulement par la topographie, soit sans même savoir que la cité était entouré de trois puissants fortins, il faisait preuve d’une très bonne appréhension du terrain. Les forteresses n’étaient jamais construire par hasard. Il lui revenait maintenant de faire le tour de la région afin de parfaire sa vision. Arne Agning, commandant la mal nommée "troisième légion", l’accompagnait également dans son voyage. Cette dernière avait subi de nombreuses pertes dans la prise de Marcalm mais aussi lors de la bataille de Valméro si bien que son effectif avoisinait maintenant les deux-cents soldats. Ces mercenaires étaient restés au service du comte Altiom et placés sous le commandement de Damons. Ce dernier donna l’ordre à Arne de s’installer à Mirabelo pour en renforcer la garnison. Le stratège resta trois jours entier dans la région, avant de repartir pour la cité d’Ydril.

*

Julas de la première ennéade de Vérimios de l’an 10

¤(musique d'ambiance)Faire face à ses responsabilités¤

- Votre Grandeur ? Je souhaiterais solliciter un conseil de guerre avec le Comte ainsi que vos principaux officiers. »

Damons avait enfin réussi à mettre la main sur la jeune Aléandra. Il fallait dire que notre pauvre alonnais, adepte des chaumières à pièce unique, se perdait facilement dans les nombreux couloirs et escaliers de cette citadelle. Comme à son habitude, il avait revêtu une tunique sobre, teinté de gris. Damons était aisément reconnaissable de part ses longs cheveux bruns qui lui descendaient aux épaules et sa barbe, qui laissait pousser un léger bouc sur le menton. C’était à ce bouc qu’on le reconnaissait aisément sur le champ de bataille et qu’on ne risquait pas de le prendre pour un autre.

- Il est temps d’agir. Notre victoire sur le blocus ne nous a donné qu’un léger sursis, nous ne devrions pas tarder à l’exploiter. »

Références RP:

Entre deux ou trois lettres auxquels répondre, les ordres de mouvements de troupes et quelques leçons d'escrime avec Altiom, Aléandra ne savait plus où donner de la tête. Elle restait digne mais avait la légère impression d'être passée de Comtesse à scribe du comté. En réalité, la Dame de Peyredrac possédait un pouvoir équivalent à celui de son cher cousin, forte de ses contacts familiaux, de son nouveau titre d'archontesse, de sa connaissance en diplomatie, tous ces éléments faisaient d'elle une tête nécessaire à ce Triumvirat. Qui plus est, bien que non bercée dans cet art, elle étudiait entre deux réponses, la guerre. A travers des livres, des cartes et des conseils, elle s'intéressait à ce dont on lui avait privé à cause de son sexe féminin. Désormais, nul père et nul tuteur ne lui interdisait la guerre. Et pour une entrée en matière, elle la trouvait passionnante, fascinante...à la fois belle et horrible.

Depuis la semaine dernière, elle avait convoqué les vicomtes à Ydril-la-Ville afin d'échanger des ordres et des conseils, et d'analyser la situation dans chaque région d'Ydril. Marcalm se reconstruisait à un rythme convenable, en attendant de le rendre définitivement aux Systolie, elle avait pris soin d'y nommer un gouverneur Ydrilote fidèle aux Zadar et aux Systolie : Allessandro d'Islero, ancien capitaine du fort de la Portia. Un militaire en somme, capable de contrôler des troupes, pas comme feu Théodebald d'Arseflèse.

Dans les longs corridors de Peyredrac qui depuis les dernières énnéades grouillaient d'activité, la jeune Systolie fut interceptée par Damons, le conseiller militaire et politique qu'avait mandaté Glenn Hereon. Damons intriguait l'archontesse, qui jusque alors n'avait jamais rencontré beaucoup de Nordiques. Derrière son bouc reconnaissable entre mille se cachait un homme pragmatique et passionné. La Dame de Peyredrac, vêtue d'une robe légère plus utile que jolie, se trouva fort gênée que l'Alonnais la découvrit en train de manger quelques fruits rouges, la plume et une lettre à la main en retrait. Elle devait se défaire par dessus tout de cette mauvaise habitude, qui la rendait plus puérile aux yeux des autres. D'autant plus quand l'interlocuteur d'en face réclame un conseil militaire.

Toujours embarrassée, elle déposa son panier de fruits à la première serviteuse passant par-là et répondit en regardant Damons droit dans les yeux :

-Fort bien ! Vous avez raison Sire Damons. J'espère que Lazarus Ponticelli a su vous guider à travers le pays. Suivez-moi je vous prie.

Elle le mena à travers les labyrinthes du donjon Zadar. Ses pas l'emmenèrent quelques étages plus haut. En chemin, elle osa poser une question pouvant être prise comme indiscrète.

-Sire, cela m'a souvent poser question mais comment se fait-il qu'un Alonnais se retrouve à servir le Roi de Naelis ?

Ils arrivèrent finalement à la salle du conseil, qu'Aléandra souhaitait présenter au conseiller. C'était une salle dominant tout Ydril depuis sa hauteur, au centre siégeait une grande table et un trône, celui du Comte.

-Nous y voici. J'ai pris soin de convoquer les vicomtes il y a une énnéade, ils sont encore en ville dans leur résidence privée ou dans le donjon. Souhaitez-vous qu'ils assistent à notre conseil ? Naturellement y seront permis l'amiral Augusto di Fannozia, le sénéchal Scipion di Bartuliossi, Alaric, Ollvar qui commande l'Occhio Basso...Je l'ai d'ailleurs chargé d'une mission spéciale à Soltariel dont il devrait m'en dire des nouvelles prochainement. L'agent la Volpe y est sur place et mène pour nous une opération importante.

Définitivement, la Systolie n'avait que d'enfantin que l'apparence et quelques réflexes bien ancrés, du reste, elle tentait de servir son pays du mieux qu'elle le pouvait et avec autant de professionnalisme possible. Secrètement, elle espérait s'être rattrapée de la mauvaise impression qu'elle avait dût faire au Naelisien quelques minutes plus tôt.

Damons ne se permettrait pas de juger la jeune archontesse. Certes, lui qui était de basse naissance avait toujours noué une certaine aversion envers les privilégiés en tout genre, spécialement la noblesse. Néanmoins, il ne pouvait se permettre d’avoir un tel sentiment à l’encontre de la jeune Aléandra. Elle n’était qu’une enfant et pourtant, de ses décisions dépendaient la vie de tant de personnes… C’était un poids très lourd à porter pour de si petite épaules. Pour rien au monde Damons n’aurait échangé son enfance contre la sienne, tant elle avait été bien plus simple et bien plus libre.

- Le capitaine Ponticelli est un officier de valeur, entièrement dévoué au comté. Je ne pouvais avoir meilleur guide, votre grandeur. »

Rien n’était exagéré, Damons n’étant pas un adepte des rodomontades. Nommé général que récemment, suite à la mort de Celtibald le hardi lors de la débacle en Aduram, il n’avait jamais exercé des fonctions diplomatique au sein du royaume de Naelis. Néanmoins, en fin observateur, il apprenait très vite.  L’archontesse accéda à sa demande et le conduisit dans la salle du conseil, toutefois elle lui demanda comment un alonnais a pu se retrouver en Naelis. A cette question, il sourit, avant de répondre :

- Tous les proches de Glenn… du Roi Hereon sont des nordiques, votre grandeur, qu’ils aient étés mercenaires où qu’ils aient étés au service des Séraphins en Serramire. Lui même est un Oësgardien. »

La jeune archontesse n’avait que cinq ans quand les nordiques s’emparèrent de la cité de Naelis pour leur propre compte, profitant du démantèlement du IVe ost drow. Une aventure digne des légendes ! La salle du conseil d’Ydril était assurément plus grande que celle de l’Oëstkjord, petite pièce mal branlée où les cartes se mêlaient à l’alcool. La vue sur la plus grande cité portuaire du royaume y était splendide.

- Je ne peux que vous conseiller de les associer au conseil. Il s’en sentiront plus impliqué par les décisions qui vont suivre, d’autant que vous avez fait le ménage parmi eux… A ce propos, du fait du départ forcé de Raymond de Dircal, je suis en mesure de parler au nom du Curzio. »

Damons installa une grande carte du sud de la péninsule sur la table. Il y disposa également une séries de pions en bois de diverses couleurs, quatre en étant précis : du bleu, du rouge, du vert et du jaune.

- Bien, il ne nous reste plus qu’à attendre le Comte. Si à un moment donné, il vous vient une question, une interrogation d’ordre technique ou pratique, n’hésitez pas à me faire signe. Je m’efforcerai de vous répondre discrètement. »

Damons fut quelque peu décontenancé devant l’attitude du Comte et de son compagnon, Ollvar. Cela lui rappelait ces deux chevaliers dépravés, Percival et Koradoc, des clients réguliers de la taverne tenu par ses parents en Alonna. Ils passaient leur temps à boire et à raconter des histoires invraisemblables sur l'Aduram, dont Damons n'avait jamais cru un traître mot. Heureusement, le comte devint plus sobre avec l’arrivée de ses vassaux et Damons put commencer son exposé :

- Votre grandeur, messieurs-dames les vicomtes, je vais aller droit au but. Il faut nous attendre à une invasion sur nos terres. Que leurs bannières soient celles de soltariel ou celles des séides nuisibles qui entourent le Roi Bohémond, des soldats viendront, pour mettre au pas le comté. Si nous perdons, ou pire, si nous nous rendons, le nouveau comte ne sera ni un zadar, ni un anoszia, ni un systolie, mais bien un Bohémond, avec tout ce que cela implique. C’est pourquoi la défaite n’est pas permise ! Face à une telle invasion, notre salut se trouve à Mirabelo. Il pris un pion bleu et le plaça adroitement sur la ville de Mirabelo, à l’est du comté.J’ai arpenté pendant trois jours l’est du comté et il n’y a pas de position plus avantageuse pour nos armées. Il pris alors trois autres pions de la même couleur et les disposa en triangle autour du premier, sur ce qui semblait être des montagnes : l’un à l’ouest, l’un au nord et l’autre au sud. Trois forteresses entourent la cité, la dominant de leur hauteur. Il s’agit du castel de la vigie a l’est, de Bellocastello au nord et de Blancaguarda au sud. Ces forteresses ont étés conçus dans le but même de fermer les terres d’Ydril aux envahisseurs, elles offrent toutes une très bonne profondeur de vue, parfois sur plus d’une quinzaine de kilomètres et sont facilement défendables par une garnison réduite. Damons se saisit d’une dizaine de pions rouge qu’il posa négligemment autour de Mirabelo. Néanmoins, face à un tel nombre, leur défaite n’est qu’une question de temps. Cette fois, il posa de nouveaux pions bleus, en ligne, sur ce qui semblait être un cours d’eau. Le fleuve du garnaad, voilà la clé de notre défense. Si on contrôle le fleuve, on contrôle le comté ! Je m’explique. Par le fleuve, nous pourrons aisément ravitailler la ville de Mirabelo en nourriture et en arme, sans être inquiété par les assiégeants. Par le fleuve, nous pourrons obtenir l’appui de notre flotte, sans être inquiété par celle de nos adversaires vu que son entrée se trouve être la cité d’Ydril ! La majorité de nos troupes devront se trouver à bord d’embarcations, afin de constituer une force de frappe mobile. Cette force pourra très bien frapper les lignes arrières de l’ennemie, se replier par le fleuve… Ce sera notre marteau, quand nos places forte formeront une enclume. Voilà messieurs, les conclusions de ma réflexion tactique. »

Damons avait énoncé les grandes lignes de son plan de défense. Il revenait maintenant aux diverses personnes présentes d’en débattre.

- Néanmoins, de mon point vue, il nous faut agir avant de nous retrouver acculé sur le gaarnad. A nous de prendre l’initiative, de surprendre ! Cet action devrait avoir pour but de mettre les jaunes et les verts de notre côté, soit Ysari et Sybrondil. »

Damons avait tiré ses conclusions de son simple point de vue de stratège, n’étant pas assez au fait de la politique interne au duché de soltariel. Il espérait néanmoins avoir mis le doigt sur quelque chose, avoir donné de la matière grise à travailler pour cette assemblée.  

L'état de ce qu'elle appelait de temps à autres "mon Oncle" l'inquiétait plus que tout. Le bougre avait débarqué, aux côtés de ce cher Allvaro qui contre toute apparence dirigeait l'Occhio Basso, avec l'air d'avoir bu un verre de trop..Sans doute une bonne dizaine même. Avait-elle réellement bien fait de remettre le comté à Altiom d'Ydril ? En y réfléchissant bien, et ce malgré les contre-arguments qu'elle se permettait d'émettre, le dernier Zadar était de loin le Comte le plus légitime à Ydril, ainsi que le chef le plus ré-unificateur depuis le décès de son frère Silpheed. Qui plus est, Altiom était un homme d'action prêt à tout pour son peuple, et si courage n'avait d'égale que sa folie, ses connaissances en stratégie militaire faisaient de lui un adversaire redoutable.

Tout comme Damons le mystérieux, qui de toute évidence avait étudié sérieusement la guerre à venir. La victoire Ydrilote au blocus n'était que le commencement. Avant de commencer la réunion, l'archontesse avait pris soin de fermer les portes et de virer les serviteurs et toute autre personne non conviée du conseil. La stratégie de Damons reposait sur le fleuve et les forteresses qui l'entouraient. La Dame de Peyredrac remarqua :

-Vous avez parfaitement cerné la pensée de nos ancêtre Messire Damons. Voilà même ce qu'ils pensèrent en disposant ainsi nos forts autour d'Ydril et du Garnaad. Elle en vint à penser que les Anciens avaient crée toutes ces forteresses pour CETTE guerre, et cela l'amusa, de s'imaginer dans un destin bien plus grandiose que les faits actuels qui eux, n'avaient rien de gigantesques. -Pardonnez-moi Sire, je suis d'accord sur le fait qu'il faille frapper les premiers pour garder notre avantage, mais devrions-nous réellement attendre l'ennemi à Mirabelo ? Miser sur une stratégie défensive semble plus sage mais, ne devrions-nous donc pas attaquer Soltariel sur son propre territoire par la petite guerre et les chevauchées ?

Si la remarque d'Aléandra semblait innocente, elle était en tout point fondée sur ses précédentes lectures militaires. La Comtesse savait bien que dans leur infériorité numérique, essentiellement l'intelligence primerait pour remporter la victoire. L'intelligence, l'efficacité, la préparation et la qualité. Telle se dressait l'armée Ydrilote. Forte de ses victoires, forte de ses défaites, forte de ses erreurs d'hier et ses expériences passées, Ydril entre les mains d'un bon général pouvait vaincre presque n'importe qui, pour le peu que l'on soit téméraire.

-Vous comptez utiliser mes terres pour accueillir leur légions ? s'éleva ainsi la voix de Scipion di Barutoliussi qui en fit sursauter plus d'un, alors qu'il toucha du bout des doigts les pions disséminés sur la carte . Si ceci sonnait à leur oreilles comme une complainte, le vicomte du Trezatio se fit une joie de les détromper bien vite : -Que demandez de plus ? Ce sera un plaisir de servir mon pays de la manière la plus honorable qu'il soit !

Les autres vicomtes rigolèrent, tandis qu'Aléandra sentit tout son stress s'en aller dans un soupir : définitivement, elle avait choisi un sacré Maréchal, bon, mais sacré.. Mais l"heure n'était pas à la déconnade. Le général Alonnais avait soulevé un point plus qu'intéressant concernant les vassaux du Soltaar : Ysari et Sybrondil. La vicomtesse de Marcalm souhaitait justement entrer dans le vif du sujet et déclara :

-Les vassaux de Soltariel ne la soutiennent pas réellement, Ysari n'a envoyé que peu de troupes lors du blocus, et Sybrondil aucune. Il est un secret de polichinelle que ma cousine Victoria haït Tibéria au plus au point, ainsi que Sysiphe, bien qu'il en ait renié le nom, se souvient bien que la duchesse a trahi son père Arichis d'Anoszia. Vous n'êtes pas sans savoir que les Anoszia ont ou du moins avaient de nombreux amis dans tout le duché, ainsi qu'ils ont toute leur place en Ydril auprès des vieilles familles.

Elle marqua une pause pour regarder chaque personne dans les yeux. Ils étaient tous septiques quant à la position de l'archontesse mais attendaient avec impatience qu'elle vienne au bout de son point.

-Lors de la bataille du port, le pavillon du dragon d'or fut déployé par Callisto, sous mes ordres. En effet, je savais que la nouvelle ferait vite le tour du Sud et qu'un Anoszia ne tardera pas à remuer des ailes. Oscario si je ne m'abuse. J'ai chargé un agent de l'Occhio Basso de me rapporter le moindre signe de son existence en  Soltariel. J'espère reprendre de la sorte contact avec lui.

Avant que les vicomtes ne se s'exclament ou ne renverse la table du conseil, Aléandra les arrêta net d'un geste de la main avant de reprendre :

-Stop. Le Sinople a toujours son mot à dire ici, et je souhaite vous exposer mon plan avant que vous ne vous révoltiez : premièrement les Anoszia ont tout à fait leur place ici, les fils ne sont pas coupables des crimes de leur père, n'est-il pas ? lâcha-t-elle à leur intention, eux dont beaucoup d'ancêtres avaient parfois trahi. De plus, en rendant le Calozi à Oscario, nous pouvons rallier Sysiphe à notre cause, l'espoir familial recréé. Quant à Sybrondil, nous pouvons toujours négocier avec eux pour obtenir un pacte de non-agression, et si possible une alliance militaire. Nous détenons actuellement Anzalo di Maldi, utilisons-le pour forcer à une rencontre Victoria. Elle est ma cousine, le sang n'est-il pas unificateur ? demanda-t-elle, de manière rhétorique, en adressant un regard accompagné d'un petit sourire à Altiom, lui laissant parole.