Action et Réaction... [Terminé]

Révérie revenait tout juste de la forêt, le souffle court et légèrement en sueur. Elle vacilla une nouvelle fois et c’est un garde qui lui vint en aide. Elle n’avait même pas eu le temps de lui dire bonjour, rien, que déjà ses poumons et son ventre la brulait et lui offrait des contractions qui se traduisit par un hoquet et un liquide rouge bien reconnaissable laissa au sol une marque terriblement cruel.

La douleur était si grande qu’elle sentit ses larmes couler, se mêlant au sang qui coulait de ses lèvres pendant qu’elle toussait. Le second garde ayant été pris de surprise se précipita a la recherche de la Dame de compagnie. Quand Révérie ne ressentit plus les douleurs ses jambes se dérobèrent et le garde la soutint, la portant à présent comme une princesse. D’une voix calme et pourtant teintée d’inquiétude, il lui dit.

« Dame Aglarer, je vous conduit à vos appartements. »
« Non ! »

Se précipita d’annoncer la belle.

« Portez moi jusque la cave, la bas j’aimerais que vous regroupiez les gardes loyal à mon père comme vous et que vous m’y rejoigniez. J’ai un lourd service à vous demander. »
« Bien Madame… mais si jamais il vous arrive quoi que se soir le Marquis me tuera. »
« Non… Il vous remerciera de m’avoir aidée… c’est parce que la mort frappe a la porte de mon cœur que je vous demande de vous hâter et de m’aider. »

Les deux jeunes gens traversèrent un long couloir et furent rapidement rejoint par la dame de compagnie. Révérie lui fit signe de les suivre et de la gouvernante de délaissa pas une seule seconde son regard intrigué. Une fois en bas, le garde déposa Révérie sur un tonneau et remonta exécuter les ordres de sa future maitresse.

De son cotée Révérie devait tout expliquer a la jeune femme et pris donc une grande inspiration, effaçant les dernières trace de sang sur le coin de ses lèvres.

« Ne t’en fais pas pour moi, tu te souviens ? J’avais un plan si jamais je m’affaiblissais trop… c’est le cas. Je ne comprends pas pourquoi mon corps s’affaiblit autant mais de toute évidence si je ne fait rien maintenant il sera trop tard. Je vais laisser le sang drow qui est en moi me submerger… au point qu’il me contrôle totalement. Je l’ai déjà fait mais je ne sais si j’arriverai à revenir à moi ensuite. C’est pour ça que je veux être enfermée. »
« Mais quand Dragan était la tu allais mieux non ? Tu ne toussais plus et tu te sentais même bien ! Alors pourquoi ? »
« Quand Dragan est loin j’ai l’impression que je ne suis plus entière, d’être faible et terriblement chétive… et mon corps me le rappelle viens vite.»

Doucement la belle chercha quelque chose des yeux… mais rien.

« La louve de Dragan est surement déjà partie le prévenir, je ne la vois plus depuis que je suis entrée…»

Elle soupira doucement avant de reprendre ce qu’elle disait peu avant.

« Donc en bref, j’aimerai ton aide à toi et a celle des valets digne de confiance. Il faudra m’enfermer, j’ai donc penser à la cave a vin. En déplaçant les tonneaux on libérera la pièce et la grille pourra être renforcé avec des chaines peut être ? Enfin il faudra aménager un petit quelque chose, un matelas au sol et cela suffira… »
« Hors de question ! »

La dame de compagnie pris une mine stricte et indignée, répliquant.

« Je veux au moins que tu soit à l’aise ! Il faut aménager la pièce ! Ne t’inquiète pas je m’occupe de tout. Repose-toi ici en attendant. »

La jeune femme déposa un baiser sur le front de Révérie… elle était brulante de fièvre ! Fronçant les sourcils et retroussant par la même occasion son nez espiègle elle monta à l’étage pour donner les ordres. Elle était une dirigeante terriblement charismatique, organisée et impressionnante. Elle avait l’habitude d’organiser de préparer des réceptions et cela se voyait. Chacun avait sa tache et au bout d’une heure un ballet de meuble défila dans l’escalier pour venir s’installer.

Bientôt, la pièce avant terriblement austère et lugubre était devenue une chambre totalement acceptable. Un lit de domestique avait été déposé et des rideaux ajoutés pour égailler un peu la pièce. Des draps de coton disposé sur le martelât avaient même été préparé. Il y avait une table de chevet, une armoire sommaire avec des chemise et des pantalons, rien de bien riche mais tout a fait suffisant. Et chose importante, des bougies d’huile avait été disposée partout. De plus, sa dame avait pensée qu’elle s’ennuierait alors une dixene de livre en plus de papier d’encre et de plume avait trouvé refuge dans un petit meuble.

« Aldyura, comment a tu pu faire un tel miracle ? »

Terriblement fier d’elle la compagne répondit :

« Comment ai-je pu le faire si vite ou sans que votre père ne s’en mêle ? »

Révérie tourna son regard vers sa servante, non plus sa servante… son amie… Sa première amie.

« Les deux, je croyais que père me chercherais après que tu lui ai tout racontée… »

Elle l’avait oubliée, le marquis de l’épine dorée devait être hors de lui d’avoir appris que sa fille avait offert son bien le plus précieux à un homme sans être mariée. Juste d’imaginer son visage rouge, coléreux et ses yeux réprobateur la jeune femme frissonna.

« Apres lui avoir avouée, comme convenue, il s’est énervé, t’as cherchée et a du se rendre a l’évidence que tu t’étais cachée ou que tu étais sortie pour fuir son courroux. Alors pour s’apaiser il est partie s’entrainer… Il veut vraiment que tu sois fier de lui. »

Un sourire naquit sur les lèvres de Révérie et en un murmura elle avoua.

« Mais je le suis déjà… »

Sur ses mots terriblement énigmatique Révérie se tourna vers la chambre improvisée. Enfin tout était prés… il ne restait plus qu’as Rev de trouver un moyen de faire sortir son coter drow. Entrant dans la pièce elle s’assise sur le lit. L’odeur du vin était fort et ses sens appréciait peu se trouble. C’était un début… D’une voix faible Révérie demanda à son amie.

« Ferme cette porte a clé, fait toi aidé des gardes pour ajouter des chaines si il le faut. Je ne sais pas vraiment comment je vais moi-même réagir. »

Trois garde s’attelèrent a la tache, commençant a enfermée de manière sur la moine. Elle était dangereuse, ils le savaient, mais une fois drow… se serait pires. Elle n’aurait plus aucune retenue, plus de notions de bien, plus aucune envie d’épargner la moindre vie. Révérie repris la parole, demandant a son amie.

« Fait moi apporter de la viande, bien saignante et passer le sang sur les barreaux en laissant la viande a distance pour que je ne puisse pas l’attraper… ça vas me rendre folle… »

La dame parla a un valet et il courue en cuisine chercher ce qu’on lui avait demandé. Pendant se temps un autre valet arriva, essoufflé.

« Dame Aglarer ! Un des partisan de votre père, bien trop fidele au marquis, a été le prévenir ! »

Les yeux de Révérie s’écarquillèrent. Non ! Ce n’était pas possible. Pas tout de suite. Il lui fallait la viande… si ce n’était pas assez pour la rendre folle de rage elle improviserait. Pourquoi avait’ il fait ça alors que tous les autres domestiques avaient compris qu’elle devait le faire pour survivre ?! Tous l’avait vu souffrir, s’affaiblir de jour en jour et pourtant cet idiot risque de tout faire rater.

Enfin la viande arriva, cette simple odeur unie a celle du vint lui aiguisa si bien les sens que ses yeux devinrent rouge feu, d’un rouge si violent que s’en était démoniaque. Certains se retournaient ou partirent. D’autre la regardait faire face à son destin avec un profond respect. Il faut dire que s’enfermer volontairement pour se refuser de faire du mal a qui que se soit était une nouvelle preuve de sa force de caractère.

Regardant la viande elle su que cela ne suffirait pas. Elle n’était pas assez torturée. D’une voix étrange elle héla un garde et lui demanda.

« Donne moi ta dague… jette la même si tu préfère… et quoi que je fasse n’approchez pas. »

Le garde s’exécuta et Révérie pris l’arme de ses mains tremblante. Elle regarda la lame et d’une traite coupa sa chair, entaillant son avant bras en laissant une couleur carmin tacher sa robe belle du jour. Voila, ça venait… C’est a se moment qu’une nouvelle crise se déclencha. Elle fut prise d’une quinte de toux a s’en arracher les poumons et cru bien avoir réussit a un moment.

Quand soudain elle sentit son corps sur le point de se briser. Elle avait l’impression d’être déchiquetée, broyée et disloquée. Une douleur telle qu’elle hurla de toutes ses forces, effrayant tout les gens présent. Quand enfin, elle ne ressentit plus aucune douleur elle était allongée au sol… Ses cheveux blancs étalée sur parquet de pierre poussiéreux et sale. Quand enfin une main se posée sur le sol, tous retinrent leurs respiration. Les regards se posait sur la peau à présent totalement sombre de la jeune femme.

Elle avait une peau de drow ! C’était affreux, terriblement affreux et inacceptable. Doucement elle se mit à rire, d’une voix cristalline et terriblement folle. Prenant appuie de sa main elle se redressa lentement, laissant son visage bas et caché par le rideau de couleur neige souillé par le sol. Enfin elle redressa la tête, dévoilant au travers des mèches des yeux d’un rouge sanguin hallucinant. Si elle avait été drow, nul doute qu’elle aurait eu une place de choix la bas… Elle était si belle, son visage a présent cruel était terriblement envoutant.

D’un geste lent et mesuré elle rapprocha son bras de sa langue et lécha sa plaie, maculant de rouge ses lèvres et sa joue. Personne n’osait bouger… personne jusqu’as ce que les pas du maitre des lieux se fassent entendre et tous fuirent la pièce en baissant le visage une fois a portée. Seule Aldyuna resta figée… regardant celle qui jadis était si fragile et innocente et qui a présent, lui donnait la chair de poule.

Elle lapait comme un chat sa plaie, pour peut être la nettoyer ? Ou simplement avoir le plaisir d’avoir le gout du sang sur ses lèvres … Doucement, elle bougea ses oreilles, relevant son visage pour regarder l’homme qui venait d’entrer. C’était son père, rien de plus. Pourtant elle sentit une haine folle lui tirailler les entrailles.

Elle avait soudainement envie de se battre, de plonger sa main dans les viscères chaude du marquis et une fois mort, plonger son visage en son corps pour se repaître de ses organes. Elle avait faim, terriblement faim et pourtant ne s’intéressait pas au morceau de viande mit juste a distance a laquelle elle ne pourrait pas le prendre.

Non, elle voulait s’en prendre a quelque chose de vivant, sentir venir l’agonie puis la grande faucheuse, répondant a son unique appelle. Cette simple idée fit naitre un frisson qui partie de ses reins pour venir mourir dans le creux de sa nuque. La belle repoussa malgré elle cette idée, elle était enfermée et le marquis se tenait a une distance qui ne lui permettait pas de l’atteindre… mais elle guettait en silence, tel un prédateur guette sa proie, qu’il face un pas de plus et soit a portée de ses mains pour l’attirer a elle et n’en faire d’une bouchée.

Pour son géniteur parla, d’une voix inquiète… Révérie pouvait sentir la peur de manière qu’elle ne comprenait pas. Cela excitait ses sens, lui donnait des élans cruels qu’elle avait du mal à contenir et d’une voix effrayante pris la parole pour lui répondre tout en approchant doucement des barreaux.

« Te reconnaître ? Me croirais-tu sotte au point de ne pas savoir qui tu es. Marquis de l’épine d’or, ancien chez d’armé, celui qui tuait les drows en souriant sur les champs de bataille, qui en aima une et créa la pire des hérésies que je suis. »

Puis son ton changea, se faisant mystérieux… lointain.

« Oui, je me souviens de tout… si c’est la le font de ta question. Je me souviens que les elfes ont été incapable de la soignée et qu’elle a du me laisser enfin prendre le dessus. »

Puis, posant ses doigts sur le métal qui l’emprisonnait elle se mit à sourire, un sourire fou et carnassier qui acheva de traumatisée la pauvre Aldyura sui ne pu que fuir devant le regard rouge de la belle.

« Sais-tu combien j’ai souffert de sa force de caractère alors que je rêvais de prendre le dessus et de faire de moi ce que je suis à présent ? »

Puis son regard se fit triste, presque mélancolique pendant qu’elle s’éloignait a nouveau, regardant sa prison.

« Mais il faut croire que son cœur eu un dénier soubresaut de lucidité en m’enfermant ainsi moi-même… J’avais sans doute peur de ce que je pourrais faire. »

Puis elle se souvint qu’il y avait eu une deuxième question. Enlevant la robe tachée de sang, dévoilant sans pudeur aucune sa nudité, elle prit une chemise et un pantalon simple et s’en vêtis, laissant son père attendre sa réponse. Elle pouvait bien le faire attendre non ? Elle avait attendu plus de 80 ans qu’il la retrouve et c’était finalement elle qui avait du faire le déplacement.

Puis elle se tourna vers lui… le regardant droit dans les yeux pour répondre.

« Comment je me sent ? »

Elle prit un air étonnée, et presque figée… un moment e lucidité ? Non, du tout. D’ailleurs elle se mit à rire de manière cristalline et terriblement effrayante pour début de réponse. Comment se sentait-elle ? Elle se sentait mieux que jamais, pas de douleur, plus de fièvre ni aucune trace du poison. Plus rien… De rieuse elle se fit songeuse… réfléchissant soudainement à la question qui ne lui paraissait plus aussi anodine que quand son père l’avait prononcée.

De plus, elle sentait ses sens surdéveloppé, totalement différent, sa perception des choses avait même radicalement changée. Elle sentait certaine émotion juste a l’odeur de la personne, la peur, la crainte, la colère… toute ses odeurs l’enivrait jusqu’as se qu’elle ressente autre chose. C’était un sentiment étrange, difficile a décelé et pourtant… c’était la. De passive elle glissa lentement ses mains sur son ventre, remontant sur leurs passage ses mains en se mettant doucement à sourire.

Enfin ses mains caressaient sa peau, de manière presque rêveuse. Elle pouvait le sentir… Elle ne savait comment mais elle le ressentait. Seul les drow avait se donc ou cet instinct qui leurs avouait quand elle portait leurs progéniture. Elle sentait cette petite vie en elle, c’était si léger… et pourtant. Elle portait bel et bien l’enfant de Dragan. Son premier et seul amour…

Elle se surprise à ressentir un violent désir. Pas de haine pour lui malgré son état d’elfe, non rien de tout ça… elle le voulait rien de plus mais rien de moins. C’était terriblement déroutant, ses sentiments pour chaque personne changeaient de manière qu’elle ne comprenait pas trop. Elle avait envie de torturer sa dame de compagnie… tuer son père… mais Dragan, elle ne voulait pas lui faire de mal. Enfin, pas de mal… elle avait envie de se jouer de lui, le griffer, le mordre… mais sans le faire réellement souffrir.

Finalement elle se décida à faire part de sa réponse à son père et d’une voix provocatrice et sournoise.

« Je me sens mieux que jamais, le poison n’est plus et mon corps retrouve des forces a vue d’œil. Et puis… heureusement que j’ai fais se choix. Je ne suis pas sur que le fais de porter un enfant ne m’aurait pas d’avantage affaiblit peu à peu. Cela se trouve… je l’aurais même perdu. Mais il ne risque plus rien pour le moment… bien à l’abri en mon sein. »

Son regard protecteur sur son ventre elle le releva pour demandée amusée.

« Tu crois que Dragan réagira comment a cette nouvelle ? Je ne suis pas sur qu’être le compagnon d’un monstre comme moi l’amuse autant que cela m’amuse. »

Puis elle délaissa son ventre plat et musclé de manière agréable pour en revenir à son père. Redevenant l’être fou et délaissant le coté maternelle qui c’était peint peu avant sur son visage.

« Mais dit moi ? Ma jolie petit dame de compagnie m’as dis que tu étais fou de colère ? Apprendre que Dragan m’avais fait crier dans ses draps te déplait tant que ça ? Sache que quand nous nous sommes unis l’un à l’autre la première fois j’en étais l’entière responsable et surtout je n’étais pas encore ta fille. De plus Dragan ne connaissait pas mon âge… il l’a découvert a la bibliothèque. Tu aurait vue sa tête en l’apprenant… »

Un nouveau rire cruel et elle reprit.

« En clair... le seul fautif ce n’est que toi… toi qui n’as même pas été capable de protéger ta femme et ta fille. Je serais toi j’aurais honte d’être si faible. Espérons pour moi que Dragan soit plus fort… »

Elle se sentait puissante, le titillant pour sans doute lui faire perdre pied. Le dévalorisant et le provoquant même. Elle n’était plus du tout la même et le pauvre Rima fut le premier a être la victime de sa langue acérée.

La créature qui fut autrefois sa fille, léchait son sang, prenant un plaisir malsain à couvrir ses lèvres du liquide vital qui coulait de sa plaie. Elle le buvait, faisant s’arrêter le filet de sang qui coulait. Mais la lueur de plaisir qu’il voyait dans ses yeux rouge révoltait Rima-Marcil. Elle releva la tête à son arrivée, et le marquis put y voir l’envie de meurtre dans ses yeux. Elle était devenue une vrai Drow. Sa fille avait belle et bien disparue au profit de cette bête sanguinaire.

Combien de fois avait-il vu ces regards sur les visages de ses ennemis lorsqu’il combattait sur les champs de bataille ? Des centaines, des milliers de fois ? Il ne se rappelait plus. Ce regard si familier, il ne l’avait pas vu depuis plus de 80 ans. Et il ne pensait pas le voir un jour sur le visage de sa fille. En ce moment, à bien la regarder, ceux qui l’avaient connue auraient vu la ressemblance frappante entre Aglarer et sa mère. Elle lui ressemblait énormément, si ce n’était que contrairement à sa fille, Arakmorach avait perdue cette lueur folle et assassine si caractéristique de son peuple. En ce moment, Fine-Lame pouvait voir ce qu’avait pu être un jour la femme qu’il avait aimée. Et cela lui soulevait le cœur.

La voix qui sortit de la bouche de sa fille était différente elle aussi, froide, cruelle et sinistre. En l’écoutant, le marquis comprit que ce n’était pas tant le fait qu’elle soit devenue Drow qui était effrayant, mais le fait que celle qui parlait semblait être une tout autre personne, une seconde personnalité qui sommeillait en sa fille, attendant de prendre le contrôle de son corps. Oui, ce n’était pas sa fille qui avait changée, devenant une Drow, mais plutôt une Drow qui avait pris la place de sa fille. Se pouvait-il donc qu’Aglarer soit enfouie à son tour quelque part a plus profond de cette créature infâme ?

Le sourire carnassier et fou de sa fille eut raison de la pauvre Aldyura qui s’enfuit, ne pouvant en supporter d’avantage. Rima-Marcil se retrouvait donc seul avec la Drow. Il ne savait ce qu’il ressentait. Elle semblait sûr ne pas être sa fille, mais en même temps l’était. C’en était déroutant. Mais il ne se laissa pas démonter par elle. Chassant la peur et le doute de son visage, il redevint sérieux, offrant un visage fermé et implacable. De nouveau, le commandant de jadis revint à la surface, analysant la situation d’un point de vue militaire. En ce moment Aglarer était une ennemie. Croire qu’elle était encore sa fille était une erreur. La première chose à faire était d’étudier cette personne qui se trouvait enfermée dans cette prison, trouver ses faiblesses et les exploiter. S’il pouvait la briser psychologiquement, ou bien la troubler suffisamment, alors peut-être sa fille pourrait-elle reprendre le dessus et revenir parmi eux.

« A t’entendre on dirait que tu n’es plus ma fille. Tu parles de moi comme si j’étais un quelqu’un d’autre que ton père, comme si tu n’étais pas ma fille. Dis-moi, qui es-tu ? Comment te nommes-tu, Drow ? »

Fine-Lame avait appuyé sur ce terme, montrant qu’il était inutile de tenter de toucher la fibre paternelle. Il ne se ferait pas prendre au piège. Elle était une ennemie. Elle avait beau posséder le corps de sa fille, il ne lui ferait pas confiance.

A la plainte de la Drow, Rima-Marcil ne put s’empêcher de rire. Croisant les bras il la regarda avec un sourire carnassier.

« Croyais-tu que ma fille allait te laisser prendre contrôle de son corps sans se battre ? C’est mal la connaitre. »

La Drow se détourna de lui, inspectant la prison dans laquelle elle se trouvait. Elle félicitait sa fille de son éclair de lucidité, ayant eue la prévenance de s’enfermer avant de laisser la Drow la submerger. Et soudain, elle ne parla plus de sa fille à la troisième personne, mais à la première. Fine-Lame en fut surpris, mais se repris. C’était sans doute un piège. Il ne fallait pas la laisser prendre l’avantage.

« A t’entendre on pourrait croire que tu penses que ma fille est une sotte. Tu as eu beau vivre dans son corps, tu ne la connais pas du tout. »

De nouveau, elle se détourna de lui. Elle jouait avec lui, tentant de mettre ses nerfs à rude épreuve. Ca ne marcherait pas. Il savait se montrer patient, très patient. La Drow se déshabilla, enlevant ses habits tachés de sang. Elle s’habilla d’un pantalon et d’une chemise, prenant bien son temps afin de faire languir le marquis. Mais il ne bougeait pas, ne frémissait pas. Il était figé tel un bloc de marbre, attendant patiemment qu’elle réponde à sa question.

Elle consentit enfin à lui faire de nouveau face et à lui répondre. Elle rit d’une voix cristalline qui résonna dans toute la cave. Puis doucement, elle commença à mettre la main à son ventre, le caressant de manière étrange et délicate. Que faisait-elle ?

Lorsqu’elle lui annonça que le poison avait quitté son corps, Rima-Marcil en fut soulagé. Au moins ça avait marché. Elle était guérie. Maintenant, restait le problème de la faire redevenir elle-même. Mais il ne put réfléchir à ce sujet, choqué par la révélation de la Drow. Il décroisa les bras, et ouvrit de grands yeux ronds. C’était impossible ! Aglarer enceinte ! Cela ne se pouvait ! La Drow tentait de se moquer de lui, de lui faire perdre son calme. Elle devait savoir que cela le toucherait au plus profond de son orgueil et de son honneur. Mais pourtant, la façon qu’elle avait de caresser son ventre, comme si elle pouvait sentir la vie qui y sommeillait… Il se rappela alors les paroles d’Arakmorach. Elle lui avait dit que les femmes Drows avaient la faculté de sentir lorsqu’elles étaient enceintes. Dès le moment de la conception, elles le savaient. Serait-ce vrai ? Serait-elle vraiment enceinte ?

Amusée, elle lui demanda ce qu’en penserait Dragan. Fine-Lame était trop choqué pour répondre. Ses yeux montraient combien il était troublé. Il ne savait pas quoi faire ou répondre. Et elle en profita. Elle s’engouffra dans cette faille qu’il avait montrée pour frapper insidieusement. Elle lui imposait des images insoutenables, sachant pertinemment leur effet sur le marquis. Il serra les poings à s’en blanchir les phalanges, enfonçant les ongles dans ses paumes pour se contenir. La fureur brillait dans ses yeux. Il devait se retenir de toutes ses forces.

*Ne la laisse pas t’avoir ! Elle chercher à te provoquer ! Ne joues pas son jeu ou tu perdras !*

Fine-Lame desserra les poings, faisant couler sur le sol le sang qui coulait de ses paumes meurtries. La fureur avait faillit le submerger pour de bon. Il avait faillit foncer sur la cage pour tenter d’étrangler ce monstre à la langue de vipère. Elle disait la vérité, et c’en était que plus douloureux. Il avait du se rappeler que c’était de sa fille dont il s’agissait. C’était la seule chose qui l’avait retenu.

Il releva la tête, une lueur de meurtre planant dans ses yeux. Le fait qu’elle ne parlait plus à la troisième personne avait joué beaucoup sur sa perte de contrôle de soi. S’en était que plus cruel et douloureux. Elle était très habile. Il avait eu l’intention de trouver son point faible et de frapper, mais c’était elle qui l’avait fait. Il fallait reprendre la situation en main.

« C’est tout ? »

Fine-Lame s’avança avec une audace impressionnante. Il entrait dans la zone dangereuse, à portée de bras de sa fille. Il savait ce qu’il risquait, mais il fallait montrer qu’il ne la craignait pas. En ce moment il avait retrouvé un calme olympien. Du moins en apparence. Il était en colère, mais il pouvait se retenir plus facilement maintenant qu'il avait résister à cette épreuve difficile.

« C’est tout ce que tu arrives à faire ? J’ai connu des Drows plus habiles que toi, ayant réussis à me faire complètement mon calme. Toi tu as seulement faillit réussir, alors que tu as les moyens de me faire perdre plus facilement mon calme qu’eux. A ta place j’aurais honte, tu n’es pas douée du tout en tant que Drow. Et tu ne me fais pas peur. »

En disant cette dernière phrase il avait plantée ses yeux droits dans ceux de sa fille. Il n’y avait rien d’autre que du défi dans ses yeux. Il se trouvait juste devant les barreaux, les mains étant posées dessus. Son attitude pouvait paraître suicidaire, mais il n’en était rien. Il savait très bien ce qu’il faisait. En ce moment, il n’était plus le marquis de l’épine dorée, mais l’ancien commandant des armées du sud. Et il défiait sans doute l’un des ennemis les plus dangereux qu’il ait jamais eu à affronter. Car s’il échouait dans son entreprise, il risquait fort bien d’y avoir un mort. Ou une morte…

Il s’amusait à tenter de la déstabiliser en prétendant qu’elle n’était pas sa fille. Mais il ne se persuadait que lui-même rien de plus. Elle savait ce qu’elle était et n’était pas et ce n’est pas cet elfe qui lui apprendrait quoi que se soit. C’est donc tout naturellement d’un ton neutre et calme qu’elle lui parla.

« Je suis ta fille, moi… nous… elle ou je… qu’est ce que cela change ? Rien, mon esprit est unique, tout ce que je suis c’est contrairement a avant entière. J’accepte enfin entièrement mon sang papa. Et sais-tu pourquoi je ne voulais le faire avant ? Tout simplement parce que j’avais terriblement peur du plaisir et de la plénitude qui s’offrais a moi.»

Elle le regarda avec un air léger et repris.

« Tu ne peux pas me comprendre… tu n’as jamais eu à sentir ton corps sur la brèche, sur le point de se déchirer et de briser ton âme. Tout ça parce que je craignais de blesser quelqu’un ou simplement de faire le mal. »

Puis haussant les épaules elle répliqua en soupirant.

« Bien, mal… ce ne sont que des point de vue distinct de chaque race. Mais pour moi c’est bien plus complexe. Je n’appartiens à aucune race ! Par ton égoïsme a toi et a cette trainée de drow je vie dans un monde entre deux, cherchant sur le fil de la frontière ou l’on pourrait m’accepter. Mais voit tu… nul par on m’accepte. Les gens ici me regardent comme une sale batarde de demi-drow. Et pour les drow je ne suis qu’une elfe qui mérite la mort tout comme les autres. »

La suite fut drôle, elle s’était dévêtit et avait parlée de son enfant, se sa mère et Rima avait du mal a encaisser le choc. Parfait, il était sur la brèche alors qu’elle ne lui avais avoué que la vérité. Bientôt elle le manipulerait, embrouillant le vrai et le faux pour l’inciter au final à la libérer. Il avait tout de même su gardé sa contenance… mêmes si le sang au sol prouvait que sa rage était profonde et qu’elle touchait des points bien plus sensibles que ne semblait le croire l’elfe.

Il voulait à nouveau contrôler le fil de la conversation et le lui fit savoir, s’approchant pour lui montrer qu’il n’avait pas peur. Non elle sentait encore un peu de crainte, juste les dernières réminiscences de la peur, qu’il avait ressentit en la voyant. Non, ce n’était plus que de la colère, une haine folle. Elle sentit à nouveau un étrange changement… cette haine et cette agressivité lui avait passée le gout de le tuer ou de le dévorer. C’était donc la douce odeur de la peur qui l’avait fait avoir de telles pensées peu avant ?

Il lui parlait comme a une enfant, tentant de retourner la forme de parlé médisant pour la blesser… mais il s’y prit mal et elle se désintéressa de lui, s’approchant du lit. D’abord félinement, elle se pencha, passant a quatre patte pour finir par arriver sur le haut et doucement s’allonger sur le coté. Se recroquevillant elle posait ses mains sur son ventre nerveusement. Elle avait besoin de se contracte, comme si elle avait peur de perdre l’enfant.

Oui, le poison et le changement en son corps, l’enfant risquait de ne pas y survivre c’était certains. Pourtant elle sentait sa présence, il vivait et tout allait bien… mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour cette magnifique petite vie qui bientôt déformerait ses courbes irréprochable. Doucement elle sourit, revenant au sujet du Marquis. Elle l’avait laissé languir bien assez, il devait bouillir qu’elle l’ait ainsi oubliée sans rien laisser sous entendre qu’il avait été présent.

Se redressant finalement, elle mit un coussin dans son dos et s’assise, une main passant sous sa chemise pour faire jouer ses doigts autour de son nombril. Elle posa ses yeux comme surprise qu’il soit la et prenant une voix détachée mais sournoise et sinueuse elle lui dit.

« Tiens, tu étais la ? »

Puis comme si tout s’éclairait d’une lueur de géni elle sourit et repris.

« Ha oui ! C’est vrai… tu me disais quelque chose de peu intéressant. Tu parlais du fait que je suis une mauvaise drow, que je ne t’énerve pas… et blablabla… enfin, se genre de chose sans intérêt. Tu as de la chance de réussir a captivé suffisamment mon attention pour que j’arrive à me souvenir de tes paroles. »

Elle ne réagissait pas à sa présence proche. Non vraiment, sans la peur il devenait d’un ennuie mortel. Comme pour le provoquer à nouveau elle plongea son regard et se leva. Elle devait lui faire comprendre. D’un pas lent elle s’approcha, prés… très prés. Trop prés sans doute pour toute personne sensée mais Rima ne broncha pas.

Puis, elle posa ses doigts fin sur les barreaux et lui demanda avec un air qui ferait fuir toute personne connaissant un tant soit peu les drow. Avec ce regard fou et cette flamme dansante dans son regard rouge sang.

« Tu es en colère, tu aimerais me sermonner et peut être même me frapper ? Mais tu ne pourrais pas me toucher. Je suis à la fois ta rose, ta précieuse fille, le dernier souvenir de ma mère. Je lui ressemble comme ça, n’est ce pas papa ? Tu te souviens de cette peau d’ébène que tu aimais tant ? Se regard fier… cette femme de caractère ? »

Elle sourit à nouveau, prédatrice féline et terriblement belle.

« Non… tu ne pourrais même pas lever la main sur moi s’en t’en vouloir a vie. Quand je suis arrivée tu n’étais rien de plus qu’une larve à peine capable de survivre par elle-même. La colère contre Dragan te vas bien je trouve… même si je ne la comprends pas. Qu’est ce qui t’énerve le plus ? De m’imaginer dans ses bras, me caressant, me faisant crier, hurler son prénom en me rendant ivre de plaisir ? Le fait que je le laisse découvrir mon corps ? Explorer tout ses contré comme il le désire ? Le fais qu’il ne soit jamais repu de moi-même après une nuit entier a s’aimer ? S’aimer sous le toit de se palais… »

Puis c’est une voix sensuelle qu’elle prit, laissant ses mains sur sa gorge descendre jusqu’as son ventre avec un sourire et un regard carnassier.

« Hum comme j’étais bien dans ses draps…»

Puis elle repris en posant un doigt mutin sur ses lèvres.

« Ou est ce juste une question d’honneur mal placé ? Parce qu’il a pris ma fleur sans me promettre le mariage ? Parce qu’il m’a aimée sans ton consentement ? Parce que c’était sous ton toit ? Ou simplement parce qu’il a mit enceinte une jeune marquise sans que son père n’ai pu lui faire un mariage arrangé qui lui aurait été plus utile ? »

Oui, voila, c’était parfait ainsi. Elle commençait à bouillir de plaisir et s’amusait comme une petite folle avec le marquis. C’était si bon de regarder dans ses yeux, de sentir la colère, la frustration et des milliers de sentiments qu’il tentait de refouler en vrac mais sans succès. En cet instant, Révérie comprenait ce qu’était la vraie puissance et prenait conscience de son don inné pour la manipulation psychique.

« Car oui… j’ai perdu toute valeur pour n’importe quel fiancé… Je ne suis plus vierge ! Déjà que je partais avec un handicape certains du a mon métissage. Mais la j’ai vraiment noyée toute mes chances de devenir la femme d’un honnête noble je me trompe ? »

Un nouveau soupir et elle s’écarta de la cage.

« Je voulais juste savoir… Que fera tu a Dragan ? Je l’aime sincèrement… fait lui le moindre mal papa… et je te promets que tu vivre dans des conditions don tu auras toi-même pitié. »

Puis la voila à nouveau légère, haussant les épaules.

«Pour ce qui est de ton énervement je ne cherchait pas à te rendre fou, juste à t’énoncer clairement toute la véritée. Te mettre en colère ne m’amuse pas. Crois le ou non cela ne m’intéresse pas le moins du monde… amuse toi-même à remettre mes paroles en doute si cela te chante. »

Elle se sentit soudain vaciller… Elle avait faim. Regardant le morceau de viande a terre elle ne demanda cependant pas de l’aide a Rima. Pas plus qu’elle ne s’abaissa a tenter de l’attraper en se tournant ainsi en ridicule et en montrant un coté pitoyable.

Elle était douée. Mais ce n’était pas suffisant. Il était étrange de voir comme le sang pouvait changer une personne. Ce sang Drow qui coulait dans ses veines, une fois pleinement accepté, faisait de sa fille un monstre. Le mal coulait dans les veines de ce peuple, c’était indéniable. La chose qui restait étrange pour Rima-Marcil, c’était le fait qu’il soit de la même couleur que celui des autres peuples. On aurait pu penser que le sang des Drows serait noir, aussi sombre que leur âme, mais non, il était rouge comme celui des Sylvains. Sur les champs de bataille il était impossible de différencier un sang Drow, d’un sang Sylvain ou humain.

Fine-Lame se posa d’ailleurs une question assez déroutante : si le sang Drow était si vil qu’il pouvait corrompre une personne aussi pure et innocente que sa fille, souillant son âme, est-ce que les morts sur le champ de bataille avaient eux aussi l’âme souillée lorsque les sangs se mêlaient ? Autre question dérangeante : si le sang rendait la personne vile, pourquoi la femme qu’il avait aimée ne l’était plus ? A cette question, malheureusement, il n’y avait pas de réponse. Il avait voulu poser cette question à Arakmorach, mais il doutait qu’elle-même ait eu la réponse.


Pourtant, une explication qui pouvait paraître puérile, mais qui pourtant avait tout un sens aux yeux du marquis, fut que l’amour qu’elle éprouvait pour lui éclipsait ses instincts meurtriers. Cela pouvait paraître aux yeux des elfes comme une hérésie, cela il le savait, mais pour lui, c’était la seule explication. La folie meurtrière qui coulait dans le sang des Drows pouvait être éclipsée grâce à l’amour, mais c’était une chose rare, même chez les Sombres, qui pratiquaient ouvertement la polygamie et ne se mariaient presque jamais.

Des pensées sombres et hérétiques venaient à l’esprit du marquis, qui les chassa violement. Ce n’était pas le moment de penser à ça. Ces pensées étaient certes importantes pour lui, et mériteraient d’être discutées avec des maîtres de l’académie, ou autre, mais pour le moment il y avait plus important. Aglarer s’était éloignée, se désintéressant de lui. Il avait cru tout d’abord qu’une autre personnalité avait pris le contrôle de sa fille, mais il n’en était rien. C’était pire. Elle acceptait sa condition disait-elle, mais Fine-Lame savait que c’était son sang Drow qui parlait. C’était cette partie qui dominait. Elle avait tentée de le mettre hors de lui en insultant Arakmorach, mais cela ne marcha pas. Il était habitué à ce genre d’insultes envers elle.

Le calme revenait peu à peu en lui. Sa respiration se refaisait plus tranquille et sereine, un mur plus puissant et résistant que n’importe quelle matière existante se dressant pour protéger son cœur des prochains assauts de sa fille. Elle avait ratée sa chance de lui faire perdre pied pour de bon. Quoi qu’elle dise désormais, il était blindé. Certes elle risquait d’attiser un peu plus sa colère, mais elle ne pourrait lui faire perdre pied comme tout à l’heure. Pendant un moment le père avait repris le pas sur le commandant, et c’était bien ce qui avait faillit lui causer sa perte. Mais peu à peu, le père s’effaçait de nouveau pour refaire place au commandant. Il fallait s’attendre à tout désormais, tous les coups bas, tous les coups vicieux qu’elle pouvait utiliser contre lui.

Il réfléchissait à toute allure, échafaudant toutes les possibilités possible quand à sa prochaine attaque. Elle pensait que le faire languir, en s’amusant à caresser son ventre pourrait le déstabiliser, mais il n’en était rien. C’était même l’inverse. Cela lui donnait du temps pour préparer sa stratégie. Elle avait plusieurs vu facettes de son père, le noble, le guerrier, mais pas encore le stratège. Elle n’allait pas tarder à le découvrir et comprendre combien il pouvait être dangereux sans même se battre. Il pensait avoir trouvé un moyen de la faire revenir, mais pour cela il aurait besoin d’aide. Malheureusement il ne pouvait partir maintenant, ce serait avouer sa défaite face à elle. Il fallait donc renverser la situation, la mettre dans un état de fureur extrême et la laisser languir le temps qu’il prépare son plan. Restait à savoir s’il marcherait.

Soudain, elle le regarda, feignant la surprise, comme si elle était étonnée de le voir ici. Fine-Lame sourit intérieurement.

*Bien essayé, mais ça ne marchera pas !*

« A ce que je vois, tu ne me connais pas aussi bien que tu penses le croire, Aglarer. Me faire croire que tu as oublié ma présence pour me mettre hors d’état de moi ? Voyons, tu peux mieux faire que ça non ? Si je suis si inintéressant que ça, pourquoi continuer de me parler ? »

Elle se leva et s’approcha de lui. Elle voulait de nouveau l’effrayer, pouvoir de nouveau sentir cette chose qui excitait tant les Drows et leur donnait plus de plaisir que n’importe quelle caresse. Elle le regarda de ces yeux fous si caractéristique des Sombres. N’importe qui de sensé aurait fui le plus loin possible, mais Fine-Lame resta, nullement effrayé. Ce n’était que des yeux après tout.

Elle tentait une approche indirecte, partant d’elle pour arriver jusqu’à sa mère. Elle voulait remuer les souvenirs douloureux et créer une nouvelle brèche. Mais ça ne fonctionnerait pas. Il l’avait pleuré 80 ans durant. S’attaquer à elle ne lui faisait rien. Il avait entendu tellement de choses en 80 ans, durant son apathie, que les petites piques de sa fille ne lui faisaient rien.

« Tu te trompes lourdement. Tu ne lui ressembles pas du tout. Tu ne ressembles pas à ta mère, à la femme que j’ai aimée. Elle était forte et fière, toi tu n’es ni l’un ni l’autre. Tu es juste une enfant gâtée qui fait sa crise d’adolescence. »

Il s’était rapproché pour murmurer ses paroles à sa fille. Il pouvait sentir le souffle de sa fille sur son visage tant il était prêt. Un spectacle étonnant. Tous deux se trouvaient à quelques centimètres l’un de l’autre, chacun d’un coté de la cage.

Aglarer, changea de sujet, dérivant sur celui auquel s’attendait Rima-Marcil : Dragan. Elle voulait de nouveau attiser sa colère contre lui. Mais il s’y était attendu. Bien qu’elle réussi à attiser ce volcan qui brûlait en lui, il n’exploserait pas. La fureur remontait tout doucement, et le marquis tenta de les contenir. Il ne fallait que tout éclate tout de suite. Non, il fallait attendre le bon moment.

Il la laissa finir sa litanie, ne disant pas un mot seul mot. Il restait figé, ne laissant rien transparaitre de ses sentiments, sauf à travers ses yeux auxquels il n’arrivait pas à faire retrouver leur lueur calme et neutre. Elle ne voulait pas le mettre en colère selon elle. Peut-être était-ce vrai… ou peut-être pas. Il se dégagea des barreaux, reculant et tournant le dos à sa fille. Il sourit doucement. Il y avait une brèche chez elle, une brèche qu’il comptait bien exploiter. Sans le vouloir elle lui avait clairement montré le moyen de la sauver. A lui de faire en sorte maintenant que ça marche.

Il se retourna vers elle, toute trace de sourire ayant disparu de son visage. Son visage était grave et inquiétant. Toute personne l’ayant connu savait qu’il avait ce regard lorsqu’il se préparait à frapper un grand coup dont il savait qu’il ferait mal.

« Tu veux savoir ce que je compte faire de Dragan ? Hé bien je vais te le dire. Je vais le tuer. »

Maintenant ! Le mur qui bloquait le flot d’émotions céda sous la demande du marquis. La fureur explosa dans ses yeux, et dans ses traits. Plus rien, pas même lui ne pouvait la retenir. Il ne pouvait plus faire
machine arrière.

« Je vais tuer Dragan Tiril, ce sale petit nobliau de pacotille qui a osé se moquer de moi ! Sais-tu pourquoi ? Pour l’Honneur ! Cet homme a souille mon honneur et il ne peut être réparé qu’avec sa mort. Alors que je le pensais comme moi, ce n’est en fait qu’un sale coureur de jupons. Il doit mourir pour l’affront qu’il m’a fait ! »

Il avait haussé la voix de telle manière qu’elle résonna dans toute la pièce et sans aucun doute en haut des marches.

« Cet homme ne mérite pas de vivre ! Et quand il naîtra, ton enfant aussi ! En aucun cas je n’accepterais de bâtard dans ma famille, tu m’entends ? »

Il ramassa la viande qui était par terre, puis se dirigea vers la sortie de la cave. Puis il se retourna une dernière fois.

« Tes menaces sont vaines, Aglarer ! Tu ne peux rendre ma vie plus misérable qu’elle ne l’est déjà ! J’ai perdu ma femme, mon honneur, et ma fille ! Il ne me reste plus rien que la vengeance ! Quand j’en aurai finit avec Dragan, je marcherais ensuite sur les Drows et les tuerais tous de mes mains ! »

Puis il lança la viande à sa fille qui lui frappa le visage de plein fouet.

« Et ne crois pas que je n’oserais pas lever la main sur toi ! Tu n’es plus ma fille ! Tu n’es plus qu’une sale Drow ! Je reviendrais avec la tête de Dragan tout à l’heure ! Alors sois sage ! On appétit! »

Puis il remonta l’escalier, laissant sa fille seule dans sa prison. Il ferma la porte et soupira. Par Kyria que ça avait été dur ! Il était vidé. Les paroles qu’il avait dites, il ne les pensait pas, mais elles n’en restaient pas moins dures à sortir. S’il avait été assez sincère, Aglarer devait à présent être déboussolée et apeurée. Mais le plus dur avait été d'oser la frapper! il avait bien cru qu'il n'y arriverait pas. Maintenant, il fallait passer à la deuxième partie de son plan.

Il héla l’un des gardes qui arriva apeuré.

«- Envoyer un messager à Alëandir. Qu’il prévienne le Seigneur Dragan de venir au plus tôt ici ! Vite !
- Mon Seigneur que se passe t-il ?
- Ne discutez pas ! Et faites-le !
- Ce ne sera pas la peine Seigneur ! La louve que le Seigneur Dragan avait
laissée est partie. Sans doute est-elle partie le prévenir.
- Il y combien de temps ?
- Une ou deux heures mon Seigneur ! »

Cela voulait donc dire que Dragan ne serait pas là avant le soir. Bon, cela lui laisser le temps de réfléchir à la suite des choses. Pourvu que tout fonctionne. Dire que tout son plan reposait sur une simple théorie. Espérons qu’elle ne soit pas fausse, auquel cas, ils auraient un gros problème !

Et quelques heures plus tard, alors que le crépuscule nimbait d'or et de pourpre l'horizon et la forêt, un cavalier entrait dans les terres de l'Epine Dorée à bride abattue, devancé par une louve blanche surexcitée. L'étalon noir, pourtant habitué aux longs trajets, avait la robe luisante de sueur et d'écume. Son cavalier n'était pas du genre à le malmener, mais là, il en oubliait presque son attachement au superbe animal.

Plus vite, plus vite, toujours plus vite...

Il ne savait pas ce qui était arrivé à Révérie. La seule chose qu'il savait, c'est qu'elle était soit en train de mourir, soit devenue drow. Laurëa était venue le retrouver plus tôt dans la journée, avec dans sa gueule blanche, un mouchoir tâché de sang, comme une horrible souillure écarlate. Il n'avait quitté Révérie qu'à l'aube bon sang! Pourquoi tout s'était-il passé si rapidement? Il pensait avoir du temps devant lui, quelques jours... Mais non, le temps se dérobait à lui comme une poignée de sable entre ses mains et il n'était qu'un pantin malmené par les évènements.

La veille, il avait avoué au marquis qu'il était épris de sa fille et prêt à tout pour elle. Il lui avait dit qu'il reviendrait pour elle, qu'il l'avait promis... Et dans la journée, il avait fait le même aveu à son ami de toujours, à son frère, dévoilant par là même une faiblesse qu'il n'avait jamais vu chez le Comte, une fragilité nouvelle et dérangeante pour Dragan.

Il mit pied à terre dans la cour du Palais et aussitôt, comme une apparition, la demoiselle de compagnie de Révérie se présenta devant Dragan l'air totalement chamboulé. Son coeur s'arrêta alors qu'il demandait d'une voix affectée :

- 'Est-ce qu'elle est...?"

La jeune elfe secoua négativement la tête, avec une volonté farouche et oubliant toute convenance, s'empara du bras du noble, en le taînant derrière elle.

- "Non, Dame Aglarer n'est pas morte et en fait, elle est même guérie... Mais... Oh je suis désolée, mais je l'ai aidée à se barricader dans la cave!!! Elle n'est plus celle que nous avons connu... Tout le monde en a peur maintenant, sauf le Marquis."

Dragan la suivait en silence, le visage fermé. Révérie avait mit son plan à exécution, elle était passée de l'autre côté. Machinalement, il rétorqua à la jeune elfe angoissée :

- "Vous avez bien fait... C'était la seule chose à faire."

Elle n'eut pas l'air plus rassénérée que cela, se sentant sans doute horriblement coupable, mais ce n'était plus son problème. Des gardes étaient postés tout le long du chemin et il eut un sourire sans joie. Aucun d'eux ne pourrait arrêter une Révérie en furie. Et lui non plus, il le savait. Pas par la force physique en tous les cas.

La Dame de Compagnie le guida jusque dans la Cave. Malgré lui, il marqua un temps d'arrêt alors qu'ils allaient péétrer dans une pièce étroitement surveillée. Il n'était pas certain d'être prêt à affronter le spectacle d'une Révérie métamorphosée. Aldyura fut coupée net dans son élan et jeta un regard intrigué à l'homme derrière elle, qui n'avançait plus. Etait-ce de la peur qui le retenait? Oui sans doute... Il avait quitté une Révérie amoureuse, enlacant sa louve pour y pleurer le départ de son amour. Qu'allait-il retrouver?

- "Aldyura, allez chercher le Marquis... S'il vous plait."

Peut-être savait-il déjà que Dragan était revenu. C'était même très probable. Mais il ne voulait pas que la Dame de Compagnie reste pour ce face à face.

- "Maintenant!"

Sa voix se fit plus tranchante, alors que toute sa nervosité s'exprimait dans cette rebuffade imméritée envers la jeune elfe. Mais elle comprendrait, non? Les gardes lui jetèrent des regards anxieux. Il prit une profonde inspiration et entra dans la cave qui retenait celle qui avait ravi son coeur.

Et tout son courage sembla se dégonfler en un regard.

Derrière d'épais barreaux (agrémentés de lourdes chaines), se trouvait une elfe à la peau sombre, assise à terre, en pleurs et les poings en sang. Son coeur se serra en remarquant l'état de ses mains, ces mains qu'il avait baisé avec tant d'amour une nuit à l'auberge, en lui susurrant qu'il l'aimait avec ses cicatrices, qu'elles étaient le fruit de sa force formidable, de sa détermination, de sa fierté... Mais tout autour d'elle, ce n'était qui capharnaüm indescriptible. Tout était sans dessus dessous, les meubles fracassés, les murs ravagés par des coups de poings rageurs. Il n'osait même pas imaginer les dégats sur un corps humain.

Il s'adossa contre le mur et ferma les yeux un instant.

Quand il les rouvrit, une paire d'yeux à la lueur sanglante l'observait.

Non, pas le tuer ! Non pas ça. Tout sauf ça ! Alors que le marquis partait en la laissant seule, une tel furie et rage l’avait prise qu’elle ne s’était calmée qu’en se fracassant les mains sur la pierre des mures. Son lit était toujours en était mais la commode avait été sans aucun mal défoncée. Elle s’était en suite écroulée au sol en larme. Doucement et nerveusement elle avait caressé la peau de son ventre. Le bébé, jamais il ne toucherait à son enfant.

Révérie se découvrait térriblement protectrice pour ce qui n’était encore en tout pas plus grand qu’un grain de poussière. Le bébé qui peu à peu prendrait toute la place en son ventre jusqu’as totalement le déformer. Pour le lui arracher il devrait ouvrir la cage, ce qui voulait dire une porte de sortie pour elle.

Mais… que ferait’ elle une fois dehors ? La question trouva un écho à la simple pensée de Dragan. Si elle pouvait elle devrait l’aider, le sauver ! Mais… comment le sauver alors qu’elle ne pouvait même pas sortir ? Trop faible, la maladie l’avait affaiblit. Avant, ses barreaux auraient lâché sous ses assauts. Mais la il pliait, encore et encore sans jamais rompre.

Epuisée et térriblement affaiblit, elle avait finie par se laisser tomber a terre, ses mains en sang, sa peau et sa chair déchiquetée par sa propre force et sa colère sans nom. Enfin c’était les pleures qui avait suivi. Des larmes inondaient son visage mais pourtant les drows ne pleuraient pas ? Elle pleurait parce que la dernière chose importante pour elle-même dans cet état n’était autre que son amant et amour.

Puis des bruits de pas, dans l’escalier, d’abord rapide, puis plus lent et enfin on l’observa. Lentement, très lentement elle releva ses yeux couleur sang et vit Dragan. Il était ici ! Venue dans la gueule du loup ! C’est donc d’une voix térriblement inquiète et effrayée qu’elle lui cria en s’approchant des barreaux, passant sa main à l’extérieur vers lui de manière craintive. Elle avait si peur pour lui… ho si jamais Rima venait.

« Dragan ! Cruel fou que tu es de te jeter dans la gueule du loup ! Fuit je t’en supplie, si il te trouve avec moi il te tuera…. Rima est devenue fou en apprenant que je portais ton enfant. Je t’en supplie fuit ! je ne veux pas qu’il te tue, je ne veux pas qu’il nous sépare. Je suis drow mais pas sans cœur et tu as le mieux. Fuit vite ! Part ! ne reste pas ! … »

Ses larmes revenaient, elle était totalement sincère. D’ailleurs ses yeux couleur sang s’éclaircirait de manière bleuté jusqu’as redevenir simplement bleu. Mais sa peau restait toujours aussi sombre… étrange mais pas tant que cela si on connaît cette race étrange. Elle se laissa à nouveau s’effondrer au sol, pleurante. Son âme souffrait le martyre a un point sans nul doute semblable et crispant ses doigts sur le tissus qui recouvrait son ventre plat murmura haineuse.

« Il nous hait, moi et lui… il te haie aussi. Mais il ne touchera pas à sa vie… Et je compte sur toi pour qu’il n’ait pas la tienne. »

Elle le regardait, amoureuse mais lui… n’avait’ il pas plutôt peur de cette apparence ? Voyant ses yeux elle détourna les siens.

« Je sais… je te dégoute surement. Une sale chienne de batarde. Une drow… je ne suis plus une métisse a tes yeux je le sens bien. Mais… même si… même si tes sentiments pour moi ne son plus. Laisse-moi conserver les miens et ne cherche pas à détruire le fruit de mes entrailles. Ne nous haie pas comme mon père le fait ! Pitié Dragan… ne me déteste pas. »

Elle sanglota, serrant tellement ses mains sur le tissus qu’elle réouvrit les plaies de ses mains, quelque filet de sang s’échappant pour couler sur ses mains et tacher son vêtement.

Malgré sa peau noire, malgré ses yeux rouges, il reconnaissait Révérie... Il ne pouvait se méprendre sur sa voix, sur cette inquiétude bien réelle à son endroit. Rien n'était perdu, rien... Elle était toujours amoureuse de lui et il allait devoir exploiter cet amour pour que tout redevienne comme avant. La surprise se peignit sur son visage alors qu'elle lui disait qu'il s'était jeté dans la gueule du loup. Quoi? Qui est-ce qui allait le tuer? Mais bientôt, ces questions disparurent alors que son cerveau ne s'arrêtait que sur une seule information : elle portait son enfant... Il lui sembla que le monde autour de lui disparaissait totalement sous cette révélation totalement inattendue.

Laurëa l'avait suivie, parce qu'elle pouvait être utile si les choses dégénéraient. La louve faisait les cents pas nerveusement, jetant des regards à la jeune elfe qui avait pleuré dans sa fourrure un peu plus tôt. mais quand elle regarda son maître, elle le vit glisser lentement le long du mur, compêtement ébahi.

Ses jambes le lâchaient, le trahissaient. Heureusement qu'il était adossé au mur, il pouvait ainsi se laisser glisser sans avoir l'air de s'effondrer sous la nouvelle. Révérie portait un enfant... Comment cela était-il possible? Si vite? Ils n'avaient passé que deux nuits ensemble, même s'ils n'avaient pas ménagé leurs ardeurs... C'était la première fois qu'il était confronté à ce genre de situation, les autres demoiselles prenant toujours soin d'ingérer quelques plantes pour empêcher cela. Mais Révérie n'y avait pas pensé et lui non plus.

Devant l'énormité de la nouvelle, il laissa échapper un petit rire. Il était trop sonné pour dire s'il était fou de joie ou mort de peur. Peut-être un peu des deux. Mais cela compliquait singulièrement les choses...

- "Là, effectivement, il va me tuer..."

Il enfuit son visage dans ses mains le temps de digérer la nouvelle alors que Révérie continuait de le sommer de s'en aller, allant jusqu'à dire qu'elle ne laisserait personne faire du mal à leur enfant, ni à lui-même. Ses paroles déchirantes le sortirent de son hébétude et il se releva, s'approchant à son tour des barreaux, prenant le risque de se faire attaquer. Mais il y avait trop d'accents de sincérité dans les paroles suppliantes de Révérie. Il s'empara d'une de ses mains et caressa les doigts ensanglantés doucement, tout en murmurant :

- "Je ne peux pas te détester... Et je ne peux pas haïr ce qui grandi en ton sein, si vivant symbole de l'amour que je te porte."

Il embrassa ses doigts, comme à l'auberge.

- "Reviens-moi Révérie..."

Trois petits mots glissés à son oreille en un souffle suppliant.

Il s’était effondré et avait enfouit son visage dans ses mains. Pleurait’ il ? Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller aux sentiments voyons. Il devait fuir ! Fuir le plus loin possible. Pour que quoi qu’il arrive personne ne lui fasse le moindre mal. Trop se sensiblerie pesta t’elle intérieurement alors que ce n’était qu’elle qui en faisait.

Il reprit conscience, se levant pour s’approcher. N’avait’ il donc pas peur d’elle ? ne craignait’ il pas qu’elle lui arrache toute vie de son corps ? Non aucune odeur de peur, aucun de ses sens ne s’affolait. Il n’y avait que son corps qui paniquait a l’idée de le perdre et effaçait la plupart de ses autres instincts. C’était d’ailleurs à peine si elle arrivait à sentir encore son enfant.

Puis il s’accroupie prés d’elle, si proche qu’elle aurait pu l’attaquer facilement, l’étrangler jusqu’as ce qu’on l’ouvre ou se servir tout simplement de lui pour sortir voir même passer ses nerfs. Mais aucune idée ne lui traversa ainsi l’esprit. Il prit sa main et embrassa ses doigts taché de sang. Elle le regarda faire tendrement, n’arrivant pas à éteindre le flot de larme qui coulait sur ses joues sombres.

Puis elle prit cette même main, elle avait du mal à faire bouger ses doigts tant qu’elle s’était acharnée mais peu importe. Elle la déposa sur sa joue et la frotta. Elle en avait tellement besoin. Elle aurait voulue l’embrasser, lui murmurer encore son amour et ses sentiments. Doucement elle se rapproche, ses lèvres venant baiser la paume. Puis le regardant elle frémit a son murmure.

Il avait besoin d’elle, elle devait revenir pour le protéger de son père. Revenir pour l’aimer, pour son… non leurs enfants. Doucement elle glissa ses doigts dans les cheveux de Dragan et de manière légèrement trop violente l’attira à elle pour l’embrasser de manière sauvage et fougueuse mais terriblement amoureuse.

La suite fut surement terriblement surprenante pour notre noble. La belle Révérie repoussa si violamant le noble qu’il tomba sur son séant. Elle s’écarta des barreaux, prise de convulsion, ses yeux ronds elle avait à nouveau cette impression de déchirement intérieur. Elle devait revenir… mais voulait’ elle vraiment revenir ? Oui… pour Dragan. Uniquement pour lui elle le devait. Elle crispa tant sa main sur son ventre qu’elle en déchira l’étoffe, laissant des trainer sur sa peau, s’étant elle-même griffée. Elle s’infligeait une douleur pour rester drow… son corps voulait rester ainsi, une partit de son esprit aussi…

Mais toute deux pliaient finalement sous son amour. Révérie se recroquevilla sur elle-même et peu a peu elle s’apaisa, pas de douleur, pas de hurlement… non… redevenir elle était si apaisant. C’est totalement vidée de toute force qu’elle releva son visage vers Dragan avec un sourira faiblit. Elle était avait retrouvée sa teinte de peau habituel et murmura.

« Fait … fait moi vite sortir… et… f… fuyons. Je… je n’ai pas la force de… de me battre contre mon propre père. »

Elle n’essaya même pas de se lever… elle savait déjà cette tentative vaine et terriblement trop dur pour son corps déjà terriblement épuisé. Elle repoussa ses cheveux qui collait sur son front et dévoila a sa vue ses yeux blanc bleuté et sa peau si pale qu’on l’eu cru morte. Mais c’était bel et bien elle. D’une voix éteinte elle murmura.

« Merci… Je… je suis revenue pour toi. »

Elle se sentait si faible… elle n’avait eu qu’un vulgaire morceau de viande pour tenir toute la journée et n’avait rien mangée d’autre. A cela ajoutée le poison, et l’épuisement de sa lutte contre soit même… Elle n’en revenait pas d’avoir su revenir aussi vite. Son amour avait trouvé la seule et unique façon de la ramener… ne pas la craindre et lui prouver son amour.

Doucement elle se souvint d’un fait important et regarda son ventre griffé, fronçant ses sourcils d’un air désapprobateur. Elle devrait s’occuper bien mieux d’elle a l’avenir.

Ils semblaient réapprendre à se connaître, faisant des petits gestes timides pour s'apprivoiser. Ou plutôt, il se montrait prudent et y alait doucement. Il n'était pas étreint par cette passion quasi incontrôlable qui lui enflammait les reins à chaque fois qu'il la voyait. Elle était trop vulnérable pour susciter cela en lui. Non, c'était juste un amour profond et absolu, de la tendresse qui le faisait agir et réagir. Elle avait bien plus peur que lui... Il savait que les drows se repaissaient de la peur de leurs ennemis comme d'un nectar délectable. Pourtant, à aucun moment, il n'avait calculé son comportement. Tout était venu naturellement. La scène de cauchemar sous ses yeux, les meubles éventrés, les murs griffés ou défoncés, les barreaux tordus, tout cela disparaissait pour ne laisser qu'une chose évidente à son esprit : Révérie qui le suppliait de sauver sa peau, qui pleurait pour lui. Comment avoir peur dans ces conditions?

Elle guida sa main jusqu'à sa joue veloutée. Il ftu frappé du contraste entre sa peau bronzée et la peau devenue noire de la jeune fille. D'habitude, c'était une peau ivoirine qu'il caressait ainsi. Elle embrassa sa paume. Il eut un petit soupir... C'était l'espoir qu'il entrevoyait. Elle s'empara de ses cheveux et l'attira à elle pour un baiser sauvage. Les barreaux n'étaient pas un obstacle suffisant entre eux, même si le froid du métal vint heurter un peu trop violemment sa pomette.

Mais la suite le laissa sans voix. Elle le repoussa violemment, si bien que d'accroupit, il se retrouva assis, le postérieur douloureux. Il se frotta la joue qui avait heurté le bareau, mais sans quitter du regard Révérie. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire? La peur s'empara de lui. Mais il n'avait pas peur d'elle, mais pour elle. Que lui arrivait-il? Le sang drow était-il en train de gagner?

C'est à un véritable combat intérieur qu'il assista. Elle se griffa le ventre, alors que lui même sentait son estomac se tordre d'angoisse. Et de toutes ses forces, il la suppliait de revenir. Sans proférer un mot, juste en la regardant se faire du mal.

Et puis, la tempête s'apaisa. Et quand elle le regarda de nouveaux à travers ses cheveux de neige, il eut la bonne surprise de voir sa peau redevenue pâle et son regard également. Un réel sourire éclaira le visage du noble alors qu'un hoquet de soulagement lui échappait. Il avait réussit! mais révérie était toujours autant terrifiée par son père. Que s'était-il passé pour qu'elle en arrive à ce point? Que lui avait donc dit Rima Marcil pour la convaincre qu'il allait effectivement tuer le jeune noble? Jamais le Marquis ne ferait une chose pareille... C'était impensable, totalement irraisonnable... mais une partie de lui-même lui soufflait que d'avoir souillé l'honneur de sa fille ne devait pas aider à rendre Rima raisonnable.

Il caressa doucement les cheveux de la jeune femme, sans dire un mot, avant de suivre son regard vers son ventre griffé. Sa main se posa sur lui, en un geste protecteur. Puis, il murmura :

- "Ne me refais plus jamais ça... Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie."

Il eut un petit sourire alors que son naturel nonchalant reprenait le dessus.

- "Je n'ai pas les clés et ton père doit déjà être en route pour nous rejoindre. Rév, que t'a-t-il dit pour que tu ai si peur? Il ne peut pas me tuer, malgré ce que j'ai fais... Il ne vaudrait alors pas mieux que ces humains qu'il méprise tant. Et puis Anàrion et Illydril ne le lui pardonneraient jamais. Et toi non plus. Et je te rappelle que je ne suis pas manchot, je sais quand même me défendre le cas échéant."

Son sourire s'accentua :

- "Au pire, j'ai une louve dont je n'hésiterais pas à me servir... rassurée?"

Son ton était des plus convainquants, pourtant au fond de lui, une petite voix lui soufflait que ses arguments ne valaient rien face à la fureur d'un père...

Il passa ses doigts dans ses cheveux de neige. C’était si bon de ressentir cette tendresse à nouveau. Lentement elle ferma les yeux, laissant son front venir trouver refuge contre les barreaux froids. Cette séparation était insupportable, mais elle n’avait pas la force de forcer sa prison et ses mains ne pouvait même plus de serrer sans qu’elle ne souffre le martyre. Son corps ressentait toute les douleurs à nouveau de façon normale, ce n’était plus un plaisir presque jouissif… ce n’était rien de plus que de la souffrance. Le regard de Dragan se déplaça sur son ventre et elle en rougit, terriblement gênée, murmurant.

« Je me rends difficilement compte moi aussi… que je porte un enfant. Je ne ressens même plus sa présence… Il n’y avait que mon sang bouillonnant qui me laissait entrevoir sa présence… mais plus rien. »

Elle se sentait frustrée de ne plus sentir le bébé, ne plus savoir si il était la ou non. C’était a la fois angoissant et a la fois perturbant. Puis Dragan la rassura, lui avouant qu’il savait se battre. Que le marquis ne tuerait jamais Dragan et pire, qu’il pourrait se défendre, sa louve le protégerait aussi. Doucement elle sourit… elle avait fois en lui mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur.

« J’aimerai pouvoir te protéger, mais c’est à peine si je me sent la force de bouger le petit doigts. Je me sens si faible melindo. Comme je t’aime… J’ai eu si peur de te perdre. Je te fais la promesse… de ne plus jamais faire ça. Je t’aime trop… beaucoup trop. »

Puis les yeux perdu elle déglutit, demanda craintive.

« Dragan… tu… tu m’en veux de n’avoir su t’attendre toi et le remède ? Et… pardon. Pardon de t’avoir annoncée cette nouvelle si prématurée, de cette douce vie qui peu à peu nait en moi. Je ne savais pas… et… je ne me contrôlais plus une fois mon sang en ébullition. Je… j’espère que tu ne m’en veux pas. »

Puis elle regarda l’escalier, craignant déjà pour Dragan.

« Sous mon autre forme j’ai cherché a rendre Rima ivre de colère, je l’ai insulta, lui et ma mère. Comme je regrette… mais je lui ai aussi tout avouée, je lui ai dit pour notre enfant, pour nos nuit et il m’as annoncé d’un ton sec froid et presque vicieux qu’il laverait son honneur, mon honneur en vous tuant vous deux. Qu’il n’y avait aucune autre façon de laver ce qui avait été souillée. »

Elle avoua plaintive…

« Tout est ma faute, j’ai été si cruelle… »

Déjà des bruits de pas… il arrivait avec la dame de compagnie.

Le soleil se couchait sur l’épine dorée, éclairant d’un ton orangé le bureau du marquis, qui se tenait debout derrière la fenêtre. Il attendait. Depuis tout à l’heure, il attendait que vienne la seule personne susceptible d’aider Aglarer à redevenir celle qu’elle était autrefois. L’attente était longue, éprouvant la patience de Fine-Lame. Et pour ne pas arranger les choses, un garde royal était venu au palais pour voir sa fille. Ca n’avait pas été une mince affaire, mais il avait réussit à le faire partir sans qu’il ait pu la voir, fort heureusement. Sinon, qui savait ce qu’elle serait devenue actuellement…

Un éclat se refléta sur la fenêtre, venant de derrière lui. Rima-Marcil se retourna et aperçu son épée, sa fidèle compagne des champs de batailles. Ils avaient combattus plusieurs siècles durant, ensemble, semant mort et défaite chez les Drows. Jamais ils n’avaient été séparés, jusqu’à ce qu’il emmène Arakmorach chez lui. Là, dans la protection de son palais, il l’avait abandonnée alors qu’il avait besoin d’elle. S’il ne l’avait pas fait, alors peut-être la femme qu’il avait aimée serait-elle encore en vie. Depuis plus de 80 ans ils n’avaient pas été réunis, depuis ce triste jour où il fut arrêté et mis sous résidence surveillée. Et voila que désormais il la retrouvait pour livrer une bataille, sans doute la plus dure de sa vie.

Cela n’avait pas été une mince affaire de la récupérer. En théorie, Fine-Lame n’a aucunement le droit de porter une arme, ayant perdu ce droit des années auparavant. Il avait fallu qu’il convainque le capitaine des gardes qu’il ne tuerait personne avec pour qu’il puisse l’avoir. Il avait fait un serment sur l’honneur, comme quoi elle ne servirait pas à tuer, mais à sauver sa fille. Le garde savait très bien que jamais le marquis ne trahirait son serment. L’avoir vu jurer sur l’honneur lui suffisait, sachant très bien ce que cela signifiait de la part de Fine-Lame. Il ne trahirait pas son serment, sinon ce serait se trahir, lui et toutes ses valeurs qui lui sont si chères. Il ne pourrait commettre cette trahison. Aussi avait-il accepté de lui laisser reprendre son épée.

Les gardes ne le suivaient plus, ce n’était plus la peine. Maintenant que le marquis avait retrouvée son épée, ils n’avaient aucune chance face à lui (déjà qu’ils sentaient qu’ils ne feraient pas le poids face à lui maintenant qu’il avait repris l’entraînement, mais alors là…). Tous attendaient dehors l’issue du conflit à venir. Ils savaient ce qui était arrivé à Aglarer, et que Dragan allait revenir, mais ils ignoraient ce que le marquis avait en tête. Il préparait quelque chose c’était certain, mais quoi ? Mystère. Ils ne pouvaient qu’attendre tranquillement que tout soit terminé. Selon Fine-Lame, tout serait finit le soir même. Espérons qu’il dise vrai. Si jamais des rumeurs parvenaient qu’ils avaient laissé le marquis sans surveillance et avec son épée, ils en prendraient pour leur grade.

On frappa à la porte du bureau. Le marquis invita la personne à entrer. C’était Aldyura.

« Seigneur Rima, le seigneur Dragan est de retour. Il est descendu voir dame Aglarer et m’a demandé de vous prévenir. »

Ca y est ! C’était le moment. Maintenant tout reposait sur Dragan. Il espérait que tout marcherait selon son plan. Sinon… Mieux valait ne pas y penser. Ca devait marcher. Le marquis alla jusqu’au mur où reposait son épée, la prit à une main, et se tourna vers la dame de compagnie de sa fille, qui le regardait avec des yeux paniqués. Elle ignorait ce qu’il avait en tête, mais elle avait peur qu’il fasse une bêtise, cela se voyait. Pourtant elle ne dit rien, attendant que le marquis parle.

« Allons-y, Aldyura. »

La dame de compagnie partie devant, marchant d’un pas rapide vers l’endroit fatidique. Le cœur de Rima-Marcil tambourinait comme un fou dans sa poitrine. Des appréhensions lui venaient, mettant à mal son plan qui, il fallait l’avouer, ne tenait pas à grand-chose. Tout reposait sur une théorie, une idée qui lui venait de son expérience personnelle. S’il se trompait, tout tomberait à l’eau, et alors il aurait deux problèmes sur les bras. Il fallait que ça marche, il n’avait pas le choix. Il fallait y croire.

Ils arrivèrent à la porte de la cave. Fine-Lame s’arrêta, tout comme Aldyura.

«- Restez là. Je dois y aller seul.
-Hors de question, je viens avec vous mon seigneur.
- Aldyura…
- Vous ne parviendrez pas à me faire changer d’avis ! Je descends avec vous ! »

Rima-Marcil la regarda droit dans les yeux. Inutile de discuter, elle était déterminée. Elle avait peur pour Aglarer, c’était certain, et sa peur pour elle éclipsait le peur que cette dernière lui infligeait. Elle était toujours là, quelque part, cette petite fille dont le marquis lui avait confié la garde et l’éducation. Elle l’aimait, et son amour pour elle dépassait sa peur.

Fine-Lame soupira, puis ouvrit la porte de la cave. Doucement, il descendit les escaliers, et à chaque marche son visage gagnait en gravité. Il se composait un masque de fureur au fur et à mesure qu’il descendait les marches, si bien qu’arrivé en bas, si la dame de compagnie l’avait regardé, elle aurait fui de peur devant le visage meurtrier du marquis. Une fois arrivé, ce dernier aperçut Dragan accroupit près de la prison, tenant Aglarer dans ses bras. Il ne pouvait voir le visage de cette dernière, elle était blottie contre les barreaux et Dragan occultait une partie de son champ de vision. Une louve blanche se tenait devant eux.

A son approche, elle se tourna vers le marquis et se mit à grogner. Dragan et Aglarer se tournèrent vers lui. Le comte se leva, permettant ainsi à Rima-Marcil de voir sa fille. Sa peau était redevenue comme avant, d’un blanc nacré, ses yeux aussi, retrouvant leur couleur originelle. Il avait réussit ! Dragan avait réussit à la faire revenir ! Le masque de fureur qu’il s’était composé céda en instant, pour faire place à du soulagement et de la joie.

Aldyura dépassa la louve et fonça ouvrir la porte de la prison pour aller ensuite serrer Aglarer dans ses bras. Fine-Lame s’avança vers Dragan, l’épée à la main. La louve s’était calmée. D’instinct elle avait compris que le marquis ne ferait aucun mal à son maître. Il s’approcha de lui et lui mit la main sur l’épaule du comte, désorienté, un sourire radieux aux lèvres.

« Tu as réussit Dragan ! Tu as fait exactement ce que j’attendais de toi ! »

Puis il laissa le comte pour aller voir sa fille, toujours dans les bras d’Aldyura, et qui le regardait terrorisée.

« N’ait crainte, je ne te ferais rien ! Ni à toi, ni à Dragan, ni à ton enfant. Crois-tu que sa louve m’aurait laissé passer si c’était le cas ? »

Puis, il déposa son épée contre la porte et serra sa fille entre ses bras. Elle tremblait, ne comprenant pas trop ce qui se passait. Il se dégagea et l’embrassa sur le front.

« Ne me refait plus une peur pareille, tu veux bien ? Ce ne sont pas des choses à faire endurer à une personne de mon âge. »

Il avait dit cela en souriant, tentant d’adoucir l’atmosphère. Il pouvait endurer plus, ça tout le monde le savait, mais il espérait que cette petite plaisanterie allégerait leur cœur. Fine-Lame regarda alors sa fille. Elle avait les mains en sang, après avoir détruit tout la bibliothèque et sa prison. Son idée avait mieux marchée qu’il ne l’avait pensé. Son ventre aussi était griffé. Voyant cela il dit :

« Montons. Il faut te soigner, hinya. »

Il reprit son épée, et pria les jeunes gens, précédé d’Aldyura de monter. Une fois en haut, Fine-Lame demanda à la dame de compagnie d’accompagner les jeunes gens dans son bureau et d’aller chercher de quoi soigner sa fille. Pendant ce temps, il alla redonner son épée au capitaine des gardes, qui voulut lui demanda ce qui s’était passé.

« Ma fille est sauvée et redevenue elle-même. Faites en sorte que pas un mot de cette aventure ne soit divulguée d’accord ? »

Puis sans attendre de réponse, il repartit vers la maison. Il entra dans son bureau, où Dragan et Aglarer attendaient, assis l’un en face de l’autre sur les fauteuils. Aldyura s’occupait de soigner les mains meurtries
de sa maîtresse.

« Bien, je suppose que vous êtes déboussolé, et que vous ne comprenez rien à ce qui s’est passé ? Je vais vous éclairer en ce cas. »

Il s’approcha du bureau, prit la chaise devant puis la posa face aux deux jeunes gens. La louve était couchée pas loin de la cheminée, se reposant tranquillement au coin du feu.

« Bon, comme vous le savez, et avez pu le constater, le mal coule dans les veines des Drows. Leur sang fait qu’ils sont sadiques, cruels et des fous meurtriers, ce n’est pas toi qui me contredira, hinya. En sachant cela, je me suis demandé pendant longtemps pourquoi Arakmorach était différente. Ses instincts meurtriers avaient disparus, elle était certes sauvage et avait un caractère fort que j’admirais, mais le goût du sang, du meurtre, le sadisme et la cruauté avait disparus chez elle. Pourquoi ? Pour moi la raison était simple, bien que certains puissent la juger puérile : l’amour. Je pense que l’amour qu’elle me portait l’avait changée, adoucie. Je ne le pense pas, je le sais. Et à vrai dire c’est à partir de là que j’ai eu l’idée de comment te sauver, Aglarer. »

Le marquis fit une pause, le temps que tous assimilent ce qu’il venait de dire.

« Tu m’avais avoué aimer sincèrement Dragan, aussi me suis-je dit que si c’était vrai, alors peut-être que cet amour pourrait t’adoucir, comme ta mère, et te faire redevenir telle que tu étais. Mais pour cela, il fallait que j’éprouve les sentiments, que tu sois ébranlée, tes défenses balayées pour laisser parler le fond de ton cœur. Aussi ai-je du te maltraiter et te faire croire que j’allais tuer Dragan – bien que j’en ai eu l’envie pendant un moment ce matin, mais passons. Une fois éprouvée, le reste dépendait de Dragan. Il fallait qu’il n’ait pas peur de toi, qu’il puisse se montrer sincère, dévoilant ses sentiments qui, je le savais, étaient réciproques. Pour éprouver un peu mieux tes sens j’avais l’intention de t’effrayer un peu plus en faisant croire que j’allais le tuer devant tes yeux, mais je n’en eu pas besoin. Il avait réussit à te ramener. Tout ce que j’ai dit, ces menaces, n’étaient que du vent, un plan pour t’effrayer et te ramener parmi nous. Tout ça à partir d’une idée folle qui heureusement a marchée. Je n’ai aucunement l’intention de laver mon honneur en tuant Dragan ou ton enfant. Il me doit réparation, certes, mais d’une autre manière. »

Fine-Lame regarda le principal intéressé, un sourire plein de sous-entendu aux lèvres.

« Je suppose que vous savez de quoi je veux parler, n’est-ce pas, Dragan ? »

Il comprenait la déception de Révérie alors qu'elle ne sentait plus en son sein l'enfant qu'ils avaient conçu. Il avait encore quelques difficultés à appréhender le fait qu'elle ai pu savoir s tôt qu'elle était enceinte, alors même que le spermatozoïde venait juste de rencontrer l'ovule et se dirigeait vers l'utérus pour s'y nicher pendant plusieurs mois. C'était incroyable cette faculté.

- "Cela reviendra... Dans quelques semaines. Avec les nausées et les sautes d'humeur. Que du bonheur en somme."

Il y avait une note d'humour dans sa voix, pour alléger un peu sa tristesse. Elle le sentirait bientôt à nouveau et plus vite qu'elle ne le pensait. Puis, ce fut un rire franc qui résonna alors qu'elle pestait contre sa faiblesse qui l'empêchait de le protéger.

- "Oh Rév, tu inverses encore les rôles!"

Mais son rire mourut, alors qu'il reprenait sombrement :

- "C'est moi qui n'ai pas su te protéger. Si tu savais comme je me hais pour cela."

Craintivement, elle lui demanda s'il lui en voulait d'avoir laissé parler son sang drow. Il sourit, d'une façon un peu ironique tout en répondant :

- "Au moins, je n'oublierais jamais ce jour..."

Puis d'un ton plus doux, il reprit :

- "Non, je ne t'en veux pas. A vrai dire, je m'en doutais et je m'y étais préparé. Tu as fait ce qu'il fallait Révérie. Regarde le résultat : tu es sauve, tu portes notre enfant et je t'aime plus que jamais..."

Il continuait de caresser ses cheveux comme l'on réconforte une enfant qui a fait un cauchemar. Mais était-ce si différent? Elle avait bien vécu le pire des mauvais rêves... Elle lui avoua alors avoir été odieuse avec son père et lui avoir annonçé brutalement qu'il allait être grand père d'ici quelques mois. Norma qu'il ai réagit un peu vivement... Dragan n'aurait guère apprécié.

Laurëa gronda alors, annonçant l'arrivée d'autres personnes. Dragan tourna vivement la tête vers l'entrée. Il n'était plus un gamin, mais se retrouver confronté à un père en colère ne le réjouissait guère et il ne faisait pas le fier. Il se leva cependant, abandonnant momentanément la jeune fille enfermée et fit face au marquis, aussi neutre que posible dans une telle situation. Mais Laurêa cessa de grogner et reprit une attitude détendue, soulageant par là même le Comte qui comprit aussitôt qu'il ne risquait rien. C'est que la peur de Révérie était contagieuse! Pourtant, il fut surpris par le sourire du marquis et sa main sur son épaule. Ce dernier le félicita, oubliant par là même le vouvoiement d'usage. Quelque chose avait changé entre les deux hommes et ce quelque chose était symbolisé par la petite chose qui allait s'épanouir dans le ventre de Révérie.

La dame de compagnie avait libéré sa maîtresse et la serrait dans ses bras, ravie de la retrouver et le Marquis ne tarda pas à faire de même en apaisant ses craintes. Un petit regard de Dragan du style "Tu vois, je te l'avais dit qu'il ne me ferait rien" envers Révérie suffit à traduire sa pensée, même s'il s'abstint de le claironner haut et fort. Il glissa cependant, alors que Rima reprenait ses termes concernant la peur qu'ils avaient éprouvé :

- "Il n'y a pas vraiment de limite d'âge..."

Il les invita alors à quitter cet horrible endroit. Naturellement, Dragan s'approcha de Révérie pour l'aider à gravir les degrés étant donné son état de fatigue impressionnant. Ils furent conduits dans un salon privé. Révérie s'assit dans un fauteuil, alors que sa dame de compagnie était au petit soin avec elle et Dragan prit place dans un autre fauteuil, soudainement vidé d'énergie. Il pouvait enfin souffler un peu... Il regarda avec envie Aldyura s'occuper de sa maîtresse, mais son corps se tendit alors que Rima entrait dans la pièce. Laurëa quand à elle, avait décidé de venir poser sa grosse tête blanche sur les genoux de l'hybride.

Rima se décida alors à expliquer ce qui avait motivé son attitude et peu à peu, Dragan comprit le raisonnement logique et audacieux du marquis. Il comprit aussi combien il avait été difficile pour lui de se montrer aussi froid et dur pour faire réagir sa fille, au risque d'échouer. Tout son plan ne reposait que sur une théorie. En revanche, il n'aimait guère que Rima l'incorpore comme un élément de son plan, ayant la désagréable impression de n'être qu'une sorte de pion. C'était stupide, il le savait, mais c'était ainsi.

Il tressaillit alors que Rima exigeait réparation, mais autrement que dans le sang. Oui, évidemment... Il n'y avait pas songé plus tôt, puisque son avenir avec Révérie lui paraissait bien fragile, mais maintenant qu'elle était saine et sauve et enceinte de lui, il n'y avait rien d'autre à faire. Il répugnait à la demander en mariage ainsi... Elle penserait à tort que cela ne serait que pour sauver les apparences. Certes, le mariage serait précipité au vu de l'enfant qui allait arrondir sa silhouette et déclencher les ragots, mais tôt ou tard, il lui aurait demandé sa main. Et là, c'était tôt... Trop tôt surement, mais il avait déjà assez entâcher son honneur comme ça.

Il regarda Rima-Marcil et acquiesça. Dans sa naïveté Révérie ne devait pas saisir toute la situation et ce que le devoir exigeait. Le protocole aurait voulu qu'il fasse sa demande à Rima Marcil, qu'il lui demande la main de sa fille. mais parce que c'était Révérie et parce qu'il commenait à bien la connaître, il passa outre et se leva, s'agenouillant devant elle pour être à sa hauteur. Laurëa s'était poussée, Aldyura aussi. Il ne regardait que Rév.

- "Rév, tu sais que je t'aime comme un fou. Tu tiens mon coeur dans ta main et tu portes mon enfant. Notre enfant. J'aimerai, si tu le veux bien, que tu portes aussi mon nom."

Lui qui était si beau parleur d'habitude, il se sentait abandonné de toute verve pour demander la plus simple des choses.

- "Je sais que c'est extrêmement rapide. Et pour être sincère, cela m'effraie. mais je suis certain d'une chose, c'est qu'aujourd'hui, je t'aime plus que tout et que passer ma vie avec toi me comble de joie... même si tu sais t'y prendre comme personne pour me donner des sueurs froides."

Un petit sourire en coin recourba ses lèvres. Puis, il termina par une phrase aussi banale que sincère :

- "Rév, acceptes-tu de devenir ma femme?"

Il sentait avec une acuité dérangeante les regards de Rima et d'Aldyura. Lui qui n'était pas très expansif sur ses sentiments d'habitude, voilà qu'il faisait une déclaration et une demande de mariage devant témoins... malgré tout, une lueur d'angoisse assombrissait son regard de glace alors qu'il fixait toujours la jeune elfe, guettant sa réaction.

Son père descendit dans la cave, son visage effraya un peu plu sa fille qui se mit à trembler. Non pas Dragan ! Son tendre amour la déliassa pour se redresser et la plus grande surprise qui soit se figea sur son visage. Rima changea d’expression a la vue de sa fille et déposa sa main sur l’épaule du comte en le félicitant.

Révérie ne comprenait plus rien, et Aldyura vint la libérer, détachant les chaines puis la porte que la jeune demi avait fortement déformée a coup de poing. Elle se jeta ensuite dans ses bras, terriblement heureuse de retrouvée son émie et la métisse devait l’avouer. Elle aussi était soulagée de ne plus être sous l’emprise de ses instinct… cela avait finalement été si simple.

Révérie ne pu hélas lutter et son père la pris dans ses bras, elle tremblait de toute son âme pour elle, son enfant et Dragan. Mais son père sourit et lui dit que si ses intentions avait été mauvaise, la louve ne l’aurait surement pas laissée passer. Il lui avoua sa peur et souffla, soulagé de la revoir elle-même.

Elle ne comprenait plus rien à rien mais bon. Soit… Elle se releva avec l’aide de Dragan et du avouer que se voir nommer hinya la soulagea terriblement. C’était agréable, de se sentir aimer par son père. Bref, Le marquis leurs avait dit de monter, surement dans son bureau et avait demandé a la jeune dame de compagnie de la belle de la soigner.

Dragan du presque la porter tant elle se sentait affaiblit et finalement ils arrivèrent dans le salon privé. La Dragan aida la belle à s’asseoir et Aldyura pris soin des mains dont la chair était en lambeau et a vif. Révérie ne broncha pas, laissant le liquide brulant être déposé sur ses plaies. Le tissus sur sa peau lui donnait envie de hurler mais elle n’en fit rien, serrant légèrement les dents en crispant sa mâchoire.

Puis son père les rejoignit, la jeune noble faillit gémir sous la douleur que provoqua l’arrivée de son Atar. En effet, sa dame de compagnie recouvra ses mains de bandage pour les protéger de tout élément extérieur. La jeune Aldyura appris au marquis l’air rassurant.

« Elle ne devra pas faire d’effort avec ses mains… elle a les chair a vif et pourtant… rien n’est gravement touché. J’étais si inquiète au début... »

Pendant que sa dame de compagnie parlait a son père, la belle passa ses mains meurtrie sur le museau de la louve en lui souriant, se penchant pour déposer un baiser sur son museau et lui murmurant.

« Merci ma toute belle, merci Laurëa de m’avoir ramenée si vite ton maitre. »

Elle releva le regard bleu glacier pour le plongé dans celui de Dragan. Quelle joie d’as nouveau l’avoir prés d’elle. Et plus de poison… plus de drow. Plus que eux deux. Sans même prévenir, le marquis dévoila son plan et Révérie répliqua de manière indignée et terriblement déçu d’avoir eu un rôle de pions et surtout déçu que Dragan avait risqué sa vie dans se plan si incertain.

« Tu imagine ada si ton plan n’avait pas fonctionné ! J’aurai pu réduire Dragan en miette sans même m’en rendre compte ! S’il lui était arrivé quoi que se soit j’aurais été incontrôlable et ce ne sont pas ses barreaux qui m’auraient retenue de te tuer Atar ! … »

De son cotée Révérie glissa ses mains sur son ventre en souriant. Ainsi il n’en voulait si a elle ni a l’enfant qu’elle portait ? Un long soupir lui glissades lèvres de savoir que les deux êtres de sa vie ne risquait rien. Mais la suite elle ne s’y attendait aucunement. A vrai dire cela lui était totalement sorti de la tête.

Son tendre amour se leva, s’approchant d’elle pour ensuite se mettre a genoux devant elle. Elle écarquilla ses yeux térriblement perturbée et interrogative elle le regardait. Que faisait donc t’il a la regarder ainsi ? Il prit une inspiration et se jeta a l’eau. Dévoila a Révérie qu’elle était celle qui portait son cœur, son enfant et lui proposa en même temps son nom.

Son nom ?! Que voulait’ il dire par cela ? Dragan Tiril… Tiril… Aglarer Tiril ? Non ! Impossible qu’il soit en train de lui demander ainsi sa main tout de même. Il fit un peu de plaisanterie pendant que la belle métisse se perdait en question intérieur et plus il parlait plus tout tirait en se sens de l’union. Non, ce n’était pas convenable pour Dragan d’épouser une métisse, elle n’était même pas en âge…

Considérée comme une enfant encore elle avait du mal à concevoir que Dragan lui demandait ainsi sa main. Pourtant Concevoir, ce mots était l’une des raisons. Car oui, ils avaient tout deux créer un petit quelque chose qui deviendrait énorme dans leurs vie. Elle fut achevée par sa demande, simple, mais terriblement touchante et doucement elle le regarda silencieuse.

Voulait’ elle donc être Dame Aglarer Tiril ? Acceptait-elle de devenir la compagne de Dragan alors qu’il lui avouait avoir peur de l’avenir lui aussi ? Pendant que mille et une interrogation lui nouait la gorge et ne lui permettait pas de parler. C’est une autre femme qui n’arrivait pas a encaisser le choc. Et oui, Aldyura comme beaucoup d’autre femme avait posé les yeux sur lui plus d’une fois. Le voir ainsi demander sa maitresse en mariage lui faisait mal… terriblement mal. Devrait’ elle être heureuse pour son amie ? Ou la haïr parce qu’elle avait tout ?

Elle avait un père aimant, le plus beau partie des nobles elfes était à genoux devant elle et lui demandait sa main. Toute personne entrant dans son périmètre finissait par tomber sous le charme de son charisme alors qu’elle n’était qu’une ombre faite pour rehaussée la splendeur de la belle. Pourquoi ne pouvait’ elle pas elle aussi avoir la chance d’avoir un tel regard d’un homme comme Dragan ?!

Bref, Révérie finie par ouvrir doucement ses lèvres, d’abord murmure inaudible, puis paroles émue.

« Dragan… ho Dragan, comme je t’aime. J’ai tout aussi peur… mais… je ne suis pas sur que se soit une bonne idée. Je ne suis qu’une métisse… une jeune métisse qui ne t’apportera que l regard haineux des sangs purs. »

Puis elle se laissa choir pour enlacer Dragan prenant appuie de ses bras sur les épaules du noble.

« Mais je te dis oui… Oui, j’accepte… non, je veux devenir ta femme et rien au monde ne me ferait plus plaisir que de me nommer Aglarer Révérie Tiril. Et puis… il a besoin d’un père et moi de t’avoir prés de moi a chaque minute. Dragan, ho Dragan…Je suis si heureuse ! »

Et faisant fit de toute convenance, de tout protocole elle prit entre ses mains le visage de son tendre melindo et l’embrassa sans autre forme de procès et devant témoins. Elle était fougueuse, amoureuse et tendre a la fois. Puis elle sépara ses lèvres de celle de son tendre amour, rouvrant ses yeux les joues en feu. Elle tourna son regard vers son père et sa servante qui tout deux semblaient gênée de son impulsivité et elle rit doucement, s’excusant.

« Pardonnez- moi… je n’aurais pas du agir de la sorte. Je sais c’est indécent mais… »

Doucement elle se tourna vers son amour et lui sourit ajoutant.

« Mais… après tout je ne suis plus à une entorse au protocole. »

Puis son attention se reconcentra sur son père. Il ne faut pas oublier que c’était lui qui détenait en ses mains le pouvoir de les séparer à tout jamais ou alors de les unir pour le reste de leur vie. S’il refusait l’union se serait un désastre. S’il acceptait, il aurait de jeunes tourtereaux fous amoureux dans un état d’euphorie indéniable.

Bien sur la toute belle avait peu de doute quand a sa réponse. Elle ne s’en rendait pas compte, mais avant même de penser a elle, cela aussi sauvait la face pour Dragan. Il n’y avait pas pensé mais mettre enceinte une métisse, non reconnue encore par le marquis, n’ayant pas l’âge de raison et pire encore… Moine d’un ordre obscure, celui du dieu de la guerre ne l’oublions pas. Rien de bon n’aurait été à présager si il n’avait pas proposé se mariage et si Rima ne le validait pas.

Elle attendit donc nerveuse, que son père réponde favorablement… ou non.

Dragan observait les mains meurtries et ensanglantée de Révérie, ainsi que le savoir faire d'Aldyura. Oui, elles étaient effectivement bien amochées, mais ce n'était pas irrécupérable. Ce ne seraient que des cicatrices de plus sur une peau déjà couverte de meutrissures en tout genre. Il faillit décocher un regard coquin à la jeune fille quand la dame de compagnie expliqua à voix haute que la jeune elfe ne devait pas faire d'efforts avec ses mains. Décidément, il avait l'esprit vraiment mal tourné quand il s'agissait de Révérie... Surtout qu'elle était surement trop épuisée pour penser à autre chose qu'à dormir.

Il croisa son regard après qu'elle eut remercié la louve pour sa vélocité. Il avait bien fait de la laisser derrière lui, même si ainsi, il s'était privé de sa présence réconfortante. Mais le réconfort, elle l'avait apporté à Révérie qui en avait eu bien plus besoin que lui. Lui, il avait eu Anàrion... D'ailleurs, à ce propos, qu'allait-il bien pouvoir dire à son meilleur ami pour lui exposer la situation? Plus tôt, il lui avait avoué être amoureux de Révérie, mais qui était mourrante et voilà qu'il allait devoir revenir pour lui annonçcer qu'il alait se marier et devenir père. Soit Anàrion allait l'étriper, soit il allait se moquer de lui, l'éternel charmeur qui venait de se faire passer la corde au cou par une fille en moins d'une semaine. La vie était quand même pleine de surprise.

Il jeta un petit regard de reproche et d'orgueil blessé à Révérie alors qu'elle s'en prenait à son père au sujet de son plan qui aurait très bien pu avoir une conclusion désastreuse. c'était une chose de savoir qu'elle pouvait effcetivement l'étaler en quelque minutes, c'en était une autre de se le faire entendre dire aussi facilement. Il n'était pas invincible au combat et il n'était pas une soldat comme Rima-Marcil, mais pour la énième fois, il n'était pas manchot! Ce n'était pas un noble qui se vautrait dans le luxe et la dentelle et criait comme une vierge effarouchée dés que se profilait l'ombre d'un combat!

Son père se contenta de répondre qu'il savait parfaitement qu'elle n'aurait rien fait à Dagan, comme il le savait également. En revanche, il était conscient qu'il aurait été la cible privilégiée de sa colère et de son sadisme. Il y avait quelque chose de dérangeant en l'entendant énoncer cette vérité de ce ton banal. Il avait du être blessé par elle, même s'il n'en montrait rien. Il parla alors de leur enfant, attirant à nouveau l'attention du jeune noble. Leur enfant... Par les Dieux, il ne réalisait pas encore!

Mais pour le moment, c'était le mariage qui comptait. Sous le regard étoné du Marquis, il fit sa demande, sans prendre de demie mesure, sans attendre. A quoi bon parlementer à ce sujet? Ils en reviendraient toujours à la même conclusion : Révérie et Dragan devaient s'unir. A partir de là, autant éviter la douleur de l'attente et des palabres à la jeune fille. Elle pourrait bien croire que Dragan ne le voulait pas et était obligé. C'était effectivement une obligation, mais un plaisir aussi, même si c'était trop tôt. Il le lui expliquerait. Et il avait parfaitement conscience que tout ne serait pas rose. Aglarer était mineure, était enceinte de lui et n'était pas encore reconnue comme noble. Elle était métisse, du sang drow coulant dans ses veines. Oh, il était parfaitement conscient de tout ce qu'il risquait. mais il avait aussi la foi inébranlable des amoureux que tout était possible si on y mettait les moyens.

Et puis, quoi de plus romantique qu'un mariage rapide après un coup de foudre aussi rapide qu'iomprobable avec la fille perdue d'un Marquis déchu? Il saurait bien tourner cette situation à son avantage. Par contre, il ne parlerait pas de l'innocence volée de Révérie, ni du bébé. Tout le monde devrait croire qu'il avait été conçu pendant la nuit de noce. Il faudrait donc faire vite.

Il réflechissait à toute allure, alors même qu'il attendait la réaction de sa bien aimée. Elle nuanca d'abord sa réponse, prétextant son sang impur.

- "Alors qu'ils me haïssent s'ils sont assez stupde pour ne pas t'aimer. Mais j'en doute, tu as su conquérir tout le monde ici. Tu sauras conquérir notre peuple."

Elle accepta alors totalement et l'embrassa devant les autres, sans se géner. Et Dragan ne chercha pas à l'éviter, trop heureux de sentir à nouveau ses lèvres douces contre les siennes. Elle stoppa le baiser et s'excusa alors que Dragan murmurait avec malice :

- "Il me semblait que tu ne devait pas te servir de tes mains jeune fille."

Un poids s'était envolé de sa poitrine. Contrairement à Révérie, il ne doutait pas de la réponse de Rima. Il donna alors ses consignes, auxquelles Dragan acquiesça totalement. Oui, un mariage rapide, non il n'avait jamais imaginé cela ainsi, mais ce n'était pas si grave. Là dessus, le marquis les laissa seuls, emmenant Aldyura avec lui. Il allait devoir regagner la confiance de son futur beau père... Il soupira et s'assit sur l'accoudoir près de Révérie.

- "Les semaines à venir vont être terriblement chargées... Il faut que je te présente à la Reine, ainsi qu'à Anàrion et Illydril. Mais le pire, ce sera de te présenter à mes soeurs. Elles sont gentilles, mais terriblement posessives... Tu vas avoir le droit à une tonne de questions et des regards scrutateurs..."

Puis, il la regarda intensément.

- "Ce mariage est un peu précipité et je le regrette. Les dieux savent que je t'aime, mais sans l'enfant, je ne t'aurais pas épousé aussi rapidement. Les convenances auraient voulu que je te courtise, que l'on se fiance et que nous ous épouisions d'ici quelques années. Evidemment, sans que jamais je ne puisse te toucher, cela va de soi... mais à tout bien considérer, je n'aurais jamais tenu le choc. Et puis, le temps ne changera rien à mes sentiments. Je t'adore... Tu est mon amie, ma confidente, mon amante. Tu es tout pour moi, c'est aussi simple que cela."

Il 'amusait avec ses mèches neigeuses tout en disant cela.

- "Tu dois être éreintée après une telle journée, non?"

C’est vrai que le temps pressait, d’ici 6 mois tout au plus, son ventre serait lourdement arrondit et même les robes les plus plissée ne pourrait plus cacher son état. Doucement et écoutant les mots que disait son père, elle se sentit bizarre a l’idée d’être l’actuel fiancée de Dragan. Doucement, elle posa ses mains sur son ventre, les laissant à plat pour ne point souffrir et regarda son père partir.

Elle eu un long soupire, oui les semaines à venir seront chargées et même pire. Elle devrait faire attention a n’en point oublier son entrainement quotidien. Ses mains était abimée donc il faudrait éviter quoi que se soit de trop violent, mais rien de l’empêchait de faire des pompes, des tractions ou simplement de se musclé les jambes. Elle devrait surement ralentir quand son ventre deviendrait trop encombrant…

Enfin seuls, Dragan lui appris qu’elle devrait rencontrée beaucoup de personne, la reine, Anarion et Illydril. Ce n’était pas d’eux que vint la crainte qui lui faucha les entrailles. Non pas du tout d’eux, mais plutôt des sœurs de Dragan. Possessive ? Révérie n’avait jamais eu à fréquenter des femmes et la seule qu’elle connaissait était Aldyura qu’elle appréciait mais qui n’était pas quelqu’un avec qui elle pourrait être en totale complicité. Elle était trop…. Féminine. Révérie aimait s’entrainer jusqu’as être ruisselante de sueur, aimait manger avec ses doigts, dormir a pas d’heure et même se baigner nue en pleine air. Elle préférait les pantalons aux robes et refusait tout corsage.

D’ailleurs En parlant de corsage. Il n’était plus question pour elle d’en porter quoi qu’il arrive. Si son ventre devait changer alors elle lui laisserait toute la place pour s’étendre et s’arrondir et ne voudrait en rien le restreindre. Surement de peur de faire du mal a leur enfant… Bref, tout ça pour en revenir au sujet de Départ. Les sœurs de Dragan risquaient de la haïr et la belle se refusait à mettre Dragan entre deux feux. Il faudrait qu’elle demande conseil à Aldyura et s’y tienne sans doute.

« Oui… Tes sœurs. J’ai peur de mal m’y prendre, mais je te promets de faire de mon mieux pour être acceptée d’elle, faute d’en être appréciée. Je leurs vole l’homme le plus tendre, le plus intelligent et le seul capable d’être fou d’une métisse. »

Puis un peu gênée elle reprit.

« Pense tu que mon métissage leurs posera problème mon tendre amour ? »

Puis il s’assied a coter d’elle et se blottit contre lui en souriant. Il parla du mariage… Doucement elle ferma les yeux pour lui répondre.

« Je comprends melindo, j’aurais préférer que cette demande ne soit pas forcée. J’aurais aimée que tu me courtise longtemps, tres longtemps… mais moi-même je serais devenue folle si tu n’avais pu me toucher. Je t’aime Dragan et comme je suis tout pour toi tu es tout pour moi. Ami, amour, amant, confident et compagnon de joute verbale. J’aime ton esprit vif et ton maniement de la langue. Tout comme je chérie la douceur de tes caresse et la passion de ton amour. Je suis désolée que notre enfant t’ai forcé la main… »

Elle s’assombrit tout en le laissant jouer avec ses cheveux. Etait t’elle fatiguée ? Non pas vraiment. Elle sentait son corps faible, mais pas épuisé. Elle s’était détendu, rassurée et la peur enfuit elle se sentait a présent bien mieux. Moins de question, ou du moins pas du même ordre se bousculait dans son esprit. C’est donc en relevant doucement le regard qu’elle lui murmura.

« Non… je ne suis pas fatiguée. Le fait d’être restée assise un temps dans le calme m’a apaisée et reposée. Hélas je ne pense toujours pas être apte à marcher. Je donnerais chère pour avoir un bon bain et pouvoir me détendre et me délasser. »

Elle tourna son regard vers Dragan et d’un air mutin haussa un sourcil murmurant.

« Et je t’interdit de faire ce a quoi tu pense… sinon il se pourrait bien que ce bain ne te détende pas vraiment melindo. »

[Désolée de t'avoir fait attendre, mais j'ai un gros coup de pompe en ce moment T_T]

Il eut un petit sourire alors qu'elle vantait ses qualités. C'était un peu trop et bien qu'il n'en montra rie, il était légèrement géné par cette pluie de compliments. Bien sûr, il savait qu'elle pensait tout cela de lui, mais quand même. Il était loin d'être l'homme idéal et bien loin de la perfection. Son sourire, pourtant, ne dura pas alors qu'ele lui demandait si son sang hybride allait géner ses soeurs. Oui, cela allait déranger, en particulier sa soeur aînée, très attachée à la pureté du sang elfique. D'ailleurs, elle était l'archétype de l'elfe hautaine et froide, fère de sa race.

- "Oui. Ca va poser problème, comme ça va poser problème à beaucoup d'elfes. Nous avons été élevé dans un esprit plus tolérant que les autres. La preuve est de mon attachement à Anàrion, alors que d'autres ne le voient que comme un bâtard. Mes soeurs ont à peu près les mêmes idées que moi à ce sujet, mais pas totalement. Mais tu réussiras à la conquérir. Du moins, les plus jeunes. Concernant la Dame d'Ardamir, je suppose qu'il va te falloir déployer des trésors de persuasion. Mais si le courant ne passe pas entre vous, tant pis. J'espère que tu ne doutes pas d'où ira mes inclinations s'il faut choisir? Même si cela me déchirerait le coeur de devoir prendre position contre elles? Elles sont un brin étouffantes et ce sont elles qui m'ont élevé... Alors je suppose qu'elles vont se comporter comme une mère. Ca fait des années qu'elles me serinent de trouver quelqu'un... Mais aucune n'a jamais trouvé grâce à leurs yeux. Alors rassure-toi, tu es logée à la même enseigne que toutes les nobles de sang pur du pays."

A la fin, il avait sourit malicieusement. Ce n'était pas vraiment rassurant, mise à part par le fait qu'elle serait traitée comme les autres filles. Peut-être un peu plus sévèrement. Il avait une soeur qui était un peu moins guindée que les autres, qui aimait parcourir les bois et se battre. C'était de celle-ci dont Rév devrait se faire une alliée. Mais tout cela, il en parlerait à Révérie le moment venu.

Elle se blottit contre lui et lui expliqua qu'elle comprenait ses sentiments. Il en était soulagé. Il aurait détesté une scène, par une femme moitié hystérique qui l'accuserait de tous les maux de la terre parce qu'il l'épousait par devoir. Révérie avait un solide bon sens, teinté de naïveté, certes, mais qu'il appréciait énormément.

- "Il ne me force pas la main. Il accélère juste un peu le mouvement et ne nous laisse guère de temps pour nous retourner. Mes soeurs vont être folles en voyant qu'il y a tant à faire en si peu de temps."

Puis, il reprit avec plus de bon sens et de gravité.

- "Cet enfant... Il faudra que tout le monde pense qu'il a été conçu la nuit de notre mariage... personne ne doit savoir que j'ai visité ta couche auparavant. Quand il naîtra, on pensera que ce sera avec un peu d'avance. Je suppose que l'on ne s'interrogera pas sur son apparente bonne santé pour un prématuré au vu de ton sang drow. Nous ferons tout pour en tout cas. Sincèrement, je n'aime pas user de tromperie ainsi, mais cela va être nécessaire. Tu es née dans un panier de crabes et tu viens de retrouver un nid de vipères après des décennies de tranquillité. Je suis désolé. Je me doute que ces pratiques te répugnent."

Il s'inquiéta alors de son état et elle lui répondit qu'elle allait bien, un peu fatiguée, mais pas autant qu'il l'avait pensé. Rassuré, il se permit un sourire canaille alors qu'elle parlait de prendre un bon bain, mais elle corrigea aussitôt.

- "Si il te détendra... Après."

Il eut un petit rire et reprit plus sérieusement :

- "M'est avis que ton père va m'étriper si je te touche à nouveau avant le mariage. Il ne l'a pas dit clairement, mais je devine que ce serait très mal vu. Déjà que je pars avec un sacré handicap avec lui. Il doit me penser parjure et indigne de confance."

Il soupira de déception.

Il ne la rassura pas du tout quand a ses sœurs. D’ailleurs Révérie agitait nerveusement ses mains l’une avec l’autre, mettant déjà a mal sa chair qui tentait de se consolider. Elle se crispa un peu sous cette douleur et soupira. D’une voix nerveuse elle lui avoua comme la plus simple des femmes.

« Non je ne suis pas logée à la même enseigne que toute les autres que tu as pu avoir. Tu m’as pris ma fleur, mon corps, m’as fait toute tienne. En moi grandit également notre enfant… et nous sommes à présent fiancés aux yeux de tous. Comment veux tu que je reste calme devant cette état de fait ?! A la place de tes sœurs je me haïrais…. Je leurs voles leurs frère adoré, m’en retrouve fiancée sans qu’elles aient pu être mise au courant. Elles n’ont eu aucun ménagement et n’ont surement pas pu se faire à ma présence et surtout a ce que tu me courtise. Alors un mariage ! Je n’ose même pas y penser. »

Doucement elle soupira, elle se sentait terriblement fautive et son cœur se tordait en tout sens à l’idée d’être indésirable. Mais Dragan la rassura, quoi qu’il arrive elle et lui serait ensemble. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, elle ne voulait pas briser une famille et préférerait fuir se pays cruel mais ou son amour demeurerait pour des vies entières, plutôt que de le voir souffrir ne s’embrouiller avec ses sœurs. Elle ne lui fit pas part de cette pensée particulièrement obscure.

La suite c’est blottit contre lui qu’elle l’écouta. Oui elle le comprenait parfaitement et se maudissait de n’avoir pas su lui éviter ce destin de se retrouver fiancé par convenance et non par amour. Quoi que dans cette histoire, l’amour était la ce n’était pas ça le problème. C’était trop tôt, elle s’en voulait d’offrir un tel mariage a son amour. D’une voix fautive elle murmura.

« Pardonne moi Dragan, j’aurais du… je n’aurais pas du… Pardonne-moi. »

Elle sentait des larmes lui venir jusqu’aux yeux. Mais elle les repoussa. Elle ne devait pas être malheureuse, c’était un jour de liesse ! Elle portait un enfant et était fiancée à l’homme de sa vie. Que pouvait’ elle demander de plus si ce n’est du temps ? D’ailleurs Dragan le lui rappela sans mal. Elle devait faire croire à tous que l’enfant serait conçu la nuit de noce. Elle devrait donc tout faire pour cacher son ventre quand se dernier commencerait a peu a peu se déformer… se développer dans le ventre pour le moment térriblement plat et finement musclé.

« Ne t’en fait pas melindo, je le comprends aussi. »

Posant ses mains sur son ventre elle lui sourit tant bien que mal et lui avoua.

« J’espère que l’enfant ne déformera pas mon corps trop vite. Je refuserai les corsages mais je trouverai avec Aldyura un moyen de cacher le plus longtemps possible cela. J’ai la chance d’avoir des formes généreuses et ma poitrine s’alourdira certes, mais me laissera le temps d’allégrement cacher ma situation. Ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas… je m’en veux a moi, mais je suis heureuse d’avoir pu sentir cette petite vie en moi et je bénie le poison sans qui… je n’aurais rien su. Imagine que j’eu été mise au courant plus tard ?! Nous n’aurions rien eu le temps de prévoir. »

Elle partie sur l’idée du bain et Dragan lui fit un sourire qui lui fit des frissons et elle le sermonna. Il lui avoua ensuite que son père n’acceptera surement plus qu’il la touche. A cela elle ne pu qu’éclater de rire. Comment pouvait’ il dire des âneries aussi facilement ?! C’est d’une voix amusée qu’elle lui avoua.

« Melindo, penses-tu vraiment cela de père ? Que pourrais-tu me faire de plus ? Je ne suis plus vierge, enceinte, et nous avons déjà consumé notre amour toute une nuit dans cette demeure. Je crois qu’il vas te faire installer dans les appartement proche des miens, sachant très bien que de toute façon il ne me tiendra pas en laisse et que si je désir passer mes nuits dans tes bras… il ne m’arrêtera pas. »

Puis elle passa ses bras autour du coup de son aimé.

« Tu es mon fiancé et mon amour… mon père ne dira plus rien a se sujet. Crois-moi mon amour, il nous comprend mieux que nul autre. Mère et lui n’était pas marier après tout. »

Son regard fut évidemment attiré par la nervosité des mains de la belle hybride. Allons donc, elle qui était si forte et déterminée, voilà qu'elle tremblait à l'idée d'être présentée à la famille de Dragan! C'en aurait étéb presque drôle si elle n'avait été si réellement angoissée. Il se mit à rire pourtant, alors qu'elle lui expliquait en quoi son cas était différent des autres.

- "Tu es différente des autres, dans le sens où je t'aime réellement... Elles s'en rendront compte rapidement. De même que je tiens réellement à toi. Si elles ne veulent pas me perdre, elles devront l'accepter. Il n'y aura pas d'autre alternative. De plus, je suis largement en âge de convoler. Et si elles ne se tiennent pas tranquilles, je leur rappellerais qu'elles aussi!"

Le rire avait laissé place à une certain énervement. Il était le cadet de la famille Tiril, mais il n'en restait pas moins, le mâle de la famille et celui qui régnait sur Ardamir. Elles avaient tendance à l'oublier, mais il pouvait très bien les marier selon son bon plaisir. Et il leur rappellerais si elles tiraient trop sur la corde. Il se calma aussitôt, conscient qu'il se mettait en colère pour des broutilles hypothétiques.

- "Ne te mine pas avec ça. Nous n'en sommes pas encore là. Tu auras tout le temps de t'inquiéter après."

Elle était nichée contre lui. Tout simplement. Et il aurait pu rester ainsi des heures, sans rien faire d'autre que de discuter. Le désir était présent, certes, mais il prisait autant son corps que son esprit. Elle s'excusa alors de ne pas avoir fait attention.

- "Non ce n'est pas ta faute. C'est la mienne. Si je n'avais pas autant le sang chaud, je ne t'aurai tout simplement pas prise et rien ne serait arrivé. Et je n'ai pas pensé que tu n'étais pas aussi au clair que les autres avec certaines herbes destinées à garder son corps de toute grossesse. Mais je ne regrette rien Rév. Vraiment rien. C'est un cadeau inestimable que tu me fais. Et une surprise inoubliable."

Il eut un petit rire. Voilà qu'il la rassurait comme on rassurait une enfant. Mais n'était-elle pas encore jeune? Il avait tendance à l'oublier, tant sa personnalité était changeante et paradoxale.

Elle avoua comprendre le nécessité d'une mise en scène pour cacher la conception de l'enfant et commença à parler d'une façon de dissimuler son état aux yeux des autres.

- "Tu sais, je compte au maximum un mois pour que nous soyons mariés. A ce moment là, tu auras toujours la même silhouette et tu pourras ensuite laisser libre cours à ta grossesse. Un mois, je pense que c'est le maximum pour que les gens ne se doutent de rien à l'accouchement. Il va falloir faire vite. Mes soeurs sont de redoutables organisatrices, elles auront tout préparé bien avant cette date."

Les dernières paroles de Rév l'avaient troublé. Sans son sang drow, jmais ils ne l'auraient su à temps pour réparer les dégats.

- "Finalement, cela a été un mal pour un bien... Même d'avantage. Tu es sauve et de surcroit, nous pouvons pallier à notre...hum... inconscience."

Il esquissa un petit sourire. Elle lui expliqua alors que Rima-Marcil avait du se faire une raison et qu'il ne les empêcherait pas d'être ensemble. Il eut un petit regard sceptique, mais finit par hausser les épaules. Elle devait mieux le connaître que lui, non? Elle termina en lui disant qu'il comprenait parfaitement, puisqu'il n'était pas marié avec Arakmorach. Il se retint de lui répondre quelque chose concernant le résultat, mais s'abstint, pour ne pas déchainer la colère de Révérie. Il reprit sur un ton taquin :

- "Dis, tu ne sais pas si c'est un garçon ou une fille par hasard? Avec la chance que j'ai, ça va être une fille..."

Non pas qu'il n'en voulait pas, mais cela manquait singulièrement d'hommes dans sa famille...

Elle était tout contre lui, les yeux à demi clos en regardant les flemmes danser dans l’âtre de la cheminer. Il la rassurait sur sa grossesse. Ce n’était pas que sa faute a elle selon lui. Mais c’était elle qui lui avait chauffé les sangs ! C’était elle aussi qui s’était donnée de la plus pure et naïve des façons qui soit. Par amour rien d’autre…

Elle l’écouta parler de certaine herbe destinées à empêcher le corps de laisser un enfant grandir en lui et releva son regard. Elle avait étudiée beaucoup de plante, mais n’avait jamais eu vraiment à s’en servir. Du moins pas de celle la ! Elle devait avouer n’avoir elle-même pas été tres au fait, ni vraiment très prudente. D’une voix douce elle murmura…

« Je connais ses plantes, mais je n’en avait jamais eu le besoin. Ayant grandit dans un monastère j’ai été préservée du monde extérieur jusqu’as un âge avancée. Je t’ai racontée une de mes rares escapade en ville qui ‘est fini en tentative de pugilat… Alors tu te doute bien que pour moi tout me parait étrange. »

Elle releva son regard blanc vert celui de son tendre amour qui lui avait tout de même avouer que la vie qui doucement prenait place en elle était le plus beau des présents qui soit et elle sourit. Elle se rassurait vite après tout.

« Une petite surprise inattendue… qui vas changer beaucoup de chose. »

Oui elle était encore une enfant, pour une humaine elle n’avait que 16 ans tout au plus ! Elle avait beau être forte, noble, combative et intelligente… elle n’en restait pas moins terriblement craintive sur certaine chose et Dragan découvrirait qu’elle avait besoin d’attention et d’être rassurée de temps à autre pour se sentir bien.

C’était fou comme sa façon de réagir à son enfantement était plus enfantine que celle pour le poison. Elle savait mieux comment réagir a une possibilité de mort qu’as la possibilité de donner la vie. C’était presque grotesque vue ainsi.

Puis Dragan lui parla du mariage, coupant tout ses recherches pour cacher les transformations de son corps. Un mois tout au plus ! Voile donc ce que Dragan prévoyait pour cacher l’idée que la conception eu été fait avant le mariage. D’ailleurs il argumenta que ses sœurs auraient sans peine tout préparées à temps.

« Je pourrais sans doute les y aider un peu. Il y aura tant de chose à faire en un mois… »

Doucement elle laissa le fil de sa pensée s’évader. Il y avait une invitation qu’elle ne devrait pas oubliée ! Celle du père Phillipus ! Comme l’elfe serait heureux de voir sa fille… Hélas c’était le dernier vivant, le dernier à pouvoir la voir heureuse. Cette pensée assombrie son cœur en pensant a nouveau au père Charles, il l’avait élevé et était mort avant même de savoir qu’elle donnerait un enfant a l’homme qu’elle aimait.

Dragan la sortie de ses pensées lugubre pour faire par a une pointe d’humour qui la fit joyeusement rire. Elle se laissa même un peu aller au gout de n’importe qui… riant au point d’en avoir le fou rire. Leurs innocences ! Tu parle d’une innocence ! Il n’avait rien d’innocent quand il l’avait faite sienne et encore moins quand qu’il l’avait fait crier son prénom dans les draps. Pleurant presque de rire elle émit quelque mot difficilement décriptable.

« No… notre Innocence ?! Tu … Tu… Parle ! »

Et à nouveau elle ria de plus belle. Dieu comme son visage devenait étincelant malgré les larmes qui avait souillée ses joues, ses cheveux en vrac et ses mains bandées. Pour la suite elle du se calmer tant bien que mal. Elle avait les abdominaux qui la faisait souffrir et passant un doigt sur sa joue pour repoussée une larme de joie elle l’écouta.

Fille ou garçon là était la question ? Il voulait le savoir ? Et bien soit elle le lui dirait. Doucement elle ferma les yeux en souriant avant de répondre d’une voix amusée.

« Je ne suis pas sur… Mais… Détrompe-toi. Je ne crois point que se soit une fille. Je ressentais le besoin de dire « Il » en parlant de lui… Je n’arrivais pas à l’assimiler au féminin. C’est étrange de dire ça. Je ne suis pas une vrai drow, je ne comprends donc pas vraiment ce genre de sentiment ou sensation… je ne puis donc pas être certaine de ce que j’ai ressentis. Mais pour moi Tu auras un fils. »

Elle sourit tendrement, fille ou garçon elle n’avait aucune préférence. Quoi que… un fils pour elle serait plus simple à apprendre qu’une fille. Si elle devait lui apprendre les bonnes manières et a être douce et délicate nous voila bien mal partie !

« Mais pour t’expliquer un peu… c’était comme si je ressentais quelque chose d’infime en moi… sans pouvoir bien le savoir, comme si tout était flou. Peut être seront’ il deux ! »

Elle explosa à nouveau d’un rire clair et terriblement naïf. Elle plaisantait bien sur, bien qu’elle ne sache pas vraiment si c’était une fille ou un garçon, si c’était un enfant unique ou plusieurs… non tout ce qu’elle savait c’était qu’il y avait de la vie en elle.

Ils étaient bien tous les deux, blottis l'un contre l'autre, dans l'atmosphère chaleureuse du bureau. Les flammes dansaient dans la cheminée et l'horreur qu'ils avaient vécu semblait lointaine maintenant, comme s'ils s'éveillaient d'un terrible cauchemar. C'était amusant et surprenant de voir comme la vie pouvait changer radicalement de direction... En fin de matinée, il pensait qu'il n'avait aucun avenir avec elle, il la pensait mourrante, il en avait parlé à Anàrion, justement parce que le chagrin l'étreignait. Et voilà que maintenant, ils parlaient mariage et enfant... Comben de temps s'était-il écoulé? Tout juste quelques heures, à peine une demie journée...

Il acquiesça pensivement alors qu'elle parlait de cette surprise comme d'un chamboulement dans leur vie. Oh oui, ça pour bouleverser leur vie, ça allait les bouleverser! Lui, le séducteur impénitent qui allait se caser et avoir un enfant... Inimaginable une semaine plus tôt. Il n'avait pas menti tout à l'heure en parlant de coup de foudre. Dés les premières secondes de leur rencontre, il était tombé sous son charme, malgré sa méfiance... il eut un petit rire amusé :

- "Tu te rends compte du nombre de malheureuses que tu vas faire maintenant que je ne suis plus libre?"

N'était-ce pas Révérie qui lui avait fait remarquer les regards envieux dans les rues de la Capitale? Elle savait parfaitement que plus d'une femme rêvait de mettre le grappin sur le Comte. Parce qu'il était séduisant, parce qu'il était riche, parce qu'il était l'ami des rois et des reines. Et lui aussi le savait. Ce n'était pas de la vantardise de sa part. Il voulait juste la faire rire. Parce que quand elle riait, elle était tout simplement irrésistible...

Elle n'était encore qu'une enfant qui allait devenir mère. Peut-être que cela la ferait mûrir plus rapidement. Il n'en savait fichtre rien. Lui-même n'était pas vraiment un modèle de maturité... Incapable de se fixer, à toujours avoir la bougeotte... Il avait délégué les affaires d'Ardamir à sa soeur. Ce n'était pas vraiment un exemple.

- "Evidemment que tu vas les y aider. Enfin, personnellement, je préfère ne pas m'en mêler, je ne survivrais pas contre 4 tigresses."

Là, c'était de la sagesse. Il avait renoncé depuis bien longtemps à se mêler des affaires de ses soeurs qui faisaient toujours blocus ensemble contre lui...

Tiens à propos de rire... Voilà que Révérie était littéralement pliée en deux suite à un petit trait d'esprit du jeune elfe. Elle tenta bien d'articuler quelques mots dont il ne saisit que des bribes. Elle se calma quand il parla du sexe de l'enfant. il avait demandé cela pour rire, ne se doutant pas qu'elle pourrait le savoir. Aussi resta-t-il bouche bée quand elle répondit à sa question avec sérieux. Un let sourire se dessina sur ses lèvres quand elle parla d'un garçon. Ce serait merveilleux!

Elle reprit alors en expliquant qu'elle n'était sûre de rien, qu'elle savait simplement qu'il y avait quelque chose en elle. Elle parla de la possibilité qu'il y ai plus d'un bébé. Son regard se voila, non pas de tristesse, mais d'une tendresse mêlée de nostalgie, avant qu'ils ne se mettent à pétiller de malice :

- "Qui sait? Après tout, il y a des cas de gémellité dans la famille."

C'était étrange de pouvoir en parler sans éprouver de tristesse. Révérie l'avait guérie en lui faisant tourner la page d'une époque révolue. Et alors qu'il s'en rendait compte, il lui soufflait un "je t'aime" brûlant de sincérité et l'embrassait avec tendresse. Et tout aussi rapidement, il se releva et se saisit de la jeune fille en la portant dans ses bras en riant.

- "Eh bien, demoiselle, que diriez-vous de rejoindre nos nobles appartements? Il me semble avoir compris que vous n'étiez pas en mesure de marcher."

Révérie se rendait bien compte du nombre de femmes qui désespérerait de n’avoir un Dragan tout dévoué pour elle. Mais peu importe, contrairement a toute ses créatures féminines, Révérie avait deux avantages. Le premier, Dragan l’aimait t’elle qu’elle était. Le second, Révérie n’avait que faire qu’il soit roi, paysan ou simple bucheron voir même dieu sais je quoi d’autre ! Il était Dragan et elle l’aimait seulement pour ça, le reste importait peu. Bien sur elle devait avouer que le fait qu’il soit noble l’amusait, mais rien de plus.

« Oui… tu es à ma merci, j’ai subtilisé ton cœur en te laissant le mien… et je t’aime Dragan Tiril. »

La suite fut des paroles, elle le laissait parler tout simplement. Oui 4 tigresses toute aussi friandes tout les quatre de lui en faire voir de toute les couleurs ! Cela promettait d’être amusant pour la belle mais terriblement éprouvant pour notre doux compte. Le rire vint exploser et elle articula avec difficulté puis la discutions de l’enfant, terriblement sérieuse.

Alors qu’elle lui avoua penser lui donner un fils, un sourire immense pris possession des lèvres de l’homme. Elle pria égoïstement d’avoir un fils, que ses pensées et sensation étaient bel et bien vrai pour le voir d’avantage ému quand l’enfant viendrait au monde.

Il parla ensuite de lui, il avait eu une sœur jumelle dans un lointain passé et Révérie s’eu attendu a le voir effondré a cette idée. Mais non, il allait mieux, il n’était plus que nostalgique. C’était bien mieux ainsi, elle guérissait ses plaie, non pas que cela ne laisserait pas de cicatrice marqué a jamais en son cœur, mais si il avançait et supportait ses plaies tout irait bien.

Il la prit par surprise, venant lui murmurer sa flamme et l’embrasser, elle ne pu que se laisser faire et lui rendit sa douceur en l’y mêlant à se baiser. Enfin, tel une princesse il la porta dans ses bras. Nul besoin d’être un colosse pour ça, légère comme une plume qu’elle était. D’ailleurs Dragan n’eu aucun mal et plaisanta en lui avouant avoir compris qu’elle ne pouvait marcher. A cela elle avoua :

« La fatigue me lie en effet les jambes… Mais durant le temps ou mes mains devront se refaire une vie, je devrais te demander ton aide. Pour me laver, peut être même m’aider à m’habiller… et surtout a me déshabiller et même manger… Tu vas devoir être au petit soin avec moi mon pauvre amour. »

Puis d’une voix taquine elle lui murmura a l’oreille.

« Alors allons y, rejoignons nos appartements. Je crois savoir que justement j’ai besoin de me délecter dans l’eau… avec toi. »

Et les deux amants, enfin Fiancé à présent, partirent à direction de leur chambre.