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 L'étoffe de la fierté

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Arnoul de Stern
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Arnoul de Stern


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MessageSujet: L'étoffe de la fierté   L'étoffe de la fierté I_icon_minitimeJeu 19 Avr 2018 - 8:08

Deuxième jour de la troisième ennéade de Verimios,
An 10 du XIème Cycle,
Sternburg


Arnoul de Stern, en convoquant les vieux et jeunes seigneurs de la Malelande avec lesquels il était encore en bons termes, franchissait une ligne qu’il n’avait pas dépassée depuis fort longtemps. Il n’avait vraiment pas voulu en arriver là, mais la jeune rouquine s’obstinait à lui nuire, et cela, il ne le permettrait plus. Comment Ganelon, qui avait produit un si fier chevalier comme Roderik de sa virile semence, pouvait avoir également engendré si agreste et sournoise vipère ? Briser un serment était un outrage, batifoler auprès d’hommes alors qu’elle était fiancée était encore plus outrageant. L’heure de la farce était passée. Il était temps de réparer tout cela.

Il avait fait venir tous ces nobles d’Arétria au sein de son castel de Sternburg, et ils mangeaient tous ensemble dans la grande salle, profitant du vin et de la musique jouée par quelque trouvère mandant la piastre de châtelet en châtelet. Arnoul avait peu d’appétit depuis quelques temps, et son corps accusait le coup de toute cette course effrénée qu’il menait contre le temps afin de préparer le terrain à ce qu’il comptait exécuter. Karla, sa petite-fille, qui dînait à son côté, le remarquait fort bien, et n’arrêtait pas de le sermonner sur l’importance de se reposer à un âge si avancé. Le Vieux Bouc n’en avait cure : seul comptait l’avenir. Il aurait tout le temps de se reposer quand il serait mort. Et Tyra, dans sa grande monstruosité, lui refusait encore cette délivrance qu’il aurait accueillie à bras ouverts.

Alors que la petite fête privée battait son plein, le vieillard se releva soudain de son siège, non sans effort, pour ensuite frapper la table en cadence de sa canne de bois. Tous les visages se tournèrent vers lui, et le musicien fit mourir peu à peu ses notes, arrêtant de jouer afin de ne pas enquiquiner le maître de maison, son employeur du soir. Arnoul jeta son regard pénétrant sur toute la salle. Puis, de sa voix résolument altérée par son âge et son épuisement, il clama :

« Merci beaucoup, mes bons amis, d’être venus ici en ce jour. Il est rare que j’organise ce genre de réception, et pour cause, vous savez que je préfère régler mes problèmes sur le champ de bataille. »

Les chevaliers et reîtres présents rirent entre leurs dents, un sourire malsain planté sur leurs faces patibulaires. Arnoul continua :

« Comme expliqué dans la lettre que je vous ai envoyée, je crains pour Arétria. Mon petit-fils Arnaud, le sénéchal du comté, m’a envoyé un courrier dans lequel il affirmait qu’Aliénor, la gardienne de notre jeune suzerain, s’en allait batifoler à tout va en brisant ses fiançailles avec lui. »

Sa voix se durcit.

« C’est intolérable. Car cela démontre ce que je soupçonnais déjà depuis quelques temps : Aliénor de Wenden se fiche éperdument des serments et des paroles, et cela soulève une autre question : quel avenir pour les vassaux de Karl de Wenden, si sa régente se met à dos ses vassaux les plus loyaux ? Dois-je rappeler que c’est mon jeune Arnaud qui, à cheval, mena la charge contre Ewald et ses culs-terreux de félons ? Est-ce ainsi que l’on remercie ses féaux ? »

Dans la salle, les chevaliers sternois grondèrent leur désapprobation. Arnoul finit sur ces mots :

« Mes bons seigneurs, il me peine de devoir en arriver là. Mais je ne laisserai pas le jeune fils de feu Roderik être avili par une mégère ingrate. Nous avons rendu hommage au garçon, pas à sa tante ! Si elle n’est pas capable de porter la régence sur ses épaules, alors qu’un autre le fasse ! Ce n’est pas rôle pour femelle. »

Il se rassit brutalement, cherchant sa coupe de vin de sa main émaciée. Il attendait dès lors l’approbation ou la désapprobation de ses pairs.
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