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 Promesse d'outre-tombe | Solo - Terminé

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Victoria di Maldi
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Victoria di Maldi


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MessageSujet: Promesse d'outre-tombe | Solo - Terminé   Promesse d'outre-tombe | Solo - Terminé I_icon_minitimeSam 21 Avr 2018 - 23:08


La nuit était tombée depuis maintenant plusieurs heures. Victoria se tenait assise près de son secrétaire où elle traitait encore les dernières missives reçues. La lecture se fit à la lueur d’une faible bougie disposée près de son encrier alors que le feu crépitait doucement dans la cheminée. La chambre était éclairée par une lumière atone qui rendait l’atmosphère des plus chaleureuse. Mais cela, c’était sans compter sur le vent qui vint s’engouffrer dans la pièce, soufflant par la même occasion quelques petites flammes.

Victoria se leva puis se dirigea vers l’objet de la discorde. Sur le point de refermer les portes fenêtres écartées par la rafale, un phénomène rare se présenta à elle. Tendant l’une de ses mains, son regard se porta vers le ciel. C’est alors qu’un flocon vint toucher sa peau. Celui-ci était glacé. Mais elle n’eut pas le temps de profiter davantage du spectacle ou même de s’interroger sur les raisons qui poussait l’été à offrir une féerie aussi intrigante qu’un homme entra dans sa chambre.

Faisant volte-face, son regard se posa immédiatement sur le visage de l’inconnu, qui était en réalité, pas si inconnu que cela. Sa première réaction aura été un mutisme des plus complet. Ses lèvres entrouvertes laissèrent échapper une respiration légèrement accélérée alors que ses pupilles scrutaient toujours cette silhouette qui s’approchait de plus en plus de la belle, d’un pas léger et des plus gracieux.

Ce n’est qu’une fois à sa hauteur que le visage de l'inconnu lui était dorénavant totalement révélé. Ce visage marqué par la sagesse, dont les traits rudes semblaient avoir vu passer nombreux hivers rigoureux. Ces cheveux qui avaient retrouvé l’éclat d’or qu’ils arboraient autrefois alors que son regard ténébreux fixait celui d’émeraude. Devant ce spectacle, Victoria se sentit doucement chavirer.

C’est là qu’il se mordit la lèvre supérieure pendant que ses mains à la finesse inégalée vinrent prendre possession de celles de la Comtesse. Par ce geste, la jeune femme sentit son cœur se serrer au point où la souffrance ressentie en était insupportable. Mais à quoi s’attendre d’autre de la part d’un homme qui ne cessait d’osciller naturellement entre charme et cruauté ?

« Cléophas… » Laissa-t-elle échapper dans un soupire qui se voulu des plus révélateur quant à l’état dans lequel il mettait son cœur.

« Je ne comprends pas… Vous êtes censé être… » Mais il ne lui laissa point le temps de finir que sa main vint quérir la joue rougie de la belle Sybronde.


- Ne cherchez pas à comprendre, Victoria. Je suis là, c’est tout.

Puis, il y eu un premier contact. Un doux échange d’un chaste baiser qui rapidement s’emballa dans une danse des plus savoureuse. Victoria sentit son corps s’approcher du sien alors que celui-ci était en proie à une multitudes d’émotions qu’elle avait du mal à discerner. Était-ce donc cela l’amour ? Était-ce donc ce que l’on ressentait, une fois l’être aimé enlacé ? Cette douce sensation de se sentir libre, de n’être contraint à rien d’autre que de profiter de la tendresse offerte, de s’abandonner à celui qu’on avait tant désiré. Si c'était cela l'amour, il était plutôt agréable à découvrir.

Victoria avait toujours eu un regard différent envers l’ancien régent. Là où les autres ne voyait qu’un homme fatigué et malade, la Sybronde, elle, n’y voyait que le fruit d’un potentiel grand amour. Maintenant, enfin, elle pouvait en profiter, sans que personne ne vienne gâcher ce moment qu’elle avait toujours désiré.

L’échange se fit plus intense, laissant ainsi les deux êtres, devenus amants, s’enlacer encore davantage. Le baiser prit ensuite fin, le temps d’une respiration durant laquelle Victoria souffla un « je vous aime » des plus sincères.


- Je sais.
 

La réponse aurait pu briser le cœur à la plus fragile des jouvencelles en attente d’une déclaration plus prompt à ravir un cœur amoureux. Mais ce simple « je sais » suffisait amplement à la jeune femme qu’était Victoria. Car jamais n’avait-elle demandée un amour en retour, jamais n’avait-elle espérée autre chose qu’un peu de courage pour ainsi se livrer à celui qu’elle a trop longtemps évité. Peu importe ce qu’il donnait en retour, tant qu’il donnait quelque chose, c’était tout ce dont Victoria espérait. Un geste, des mots ou un simple sourire, qu’importe, cela lui aurait amplement suffit.

L’échange se montra ensuite de plus en plus entreprenant, laissant la robe de la Comtesse tomber au sol dans un froissement d’étoffe tandis que ses mains s’affairaient à libérer l’ancien régent de ses propres habits. La sensation de son corps contre le sien, son souffle chaud au creux de son cou, ses mains qui parcouraient librement la moindre parcelle de sa peau, Victoria se sentit chavirer à chacun des gestes industrieux de Cléophas. Leurs corps nus et enlacés avaient fini leur lente course sur le lit à baldaquin dont les voiles épaisses ne laissaient dorénavant plus que transparaître deux silhouettes ombragées qui s’adonnaient à une danse lascive.

Vint ensuite une seconde brise qui plongea dorénavant toute la pièce dans une semi-obscurité dont seule la lueur des lunes arrivait encore à percer faiblement. Celle-ci avait également balayée la fine pellicule de neige qui s’était formée à l’extérieur, glaçant ainsi la chambre. Il n’était plus question de lumière atone ou d’atmosphère chaleureuse, mais bien d’une ambiance des plus sombres et hivernale. Tous deux allongés, Victoria avait entouré son amant de ses bras, attirant son corps vers elle, l’enlaçant ainsi que davantage puis profita de la douce valse que lui offrait le Mervallois. Les fines lippes de l’homme vinrent se perdre dans le cou de la belle, incitant celle-ci à fermer son regard pour savourer la tendresse qu’il lui offrait.

Une voix, ensuite, résonna en un murmure qui semblait se répéter sans cesse.


« Je prendrai sa place. »

« Je deviendrai lui. »

Ces deux petites phrases suffirent à glacer le sang de la belle qui n’hésita pas à arrêter l’échange, recherchant une quelconque réponse dans le regard de son bien aimé qu’elle tenta de croiser. Ses mains vinrent agripper le corps nu se trouvant au-dessus d’elle et le repoussa légèrement.

L’effroi s’empara soudainement de Victoria.

Les fines mèches blondes avaient laissés place à une chevelure sombre, la peau rasée de près s’était vu offrir une barbe des plus fournie et le regard ténébreux mais tendre que lui avait offert Cléophas toute la soirée durant avait quant à lui été remplacé par des pupilles des plus rieurs. Par réflexe, la Comtesse s’empressa d’invoquer son feu destructeur, mais ici… nulle magie. Pourtant, tout lui semblait si réel. Chaque sensation, chaque caresse, chaque baiser, tout. Face à la Comtesse alarmée, son agresseur ne put s’empêcher de s’amuser plus encore de la situation :
« Je croyais pourtant que ma danse vous avait plu. »

Sans feu, sans défenses… Victoria tenta tout de même de se défaire de son emprise, lui qui s’était attelé à emprisonner ses poignets, bloquant son corps sous le poids du sien tandis qu’il continuait sa basse besogne. Au plus le piège se refermait, au plus la jeune femme paniquait. Et alors qu’il tenta de s’emparer de ses lippes, un cri fut poussé, un nom fut prononcé, un appel à l’aide émit.

Victoria clamait le nom de Cléophas.

Puis enfin un sursaut, un réveil. Le cauchemar s’arrêta.

Sa respiration était bruyante, son front en sueur, la Sybronde tenta de retrouver ses esprits. Se levant de son lit, elle prit la destination du balcon où seule la chaleur de l’été suderon l’attendait. Regardant ses mains, la Comtesse prit la peine d’invoquer quelques flammes.  « Ce n’était qu’un rêve… » Se murmura-t-elle pour se rassurer alors que son regard se perdait dans le vide.

Au loin, l’astre flamboyant commençait doucement sa course, offrant une couleur rosée à l’horizon.
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